Une soirée bien arrosée | PV Yajuu

Bah putain, faut vraiment qu'j'me calme sur la boisson pour ce soir. Ouais, j'oublie pas ce pourquoi j'suis là, le fric. Mais d'un côté, l'endroit est bien trop sécurisé et avec Eusine dans les parages, hmh ... Prendre De Leone en otage m'a tout l'air d'être une bonne idée, ouep. Ils oseront pas lever l'petit doigt d'peur qu'je zigouille le gérant du Casino pour lequel autant d'monde s'est monopolisé ce soir. Bordel Asimov, t'es un vrai génie quand t'as un coup dans l'nez !
'Fin en attendant, un arrêt aux Water clos' s'impose. Avec toute cette bibine que j'me suis enfilé, faut qu'j'aille vider la citerne, faire pleurer king-kong, bref pisser quoi.

Putain mais quel bande de chtarbés, même les latrines puent le luxe, les urinoirs ont étés tellement récurés qu'on pourrait y bouff... Baaaah, nan oublie c'est complètement dégueulasse comme idée. Trois pissotières se présentaient, celle de gauche étant déjà prise, j'me suis calé sur celle de droite. Ça peut t'paraître carrément anodin, mais l'art des chiottes public est subtil ! Tu vois l'urinoir du milieu ? Il n'a jamais été utilisé. En réalité, c'truc sert même pas à pisser, c'est rien qu'une délimitation d'la pissotière du mec à gauche et du gars à droite. C'est l'rituel masculin lorsque t'es aux chiottes ça, il ne faut JAMAIS se coller à son voisin, c'est une marque d'irrespect et d'intrusion territoriale insultante. En bref, c'est comme si un type te crachait à la gueule quoi. J'pourrai aussi te causer de l'astuce pour couler un bronze sans qu'ton cul touche la lunette du chiotte mais ce sera pour une prochaine fois.

Finalement, je rompais le silence m'adressant à mon collègue de latrines.
Alors vieux, quelle soirée hein ? Hé, sans rigoler, y'a d'quoi se rincer l’œil dans l'coin ! Les croupières et les barmaid ... Putain j'te raconte pas !
Ahaha, je ne vous l'fait pas dire ! Je me suis commandé un homard, il va être dé-li-cieux ! Au plaisir.
Euh, ouais mais mec att ...

Et là j'déconne pas, l'gars s'est taillé sans se laver les mains ! Sans se laver les putains d'mains ! Il a secoué l'serpent et s'est fait la malle dans l'plus grand des calme, bordel ... J'vais déguster un homard qu'il m'dit, vive l'arrière goût étrange quand il va s'lécher les doigts.
Allons-bon, ma p'tite affaire terminée, j'allais me passer les mains sous l'eau comme n'importe quel gars saint d'esprit. Attends deux secondes, suis-je vraiment saint d'esprit ? M'ouais, va savoir. Dans l'miroir en face de moi, j'pouvais apercevoir de dos la silhouette d'un type.

Eh l'ami, tu devineras jamais, le gugus qui vient de sortir là, même pas qu'il s'est lavé les mains l'con. Aah j'te jure ces nobles, y'en a pas un pour rattraper l'autre, crade en toute circonstance en dépit de leur statut social. C'est plutôt ironique dans l'genre, hein.

Il veut ma peau, n'est-ce pas ? Je le sais, son regard ne trompe pas, même à travers ce miroir, sa haine est palpable. Ces yeux qui crient vengeance, ce sont ceux d'un Homme prêt à tuer sans scrupule. Il a des couilles, c'est indéniable. Toutefois, ce sentiment de colère est parfois traître envers sois-même, je le sais mieux que quiconque. Je pouvais l’apercevoir, à travers le reflet de la glace, sa main se diriger vers le pommeau de son Katana. En quoi s'est-il trahit ? Eh bien, son réflexe premier tendait à dégainer son arme pour m'assassiner, ce qui révèle de fait son style de combat au grand jour. Il n'aurait donc probablement été incapable d'attenter à ma vie sans avoir recours à une arme blanche. Ce qui me fait tilter, c'est également cette marque d'hésitation, nous sommes tout deux seuls dans une pièce isolée du reste du monde et vu la populace présente pour l’événement, personne n'aurait douté de son innocence.

