CMT - Groupe 4

Nous nous étions à peine présentés, que voici les hostilités lancées. Et avec rythme, s'il vous plait ! Un homme, habillé de manière extravagante, vint nous faire face. Le jeu de lumières, saisissant, aurait été encore plus impressionnant si la voix du chanteur du dimanche, impressionnante de portée, n'était pas là pour annoncer la couleur. Une onde terrible, générée par le simple fait qu'il ait ouvert la bouche, avait déjà propulsé au loin la jeune femme, le robot et le nudiste. Étonnamment, l'homme aux cheveux blonds, habillé en samouraï, restait à mes côtés sans sourciller. Ce n'est que plus tard que nous nous prîmes, chacun à notre tour, un coup de bâton qui me fit mal. Très mal, même. Je fus projeté à quelques mètres de lui, ressentant une chaleur qui s'accumulait au niveau du nez. Puis un liquide en coulait, du sang. Je me mis la main devant ma bouche, essuyant le fluide vital avec sourire, avant de lancer, sous le sceau du sarcasme :

« C'est ça qu'on appelle alors chanter faux ? Eh bien, ça ne doit pas être de tout repos d'être ton public. » fis-je, taquin.

Le capitaine du nudiste s'était lui aussi relevé, bien qu'il avait subi quelques dommages suite à cette attaque surprise. Surpris, je me demandais pourquoi nous avions réussi à esquiver une telle attaque ... Même si j'avais une idée pour ma part. Devais-je la partager avec le reste du groupe ? Sûrement, peut-être gagnerions-nous à nous divulguer nos secrets le plus rapidement possible. Encore sonné, je me relevais lentement, essayant de visualiser les choses sous le même angle qu'aurait fait Saoirse. Une attaque à l'aveugle, alors que nous ne connaissions rien de notre ennemi, serait risquée. Couillue, mais risquée.

Et voici sans plus attendre notre premier challenger. Visiblement frustré d'avoir été balayé si facilement, l'homme aux cicatrices se releva pour inonder notre chanteur d’opérette de balles. Un tireur d'élite ? Aucune idée, mais il visait bien. C'était déjà ça, supposais-je en souriant. Le robot, quant à lui, l'imita après avoir fait quelques gestes classieux. Notamment une propulsion à la vapeur qui était voyante. Aimait-il se donner en spectacle ? C'était une éventualité. Il devait certainement jalouser le chanteur, ou vouloir rivaliser avec lui dans quelconque concours d'extravagance. Les deux faisaient déferler sur l'elfe une pluie de balles. Une attaque à distance était toujours utile pour mesurer la force d'un adversaire, aurait dit Sao.

Seulement, c'était là que les choses devenaient enfin intéressantes. Le dénommé Sanji, ou je ne sais plus comment, concentra entre ses mains une quantité massive de foudre, qu'il relâcha avec une grande précision sur l'elfe. Sans lui accorder de moment de répit, il se changea en foudre et le chargea avec une vitesse telle qu'il était difficile de l'apercevoir à l’œil nu. « Alors lui aussi, a des pouvoirs similaires à ceux de Sao ? Un autre Logia, intéressant. » fis-je, fasciné. Et ce n'était pas tout ! Le blond paraissait avoir plus d'un tour dans sa manche, puisqu'il se retrouvait immédiatement du côté du bras qui portait le bâton qui nous avait blessé tantôt. Selon le capitaine, il s'agissait d'une arme fabriquée en Kairouseki. Cela devait être un élément possédant des caractéristiques particulières, effrayantes mêmes. À son contact, nous pouvions être privés de nos pouvoirs de maudits ? Je ne trouvais pas cela illogique, dans la mesure où si Sanji est effectivement un Logia, alors un coup physique devrait lui passer au travers. Mais là, non, et c'était préoccupant. Pour les autres, je ne savais pas comment ils comptaient réagir. De mon côté, je gardais néanmoins une confiance certaine en mes pouvoirs : S'il suffisait d'esquiver pour éviter tout dommage, alors nous devrions nous focaliser sur ce fameux bâton. Et le samouraï l'avait bien compris, lui.

Debout en retrait, il ne restait plus que la rousse Viktoria et moi-même. Celle-ci décida de faire preuve de ses capacités en commençant à viser l'homme pour le désarmer. Elle avait l'esprit vif, c'était le moins que l'on puisse dire. Si moi-même n'étais pas ce qu'on pourrait appeler un savant en temps normal, le combat m'obligeait à prendre du recul lorsque je me battais en groupe, ou contre un ennemi très puissant. Là, je devais avouer que j'étais doublement servi, mais la présence d'équipiers de ce calibre rendait la tâche plus gérable, à défaut d'être facile.

