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 Duncan Uleaven [Terminée]

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☠ Messages : 18
☠ Âge du Personnage : 25
☠ Berrys (x1000) : 8560
☠ Points Votes : 650
☠ Grade : Pion ☠ Localisation RP : South Blue
☠ XP Dorikis : 1875
☠ Notoriété :
Duncan Uleaven [Terminée] Ync90 / 9990 / 999Duncan Uleaven [Terminée] Gubc
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Duncan Uleaven

Duncan Uleaven [Terminée] Empty
MessageSujet: Duncan Uleaven [Terminée]   Duncan Uleaven [Terminée] EmptyVen 13 Sep - 2:21



Duncan "Le Garuda" Uleaven





Prénom et Nom: Duncan Uleaven
Âge : 32 ans
Sexe : Masculin
Avatar : By Jessada-art
Groupe : Franc-Marin
Métier : Herboriste / Médecin
Espèce : Humain
But : Duncan a toujours souhaité aider la population. Tout d’abord en s’instruisant, en expérimentant la phytothérapie puis la médecine. Ses croyances ébranlées, les écrits du Duc firent écho à son idéologie naissante. Le Duc avait beau être un personnage nébuleux, peut-être même fictif, ses idées étaient évocatrices. Il lui semblait dorénavant essentiel de découvrir les secrets entourant le Gouvernement Mondial ainsi que de mettre en exergue les pratiques pernicieuses de l’Ordre.

---------------

Fruit du Démon :Tori Tori No Mie (modèle Garuda) (Zoan mythique) : Permet à l'utilisateur de se changer en Garuda, un homme-oiseau imposant ou en un aigle de grande taille.

Autres capacités : (sous réserve de validation) Aile en pointe, Art Martial


Description physique

Spoiler:

Duncan est un homme de taille moyenne environnant le mètre soixante-dix-huit et aux cheveux mi-longs d’un brun sombre. Toujours en bataille, ils semblent danser follement sous le mistral océanique. Les yeux à l'affut de la flore environnante, on pourrait d'ailleurs parfois se demander s'ils auraient pu prendre une teinte olive à force de journées entières passées à étudier les plantes et leur usage.

Un visage plus haut que large et un nez très légèrement recourbé qui n'est pas vilain pour autant. Les bras longs sont attirés par les pousses et boutures, capables même de saisir les plus ridicules d’entre-elles. Grâce à ses mains fines, cueillir la plus petite herbe sans ne jamais en froisser la voisine est une seconde nature, tandis que les épaules, bien que peu larges, sont rompues à des tâches ingrates et au maniement des armes. Les jambes, souvent sollicitées aux travaux à même le sol, se plient aux moindres désirs sans engendrer de vives douleurs, et ce même lors de longues minutes de contemplation. A sa ceinture, il a pour habitude d'accrocher de petits sacs en cuir tanné afin de stocker sans difficulté les plantes issues de ses longues pérégrinations. Eloigné de la vie artisanale, son corps s’est renforcé et ses traits se sont durcis, témoignant parfois une mine sévère masquant son caractère empathique.

Depuis le début de son voyage, Duncan porte une longue chemise ample à col blanche, se prolongeant sur le flanc gauche tandis qu’une écharpe bordeaux disposée autour de sa taille habille son opposé, surmontée d’un cordage ambré faisant office de ceinture. Sa tenue comporte également un pantalon sombre, très ample et raccommodé par endroits, suivi de bottes à la mousquetaire assorties. Ses avant-bras sont protégés par des gantelets d’un cuir fin et souple maintenus par d’épaisses lanières noires. Enfin, il garde à la ceinture une épée longue rainurée, au manche versatile, permettant une tenue alternative à deux mains auquel pend un long ruban de jute.

Forme hybride :
Spoiler:



Du fait de la nature de Garuda, la première forme adoptée par Duncan est d’un aspect anthropomorphique. Celle-ci se veut pourtant plus proche de l’homme, bien plus imposante, et pourtant son regard est dénué de pupille, perdant ainsi en expressivité. Ses cheveux laissent alors place à une crinière plumeuse prenant place sur l’ensemble du visage et au-delà, se prolongeant par la suite, libre au vent. Une partie du plumage, notamment sur le corps se retire pour exposer une puissante musculature. Sa peau s’assombrit, tout comme les ailes qui viennent s’accorder à cette dernière tandis qu’un ensemble d’inscriptions runiques viennent habiller épaules et cuisses. Divers ornements épais constitués d’un alliage aurifère viennent compléter l’apparence de l’étrange créature, à la ceinture, sur le torse puis la tête ainsi que les serres.

Forme animale :
Spoiler:


Lorsque Duncan revêt son apparence animale, il se présente sous les traits d’un aigle gigantesque dont les reflets dorés ont faveurs auprès du soleil rasant l’horizon. S’il peut également être identifiable grâce au contour de ses yeux marqués et bien entendu sa taille exceptionnelle, à distance, il semble tout avoir un aigle on ne peut plus commun.


Description mentale

D'un naturel paisible, Duncan s'est toujours investi dans ses diverses activités, appréciant dénicher de nouvelles trouvailles qui enrichissent son éventail créatif et médicinal. Connaître les plantes, maîtriser le fond et la manière, consulter diverses archives, s'instruire au possible ; il désire faire profiter à ceux qui l'entourent de son savoir-faire. Il se passionne pour la concoction de produits aux vertus curatives, et bien qu'il ne puisse être considéré comme un médecin de par une orientation quelque peu différente, il est capable de prodiguer des soins de base et de soulager les maux de ses patients potentiels avec diverses décoctions, riches de variétés endémiques provenant de son archipel natal. Ainsi, dès qu’il est capable de porter assistance, cela lui procure toujours une grande satisfaction.

Outre le soin apporté aux autres, il apprécie enrichir sa culture au travers de récits issus de divers manuscrits loués ou achetés au préalable, certains relatant de faits passés ou de simples anticipations de ce que serait l'avenir. Quoiqu'il en soit, ce passe-temps lui aura principalement permis de traverser les hivers rudes lorsque cueillette et flânerie lui demeuraient impossibles.
De par son éducation, il a pour coutume de s’exprimer dans un langage relativement soutenu même si en de plus rares occasions il se laissera emporter par quelques envolées familières.

En sa qualité d'herboriste, tout environnement luxuriant le ravit, source de diversité et de savoir à développer. Il apprécie d'ailleurs la compagnie ; sociable et même joueur quand l'atmosphère s'y prête. Il peut en contrepartie être plus tatillon avec certaines personnes, particulièrement si celles-ci montrent une exubérance exacerbée. En effet, il partagera avec plaisir ses journées en compagnie de personnes simples et honnêtes, mais n’appréciera guère les opportunistes songeant davantage à leurs propres besoins ; d'autant plus si ceux-ci se montrent prêts à tout pour assouvir leurs désirs les plus égoïstes. Il s'avère être plutôt réfléchi dans ses actes privilégiant une solution amiable lorsque c’est envisageable. Toutefois celui qui menacerait son intégrité ou souhaiterait nuire à ses idéaux s'attirerait ses foudres.

En dépit de ces traits valorisants, Duncan est régulièrement victime de sa maladresse et d’un mode de pensée particulier. Il ne se l’explique pas mais il lui arrive souvent de ne pas saisir tout le sens d’une instruction, tout du moins du point de vue du commanditaire. Dans les faits, il parvient précisément à commettre une gaffe en exécutant la tâche de manière trop littérale. En pratique, il aura pu lui arriver de préparer une décoction tellement ciblée à cause d’un cahier des charges si peu élaboré que le résultat final ne satisfaisait pas le client voire que l'effet aille aux antipodes de ce qui était escompté.



Histoire

Duncan naquit sur une île de South Blue disposant de deux cités vétustes. Chacune s'avérait indépendante de l'autre affichant avec fierté les travaux qu'elle pouvait entreprendre. Elles formaient un duo commercial impressionnant, accueillant tout voyageur qui s'y aventurait sous condition de s’abstenir de causer des troubles. Si l'on parcourait avec soin ces deux agglomérations, et plus particulièrement les artères annexes aux grandes allées, chacun y trouvait pour son compte. Orfèvres, ébénistes, forgerons, conteurs, antiquaires, charpentiers, récupération, matières premières...
Cette riche densité artisanale faisait la fierté de l'île et sa renommée. Duncan fut élevé par son père, anthropologue passionné. Du moins c'est ainsi qu'il se qualifiait ; un petit bonhomme rabougri inséparable de son fameux chapeau haut de forme extravaguant qui lui attirait d'ailleurs quelques railleries mal placées, quoique parfois cocasses. L'homme de science ne s'intéressait pas seulement à l'être humain mais aussi aux autres races intelligentes de ce monde dans un « soucis d'équité » disait-il. « Pour les Hommes », il passait le plus clair de son temps au sein de la foule observant chaque fait et geste, comportements, attitudes, gestuelles et mimiques, conscient que chaque élément ne devait lui échapper. Sa mère quant à elle n'était que rarement présente, travaillant sur un navire marchand qui effectuait des allées et venues entre les îles voisines pour vendre les marchandises produites sur l'île et ravitailler la population lors des retours saisonniers. Elle y avait pour principale fonction la tenue du livre de comptes et la vérification intrinsèque de tout bien entrant et sortant du navire. Duncan grandit entre l’absence manifeste de sa branche maternelle, appelée en mer sur de longues périodes, et l’inattention d’un père, lui-même absent à sa manière, dont il suivit dans ses jeunes années les pérégrinations. Ces moments complices et ô combien précieux furent les principales opportunités d’interaction avec le chef de famille qui, en ces uniques instants, s’avérait un puits de connaissances passionné. Il essaya de se découvrir pendant tous ses moments de liberté et fut influencé par le caractère méticuleux de son père. Le fils eu l'occasion de lire diverses notes de son paternel, ce qui lui inspira l'envie d'aider à sa propre manière les habitants et voyageurs, en étudiant les plantes via divers manuscrits et grâce à ses propres expériences ; puisque l’île était peu fournie en médecins et n’avait pas de véritable structure de santé. Il développa progressivement une grande empathie pour les animaux, se passionnant pour les volatiles dont il admirait la grâce et l’incroyable richesse de leur plumage, au détriment de ses pairs dont il regretta que les intentions cachées et la vanité grandissantes altèrent la nature profonde de l’Homme. L’apparition de la Franc-Marinerie et la multiplication des missives du Duc contribua largement à la multiplication d’affrontements entre les différentes forces en présence. Un petit avant-poste permanent de la Marine fut alors érigé.

