FM : Localisation d'une cache d'arme

Cela fait une semaine que j'ai bouclé mon enquête à Flevance. Même si boucler est un bien grand mot. Enfin, là n'est pas le sujet. Après avoir remis mon rapport à la "confrérie", ces derniers m’apprirent le transport imminent d'une cargaison d'arme pour la marine. Voilà, quelque chose qui est plus dans mes compétences. L'objectif ? Faire disparaître cette cache avant son arrivée à la base M-1. Pour un homme-poisson, les missions en pleine mer sont les plus simple à réaliser. Un large sourire s'affiche sur mon visage. Je n'ai pas spécialement brillé sur ma dernière mission, mais celle-ci sera différente. Direction le port pour rejoindre mon contact.

Après quelques jours en mer, je commençais enfin à apercevoir les navires de guerre. Shahahahaha. Trois navires se dessinent au large et bien évidemment, je ne sais pas dans lequel se trouve la cargaison. Peut être les trois ? Je fais signe à mon capitaine de fortune de s'arrêter. Inutile de lui faire courir un risque. Je vais les rattraper en un clin d’œil. Après tout, je suis un homme-poisson !

"Merci mon brave ! Tu peux partir. Je vais me débrouiller seul à partir de maintenant. N'aies crainte, le travail sera fait."

Aussitôt dit, aussitôt fais. Je me jette à l'eau et commence à me diriger vers les navires. En l'espace de quelques minutes, je me trouve sous la coque de ces derniers. Étrange, ils sont tous les trois recouvert de granit marin. Sont-ils passés par calm belt ? Tssssss. Je vais pas pouvoir les couler par le fond. Je ne suis pas assez fort pour espérer briser un tel matériau. Je n'ai pas le temps de réfléchir que les navires eux, continuent leur progression. Occupons nous de ce problème dans un premier temps. Les immobiliser devrait me permettre de pouvoir gagner un peu de temps. Je me dirige vers le navire le plus proche puis me place devant le gouvernail en bois.

"Le poing des 100 Tuiles !"

Je donne un violent coup de point dans le gouvernail d'étambot. A l'impact, ce dernier se brise en deux sur un axe horizontal. Il n'est pas complètement sectionné mais assez abîmé pour ne plus répondre aux directions données par la barre. De plus, certaines charnières ont lâchées sous le choc. Je réitère la même opération pour les deux autres navires. Très vite, les ancres furent jetées à la mer. J'esquissa un sourire. J'avais réussi mon coup ! Certes la mission n'était pas terminée, mais j’avançais dans la bonne direction...

Cela fait une quinzaine minutes que les gouvernails d'étambot sont détruits et je n'ai toujours pas trouvé de solution. Peu importe comment je tourne le problème, je ne sais pas par où commencer. Il y a trois navires, il se peut que les trois transportent des armes. La seule différence est leur nom : L'alexandre, L'amiral et Le triton. Comment faire ? Je n'ai aucune chance si je fonce tête baissée. Ce sont des navires de guerre et l'équipage doit être conséquent... Devrais-je essayer de détruire la coque ? Non, impossible. Je n'arriverai pas à briser les molécules du granit marin. Je me retrouve dans une impasse.

Plouf ! Hum ? Je me retourne pour chercher ce qui a bien pu être largué à la mer. Je ne mis pas longtemps à apercevoir ce que c'était. Un large sourire s'affiche sur mon visage. Voilà ma porte de sortie, ou ma porte d'entrée devrais-je dire. C'est un marin qui est descendu pour réparer le gouvernail d'étambot. Shahahahahaha. Je n'aurai pas pu rêver mieux. Une proie facile à qui je pourrai soutirer des informations sans difficulté. Je ne suis qu'à une dizaine de mètres de lui et pourtant, il ne me voit pas. Les humains sont vraiment fragiles sous l'eau.

En l'espace d'une seconde, on se retrouve face à face. Il ne s'y attendais pas, je l'ai vu à sa réaction. Les yeux ébahis, la bouche grande ouverte, se sont des signes qui ne trompent pas. Pris de stupeur, il lâcha le maillet qu'il tenait. Il se mit alors à nager en direction de la surface. Qu'espère-t-il ? Rejoindre la surface avant que je ne le rattrape ? Pauvre chose, il est impossible de nager plus vite qu'un homme-poisson. De ma main, j'attrapa sa jambe et le ramena à mon niveau. Son scaphandre était imprégné de buée, lui était en sueur. La peur avait pris le dessus sur la raison. C'est exactement le genre d'état qu'on veut obtenir lors d'un interrogatoire.

