Belladonne Reidman
Prénom et Nom: Belladonne Reidman Âge : 25 ans
Sexe Genre: Femme Avatar : OC Groupe : Marine Métier : Navigatrice Espèce : Humaine But : Que plus aucune petite soeur ne se retrouve sans grand-frère à cause de ces maudits pirates. Me hisser en haut de la hiérarchie de la marine, aussi, accessoirement.
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Fruit du Démon : Aucun pour le moment Autres capacités : Une rapidité et une agilité exceptionnelles acquises lors de mes nombreux entraînement à l’escrime et avec mes chats. Je me bats le plus souvent avec mes griffes mais j’ai aussi une magnifique rapière donnée par le pirate qui a tué mon frère. Elle fait partie des lames prodigieuses.
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Description physique
Le dos droit, la tête haute et une démarche assurée, c’est comme cela que l’on m’a appris à marcher. Qu’importent les épreuves, qu’importe mon humeur. Si tu baisse la tête, si tu courbe l’échine, alors on essaiera de te marcher dessus. Je suis de la noblesse -- petite, certes, mais tout de même -- et tout en moi doit le transpirer.
Je suis grande. De buste, comme de jambes mais celles-ci sont plus longues que mon tronc, ce qui n’est pas évident pour s’habiller. La pratique de l’escrime m’a forgé une carrure athlétique mais fine. J’ai une poitrine assez forte que j’ai longtemps essayé de cacher, vu qu’on n’avait de cesse de me regarder comme un bout de viande. C’est mon grand frère qui m’a poussé à être fière de mon 95D, le mettre en valeur et me contre-foutre royalement du regard des autres. C’est ainsi que je me suis mise aux bustiers. Mes jambes fuselées sont très souvent couverte par des pantalons. Je ne supporte pas les jupes, courtes ou longues, qui m’empêchent de me mouvoir tel que je le souhaite. Avant de m’engager dans la marine, je portai essentiellement du vert. Dorénavant, ce n’est plus que du blanc et du bleu, fière de montrer que j’appartiens à la marine.
Mes cheveux couleur fauve contrastent avec mon teint relativement pâle. Cela fait ressortir le vert-jaune de mes yeux. Mes yeux… Il semblerait qu’ils mettent beaucoup de gens mal à l’aise à cause de leur couleur hors norme. Il se trouve aussi que mon regard, très expressif, laisse transparaître toutes mes émotions. Si bien que certaines personnes se retrouvent subjuguées par les vagues émotionnelles qui paraissent dans mes iris. Ma bouche est toute aussi pâle que ma peau. Alors je la peinturlure dans un rouge foncé pour rajouter un peu plus de contraste. Mes lèvres sont un bon compromis entre le fin et le pulpeux. Elles sont moyennes, quoi. Elles ne me servent pas souvent pour sourire, depuis la mort de mon frère. Elle me servent surtout pour séduire, embrasser, pousser des coups de gueules ou donner des ordres.
Lorsque je me bats, j’utilise des griffes en métal que je ne retire quasiment jamais, sauf pour prendre des bains, on ne sait jamais, je peux en avoir besoin à n’importe quel moment. C’est lors des combats que mes jambes à l’allure fine dégagent toute leur puissance insoupçonnée jusque là. Même en me battant, je reste noble et élégante tel que l’on me l’a appris. Mon agilité peut en surprendre plus d’un car rien dans ma silhouette ne permet de deviner que je sache faire le poirier sur une main et trancher des genoux de l’autre.
Description mentale
J’étais une petite fille joyeuse et facile à vivre. J’adorais lire, écrire et apprendre de nouvelles choses. La matière que je préférais ? La géographie. Plus précisément tout ce qui est à trait aux océans et à la navigation. J’adorais, aussi, tracer des cartes. À sept ans, j’ai cartographié toute la maison, jardin et sous-sol compris. Il y avait quelques erreurs de dimensions, mais sinon ça
allait. La seule passion que mes parents avaient du mal à comprendre et à accepter était celle que j’avais, et ai toujours, pour tout ce qui est félidés.
Si, au départ, ils trouvaient mignon que je veuille recueillir tous les chats errants du quartier, le fait que je commence à me comporter comme mes amis les félins, cela allait beaucoup moins à mes parents et mes précepteurs. En revanche là où l’éducation que me conféraient mes parents et celle que me conféraient mes amis à quatre pattes se rejoignaient, c’étaient dans l’élégance et l’assurance de soi. Ils m’ont donné l’assurance et la haute estime que j’ai pour moi-même.
Grâce à eux, je me respecte et refuse que quiconque qui n’a pas autorité sur moi -- que ce soit par le sang, par la hiérarchie ou tout simplement par le savoir -- me donne des leçons ou me marche sur les pieds.
Et puis sont venues l’adolescence et les hormones. Plus mes formes s’affirmaient et plus mon sourire disparaissait. Mon rapport à la masculinité a bien changé. De potentiels protecteurs, la majorité des hommes était devenue de potentiels agresseurs. J’avais fini par me méfier de tous. J’étais même devenue plus distante avec mon propre frère. Je me couvrais le corps avec plusieurs couches de vêtements larges, même lorsqu’il faisait particulièrement chaud. C’est Keith, mon adorable grand frère, qui s’est mis en tête de me faire changer de regard sur ce corps que je ne comprenais plus. À force de me répéter que j’étais belle, de m’encourager à reprendre les entraînements et de travailler deux, trois, parfois quatre, fois plus dur. Il m’a appris à dompter ce nouveau corps. Mon agilité, perdue pour cause de centre de gravité qui avait changé de place, avait été retrouvée. Et je me sentais nettement mieux dans ma peau. Keith a été jusqu’à se bagarrer avec un garçon de son âge qui me regardait comme un bout de
viande et se permettait de faire des allusions lubriques à mon égard. Si bien que je savais que si un seul garçon osait me faire quoi que ce soit sans mon consentement, je serai protégée. Ça m’a vraiment aidé à assumer ce corps. En revanche, indépendante telle que je le suis, j’ai vite demandé à mes parents d’apprendre à me battre. Ils ont choisi l’escrime pour la rigueur, l’agilité et la discipline dont je pouvais faire preuve. Cet épisode de ma vie m’a forgé un caractère féministe. Je sais que je suis capable de faire aussi bien, voire mieux, que les hommes. Aussi, je suis consciente que je ne leur dois absolument rien. Je ne les hais pas, d’ailleurs quelques-uns ont fini dans mon lit, mais je ne les aime pas spécialement non plus.
