Emilio Sozé.

Vous ne voulez pas passer par l'habituelle case des descriptions ? Alors optez pour ce questionnaire !



Taille : 1,85 m.
Poids : 79 kilos.
Cheveux : Noirs, longs et soyeux.
Yeux : Noirs, de petites pupilles et un regard perçant.





Chez les Sozé, on ne plaisante pas avec l'esthétisme. Avec Emilio, c'est encore pire. Le style vestimentaire est une chose primordiale chez un homme. Il fait de lui ce qu'il est, donne l'information sur ce qu'il incarne, renseigne sur sa classe sociale. Ne se balade pas en costume intégral, taillé sur mesure dans la plus prestigieuse boutique du coin qui veut. Le pitoyable clochard tentant de survivre dans le coin sombre d'une ruelle ne le pourra jamais, à moins de soudainement avoir une veine de cocu et de tomber sur le One Piece. Depuis tout petit, Emilio a reçu la culture de l'homme d'affaire impeccablement habillé, car dans leur famille c'est avant tout l'habit qui fait le mafieux. Aussi, dans sa demeure privative possédait-il toute une collection de costumes flambant neuf, tous similaires à celui qu'il revêt aujourd'hui. Un drame que tout cela soit parti en fumée, consumé par les flammes...

Notre homme de goût a donc opté pour le complet, et si ces derniers ont tendance à donner dans les teintes sombres, lui refuse catégoriquement de porter quoi que ce soit de ce ton la. L'intégralité de son ensemble, ou presque, verse dans un blanc écarlate qui ferait passer un albinos pour un natif d'Alabasta. Simple, au soleil son costume vous ébloui comme les rayons le font avec la neige. Et il adore cela, car ainsi toute l'attention est focalisé sur sa petite personne et tous peuvent alors admirer la classe et la prestance qui émane de son être. Ainsi le pantalon, la chemise, le veston et même ce long manteau fin qu'il ne quitte que rarement sont de cette même couleur, certes très salissant mais terriblement tape à l’œil. Les seules exceptions se jouent au niveau du gilet, une teinte moins vive, et sa cravate mauve. Ses chaussures, hors de prix, opalescente également sont source d'angoisse perpétuelle quant a l'éventualité de les salir...

Pour compléter le tout, il s'autorise deux ou trois petits accessoires de luxe qu'il n'hésite pas à brandir au nez du premier individu venu afin d'afficher sa supposée richesse. Un couvre-chef tout d'abord, dont deux longues et fines mèches aux teintes obscures comme l'obsidienne s'échappent, retombant sur sa trombine comme deux antennes du nuisible qu'il représente aux yeux du gouvernement. Dans la petite poche de son gilet vous trouverez une montre à gousset en argent, pourvue d'un couvercle, reliée au vêtement par une chaîne, héritage de la famille mafieuse Sozé. Trésor inestimable à ses yeux, il ne s'en sépare jamais et passe des heures entières à la faire briller, lui murmurant des mots doux, y déposant de doux baisers affectueux... Enfin, dernier accessoire de sa panoplie du parfait petit gangster, sa boite à cigares. Il la tient de Don Buittoni, un ancien concurrent de la famille Sozé dont il s'est débarrassé pour pouvoir s'approprier son territoire.

La question évidente que tout le monde se pose à présent étant, quel type de cigares fume-t-il ? A vrai dire, tout et n'importe quoi à la fois, mais surtout aucun. Car en réalité, tout cela n'est que de la poudre aux yeux, cela fait parti du personnage. Chaque fois qu'il tente de se la jouer en fumant une de ces choses, il manque de s’étouffer à la première bouffée inhalée...



Un homme de sa trempe rêve en grand, car c'est une personne extrêmement ambitieuse et prête à la pire des crasses pour y parvenir. Échanger sa propre mère contre le poste d'Empereur des mers ? Sans aucune once d'hésitations, et avec un frère ou deux en prime. C'est un criminel endurci, un cœur détruit et un cerveau retors capable de tout pour accomplir ses sombres dessins. Mais a quoi peut-il bien aspirer plus précisément ? Ce qu'il voudrait par-dessus tout, la chose qui hante ses rêves la nuit et ses pensées le jour, qui alimente sa haine et le pousse à aller toujours plus loin dans la criminalité et la piraterie, c'est la vengeance. Pour une raison qui sera abordé dans la partie adéquate, il n'a actuellement qu'un objectif en tête, la mort du couple d'Empereur, les Rosoff. Il ne veut pas seulement les enlever ou geler leurs affaires, ni simplement les évincer, il désire leurs morts et une séance longue et interminable de torture en amoureux auparavant.