Lorsqu'il fut en âge de générer ses propres revenus, il décida de créer son propre commerce en tant qu'herboriste. Il n'eut aucun mal à établir sa petite boutique, aidé par un charpentier, quelques-uns de ses ouvriers et le mécénat de ses parents. Si l’artisanat était certes très développé sur l’île, ce type d’activité lui était presque exclusif. La petite boutique s'intégra aisément au milieu de tout ce brouhaha, accueillant davantage de produits au fil du temps. Seulement, la monotonie le gagnait et le train-train quotidien ne suffisait à combler ses attentes. Désireux d'élargir ses compétences il s'imaginait explorer de nouveaux horizons ; un désir qui le conduisit à mettre fin à son activité puis à revendre son commerce. Il lui était souvent arrivé d'écouter quelques conversations entre marins et parfois pirates, relatant leurs voyages et les lieux improbables qu'ils avaient visités. D'ailleurs, ces récits omettaient rarement la dangerosité de la mer, qu'il s'agisse de la traversée ou de l'exploration terrestre ; un détail non négligeable pour envisager un éventuel départ. Son père ne s’opposa en rien à cette décision, voyant certainement en cela une autre opportunité d’étudier le comportement humain plutôt que de démontrer la moindre appréhension. Duncan jura cependant voir sa moustache gesticuler alors qu’il lui annonça sa décision, songeant à un grommellement inavouable. Dans les faits, s’il était un anthropologue passionné, son côté relationnel était plutôt en retrait. Le jeune homme sentit le doute du paternel mais apprécia qu’il respecte son choix. Quant à la seconde autorité parentale, sa réaction fut plus pragmatique. Pour elle, quitter une situation sûre tout en abandonnant une activité essentielle pour les locaux était inenvisageable. Une dispute éclata sans qu’aucun des deux partis ne trouve pleine satisfaction. Duncan profita que sa mère, obligée par ses devoirs, reprenne le large pour mûrir son propre départ. Bien conscient que prendre la mer à son tour ne serait pas chose aisée, il prit l’initiative de partir en quête d’un pédagogue qui serait en mesure de lui apprendre les rudiments du combat.

Il se rendit dans le seul lieu de l’île où il pourrait se rompre à ce savoir ; un dojo légèrement à distance des deux cités. De l’extérieur, on aurait cru à un lieu abandonné. L’enseigne craquelée pendait au mur d’un grincement morne. La bâtisse comptait pourtant nombre de poutres en pin finement taillées embellies d'ornements entortillés -sans pour autant se montrer psychédéliques- creusées à même les sillons du bois. L’endroit s'avouait étrangement silencieux et nulle âme n'y semblait vivre. L'herboriste s'approcha davantage jusqu'à monter les trois marches séparant le sol du palier puis fit coulisser le panneau double servant d'entrée qui n'opposa étonnamment aucune résistance. Une pièce imposante et unique dominait le nouvel arrivant, chargée d'une sobriété inspirant le respect. Les rayons diurnes se dodelinant sous les épais feuillages des arbres alentours filtraient par les claies disposées sous le toit de la structure. Le sol, un parquet luisant sous le vernis poli donnait profondeur et vie à ce cadre studieux malgré la présence d’une souillure bordeaux difficilement distinguible au milieu de l’enceinte. Il s'imagina sans grande peine les disciples à pied d'œuvre pendant plusieurs minutes jusqu'à ce qu'un son significatif de bois s’entrechoquant ne le tire de sa rêverie. Jusque-là inerte, figé au plus profond de ses pensées, il continua machinalement dans la salle, ôtant au passage ses chaussures sur le palier. Un deuxième panneau double menant visiblement à la sortie se présenta et Duncan, guidé par sa curiosité le saisit délicatement lorsque celui-ci glissa violemment, lui coinçant littéralement les doigts. Il cria de douleur, tirant machinalement sa main malheureusement restée coincée. Un jeune homme aux cheveux roux vêtu d'un hakama leva un sourcil en observant l'herboriste en pleine récrimination. Il ne sembla pas s’en tracasser, portant une sucette à la bouche et aspirant bruyamment la substance issue de la salive et du sucre mêlés. Une fois sa main récupérée, ou plutôt libérée, la douleur se substituant à son attention focalisée sur l’inconnu, les deux hommes se jaugèrent jusqu’à ce que le bretteur à la chevelure de feu ne brise le silence. Il questionna longuement le visiteur avant de lui avouer qu'il prenait en charge le dojo ancestral. Son ancien maître avait malheureusement succombé des suites d’une infection après une altercation avec un groupe de pirates que le dénommé Seiji et ses disciples avaient réussis à repousser. S’il ne pouvait éprouver la tristesse de cette perte, Duncan compatit à la peine de l’homme dont la voix étranglée peinait à poursuivre tout en fixant d’un air coupable le sol souillé. Le maître d'arme paraissait bien jeune pour supporter la responsabilité de la fonction, ce qui l'intrigua en un premier temps. Le successeur accepta de lui apprendre les rudiments du combat à l'épée. Il ne se passât pas une journée sans que le maître ne se montrât plus exigeant envers ses élèves, dirigeant ses "troupes" d'une main de fer. Avec pareille rigueur, Duncan ne s’étonna pas que le dojo contînt l’attaque de forbans, espérant également pour lui de fulgurants progrès.

Chacun s'améliorait à son rythme, perfectionnant son mouvement, ferme, précis, tachant d'harmoniser au mieux l'arme au bras, d'embellir le geste, oublier la lame et se focaliser sur l'adversaire. Malgré son profond investissement, Duncan peinait à maîtriser la technique. La lame, qui devait être une extension de soi lui paraissait davantage un fardeau. Le ressenti ne lui convenait pas, le menant à commettre de flagrantes erreurs de postures ; et bien que Seiji ne jurait que par la supériorité du katana, ce dernier se fit violence en lui conseillant de découvrir d’autres horizons. Cependant, au sein du dojo, il s’engagea à poursuive l’enseignement séculaire, pour, selon le rouquin, respecter la tradition, la mémoire de son prédécesseur et développer ses talents de manière inédite. Cette approche particulière l’encouragea à développer des techniques très personnelles qu’il regretta cependant ne pouvoir pleinement expérimenter en situation. Quatre cycles solaires s'écoulèrent rythmés par les entrainements et l'entretien du dojo. Cette année-là fut qualifiée de « Désastre du Gouvernement ». Les terroristes Franc-marins -car c’est ainsi que Duncan les qualifiait- tuèrent des corsaires et Ares assassina l’Amiral en Chef de la Marine. Les dépêches du Mizu Mizu journal pleuvaient tant et si bien qu’il était impossible de passer à côté de ces événements. Conséquence de ces actes, la présence de la Marine s’intensifia d’autant plus que la richesse commerciale de l’île attira une population des plus hétéroclite. Le gouvernement entama une grande campagne de lutte contre la piraterie. L’avant-poste local devint une petite place fortifiée accompagnée d’une annexe carcérale et le port se développa davantage, permettant l’affectation permanente de deux trois-mâts de la Marine.

Un matin, alors que le disciple s’affairait avec ses compères à l’entretien du parquet ancestral, ils furent interrompus par de vifs tambourinements à l’entrée du dojo. Le panneau double de l’entrée glissa lentement mais, comme il sembla être de coutume, le maître, sucette au bec s’interposa et repoussa violemment la porte à la suite de quoi l’on entendit un cri guttural. La porte, écrasant de gros doigts bouffis permit à un œil la jouissance de l’observation par-delà l’interstice, balayant vivement l’intérieur de part et d’autre de son champ visuel. Les phalanges bleuies se gonflèrent jusqu’à creuser le bois de l’encadrement sous la pression, tandis que le panneau fut balayé puis évité de justesse par un disciple qui se jeta désespérément au sol d’un réflexe salvateur. L’atmosphère studieuse et tamisée du dojo céda sous la large silhouette de l’indésirable, projetée sur le parquet ciré. Les occupants éblouis s’acclimatèrent au changement radical de luminosité et parvinrent à détailler l’intrus. Un homme négligé d’une corpulence morbide, la panse flottante au nombril dressé nonchalamment, et à la tenue dépareillée, s’esclaffait à gorge déployée tout en remuant sa main endolorie. Son regard se posa sur le maître alors que sa main directrice frétilla autour du manche d’une massue grossière ornée de clous et autres protubérances de métal. L’air vrombit au mouvement de l’arme, grondant en direction du mentor. En esquivant aisément ce coup ample, l’énorme gaillard arracha une poutre qui éclata en projetant une nuée de débris. Le bretteur recula d’un bon, dégainant son bokken de rigueur, unique arme tolérée dans l’enceinte de l’établissement. Le gros pencha la tête tout en s’esclaffant.
-Dégage de là avorton et va m’chercher le vieux, déclara-t-il. Seiji se figea et son visage se réfugia derrière sa tignasse. Devant le silence ambiant, le balourd rétorqua.
-Eh beh quoi, t’attends peut-être que j’aille le chercher moi-même ? Parfait, au moins ce s’ra plus vite fait. On a comme qui dirait une vieille affaire à régler…, dit-il d’un ton grave, grattant son nez biscornu alors que des ricanements se firent entendre. Le pirate s’apprêta à fouler le sol lustré lorsque l’homme au hakama s’interposa. Il pivota son sabre de bois et décocha un coup vertical qui s’éleva jusqu’au menton de l’intrus.
- Je t’interdis de fouler ce sol Mad Grin ! Toi et ton équipage, partez immédiatement. Ce que tu cherches n’est plus ici, somma-t-il. Le pirate haussa un sourcil et observa avec insistance. Aux tristes mines des disciples, il en vint à une conclusion qui lui décocha un sourire d’autant plus radieux.
-T’es en train de me dire que ce vieux chnoque minable a clamsé ?! Gloussa-t-il. Oui c’est ben ça ! Je l’avais pourtant pas amoché tant que ça. Et c’t un gringalet comme toi qui forme ces péquenots j’imagine ! Alors… Dis-moi où est son cadavre, que moi et les gars on aille s’marrer un c…
Il n’eut guère l’occasion de terminer car Seiji perdit toute tempérance. Il changea ses bras d’orientation pour porter un coup vif sur la tempe de son adversaire. La tête de Mad Grin, au contact de la lame contondante, sonna vivement. Pourtant le gaillard ne broncha pas spécialement, se contentant par réflexe de fermer l’œil duquel côté l’on venait de l’attaquer. Le bretteur surpris perdit sa concentration, nourrissant un doute suffisamment important pour que le pirate saisisse son ennemi par le col et lui porte un coup de boule sans modération aucune, le mettant ainsi au tapis. Si le maître ne tomba pas dans l’inconscience, ce coup violent eut raison de son équilibre tant et si bien qu’il lui fallut un instant et le support de son bokken employé en troisième appui pour se relever. Il chancela.

