Voyage scolaire au septième ciel [fb il y a 4 ans avec Kara]

Voyage scolaire à Bilca

Feat : ✘ Kara

Le sifflement de l'air, passa inaperçue dans ce tumulte infernal de cris et de voix enfantines s'élevant bruyamment de cette petite salle. Un courant d'air frais se diffusa, mettant la puce à l'oreille des plus frileux qui se tournèrent vers la porte grande ouverte. Posant les yeux sur la silhouette imposante positionnée dans l'encadrure de la porte, ils eurent tôt fait de plisser les yeux pour ne pas être ébloui par la lumière dans laquelle semblait danser cette ombre. Un grand bruit attira alors l'attention de toute la salle vers le tableau. Positionné sur le mur, à côté du tableau, s'était fiché un message clouer sur place par une flèche, inatteignable pour les jeunes enfants que nous étions. Pourtant, tous amassés autour de ce message, on bondissait chacun notre tour pour tenter de mettre la main sur la pointe mortelle. Imprudence et impertinence... C'était les défauts principaux octroyés par notre âge !

-Alors les enfants ! Vous avez lu ça ? Ça vous fait plaisir ?

Notre professeur, déguisé pour l'occasion, sortit de l'ombre. Il portait d'étranges vêtements et un drôle de casque sur la tête. On pouvait voir à son accoutrement que quelque chose de spéciale se tramait, surement avait-ce un rapport avec la note placardée au mur. Le problème, en plus du fait que nous ne savions pour la plupart pas lire, c'est que son charabia était indéchiffrable même pour les plus aguerries, car le message était trop haut, écrit trop petit et de toute façon le prof écrivait trop mal ! À vrai dire je me demande encore aujourd'hui comment il a pus imaginer voir autre chose que des regards d'interrogation ? Il ne nous avait pas encore appris à lire, bordel !

S'approchant avec assurance du message, en se déplaçant dans l'interstice formé par les tables, le professeur finis par reprendre la flèche et poser le message au sol en s'accroupissant. Entouré de ces élèves, curieux, il usa de la pointe de la flèche pour indiquer son action, montrant le premier mot du texte. Prononçant à l'excès chaque lettre pour tenter d'inculquer quelque chose à ces enfants il commença :

-V-o-y-a-g-eeeee ssss-co-lll-aire !

Relevant le heaume qui dissimulait toute la partie haute de son visage, il laissa son regard se perdre dans nos visages inexpressifs, mais l'excitation et la joie qu'il voulait sans doute voir arriver sur nos bouilles étaient absentes, remplacées par une incompréhension notable tirant nos jeunes traits. Exaspérés il fit de grand gestes tout en bondissant pour se retrouver perché sur ses jambes.

-Les enfants, vous ne comprenez pas ! Ce voyage, tous ensemble, c'est comme une aventure ! Les héros de vos histoires préférées c'est surement grâce à des professeurs comme moi qu'ils ont pus devenir des légendes... Vos héros ! Allez les enfants réjouissez-vous !

Au final, la joie de notre professeur était communicative ! Bien vite nous fûmes tous souriant, hurlant d'excitation et débordant de questions. Malgré le brouhaha, le jeune ange en costume laissa ses élèves se complaire dans une joie excessivement extériorisée et répondit même aux questions posées dont la plus importante de toutes :

-Maitre est ce que je peux aller aux toilettes ?

Il souffla d'exaspération avant de lui répondre d'un mouvement de main.

-Oui mais dépêche-toi J.c... je vais bientôt tout vous expliquer, si tu mets trop de temps je commencerais sans toi !

