GROUPE 2 - La mission ou la vie ?

Vous savez, plus j’y pense, plus je déteste les manteaux d’hiver. Soit ils sont trop froids et ne servent à rien, soit ils sont trop chauds et ne servent à rien. Bien sûr, celui que j’avais sur le dos était de la deuxième catégorie… Et c’est pour cette raison que je le garde ouvert en permanence ! Si ce n’était que de moi, je serais présentement en t-shirt dans cette température ! Mais bon, il faut savoir garder l’apparence de la Marine. Ceci dit, j’appréciais bien mes nouveaux gants bleus pour éviter que mes doigts ne gèlent. Et la tuque assortie qui couvre mes oreilles des commentaires me traitant d’hypocrite concernant ma résistance au froid. Très à la mode.

J’ai été transféré à North Blue il y a quelques semaines. Rien qui n’annonçait la présence de la menace qui plane aujourd’hui sur Iféfroi. Capturer de dangereux criminels, les transférés dans un endroit plus sûr par la suite… La routine en somme. Personnellement, cette période de transition me semblait être le calme avant la tempête. Un sentiment que je n’avais que trop souvent vécu et que je ne pouvais pas me résoudre à ignorer. Je n’avais aucune idée de ce qu’il se passerait, mais je n’étais pas resté inactif. J’ai envoyé quelques messages à certains collègues de rejoindre North Blue dans les plus brefs délais. Je ne devais pas être le seul à avoir le même sentiment. Après tout, peut-être que mon affectation avait été faite pour ce même sentiment de menace ?

Toujours est-il que nous avions maintenant une situation catastrophique sur les bras. Moi qui suis normalement souriant, aucun signe de jovialité ne pouvait se lire sur mon visage. Une attaque de pirate sur une île était une chose. Une attaque d’un groupe pouvait mettre à feu et à sang une île, sans que la garnison de marine puisse réagir, en était une autre. Surtout que je ne savais pas ce qu’était le but de ce groupe ! Semer le chaos ? Prendre l’île en otage en échange d’une rançon provenant du Gouvernement Mondial ?  Je n’en avais pas la moindre idée. Enfin, jusqu’à ce que l’on ait un gentil message provenant du chef du Ciper Pol 1… J’en parlerais plus tard de tout ça, mais tout ça pour dire que la situation était très mauvaise pour nous.

Alors que le fort était attaqué, de nombreux appels à l’aide ont été lancés. J’étais présent dans les parages et je me suis donc dirigé là où les supérieurs me guidaient. Les renforts immédiats étaient composés des Marines à proximité. Une sorte de bric-à-brac mélanger afin d’offrir une certaine cohésion. J’étais quand même heureux de voir un visage que je connaissais parmi le lot. Malgré la présence de mon bon ami Clayton, je ne pouvais pas dire que j’étais autant enthousiasmé par la situation… Il devait probablement penser la même chose que moi à ce sujet.

Nos objectifs étaient clairs : récupérer les documents, sauver les civils, éteindre le feu de la révolte et finalement libérer l’île. Les documents étaient clairement la priorité du CP1 et faillir à cette tâche entrainerait des conséquences désastreuses. Cependant, avec l’état de l’île, il était impératif de ne pas négliger la menace présente. Je me proposais pour nettoyer les rues près de la base Marine. S’il y avait d’autres ennemis dans les rues, j’avais confiance en moi et mes hommes pour les mettre hors d’état de nuire ou offrir assez de temps à mes compères pour libérer les hommes capturés et retrouver les documents. Une fois que les documents seraient entre nos mains, je pourrais les stocker à l’intérieur de mon château. Personne ne pouvait entrer sans ma permission, alors il s’agissait de l’endroit le plus sécuritaire pour conserver les dossiers.

