Nous retrouvons Ryuma sur sa barque en pleine mer. Tout allait pour le mieux pour lui, un soleil radieux, il avait de quoi se nourrir et s'abreuver pour encore quelques jours. Allongé de tout son long au milieu de ses sacs, il s'occupait l'esprit à lire des livres pour passer le temps. Il s'agissait d'ouvrages d'aventures que ses parents lui avaient donnés lorsqu'il avait prit la mer pour la première fois il y a des années maintenant. Dire qu'il aimait beaucoup relire ses longues pages encore et encore serait inutile, il n'y avait qu'à voir son œil qui pétillait à chaque nouvelle ligne qu'il commençait. La lecture, surtout celle d'ouvrages d'aventures, c'était son péché mignon.
Cependant, le plaisir fut interrompu d'un seul coup par une forte brise qui manqua de faire tomber son livre à l'eau s'il ne l'avait pas rattrapé. En levant l’œil il put se rendre compte que le ciel bleu avait viré au gris, sans compter les vagues qui devenaient de plus en plus grosses. Sa petite embarcation devenait un simple jouet pour les caprices de l'océan qui s'amusait à la balancer de gauche à droite. Ce qui ne manqua pas de faire vomir le dragon par dessus bord, qui restait un homme comme les autres devant la dure loi du mal de mer. Il n'oublia tout de même pas de bien s'agripper pour ne pas se retrouver dans l'eau où une mort certaine l'attendait. Puis ce fut la douche froide. Comme s'il n'était pas déjà assez dans la mouise avec toutes ses provisions qui venaient de rejoindre Poséidon, son regard abasourdi se posa sur une immense tornade qui arrivait droit sur lui. Bien sûr il pensa à se transformer et prendre ses ailes à son cou pour fuir le plus loin possible, mais ce serait inutile, elle le rattraperai en peu de temps. Déjà la fin, le balafré se voyait déjà au terminus de son périple qui aura été si court. Tant de chose qu'il aurait voulu vivre, d'endroits qu'il aurait aimé découvrir, de plats qu'il aurait désiré goûter. Mais tout ça ne sera que rêve dans l'autre monde, car ça y est, la voilà, cette gigantesque colonne sombre qui toisait le borgne de son immensité accablante. Sans plus tarder, elle emporta dans sa furie la barque et son propriétaire, les malmenant sans peine tel des morceaux de papiers. A force de virevolter à tout va et avec une violence sans pareil, Ryuma finit par perdre la notion de l'espace et du temps avant de s'évanouir.
*****
Lorsqu'il ouvrit enfin les yeux, il pensa être dans l'au-delà avec cette lumière vive qui éblouissait la pauvre rétine qu'il lui restait. Mais il se rendit compte que ce n'était que le soleil qui brillait de mille feux quand sa vue se réhabitua à la clarté après que ses paupières soient restées fermées aussi longtemps. Allonger sur le sable d'une vaste plage il comprit qu'il avait eu une chance inouïe et que la tornade l'avait jeté ici dans sa course folle et qu'à part des courbatures et un dos en miettes il se portait bien. En se relevant doucement il se rendit compte que sa barque n'était pas là malheureusement, ça c'était un problème, mais bon il se débrouillerait pour en construire une autre avec un arbre d'ici. Puis il vit qu'une immense forêt lui faisait face et qu'étrangement, une grande tour émergeait de la canopée. Il entreprit de se rendre là bas en se disant qu'il y trouverait peut être quelqu'un, car ça n'avait sûrement pas été construit par les animaux, quoi que, on peut s'attendre à tout dans ce monde. C'est alors qu'après s'être tapoté de partout pour retirer le sable de ses vêtements, il se mit en route en pénétrant dans cette forêt.
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"Merci capitaine. Je n'aurais pas cru que l'on puisse repérer l'île sous une telle pluie."
L'homme n'était guère l'un de ces stéréotypes de capitaines pirates barbus des sept mers, mais son ciré jaune et son visage mal rasé ne laissait pas penser le contraire. Il se tourna vers la jeune femme qui venait de le remercier, et lui passa sa longue-vue. Le navire avait navigué depuis plusieurs jours déjà, et cela se voyait sur les visages fatigués de l'équipage, sur lesquels clapotaient les gouttes d'eau qui corrodaient progressivement leur énergie et leur motivation. Ces messieurs
"Si seulement c'est la bonne," fit-il d'une voix traînante et râpeuse. "Si la tempête ne s'est pas encore levée, on n'en est pas loin, et il vaut mieux pour nous de larguer les amarres sur cette baie sablonneuse." Il se tourna sur Judith sur le ton de la confidence. "J'espère que cette faveur que tu me demandes en vaut vraiment le coup."