Sacré Jean-Claude, toujours fourré aux toilettes celui-là ! Il paraît que c'est génétique, que le homme-chèvre ont une petite vessie. Je ne connais pas la vérité mais une chose était sûr, Jean-Claude, alias J.c était toujours absent, en train d'uriner ! L'enfant-agneau parti, le professeur se positionna derrière son bureau, tassant un petit tas de feuille devant lui, avant de s'approcher des rangées de tables. Il donna à chaque première table de rangée un tas de feuilles qu'il avait préalablement compté et demanda à l'élève devant de faire passer les feuille à son voisin de derrière et ainsi de suite. Le bruit dans la classe s'était estompé, tandis que chaque élève fixait le bout de papier. Jean-Claude choisit ce moment pour débouler en trombe dans la classe.

Devenu le centre de tous les regards il fit les gros yeux, en rougissant, puis avec l'approbation de son professeur regagna sa place au fond de la classe. Me tournant vers lui je lui tendis le papier qu'il prit en arquant un sourcil. Le professeur toujours emballé, se mît à écrire des choses sur le tableau, avant de sortir une carte d'un des tiroirs de son bureau, mais il fut interrompu dans ses explications par une vision des plus exaspérantes.

-Non mais... Non mais... Raaaaa ! Pu... Non d'un petit bonhomme Jean-Claude je t'ais déjà dis mille fois que le papier n'était pas fait pour être manger ! Raaa... Oublie je convoquerais tes parents ça sera plus simple !

J.c... Ah sacré Jc... Il n'était pas comme nous, c'est peut être pour ça qu'il est inoubliable, irremplaçable... J'applaudirais celui dont la connerie ne fera qu'égaler la sienne en ce bas-monde, je le promets ! Suite à cette distribution, le professeur nous expliqua finalement tout ce qui découlait de ce fameux voyage scolaire. Il nous a expliqué où était Bilca, pourquoi on y allait, et l'importance de faire signer ce papier par nos parents.

Six mois plus tard, le jour était finalement venu. J'allais pour la première fois de ma vie naviguer sur la mer blanche ! Toute la classe était à bord de la navette qui nous servirait de moyen de transport, nous étions tous là, même Jean-claude, que les parents aussi louches que leur fils finirent par laisser partir après moult péripéties et une multitude de feuilles gâché. Nous étions tous là, prêt à partir ! Le premier à poser le pieds sur cette nouvelle contrée fut notre professeur, une nouvelle fois déguisé, qui hurla de joie à l'arrivée laissant parler son exubérance en nous présentant l'île :

-Les enfants... Aujourd'hui nous allons explorer Bilca et étudier un conte bilcan : la mythique cité de Fairy Vearth ! J'en trépigne d'impatience ! Allons y les enfants !

Voyage scolaire à Bilca

Feat : ✘ Kara

-Les enfants... Regardez ! Observez ! Admirez les merveilles du monde Bilcan. Si les merbleusiens, ont pour rêve le plus fou d'ériger des constructions atteignant les nuages et nos contrées, les Bilcan eux, rejoignent leur rêve de grandeur, mais étant au-dessus des nuages qu'ont-ils à atteindre ? Qu'ont-ils à surpasser ? Voyons... Voyons... La Fairy Vearth bien-sûr ! Et cette merveille est leur œuvre la plus folle ! Leur échelle vers leur rêve, leur lien avec la Fairy Vearth ! Hum hum hum ! C'est si excitant ! Wouuaaaaa !

S'extasia-t-il après avoir réuni autour de lui tous ses élèves, leur désignant du doigt cet appendice s'érigeant des nuages vers l'espace. Toute la classe était en extase devant la grandeur de cette tour pourtant encore si loin de nous. Je n'en revenais pas mes petits yeux ! Des étoiles scintillaient dans mon regard tandis que ma voix s'élevait pour rejoindre l'exclamation générale !

-Oooooooooooooh ! C'est quoi ce monstre ?

Une voix dans mon dos s'éleva bien plus fortement que le tumulte ambiant, attirant mon attention avant que dans l'incompréhension je ne tombe au sol soulevant un nuage de terre, alors que déjà je sentais un poids peser sur mon dos. Puis des coups vinrent, inattendus, malgré qu'ils soient accompagné de paroles :

-Eh... Ehhh... Répugnant ! Je... Je vais le ... J'ai peur !

