FM : Enquête ou en quête ?

Sujet: FM : Enquête ou en quête ? Dim 10 Mar - 23:26

FM : Enquête ou En Quête ?

Hum ? Pourquoi me dévisagez-vous ? Ah, j'ai compris. Vous vous demandez ce que je viens faire à Flevance, n'est-ce pas ? Il y a deux jours, un message m'a été remis par ma hiérarchie. Il n'était guère détaillé, mais très explicite : "Enquêter sur le blanc de saturne à Flevance". Après quelques jours de navigation, je suis arrivé à bon port en début de matinée. Et quelle merveille ! Le spectacle qui s'offre à mes yeux est à peine croyable. Ici, tout est blanc. Absolument tout ! On a l'impression qu'une fine couche de neige recouvre l'île dans son ensemble. Le sol, les arbres, les feuilles, la roche et même les infrastructures humaines ! Tout est d'un blanc pur à vous éblouir. De plus, le reflet du soleil sur ce blanc lui donne des couleurs d'arc-en-ciel.

Je suis émerveillé par tant de beauté. C'est la raison pour laquelle j'ai pris la mer. La découverte de nouveaux univers. Il y a tant de choses à voir, tant de choses à découvrir. Je n'en suis qu'au balbutiement de mon aventure et pourtant, mourir après avoir vu un tel spectacle ne me gênerait guère. Regarder ce blanc me procure une telle joie. Je me sens apaisé, relaxé et détendu. On se croirait être dans un rêve, quel bonheur. Est-ce là, la représentation du paradis ? Si possible, j'aimerai ne jamais me réveiller. Cependant, j'ai un devoir à accomplir ou plutôt, une enquête à mener. Fermer les yeux puis inspirer, expirer, inspirer, expirer. Voilà mon rite pour reprendre mes esprits.

Le meilleur moyen de commencer une enquête est de se mêler à la population : direction le marché. Bien que dans mon cas, ceci n'est pas chose aisée. Comme à mon habitude, tout le monde me dévisagent. Point positif, les enfants eux, sont intrigués. Malheureusement, les parents s'empressent de les effrayer. Je ne leur en veut pas. Il ne sert à rien de blâmer le mouton quand la faute revient au berger. Je navigue de stand en stand émerveillé tel un enfant. Tous les produits sur les étalages sont aussi blancs que le reste de l'île. De la nourriture au maquillage tout est blanc. Reprenons notre sérieux et faisons un point de la situation. Premièrement, le marché est vivant et dynamique. Peu de personnes âgées sont présentes voir même aucune. Deuxio, tous les produits étiquetés ont le même point commun : Produit à base de Blanc de Saturne. Qui vais-je questionner ? Le boulanger ! C'est chez lui que j'ai vu la première mention et c'est celui qui m'a l'air d'être le moins farouche... A mon arrivée près du stand, les autres clients s'écartèrent d'un bon mètre. On ne sait jamais si je suis malade... Bref !

"Bonjour Monsieur. Loin de moi l'idée de nuire à votre business, mais une chose m'intrigue. Pouvez-vous me dire ce qu'est le blanc de saturne ? Je vois que vous l'utilisez de partout et cela a attisé ma curiosité"

D'un regard nonchalant et dédaigneux, il me scruta de la tête au pied. Avec le temps on a l'habitude, mais on ne s'y fait pas vraiment. Je suis un être vivant tout comme eux. Les mensonges répétés du berger ont altéré le jugement des moutons. Honnêtement, je les plains du plus profond de mon cœur. Ne pas avoir son propre avis et se faire influencer de telle sorte qu'on en devient aveugle. Saleté de gouvernement mondial. Manipuler les foules, imposer vos idées vous savez faire. C'est la seule chose que vous faites bien d'ailleurs. Une bonne trentaine de secondes s'écoulèrent avant que le boulanger ne daigne me répondre.

"Regardez moi ça, la poiscaille veut savoir ce que c'est que le blanc de saturne. Vous avez beau avoir un physique impressionnant mais intellectuellement ça vole pas bien haut. Le blanc de saturne c'est un minerai que l'on extrait dans les entrailles de notre royaume. Maintenant déguerpis, tu fais fuir mes clients !"