Ma vie à Water Seven m’a laissé le goût des grandes villes. Je suis une citadine dans l’âme. Les grandes villes, c’est mon territoire. Je sais y marchander, me faire respecter, trouver les lieux de repos… Bref, je les adore ! En vérité, j’ai tellement l’habitude des grandes villes, que j’en oublie très souvent les petites îles peu peuplées. En tant que navigatrice, je sais qu’elles existent. J’ai juste tendance à oublier qu’elles sont peuplées.
Vous l’aurez sans doute compris, je suis sûre de moi et de mes capacités. En revanche, bien qu’aussi indépendante que les chats, je n’hésite pas à demander de l’aide dans les domaines que je ne maîtrise guère.
Je n’ai pas vraiment le contact social facile. De nature méfiante, surtout avec les hommes, je préfère avoir un temps d’observation pour juger si la personne en face de moi est digne de confiance ou non. Si je juge la personne digne de confiance, alors je suis entière avec elle et la traite comme un égal. En revanche, si la personne n’a pas l’air d’être nette, alors je ne cache pas mon hostilité. Je peux être très sèche et directive lorsque je n’aime pas quelqu’un.
Je ne sais pas mentir et de toute manière, je n’aime pas ça. Je suis quelqu’un qui apprécie l’honnêteté. Je n’aime pas, non plus, les incompétents et les tire-au-flanc.
Je suis une personne très observatrice. J’observe, j’analyse, je prends une décision et ensuite j’agis. Je ne suis donc vraiment pas impulsive. Même s’il m’arrive de frapper un homme qui aurait manqué de respect à une femme ou même à moi.
Les chats. Enfin plutôt les félins en tout genre. Un seul dans les parages et je deviens gaga. Que je me batte ou non, un félin qui passe par là et je ne réponds plus de rien. J’abandonne tout ce que je fais pour le suivre ou jouer avec. Il m’arrive parfois de « cracher » ou de miauler comme un chat, lorsque je ressens une émotion forte.
En plus des félins et de la cartographie, j’adore le violon. J’en joue même très bien. En revanche, ma mère a essayé de nombreuses fois de me mettre au chant et à la comédie. Mais je n’ai, visiblement, pas ces talents.
Histoire
Conception et naissance
Alfred Reidman était un jeune courtier qui commençait à établir sa propre fortune. Il prêtait de l’argent aux personnes voulant se construire un navire ou aux chantiers navals. Vous imaginez bien qu’à Water Seven, il fît rapidement fortune.
Kamylle Jarg était la fille d’un modeste pêcheur. Sa mère était morte lors de sa mise au monde. La jeune femme tenait sa propre auberge, somme toute modeste, où elle cuisinait le poisson de son père.
Et puis un jour, Alfred vint manger dans l’auberge de Kamylle. Ce fut là le coup de foudre. Le vrai. L’unique. Alfred n’avait plus d’yeux pour qui que ce soit d’autre que Kamylle. Et vice versa.
De là, tout alla extrêmement vite entre eux. Ils se marièrent dans les six mois et le petit Keith Reidman arriva tout juste un an après leur mariage.
C’est trois ans plus tard que je fis mon arrivée, plutôt fracassante, puisqu’on ne m’attendait pas. Ma mère n’avait pas remarqué qu’elle était enceinte, trop occupée à travailler et à éduquer mon frère. Mon père, quant à lui, travaillait d’arrache-pied et ne prêtait guère attention à l’apparence de sa femme. Alors vous imaginez bien la scène… Une jeune femme, amie d’Alfred et Kamylle, courant d’un bout à l’autre de la ville pour prévenir mon père que sa femme accouchait. Je suis donc venue au monde dans l’auberge de ma mère, aux yeux de tous les clients et des curieux. J’avais beau être inattendue, mes parents m’ont aimée dès que j’ai été posée dans leurs bras.
Enfance
La fortune amassée par mon père lui a permis de nous donner, à mon frère et à moi, les meilleurs précepteurs possible. Ma mère ayant refusé de laisser son auberge, nous a mis aux mains des plus grandes gouvernantes de Water Seven. Si bien qu’au lieu de n’avoir que deux référents, nous en avions entre sept et onze, en fonction des époques.
Les chats
Ma passion pour les chats a commencé lorsque je n’avais que deux ans. D’après ma gouvernante de l’époque, je venais à peine d’apprendre à marcher, mais savais déjà lire des mots simples. Nous nous reposions au soleil dans les jardins et un chat noir s’est installé sur moi. Je lui ai tiré la queue et il m’a griffé puis a fait sa toilette, encore posé sur moi. Dès lors, le caractère de cet animal m’a fasciné. Lorsque le chat est parti, j’ai voulu le suivre à quatre pattes. Malheureusement, on m’a rattrapé pour me ramener à l’intérieur de notre grande maison.
Le grand bal des précepteurs
C’est à six ans qu’a commencé ce que j’appelais le « grand bal des précepteurs ». Mathématiques, géographie, violon, théâtre, littérature, physique… Durant huit heures par jour, ces matières, et d’autres encore, s'enchaînaient, chacune avec un précepteur différent. Celles qui retinrent le plus mon attention, ce fut la géographie et le violon. D’ailleurs, un an après avoir appris les rudiments de la cartographie, me voilà armée de papier, crayons et règles, bien décidée à faire une carte complète de la maison. Bien qu’elle contenait de petites erreurs de dimensions (dues à l’échelle utilisée), cette carte a scotché mon professeur et mon père. Toutes les semaines, j’avais le droit à un exercice de cartographie, que je trouvais à chaque fois très divertissant. Un an plus tard, ma mission fut de faire une carte de tout le quartier. Cette fois, il n’y avait aucune erreur.