-PUT.... AAAARG... JEAN-CLAUDE... Non mais...

Relevant le heaume de son casque, le professeur dévoila à l'enfant agneau une mine sévère et renfrogné avant de l'attraper par le bras et de le traîner derrière lui, en laissant le petit groupe en plan. M'étant relevait, couverte de poussière, je bouillonnais à l'envie de frapper J.c, qui se faisait actuellement sermonner. J'étais remonté contre lui. Jamais il n'avait été si provocateur et brutal avec quelqu'un et il a fallu qu'il se défoule sur moi... Moi ? J'étais pourtant si gentille avec lui, mais il était manifestement trop bête pour le voir !

Je fulminais encore lorsque je le vis arriver la mine basse, forcer à me faire des excuses par le prof dans son dos qui l'observait et l'écoutait avec insistance. À l'époque j'étais très loin du compte, loin de comprendre que le défaut de cet être était sa naïveté et sa trop grande imagination, loin d'avoir compris sa sincérité, sa gêne et sa peur. Je le haïssais juste, simplement pour l'acte qu'il venait de commettre !

Notre petit groupe se lit alors en marche lorsque la terreur frappa ! Trônant sur le casque du professeur une étrange bestiole verdâtre se prélassait. Elle était petite mais si étrange. Ce fut J.c qui en premier la remarqua la pointant de son index tout tremblotant en attrapant la Manche d'un de nos camarades. Il balbutia alors à mon égard

-Le... Le monstre est de retour c'est lui qui... C'est lui...

Je compris alors que ce n'était pas moi qu'il avait précédemment traité de monstre et frappé. Mes illusion et ma farouche colère enfantine furent brisé par la vision net et précise de cet créature étonnante posé sur la tête de notre professeur.

-Aaaaaaaaaaaaaaah !

Un boucan assourdissant brisa le paisible silence instauré par la découverte, frappant le moment et l'environnement auditif comme un coup de tonnerre ! Et en moins de temps qu'il n'en fallait pour se retourner, le groupe d'enfant se dissipa. Guidé par la peur, tous les enfants prirent leurs jambes à leur cou et je ne fis pas exception, m'enfuyant sans but ni repères dans une direction hasardeuse.

Voyage scolaire à Bilca

Feat : ✘ Kara

-Un monstre ?

Le tumulte infernal créer par les enfants fit dévier le regard amoureux du professeur qui depuis de longues minutes déjà contemplait avec un intérêt certain. Alerté, par les cris, l'enseignant, déguisé en chevalier, se retourna finalement pour faire face à une apparition incongrue qui le fit choir à terre. Ses genoux flanchèrent et l'instant d'après ses fesses touchaient déjà l'herbe, matériau rare et noble dans les haute-contrées s'étendant par delà les nuages. De l'herbes, des arbres, de la terre, une histoire, tout ce que l'homme voulaient voir, expérimenter et foulez et pourtant en cet instant il les occultait totalement, s'effondrant, bégayant face à la taille gargantuesque de l'animal qui lui faisait face.

Il n'arrivait plus à organiser ses pensées, perdu par l'approche de cette gueule béante qui ne pouvait signifier que la mort. Il ferma les yeux un instant, ne voulant voir venir sa propre mort, lorsqu'une tape sur l'épaule le fit tressaillir de tout son être, et tandis qu'il sursautait, étreint par la terreur, une voix s'éleva :