Oui, ça fait mal d'être traité de la sorte. Oui, je ne le tolère pas. Mais à quoi bon laisser la colère s'exprimer ? Dois-je répondre par la violence ? Est-ce là, une preuve de bienveillance ? La réponse est non. Le peuple est victime de la pensée unilatérale du gouvernement mondial. C'est aussi pour ça que j'ai rejoint la franc-marinerie. Notre combat est un combat juste, permettant à tous d'avoir les mêmes droits. Lorsqu'un système est corrompu, il faut le purger. Mais pour le moment, ma meilleure arme reste l'indifférence.

"Je vous remercie pour votre aide précieuse et vous souhaite une bonne journée !"

Le blanc de saturne est donc un minerai. Les humains sont vraiment complexes à comprendre. Personnellement, ça ne me viendrai pas à l'esprit de manger du minerai, de m'en badigeonner sur le corps et d'en mettre dans mes vêtements. Je jette un bref regard autour de moi. Pas besoin d'être un génie pour comprendre. Mieux vaut prendre mes distances avant que ça ne dégénère. Je n'ai pas envie de rentrer dans un conflit puéril. Une chose m'intrigue. Pourquoi n'y a t'il pas de personnes âgées ? Je devrais aller faire un tour à l'hôpital. D'expérience, il y en a toujours la-bas...

Sujet: Re: FM : Enquête ou en quête ? Mar 12 Mar - 11:47

Je marche depuis une bonne vingtaine de minutes et l'hôpital commence à se dessiner au loin. Il se passe quelque chose de louche dans cette ville. Pourquoi ? Les personnes les plus âgées que j'ai pu croiser devaient avoir dans la cinquantaine. Ce n'est pas normal ! Toutes les communautés ont des ancêtres. Où sont-ils ? Personne ici n'a l'air de s'en soucier plus que ça. Sont-ils au courant de quelque chose que j'ignore ? Sont-ils complices ? Est-ce un complot du gouvernement mondial ? Je n'en ai pas la moindre idée. Je commence à comprendre pourquoi la Franc-Marinerie m'a envoyé enquêter.

Cette île est affiliée au GM. Aucun doute possible. Il suffit de voir les réactions des citoyens à mon encontre. D'ailleurs maintenant que j'y pense, je n'ai pas encore croisé la marine. C'est une île si singulière, qu'il devrait y avoir une base. C'est leur façon de procéder de manière générale. Dès qu'un lieu est intéressant, ils implémentent une base. Pourquoi n'y en a-t-il pas ici ? Tant de questions et si peu de réponses... J'espère que les médecins seront plus enclin à discuter. Allons le vérifier, puisque je viens d'arriver à destination.

Comme le reste de l'île, l'hôpital lui aussi est d'un blanc éclatant. Les reflets du soleil sur ses murs donnent des teintes d'arc-en-ciel. Quelques parures de couleur dorée viennent agrémenter le tout, donnant lieu à un spectacle éblouissant. Je jette un bref regard aux alentours et étrangement, le lieu est très calme. Il est entouré d'un grand parc, mais personne. A croire qu'il n'y a aucun patient. Je me gratte le menton, il y a vraiment un truc qui cloche dans cette ville. Allons à l'intérieur... Tiens, quelqu'un se dirige vers moi. Il est muni d'une blouse blanche, sûrement un médecin. Il va me dire lui aussi de déguerpir ? Tssssss. Essayons quand même...

"Bonjour, je suis un homme-poisson du nom d'Atset Olf. J'aimerais discuter avec vous si vous me le permettez."

Je me gratte la tête de ma main droite comme pour exprimer une gêne. Le médecin s'arrête à trente centimètres et me fixe. Que dire ? C'est un humain banal. Il a dans les quarante ans, mesure environ un mètre quatre-vingts pour quatre-vingts kilos. Il a les cheveux courts noirs et une barbe de deux, trois jours. Il porte des lunettes et a les yeux marrons. Il me scrute de la tête au pied, comme quand on cherche quelque chose. Dans un soupir, il sort son stéthoscope. Met les deux tubes dans ses oreilles et pose la grosse pièce métallique ronde sur mon torse. Puis, réitère l'opération sur différentes parties de mon corps. Il lâche un second soupir, se relève, me fixe et enlève son stéthoscope.

