Heureuse malédiction ! - Ft Bartolomew J. Brams

Près de six mois étaient passés depuis que le jeune Bartolomew avait rejoint la Marine. La partie la plus dure au départ avait été l’instant où sa longue chevelure blonde avait été coupée pour ne pas le gêner. L’adaptation pour un jeune fumeur comme lui avait été assez compliquée, mais à force de persévérance et d’efforts, il avait su forger son endurance. Peu de temps avant aujourd’hui, il avait eu sa première promotion et portait désormais le rang de jeune Officier après l’accomplissement de sa première importante mission, qui lui avait value en plus de sa promotion une période de repos d’une semaine. Il avait alors décidé d’en profiter pour rentrer chez lui, à Briss. L’on approchait la fin de sa permission, et Bartolomew était incapable de quitter son nouveau-né des yeux. Par un malheureux hasard, il était arrivé le lendemain de l’accouchement, et la mère de l’enfant épuisée, lui se sentait bien obligé, et à raison, de s’occuper comme il le pouvait de son jeune fils, Harbard.

- Pourquoi tu ne sortirais pas un peu, hein ? s’annonça le père de Bart, un verre de whisky à la main, adossé à la rainure de la porte de la chambre. Tu n’as pas quitté la pièce depuis que tu es arrivé, tu devrais te dégourdir les jambes… Tu m’écoutes, Bart ? Oi, Bart ! le réveilla-t-il d’un gentil revers de la main sur sa joue.

- Aïïïe ! pesta le jeune marine en posant sa main sur sa chaude joue, dans l’incompréhension. Qu’est-ce qu’il y a, je me suis endormi ? Ha ! Harbard va bien ?! se leva-t-il en trombe pour s’en assurer lui-même, observant alors son jeune enfant, paisiblement endormi.

- Vous dormiez tous les deux, répliqua le père récemment devenu grand-père. Va te dégourdir un peu dehors, ça te fera pas de mal. Je m’occupe du petit, tiens, s’imposa-t-il en lui donnant son whisky.

- D’accord, lui répondit Bart en s’approchant de la sortie, merci, pap’s, conclut-il en laissant la porte ouverte derrière lui.

Attrapant son haori et son bob en descendant les marches de l’escalier le menant au rez-de-chaussée de la maison, il les enfila avant de sortir. Glissant une cigarette à son bec, il marqua un temps de pause dans sa marche pour en allumer le bout, avant de reprendre d’un pas enjoué. Connaissant exactement le chemin menant à sa destination, il ne tarda pas d’arriver à ce qu’il appellerait le « cœur » de cette île ; la petite place où sa mère cuisinait pour toute l’armada des Bulldogs Pirates, et où lui avait l’habitude de cuisiner également.

- Regardez qui est là, hahaha ! hurla soudainement un pirate qui l’eut remarqué. Goldenhair en personne, bwahaha ! Comment va notre jeune papa, hein ?

- Très bien, salut tout l’monde ! répliqua immédiatement Bartolomew. Ma mère est là ?

- Et où tu veux qu’elle soit d’autre, hein ? s’annonça Guyderoy Senior d’un ton blafard. Gahahaha ! Bien sûr qu’elle est là, nous ont seraient pas là sinon !

- Guyderoy ! Comment ça va ?

- Impeccable gamin, impeccable.

Après une accolade, Bartolomew vit sa mère apparaître dans la cuisine en extérieure. Il semblait qu’elle était en train de sortir des ustensiles d’un placard qui avait nécessité d’elle qu’elle se baisse, raison pour laquelle il ne l’avait pas vue.

- Maman ! Comment ça va ? lui demanda-t-il en la prenant dans ses bras.

- Tu as enfin quitté la maison, hein ? lui répliqua-t-elle en lui enfonçant son bob au maximum. J’vous avais dit qu’il viendrait les gars ! Mais avoir un gosse ça change un homme, je suis bien placé pour le savoir, haha ! conclut-elle en piquant la cigarette de son fils. Je t’ai déjà dit d’arrêter cette bêtise, pas vrai ?

Ignorant ses propos avec humour, Bartolomew tenta de reprendre sa cigarette, en vain. Ce fut ce moment que son meilleur ami, Salazar Guyderoy, eut choisi pour apparaître à son tour. Il n’avait pas beaucoup changé en l’espace de six mois, contrairement à Bart. Il était toujours gros, fort et… un peu bête.

- Hey Goldenhair… Alors y’a pas de retour en arrière ? Tu reviendras pas sur ta décision ? Tu comptes vraiment rester chez la Marine ?

- Hey ! Ouais, faut croire Sal’. Mais voit le dans le bon sens, enfin un type bien dans la Marine qui comprend les pirates et ne les déteste pas, c’est une belle avancée, non ?

- Ouais... C'est ça, ouais.