C'est ironique de t'entendre parler d'un simple manque d'hygiène comme de quelque chose de ''crade''. Ironique que tu juges cela crade, quand on sait quelles traces tu as laissées, toi, sur le port de Yotsuba.
Ah cet incident ! C'était il y a deux jours et visiblement, tu n'as pas chômé pour retrouver ma trace. Comment se porte le Sergent ... C'était quoi son blaze déjà ? MakConnard un truc dans l'genre, hein ?

S'il n'a pas essayé de me trancher, ce n'est pas par manque de confiance en soit, je sais reconnaître les combattants aguerris, ils ont cette flamme dans les yeux, cette assurance qui marquent leurs pas. Et s'il commence à trembler, ce n'est pas de peur mais sans aucun doute d'excitation et je t'avoue qu'moi aussi j'commence à ressentir cette adrénaline m'éprendre petit à petit, j'ai comme envie ... De lui en coller une.

Tu hésites ? Rien qu'un petit mouvement avec ton sabre pour mettre fin à mes jours, je suis à ta portée mais tu ne saisi pas l'occasion, pourquoi ?

Mon interlocuteur baissait subitement sa garde, attrapant une cigarette dans sa poche, l'odeur de la nicotine parvenait rapidement jusqu'à mes narines et l'moins qu'on puisse dire, c'est qu'il avait vraiment des goûts de merde en matière de clopes.

Tu en veux ? J'imagine que tu ne crains pas de te brûler, n'est-ce pas ?
Sans façon ducon, j'fume que des Morley alors dégage vite ta merde de dessous mon pif. Et ... Allons-bon, de nous deux, t'es bien seul à jouer avec le feu.

Si j'ai bien appris quelque chose d'utile à l'armée, c'est qu'il ne faut jamais se tenir trop près d'un mec tout aussi dangereux qu'toi et encore moins si celui-ci aurait bouffé un putain d'Logia. Enfin ça, c'est surtout un acquis personnel, j'ai connu beaucoup trop d'con comme celui-là se la jouer caïd et si mes souvenirs sont bons, ils finissaient toujours par se brûler. Sukin Syn ... Deux bras de magma jaillirent instantanément de mon dos et prirent au dépourvu mon assaillant. Je lui assénais un revers de la main droite magmatique avant de me retourner soudainement face à lui, frappant du talon les sabres accrochés à sa ceinture dans le but de lui les arracher. Ublyudok Profitant dans le même temps de sa proximité, je lui crachais une gerbe de lave en pleine face. Allait-il s'en sortir ou crever la gueule grande ouverte ? J'ai vraiment hâte de voir ce qu'il me réserve !

Un coup d'estoc ? Rapide. C'est un bon combattant. Pour sûr, mon Fruit Logia mis de côté, nous aurions pu nous battre sur un pied d'égalité. Mais généralement, c'est peine perdue pour ces types là, qui ne se rendent compte que bien trop tard qu'ils ont eu la gueule un peu trop grande ouverte. A mes yeux, ce n'est qu'un vulgaire cabot qui aboie un peu trop fort, sans se rendre compte du danger qui est juste là, sous son pif. Classique, la surprise se lit sur son visage tandis qu'il dégage de mon cœur immatériel son petit cure-dent.

Est-il pris de panique ? Peut-être se rend-il compte de sa connerie. Quoi qu'il en soit, il se met littéralement à débloquer, en proie à un fou rire de détraqué. Pas même une supplication, il ne s'enfuit pas, il ne s'est toujours pas pissé dessus, nan, je ne vois là que le regard d'un homme qu'a décidé d'accepter son destin.

Tu sais, ça fait trois jours que je te pourchasse. T'as foutu un beau bordel à Yotsuba et t'as buté pas mal de mes camarades. Ce qui me dérange le plus finalement, c'est que cette histoire semble vouloir se finir là où elle a commencé...
Aah merde, c'étaient tes potes ? J'vais pas m'excuser, ils étaient en travers de mon chemin et j'y suis allé l'plus mollo possible pour éviter d'les tuer, justement. Malheureusement, les faibles crèvent bien trop facilement.