Tout d’abord médusés de voir leur mentor en mauvaise posture, quelques disciples se ressaisirent, hurlant un excès de courage surmontant à peine leurs affres.
-Les gars, apprenez-leur l’respect qu’y doivent à Mad Grin ! Vociféra le pirate.
Le deuxième et dernier panneau obstruant la vue sur l’extérieur se dégonda, laissant se déverser un flot de matelots armés et visiblement euphoriques à l’idée d’en découdre. Contraints à l’affrontement, Duncan et le reste des disciples s’élancèrent à leur tour. Un pirate se jeta sur l’herboriste au cœur battant la chamade. Ses bras tremblèrent et en cet instant, les enseignements traditionnels s’étiolèrent. La panique le submergea tandis qu’il monta sa garde, une main maladroitement fichée au-dessus du pommeau de son épée de bois. Il n’avait après tout jamais eu à être confronté au fait de lutter pour assurer sa survie. La lame du sabre adverse lécha avec entrain celle de Duncan, la tailladant au passage. Le coup n’était peut-être pas bien puissant mais la mauvaise posture du jeune homme couplée à son mental fragilisé eurent raison de son équilibre, laissant une ouverture au pirate heureusement éjecté de justesse par un disciple. Ce dernier le chargea d’un coup d’épaule, le désarçonna contre un mur, et profita de ce court instant de gloire pour lâcher un petit sourire de circonstance à son allié désemparé mais reconnaissant. Un deuxième attaquant fondit sur l’ex-boutiquier qui s’efforça de contenir ses angoisses, parant avec succès un premier coup vertical puis un court enchainement. Il tira parti d’un temps mort offert par l’ennemi, contraint de reprendre son souffle un court instant, pour le frapper au crâne en employant la garde de son bokken. Le coup laissa une vilaine marque rouge sur le front de l'adversaire qui ne fut pas défait pour autant. Le coup manqua clairement de force. Bien heureusement, le gaillard étant sonné, Duncan n’attendit pas son reste et réitéra l’opération, à deux reprises et sans lésiner sur l’effort. C’est avec deux « bing » caractéristiques qu’il acheva finalement l’assaillant. Cette performance tout à fait inédite lui valut l’apport d’un surplus de confiance bienvenu. Se sentant effectivement gagné par un entrain de guerroyeur, Duncan rassembla toute sa hardiesse pour tomber sur le chef des flibustiers qui se tourna vers lui. Le jeune homme arriva à quelques pas de l’énergumène alors que son regard se posa sur une chose déroutante. Ce nombril nonchalant remuait telle une murène épileptique. Vision d’horreur et haut-le-cœur allant, le disciple s’efforça de se focaliser sur son ennemi. Arrivant enfin à son niveau, il esquiva au passage un balayage de massue qui s’encastra sans le sol avant de porter un coup en direction de son visage. Emporté par son envolée guerrière, Duncan le frappa en visant le cou. Le choc fut cependant amorti par la main libre du pirate dont les phalanges se refermèrent autour de la lame contondante. L’assaillant remarqua cependant une légère crispation sur le visage pourtant enjoué de l’ennemi. Mad Grin jubila.
- Ah mais oui, J’t’ai pas encore présenté mon plus gros atout ! dit-il en remuant son énorme bedaine. C’est Little Grin ! Quiconque le regarde se trémousser est immédiatement troublé ! T’es pas d’taille blanc-bec et si tu penses m’avoir avec ta pauvre canne, tu te plantes. Dégage de là, tu m’fais perdre mon temps ! tonna-t-il, avant que les muscles de son bras se contractent, flanquant le bretteur en dehors du dojo qui vint choir violemment sur le sol dans un roulé-boulé disgracieux. Il piaffa à la fois à cause de la douleur qui irradiait sur tout son corps et de son manque d’expérience. Ces dernières années avaient été dédiées à la préparation de son départ de l’île, peut-être même de South Blue et il venait de se faire littéralement jeter par un gros malabar au nombril frétillant -le simple fait d’y penser le fit frissonner- sans grand effort de surcroit.  
- Et merde, je m’y étais pourtant engagé… ajouta-t-il à voix basse.
L’attention des forbans était focalisée sur le dojo, aussi ne rencontra-t-il aucune opposition à ce qu’il se relève tout en se massant une côte douloureuse des suites de la chute. Il se rua à l’arrière du dojo et s’arrêta au palier de la seconde entrée aux pieds duquel se tenait un coffre de bois discret, couvert de mousse. Duncan souleva la planche, révélant le simple contenu du rangement. Il en extirpa une autre épée de bois d’un style occidental, à l’aspect vieilli dont l’extrémité grandement usée témoignait de son usage fréquent. Son manche était orné d’un long ruban de jute s’étendant sur deux bons mètres. A sa simple tenue, Duncan eut un regain de confiance. Délaissant son bokken traditionnel, l’épéiste nouvellement armé accouru à l’entrée de la bâtisse puis, une fois la destination atteinte, exprima sa hargne tout en chargeant vers l’accès.
-MAD GRIIIIIIIIIIIIIIIIIN ! hurla-t-il.
Etant jusque-là passé inaperçu, l’herboriste recentra l’attention sur lui mais il était trop tard pour que les membres d’équipage, détournés de leur occupation première, ne s’interposent. Immédiatement, le bretteur dégaina et attaqua le capitaine bien nommé. Tout comme ses subordonnés, il réagit un peu tardivement, réussissant néanmoins à dévier le coup de sa massue. Se remémorant leur dernière altercation, Duncan tint ses distances. Le pirate ricana de plus belle.
-Ça t’a pas suffi tout-à-l’heure ? Ramène-toi, cette fois je vais te régler ton c…
Mad Grin n’eut guère le temps de proférer sa provocation, se prenant la pointe de l’épée de bois que le disciple vint de lui envoyer en pleine bouche, lui brisant au passage quelques dents dont il cracha les éclats en criant surprise et douleur. Le gros s’appuya sur une poutre épargnée du vandalisme et fit signe à ses hommes qui se ressaisirent et se ruèrent vers Duncan. La majorité d’entre eux fut retenue par les disciples toujours en état de se battre et par Seiji qui démontra une fois de plus sa valeur en mettant hors combat une demi-douzaine d’entre eux en un instant. L’herboriste quant à lui tira sur le tissu harnaché à son arme pour la récupérer. Il eut à peine le temps de se ressaisir de son unique moyen de défense, qu’un pirate fondit sur lui, portant un coup vertical en direction de son épaule droite. Le temps lui manqua mais les deux armes s’entrechoquèrent. La lame en métal pénétra légèrement le bois de son opposante et la force du coup lui permit de lécher l’épaule de Duncan qui grimaça sous cette sensation nouvelle. Le matelot emporté par son élan ne put reprendre une position adéquate, alors son adversaire lui affligea un coup de genou directement dans l’estomac, le laissant se recroqueviller au sol. Deux autres agresseurs suivirent et en conséquence, l’épéiste commença à faire tournoyer la lame à l’aide du ruban. Une fois à portée, il lança de nouveau l’arme sur ses assaillants dont le premier d’entre eux prit le coup en pleine nuque et, par une nouvelle manipulation, le bretteur récupéra le fer et vint au contact du dernier agresseur surenchérissant des séries de coups successif, certes rapides mais à l’impact faible. Cette stratégie n’offrant pas d’occasion de riposte à Duncan, il contre-attaque de façon plus entreprenante pour repousser son adversaire ; et là, il frappa du pied dans son genou, lui faisant perdre l’équilibre et cessant la salve de coups rapides. Il tira alors avantage de la situation, l’assommant d’un coup net à la tempe. Mad Grin l’édenté bouillonna et se jeta à son tour vers l’Herboriste, sa massue rongeant le sol alors qu’il la traina derrière lui, mais Seiji s’interposa. L’homme au hakama lui porta un coup latéral sur la bedaine, visant spécifiquement Little Grin qui, subissant une pression sans précédent se réfugia dans le ventre de son propriétaire pour ne plus en ressortir. Le pirate hurla de plus belle sous la douleur alors que ses yeux s’injectèrent de sang sous l’effet de la frénésie. Ne semblant plus conscient de ses actes, le capitaine brandit sa massue et frappa en tous sens, emportant au passage plusieurs de ses acolytes restants tandis que les autres accoururent vers l’extérieur en beuglant leur terreur. Le maître du dojo intima aux élèves de se tenir à l’écart et se concentra sur les mouvements du forcené. Tandis qu’il frappa le sol de sa masse, Seiji sévit les doigts gourds qui lâchèrent l’arme, enchainant sur la gorge de Mad Grin qui lâcha des borborygmes étranglés. Ensuite, le rouquin lui cracha sa sucette au visage, se collant à son œil gauche pour enfin asséner un dernier coup de pied sur feu Little Grin, l’envoyant valser avec son porteur hors de la bâtisse. Les pirates alentours paniquèrent à l’unisson en hurlant un « CAPITAIIIINE ! » de circonstance. Dès lors qu’il fut hors de combat, tous détalèrent en beuglant tandis que quatre d’entre eux tirèrent leur supérieur inanimé en produisant d’épais volutes de poussière. Leur fuite fut cependant de courte durée car un contingent de la Marine, guidé par un disciple parti dès les prémices des affrontements, les cueilli à seulement quelques centaines de mètres en contrebas. Avec cette victoire acquise non sans difficulté, Il se sentit penaud d’avoir trahi son engagement auprès de son maître. A sa grande surprise, ce dernier ne le sermonna pas et le salua respectueusement à distance, lui qui fut toujours si rigide et intraitable. Imitant son ainé, l’herboriste jugea qu’il était temps pour lui de prendre le large. Après quelques semaines qu’il mit à profit en repos et aide aux réparations du dojo, l’apprenti fit ses adieux à ses camarades et quitta le lieu séculaire.