Ensuite, je ne suis pas fou. Je sais très bien qu’un plan ne survit jamais avec le premier contact avec l’ennemi. Mais au moins mes compères savent et ont conscience des possibilités que je leur offre. J’irais bien chercher les documents moi-même, mais ce n’était pas une bonne idée d’approcher mes armes lourdes de ceux-ci. Après tout, nous devions les récupérer et non pas les détruire ! Une fois à bon port, je posais pied-à-terre. Nous n’avions pas de temps à perdre et je me dirigeais déjà vers notre objectif. Aucun besoin de former les rangs : mes hommes étaient déjà en place en mon for intérieur. Rapidement, nous croisions quelques rescapés qui nous imploraient, et je cite grossièrement, de ''faire quelque chose'' et de ''sauver notre île''. Je leur glissais quelques mots réconfortants, leur disant que nous étions ici pour nous occuper de la menace qui planait. Ce qui n’était pas faux en ce qui me concernait. Pendant que je conversais, je sentis quelqu’un placer sa main dans ma poche. Je tournais la tête, mais je ne vis qu’une ombre élusive passant derrière moi. Je tâtais mes poches par réflexe, attrister que quelqu’un pense à jouer le pickpocket. J’étais étonné de sentir le froissement d’un morceau de papier. Encore plus lorsque je sortis une lettre de ma poche.

Disparaissant dans ma propre main, maintenant incorporé à l’intérieur du château, mon double l’ouvrit avant de lire son contenu. Je ne pouvais m’empêcher une expression de surprise. Ça, c’est bien la meilleure ! Bien sûr que protéger les civils était important ! Mais de là à nous faire la morale pour un acte qu’ils ont commis… Mais ce qui me surprenait le plus, c’est que la lettre sous-entendait que nous allions faire autre chose que sauver les civils… Comme cherché des documents par exemple… Je me retournais vers les autres officiers, conscient que je partais le premier comme fer de lance pour dégager le terrain, en leur disant tout simplement que notre contre-attaque était probablement déjà anticipée.

''Faites très attention, peu importe votre direction. Je crois que l’on nous attend de pied ferme et que l’on est observé…''

Je ne restais pas longtemps avec le reste de cette équipe. Partir seul peut sembler étrange, mais ce n’est pas comme si j’étais toujours réellement seul. Et c’est une excellente chose puisque mes adversaires penseront que je suis un imbécile croyant pouvoir faire face à une armée à lui seul. J’ai bien hâte de leur annoncer que je suis plus nombreux qu’eux. J’avançais d’un pas sûr, révisant mes ordres à chacun de mes soldats. Que les canons et les armes soient chargés. N’oubliez pas vos manteaux : si vous sortez, vous resterez peut-être au froid longtemps. Que les systèmes auxiliaires soient prêts en cas de besoin. Personne ne tir sauf si j’en donne l’autorisation ou si une arme est pointée dans ma direction. Viser les points non vitaux si possibles.

Oh. Et merci à celui ou celle qui m’a préparé une tisane. Ça me tiendra au chaud pour la route !

Je continuais mon chemin, prenant une gorgée à chaque quelques pas, en m’aventurant plus profondément vers la ville. Telle une flamme qui attire les moustiques, j’espérais trouver quelques individus assez téméraires pour venir m’attaquer. En temps normal, voyager seul était une erreur. Mais je n’étais jamais vraiment seul, n’est-ce pas ? Cependant, à ma plus grande tristesse, notre propre base commençait à tirer sur les forces de la Marine. Enfin, à l’endroit du débarquement. J’ai évité d’être dans cette situation en quittant le groupe rapidement. J’espérais qu’il n’y aurait pas trop de blessés ou de morts parmi nos rangs…

Une partie de moi se demandait s’il ne serait pas mieux d’attaquer la base… Honnêtement, les canons installés sur les remparts étaient dévastateurs et il serait très difficile de les empêcher d’utiliser nos armes contre nous. Il faudrait s’occuper d’eux avant qu’ils ne causent de plus amples dégâts. Je plaçais ceci sur ma liste des objectifs à accomplir. La seule chose me réconfortante était que mon pressentiment s’était avéré juste : on était plongé jusqu’au cou dans les ennuis. Mais rapidement, les premiers rapports provenant de mes hommes se firent entendre. Une ombre bougeait près de ma position. Puis une autre. Au total, une dizaine d’hommes m’entourait. Ils ne prirent que très peu de temps pour se dévoiler ensuite. Comme quoi, mon manteau les avait bien attirés. Bien. Excellent. Ça me sauverait beaucoup de temps ! Je ne fis guère attention à leurs insultes. Oh non, des gens qui m’insultent sur mon poids ! Que vais-je faire ? Ce n’est pas comme si j’avais littéralement vécu une partie de ma vie avec de tels commentaires ! Je pris une dernière gorgée de ma tisane, bien que ma tasse contient encore le trois quarts de son contenu, avant de leur demander s’ils avaient réfléchi avant d’agir.