L’entraînement de chat
Pour me récompenser de mes nombreux efforts, mes parents m’offrirent mon premier chat pour mon dixième anniversaire. J’imagine qu’ils en ont eu marre que je ramène à la maison tous les chats errants du quartier et ont pensé que si j’avais mon propre animal de compagnie, je me calmerai là dessus. À leur plus grand damne, il n’en fût rien.
De plus, ce joli cadeau, au plus grand malheur de mes parents, m’a encouragé à imiter les chats autant que possible. Il m’arrivait parfois de passer des heures entières à quatre pattes, suivant mon félin partout où il allait, développant mon agilité pour passer dans les mêmes endroits que lui. Il m’arrivait même de boire du lait dans une assiette creuse à ses côtés. J’ai dû me calmer le jour où j’ai fait tomber le vaisselier -- et brisé toute la vaisselle qui y était rangée -- en voulant sauter au dessus pour échapper à l’heure du bain. Ce jour-là, je me suis pris une sacrée soufflante. Fort heureusement, grâce à mes réflexes d’apprentie félin, je n’ai rien eu de cassé.
Adolescence — avant les pirates
le malaise
J’avais douze ans lorsque ça a commencé. Au début, c’étaient de petites douleurs à la poitrine, de petites sautes d’humeurs que même moi je ne comprenais pas. Quelques boutons ici et là… Rien de très pertinent, mis à part que j’envoyais balader toute forme d’autorité et que je devenais plutôt maladroite, incapable de tenir mon équilibre plus d’une demi-dizaine de secondes.
Et puis un jour que j’aidais ma mère à son auberge, un client m’a fait une petite réflexion. Rien de grave en soi.
— Alors petite ? Ça pousse bien, dis donc. Tu es en train de devenir une sacrée jeune fille !
Je n’ai pas compris immédiatement, ce qui poussait. Le soir,je me suis regardée longuement dans le miroir de ma chambre. Et c’est là que j’ai vu. Ma poitrine gonflait. Alors pour éviter toute réflexion, je mettais un haut de mon frère. Bien évidemment, il râlait, mais il finissait toujours par m’y autoriser.
Grand frère passe à l’action — partie 1
Et pendant près de trois ans, quand ma poitrine grossissait, je rajoutais une couche en plus. Malheureusement, un 95D, ça ne se camoufle pas comme un 80B… Et les hommes se rendent très vite compte qu’on cache quelque chose sous cette pile de vêtements. En vérité, avec le recul, je pense que ça attise leur curiosité. Mains aux fesses, blague salace, allusions perverses diverses…
Et puis un jour, mon frère est entré dans ma chambre alors que j’étais sortie, a récupéré toutes ses affaires et m’a attendue.
-Bella. J’aimerai te parler, s’il te plaît. C’est important.
Je l’ai regardé, dubitative, et me suis assise à côté de lui, le regardant, plutôt méfiante. J’avais mis de la distance entre nous. Je l’avais assimilé aux autres garçons de nos âges. Keith a pris une profonde inspiration et m'a regardé longuement.
-Tu es belle, Belladonne. Et tes formes ne sont pas une honte. Les garçons sont des abrutis. Mais ne les écoute pas et ils arrêteront. Et si tu leur montres que tu es à l’aise avec ce que tu deviens physiquement, alors non seulement ils ne t’embêteront plus, mais en plus, ils te respecteront vraiment.
Après avoir miaulé de gêne, j’ai enlacé mon frère. Longuement. Je pense qu’il avait senti que j’étais sur la défensive depuis longtemps.
-Je t’aiderai à avoir confiance en toi. Tu vas reprendre l’entraînement de ton chat ! Tu vas travailler très dur ! Et tu verras que ça ira beaucoup mieux.
Dès ce jour là, mon frère s’employait à me dire au minimum trois fois par jour à quel point j’étais jolie. Il m’encourageait à suivre mon chat n’importe où. Il me lançait même de petits défis.
L’escrime
Et puis un jour, je me baladais dans la rue, vêtue d’un simple t-shirt et d’un pantalon, avec mon frère. Et un garçon a fait, à ses amis, une réflexion salace sur la taille de ma poitrine, alors que l’on passait normalement près d’eux. Je n’ai pas vu mon frère se retourner. Je ne l’ai pas, non plus, vu lever la main sur ce garçon. Mais je l’ai entendu vociférer cette menace :
-Ose à nouveau faire ce genre de commentaire sur ma sœur et je ne m’arrêterai pas à un seul coup de poing. C’est clair ?
Reconnaissante en vers mon frère, j’ai été spectatrice de la scène, mais ce sentiment ne m’a pas plu. Je ne voulais pas me reposer sur quelqu’un pour me défendre. Je ne voulais pas qu’il prenne de risques pour moi. Je ne voulais être redevable qu’à moi-même. Alors le soir même, je suis allée trouver mes parents et leur ai dit que je voulais apprendre à me battre. Après quelques jours de négociation, ils ont choisi l’escrime.
Grand frère passe à l’action — partie 2
À l’époque, je mettais des hauts qui ne me collaient pas à la peau, même s’ils étaient moins amples que ce que j’avais pu mettre auparavant. Malheureusement, il m’était impossible de me mouvoir tel que je le souhaitasse durant les combats avec des vêtements qui s’accrochaient partout ou remontaient dès que j’essayais la moindre figure.
C’est à nouveau Keith qui vint à mon secours. Un après-midi, alors que je m’entraînais avec mon maître d’armes, il entra dans la salle d’entraînement avec une tenue. J’imagine qu’il avait entendu mon professeur dire à mes parents à quel point mes vêtements me dérangeaient lors de mes entraînements. Il était arrivé au moment où mon professeur, exaspéré par mes difficultés à bouger comme il l’aurait fallu, me faisait une petite leçon de morale.