[Suite dans un post dédié]



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Dernière édition par Duncan Uleaven le Mar 17 Sep - 19:14, édité 19 fois
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Duncan Uleaven

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MessageSujet: Re: Duncan Uleaven [Terminée]   Duncan Uleaven [Terminée] EmptyVen 13 Sep - 2:23


Histoire, la suite

Bien résolu à entreprendre son voyage, Duncan réfléchit à sa condition. S’il était dorénavant en mesure d’assurer raisonnablement sa propre protection, ses connaissances en médecine n’avaient pas augmenté d’un iota. La récence des événements et le contexte mondial influencèrent ses pensées. Le Gouvernement Mondial était en difficile posture et les gros titres du Mizu Mizu y trouvaient leur miel. En feuilletant l’une des dernières éditions du journal, il nota la présence d’un article dédié à Tarah Connor, véritable égérie de l’armée gouvernementale à South Blue. Celui-ci accompagnait un appel à candidatures. Après tout pourquoi pas ? S’il pouvait aider dans l’intérêt général, ce serait sans doute au sein de la Marine. Fâcheusement, l’avant-poste présent sur l’île ne disposait d’aucune structure de recrutement et il était certain que l’on ne dépêcherait pas un navire pour une simple recrue. Un rapide bilan financier s'imposa. Fort heureusement, les biens cumulés lors de sa vie professionnelle, la vente de son commerce et quelques courtes activités sporadiques, lui avaient permis de conserver un petit pécule de berries. Comme à l'accoutumée, les rues bondées d'acheteurs potentiels motivaient les commerçants, chacun allant de sa petite réduction et usant de ses talents oratoires pour appâter les plus indécis. Pourtant, toute cette animation qu’il connaissait si bien et qui l’avait vu grandir lui semblait bien prosaïque. Il s'arrêta devant l’échoppe d’un forgeron et comptabilisa à nouveau ses biens monétaires avant d'y pénétrer. Il considéra avec attention les lames présentes jusqu'à se river sur l'objet de sa venue.
-Une lame forgée la veille même. Ses lignes uniques et son aspect fileté en rendront jaloux plus d’un, commenta l'artisan dont le regard tressaillant révéla une certaine nervosité. Bien qu'elle ne semblât ne rien avoir de bien particulier au premier abord, Duncan l’examina plus religieusement et constata effectivement ces particularités, se permettant même de réaliser quelques moulinets pour la juger davantage en pratique. Elle semblait bien équilibrée et la prise en main lui plut tout de suite même s’il tira grise mine pour piéger l’artisan à son propre jeu. Cette dernière présentait divers sillons de chaque côté de la lame, les parcourant de tout son long. L'artisan lui expliqua la malhabileté de son apprenti avant de la lui céder à près de la moitié de ce qu'aurait été sa valeur initiale.
-C’est une délicate attention de votre part. Vous vous êtes judicieusement ravisé et malgré vos intentions premières, j’apprécie votre franchise. Je souhaite par conséquent en faire l’acquisition !
Duncan ressortit alors heureux de la belle affaire, portant fièrement son achat à la ceinture. Son attention se porta vers le port en constante activité. Depuis son agrandissement, celui-ci accueillait de nombreux navires marchands supplémentaires, accostés les uns à côté des autres dans un méli-mélo inconstant. Après divers renseignements glanés auprès des matelots à l'œuvre, il put s'acquitter, auprès du capitaine d'un navire marchand, d’un aller simple vers la base M-4 car ce dernier devait y livrer des textiles et quelques matières premières, dont principalement du bois pour ériger de nouvelles fondations. Le soir même, il se résolut à saluer son anthropologue de père et à laisser un pli à destination de sa mère. Leurs échanges mutiques furent à leur image, et les au revoir faillirent tirer sur le larmoyant. Ce fut malgré tout le cœur léger que le fils embarqua.

La traversée chemina lentement jusqu'au huitième jour. Ce jour-ci, le navire fut pris dans une tempête prématurée. Le navire usé par le poids des années vit sa coque percée sous la puissance des flots avant de s'engloutir dans l'abîme. L'herboriste, suite à l'événement, se réveilla sur une plage jonchée de débris du navire en tous genres. La figure de proue, une belle demoiselle à l'origine avait perdu une jambe et la moitié du visage, seul vestige de l'identité du bâtiment englouti. Une barque éventrée, divers vêtements -probablement quelques marchandises rescapées- et une voile en lambeaux, à laquelle pendaient quelques cordages entrelacés, étaient ballotés par les vagues. Une forêt tropicale dense et ténébreuse se tenait en arrière-plan. Reprenant connaissance, le naufragé ne put que constater l'ampleur des dégâts causés par la tempête de la veille. Malgré ses sens léthargiques, son premier réflexe fut de vérifier s'il avait été blessé. Quelques hématomes persistaient ici et là sans réelle gravité pour lui, mais il s’inquiéta davantage de la vive douleur qu’il ressentit au mollet. Se tournant pour identifier l’origine du mal, Duncan constata un fragment de bois logé dans sa chair. Le sang pourpre, coagulé le long de sa cuisse et autour de la plaie ne le rassura guère car il craignît développer une purulence infectieuse. L’homme se munit d’un petit morceau de bois flotté parmi les amoncellements jonchant le sable, puis le serra entre ses dents. Prenant une profonde inspiration, il tira d’un geste net le fragment fiché dans son mollet, libérant au passage de nouveaux flux d’hémoglobine. Le naufragé se confectionna un bandage de fortune en arrachant un morceau de toile récupéré sur un reste de voilure. Son attention se portant un peu plus sur la globalité de sa situation, Il fut rassuré de ressentir à nouveau le poids de sa lame, toujours accrochée à son ceinturon, et les habits en partie déchirés par la violence de vagues et débris qu'il avait rencontrés pendant son inconscience. L’herboriste explora les abords de la forêt à la recherche de plantes médicinales mais à son grand désarroi, il ne reconnut que trop peu de variétés ; pire, rien qui n’était à sa connaissance en mesure de lui apporter une quelconque assistance. Ce n'est qu'après avoir rassemblé le peu de choses utiles échouées sur la plage qu'il se rendit compte de la faim qui lui tirait frénétiquement l'estomac, amplifiée par la blessure qui le lançait. Étonnamment, en s’enfonçant davantage dans les bois, celui-ci sembla désert mise à part quelques rares piaillements d'oiseaux ; mais ce qui l’inquiéta davantage, ce fut surtout qu’il n’identifia rien de comestible. Il continua son exploration dans l'espoir de trouver une quelconque victuaille jusqu'à remarquer un imposant fruit à coque à la cime d’un arbre. Son tronc d’une teinte carmélite était lisse au toucher malgré la présence de nervures, trop fines pour y glisser les doigts. Le naufragé se cracha dans les mains ou tout du moins en esquissa le geste car il manqua de salive, la faute à une soif présente et la bouche endolorie par le sel marin. Il ne se déconfit pas pour autant, frotta ses mains rêches, et puisa au fond de lui l’énergie nécessaire à l’ascension. Il s’agrippa avec appréhension et entama une escalade non sans ridicule. Sa posture aurait certainement fait pâlir un crabe de jalousie mais pour ce qui était de l’efficacité de la chose, il en était une toute autre affaire. L’entrain lui permit de s’élever d’un bon mètre quatre-vingt-dix-sept au bas mot avant que ses muscles ne se vident de toute vigueur, le conduisant à se vautrer douloureusement sur une racine apparente. Si la douleur l’irradia avec enthousiasme, la honte fit bien davantage souffrir son égo. S’allongeant pour soulager son fessier aux abois, son regard, inversant terre et ciel, croisa le déhanché affriolant d’un végétal aux proportions parfaites. C’est là qu’il le vit, se tenant avec désinvolture ; un arbrisseau bien garni, tapi dans l'ombre de l’arbre damné.
-N’aurais-tu donc pu te manifester plus tôt toi ?! piaffa-t-il en direction de l’arbuste avant de lâcher un râle accusateur. Seules quelques baies aux formes singulières pendaient à l'unique branche de la plante. Il ne pensait d'ailleurs jamais trouver une chose de la sorte, mais de toute manière, tout lui semblait insolite dans cette sylve. Une longue hésitation l'envahit mais il n'était plus temps de se permettre une sélection. Faisant fi de son appréhension, il emporta soigneusement les fruits en question protégés d'une coque solide et compacte. Il entama alors de nouvelles pérégrinations dans ce territoire inconnu.
Une fois encore, il perçut des cris d’oiseau, mais plus proches. Réduisant la distance, il entendit distinctement un glatissement. La jungle pourtant dense s’éclaircit soudainement et, observant alentour, Duncan constata que plusieurs arbres disposés consécutivement avaient été rasés sur leur hauteur ; d’ailleurs divers monceaux de bois jonchaient le sol. Le naufragé suivit la piste de branches brisées jusqu’à tomber sur une plante semblant un grand amalgame de lianes et remuant de façon frénétique. Il garda ses distances et commença à décrire un cercle autour de la chose lorsque des serres massives s’extirpèrent de l’entremêlement végétal. L’herboriste fit un bon en arrière tandis que la créature lâcha un nouveau cri paniqué, se tortillant dans tous les sens et faisant virevolter feuilles et lianes. Ces dernières s’animèrent tels des fouets dont le claquement, témoin de leur dangerosité, fendit l’air. L’animal sembla se calmer, tout comme les dangereux appendices qu’il fit danser jusque-là. S’approchant, une énorme tête d’aigle ébouriffée surgit de l’agglomérat végétal et le toisa d’un regard vif, le bec grand ouvert. A chaque mouvement, la bête le suivait d’un œil attentif et, dès qu’il approcha, celle-ci se débattit d’autant plus, conduisant Duncan à expérimenter une lacération due aux lianes virevoltantes. Au vu de la réaction de l’animal, l’homme se douta de sa détresse. Ne pouvant rester indifférent au sort de la créature, il glissa son épée hors de son fourreau dont la lame réfléchissant la lumière de l’astre diurne fit se raidir encore davantage la formidable bête. Précautionneusement, l’épéiste abaissa la garde de son arme et s’avança bien en vue de l’infortuné volatile dont le cou se courba, lâchant un glatissement hoqueté. Après une heure d’approche à tâtons, Duncan parvint enfin à portée de bras des lianes entremêlées. Ne pouvant exercer suffisamment de force en effectuant un mouvement adéquat pour trancher les liens, sans paniquer l’animal et au passage, se faire mortellement becqueter, il prit l’initiative de procéder en sciant lentement ses entraves. Il ne put s’empêcher de chuchoter d’un petit ton chantant pendant l’opération.
-Sois sym-pa, reste tran-quille, car je ne tiens pas à me fai-re bou-ffer.
A sa grande satisfaction, il n’en fut rien. Dès lors qu’il eut coupé suffisamment de lianes, l’aigle se libéra vivement en déployant ses ailes, se dégageant des liens restants avec force. L’animal sembla observer un instant l’épéiste - tout du moins il ne s’éclipsa pas immédiatement -, puis s’envola avec aisance malgré la densité de la jungle. Avant de reprendre son exploration, le sauveur s’accorda un moment pour admirer le volatile et la précision de ses mouvements jusqu’à ne plus être en mesure de le suivre du regard.
L'île sur laquelle se trouvait Duncan se révéla finalement peu étendue, si bien qu'en deux jours il eut tout le loisir d'en explorer toute la surface sans ne jamais trouver de quoi subsister en attendant l’hypothétique passage d’un vaisseau. Il s'établit auprès des biens amassés près de la plage et passa une nuit des plus agitées, obnubilé par la faim qui le tiraillait toujours davantage. Le réveil fut d'autant plus douloureux qu'il fallait quitter l'île au plus vite. Le naufragé écarta la barque éventrée puis la retourna non sans efforts. Il tailla dans la toile plusieurs sections destinées à combler la brèche puis, à l'aide de sa lame, entailla le tronc d'un arbre afin d'en récolter la sève. Dans un premier temps, il colla les quelques sections de toiles afin de les épaissir puis fit appel au même procédé pour colmater le trou béant dans l'embarcation et en assurer l'étanchéité. Il constitua par la suite une rame de fortune à l'aide de quelques morceaux de planches ainsi que des cordages. Les préparatifs terminés, l'épuisement se fit plus prononcé. L'herboriste se résolut envers et contre tout à soulager son inanition par la seule chose qui lui pouvait s'avérer comestible. Il saisit les baies avec appréhension. Une odeur âcre s'en dégagea, une vague nauséabonde telle qu'elles lui semblaient visuellement dégager cette atroce pestilence. Brisant sa réticence il engouffra ce qu'il appela un aliment en retenant sa respiration. Malgré cette précaution, le goût indescriptible s'imposa inexorablement. La nausée dont il fut accablé le fit sombrer dans l’inconscience.