''Vous ne vous posez même pas la question pourquoi un seul homme part dans votre direction sans renforts ? Soit vous êtes confiants, soit vous êtes vraiment stupides…''

J’étais bel et bien une flamme attirant les insectes dans la nuit. Cependant, j’étais plutôt une de ses lampes électriques qui pouvait zapper les inconscients essayant de me toucher. Sans bouger et préférant m’insulter, ils avaient laissé beaucoup de temps à mes hommes pour viser. Alors que les premiers cris de guerre étaient poussés par les varias, les tirs de fusils se firent retentir. Visant les jambes, les bras et tout autre endroit non mortel, j’avais confiance que mes hommes les arrêteraient ! Pendant ce temps, je lançais le contenu de ma tasse (ainsi que la tasse) sur l’homme en face de moi, l’aspergeant d’un liquide plutôt chaud. Pas aussi brulant que je le désirais, mais le froid ambiant avait ses effets malheureusement.

Ensuite, concentré dans deux tuyaux dans chacune de mes mains, je déversais une grande quantité d’eau à haute pression sur mes ennemis. Tournant sur moi-même, m’assurant d’asperger le plus grand nombre d’adversaires tout en tentant de leur faire perdre l’équilibre. Ce n’est qu’après ce petit qu’une dizaine de mes hommes sortirent de mon château. Si les varias n’étaient pas encore hors d’état de nuire, nous étions onze contre dix avec support. Si l’un d’eux cherchait à m’attaquer directement, je lui redonnerais un peu d’eau pour m’assurer qu’il retrouve ses bonnes manières. Si tout se passait bien, nous pourrons les désarmer et les introduire ensuite dans ma propre prison. Comme ça, je serais sûr et certain qu’ils ne reviendront pas nous attaquer plus tard.

Le plan était un succès et le petit groupe était mis hors d’état de nuire. Les menottes étaient rapidement passées  aux poignets des insurgés et ils étaient rapidement  transportés à l’intérieur de la forteresse pénitentiaire sous mon contrôle. Le tout se fit très rapidement une fois que le combat avait cessé. Une fois à l’intérieur, je pris certaines mesures pour empêcher les nouveaux arrivants de reprendre goût au combat. Créant des palettes sur rail, l’individu était placé sur celle-ci. Couchés sur le dos, des bandes se plaçant au niveau des épaules et des mollets venaient enlever de possibles mouvements. Maintenant sécurisés, les blessés pouvaient obtenir les premiers soins. Après tout, c’est pour cette raison que nous avions une équipe médicale et la marquise présente dans cette opération. À la suite des traitements, chaque membre des varias sera mis à l’intérieur d’une cellule individuelle. Je n’avais aucune crainte pour l’instant. Après tout, je pouvais me vanter d’être une prison très difficile à briser.

*Madame Oxybeli, l’un de ses individus porte certaines brûlures au visage. J’aimerais que celui-ci soit interroger pour savoir la raison qui à pousser l’attaque sur Iféfroi et concernant les documents qu’ils viennent chercher. Ne le ménager pas. Pour les autres, rester sur vos gardes : nous passons à la vitesse supérieur !*

C’était une routine très habituelle pour mon équipage. Capturer, interroger et maintenir les captifs, c’était littéralement dans nos cordes ! Bien que je sois très satisfait du résultat, je ne pouvais m’empêcher de soupirer pour deux raisons. Et celui qui me dit que c’est pour lamenter la perte de ma tasse, je le jette au cachot pour un bon dix minutes ! La base marine était toujours sous le contrôle de nos ennemis et leurs tirs étaient une chose qui posait énormément problème.  La deuxième était que je n’avais pas d’autre choix que de faire face à cette forteresse si je désirais arrêter ce carnage. Je pouvais bien tenter de me planter devant le bâtiment et tenter de faire un combat de coq pour savoir qui possède le plus gros canon. Le problème, c’est qu’un bâtiment ne ressent pas la douleur et je n’avais pas envie de me blesser inutilement. Par contre, si je venais à détruire les canons avec des armes de gros calibre… Ce ne serait pas nécessairement une mauvaise idée.  Je passais alors un message mental à mon équipe.