"Réponds à mes questions et tout va bien se passer. Sur quel navire se trouve la cache d'arme ? "

"Le... Le... triton..."

Le triton ? Donc les armes seraient toutes sur le même navire. Voilà qui m'arrange. Je me voyais mal aller de navire en navire pour chercher la cache. Si je me rappelle bien, le triton c'est le navire du milieu. Les deux autres sont surement des navires d'escorte.

"Où se trouve-t-elle et combien y a-t-il de soldat à son bord ?"

"Dans la s... soute. Une... une... centaine..."

Il m'aura bien aidé. Malheureusement, je ne peux pas le laisser vivre. S'il remonte à la surface, il va donner l'alerte et j'aurai bien du mal à accomplir ma mission. Cependant, il ne faut pas que les autres se doutent que quelque chose se trame dans les eaux. Bien que je conçois qu'ils doivent bien avoir quelques doutes avec les gouvernails... Mais n'empirons pas la situation. J'ouvre grand ma gueule laissant apparaître de grande et pointu incisives. Il a comprit... Je le mord violemment au niveau de l'abdomen jusqu'à carrément le lui déchiqueter. Le sang se déverse dans la mer. Il a mal, c'est une certitude. Ses cris de douleurs doivent remonter à la surface via son tube d'aération. Faisons croire à une attaque de requin... Je mâche la chair et l'avale. Après tout, je suis moi aussi un requin. Très vite, les hurlements cessèrent et le corps sans vie commença lentement à remonter vers la surface. La morsure est nette et équivalente à celle d'un squale. Ils ne se douteront de rien pour le moment.

Voilà maintenant plusieurs heures que je suis sous l'eau. Plus aucun plongeur n'a été envoyé depuis mon attaque. Ils doivent surement penser que l'eau est infestée de requin. L'heure tourne et la nuit commence à tomber sur North Blue. Eurêka ! Voilà ma seconde porte d'entrée. Seul contre cent soldats je n'ai pas la moindre chance. Par contre la nuit, il n'y aura que quelques gardes et là ce sera complètement différent...

Deux heures trente du matin. L'activité à bord des navires est faible voir même inexistante.  Des rondes ont lieu par quelques matelots, mais rien de bien méchant. Exactement, la situation que j'espérais. Après avoir repéré le dénommé Triton. Je me suis mis à tourner discrètement autour de ce dernier sous l'eau. Le but ? Faire un point de la situation. Trois marines montent la garde. Il va falloir s'en débarrasser. J'utilise la chaîne de l'encre pour sortir de l'eau. Je me dirige discrètement vers le ponton et jette un bref regard. Un marin est juste devant moi, dos tourné. Il n'a pas l'air de vouloir bouger. Je monte sur le navire, il ne me remarque toujours pas. Je m'approche discrètement de lui dans son dos et lui donne un violent coup sur sa nuque avec le flanc de ma main. Il tombe au sol instantanément. Le voilà assommé. Je le positionne de sorte qu'on croit réellement à un assoupissement. L'arme adossée contre son épaule, lui, assis contre le bord du navire. Je me dirige vers l'entrée de la soute, quand un des deux marins restants remarque son camarade et se dirige vers lui.

Tssss. Encore un problème. Le soldat marche en direction son compère et s’apprête à le réveiller. Seulement, il n'a pas le temps. Je lui assène le même coup qu'à son compatriote. Lui aussi s'écroule telle une loque. Il ne reste plus qu'à le positionner de la même façon que le précédent et le tour est joué. J'essuie mon front, voilà une bonne chose de faites. Je me relève et prend la direction de la soute. J'ouvre la trappe quand soudain, je tombe nez à nez avec le dernier garde. S'il donne l'alerte, je suis mort.

"Le Poing des 100 Tuiles" dis-je en chuchotant.

Je lui porte un violent coup de poing au niveau de sa cage thoracique gauche. Je vise son coeur. Aucun son, ne put sortir de sa bouche et il s'écroula, dévalisant de ce fait les escaliers. Oui, cela a fait du bruit, mais pas assez pour réveiller quelqu'un... Le long des escaliers, je me munis d'une torche pour m'éclairer. Après avoir descendu quelques marches, me voilà arrivé au but. Les armes sont devant moi. Comment devrais-je m'en débarrasser ?