La marée montante le réveilla presque en sursaut avec une aigreur à l'estomac et des maux de tête prononcés. Il se releva à demi conscience, l'équilibre incertain. Il dut farfouiller parmi les marchandises collectées pour trouver des vêtements amples, bien plus adaptés à la vie en mer que ses dorénavant guenilles de cueilleur. Il ceintura son épée de la même manière, glissa avec une facilité inhabituelle la barque sur le rivage, trop enthousiaste à l’idée de voguer vers le salut, puis monta à bord de l'embarcation de fortune qui, pour sa plus grande satisfaction ne souffrit d'aucune infiltration d'eau, pour enfin s'engager dans les eaux profondes avec pour seuls guides les astres.

Duncan ramait inlassablement depuis deux lunes, les courants conduisant lentement l'embarcation sous un soleil de plomb. La chaleur l'enivrait et la canopée salutaire lui manqua bien plus que de coutume. Aucune terre ne se révélait à l'horizon. Seules quelques voiles lointaines tranchaient parfois la monotonie du paysage, perpétuant l'espoir que l'une d'elles se rapprocherait au moment opportun. Il ne s’égosillait ni ne remuait inutilement les bras en quête d’attention car un si petit gabarit était invisible dans le creux des vagues. Le troisième jour, en milieu de journée, alors que le vent portait ses senteurs iodées à l'unique passager de la barque dérivante sur les eaux, une infiltration s'insurgea dans le canote. En effet, la sève préalablement utilisée afin de combler les lourds dommages causés souffrait de son exposition à l'eau salée. Celle-ci, rongée, abdiqua face au liquide salé, laissant pressentir la fin concrète de celui qui, par l’épuisement d’une nage perdue d’avance, ne serait en mesure de lutter contre le courant meurtrier. Afin d'éviter que la brèche ne s'accentue, l'ex-naufragé cessa tout mouvement hâtif, gardant une position inférieure et presque figée tandis que les épaules furent les seules sollicitées à la rame. Là, à environ un tiers de nautique à l'Est, entre deux vagues, Duncan distingua nettement un trois-mâts. Ce dernier vira de bord et s’apprêta à s'éloigner lentement. Horrifié par ce volte-face, Duncan se saisit de son katana et le pointa en direction du ciel. La lame exposée au soleil émit un puissant reflet qui, avec bonne fortune, allait attirer le regard d’un membre d’équipage. La vigie ne tarda pas à remarquer cette lumière, et quelques instants plus tard, le navire approchant révéla fièrement ses couleurs. Le vaisseau de la Marine se détourna de sa première destination pour prêter secours à l'homme. Lorsque le bateau fila à hauteur du canote, il constata que celui-ci était rempli à demi par l'eau infiltrée et son passager, pieds sur le rebord, arborant un sourire plus radieux que le soleil lui-même salua ses bienfaiteurs avec entrain. Un matelot lui lança une corde qui, dans la hâte, vint choir sur la tête de Duncan qui la saisit fermement avant de se faire tirer par trois marins. Un homme de bonne constitution se présenta tout sourire. Le gaillard, à en juger par son accoutrement était un officier de la Marine. Il portait fièrement une barbe brune finement entretenue à la Verdi, tout comme sa chevelure angulaire qu’il mit d’autant plus en valeur en la repeignant devant le rescapé. Il portait son imposant manteau blanc telle une cape et prenait plaisir à mettre en valeur sa musculature saillante de par ses bras totalement à nu. Rassuré de constater que la barque entama sa descente dans les profondeurs sans son occupant éprouvé, ce dernier le lui fit remarquer non sans humour. Le rescapé darda un simple signe de tête pour acquiescement puis le remercia d'une voix rocailleuse que la soif avait forgée. Le capitaine ordonna qu’on le conduise en cabine pour qu’il se repose et profite enfin d’un repas.

Au petit matin, Duncan rejoignit le pont, certes faiblard mais en bien meilleure condition que la veille. L’équipage s’affairait de tous côtés, aussi l’homme rejoignit-il son hôte sur le pont supérieur, balayant l’horizon de sa longue vue. L’herboriste, observant quant à lui le navire, remarqua un aspect quelque peu vétuste. La voile avait vraisemblablement été raccommodée et les boiseries restaurées assez récemment. L’officier replia sa longue-vue et engagea la discussion en arborant un large sourire.
-Ah, je vois que notre rescapé reprend des couleurs, je suis soulagé. Mais je manque à tous mes devoirs ; Capitaine Blake, bienvenue sur mon bâtiment. Qui es-tu et que faisais-tu donc sur une chaloupe au beau milieu de l’océan ? demanda-t-il.
-Je m’appelle Duncan, J’étais en route pour M-4 mais le navire qui devait m’y conduire a été pris dans une violente tempête et la coque a été percée sous la ligne de flottaison. J’ai eu la chance de m’échouer sur un îlot. J’ai procédé à quelques réparations faites de bric et de broc sur un canot mais ça n’a pas tenu le coup. Vous êtes arrivés au bon moment et sans vous, je serais mort. Je vous suis immensément reconnaissant ! répondit-il en s’inclinant respectueusement.
Le regard du capitaine scintilla en l’entendant mentionner le quartier général de South Blue.
-M-4 ? Tu es donc un jeune aspirant marinier. Qu’est-ce qui t’amène dans la Marine ? Tu es bien fortuné d’être tombé sur nous ; en pleine mer, les mauvaises rencontres sont monnaie courante, ajouta-t-il.
-C’était effectivement mon intention. A dire vrai, je n’ai pas d’inclination particulière pour la Marine mais j’ai toujours simplement souhaité aider la population. De l’île où je viens il n’y a pas de réelle structure de santé et ça m’a conforté à devenir médecin. Rejoindre la Marine, c’est contribuer à rendre les mers plus sûres et parcourir les océans pour accroître mes connaissances, poursuivit-il. Ses mots piquèrent la curiosité de l’officier.
-Ce que je vais te dire va t’étonner mais si j’étais toi, j’éviterais de le présenter tel quel au bureau de recrutement. Duncan arqua un sourcil. Prends ça sous un angle différent. Les francs-marins pensent que leur action suit les intérêts du peuple. Pour eux, le Gouvernement Mondial ne souhaite que le contrôle absolu et le pouvoir d’agir comme il l’entend, dans son propre intérêt et un idéal presque religieux de ce que doit être la justice. Aider, comme tu en parles, c’est faire douter de tes convictions profondes, surenchérit-il.
-Je ne m’attendais pas à un regard si critique provenant de la bouche-même d’un officier.
Blake tira une gueule de six pieds de long.
-Bah, ne prends donc pas au pied de la lettre ce que je te dis ! Mais je te propose quelque chose. Moi et mon équipage sommes fraîchement partis de la base M-4 pour une mission de plusieurs mois. Nous allons patrouiller dans tout South Blue avec quelques rares escales pour nous ravitailler. Profite-donc de ce temps pour te préparer à rejoindre le corps de la Marine ici même.  Avec ça, tu auras toutes tes chances le moment venu, annonça-t-il avec solennité.
-V…Vraiment ?! C’est inespéré, j’accepte avec joie ! jubila-t-il.
Duncan devint ainsi un membre à part entière de l’équipage, ne se différenciant guère que par son statut officiel. Pendant quelques mois, il eut la pleine opportunité de s’entrainer avec des combattants aguerris. Cette nouvelle année fut marquée par des évènements dramatiques. Tout South Blue était sur des charbons ardents. Une guerre civile avait éclaté à Batterila et tous craignaient que le conflit se répercute dans toute la région. Un jour, un martin facteur à l’accoutrement particulier se présenta sur le navire, ne transportant rien d’autre qu’un colis destiné à Duncan accompagné d’un pli.