-Yo ! La pêche ? La banane ? Tu portes un bien étrange déguisement... D'ailleurs en parlant de déguisement ! Ça fait déjà plusieurs jours que je me trouve séparé de mon précieux costume de banane... Je ne tiens plus ! Je le sens l'esprit des fruits et légume ne sont plus que souvenirs dans mes veines... Ils sont pourtant mes héros et je suis leur héraut.., leur porte-étendard ! Mais sans mon costume tout est vain, dénué de sens et d'intérêt. Qui m'écoutera donc si je n'ai pas la dégaine qu'il faut ? Personne ! Eh oui ! Ah mais je vous embête sûrement ! Non c'est sûr... Vous êtes tout pâle et vous ne parlez pas... Hum vous feriez mieux de manger cinq fruits et légumes par jour. C'est important ! Sinon la mort viendra vous cueillir, comme je le fais pour chaque fruit ! Rah ! Je parle trop... Et sans mon costume je ne captive plus autant l'attention ! Désole monsieur ! J'arrête de vous embêter !

Lorsque le professeur rouvrit les yeux, les posant à nouveau sur ce monde à la réalité plus que loufoque. Il ne put que constaté qu'il ne fut croqué et bien plus étrange se promenait sous son nez. L'énorme crocodile avec la forme de banane sur la tête n'était maintenant plus qu'un petit crocodile à l'allure inoffensive et burlesque, oui presque comme s'il fut tirée d'une œuvre picturale, d'un cartoon ! À côté de lui penché au-dessus de l'enseignant il y avait cet homme qui n'avait de cesse de parler. Il parle de banane et de fruit, se promène avec un banana croco, et ces cheveux sont coiffés en une très longue coiffure banane sophistiquée. Banane... banane et encore banane ! C'était louche, très louche ! Quel était donc cet étrange fétichisme pour le fruit jaune. Olala... Attention alerte au psychopathe !

-Bon, je vais vous laisser mon bon monsieur ! C'est pas tout mais j'ai des vitamines à dépenser ! Et vous, reposez-vous bien et faites-moi le plaisir de manger cinq fruits et légumes par jour c'est que comme ça qu'on a la banane ! Allez Jus... Enfin tcho !

Le héraut des fruits et légume tapota la tête de sa monture, caressant son excroissance en forme de banane avec une infinie douceur, avant de l'agripper fermement en montant dessus. Une étrange magie opéra rendant à l'animal sa taille monstrueuse, et aussi vite qu'il était venu, le guerrier banane disparu de la vue de l'homme au heaume, s'enfonçant vers la forêt. Comme il l'a annoncée lui-même, le porte-parole des fruits et légumes, c'est lancer dernièrement dans la quête de retrouver son costume perdu, une véritable chasse au trésor pour lui, une perte de temps pour d'autre.

Le fétichiste des bananes le savait cette forêt, emprunte de mythe et légende, était le centre névralgique de tous les aventuriers et briguants qui voulaient se la jouer chasseurs de trésor. Il était donc évident pour celui que l'on nommait Banana Man, qu'une personne malveillante lui avait volé son costume, pensant mettre la main sur une pièce rare et légendaire. Il ne fait aucune doute et l'erreur est naturelle ! Ainsi ce fut son tour de venir explorer cette forêt pour retrouver son costume et son charisme perdu. Des cris, du mouvement, des voix. Laissant l'instinct de l'animal guider ses pas, l'homme, au naturel, sans une once de banane dans sa vie, s'empressait de rencontrer ces gens qu'ils ressentaient. Il le savait, chaque rencontre lui rendrait un peu plus la banane !

-Monkey !!! Attention !

Hurla Banana man à sa monture, lorsque celle-ci déboula à pleine vitesse là où c'était terre trois enfants fuyant devant un danger bien obscur pour lui. Un mouvement, et le crocodile redevint petit et cartoonesque. L'homme atterrit avec leste devant les enfants apeurés et déclara :

-Salut les enfants qu'est-ce que vous faites ici dans la forêt ? De la cueillette de fruit ? Montrez-moi, ça m'intéresse ! Vous savez je me suis lancer le défi de goûter tous les fruits et légume du monde ! Et ces pas une mince histoire, ca je vous le jure ! Bananananananananana !