— Mademoiselle, vous ne pouvez pas faire de l’escrime avec des vêtements qui ne tiennent pas en place. Vous avez un très fort potentiel grâce à vos réflexes et votre agilité. Mais vos tenues vous empêchent de faire les bons mouvements. Ils sont votre faiblesse. Et vous ne progresserez pas si vous ne changez pas de style vestimentaire.
C’est à ce moment précis que Keith se racla la gorge, signalant ainsi sa présence.
-Je crois que j’ai ce qu’il te faut, petite sœur.
Mon attention se portait à ce moment-là sur le vêtement, du même vert que mes yeux, qu’il avait dans les mains, soigneusement plié. En silence, je vins déplier l’étoffe. Ma réaction fut un mélange d’éclat de rire et de miaulements suraigus. C’était un bustier. Vous savez ce qu’est un bustier ? C’est un Corsage, généralement sans bretelle, qui couvre la poitrine tout en dévoilant les épaules. Soit tout le contraire de ce que je portais habituellement. Mon frère resta stoïque, ne montrant aucune surprise ou aucun énervement vis-à-vis de ma réaction. Il me laissa rire, patiemment. Mon maître d’armes s’était effacé dans un coin de la pièce, observant la scène attentivement.
-Hors de question que je porte ça, Keith ! C’est… C’est… J’aurais l’impression d’être nue ! Et puis pense un peu à ce que vont penser père et mère ! On… Je ne peux pas leur faire ça. Puis c’est tellement pas moi…
Ma tirade était entrecoupée de petits miaulements de gêne. Keith resta fidèle à lui-même. Il m’écouta attentivement. Je le regardais incrédule. Il ne disait rien, me laissant me faire à cette idée. C’est une fois qu’il a vu que je commençais à accepter d’y penser qu’il me parla.
-Tu es belle. Tu n’as pas à te cacher, au contraire ! Je ne pense pas que ton maître d’armes acceptera encore longtemps de perdre son temps ici si tu ne fais pas l’effort de te trouver d’autres vêtements. Essaie, au moins. Tu montreras à ton professeur que tu es de bonne foi et, en prime, tu me feras plaisir. Et puis, je te l’ai déjà dit… Si tu acceptes tes charmes, les hommes te respecteront. Si tu commences à jouer de tes charmes, à séduire, alors c’est toi qui deviendras maîtresse de la situation. Tu auras les choses en mains et tu n’auras plus à avoir peur qu’elles dérapent. Ainsi, tu n’auras plus aucune raison de te cacher sous des vêtements informes.
L’idée me plaisait, comme en attestait le petit sourire en coin que j’affichais. Alors mon frère s’approcha de moi et me caressa la joue. Puis il ajouta.
-Et puis, c’est du vert… Résisterais-tu vraiment à essayer un vêtement vert ?
Je soupirais en secouant la tête, me résignant.
-Bon… Après tout, qu’est-ce que je risque en essayant ? Nous sommes en petit comité. Et si ça me permet de m’améliorer, je peux très bien porter cela aux entraînements, sans en porter lorsque je sors, n’est-ce pas ?
Mon frère affichait un sourire victorieux en me répondant.
-Exactement ! Je vais te chercher la gouvernante pour qu’elle t’aide à l’enfiler.
Et c’est ainsi que, bon gré mal gré, je me retrouvais à essayer pour la toute première fois un bustier. Je me rappelle nettement avoir souhaité de tout mon être que ce vêtement ne m’aille pas, qu’il me gêne, me pince ou autre. Mais il n’en fut rien. J’étais parfaitement à l’aise avec cela. Au final, j’avais pris conscience que mon corps pouvait être joli dans des vêtements moulants. Si bien qu’après ma séance d'entraînement, me voilà chez la couturière à commander trois autres bustiers.
J’avais mis toute une année à m’accepter. Cela avait été un travail de longue haleine. L’année suivante fut consacrée à développer mon pouvoir de séduction. Puis j’avais fini par tomber amoureuse de l’apprenti forgeron et tout allait pour le mieux dans ma vie. Comme je m’acceptais enfin, mes relations avec les autres, en particulier mes parents, allaient pour le mieux. On m’avait offert deux autres chats pour me récompenser de tous mes efforts.
Et puis tout bascula.
Adolescence — après les pirates
Un cadeau inattendu
J’avais dix-sept ans et une vie bien remplie, entre mes cours d’escrime, mes études à domicile, mes entraînements avec mes chats, mon petit ami apprenti forgeron et l’aide que j’apportais à ma mère pour son auberge. Un soir, alors que j’étais en service, des pirates arrivèrent. Rien d’inhabituel jusque là. Malheureusement, ces personnes ont essayé d’escroquer ma mère. Dans un mouvement agile et rapide, j’ai volé l’arme de leur capitaine, une jolie rapière.
-Payez ou je vous coupe en morceaux !
-Ahahah ! comme si une gamine pouvait nous faire quoi que ce soit. Rends moi ça, petite ! Tu pourrais te faire mal.
Comme il avançait vers moi, je reculais. D’un geste rapide et habile, je lui coupais superficiellement la joue. Je fronçais les sourcils, déterminée à prouver que j’avais beau être une jeune femme, je ne valais pas moins qu’eux. Je voulais protéger ma mère et cette auberge coûte que coûte.
-Je vous ai dit de payer ! Tout de suite ! Avant que ce ne soit votre gorge que je coupe.
Et sur ces mots, j’abaissais la lame vers sa carotide. Évidemment, si le capitaine avait sa propre lame qui pointait vers sa gorge, moi j’avais 3 lames et 1 canon d’arme à feu pointés sur moi. Mais je n’en avais que faire. Tout ce qui m’importait c’était qu’ils respectent ma mère et son travail.
Le capitaine se mit à sourire et ordonna d’un geste à ses camarades de baisser leurs armes. Même s’ils l’ont tous fait, certains émettaient quelques objections.
-Je t’aime bien, gamine. Garde cette épée, elle te sera utile lorsque nous nous retrouverons. Et, sois-en certaine, cette fois, je ne me laisserai pas faire.
Il sortit sa bourse et nous paya. Puis il partit, suivi de ses sbires.