*… Sortez-moi les plans de la base… Ou toute information que vous avez en fait. Pendant que nos alliés s’occupent d’infiltrer la base et s’occuper des civils, nous devons agir comme distraction. Le plan reste le même, mais avec l’objectif supplémentaire de rendre nos ennemis incapable d’utiliser nos armes contre nos citoyens. Préparer les canons et que nos meilleurs hommes se prépare à faire des tirs de précisions. *

Le chemin semblait être dégagé, ce qui me simplifiait grandement la vie. Pas de petits inconvénients pour la suite du plan. Sinon, je devais me préparer à faire l’assaut d’une base entière. C’était le moment de faire quelques échauffements. Ce ne serait pas un combat facile, mais je possédais quelques avantages également. Certes, un boulet de canon pourrait être très dangereux pour ma santé. Cependant, ma taille me rendait beaucoup plus difficile à trouver si je ne crie pas ma position. Je pouvais facilement passer d’un point stratégique à un autre pour éviter d’être repérer. Les canons n’étaient pas cachés après tout, alors je n’avais qu’à bien jouer mes cartes.

Je me plaçais donc pour tirer et ensuite décamper sans être repérer par les varias de la base. En utilisant les rues et ruelles, j’éviterais l’attention de mes ennemis pour continuer à tirer. Je doute qu’ils puissent s’attendre à la présence de canons qu’ils ne pouvaient pas voir. Avec la distance que nous avions, ce n’étais pas très différent d’une bataille navale. Aller Edward, tu peux le faire. Il suffit de ne pas te faire attraper et tout ira bien. Sinon… Tout ira un peu moins bien ! Et puis, même sans être le plus rapide, je me déplaçais beaucoup plus rapidement qu'une forteresse ! Avec mes trois canons, je pouvais atteindre trois cibles par tentative si les coups portaient fruits. Espérons que je sois assez rapide pour restreindre les dégâts qui étaient déjà causés.  

Je… Déteste… Courir ..! Et... C’est… Encore... Pire… Dans… La… Neige ..! Mais au moins, ma stratégie semblait porter ses fruits ! Mon équipage me confirmait déjà que quelques cannons ont été détruits ainsi que plusieurs blessés du côté adverse. Et pour le moment, ils étaient incapables de flairer ma piste. Si ce n’était pas des dommages faits sur la base elle-même et de notre mission offerte par le Ciper Pol, je persisterais dans mes efforts pour vaincre la forteresse. Je devais agir pour le bien de la mission et pour sauver la population de ce traquenard. Si je dois affronter une forteresse seul, qu’il en soit ainsi ! Sinon, je devais trouver une nouvelle solution…

Alors que je cherchais une solution, mes oreilles me prévinrent d’un danger. J’entendis un drôle de bruit. C’était comme si quelque chose venait de tomber du ciel, puis venait de se propulser vers les airs. Quelque chose volait un peu au-dessus de ma tête. Pendant une seconde, je suis resté figer. Mon manteau de marine était probablement un excellent camouflage. Bleu sur blanc, personne ne me verrais dans la neige ! Ceci dit, j’étais tiré de ma légère surprise grâce aux paroles de l’un de mes hommes.