Un étrange rire pour un bien étrange homme. L'hilarité et la joie de l'individu vous sera-t-elle transmise ? Le mignon, petit et très cartoon Banana croco qui rampe à vos pieds parviendra-t-il à vous réconforter ou à l'inverse vous fustigera de peur ? En tout cas l'homme attend une réponse, quel drôle d'idée de se fier au jugement de si jeune enfant !

Voyage scolaire à Bilca

Feat : ✘ Kara

La forêt de Bilca était grande et ampli de mystère. En sont sein, les rumeurs comptaient, qu'il existait une oasis, dont la douceur et la chaleur abreuvait et calmait n'importe qu'elle bête enragé. L'eau s'écoulant en ce lieu était si pure, si divine, quel semblait avoir le pouvoir de purifier les âmes. Certains même racontaient que le lieu dissimulait une petite cascade dont l'eau accorderait la vie éternelle à qui y plongerait ses lèvres.

-La fontaine de jouvence... C'est ici j'en suis sûr ! Hemon ! Rempli ma corne d'eau et sauve-moi... Je ... Arg !

Les deux aventuriers avaient trouvé le One berry, ainsi que l'oasis, mais à quel prix. L'un des deux jumeaux, était à terre couvert de sang et de sueur, tandis que l'autre affolé plongea sans hésiter dans le petit lac. L'eau était étonnement froide. Pas glaciale, juste froide comme si elle fut à la température idéale pour être bu. La surprise tétanisa un instant le frère à la chevelure argentée. Il resta ainsi hésitant jusqu'à ce que les râles d'agonie de son grand-frère le tirèrent de ses doutes. Il n'avait pas le temps de penser à lui. Certes c'était un voleur, un pilleur, mais il n'avait que son frère dans sa vie, lui et uniquement lui, il ne pouvait pas le perdre. Non il s'en voudrait à jamais ! Surtout que c'était lui qui avait eu l'idée d'aller en quête du légendaire One Berry, le trésor des cieux. Et la cause de l'état de son frère était cette petite boîte sans ouverture.

Le trésor de toutes les convoitises, légende des mers blanches était dans les mains de son frère et lui, Hemon, il s'avançait prestement vers cette divine cascade qu'il étendait frémir à travers cette étrange brume. Oui, plus il avançait dans cette eau étrange plus une étrange brume s'imposait à lui, comme pour brouiller ses sens et le détourner du bon chemin. C'était bien la preuve que le mieux était magique, non ? Un sourire se dessina sur le visage du chasseur de trésor à la crinière argentée. Il était maintenant totalement perdu dans la brume, lorsqu'un spectacle sublime le fit tomber à la renverse.

La brume autour de lui semblait s'être allumé, se teintant de rouge, de vert, de bleue... C'était comme s'il fut perdu au milieu d'un arc-en-ciel. Cette vielle légende lui revint alors à l'esprit. Subjugué par ce décor chatoyant et son imagination qui lui faisait miroiter mille et une fantaisie, Hemon se stoppa un instant, laissant l'eau stagner sur son bassin. Il n'avait plus la chair de poule à présent comme s'il fut habitué à la température ou que la température de l'eau était devenu plus agréable. Il marmonna alors :

-On raconte que c'est les fées qui créent les arcs-en-ciel en déposant leurs trésors un peu partout dans le monde. Ainsi c'est donc vrai ? Tonttatas où te caches-tu ? Montres toi !

Un long silence, atténue par le seul bruit de la chute d'eau manifestement plus proche que la dernière fois. Le chasseur de trésor se remet alors en marche, en reprenant sa menace :

-Eh oh ! Si tu ne te présentes pas je vais considérer que tu n'es pas là et que ton trésor n'appartient à personne... Et donc il sera à moi !