« Prends donc ces délicieux cookies mon petit. Par contre la boite s’appelle revient !  

PS : Si tu ne les manges pas, je viendrai t’apprendre les bonnes manières.

PS² : Blake, si tu y touches, je te ferai déguster bien plus qu’une de mes merveilleuses pâtisseries. Tu diras merci au marsupial pour l’info si tu le croises.

Votre B qui vous gâte toujours trop. »

Le capitaine s’approcha, son café du matin à la main et constata le contenu et s’esclaffa.
-Ha ! Encore un coup de Mémé Borg !
-Qui est-ce ? demanda l’Herboriste. Le capitaine s'étouffa avec sa boisson, la recracha et, s'éclaircissant la gorge après une toux prolongée, il reprit.
-Ahem, Emma Borgstein, c’est une vieille excentrique que j’ai rencontrée au Royaume de Briss et depuis, elle prend tout l’équipage pour ses petit-enfants. Et apparemment rien ne lui échappe ! A ta place, je prendrais ces cookies.
Duncan s’étonna de cet événement ubuesque mais ce n’était pas la chose la plus improbable qu’il avait vécu jusque-là.
Quelques semaines plus tard, de bon matin, la recrue se rendant sur le pont constata un nuage de brume drapant les alentours. L’équipage s’éveilla et entama les tâches routinières. Un coup de feu retentit soudain, alertant tous les hommes. Un des marins s’effondra alors que de la poupe surgirent deux individus armés. L’un s’avança et tendit une affiche au portrait familier.
-Blake Johanssen ! Nous sommes les frères Inuwah, chasseurs de prime mandatés par le Gouvernement Mondial. Tu as été reconnu coupable de haute trahison pour l’assassinat du commandant Takeuchi. En vertu des valeurs de justice que nous défendons, nous te destituons de toute autorité et t’affilions à l’idéologie terroriste de la Franc-Marinerie. Ta tête est mise à prix à 15 millions de berries, mort ou vif ! Rends-toi avec ton équipage ou crevez dans les eaux !
Le capitaine Blake hurla son indignation.
-Mensonge ! Notre seul crime à Takeuchi et à moi-même a été de refuser le pilonnage d’un village sur la simple base d’une suspicion de présence non avérée d’un officier appartenant à la flotte d’Arès Le Destructeur ! Le commandant était un ami de longue date et c’est ce Cipher Pol délétère qui se cache derrière tout ça ! N’escomptez pas m’entendre déclarer ma reddition !
Les chasseurs de prime balayèrent les arguments du criminel d’un revers de main.
-Ferme-là, on n’est pas dupes. Si tu veux mourir avec tes gars, c’est ton problème !
L’herboriste ne partagea pas cette dépréciation. Le capitaine Blake avait effectivement détourné certaines déclarations dans un objectif de confidentialité mais il était bien incapable de réfréner ses sentiments. A cet instant, il s’était montré des plus francs.
Le chasseur de prime arbora un vilain rictus et hurla en direction du côté tribord où se tint Duncan.
-ANIKIIIII !
Dans la brume se dissipant, une immense gueule de fauve inanimée s’avança, dissimulant un imposant canon juché sur un navire. La pièce d’artillerie fit feu immédiatement, et le projectile s’écrasa sur pont, sans occasionner le moindre dégât. La fumée du canon se dissipant, tous virent l’aspect improbable du boulet, un chiot agrippé au bois. Soudainement, le toutou manufacturé émit une légère fumerolle et dès lors, Johanssen fondit sur Duncan placé tout à proximité de l’engin, en hurlant son nom. Le capitaine l’éjecta avec force et le passant par-dessus bord. En tombant une explosion retentit. L’herboriste fut horrifié de constater que l’engin explosif n’était que le premier d’un ensemble bien plus important. En effet, une dizaine de ces choses était fermement collée sur le flanc du navire. Duncan essaya de s’écarter mais les autres chiots explosèrent, endommageant sérieusement le navire et produisant une grande vague qui repoussa l’homme. Le courant l’emporta à distance, malgré ses nombreux efforts pour se rapprocher du vaisseau, en vain. Après un moment, il perdit totalement le trois-mâts de vue et commença à s’épuiser. L’herboriste entendit un glatissement connu alors qu’il perdit la force de se maintenir en surface et, juste avant de sombrer dans l’inconscience, se sentit happé hors de l’eau, reconnaissant brièvement les traits familiers d’un volatile imposant.

Duncan s’éveilla difficilement mais dès lors qu’il reprit connaissance, il entendit le vrombissement du vent et la force de son souffle. Ouvrant les yeux, il les écarquilla, faisant face à une structure au style des plus étranges et surtout, très imposante, semblant s’élever sur des dizaines de mètres. Mais c’est un regardant autour de lui que le choc fut le plus important. Une mer de nuage parsemée de trous béants sous lequel rampait l’azur des eaux. A en croire la vision ridicule d’une île lointaine, il en conclut que toute la structure céleste se déplaçait, emportant avec elles de petites extensions liées par des racines tressées pour cet usage. Le vertige faillit le faire chuter, aussi accourut-il à l’intérieur de la structure, heureusement ouverte. A son grand étonnement, ses mouvements étaient lourds, difficiles et il se trouva vite le souffle court. Il respirait avec insistance, comme si ses poumons recherchaient l'air à chaque inspiration. L’herboriste dut attendre un moment pour que ses yeux s'adaptent à l'obscurité ambiante. Il en profita pour se calmer et récupérer son souffle. A l'intérieur, l'effort était bien plus soutenable. Alors qu'il avança, des nervures phosphorescentes s'illuminèrent par intermittence, en un jeu de lumières complexe, lui permettant alors d'évoluer dans ce qui se présentait comme un large corridor orné de pierres sculptées, présentant des scènes où l'on reconnaissait sans peine des rapaces par leur anatomie si particulière. Le temple semblait, au-delà d'être un lieu mystique, la mémoire un passé oublié. Ces représentations illustrées semblaient avoir pour objectif d'empêcher que leur l’histoire ne s’étiole afin que les générations futures pérennisent des préceptes intemporels. Sur les premières gravures, il ressortit que les ancêtres vivaient à distance des regroupements civilisés que l'on nomme aujourd'hui cités. L'habitat était simple et jouissait des caches naturelles présentes dans la région à l'époque. Un temps où ces lieux reposaient sur une terre comme l’on en voyait partout ailleurs. "L'Allée du Souvenir", ainsi Duncan la qualifia, s'étendait sur une trentaine de mètres et habillait les murs et plafond. Au fil de la progression, l’homme constata une évolution dans la finition des gravures et ainsi, même les nervures semblèrent donner vie à l'ensemble. Son attention se détourna sur un espace vide au milieu de cette frise historique, jusque-là contée avec tant de fierté, la pierre brisée et les débris jonchant toujours le sol.