Ensuite, une fois parvenu à ses fins, une fois l'empire mafieux bâti par ces raclures de bidet, il pourra se consacrer à la conquête du monde mafieux. En partant des blues, il rêve de plier sous sa volonté toutes les familles criminelles et de s'approprier leurs réseaux. Que ce soit la contrebande, la contrefaçon, les contrats d'assassinats, de protections de personnes importantes, la prostitution, les enlèvements, la revente au marché d'esclaves, le chantage et les affaires légales pour faire écran, il a soif de tout récupérer entre ses dix doigts, et de tout mener sous un seul et vaste business. Idéalement, il étendrait son influence jusqu'à la première partie de la mer de tous les périls, et même le Nouveau Monde. Ensuite, il irait avec son armée titiller les fesses des Empereurs restants, pour tous les faire tomber un à un et devenir le seul aux commandes. Et ensuite il irait chercher le One Piece, afin de le revendre à un prix exorbitant au Gouvernement Mondial, et il deviendrait ainsi, immensément riche...



Étant un criminel assumé et endurci, il entretient de mauvaises relations avec le gouvernement mondial dans son ensemble. Seulement, s'il ne rechignera jamais à abattre une personne coupable d'association avec le gouvernement ou directement sous ses ordres, il n'est pas stupide au point d'en faire tous ses ennemis. Comme partout en ce bas monde malmené par la corruption, la trahison et l'avarice, il a parfaitement conscience que certains peuvent s'avérer être de précieux alliés. Il suffit seulement d'identifier les êtres potentiellement prédisposés à retourner leur veste, ou à jouer double-jeu en sa faveur. Les pots de vin, il en use aussi facilement qu'il respire, et s'il ne peut pas les acheter, il les fait plier par la peur, ou alors cherchera à les éliminer. Il sait également que les hautes sphères à la tête de cette puissance maîtresse du monde cachent un lourd secret sur l'ancienne histoire. Une part d'ombre profondément enterré dans l'oubli et que le conseil aurait en horreur de voir resurgir, quelque chose qui pourrait peut-être même suffire à les renverser. Quoiqu'il en soit, il laisse cette partie aux révolutionnaires du dimanche et aux historiens, lui se concentre sur ses propres objectifs.



Sans doute aurait-il pu éviter de sombrer dans la piraterie, probablement même aurait-il pu être de ceux qui livrent des informations à la Marine pour que ses hommes mettent la main sur les innombrables forbans primés pullulant à travers les mers, les terres et les cieux. Il y aurait vu un très bon moyen de gagner de l'argent tout en entretenant de bonnes relations avec les justiciers. Au final, cela s'est joué sur des circonstances, sur les conséquences de ses actes en raison de ses ambitions, sur une promesse qu'il s'est faite concernant deux personnes. Les Empereurs Rosoff, le couple de Pirates le plus influent du monde, ceux qui ont indirectement gâché sa vie et anéanti son héritage...



En tout temps, le monde a besoin de cette force rebelle sortie de nulle part, et venue contester l'autorité en place depuis trop longtemps déjà. Emilio approuve le mouvement Franc-Marinerie et aurait même pu les rejoindre si ses projets personnels ne divergeaient pas autant de leur idéal. En réalité, s'il souhaite aussi la destruction du Gouvernement Mondial, il espère ardemment que ces révolutionnaires périront dans la bataille en entraînant le Gouvernement avec eux. Ainsi, du haut de son armada de pirates nouvellement formée dès lors qu'il serait devenu Empereur, il pourrait marcher sur les forces restantes et s'approprier les richesses de ce monde.