"En te voyant, j'ai eu peur que tu sois blessé. Je m'appelle Tralfar Abel, je suis médecin et le directeur de cet établissement. Que puis-je faire pour toi ?"

Étonnant. Tous les humains de cette île étaient apeurés par mon apparence mais lui, non. Je ne dois pas être le premier HP qu'il rencontre. Il n'aurai pas réagit de cette façon. Le point positif c'est qu'il a l'air d'être enclin à discuter. Si seulement, tous les humains pouvaient être comme lui...

"Non, non, tout va bien je vous remercie. J'aimerais vous poser deux, trois questions si vous me le permettez. J'ai remarqué qu'il n'y a pas grand monde dans votre hôpital. Où sont vos pensionnaires les plus âgés ? De plus, je n'ai vu aucun signe de la marine, pour quelle raison ?"

"Tu as l’œil. Effectivement, l'établissement affiche rarement complet. Ici, on ne vient que pour des blessures mineures. Pour les personnes âgées nous n'en avons pas. La plupart des anciens sont des ex-mineurs. La dureté de leur travail a considérablement réduit leur espérance de vie. Ils n'ont malheureusement pas dépassé les soixante ans. En ce qui concerne la marine, il y avait bien un projet de base mais qui a été avorté. Je n'en sais guère plus."

Hum. Effectivement, c'est une hypothèse cohérente. Cela expliquerait pourquoi le peuple n'est pas choqué. Avec le temps, j'ai appris que les humains étaient prêt à faire énormément de sacrifice pour l'argent. Vu comme ils tiennent à leur minerai, je suppose que le jeu en vaut la chandelle. Sacrifier quelques années de leur vie doit être dans leur moeurs... Cependant, pourquoi le projet a-t-il été avorté ?

"J'en déduis donc que ce travail paie bien, n'est-ce pas ? Loin de moi l'idée d'abuser de votre bonté, mais pourriez-vous m'indiquer une personne susceptible de détenir les informations concernant la base avortée ?"

"Ahahahah. Tu es perspicace ! Les seuls à pouvoir te renseigner seraient la famille royale."

La famille royale ? Je doute qu'ils reçoivent quelqu'un comme moi. Et même si hypothétiquement c'était le cas, je serai mal accueilli... De ma main droite, je commence à me gratter le menton. Dois-je pousser mon investigation ? Si je me montre trop invasif, je sens que ça va me retomber dessus. Hum ? Pourquoi Tralfar recule-t-il et semble être gêné ? Non, déjà !? Ils n'auront pas tardé cette fois-ci...

Sujet: Re: FM : Enquête ou en quête ? Mar 12 Mar - 17:35

"Mains en l'air la poiscaille !"

Je m'exécute. Que voulez-vous que je fasse ? Je ne suis pas un fantôme. Et vu que je n'ai pas spécialement envie de mourir... Oui, oui, je sais. J'ai dit qu'après avoir vu un tel spectacle ça ne me dérangerais pas de mourir. C'était une joke ok ? une J-O-K-E. Vous et le second degré vous êtes pas copain, ça se voit !

"Retourne toi lentement ou on te transforme en gruyère !"

Tssss. Obliger de suivre leurs instructions. Je me retourne lentement à leur demande et là le choc. C'était la marine. Environ une quinzaine de marine pointaient leurs armes vers ma direction. Moi qui croyais qu'ils avaient déserté l'île... Pourquoi se montre-t-il menaçant ? Certes ils ne m'aiment pas plus que ça, mais ils se montrent rarement violent. Je la sens pas cette histoire, je la sens pas...

"Que m'est-il reproché messieurs ?"

PAN ! La balle frôle mon visage et me l'écorche. Ils viennent de m'entailler la joue ! Ils sont malade ou quoi ? C'est bien la première fois qu'on me tire dessus sans raison apparente. A force de remuer la merde, on y tombe dedans comme on dit. Et là, je peux en dire que j'en ai jusqu'au cou !