Un tel manquement l’intrigua tout naturellement par son contraste avec le reste de l’œuvre. S’il éprouvait une curiosité certaine pour la chose, le désir de trouver une échappatoire le tira de sa rêverie, quittant alors l’allée pour déboucher dans une grande salle à première vue vide mais dont le mur lui faisant face voyait en son sein une alcôve. Deux petites coupoles vides y étaient entreposées, à côté desquelles deux trous s’enfonçaient dans les profondeurs du mur. Alors que Duncan s’avança, un piédestal de pierre sur lequel on distinguait très nettement l’empreinte imposante d’une main inhumaine jaillit du sol. Appelé instinctivement par la chose, il y apposa sa main droite. Au contact, rien ne se produisit. Pour avancer, il lui faudrait trouver une autre issue, mais n’en comprit la difficulté qu’au moment de l’expérimentation. Les coupoles l’intriguaient fortement, aussi se dit-il qu’elles devaient contenir quelque chose. Si cela lui sembla d’une évidence enfantine, il ignorait encore ce qu’il devrait y déposer. Après quelques instants de réflexion, une première coupole accusa la présence de flammes tandis que la deuxième se remplit d’un liquide sombre et visqueux. Evaluant le liquide du regard et s’en approchant, il n’en identifia pas la fragrance. Il trempa la pointe de sa lame dans coupole et ne nota aucune réaction mais lorsqu’il passa la lame sous la flamme de l’autre coupole, le mélange s’embrasa follement, dégageant une vive lumière et tout autant de chaleur et se consumant rapidement. Duncan se rapprocha des trous précédemment observés dans le mur et y fit pénétrer la lame. Cependant plus il l’enfonçait et plus elle semblait irrésistiblement rejetée vers l’extérieur, si bien qu’il ne put y faire rentrer qu’une trentaine de centimètres avant qu’il ne doive lâcher l’épée allant choir sur le sol. Ne constatant cependant que rien n’avait endommagé le métal la constituant, il s’y essaya avec son bras, qui lui, ne rencontra aucune résistance, atteignit le fond de la cavité au fond de laquelle il sentit également la présence du fameux liquide. N’ayant guère d’autre choix, il plongea les mains dans la coupole, veillant à ce qu’un maximum du liquide adhère à sa peau avant de les offrir au feu. La réaction fut au moins aussi impressionnante mais à son grand soulagement, ce liquide semblait temporairement le protéger des flammes qui consumaient le liquide. Sans attendre, la peur au ventre, il accourut vers le mur et logea ses bras dans chacun des deux interstices pour enflammer le liquide présent au fond. Tandis qu’il retira ses membres, l’appel d’air généré étouffa les flammes qui commençaient tout juste à se faire sentir. Duncan examina machinalement ses mains et fut soulagé de les retrouver intactes, seulement noircies par des dépôts, conséquences de la combustion du produit.

Immédiatement, un pan de mur se disloqua dans un grondement caverneux et s’abaissa, laissant un honnête interstice pour l’intéressé. Il pénétra alors une salle imposante, majoritairement disposée en hauteur et de toute évidence, il lui faudrait monter une multitude d'obstacles constitués en un cheminement indéfini de surfaces et blocs de pierre. Ne prenant réellement le loisir d'observer davantage la salle, Duncan s'engagea, confiant. Tandis qu'il entama sa lente ascension, la pénombre s'installa et un fort écoulement d'eau se fit entendre en contrebas. Il arqua son cou afin de constater l'intriguant imprévu. Le débit du liquide se voulait particulièrement important. Il grimaça d'étonnement et se précipita. Cet entrain forcé le contraint à l'erreur, ses appuis étaient plus maladroits, et fréquemment, ses doigts peinaient à trouver prise sur des supports de marbre dont l'usage était obligatoire au vu de la constitution du passage ainsi formé. Certains interstices étaient tellement exigus que sa tête, frottait contre les parois avec une sensation des plus déplaisantes de par l’impression qu’il était repoussé, encouragé à chuter. Bientôt, le contact désagréable d'une eau glacée vint affliger d'une tension supplémentaire l’herboriste. Au-dessus de lui, plusieurs passages successifs et distants l'attendaient. Il lui fallut jouer de contorsions désagréables mais, alors qu'il s'apprêtait à s'extirper, son corps se trouva bloqué. Le positionnement chaotique des passages faisait qu'il ne pouvait avancer davantage et en un instant, l’intrus se retrouva submergé. Après quelques tentatives de passages forcés, et conscient qu'il ne pourrait retenir éternellement son souffle, il s’accorda davantage de souplesse pour redescendre, ce qui lui permit d’exécuter davantage de mouvements. Dès lors, Duncan parvint à s'extirper de l'ensemble et regagna la surface où l'attendait une plateforme devant laquelle se dressait une large porte ornée de deux aigles soutenant des orbes. Ruisselant, il s'avança et poussa la porte qui s'ouvrit non sans effort. Alors, une autre pièce imposante disposée à la manière d'un dôme se présenta et l'entrée se referma derrière lui. Une large créature qui dans la pénombre, semblait un imposant élément décoratif s’anima au centre de la pièce. Une chose relativement massive puisque de taille humaine, équipée de deux paires de bras et à l'allure insectoïde qui, en un son indescriptible se jeta directement sur lui. L'arène était spacieuse et il lui faudrait tâcher d'en tirer parti. Il n'eut cependant pas le loisir d'éviter la chose qui, malgré sa carrure, faisait preuve d’une étonnante rapidité. L’homme se trouva immédiatement plaqué contre le mur, se faisant écraser sans plus d'artifice. La douleur lui arracha un hurlement, révélant sa dentition, qui par réflexe désespéré tenta de faire son chemin dans l'épaule de l’animal, ne parvenant là qu’à éventuellement limer ses propres dents. Il concentra sa force sur le bras le maintenant plaqué pour se délivrer et s'écarter de la chose qui n'entendait pas le laisser s'esquiver ainsi, décochant un coup de patte dans son flanc, ce qui lui coupa la respiration. Dès lors, le souffle mi-coupé, Duncan planta sa lame dans le corps chitineux de la créature, visant méticuleusement les parties tendres. Il profita que la douleur fasse reculer la créature et se servit de la distance pour lancer son épée après lui avoir donné une belle inertie en la faisant tournoyer. Il atteignit avec succès l’abdomen de la créature qui émit un rugissement guttural. La force de la créature faisant un bon en arrière lui fit rencontrer un pilier de pierre instable. Ceci eu pour effet de faire chuter des blocs graniteux soutenant la voute. La créature se fit littéralement écraser, répandant un liquide verdâtre autour de l’impact.

Dès lors, un nouvel accès se forma par la chute d’un élément architectural s’abattant comme un bélier sur la paroi. L’interstice menait vers une pièce sombre exigüe mais toute en hauteur où trônait un arbuste auquel pendait un unique fruit à l’apparence singulière, d’un aspect duveteux, majoritairement grisâtre, aux traits entortillés et aux reflets orangés. Duncan entra avec appréhension car les trois dernières pièces l’avaient mis à l’épreuve. Après examen de l’ensemble, il ne vit aucune issue et se présenta face à l’arbrisseau. Il prit le fruit en main et le soupesa ; il était lourd malgré sa petite taille, proche de celle d’une pomme et semblait gorgé de jus sans dégager le moindre parfum. Cette étrangeté fit remonter en lui un lointain souvenir, de vagues histoires de marins rapportant l’existence de fruits bigarrés aux formes improbables procurant de prodigieuses habiletés issues du pouvoir des démons des mers à ceux qui les consommaient et qui, en contrepartie, les maudissaient. Peut-être n’était-ce là qu’une énième épreuve destinée à le forcer à l’abandon, à l’effrayer ; et il ressentait effectivement une peur justifiée d’une possible malédiction, mais son esprit très rationnel se révolta.
-Affabulation ! tonna-t-il dans le temple raisonnant. Que diable, il ne se laisserait pas ainsi malmener par de vulgaires superstitions éhontées. Chassant vivement ses noires pensées, il porta l’épreuve en bouche et la dévora avec résolution. L’arbuste dépérit à vue d’œil, et une ouverture dérobée se révéla. Duncan s’étonna de la taille de l’accès, bien plus imposant que les précédents. Il se dirigea vers la sortie. Subitement, l’herboriste fut pris de vertiges et sa vision se troubla, les sens perturbés pour une raison qu’il se refusa à envisager. Cependant la fatalité l’accabla alors que d’intenses douleurs le saisirent, le contraignant à se recroqueviller à même le sol. Malgré sa perception affectée, il réalisa que la pigmentation de sa peau s’assombrit et son avant-bras sembla dénudé. Il chercha à parler mais ne parvint pas à articuler, réduisant son exclamation à un borborygme hasardeux à cause de son visage engourdi. Ses mains se portèrent à son visage mais en cherchant palper ses lèvres, ses doigts curieusement rigides à leur extrémité rencontrèrent un obstacle, le choc produisant un « toc » inhabituel, accompagné d’une sensation. Deux protubérances recouvrant la partie inférieure de son visage s’animèrent lorsqu’il remua des muscles faciaux qui lui semblèrent étrangers. Pendant ce temps, ses membres le tirèrent douloureusement, ses épaules s’élargirent, son dos frémit et ses jambes parurent s’arquer bizarrement. Cet amalgame indescriptible de douleur, d’incompréhension et de désorientation l’accabla tant et si bien qu’il ne souhaita plus qu’attendre que cela prenne fin. Les douleurs et autres sensations s'atténuèrent, le laissant désarçonné et pantois. Il commença à se redresser en prenant soigneusement appui sur ses bras et la nausée revint légèrement. Sa vision toujours impactée, Duncan chercha à l’aveugle de quelque chose à quoi s’accrocher pour se redresser jusqu’à tâtonner les rebords de l’accès dérobé. Il s’y agrippa un moment jusqu’à ce que les nausées passent et sa vision se rétablisse. Recouvrant ses esprits, son regard se porta en premier lieu sur la main avec laquelle il se tint debout. Estomaqué, il remua la chose, cherchant à tout prix à se persuader qu’elle n’était pas la sienne ; mais à son grand désarroi, celle-ci répondit à ses sollicitations sans laisser planer le moindre doute. Sous le choc, le cri qu’il attendit de sa voix fut troqué par un puissant glatissement qui se répandit dans toute la structure, ce qui l’effraya d’autant plus. Il s’examina de bout en bout, méconnaissable, ses vêtements mystérieusement disparus, troqués pour d’étranges drapés ornés, une ceinture et un harnais semblables à de l’or. Ses mouvements de tête lui firent réaliser qu’elle soutenait une masse, une protubérance métallique à n’en point douter, solidement vissée à son crâne. Dorénavant, le passage dérobé ne lui sembla plus du tout impressionnant, paraissant plus proche d’une entrée des plus banale. Enfin, son regard prêtant attention au sol, il réalisa la distance l’en séparant et se lamenta.
-Oh non non non, mais qu’est-ce qu’il m’arrive ?!
Duncan perdit de nouveau toute contenance et soulagea sa colère sur l’encadrement de l’accès qui, au passage de son poing perdit de la matière, ne lui occasionnant que la simple sensation d’un contact sans douleur. Le maudit s’attendit à avoir le poing en sang mais la stupéfaction le gagna alors qu’il n’y constata aucune séquelle. Il se pencha pour récupérer son épée, en saisit la poignée entre deux doigts et pesta en l’observant d’un regard affligé, presque dédaigneux.
-Comment foutredieu vais-je bien pouvoir me défendre avec … un coupe-papier ?!
Contraint d’accepter la fatalité de son enveloppe sans pour autant en réaliser les atouts, l’herboriste quitta la pièce pour se retrouver dans le hall principal. Ses jambes se révélèrent cotonneuses sur l’instant et son équilibre chaotique. Il lui fallut déployer d’importants efforts pour se maintenir debout et évoluer sur quelques mètres. Il parvint jusqu’au piédestal en titubant et posa sa main sur l’emplacement précédemment observé. Cette fois, la paluche correspondit parfaitement à l’empreinte et le socle tout entier s’enfonça dans le sol, se mettant soudainement à trembler et à se remodeler sous les serres de la créature qui perdit l’équilibre et s’effondra honteusement. Le tout se déroba sous l’infortuné qui glissa le long d’un tunnel lisse, sans aspérité, mené directement à l’extérieur de la structure dans une chute libre. Ses ouïes baignèrent dans un vacarme aérien. Impuissant, il entama une descente effrénée.