*Capitaine Warden, on a repérer le capitaine Teppei ! Il doit être sur les ramparts à présent ! Il semble être seul pour se diriger dans la gueule des ennemis ! Devons-nous lui porter assistance ?*

Je souriais enfin pour la première fois depuis quelques temps. Ah, enfin une bonne nouvelle. Enfin, après celle qui était la destruction de canons et de troupes ennemis. Je suppose que j’étais parfois un peu impatient puisque je désir entendre des bonnes nouvelles en permanences. Mon seul regret était mon incapacité à communiquer avec lui. Ah, si seulement nous pouvions tous planifier une bataille en parfaite cohésion… J’ignorais encore où se trouvait Clayton et quel était l’état de la mission. J’espérais qu’il ne lui soit rien arrivé de mal… Mais bon, ça ne servait à rien de s’affoler pour le moment. Sur le chemin d’Iféfroi, j’avais entendu de nombreuses rumeurs sur mes compagnons d’armes. J’avais déjà rencontré Clayton et je savais qu’il était quelqu’un sur qui je pouvais avoir confiance. Débrouillard, il trouverait facilement un moyen de se tirer d’un mauvais pas si besoin. Teppei semblait quelqu’un de très solide, possédant un titre difficilement obtenu. Se proclamer comme héros était une chose. Être considérer comme un héros par ses hommes en était une autre. Dans un monde où nous devions accepter l’inacceptable, dans lequel l’impossible devient possible et dans lequel le surréel devient réel, les prouesses de cet homme me surprenaient néanmoins.

*Nous sommes trop loin pour aider et nous allons bientôt avoir de la compagnie. Et puis, il s’agit de Teppei… Il ne possède pas le surnom d’homme d’acier pour rien ! Avec lui dans le bâtiment, les Varias vont avoir d’énormes problèmes. Assurons-nous que les canons restent braqués dans ma direction et que la colère des ennemis les aveugles assez longtemps.  *

Selon mes connaissances, Clayton devait déjà avoir rejoint la base et était probablement à l’intérieur. Teppei venait de le rejoindre, doublant ainsi le nombre d’infiltrés. Bon, sur papier, ce n’est pas un chiffre impressionnant. Sauf lorsque le rapport dira que les forces ennemis ont été submergé par leur nombre de deux et qu’ils n’ont rien pu faire. Un peu comme moi qui tentais d’encercler les varias tout seul. Vraiment, je veux lire le rapport qui va être fait sur cette mission ainsi que sur nos actions. Mais pour le moment, j’avais besoin de rester concentrer. Il y avait bien un groupe qui sortait pour me recevoir, mais ils ne savaient pas encore où j’étais. Ceci dit, dès que je vais tirer une nouvelle salve, je vais être repérer. Je pourrais facilement laisser quelques hommes derrière pour bloquer cette avancé, mais je risquais leurs vies. Et ça, je ne le permettrais pas sans une excellente raison. Mais j’avais un plan.

J’ai toujours un plan… Pas toujours un bon plan, mais un plan néanmoins !

*J’ai une idée ! Mais je pense qu’elle ne va pas me plaire. Nous allons tendre une embuscade pour ceux qui nous suivent…*

Le plan était simple, mais possédait plusieurs étapes. Installé au prochain endroit pour attaquer les canons, je n’ai pas perdu de temps. Premièrement, je demandais à mes hommes de créer des mannequins portant des vêtements de marines. Que ce soit des tas de neige avec des tuques, des porte-manteaux avec des vêtements blancs et bleus ou simplement des débris. L’important, c’était d’attirer l’attention. Je grimperais ensuite au premier étage d’un bâtiment près, attendant patiemment les varias. Lors que ce nouveau groupe arriverait et qu’ils seront distraits par cette fausse troupe, je plongerais dessus avec mes hommes. De façon un peu similaire à celle faite plus tôt. C’est ensuite que le plan devenait plus fourbe. Une fois capturer, moi et un nombre identique d’homme les remplacerons, clamant avoir tué les marines qui ont détruits les canons de la base. On utiliserait leurs fringues pour ajouter à l’illusion. Ça ne marcherait probablement que pour quelques temps… Assez pour m’approcher des remparts. Une fois sur place, j’avais un autre plan.

Voyons voir si le premier fonctionne avant de parler du second. Il ne faut pas gâcher la surprise après tout !

Ma stratégie portait déjà ses fruits, poussant l’adversaire à mobiliser un grand nombre de troupe vers ma position. Laissant mon ancienne position avec la distraction derrière moi, je savais que la prochaine offensive serait une attaque portée simultanément par l’artillerie et les troupes terrestres. Je ne pensais pas que l’un des hommes des varias serait assez intelligent pour coordonner un tel plan. Surtout si on utilise des canons près de ses troupes. J’imaginais facilement les dégâts collatéraux. Il était donc grand temps de filler en douce. Vous vous demandez peut-être comment je sais cette information. C’est en fait très simple : le message a été envoyé à toutes les unités postées sur Iféfroi. Et l’une d’entre elle était à l’intérieur de ma prison.