"La prochaine fois que tu l'ouvres, c'est entre les deux yeux ! Encerclez le !"

Yare, yare. Il y a vraiment quelque chose de louche sur cette île. Malheureusement, je ne pourrai enquêter plus longtemps. Les soldats sont de plus en plus nerveux, l'atmosphère devient électrique. Le moindre pet de travers et me voilà transformer en fromage. Pour l'instant, je vais me contenter de suivre les instructions.

"La poiscaille n'est pas la bienvenue à Flevance. La seule qu'on accepte, c'est celle dans notre assiette. Suis-nous."

Les mains en l'air, j'ai bien compris que la discussion est peine perdue. C'est dans ce silence pesant, que mon escorte personnel m'amène hors des sentiers battus. Pas besoin d'être un génie pour comprendre. Il y a deux options. Un, ils me tuent. Deux, ils me passent à tabac. Dans les deux cas, je ne suis pas intéressé. Nous sommes en train de nous enfoncer de plus en plus profondément dans la forêt. Puis, on s'arrête net. Voilà, donc l'endroit du péché ? Au nord, une falaise. Au sud, la forêt. Où nous nous sommes stoppés, l'herbe. Tous les marines sont derrière moi. Sauf un, qui se prend pour le chef. D'ailleurs il se rapproche de moi.

"On avait pour ordre de t'escorter au port. Mais les gars et moi-même, on s'est dit qu'on monterait plus rapidement en grade si on éliminait une poiscaille. On en a marre de protéger la famille royale."

Il sort son pistolet de son étui. De son bras droit, vient le pointer et l'apposer sur mon cœur. Je fais la moue. Aucune bienveillance en eux. Aucune compassion. Aucun respect pour la vie. Tsssss. Ils bafouent mes valeurs sans aucune gêne. MISÉRABLE ! J'ouvre grand la gueule et vient mordre le bras menaçant. Mes dents aiguisées transperce aisément la chair du marine qui, sous l'effet de la douleur, se met à hurler. Sa main lâche complètement son arme. Les impulsions électriques ont pris le dessus. Je me retourne vers les autres marines qui, dans un moment de panique se mirent à tirer à tout va. Ils venaient de vider leur chargeur. Moi, j'étais toujours debout. La peur se lisait sur leurs visages de chatte mouillée. Ils m'avaient à peine frôlé. Le corps de leur ami m'avait servi de bouclier. Je me mis à tourner violemment la tête de façon circulaire. Le corps bougeait telle une marionnette. Puis, je lança le corps vers les autres marines. certains tombèrent sous l'effet du choc, les autres étaient paralysés par la peur.

"Kaimen Wari !"

Je lance plusieurs lames d'eau en direction des marines qui les entaillent. C'est comme une blessure à l'arme contondante sauf que ce n'est pas le cas. Tous se mirent à hurler de douleur. Le sang coulait à flot. En l'espace d'un instant, la pelouse se teinta d'un rouge vif. Les hurlements se transformèrent en gémissement qui eux-même, se transformèrent en silence. Fermer les yeux puis inspirer, expirer, inspirer, expirer. Me voilà calmé. C'est un spectacle désolant qui s'affiche devant moi. Cependant, ils ne l'ont pas volé.

"J'en ai assez fais pour cette île de fou. J'ai failli y laisser ma peau. Dans tous les cas, j'ai vu tout ce qu'il fallait voir. Résumons : Petit un, le blanc de saturne est utilisé dans tous les produits. Petit deux, l'espérance de vie ne dépasse pas la soixantaine. Motif ? La dureté du labeur. Petit trois, pas de présence de la marine mis a part les quelques soldats affectés à la garde de la famille royale. Pour ce qu'il en reste... Bref ! Petit quatre, je ne suis pas le bienvenue. Conclusion : île à surveiller."

Je me dirige vers le bord de la falaise, tend mes deux bras vers le côté et j'attends. J'attends la brise qui viendra me pousser lentement pour me permettre de faire un saut de l'ange. Quoi de mieux qu'une figure acrobatique pour nous quitter en beauté ?

END

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