Judith roula des yeux. Je t'ai sauvé la vie, vieux croûton, fit-elle in petto. Prenant la longue vue de sa main, elle visualisa l'île dans ses moindres détails. Quelque chose de fin et surnaturellement long dépassait la broussaille du centre de l'île. La pluie torrentielle empêchait l'œil nul d'être certain de cela, mais la longue vue ne laissait aucun doute. Elle ferma le télescope de fortune et le rendit à son propriétaire, rentrant dans sa cabine le temps de la manœuvre d'amarrage. Il était inutile de se trimballer sous la pluie, et celle-ci commençait à peser sur elle.
Sa cabine, aménagée spécialement pour la seule passagère féminine du navire, disposait des aménités que Judith avait eu la force et la nécessité d'apporter. Un peigne, un gant de toilette, du parfum et quelques accessoires de douche; trop se répandre sur chacun de ses objets serait de perdre un temps fou, et sans doute outrepasser les limites de l'intimité; mais un objet nécessitait une attention toute particulière. Posé sur une petite table en bois plus qu'ancien, il s'agissait d'un journal. Récupéré par Kandros dans les bureaux d'un ancien agent franc-marinier il y a déjà plusieurs années, il ne contenait rien de spécial au premier abord; un simple récit de voyage vers une terre exotique comme il y en avait tant dans ce vaste monde. C'était plutôt la langue dans laquelle le journal était écrit.
Complètement chiffré et incompréhensible pour son premier propriétaire, le journal avait été rédigé en ponéglyphes. Sa connaissance aidant, elle avait réussi à décrypter son contenu. Elle s'alluma une cigarette, et contempla de nouveau le carnet de bord du révolutionnaire disparu, avec un intérêt tout particulier pour la carte qui décrivait l'entièreté de l'île. Mais point l'île qui s'affichait en face d'eux, non… Mais l'île qui était censée être au-dessus de celle-ci. Car le journal décrivait une île céleste. Au beau milieu des Blues. La traduction qualifiait l'emplacement de Nid de l'Aigle, ce qui ne laissait aucun doute quant à la surélévation de l'emplacement; et la tour était une belle indication.
En était-elle un point d'accès ? Située dans le coin le plus perdu des Blues, il y avait peu de chance qu'elle ait été un lieu fréquenté. Les pirates avaient tendance à se mouvoir en convergeant vers Grand Line, rares étaient ceux qui s'amusaient à explorer leurs propres Blues et à s'aventurer plus loin que les zones auparavant cartographiées. Judith écrasa sa cigarette. Le navire tanguait de moins en moins, il était sans doute proche de la côte désormais. Sortant de la cabine, le bois grinçant sous son pied et l'odeur iodée de la mer, mêlée à celle de la pluie, gouvernaient le pont conjointement avec le capitaine, qui opérait l'approche finale de l'île. Mais l'odeur de la pluie n'apparaissait qu'à son départ, et une Judith stupéfiée leva la tête. Les nuages se déplaçaient et se désagrégeaient trop vite. Bien trop vite pour une île céleste… Et pourtant la tour était bien là. "Cette baie nous protégera du pire. Nous larguerons l'amarre ici. Eh Judith ? "
L'apostrophe sortit Judith de ses pensées. "Oui ?"
Le capitaine se pencha pour ne pas se faire entendre du reste de son équipage. "Comme on s'était entendu, j'ai prévu pour trois jours de vivres supplémentaire. Au-delà, je reprends ma route pour North Blue. C'est bien compris ?" "Bien sûr, Capitaine Kevan," le rassura-t-elle.
Judith descendit alors, et se fit déposer en barque par deux flibustiers plus silencieux qu'un mausolée. Chose étrange, le sable était moins meuble qu'elle aurait cru qu'il fut; Si les nuages d'en haut dissimulaient une île céleste, la pluie régulière aurait tôt fait de transformer la plage en étendue boueuse, mais il semblait que ce n'était pas le cas. Haussant un sourcil, elle pénétra dans la forêt, s'assurant que les boucaniers étaient déjà repartis. La jungle insulaire étant assez dense, elle décida qu'après quelques minutes, elle pouvait se transformer en toute sécurité. Prenant une forme fumigène, elle se déplaça vers la tour. Pourquoi n'y avait-il plus d'île céleste ? Les implications d'une telle disparition étaient effrayantes. La tour allait sans doute apporter des informations complémentaires, songea-t-elle, avant de remarquer que quelque chose de massif se déplaçait à son instar dans la forêt. Un homme à la carrure immense, avoisinant la double toise autour duquel un kimono de moine défroqué et errant s'entourait, remarqua-t-elle sous sa forme fumigène. Qu'est-ce qu'il faisait en cet endroit singulier ? Il ne semblait pas être membre de l'équipage de Kevan.