*"  À toutes les unités positionnées dans la ville, la base est attaquée, revenez, on va les prendre en tenaille, ils sont à 200 mètres de la base, sur la droite, juste à côté du plus petit bâtiment. J'attends votre feu vert pour attaquer. "*

L’escargophone de nos prisonniers était installé précieusement dans le centre de commande, qui était bien sûr au niveau de ma tête. Il va sans dire que nous avions confisqué tout ce qui pouvait être utile ou tout ce qui était une arme. Je n’osais pas utiliser l’escargohpone pour répondre à l’appel pour le moment, mais je m’assurerais d’écouter tout ce qui va s’y dire. S’ils recherchent un groupe, alors il n’y aura aucun groupe à chercher. Mes hommes revenaient au sein de mon château et je redevenais le seul homme à l’extérieur. Je profitais de ce moment pour changer de vêtement. Adieu manteau de la marine, bonjour manteau des varias. En prenant quelques morceaux de vêtements des prisonniers, il serait difficile de découvrir que j’étais un Marine sans être à côté de moi. Et encore, je pense que j’ai mes chances si chaque varias ne connaissent pas le visage de tous ses hommes sur l’île.

Déguiser et possédant un appareil me communiquant leurs moindres décisions, je me sentais plutôt bien actuellement. Prenant un fusil pris à l’un de mes captifs, je repartais en direction de la base marine. Si je croisais une escouade, je pourrais simplement leur dire que mon unité s’est faite capturé par un groupe de Marine qui lançait des boulets de canon en utilisant une machine étrange. Question de les faire paniquer un peu. Sinon, ma cible demeurait la base prise par les Marines. Le plan n’avait pas changé. Une fois à proximité des murs, il serait trop tard pour m’empêcher d’entrer à l’intérieur de la base. Les canons ne seront plus qu’un problème du passé. J’en profitais pour utiliser l’escargophone me reliant à ce qui restait des Marines à notre lieu de déploiement initial. Mon message était très peu informatif, mais il s’agissait d’un message cherchant à les rassurer. En bref, un message qui dit "le plan est en marche, tenez bon".

*Ici le capitaine Warden. Je serais bref. Plusieurs hommes sont à ma poursuite au sein de la ville. Pendant ce temps, les canons sont pointés dans ma direction tout en obtenant de lourdes pertes. Pour l’instant, continuer de protéger les civils et rester à couvert pour éviter une nouvelle salve de boulet. Si tout se passe bien, je vous enverrais un nouveau message dans quelques minutes pour vous confirmer la nouvelle situation. Soyez forts, le plan est en marche !  *

Avec Teppei et Clayton à l’intérieur de la base et moi qui prendrait le contrôle des canons d’ici peu, nous serons bientôt dans la position forte pour contrer l’invasion d’Iféfroi. Une fois près des murs, je prendrais la voie des airs pour tirer sur les canons ennemis. C’était très risqué et je serais une cible de premier choix. Mais c’était un risque calculé. Je pouvais me protéger des fusils ennemis, l’important était de se débarrasser des canons avant que l’un d’eux ne me  vise.

Me faufilant à droite et à gauche au sein de la ville, mon plan semblait fonctionner. Que ce soit un mélange de chance, de stratégie ou de talent, j’étais bien heureux de voir les remparts de la base. Une fois près des remparts, j’utilisais la technique qui allait nous offrir la victoire. Alors que j’ouvrais l’une des portes de mon château, de multiples ballons rouges en sortirent. J’étais rapidement propulsé dans les airs, planant au-dessus des soldats ennemis. La surprise fut totale. Une salve de tir et les ennemis étaient tous par terre, incapable de continuer de combattre. L’absence de réflexe m’avait évité de prendre quelques balles, ce qui était toujours agréable. Rapidement, les varias étaient apportés dans leurs nouvelles cellules à l’intérieur de mon château alors que la base devenait maintenant la nôtre. Ils étaient très peu nombreux puisqu’un grand nombre de soldat cherchait une armée invisible cachée dans la ville. Mais avec la puissance des canons de notre côté et la Marine qui viendrait rapidement faire le ménage, ses hommes n’étaient plus un grand danger pour personne. J’entendais par les communications que Teppei s’était majoritairement occupé de la protection des civils ainsi que de la défense de nos troupes. Je me permis de souffler un peu, content que nos actions aient fait la différence. La mission n’était pas terminée, mais la chance semblait enfin nous sourire.