De nouveau le silence pour seule réponse. Un haussement d'épaule sûrement la fée c'était elle absentée ? Ou son trésor était une offrande à quiconque le trouvait. De toute manière il n'avait besoin de l'avis de personne pour s'approprier un bien. Pour les deux frères se qui traînait était tout bonnement à l'abandon et ils se l'accaparaient rapidement. Ne rien laisser traîner en leur présence c'est un conseil !

Avec un large sourire Hemon s'approche de la source, il le sait-il l'entend, la source, le trésor ?

-La source est le trésor évidement !

S'exclama-t-il en arrivant face à la petite source, à l'origine même de toute cette vapeur psychédélique ! Oui vapeur était le bon terme et il l'apprit à ses dépends ! Son avarice et son envie furent puni d'un châtiment divin s'abattant sur ses lèvres et sa langue qui entrèrent en contact avec une eau incandescente. Il hurla. Des mots incompréhensibles furent prononcés, mais il ne pouvait articuler convenablement ! Sa langue ses lèvres et sa gorge étaient en feu, détruites par cette eau si particulière par sa haute température naturelle.

De son côté, Eggon son frère, dont l'impatience n'avait de maitre que son agonie, ne voulait pas trépasser avant de voir le contenu du légendaire One Berry. Il sentait son souffle s'amenuiser, sa respiration haletante se saccader de plus en plus, son esprit le quitter alors qu'il concentrait ses dernières forces dans son poing avant de l'abattre sur l'espèce de petite boîte ouvragée censé contenir le trésor. Le bois céda sur le coup, mais aucune pièce, aucune pierre précieuse ne tomba du coffre, alors l'homme à la crinière de lion rampa jusqu'à la boîte pour découvrir une bien étrange relique.

-Un livre ? Je... Pour un livre ? Mouetteman sur Fairy Vearth ? Bffffff ! Arfffff !

Il cracha une gerbe de sang sur le mouette comics avant de s'effondrer, effaré d'avoir risqué sa vie pour si peu de chose, dégoûté de quitter cette terre, pauvre ! Perdu devant ce trésor qu'il ne parvenait pas à estimer.

-Aaaaaaaaaaaaaaah !

Absorbé par la conversation de l'étrange monsieur et ma drôle de nouvelle copine, je marchais négligemment. Enfin même si j'avais était concentré je me serais faite piéger vu l'absence de prudence avec laquelle j'avais l'habitude de marcher. Mais aujourd'hui particulièrement je ne regardais pas devant moi, trop absorbée. Ils parlaient de trésors ! Ça c'était un mot que je comprenais ! Des trésors et des explorations, mes poupées en avaient fait à maintes reprise sous l'impulsion changeante de mon imagination enfantine ! Mais jamais encore je n'avais moi-même fait d'exploration. C'était le moment ! Le jour de gloire ! Pour tout enfant, et je ne dérogeais pas à la règle, l'échec de la mission n'était pas une possibilité, la réussite était forcément au bout du chemin !

Ainsi je bondissais joyeusement, des étoiles pleins les yeux, m'imaginant moult périple et obstacle tandis qu'une force étrange me tracta avant que je ne me retrouve pendu à un fil la tête en bas. Un instant de flottement s'instaura, un long instant où penchant la tête de côté je me demandais pourquoi l'horizon du ciel était plus haute que les nuages. Quel étrange idée. Quel drôle de monde. Sur le coup j'avais poussé un cri, plus par surprise qu'autre chose. Et là je sentis mes bras et une jambe balloter anormalement vers le bas comme si le bas était le heur et le heur le bas. Mais je n'y réfléchissais pas plus car le sang s'accumulant dans ma tête pervertit mon jeune cerveau, tout en rendant mon visage aussi rouge qu'une tomate.