Furtivement, Judith se rematérialisa derrière lui, prête à faire sortir sa lame de poignet au moindre incident. "Euh, excusez-moi ? Vous êtes perdu ?" fit-elle pour convoquer son attention.
Capitaine de la Meute Ardente
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Cela faisait maintenant une dizaine de minutes qu'il marchait. En dehors du fait qu'il souhaitait se rendre à la tour, il se plaisait à découvrir les merveilles qu'abritait cette île. Que ce soit la faune ou la flore, cet endroit regorgeait de choses étonnantes. À un moment donné, lorsqu'il était entrain de humer le parfum enivrant d'une fleure, un petit singe surprenant fit son apparition. Il s'agissait d'un primate à la fourrure violette et dont l'extrémité de la queue ressemblait à une main doré. Le borgne surpris à la fois par son arrivé et son apparence, voulu s'approcher pour le caresser. Mais c'était sans compter sur l’espièglerie de l'animal. A peine avait-il commencé à lui tendre une main, que le malicieux sauta sur sa tête et lui vola son cache œil, avant de rejoindre les branches de son arbre. Ryuma fut surpris car il ne s'y attendait vraiment pas. Quoi qu'il en soit fallait qu'il récupère sans bandeau, car il n'aimait pas vraiment que l'on puisse voir son œil droit. Même s'il n'y avait qu'un singe avec lui, c'était psychologique, trop de mauvais souvenir lui revenait. Le fait que sa cicatrice soit visible lui faisait se remémorer les conditions qui avaient menées à sa cécité. Tous ces combats de gladiateur qu'il avait dut mener pour survivre, sous la pression d'une menace constante qu'était la mort, stagnant au dessus de sa tête tel une épée de Damoclès. Il commençait donc à être légèrement frustré à cause de ça, sa voix devenant de plus en plus rigide à chaque fois qu'il se répétait pour dire au petit voleur de lui rendre ce qui lui appartenait.
Le malin était amusé par cette situation, il dansait avec euphorie sur sa branche en brandissant son trophée. Trop agacé, le pirate s'approcha de l'arbre, forçant un bon coup il le déracina sans mal. Prit par surprise à son tour, la canaille manqua de tomber lorsque le balafré fit bascula le grand végétal. Doté d'une agilité propre à son code génétique, il se rattrapa de puis au tronc, mais Ryuma l'attrapa à ce moment là en le saisissant par la peau du cou. Il usa de sa main droite pour lui retirer son bandeau en se le remettant. Légèrement contrarié, il le secoua un peu pour lui faire comprendre qu'il n'avait été aimable. Cette petite bête n'était pas franchement agréable, puisqu'elle lui mit une gifle, comme ça, sans prévenir. Le borgne fut choqué sur le coup, il hésita, est-ce qu'il lui rendait ou pas ? S'il lui rendait, il risquait de lui briser la nuque et le tuer sur le cou. Et puis mince, il l'avait bien cherché se dit-il, lui mettant à son tour une petite gifle. Il en reçu une deuxième en retour, qu'il rendit et ainsi de suite pendant environ 30 secondes jusqu'à ce qu'il s'agace de trop et ne l'envoi valser vers d'autres cieux tel une poupée. Clairement à ce moment là, c'était son alter-ego qui avait prit le dessus avec la frustration. Après tout cette facette de lui était fier et arrogante, ce n'était pas un singe de pacotille qui allait lui manquer de respect. Lorsque le primate s'envola dans les aires en disparaissant progressivement, on pu l'entendre crier une sorte de « Capu capu miiiiiiiiiiiiiiiiiiiin ! », puis plus rien.
Son cache œil récupéré et Ryuma ayant reprit le contrôle de son corps, il se remit en route car il était quand même en quête de réponse sur l'endroit où il se trouvait. Marchant à nouveau au milieu de cette jungle, son instinct animal l'avertit de quelque chose d'étrange. Il s'agissait donc de quelque chose autour de lui, cherchant du regard ce que cela pouvait bien être. Puis sortit de nul part, une voix féminine se manifesta dans son dos. Il sursauta en laissant sortir de sa bouche un léger cri efféminé, à cause de l'effet de surprise, ce qui ne collait d'ailleurs pas du tout avec la carrure du bonhomme. Se retournant enfin, il tomba sur une femme, celle qui venait de lui demander s'il était perdu lorsqu'elle avait parler. Il se dit qu'il avait de la chance, il allait enfin pouvoir savoir où il se trouvait. Si elle lui posait une tel question, c'est qu'elle avait des renseignements sur les lieux normalement.
- En effet, je me suis échoué sur cette île à cause d'une tempête, mais je ne sais pas du tout où je me trouve. Vous pensez pouvoir m'aider ?