Ces retrouvailles promises, mais pas moins désagréables
C’est trois jours plus tard, alors que je me baladais avec Keith, que ce maudit pirate m’aborda.
-Alors gamine ! Comme on se retrouve ! Tu as gardé mon arme près de toi. Tu es plus intelligente que la moitié de mes hommes d’équipage.
J’avais appris que les pirates étaient des hommes de paroles. S’ils te promettent que tu vas les revoir, c’est que tu les reverras un jour ou l’autre. J’avais donc, par précaution, doublé mes heures d’entraînement à l’escrime. J’avais aussi, décidé de garder cette rapière tout le temps à ma ceinture.
Je posais ma main sur la garde de l’arme et me mis sur ma défensive. Nous étions en plein milieu du dock one. Déjà, les gens commençaient à s’arrêter pour nous regarder.
-Je vais effacer ce sourire sur ton visage, sale pirate ! Tu feras moins le malin.
D’un geste vif et précis, je dégainais ma lame. Le combat mit un sacré temps. J’étais plus rapide que lui, mais il mettait plus de puissance dans ses coups. Et puis… Un chat passa par là. Juste derrière le pirate. Plus rien ne comptait, mis à part ce félin. Je me mis accroupi pour lui parler, essayant de le caresser.
Grand frère passe à l’action — partie 3
Après un petit moment pour comprendre ce qu’il se passe, le pirate a estimé que c’était là une aubaine pour lui. Il leva son arme pour m’asséner un coup. C’est Keith, adepte des arts martiaux, qui para le coup pour moi, qui étais toujours si absorbée par ce joli minou à la robe écaille de tortue. Tandis que mon frère se battait à ma place, je suivais ce fier matou, lui parlant en miaulant, devant un public abasourdi.
Et puis le chat s’enfuit et je reprenais conscience, petit à petit, de ce qu’il se passait. Mains contre arme, mon frère ne faisait pas le poids. Je ramassais l’épée et me mis à charger le pirate. Trop tard. Je vis la lame du pirate s’enfoncer dans le torse de mon frère. Je vis mon frère tomber à genoux, du sang sortant de sa bouche, les yeux écarquillés. Je vis la lame sortir du corps de mon frère qui s’affala étendu sur le sol dans un soubresaut d’agonie. Je sentis la tristesse m’accabler en même temps que la rage. Alors dans cette attaque, j’avais décidé de mettre toute ma puissance, ma colère et mon désespoir, poussant un miaulement déchirant. Pas assez pour tuer le capitaine, mais il se retrouvait avec une belle cicatrice sur le torse.
C’est à ce moment-là que la marine est intervenue pour interpeller le pirate et ses compagnons. Moi, je reportais mon attention sur mon frère, posant ma lame à ses côtés. Je n’entendais pas les « bien joué, gamine » des officiers de la marine, trop accablée par le chagrin.
-Prends soin d’elle, petite. Elle fait partie des lames prodigieuses. Elle s’appelle Yasuhiro.
C’était le pirate qui avait parlé. Je ne compris pas le sens de ces mots dans l’immédiat. Je câlinais le corps sans vie de mon frère, la culpabilité commençant à m’envahir. Si je n’avais pas défié ces pirates trois jours plus tôt, mon frère serait encore en vie. Puis on vint me décoller de ses bras inertes et c’était un autre déchirement. Je me débattais, mais on me tenait fermement. J’entendais qu’on me parlait, mais n’arrivais pas à comprendre le sens des mots, comme s’ils me parlaient une autre langue. Plus on emmenait le corps de Keith loin et plus je hurlais. Je ne voulais pas être séparée de lui pour toujours. Parce que c’est bien ce qu’il se passe une fois qu’on enterre les morts, nous nous retrouvons définitivement séparés d’eux. Mon frère me manquait alors qu’il n’était qu’un une vingtaine de mètres de moi… Alors, imaginez la souffrance que je ressentais en sachant que cette distance s’agrandirait de seconde en seconde. On refusait de répondre à mes suppliques, prétextant qu’il fallait le préparer pour ses obsèques. Puis mes parents arrivèrent en larmes et me prirent dans leurs bras, se foutant royalement du sang qui était sur ma tenue.
L’isolement
À partir de ce jour, j’ai commencé à réfréner mon amour pour les chats. Même si tous ceux qui avaient été spectateurs lors du combat avec le pirate me disaient que je m’étais bien battue, que j’étais une héroïne, je ne les croyais pas. La culpabilité me collait à la peau. J’avais abandonné mon frère. C’était comme si je l’avais tué de mes propres mains. Tout ça à cause d’un chat. Un foutu félin. J’avais sacrifié mon frère pour un animal. Je n’étais pas prête à me le pardonner. Ah, ça non.
Alors je m’isolais de mes amis à quatre pattes et aux oreilles pointues. Je ne les détestais pas, mais être en leur présence me remplissait d’un chagrin inimaginable. On dit que lorsqu’on vit un drame, il faut forcément qu’on trouve un coupable à désigner. Le pirate étant à Impel Down, je n’avais pas d’autre choix que d’accabler le félin qui était là au mauvais moment.
Cette période a duré trois mois. Le temps de faire mon deuil, j’imagine. Après ce moment de déprime intense, je reprenais doucement mes marques avec les félins. Depuis, je miaule ou crache moins souvent qu’avant.
L’électrochoc
Et puis, un jour, alors que je me baladais tranquillement, une petite fille m’a abordé.
-C’est toi qui as arrêté le méchant pirate ?
Je la regardais, attendrie.
— J’ai aidé à le faire arrêter. C’est moi et mon frère qui l’avons combattu.
-Et il est où ton frère ?
Les larmes me montaient aux yeux. Je déglutissais, regardant au loin pour me reprendre. Puis je reportais mon attention sur la fillette aux cheveux d’or.
-Le pirate l’a tué.
Je n’étais pas douée pour préserver les enfants du monde cruel dans lequel nous étions. Elle mit un peu de temps pour digérer la nouvelle, la surprise se lisant sur son visage.
-J’ai un frère, aussi ! Moi je ne veux pas qu’il meure contre un pirate !