Une silhouette se faufile à travers les étroites ruelles de la ville, pressée, anxieuse, excitée. Tout de blanc vêtu, sa main droite tenant légèrement son chapeau afin d'éviter qu'il ne prenne son envol, Emilio Sozé se rendait d'un pas rapide au point de rendez-vous fixé quelques jours plus tôt avec ses hommes. Hâtif, car il avait attendu cette nuit des mois et des mois durant, préparant miraculeusement chaque parties la composant, se torturant les méninges pour élaborer le plan parfait et sans accroc, comme lui avait appris son oncle Johnny Kanibal Smitthy Sozé. Bout après bout, morceau après morceau, coup en traître après coup de poignard dans le dos, tout l'avait mené jusqu'à cet instant si crucial pour son avenir. Mafieux extrêmement ambitieux qu'il était, il misait l'intégralité de sa carrière et de sa vie par la même occasion, dans ce coup monté. Une fourberie destinée à faire tomber l'actuel parrain de la famille Sozé, Jean Luigi Buffoné, l'homme à la tête des affaires familiales depuis cinq années déjà. Cinq années de trop selon le jeune Emilio, en vue de la façon dont il y était parvenu.

Ce salopard avait pris les commandes de façon sanglante, fourbe et sous une pluie de plombs, comme il était de coutume de procéder au sein du cercle très fermé des gangsters. En réalité, il avait opéré quasiment de la même façon que comptait faire Emilio cette nuit, à la seule différence que Monsieur Buffoné avait ciblé Tonio Montonio Sozé, ni plus ni mois que le père de notre héros. Et si aucune preuve concrète de cet assassinat n'avait permis d’incriminer directement le coupable, le Boogeyman n'avait aucun doute quant à son identité. Jean Luigi avait fait assassiner son concurrent direct à la direction des affaires des lors qu'il avait compris que Tonio Montonio était pressenti pour assumer cette responsabilité. La pire des trahisons concerne celle touchant un membre de sa famille, Jean Luigi avait commis l'irréparable. Emilio s'était juré de lui faire payer, tôt ou tard. Il y était, à ce moment. Des années à jouer les parfaits petits gangsters ignorants, fomentant la mort de cette pourriture dans l'ombre...

Patron, il est arrivé.

La voix appartenait à un de ses hommes de mains, un grand écervelé à l'air ahuri répondant au nom de Soprano. Surnom affublé dès son plus jeune âge, le malheureux avait beau mesurer plus de deux mètres pour plus d'une centaine de kilos, chaque fois qu'il l'ouvrait on avait l'impression de lui avoir enfoncé un sifflet dans les fesses. Il l'avait recruté il y a de cela quelques années, dans les premiers du lot, quand il avait compris qu'il devait s'entourer d'hommes de confiance pour parvenir à ses fins. Ensemble, et avec un dernier larron formant le trio originel, ils avaient débutaient au plus bas dans la hiérarchie. Assigné au trafic d'orphelins, chargé de cueillir ces pauvres âmes égarées dans les rues dans un premier temps, leur travail acharné avait rapidement porté ses fruits et ils avaient pris de l'importance. Ce qui avait fait de lui le chargé des opérations ? Sa proposition qui avait révolutionné leurs méthodes. Pourquoi fallait-il se contenter de ramasser les gamins abandonnés, délaissés, livré à leur sort ?

Et si ils allaient plus loin ? Jusqu'à l'enlèvement d'enfant dans n'importe laquelle des situations, piocher directement dans les familles, sélectionner les éventuels cibles qui rapporteraient un bon prix, et les kidnapper. Ne jamais se faire remarquer de la famille, toujours faire croire à une disparition, une fuite, un accident. L'enfant disparaissait des radars pendant quelques jours, entreposé au fond d'une cave en souterrain d'un de leur entrepôt, puis revendu sur une autre île des jours plus tard. Ainsi, si même la marine enquêtait sur ces séries de disparitions, elle ne serait pas capable de remonter jusqu'à eux. La proposition avait tout de séduisante et logiquement avait été acceptée, le reste n'était qu'une question de temps avant qu'il ne prenne la direction de la combine. Enlever des enfants... cela n'avait pas été tous les jours une partie de plaisir... il se souvient encore de ses débuts ou il était trop tendre... Les gosses lui mordaient les doigts, le frappaient au ventre, lui arrachaient les cheveux... Un véritable cauchemar...

Vito, tu sais ce que tu as à faire.
Oui boss ! Euh juste, boss... c'est quoi que je dois faire au juste...
Putain de... Je te l'ai répété vingt fois ! Tu prends les hauteurs, et tu assures nos arrières, tu nous couvres.
Vous couvrir ? Vous avez froid boss ? J'ai ma veste si vous
FERME-LA CON DE BOUFFEUR DE NOUILLES SI TU NE VEUX PAS QUE TA CERVELLE RESSEMBLE A UN PLAT DE SPAGHETTIS !

Il s'était raidi comme un piqué, tout tremblotant, comme un gamin à qui l'on venait de flanquer une peur bleue pour éviter qu'il réitère sa bêtise. Emilio laissa redescendre la colère venant de monter en flèche, soufflant un coup, arrangeant sa tenue... Parfois, il avait un peu l'impression de gérer une bande de marmots tellement ils pouvaient être stupides les uns comme les autres. Vito Fatalé, que l'on surnommé Bazooka dans le milieu, de par sa maîtrise reconnue des armes cracheuses de boulets de canon, était sans aucun doute le plus crétin du paquet. Doté d'un incroyable sens de la débilité, il parvenait toujours à faire sortir de ses gonds le patron à l'allure si propre sur lui en un temps record. Cette fois, le Sozé à la longue chevelure ébène pris pas la peine de se répéter, faisant signe à un de ses gars de s'en charger. Il n'avait pas la patience aujourd'hui, et cela finirait forcément par un coup de feu et Vito le torse troué par le plomb. Le groupe se sépara donc en deux comme prévu, celle de notre protagoniste allant directement au point où aurait lieu la rencontre. A l'abri des regards, éloigné de la ville, près du port, les docks.

Emilio, enfin ! Tu es retard, pour changer... Ne me dis pas que tu t'es encore arrêté pour demander ton chemin...
Toutes mes sincères excuses patron, nous avons eu un imprévu, Borsalino ne se sentait pas bien, il a fallu attendre qu'il finisse de se vider les tripes...
Hein ? Non c'est pas AIE ! Boss, ça fait mal ! Vous m'avez marché sur le pied ?!
Met-la en veilleuse si tu ne veux pas que je te l'arrache !
Quelque chose ne va pas, Emilio ? Tu agis bizarrement... Je veux dire, plus que d'ordinaire...
Non non patron, tout se déroule comme prévu. La marchandise est là, elle n'attend plus que vous pour y jeter un œil. Comme je vous l'ai dit, et pardon d'avoir insisté pour que vous fassiez le déplacement, mais nous sommes allés la chercher loin et elle vaut le coup d’œil. Depuis que je fais ça, c'est la première sur laquelle je met la main avec autant de potentiel à la vente.
Tu m'intéresses, Emilio... allons voir cela de plus près.
Si vous voulez bien me suivre...

Le jeune mafioso ne pouvait s'empêcher de rejouer en boucle le scénario dans sa tête, celui de la mort de Jean Luigi Buffoné, ce sale fils de chien crèverait la gueule ouverte, le visage déformé dans une expression de stupeur. Ce gros salopard, cette raclure de bidet ancestral ne s'attendait pas à subir une trahison, lui qui en était le maître utilisateur. Il s'imaginait intouchable de par sa fonction, son rang occupé au sein de la famille Sozé. Sa stupidité et son arrogance allait lui coûter la vie, ce n'était désormais plus qu'une question de minutes maintenant. Emilio, encadré par Soprano et Porctoclio, conduisit son supérieur jusqu'à l'entrée d'un vieil hangar aux portes closes. C'est ici qu'ils prenaient l'habitude de déposer la marchandise, qu'elle soit importée ou exportée, l'entrepôt étant aménagée de manière à user de l'endroit selon leur bon vouloir. Le dernier des Sozé songea un instant à la quantité de drogues et substances illicites ayant séjourné ici, au nombre d'enfants kidnappés ayant passé une nuit ou deux au sous-sol, aux caisses d'armes et munitions déposées au beau milieu de la nuit.