Elle me surprit cependant à être particulièrement enthousiaste, riant à gorge déployée et motivant les troupes à la manière d'un capitaine pirate. Cela m'arracha un sourire, se transformant petit à petit en rires. J'avais l'impression que ces personnes ne craignaient pas la mort, et qu'ils étaient contents de se mesurer à quelqu'un d'aussi fort. Je comprenais, en les voyant ainsi, la pensée de Saoirse lorsqu'elle me voyait moi-même aussi enjoué à l'idée de combattre. Tout comme le blond tantôt, elle prit une pose. « Sûrement pour se motiver ! » pensai-je, tenté de les imiter. Elle se mit après coup au travail, dévoilant une maîtrise particulièrement technique de ses fils, les faisant jaillir du sol pour aller s'accrocher à la gorge du dénommé Bobby. Une attaque qui devait me permettre d'entrer en scène dans les meilleures conditions. Elle commença même à créer un amas de fils, semblable à un bouclier, apparemment prêt à l'emploi pour nous protéger. Une alliée de choix dans ce chaos infernal, c'était rafraîchissant !


Je me mis à faire des gestes d'échauffement, qui avaient l'air d'une pose particulière. Je décidais de nommer cette pose le Red Magma. Par la suite, je me dirigeai vers Viktoria, faisant mine de passer devant, alors que je me retournais un instant vers elle. Je murmurais quelques mots à la jeune femme, qui était la seule à m'entendre, avant de me précipiter à pleine vitesse sur le costumé. Si l'homme-foudroyant s'en prenait à lui de la droite, moi je me mis à lui foncer dessus de la gauche. Je n'avais pas peur, puisque nous avions des alliés qui nous couvraient. Un plan ? Il paraît que les combattants de haut niveau se comprennent en un croisement de regard. Il était inutile de déranger les autres avec un discours grandiloquent sur l'importance de l'amitié. Chacun était capable d'analyser les choses et de réagir en conséquence. Sauf peut-être le nudiste, mais son impulsivité avait le mérite de provoquer des attaques agressives. Contre l'elfe seulement, priais-je.

« Montre-moi de quoi tu es capable. Allez, maintenant que tu es pris en tenaille, tu devrais être plus enclin à te bouger, Casserole-sama. » fis-je, ironique. Le Mesektet attendra, mais frappera convenablement sa cible.

Récapitulatif :

Spoiler:

Nos actions allaient très vite, mais cela ne semblait pas gêner Bobby outre mesure. Si l'homme au fruit foudroyant avait réussi à engourdir son bras, cela lui coûta beaucoup. Notre offensive combinée n'avait pas eu l'effet escompté. Nous nous retrouvâmes rapidement à court de "jus", si j'osais faire le jeu de mots, dans la mesure où ma tentative de tag team avec notre leader rousse avait échoué. Les fils étaient bien trop visibles selon le chanteur elfique, qui avait promptement réagi pour les rendre inefficaces. Malgré l'attaque du blond au Logia, il avait su anticiper prestement l'attaque. Nous avions véritablement merdé, mais ça ne s'était pas arrêté là. En effet, me retrouvant ainsi "nu", pas avec autant de maîtrise que notre camarade balafré, mais sans aucune couverture, je me pris une riposte cinglante de la part de notre ennemi. Une onde, semblable à un rayon laser, vint perforer ma jambe me faisant gémir de douleur, avant de me retrouver déséquilibré par l'élan que j'avais déjà pris. En prime, un splendide coup de poing me fit valdinguer jusqu'à Viktoria, plus ou moins occupée à réceptionner le capitaine qui avait méchamment dégusté. Ma jambe saignait abondamment, mais je ne m'en inquiétais pas. Néanmoins ce qui venait n'était pas très agréable.