Ses paroles m’ont atteinte en plein cœur. Je la comprenais. Elle semblait vraiment inquiète de ce qui pourrait arriver à son frère. Je pose ma main sur sa tête, en souriant, me voulant rassurante.
— T’en fais pas, la marine est là pour veiller sur nous, petite.
Puis sa mère ou sa nourrice est arrivée et elle est partie.
La grande décision
Pendant quelques jours, cette discussion a tourné dans ma tête. Pas une seule seconde ne passait sans que je n’y pense. Je sentais que je devais faire quelque chose, mais n’arrivais pas à trouver quoi. Et puis, j’eus la réponse dans un rêve. C’était un rêve furtif. Je me rappelle m’être vue en tenue d’amiral de la marine, manteau flottant au vent. En me réveillant, j’avais pris ma décision : je m’engagerai dans la marine !
C’est d’un pas décidé que j’allais voir mon amoureux pour lui apprendre la grande nouvelle. J’entrais dans la forge et le regardais travailler. C’était apaisant, ses coups réguliers sur le métal chauffé.
-Salut ! J’ai une nouvelle importante à t’annoncer.
Je vis ses épaules et sa nuque se raidir. Il posa son ouvrage et me fit face.
-Je t’écoute.
Il appréhendait ce que j’avais à lui dire. Ses yeux étaient soucieux et sa respiration saccadée.
— J’ai décidé de m’engager dans la marine.
L’apprenti forgeron soupira de soulagement et se détendit aussitôt. Il éclata d’un rire nerveux.
— C’est que ça ?
Je commençais à m’énerver.
-Comment ça, « que ça » ?! C’est important, non ? C’est une grande décision ! Et ça te regarde, puisque je devrai partir ! Enfin bon, puisque tu le prends si bien, je peux m’en aller !
Je tournais les talons d’un mouvement rageur, mais il m’attrapa le bras d’un geste vif et ferme.
-Reste là, Bella ! Je ne te laisserai pas partir en boudant.
Je me retournais et ancrais mon regard dans le sien.
-Je croyais que tu étais enceinte, Bella. C’est pour ça que je suis soulagé. Et ça me peine que tu partes, vraiment. Mais je m’y attendais un peu. Tout comme tes parents, je pense. On te connaît bien. Et d’ici quelque temps, tu accepteras de réaliser que tu as adoré combattre ce pirate et obtenir son arrestation.
-Alors… Tu savais, vraiment ?
Il me souria tendrement et me caressa la joue de la même manière.
-Oui… Et j’y ai longuement réfléchi, tu sais…
Je recommençais à être confuse.
-Réfléchi ? Comment ça ?
-Tu vas partir loin, Bella. Parcourir le monde et ne revenir ici que peu souvent. Ce qui veut dire qu’on ne se verra plus.
-Je… Je n’y avais pas pensé… Je…
-Je refuse de t’attendre. Et je refuse que tu attendes de revenir. Nous méritons mieux. Je t’aime. Mais on est jeunes...
Je commençais enfin à comprendre et mon corps commença à être secoué par de gros sanglots. Il me prit dans ses bras et me berça tout doucement.
-Mais je… Je ne veux pas te perdre… J’ai déjà perdu Keith…
Il se mit à me caresser les cheveux, jouant avec mes anglaises.
-Tu ne me perds pas. Je penserai toujours à toi. Je veux simplement pouvoir vivre ma vie sans devoir t’attendre. Écoute, réfléchis-y, d’accord ?
Je déglutissais et opinais du chef. Je sentais en mon for intérieur qu’il avait raison.
Cette conversation me hanta des jours durant. J’étais tiraillée entre l’envie qu’il reste à moi pour toujours, malgré la distance, et celle qu’il soit heureux en mon absence, même si cela signifiait qu’il puisse être avec une autre.
Un beau cadeau
Nous rompîmes, au final, près d’une semaine après cet émouvant échange, restant de très bons amis. Le jour où nous avons eu cette discussion, main dans la main, au beau milieu de la forge, il me lâcha et alla à son établi. Je restais sur place, attendant, sans trop savoir quoi faire. Il revint vers moi et me tendit quelque chose.
-Tiens, c’est pour toi. Je l’ai forgé exprès pour le jour où tu te rendras compte que la marine et la justice, c’est ce pour quoi tu es faite.
Je pris l’objet en métal et l’observa sous toutes les coutures. C’était un gant en métal, avec de longues griffes tranchantes. Le tout s’adaptait incroyablement bien à ma main droite et mes mouvements.
-Je me disais que tu serais heureuse d’avoir des griffes, comme les chats. Mais comme tu as une rapière, je t’ai fait qu’un gant.
Je retirais le gant et le posais près de moi. Puis j’enlaçais celui qui était, désormais, mon meilleur ami. L’étreinte fut longue et émouvante. Elle lui disait mille fois merci. Pour cette arme, son soutien, son amour. Pour toutes ces choses qu’il m’a données sans compter pendant près de deux ans.
-Merci, pour tout. Prends soin de toi.
-Et toi de toi. N’oublie pas que tu peux toujours compter sur moi.
Je lui souriais doucement, nostalgique, prête à tourner la page.
La rencontre
J’ai mis quelque temps à prévenir tous mes professeurs et mes parents. Je voulais m’assurer d’être prête pour cette grande aventure.
Et puis je rencontrais une jeune femme, colonelle de la marine. Les cheveux d’un blond presque blanc et les yeux d’un bleu très clair. Elle respirait la confiance en elle. Elle avait remarqué la rapière que je portais à ma ceinture et a décidé de me suivre discrètement. J’allais m’entraîner avec mon maître d’armes dans un vieux bâtiment désaffecté. Il voulait m’apprendre à exploiter l’environnement dans lequel je me battais. Je n’avais pas vu cette jeune femme me suivre.
Je m’amusais. J’adorais sauter sur les meubles, me pendre aux poutres et utiliser mon gant griffu. Puis, cette femme est sortie de l’ombre en applaudissant.
-Tu es douée, gamine.
Je la regarde, incrédule.