Des bruits de pas ? Je remonte lentement les escaliers afin de savoir si je divague. Malheureusement, ce n'est pas le cas. On dirait que ça commence fortement à s'agiter par en haut. Je n'entends pas vraiment ce qu'il se passe, mais une chose est sure. Ils ne vont pas tarder à avoir des doutes. C'était la pire des situations qui pouvaient m'arriver. Pour autant, je ne dois pas m'avouer vaincu ! Cependant, ma vie est plus importante que ces armes. Me voilà confronter à un dilemme. Ils m’aperçoivent, je suis mort. Peu importe comment je tourne la situation, je ne suis pas sûr de pouvoir atteindre la mer une fois découvert. Surtout que le pont doit commencer à grouiller de soldat. Si en plus il y a le commandant ou une autre pointure, autant dire que je suis mort. Pourtant, ma seule issue de secours est forcément par la trappe. Je ne suis pas assez fort pour me créer une issue. Tssssss.... Quel malheur que d'être faible.

Essayons de garder les idées claires. Que sais-je ? Un : je suis sur un navire de guerre recouvert de granite marin avec une centaine d'homme à son bord. Deux :  j'ai découvert la planque des armes. Trois : il y a de l'agitation sur le pont. Quatre : la seule issue est cette trappe. Hum... Dans tous les cas, que je détruise les armes ou pas, la situation sera la même. Finalement, j'aurais dû dire au capitaine de rester dans le coin. Je lui aurais fais un signe, là, il aurait détourné l'attention et hop, le tour était joué. Hélas il n'est plus là donc cette solution tombe à l'eau...

Je regarde autour de moi pour avoir une inspiration que dis-je, une illumination, mais rien... Que des armes à perte de vue. Peut être devrais-je m'armer de la tête au pied, sortir tel un forcené et tirer à tout va pour m'enfuir. Au final, la mission se solderait par un échec partiel et puis moi, je serai en vie. Le plan me semble comment dire... couillu ! Mais surtout, irréalisable. Je serai juste une grosse cible mouvante. Je vais juste me transformer en gruyère. L'idée me semble tout d'un coup beaucoup moins bonne. Ça sent le roussi cette histoire. Mon aventure ne faisait pourtant que commencer...

Je secoue la tête de droite à gauche. Non, non et non. Atset, ne sois pas défaitiste. Tu vas t'en tirer et tu vas trouver une solution. Tu as juste mal regardé, mal cherché. La solution est forcément là, je dirais même plus, elle doit être impérativement là ! Le temps passe et l'agitation sur le pont se fait de plus en plus intense. Il ne me reste que peu de temps pour agir, pour survivre.

Une nouvelle fois, je regarde autour de moi mais rien. Que ce soit à droite ou à gauche, que des armes à perte de vue. Les yeux fermés, je m'accroupis et me tient la tête de mes deux mains. Cette fois-ci c'est mort. Ils vont m’exécuter pour l'exemple ou m'enfermer pour le reste de mes jours. Non, je ne veux pas vivre un tel calvaire. J'ouvre les yeux et un sourire s'affiche sur mon visage. Le marine était là juste en face de moi. La voilà ma sortie de secours ! Je commence à me déshabiller en enlevant mon chapeau, mon manteau ainsi que ma chemise. Je ne mis pas longtemps pour comprendre qu'on ne faisait pas du tout la même taille. Chiotte ! Me revoilà au point de départ. Sur le pont, les pas se font de plus en plus intense. Ils ne vont plus tarder.

Je jette un nouveau regard et là, l'illumination s'opère ! Je prends la casquette du marin et me l'enfile sur la tête. Je me dirige vers les parois du navire. C'était là sous mon nez, et je n'vais rien remarqué. Quatre lampes à huile servaient d'éclairage de la pièce. Il ne reste plus qu'à provoquer un incendie... Je lance au sol les quatre lampes qui explosèrent à l’impact. Très vite le feu se propagea. Inutile de vous dire qu'il ne vaut mieux pas traîner. Les caisses de poudre peuvent exploser à tout moment ! Je remonte les escaliers à vive allure, ouvre la trappe telle une furie.

"AU FEU !!!!"

Derrière moi, une fumée noire intense sort de la trappe. Mon plan est une réussite ! En face de moi, plusieurs soldats accourent avec des sceau d'eau pour éteindre l'incendie. La voilà, ma porte de sortie. Un sourire se dessine sur mon visage. Je m'écarte pour laisser faire les hommes. Après tout, ils ont du travail maintenant....