Ce n'étaient pas tant les attaques du rasta un peu raté qui nous avaient pris à défaut, bien qu'elles soient puissantes, mais beaucoup plus le discours du relou de service qui nous accompagnait. Le dénommé "Roy" proposait ses services à l'elfe, présentant ouvertement l'option de nous trahir et de rejoindre son camp. Selon les instructions qui nous étaient données, on ne pouvait frapper un allié sous peine de se retrouver transformé en jouet. Il profitait bien de la situation, mais je ne comprenais pas où il voulait en venir. Confiant en mes capacités à venir à bout de notre opposant, je ne cherchais pas la confrontation avec l'autre énergumène, préférant focaliser mes forces sur la prochaine attaque que nous aurions à livrer. Notre erreur, à en juger par la facilité avec laquelle nous avions été contrés, était probablement le manque de coordination. Nous avions quelque part sous-estimé notre adversaire, qui était d'un calibre respectable, et à vouloir le tester, nous nous étions incroyablement bien ratés.

Les yeux fermés, je reprenais mon souffle pour baisser mon pouls, essayant de reprendre mon calme le plus rapidement possible. La douleur de plus en plus grandissante m'empêchait de me concentrer, pulsant à répétition avec un rythme des plus soutenus. Ce n'était pas beau, et si Sao me voyait ainsi, nul doute qu'elle piquerait une crise. La simple évocation de la jeune femme dans ma tête, néanmoins, me permit de lâcher un sourire d'amusement. Dégageant un grand soupir, ma résolution prise, je rouvris les yeux alors que Viktoria, qui me paraissait soudainement si grande, dû au fait que j'étais assis sans doute, sauvait notre allié samouraï.

Je me retournais vers elle, me préparant à lui proposer une idée lorsque le robot, révolté, se lança vers l'elfe avec une vélocité et une agressivité rares. Profitant de l'attention de ce dernier, attirée par le balafré, il visait les soutiens du plafond pour les faire écrouler sur Bobby. Après avoir placé ce qui semblait être des explosifs à retardement, ces derniers provoquèrent un bruit assourdissant ainsi qu'une lumière presque égale à celle de la foudre de tantôt, faisant écrouler tout ce qui se trouvait au dessus de l'elfe sur lui.


À le voir ainsi réagir, je m'étais moi-même déjà redressé, transformant progressivement mes jambes en serres, et mes mains en ailes. La blessure que l'elfe m'avait occasionnée se soignait grâce au feu sacré, généré par mon fruit du démon. Me retournant à moitié vers la demoiselle, je lui adressais quelques paroles d'un ton calme :

« S'il vous plaît, mademoiselle Viktoria, faites-moi suivre grâce à vos fils. N'hésitez pas à frapper au travers de mon corps si nécessaire. Je ne crains rien, je suis le Phénix. » fis-je, avant de m'élancer à pleine allure sur Bobby, sans attendre que les débris lui tombent sur la tronche.

Battant furieusement des ailes, je faisais s'élever un vent violent autour de moi alors que je me dirigeais, à pleine vitesse, vers le bras gauche de Bobby. Effectuant un piqué soudain pour attirer son attention à moi, je me plaçais plus précisément pour pouvoir l'atteindre avec une attaque savamment placée. J'avais placé ma confiance en notre comparse qui avait été la seule à s'être épargnée les assauts du chanteur d'opérette tantôt. J'espérais, au fond de moi, que cette contre-attaque s'avérerait utile.

Je tendais la jambe gauche qui, armée de mes serres, pouvait lui arracher le bras vu la vitesse à laquelle je m'étais élancé. Cette fois-ci, j'attaquais sur deux fronts différents des précédents, ayant au préalable analysé que sa technique d'ondes était radiale et que, par conséquent, elle devait couvrir une zone de 180 degrés. Avec l'offensive du sieur robot, bien orchestrée par le haut et moi-même fonçant sur l'autre guignol sur sa gauche, pour occuper son unique bras valide, cela devait fonctionner. Les efforts de l'Intangible à la foudre et de notre cyborg n'allaient pas être vains. S'il vous plaît, Viktoria, suivez-moi discrètement et n'ayez aucune once d'hésitation. Frappons ensemble, cette fois !

« Ne crois pas que je suis un bleu qui vais me faire avoir par cette technique une seconde fois, Casserole-sama. » lançai-je, toujours aussi sarcastique alors que je prenais ma forme animale. J'augmentais ainsi ma vitesse et je me défendais de ses ondes, étant donné que j'étais devenu aussi intangible qu'un Logia.

Évidemment, le cri du phénix qui accompagna cette transformation était bruyant, même s'il ne rivalisait pas avec ceux de Bobby, il avait le mérite d'en imposer et, ça, c'était la classe !

Récapitulatif :

Spoiler: