Un nouveau bretteur pour la Marine [ terminée]

Vous ne savez pas lire un dossier médical ? Pourtant vous y trouverez tout ce que vous souhaitez savoir et bien plus encore il me semble...

Si vous faites cela par peur de me confondre avec un autre alors laissez moi vous dire, que la chose me semble peu probable. Il est vrai que du haut mon mètre soixante-seize et de mes 57 kilos je peux à première vue vous paraître bien banal. Combien d'adolescent de cette taille existe-t-il ? Des milliers pour sûr ! Mais croyez moi je suis loin de ressembler à tous les autres, j'ai comme qui dirait quelques anomalies physique et un style très particulier. Surtout pour un membre honorable de la Marine.

Le premier signe particulier n'est autre que mes cheveux hérissés roux qui me donnent un côté un peu rebelle selon mes supérieurs, ce qui peu facilement les énerver il est vrai. Mais Kaizo des roux dans ce monde il y en a d'autres tu sais, tu n'es pas le seul dans ce cas là ! À cela je ne peux acquiescer, mais alors que dire-vous de mes pupilles. Bien loin de posséder la puissance d'un fruit du démon ou autres facultés de ce genre, mes pupilles ont depuis toujours une couleur grise indigo ornés de plusieurs iris. Les rumeurs vont bon train à ce sujet, certains me traitent de démons dans mon dos alors que d'autres y voient une malédiction. Heureusement pour moi tout cela me passe bien au dessus de la tête, au contraire je m'en amuse. Après tout être craint peut aussi avoir ses avantages lorsque l'on est soldat de la Marine.

Mais je dois bien avouer que mon style personnel est loin de rassurer les rumeurs à mon sujet, percé de partout on me voit qu'une bête de foire. Je possède pas moins de trois piercings au veau du nez, six anneaux et une barre de métal dans chaque oreille et deux piercings sous ma lèvre inférieure. J'ai failli oublier les trois présents sur chacun de mes avants-bras, où avais-je la tête. Une fantaisie inutile selon mon maître, mais qui reste pour moi inestimable. Il représente mes souffrances du passé, une façon peu commune de garder en souvenir la dureté de la vie. Et puis pour équilibrer tout ça j'ai toujours mon sabre, lui représente l'avenir, la chance que j'ai eu de rencontrer mon maître et d'entrer dans la Marine. Alors on peut dire que je suis à moi seul un représentant du yin et yang d'une certaine façon peut être peu commune.

Mes goûts vestimentaires sont un peu plus classique, portant une chemise de bretteur à grand col noir bordé de rouge tout comme mon maître avant moi. Un moyen de représenter l'héritage dont il m'a fait part durant ces dernières années. Ajoutant à cela une yukata blanche avec des motifs bleutés représentant l'eau ou la mer comme vous préférez. Mon senseï me comparait souvent à une vague, douce la plupart du temps, mais pouvant se transformer en tsunami si on lui bloquait la route. J'adore cette comparaison si romanesque ! Et rien à voir avec le fait que l'on ne m'est jamais dit une chose pareille par le passé, enfin je crois...

Au niveau de la taille je porte une ceinture bleu et blanche plutôt large dans laquelle je coince le fourreau de mon arme. Le cuir abîme le fourreau, je déteste ceux qui font ça. Souiller ainsi la création d'un honorable forgeron n'est pas digne d'un véritable épéiste ! Mais passons là n'est pas le sujet. Si votre regard se baisse encore un peu à cause de mon charisme légendaire ! Ha ha je plaisante si votre regard descend encore c'est que vos jambes ne sont plus attachées à votre corps où que vous êtes un gros pervers c'est tout. Vous pourrez voir que je porte un pantalon noir rappelant ainsi ma chemise à demi caché par ma yukata. Dans le même esprit je lie mes chevilles avec un bandeau rouge qui descend jusqu'à l'intérieur de mes bottes de soldat. On peut en dire ce qu'on veut, mais je les trouve assez confortable et pratique pour l'affrontement et les grands voyages à travers les blues.

Par quoi commencer ? Où plutôt que puis-je réellement vous avouer ? Difficile d'être totalement honnête lorsque l'on parle de sois-même...

Si je devais me définir en un seul mot, j'opterai sans doute pour déterminé. Toutes ces années et ces épreuves ont faites de moi celui que je suis aujourd'hui. Moi qui ne croyais en rien et qui se permettais les pires bassesses pour s'en sortir, je suis aujourd'hui déterminé à prouver au monde que je ne suis plus ce pauvre vaurien. N'obéissant qu'à l'honneur et la justice, deux choses qui guideront mes décisions pour le restant de ma chienne de vie. Je suis également déterminé à mettre toutes les chances de mon côté afin de réussir à sauver les plus faibles de la folie de ce monde actuel.

Je pense également être quelqu'un de plutôt compréhensible avec les autres, faisant abstraction de toute forme de jugement. C'est l'avantage d'avoir commencé par vivre dans la mendicité et finir par devenir un bretteur exemplaire servant une cause bien plus grande que lui-même. Malgré ce changement je garde toujours une grande empathie envers ceux qui n'ont rien, me mettant peut-être plus facilement à leur place. Une qualité qui pourrait me mener à ma perte selon certains, mais qu'importe les dires de ceux qui ignorent tout de la véritable pauvreté. Je suis seul maître de mon destin !

Il y a pourtant une chose qui n'a pas changé chez moi, j'étais et je reste un garçon très calme. Silencieux, je n'aime pas prendre la parole inutilement et encore moins m'agiter sans la moindre raison. Le temps à su me rendre silencieux, ignorant encore tellement de choses sur l'homme et les pratiques de ce monde je me contente de les observer afin d'en capter l'essence même. Une preuve de sagesse pour certains et de l'arrogance pour d'autres... Pour ma part je ne serai vous dire qui de l'un ou de l'autre a véritablement raison à mon sujet et j'imagine que seul le temps pourra nous donner cette réponse futile...

Comme la plupart des bretteurs je voue moi aussi un véritable culte à cet art, que je respecte tout autant que mes adversaires. C'est en maniant ma lame que j'ai appris ce qu'était l'honneur, le respect et la reconnaissance. Un homme qui n'a pas d'honneur n'est pas digne de manier une lame, tout comme celui qui s'en sert pour le mal. Il ne faut jamais rien prendre pour acquis, car il ne faut jamais oublier que la lame la plus puissante du monde finirait par s'émousser entre les mains d'un mauvais bretteur. Une épée c'est comme une personne, elle se respecte. C'est ce que mon maître m'a enseigné durant ces dernières années...

Je n'en reste pas moins qu'un gamin aux yeux de mon maître tout comme pour le reste du monde. Comment pourrais-je me vanter d'avoir en ma possession toute la sagesse du monde du haut de mes dix-neuf ans ? Il me reste tellement de choses à apprendre, je ferai pour sûr d'autres erreurs dans ma vie et j'en paierai le prix comme le commun des mortels. Mais puis-je vraiment espérer atteindre le niveau supérieur sans cet apprentissage forcé de la vie ? Permettais moi d'en douter, voilà pourquoi je continuerai ma route avec humilité et accepterai les épreuves de la vie sans renier l'importance de cette dernière. Plutôt rejoindre le monde des morts que de renier la vie.

Qui suis-je ? D'où je viens ? Vous désirez connaître ma vie, mon passé et mes attentes pour l'avenir... Je suis navré pour vous, mais ma réponse risque grandement de vous décevoir. Je le crains...

Mon souvenir le plus lointain remonte à mon enfance, j'ignore tout de mes parents. Je n'étais que Kaizo l'orphelin, un parmi tant d'autres. Je n'étais en ce temps là qu'un gamin volant pour survivre et nourrir les autres gamins perdus. Que pouvions nous faire d'autre après tout ? Nous étions seuls, sans personne pour nous loger ou nous offrir à manger. Si nous voulions quelque chose il fallait que nous le prenions par nos propres moyens.

Il faut bien avouer que j'étais plutôt doué pour le vol à l'arraché, je n'étais pas très grand et plutôt rapide pour mon âge. J'étais capable d'arracher le sac d'une dame et m'enfoncer dans la foule avant même qu'elle n'est le temps de crier à l'aide. J'adorais ce jeu et les autres gamins m'admiraient pour cela, ils savaient que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour les aider à survivre. Partager nos gains étaient la seule façon pour nous de survivre dans cette grande ville poisseuse. Cette période de ma vie était certainement pas la plus riche, mais elle était de loin la plus drôle. Nous n'étions que des vauriens aux yeux des honnêtes gens, mais cela nous nous en fichions sévèrement.

C'est donc dans des conditions peu glorieuses que j'ai passé mon enfance, volant, trichant et mentant pour subvenir à mes besoins et ceux des plus jeunes que nous protégions au sein de notre petit groupe. Et tout se passait pour le mieux, un peu trop peut-être. La noblesse et les marchands se plaignaient de nos actes de plus en plus souvent, il faut dire que notre groupe gagné en nombre et il nous fallait de plus en plus de biens et de nourriture pour aider tout le monde. Afin de garder ce petit monde dans sa poche, la personne au pouvoir ordonnait notre arrestation tout en autorisant les civils nous attrapant de nous trancher la main en guise de punition. Tout cela nous l'ignorions tous avant que quelques uns ne se fassent attraper.

Les plus chanceux avaient été attrapés et enfermés en attendant de trouver une sentence appropriée aux crimes. Pour les moins chanceux d'entre nous ils finissaient avec la main tranchée ou pire encore, les marchands en colères allaient jusqu'à trancher les deux ou battre les captifs avant de les revendre comme esclaves aux navires marchands. Je me souviens de la colère que j'ai ressenti à cette époque, j'aurais voulu tuer tout le monde pour venger mes amis. Mais en vain... Je n'étais qu'un mioche sans la moindre valeur, ni le moindre talent par la même occasion.

Tout du moins c'est ce que je pensais être, je pensais me connaître, mais j'étais bien loin de la vérité. Cette révélation est venue à moi le jour où par malheur ma meilleure amie avait été capturée par un marchand. Un châtiment pire que l'imaginable allait lui être donnée et je ne pouvais me résigner à laisser cela arriver sans prendre le temps d'essayer l'impossible. Puisque j'allais peut-être devoir vivre sans elle, autant tenter ma chance et mourir avec elle. Abandonnant toutes mes affaires dans notre planque, je partais seul au secours de mon amie. Ma sœur de cœur d'une certaine façon...


Je me souviens de ce jour étrange il était sombre et à la fois lumineux, je n'ai jamais vraiment su dire s'il s'agissait d'un bon ou mauvais souvenir. Un peu des deux peut-être ou simplement la preuve que la lumière peut toujours surgir dans les ténèbres les plus sombre. Je me souviens parfaitement être arrivé sur les lieux, trop tard... Sa main était déjà coupée et le marchand était sur le point de la battre avec un grand bâton. Je me souviens également du sentiment qui m'a submergé en ce jour. J'étais en colère, très en colère et triste à la fois, mes larmes coulaient sans s'arrêter et pourtant ma main s'était empressée d'attraper l'arme la plus proche. Un couteau de cuisine assez long et aiguisé, avec ce dernier je m'étais rué sur le marchand, esquivant par instinct son coup de bâton avant de venir lui planter la lame profondément dans le coeur.

J'étais surpris par ma réaction et la facilité avec laquelle la lame était rentrée dans sa chair. Cela me faisait étrangement penser à la pénétration d'un couteau dans du beurre tiède, un acte facile presque dérisoire. Après cet instant la paix venait m'envahir, justice était faite et mon amie était maintenant hors de danger. C'était la seule chose qui comptait à mes yeux, lâchant la lame avant de me tourner vers elle pour lui ordonner de fuir avant de m'écrouler à côté de l'arme. Les gens spectateurs de la scène s'empressaient alors de se ruer sur moi, un d'eux me tenait la tête contre le sol alors que je sentais les pieds des autres personnes venir cogner contre mon corps. J'aurai dû mourir ce jour-là, en tout cas je l'ai cru fortement...

C'est alors que mon sauveur est apparu de nulle part, un homme d'un quarantaine d'année vêtu des couleurs de la Marine. D'un simple grognement il avait obligé les civils à s'écarter de moi, je gisais au sol perdu dans mes pensées, choqué et prêt à m'évanouir. Ce qui finissait par arriver juste après avoir aperçu l'ombre de cet inconnu flotter au dessus de moi. Je venais de rencontrer sans le savoir celui qui deviendrait mon repenti, le sauveur de mon âme et de ma pauvreté...

Ce sauveur ne m'a pas seulement sauvé d'une mort certaine ce jour-là, il a fait de moi le jeune homme que je suis devenu aujourd'hui. Ce mystérieux héros était en réalité un membre de la Marine qui en me voyant risquer ma vie pour celle d'une autre avait décidé de me prendre sous son aile. Prenant soin de moi jusqu'à ma guérison, ce dernier m'avait ainsi fait part de sa proposition tout en me laissant le choix de retourner dans la rue ou de le suivre. Un dilemme pour un gosse tel que moi, je ne connaissais rien d'autre que la rue et abandonner mes amis était une chose qui me déplaisait au plus haut point. Mais il était également vrai, qu'en retournant dans la rue je serai rechercher pour meurtre mettrait donc mes amis en danger. Disparaître était la décision la plus sage et rationnelle...

Voilà comment je me suis retrouvais sous la protection de cet inconnu et en route pour une destination inconnue...

Aujourd'hui...

Et voilà aujourd'hui je ne suis plus un vaurien et cette époque n'est plus qu'un mauvais souvenir disparaissant peu à peu de ma mémoire. Après mon départ de mon île natale, la vie avait été très différente. On me nourrissait tous les jours, matin, midi soir et bien qu'on m'obligeait à suivre des cours le matin, l'après-midi était réservé uniquement à mon entraînement. En effet, le Marine avait décelé un certain potentiel en moi et semblait donc décidé à faire de moi un bretteur. L'héritier de son art, n'ayant jamais eu de descendance, il voyait en moi l'opportunité de laisser une trace de son passage en ce monde avant de disparaître.

J'ai donc passé mon enfance à suivre une discipline dont j'ignorais tout durant plusieurs années et il faut avouer que cela avait été une bonne chose pour moi. Me permettant d'acquérir une discipline exemplaire et un art que je suis aujourd'hui fier de mettre au service des orphelins ainsi que de ceux qui par le passé me méprisaient sans la moindre distinction. Bien que l'entraînement avait été rude, je n'en regrettais rien. Portant ma lame de jour comme de nuit, je me sentais utile et doué en quelque chose. Je n'en remercierais jamais assez mon tuteur ainsi que la marine.

Protecteur d'une justice qui se moque des statuts sociaux, je suis désormais moi aussi un membre de la Marine. Portant les couleurs de cette dernière, je vogue sur les eaux des Blues avec un seul et unique objectif: venir en aide à ceux qui en ont besoin. Je donnerai ma vie pour cette noble cause qui accessoirement me permettra sans le moindre doute d'améliorer mes talents de bretteur et parfaire la technique de mon maître. Une nouvelle vie débute aujourd'hui pour le vaurien que j'étais, aujourd'hui je deviens Akai Akuma des forces de la Marine.