J'comprend mieux, j'avais du mal à saisir qui il était, ce qu'il me voulait. Il appartient donc au corps d'armée de la marine, hein ? Mazette, ils ont complètement envahit les lieux ma parole. Ce s'ra p't-être plus difficile que prévu d'm'emparer des richesses d'ce foutu Casino. M'enfin pour l'heure, j'dois surtout régler son compte à ce glandu, fermant lui-même la porte des chiottes pour que personne n'interfère dans notre ... Combat ? Si on peut appeler ça un combat. Pour ma part, j'miserai plutôt sur une boucherie ! Que ce soit clair, je n'ai cependant pas l'intention d'le tuer, nan. Premièrement parc'qu'il a les putains d'couilles d'se tenir droit avec fierté, l'arme en main devant une force qui le dépasse et qu'ça mérite mon respect. Deuxièmement parc'qu'j'ai envie qu'il vive avec cette humiliation qui lui pèsera lourd sur la conscience et qui aura certainement pour effet d'le rendre plus fort. Lorsqu'il aura acquis le moyen de traverser ma protection immatérielle, nous nous livrerons un véritable affrontement, ouais.

[...] Dans la crasse dont tu n'aurais jamais dû sortir !
Ferme un peu ta gueule, j'vais t'faire goûter à la véritable crasse moi !

Les deux bras de magma toujours déployés dans mon dos, l'un d'eux lui assénais un direct en pleine gueule. Tandis que je me cambrais légèrement en arrière, lui décrochant, de ma vraie main recouverte de lave, un violent crochet au foie, le décollant de quelques centimètres du sol, calcinant sa peau par la même occasion. Il avait beau répliquer de quelque manières que ce soit, ma défense immatérielle ignorait la totalité de ses offensives. Et, dans un déluge de coups, j'abattais sur son corps mes quatre poings avec férocité.

BOUFFE ÇA, BOUFFE ÇA, BOUFFE ÇA, BOUFFE ÇAAAA ! MA BITE SUR TON FRONT !

Chose promise, chose due. J'empoignais son crâne, le projetant dans la cabine d'un chiotte.

Est-c'que t'as déjà goûté l'eau des latrines ? Nan ? Bah tu vois, j'suis grand prince, alors j'vais t'faire l'honneur de t'offrir la possibilité de découvrir de nouvelles saveurs !

J’agrippais de main ferme ses longs cheveux argentés et sans qu'il ne puisse rétorquer, j'lui enfonçais la tête dans la cuvette à plusieurs reprises. Après un bon moment de supplice, j'décidais d'le lâcher, sans oublier d'lui foutre un coup d'pied dans les côtes.

Allons-bon, j'imagine qu'on en a terminés. Vit, soldat, continue de vivre. Rien qu'pour m'rendre la monnaie d'ma pièce, un jour peut-être. J'ai la clémence de te laisser la vie sauve, cette fois-ci. Car tu ne représentes pour moi pas plus de danger qu'un putain de cafard à moitié crevé. Mais si j'dois bien admettre une chose, c'est qu't'en as une sacré paire.

J'en ai foutre couilles aucune idée de s'il est toujours conscient ou non. T'façon tu m'diras, mes paroles n'y auraient rien changés, cette lueur dans ses yeux, cette envie de vengeance, fait qu'il n'abandonnera quoi qu'il en soit jamais ma traque. Mais il est fort à parier que lorsque nos chemins se re-croiseront, il n'y aura qu'un seul survivant à la fin de cette bataille.

Enfin, j'ai pas plus de temps à perdre ! J'ai réussi à m'arranger un coup ! Ma p'tite Karen chérie m'attend au bar pour que nous puissions prendre un verre ! Méhéhé, qui sait, j'vais p't-être finalement tremper l'biscuit ce soir. Hmh ? Attends deux secondes, il est pas net ce mirr...

OUWAAAR !