Alors que je me promenais sur les remparts, enfermant les nouveaux prisonniers pendant que je donnais des ordres pour commencer la contre-attaque sur l’intérieur même de la base, le son d’une fenêtre fracasser se fit entendre. De celle-ci s’échappait un homme, probablement un haut gradé de nos ennemis puisqu’il semblait beaucoup mieux habiller que les autres. De plus, fait surprenante, était sa capacité à sauter dans les airs sans même toucher le sol. On s’enfuit dès que l’on a plus l’avantage ? Parfaitement compréhensible, mais il ne devait pas savoir que j’étais sur les remparts. Avec le fusil emprunter aux varias, je m’apprêtais à le viser. Je n’étais peut-être pas le meilleur tireur au monde, mais je ne pouvais simplement pas manquer ma cible à cette distance !

C’est à ce moment qu’une chose incroyable s’est produite. Alors que l’ennemi tentait de s’enfuir, il ne semblait pas s’apercevoir de la perte d’une chose très importante. Alors que les feuilles volaient, tombant de la poche de ce malfrat, je me doutais bien qu’il s’agissait des documents dont notre mission était de récupérer. Nouvel ordre à tous ! Récupérer moi ses feuilles ! Heureusement, je n’étais pas seul. Moi et mon escouade, nous avons réussi à nous emparer des feuilles tombés de sa poche. Ensuite, restait à savoir si les documents étaient complets ou si certaines parties étaient restées sur le haut gradé… Je demandais donc à mes hommes de vérifier s’il s’agissait bien de ce que l’on cherchait et également vérifier s’il manquait quelques pages. Il s’agissait d’un coup de chance inouïe ! Il devait avoir fui les lieux rapidement, probablement sous la pression des deux capitaines ayant infiltré. Si ce n’était pas de mes coéquipiers, il se serait emparer des documents et aurait quitté les lieux sans le montre problème. À présent, les documents seraient bien cachés de nos ennemis. À moins de connaître le pouvoir de mon fruit du démon, ce qui ne semblait pas être le cas présentement, personne ne se douterait que je possède les dits-documents sur moi.

Le reste de l’assaut de la base s’est majoritairement faite dans le calme. Teppei et Clayton avaient tous les deux fait le grand ménage de la base et il n’y avait plus de résistance. Avec l’arrivé de renfort, la base tiendrait face aux prochaines menaces. Je profitais de ce moment pour vider mes geôles, remplissant les cellules de la forteresse par la même occasion. Par la suite, je me dépêchais à retrouver mes deux compères. Nous avions encore beaucoup à faire en très peu de temps, mais ma vision de la mission était plutôt positive à présent. Jetant le manteau qui m’avait servis de couverture, je reprenais rapidement les couleurs de la marine avec ses couleurs blanches et bleus. Enfilant mon manteau devant eux, je n’hésitais pas à prendre la parole.

"Calyton ! Teppei ! Content de vous revoir ! Les nouvelles sont bonnes sur tous les fronts. Bien que nos ennemis soient encore présents, leur emprise sur la ville a beaucoup diminué. Maintenant que la base est notre, le restant des escouades vont réussir à capturer les varias très rapidement. De plus, lorsque notre "ami" s’est enfuit, il nous a laissé un joli cadeau.  Les documents sont maintenant en sécurité. Il ne reste plus qu’à attraper ceux qui sont à la tête du conflit… Ceux qui sont présentement au château… Je suis d’avis de les suivre sans tarder. Si besoin est, vous pouvez utiliser l’infirmerie qui est dans mon château. Nous aurons besoin de toutes nos forces pour affronter ce qui va suivre ! "