L'épais manteau nuageux le caressa tandis qu'il le traversa. Il était si haut qu'à hauteur d'eau, il aurait été improbable de discerner le lieu mystérieux. Les vents cisaillants le ballottèrent sans ménagement, l'entraînant dans un mouvement giratoire. La peur le gagna mais par bonne fortune, le ballottage ne lui causa aucun désagrément physique. Entre deux rotations, Duncan réalisa que l'océan se rapprocha rapidement. Il usa par conséquent de ses bras et jambes pour perturber l’inertie de sa chute, parvenant ainsi à ralentir puis cesser les tournoiements incessants. Il continua cependant sa descente. Un instinct s’éveilla en lui alors que son esprit s’ouvrit davantage au corps en lequel il fut brutalement emprisonné. L’air caressant tout son être de manière insoupçonnée, il éprouva une sensation nouvelle sur son dos, une soudaine agitation. Le maudit perçut un brassage sonore tout d’abord, puis sensitif. Enfin réalisa-t-il qu’il eut perdu bien plus d’humanité que ses observations ne le laissèrent croire. D’imposantes ailes duveteuses dansèrent bénévolement sous ses omoplates et stabilisèrent son altitude. Sidéré, l’homme-oiseau contempla ahuri une prouesse qu’il ne songea même jamais opérer. En cet instant de félicité, sa verve coite s’abandonna à une entière admiration. Son regard balaya l’horizon avec vivacité avant de se poser sur un objet à plusieurs nautiques en contrebas. En tant normal, il n’aurait peut-être perçu qu’une tête d’épingle perdue dans un océan beaucoup trop grand mais Duncan détailla clairement les deux navires dont il eut été éloigné bon gré malgré. Il cessa cependant rapidement cette focalisation qui lui affligea un douloureux mal de tête. Ajustant inconsciemment l’inclinaison de ses membres, l’herboriste vola à bonne allure. Arrivant à quelques encablures des vaisseaux, il constata l’état préoccupant du trois-mâts. Les voiles couchées à fleur d’eau et un trou béant dans la coque par lequel l’eau s’engouffrait. Pensant à ses sauveurs, son esprit les nomma instinctivement « camarades ». Les récentes révélations avaient bouleversé son idéalisme et ses projets. Seule une forme de révolution gouvernementale lui sembla dorénavant bénéfique pour les populations. Les prémices naissants de son but prochain s'insinuèrent dans son for intérieur. Duncan alors, constatant la capture de ses compagnons, employa ses forces à fondre sur l’ennemi. Il descendit à grande vitesse et, au moment de se poser, il réalisa son erreur, ignorant totalement comment stopper habilement on élan en plein vol. A quelques mètres seulement du pont, il déploya autant que possible ses membres aviaires qui s’arquèrent en un angle ouvert sous la violence de l’effort, ne permettant qu’un ralentissement partiel. Ses ailes manquèrent de force et son inexpérience le conduisit à traverser la structure du bateau, fragilisée par les affrontements pour enfin terminer sa chute dans le stock de viande séchée. Des cris extérieurs résonnèrent dans la cale à l’air libre, marquant l’incompréhension de la chose qui vint perforer le navire. L’épaule du maudit avait encaissé le choc. Le lançant à chaque battement de cœur, il la massa tout en se relevant, cognant le plafond de sa tête. Il recroquevilla son cou machinalement passa par les trous béants laissés par son passage, traversant deux planchers avant de parvenir au pont. Quelques membres d’équipages ayant jusque-là échappé à la capture furent pris d’effroi à la vue de l’imposante créature. Il constata l’étendue des dégâts, et surtout ses nombreux camarades mis hors combat. L’un des chasseurs de primes avait par d’ailleurs été vaincu. Duncan se souvint brutalement de l’intervention de Blake et se tourna instantanément sur le côté tribord du navire. Un râle lui fit faire volte-face. Le capitaine était là, adossé contre le mur extérieur de la cabine sous lequel rampait un ruissellement d’hémoglobine. L’homme était pâlot et ne semblait pas conscient de ce qui l’entourait et même lorsque Duncan s’en approcha, il ne réagit pas. Il fit quelques pas, arrachant un lambeau de voile accroché au bastingage et en fit un bandage de fortune pour le flanc touché de l’ex-officier qui grogna de douleur lorsque l’herboriste serra le tout. Il s’en voulu cruellement de ne pouvoir le soigner décemment, bouillonnant de n’avoir été d’aucune aide à ses compagnons. Les deux autres chasseurs de primes venaient d’abandonner leur activité pour se précipiter sur le pont du trois-mâts. Ils freinèrent tous deux à la vue du maudit.
-Bordel, Aniki, c’est quoi ce truc ? questionna le premier.
- Je tiens pas à le savoir figure-toi, répondit-il alors qu’il brandit un genre de canon portatif qu’il fit prendre appui sur son épaule. Prends-toi ça saloperie !
Le gaillard fit feu, libérant un projectile qui explosa dans le dos de Duncan qui émit un gémissement, se trouvant plaqué contre le mur de la cabine. Il eut à peine le temps d’amortir suffisamment le choc pour ne pas écraser Johanssen. La peur de perdre le capitaine et la douleur jumelées embrumèrent son esprit qui s’embrasa finalement alors qu’il se retourna pour faire face à ses agresseurs. Ils reculèrent d’un pas lorsque qu’ils sentirent les deux yeux d’opale les toiser avec hargne. Duncan poussa un glapissement strident et d’une nette impulsion d’ailes, fondit sur ses ennemis.
-Qu’est-ce que t’attend tire ! beugla le premier tandis que l’autre finit de recharger.
-Merde meeerde meeeeeeerde mais crève ! hurla son compère qui, dans l’empressement tint son arme à l’envers. Faisant feu et n’étant pas préparé au souffle, il se retrouva emporté en avant. Duncan le cueilli d’un coup de poing ravageur, l’envoyant directement à la flotte.
-Anikiiiiiiiiii ! Je vais te faire la peau saleté de piaf ! tonna-t-il.
Le dernier des assaillants dégaina une lame et commença à faire de grands moulinets rageurs. L’herboriste vit un bond en arrière et émit un puissant coup d’aile qui, brassant une grande quantité d’air, souffla le gaillard qui tomba à la renverse. En deux foulées, Duncan le rejoignit et porta un coup de griffes à la jugulaire du chasseur désarçonné. Tout du moins, essaya, alors que son bras se stoppa net. Sa respiration s’apaisa et, alors qu’il reprit lentement possession de ses moyens, l’homme à terre intervint.
-Hé…Héhé…On en reste là, dit ? interrogea-t-il tout penaud.
Duncan émit un glatissement mêlé d’un cri humain relativement guttural et, choppant le type par la nuque -qui, prit de panique, se mit à se tortiller dans tous les sens et beugler à chaudes larmes-, le balança de toutes ses forces par-dessus bord.
-AH NON NON NON FAIS PAS CAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !
L’herboriste était haletant et cette forme sous contrainte l’avait vidé de ses forces. Il tomba à genoux, tandis que ses traits reprirent progressivement leur allure d’antan. Les rescapés toujours en liberté accoururent, éberlués et trop heureux de revoir celui qu’ils avaient repêché aux prémices de la mort leur revenir pour s’attarder sur l’improbable réalité. Dans l’urgence, ils se répartirent entre la libération des prisonniers, et la prise en charge du capitaine Blake. Ce qui put être transporté dans le navire en état le put. A la demande de Duncan, on laissa un canote et quelques vivres aux frères Inuwah puis l’équipage prit de nouveau le large en direction du Royaume de Briss pour s’éloigner temporairement de l’influence du Gouvernement Mondial. Pendant la traversée, le capitaine avoue avoir menti sur l'identité de la vieille aux cookies. Ce qui ne l'étonna en rien étant donné qu'il n'était pas rattaché à la franc-marinerie à ce moment. Il lui faudrait remercier Maria Curry dans les formes pour son geste si l'occasion se présentait. Se rendre à cette destination permettrait de trouver un lieu sûr pour soigner le capitaine et pour l’herboriste, l'occasion d'en apprendre davantage sur sa nouvelle nature et si l’occasion se présentait, la médecine..


Sinon, ton pseudo à toi, derrière l'écran ? Pas vraiment vu que je change selon la thématique donc, Duncan tout simplement.
Si t'as un commentaire à faire, fais-le maintenant ! /

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Ambroisie S. Alade
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Ambroisie S. Alade
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Qualité : 490/500


Cohérence : 475/500


Longueur : 230/250


c'est un peut trop long.

Originalité : 430/500



Subjectivité : 250/250



Note finale : 1875 Dorikis

ton fruit t'est donc accordé, tu peut attaqué ta ft ^^
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