-Euh… Merci, je crois.
-C’est pas trop mal pour une débutante. Continue comme ça et t’auras de l’avenir.
Je me renfrogne. Non, mais pour qui elle se prenait, celle-là ?! Puis elle remit son manteau et c’est là que je compris.
-Vous… Vous êtes officière de la marine ?
Elle souria en acquiesçant.
-Oui. Je suis le colonel Adele Blackfang. Je venais voir le civil qui a arrêté Wilfried Stone.
-Je ne le connais pas.
-Vraiment ? Ce n’est pas toi qui aurais arrêté un pirate, il y a quelques mois de cela ?
Elle sortit de sa poche un avis de recherche d’une hauteur de 32 millions de Berry. Je reconnaissais le pirate sur la photo. C’était bien lui qui avait tué mon frère.
-Ah, si. C’est bien lui, mais je ne connais pas son nom.
— Et bien maintenant, tu le connais.
Elle me balança un sac à mes pieds.
-Tiens, c’est pour toi.
Je m’accroupis et ouvre le sac. Je manquais de m’étouffer en voyant son contenu. Des billets. Des tonnes de billets. Et pas des petits ! Que des billets de 10 milles Berry. C’était la première fois que je voyais autant d’argent. Et pourtant, mon père est riche.
-Tout est là. 32 millions de Berry.
-Pourquoi ?
-Tu n’as pas lu, ou quoi ?! C’est la prime pour la capture de l’écorcheur !
Tout cet argent à ne plus savoir qu’en faire. Je la regardais, abasourdie.
-Euh… Eh bien… Merci, je suppose.
Je miaulais, gênée par cette situation.
-Mais je n’ai pas fait ça pour la récompense, vous savez ?!
Elle souria, provocatrice.
-Si tu préfères, je peux le reprendre, tu sais ?
-Non, merci… Ca ira.
-Tu peux en faire tout ce que tu veux. Le donner, acheter des choses…
Elle poussait un soupire, visiblement agacée.
-On en aurait bien besoin, à la marine. Mais le gouvernement préfère distribuer les Berry en-veux-tu, en-voilà à chaque gamin qui arrive, par coup de chance, à terrasser un pirate.
Je montais sur mes grands chevaux.
-Je m’entraîne dur pour ça !!! Et qui tu traites de gamine, l’albinos ?!
-Ne me provoque pas, petite, tu y laisseras des plumes.
La réaction ne se fit pas attendre. Tel un chat, je bombais le dos et crache menaçante, préparant mes griffes. La colonelle éclata de rire.
-Tu n’es pas de taille, jolie enfant. Peut-être lorsque tu seras plus grande. Mais là, je ne ferais qu’une bouchée de toi et ça ne serait même pas amusant ! Mais je t’accorde qu’avec un talent comme le tien, tu pourrais rejoindre la marine. M’enfin, encore faut-il que tu ne provoques pas n’importe qui. Il pourrait t’arriver des bricoles. Du genre une mort douloureuse.
Je serrais les poings. Je devais bien avouer qu’elle n’avait pas tort. Je soupire et réfléchis.
-Si je vous donne la moitié de ma récompense, vous pourriez m’emmener dans une base de la marine ?
La colonelle soupire, mais réfléchit.
-Contre les trois quarts de ta prime, je veux bien.
Je soupirais. Ça me laissait 8 millions pour orner la tombe de mon frère comme il le méritait et donner le reste à ma mère pour améliorer son auberge et même employer une personne pour l’aider après mon départ. C’était honnête. Il me restait tout de même un point à négocier.
— D’accord. Mais mes trois chats viennent avec nous !
Son regard s’assombrit et elle me regarda avec un air dédaigneux.
-Des chats ?! Je déteste les chats !!!
— C’est soit ça, soit vous n’aurez que la moitié de ma prime !
-Hé ! Je ne suis pas obligée de te prendre sur mon bateau, gamine ! C’est toi qui me demandes un service, pas l’inverse !!!
-Bien ! Dans ce cas, partez en sachant que vous auriez pu récupérer 24 millions de Berry, mais que vous avez refusé juste pour une question de goûts.
Elle se renfrogna en croisant les bras. Apparemment, je l’avais piquée au vif et ça ne lui plaisait pas.
-Bon. Très bien. On part demain à l’aube. Et je te préviens. Si l’un de tes chat vient m’enquiquiner, il valse par-dessus bord. Et les 24 millions sont à régler d’avance.
Je soupirais et lui donna son argent. Elle recompta et rangea le tout dans son manteau.
-Bien. Ne sois pas en retard, on ne t’attendra pas. Le bateau se nomme le Queen Lilith.
Elle fit volte-face et s’éloigna dans l’ombre comme elle en est venue.
Le soir même, je réglais mes affaires. J’offris plus de 6 millions à ma mère pour son auberge. Elle n’accepta pas ce cadeau tout de suite, mais elle finit par prendre l’argent. La tombe de mon frère fut ornée de magnifiques fleurs et de bougies. C’était tout ce qu’il méritait.
Après de longs adieux larmoyants, je pris mes trois chats sous le coude, mon sac à dos et mes deux armes, puis j’allais au port, chercher le Queen Lilith. J’avais tellement peur d’être en retard que j’étais en avance de plus de deux heures. Cela avait l’avantage de me permettre de prendre mes marques sur le bateau et de laisser mes amis les félins en faire autant.
Le roi des mers
Au bout de quelques jours, nous atteignîmes Calm Belt. Nous voyagions plutôt gaiement, même si l’entente entre la colonelle et mes chats était difficile. Et puis, une grosse tête de chat toute mignonne apparut. Je suis tombée directement sous le charme de cette tête de félin blanche à taches rousses. Tout le monde autour de moi commençait à paniquer, sans que je ne sache réellement pourquoi.
-Mais vous voyez bien qu’il est inoffensif, ce petit être. Il a le droit de nager, comme tout le monde !!!
Mais on ne m’écoutait pas, me traitant de folle ou d’idiote. Moi, j’essayais de caresser ce gros matou, en le complimentant.