Un autre cri retentit. Curieuse je m'agitais alors, me balançant sur ma corde lorsque je vis en levant le regard vers le bas. Oui,oui, je sais c'est bizarre dis comme ça ! Bref, je tombais sur Jc, le petit homme chèvre qui sautillait au-dessus de moins, enfin en dessous mais actuellement au-dessus pour mon cerveau. Bref il sautait, il hurlait, tentant semble-t-il de m'attraper, lorsque porter par un mystérieux élan il finit par me mettre le sabot dessus. Banana man, ce héros avait posé le petit sur son épaule. Et avant qu'il n'est eu le temps de me délivrer il remarqua que le bouc rongeait déjà mes liens. Comme quoi il pouvait être utile. Je retombais dans les bras du héraut dès fruit en lâchant :

-Mais Kewa... Le monde est...

J'avais encore le tournis, alors pour stopper ce haut le cœur qui me prenait je me tus sans demander mon reste !

Voyage scolaire à Bilca

Feat : ✘ Kara

Le jeune enfant mi-chèvre, mi-homme, s'avéra finalement être un héros. Même aujourd'hui je me demande bien ce qui l'avait poussé à surpasser ses limites et bondir sur l'arbre pour me sauver. Enfin sauver était un bien grand mot, car si l'héroïsme l'avait pris, l'intelligence ne l'accompagnait pas. C'était même à s'en demander si mon sauvetage était réellement la raison première de son action. Vous voulez savoir comment il m'a secourue ? Tout ce dont je me souviens, c'est de la voir marcher tel un équilibriste sur une branche et de pencher son visage sur la corde qui entravait ma jambe. Ensuite vinrent les ténèbres, et une douleur lancinante au crâne.

Je m'étais finalement réveillé, sortit de ma torpeur par les cris de la rainette, bien trop enthousiaste pour que ça soit normal. Je clignais frénétiquement, tandis que le petit groupe quittait déjà mon chevet, pour se ruer vers un arbre. Ma tête était lourde, mon crâne endolori, et je sentais mes yeux vriller dans leurs orbites, me donnant une forte envie de déglutir. Mais finalement il n'en fut rien. Je restais simplement là, immobile quelques secondes, attendant que le monde, mon monde se stabilise. En attendant, je fixais les parcelles du ciel que là cimes des arbres ne dissimulaient pas. J'y voyais des nuages se mouvoir, s'enrouler, s'entremêler. J'y voyais des formes, des silhouettes des visages, j'y voyais mon imagination personnifier en de multiples apparition.

Et ce fut la réalisation imminente d'un rêve fou qui me donna la force de me lever, celui de découvrir un trésor. Je bondis finalement avant de courir le plus rapidement possible pour tenter de rattraper les autres, qui étaient déjà masser autour de l'arbre. Je fus accueilli par un coup de langue qui failli bien m'éborgner. Je poussais un petit cri, perdue dans le flot de la bousculade, et surmonté par les cris de joie du super héros le plus fruité ! Son costume... L'homme venait de retrouver le drapé de ce qui faisait de lui un héros admiré. Aussi jaune qu'une véritable banane, il tendait son costume devant lui, contemplant son accoutrement, en le tenant devant lui du bout des bras. Il laissait la pâle lumière du lieu s'engouffrer et sublimer le jaune de son costume en souriant.

Mais tandis que l'homme hurlait d'extase devant sa dignité et sa volonté retrouvée, un grand fracas attira mon attention. Devinez ! Oui allez y ! Gagné ! C'était bien Jean-claude qui venait de faire une gamelle mémorable en glissant dans un énorme trou. Plus de peur que de mal, et le voilà affublé de la même bosse que moi. Le Karma sans doute, et tandis qui reniflait, la larme à l'œil. Kara observait le trou, interrogative, certaine que ce fut la cachette d'un trésor antique... Surement le fameux One Berry !