Eh boss ? Vous vous souvenez de la fois où on est parvenu à dérober la grande statuette du Dieu Saumon ? Le prêtre de la grande Église de l'Eau Douce était devenu dingue ! Comment c'était son nom déjà ?
Diago... Diago Simaionez...
Oui... ! C'est ça ! El Chapito...
El Cho Lo, idiota !

Une véritable légende vivante, cet homme. Que dire cet homme, ce phénomène. Sans aucune hésitation l'homme le plus influent de l'île, le porte parole de tout un peuple, le berger du troupeau, le gardien de Saumon Island, le guide. Avant son arrivée sur l'île, la religion du Dieu Saumon ne représentait rien aux yeux des natifs, seuls les anciens en avaient connaissance, le reste s'en était purement et simplement détournée, la condamnant à l'oubli. Il avait fallu d'un homme, une voix, un mouvement de protestation pour raviver la flamme dans les cœurs des fidèles. El Cho Lo était arrivé un 1er Avril, déclaré depuis jour saint sur l'île, on y célébrait la grandeur de Simaionez et de son Dieu tout-puissant. Il s'était arrêté au beau milieu de la place de l'unique et vaste ville de ce morceau de terre, aux pieds d'une statue délabrée d'un gigantesque poisson. Un maigre filet d'eau s'échappait de sa gueule grande ouverte, pour retomber dans le bac circulaire et remplir la fontaine d'une eau considérée depuis cet événement comme divine et aux propriétés mystiques. La, il avait simplement alpagué la foule d'une voix tonitruante, pleine d'assurance, puissante.

Trois heures durant, il n'avait eu de cesse de vanter les exploits de l'être tout-puissant qui guidé ses actes depuis ses tout premiers pas. Contant l'histoire d'un être maudit à la fois des océans de par ses eaux salés dangereuses pour sa divinité, mais également de la terre, condamné à vivre dans un royaume d'eau douce uniquement. Sur quoi il avait fini par ce qui transformait à coup sûr un parfait petit ignorant en fervent prêcheur de la religion saumoniste, un miracle. Sous une foule subjuguée par la verve de leur nouveau messie, il avait fait s'évaporer l'eau de la fontaine en utilisant uniquement la force de sa foi. Le liquide était devenu vapeur, Diago Simaionez était devenu... El Cho Lo.

*raclement de gorge* Emilio ? Tu comptes me faire attendre comme ça jusqu'à que mes os gèlent ou tu vas te décider à ouvrir ses foutues portes ?
Hm ? Euh, oui oui, veuillez m'excuser patron, je m'étais égaré un moment, à songer aux millions de berrys qui tomberont avec cette petite pépite que nous avons ramassé pour vous ! Sca-ah-ah-ah-arrr !

Monsieur Buffoné tressaillit, grimaçant, il avait en horreur le rire si singulier de son homme de main. Il avait ce petit quelque chose d'angoissant, qui lui faisait systématiquement froid dans le dos, lui rappelant comme une douloureuse piqûre de rappel la personnalité à double volet de cet homme paraissant si bien élevé, si maniéré, si noble. Pour avoir longtemps fréquenté sa famille, il savait le jeune Sozé éduqué à la dure, sa mère et son défunt père ne laissant passer aucun écart de comportement. Les bonnes manières lui avaient été inculquées sévèrement mais avec une telle efficacité qu'il ne l'avait jamais surpris à y déroger, sauf quand il perdait les pédales... Ses accès de colère le faisaient entrer dans une telle rage qu'il passait du noble au fou furieux sanguinolent. Il suffisait seulement d'une goutte de sang, qu'un jet d'hémoglobine ternisse sa peau soyeuse ou ses vêtements hors de prix et cela en était fini... Il avait déjà pu assister une fois à la sortie au grand jour de ce monstre qui sommeillait en lui, et ce souvenir le hantait encore dans ses nuits de sommeil. Souvent il se réjouissait d'avoir un tel personnage sous ses ordres, qui lui était fidèle et dévoué, ce malgré le différent qu'il avait pu avoir avec son géniteur.