-ouh qu’il est beau ce chat ! C’est un bon gros pépère ça !!!
Tout le monde semblait abasourdi. Adele se frappa même le front en secouant la tête, murmurant un « mais qu’elle est bête ! ». Et moi, je n’en avais que faire. Derrière moi, ça parlait de « roi des mers ». Je n’écoutais pas plus. C’est vrai qu’un être aussi majestueux devait être un roi. Enfin, j’imagine. En tout cas, il méritait ce titre.
— C’est un gentil chat, ça. Miaou miaou. Oh que tu es beau !!!
Puis la tête de chat plongea sur le navire et goba le navigateur, devant moi, et tous les autres. Je n’en revenais. Je lui tape sur le museau.
-Mais qu’est-ce que tu fais ?!!! Méchant chat !!! Recrache !
Le chat avala ce qu’il avait dans sa bouche et je fronçais les sourcils.
-Attention, je vais me fâcher !!!
Mais déjà le félin aquatique ne m’écoutait plus, si tant est qu’il m’ait écouté à un moment. Il chargea le bateau pour nous faire chavirer. De justesse, je pris la barre pour nous rééquilibrer. Puis je dégainais ma rapière et sautai sur le matou.
-Il ne faut pas faire ça !!! Ce n’est pas bien ! Vilain chat !
Je lui crevais un œil, non sans fondre en larmes en m’excusant de lui faire mal. J’ai toujours détesté la maltraitance sur les animaux. Les autres attaquaient avec les canons. Le chat fondit sur Adele, je sautai de sa tête pour la protéger et donna un gros coup de griffe sur le visage du félin. Le roi des mers s’écroula dans une gerbe d’eau, surtout grâce au coup de canon qui venait d’être tiré.
Les autres fêtèrent ce qu’ils appelaient une victoire. Moi, j’avais la mort dans l’âme. Comment pouvait-on être heureux de tuer une bête si belle et gracieuse ?Alors que je m’étais réfugié près de mes chats dans un coin isolé du navire, Adele vint me voir.
-Ca va, gamine ?
Je haussais les épaules, ne sachant pas trop que répondre. Elle vint s’assoir à mes côtés, non sans une grimace de dégoût à l’intention de mes chats.
-T’aimes vraiment beaucoup ces bestioles, hein ?
-Oui… Je… Mon frère disait que je leur voue un culte…
-Je vois…
Adele regarde le ciel en poussant un soupir.
— Tu as bien dû le remarquer, mais idéaliser quelque chose ou quelqu’un, ce n’est pas bon. Je dirai que c’est même dangereux.
-Je suis désolée de vous avoir mis dans le pétrin…
La colonelle se mit à rire.
-Tu ne nous a mis dans rien du tout. Il aurait attaqué de toute façon. Au contraire. Tu nous as fait gagner du temps, je pense. Lui aussi a été surpris de ta réaction. On aurait dû en profiter pour attaquer les premiers. Mais on a tous été stupéfaits.
Elle posa une main sur mon épaule.
-Tu as fait ce qu’il fallait, petite. N’en doute pas. Aujourd’hui, tu as été héroïque. Et ça m’a donné envie de t’entraîner.
Devant mon air déconfit, elle éclata à nouveau de rire et se leva sans rien dire d’autre.
À partir de ce jour, tous les jours et pendant près d’un mois, jusqu’à notre arrivée à la base M4, à South blue, elle m’a entraînée dur.
Lorsqu’elle m’a déposée à la base, elle a prononcé des mots qui ont longtemps résonné en moi.
-A plus tard, gamine. Je suis prête à parier que nous nous reverrons. Et ce jour-là, j’espère avoir le droit à un combat épique. Tu peux me le promettre ?
J’acquiesçais et elle repartit.
Les classes
Je mis une année et demie pour faire mes classes. Même si les autres me trouvaient étrange, je réussis tout de même à m’intégrer. Rien d’important ne s’y passa. C’était dur, mais tous les jours je me levais avec la conviction que j’étais à ma place. Il m’arrivait d’aider les autres à gagner en agilité, là où eux m’aider à mettre de la puissance dans mes coups.
L’âge adulte
La tigresse des mers
Tout allait bien. J’enchaînais les missions, en bon soldat de la marine. J’avais fini par avoir un sacré palmarès. Et puis, petit à petit, l’équipage dont je faisais partie commença à m’appeler la tigresse des mers. Non seulement à cause de mon agilité et de mon arme principale — car j’avais un peu délaissé la rapière pour me concentrer surtout sur le développement de techniques de combat avec mon gant griffu. Mais surtout à cause de ma ténacité. Il semblerait qu’une fois que j’ai une proie en vue, je ne la lâche pas. Je soupçonne toujours que ma chevelure flamboyante n’y était, également, pas pour rien.
Je gagnais en galon et en renommée. Dorénavant, beaucoup de civils des grandes villes connaissaient les exploits de la tigresse des mers. Si bien que la colonelle Adele Blackfeng finit par entendre parler de moi. Nous nous étions revues au cours de ces quelques années et elle estimait, à chaque fois, que je n’étais pas prête à lui donner le combat épique qu’elle voulait.
De nos jours
Plus de six années ont passé depuis mon entrée dans la marine. Bien que je suis dans le même équipage depuis la fin de mes classes, j’aspire à créer enfin mon propre équipage et prendre encore plus de galon. J’aimerai arrêter d’écumer seulement les blues et pouvoir retourner sur Grand Line. Et pourquoi pas, revoir ma famille et mon ancien petit ami ? J’aimerai, aussi, donner à Adele ce combat qu’elle veut depuis notre rencontre. Et lui montrer tous les progrès que j’ai faits jusqu’ici.
Sinon, ton pseudo à toi, derrière l'écran ? Lilith-93
Si t'as un commentaire à faire, fais-le maintenant ! A cause de certains soucis de santé, il se peut que je "disparaisse" et réaparaisse d'un coup. Normalement Clayton préviendra. Mais vu qu'il faut lui rabâcher 20 mille fois les mêmes choses pour qu'il les fasse :p