Soudainement ma nouvelle copine mît son index devant sa bouche pour instaurer le silence. Un signe qu'elle n'aurait jamais dut faire, car ce fut le déclencheur d'un nouveau jeu initier par mon esprit. Le ridicule n'était plus pour moi, tout comme mon environnement. Mon esprit plongé en plein jeu, ne voyait plus que ce qu'il inventait. Nous étions dans un monde délirant ou les arbres étaient remplacé par des champignons beaucoup trop étiré, une monde étrange où Kara la détective arborait le costume de Nuit-Man le meilleur détective du monde. Elle avait flairé une piste, guidé par une ouïe et une intuition folle. Un coup de super langue et la voilà accroché à une branche.


Par pur réflexe, je m'étais accroché à l'une de ses jambes, et me voilà voguant dans les cieux porté par ce héros détective. M'autorisant un regard vers la terre ferme et ce que je vis sur le sol me fit presque lâcher prise sur la jambe du héros se balançant de branche en branche. C'était Mouetteman ! Si si ! Je vous jure Mouetteman en personne, assis sur l'épaule de Banana Man ! J'avais des étoiles plains les yeux, surtout lorsque cette ligue de justicier se rejoignit devant l'ignoble voleur de trésor !

Une hyène, empestant la mort et la malveillance. Elle était accroupi sur le sol, ravageant le trésor tant convoité de ses sales pattes. Ces cris auraient pus paraître humain, je le concède, mais moi je n'entendais que le rire sadique de cette charogne, pestant face à mon protecteur Nuit-Man ! Je ne pouvais soutenir cet affront à la justice, aux héros, alors pris d'une rage sans précédent, faible acolyte de justicier que j'étais je bondis sur l'animal pour me caler sur son dos et le rouer de coups avec mes frêles petits poings !

-Allez y. Mouetteman, Nuit-man, Banana Man récupérez le trésor ! Je le tiens !

La fière banane bomba le torse après avoir retransformé sa monture en cartoon, laissant le mignon petit Monkey attaquer l'homme au sol, en couinant de manière kawaï. Le petit Banana crocodile, cognait simplement le visage du voleur de relique avec son museau, marchant à son tour irrespectueusement sur la bande dessinée à la couverture déjà ensanglantée. L'homme aux pouvoirs cartoonesques toucha son propre corps, et sembla alors pour mon plus grand plaisir comme fusionner avec son costume, devenant à son tour un personnage de cartoon oscillant entre le ridicule et le sérieux, et était devenu le général commandant Banana Man ! Ajustant son képi, il esquissa un sourire contagieux et entama un discours digne d'un Leader :

-Mes amis fruités... Petite fille sucrée... Vous savez comme il est important de manger cinq fruits et légume par jour ! Regardez-le ! Il est cloué au sol ! Il a mauvaise mine ! Son sang est tout pâteux ... Je peux vous affirmer que cet homme est condamné ! Et pourquoi donc ? Parce qu'il boude les fruits depuis bien longtemps ! Regardez ! Soyez raisonnable ! Mangez des bananes ! Oh ! Pas moi par contre jeune chèvre assidue ! Banananananana !

-Un homme ?

Murmurais-je, déstabilisée. Baissant mon regard rêveur et biaisé, je me demandais bien à quel moment cette hyène sale et insipide était devenu un homme. Mais pourtant c'était le cas, je trônais sur le dos ensanglanté d'un homme aux longs et magnifiques cheveux blond, disposé en bataille par ma faute. Je m'arrêtais un instant choqué par ce retour de la réalité, une réalité que mes yeux d'enfant avait idéalisé mais une réalité sanglante et inéluctable. Alors que je bondissais en arrière pris de panique, je relevais un regard terrifié vers le groupe de justiciers s'érigeant devant moi. Plus d'élucubrations et de costumes, sauf pour un. Mon monde s'était effondré, car voici la réalité : un mort baignant dans une marre de sang. Du sang qui imprégnait mes vêtement et les pages de ce mouette comics. Ce pourpre synonyme de mort ! Ce pourpre qui me hantera à jamais !