Vous êtes encore là ? Je vois que vous m'avez pris au mot. Dans ce cas, il ne me reste plus qu'à continuer de jouer le jeu mais je préfère vous prévenir, mon histoire ne sera pas digne de l'épopée d'Homère. Loin de là, elle ressemblera plus à celle de Titeuf ou de Spirou mais ne vous inquiétez pas, je vais vous la conter. Prenez donc un siège afin d'être à l'aise.
Mon histoire commence bien évidemment sur l'île des hommes poissons. J'y suis né et j'y ai grandit. Dois-je vraiment vous présenter cette île que tout le monde connaît ? Pour faire simple, c'est une île sous-marine qui se situe à 10 000 mètres de profondeur en-dessous de Red Line. Elle est le passage obligatoire pour grands nombres de personnes ne pouvant passer par Marie-Joie et devient de ce fait, l'unique moyen de se rendre dans le nouveau monde. Dans mon cas, j'ai grandit dans le quartier chic de lîle : "Beverly Fish". Mon père et ma mère possèdent le restaurant le plus renommé de l'île et les plus grands noms s'arrêtent pour manger chez nous. Si vous passez par là, n'hésitez pas à vous y arrêter vous verrez peut être la famille royale en train d'y souper. Mon père en est le cuisinier et ma mère la chef de salle, autant vous dire que j'y ai passé énormément de temps. Bizarrement à ce que l'on pourrait croire, mes parents n'ont jamais manqué à un seul de leurs devoirs et ce, même le restaurant complet. J'étais leur priorité à tout moment, leur amour était incommensurable et encore aujourd'hui c'est toujours le cas. Evidemment, ça n'a pas été tous les jours tout rose et mon père m'a bien filé quelques roustes pour me recadrer mais rien de bien choquant. Comme je vous l'ai dis plus haut, c'est eux qui m'ont appris les valeurs de la vie. La bienveillance servir tout le monde de la même façon, peu importe son statut ou son rang mais surtout de faire preuve d'empathie pour tout à chacun. La franchise : savoir dire ce qu'il ne va pas quand ça ne va pas et ne pas laisser un malaise s'installer quand une simple discussion peut désarmer une situation. Et enfin l'honnêteté, car il est plus difficile d'atteindre la pureté transparente d'une âme que son opacité.
J'ai vécu sur l'île des hommes poissons jusqu'à mes quinze ans. Le monde extérieur me semblait être un monde merveilleux et inaccessible car beaucoup d'entre nous n'osaient pas s'y aventurer. Vous savez, vivre sur cette île est un peu particulier. On sait ce qu'il se passe dans le monde, mais on ne le comprend pas pour autant. Nous n'y sommes pas confrontés ou que très rarement. Les pirates, la marine, la franc-marinerie, humains, bref, tous ne sont que de passage sur cette île. Souvent pour quelques heures et parfois pour quelques jours rien de plus. Plus je grandissais, plus je me documentais, plus je nourrissais une soif de découverte envers ce monde inconnu. Le monde extérieur me fascinait si bien, que je me rappelle encore avoir accroché des tas de calligraphies dans ma chambre. Mais le plus étonnant était ces "trous" dans l'histoire. Plus j'y réfléchissais et plus j'avais envie de la connaitre. Pourquoi omettre volontairement une partie de l'histoire. Que contient-elle ? Pourquoi déployer tant d'énergie pour la faire disparaître ? Je n'en avais aucune idée ! Ça avait le don de me rendre fou. La seule solution était d'en apprendre ces secrets afin de le découvrir par moi même. Mes parents avaient compris que ma soif de connaissance était trop forte pour être retenue ou étouffée. C'est au lendemain de mes seize ans que je leur ai fait part de ma décision : "découvrir le monde". Je m'en rappelle comme si c'était hier. Il était neuf heures du matin, mon père était assis dans son fauteuil de corail comme à son habitude, pendant que ma mère prenait son petit déjeuner. C'est ce moment banal que j'ai choisi pour leur dire qu'était venu le temps de mes aventures : "Papa, maman, j'ai décidé..." Je n'ai même pas eu le temps de finir ma phrase qu'ils se retournèrent et d'une voix commune me dire : "Nous savons mon fils, va et découvre le monde". Je vous fais grâce des détails larmoyants et c'est ainsi que je quittais mon île natale pour découvrir le monde.
La première étape de mon voyage était l'Archipel des Sabaody. Honnêtement, elle était comme je l'ai lu, en tous points. Il faut savoir que l'Archipel des Sabaody se présente tel une forêt au milieu de l'océan, ce n'est rien d'autre que racines de mangroves. Le plus fascinant c'était les bulles. De cet amas de végétation sortaient du sol des bulles volantes qui s’élevaient lentement et gracieusement vers le ciel. Je n'ai jamais su par quel miracle elles pouvaient se créer. Leur beauté fascinante me fit perdre la notion de l'espace et du temps, et donna très vite lieu au côté sombre de l'île. Fasciné par le décor, je m'étais mélangé parmi les humains, enfin mélanger est un bien grand mot.... Ils se sont mis à hurler : "Un requin ! Un requin !"
Shahahaha Si vous aviez vu leurs têtes paniquées... A croire que c'était la première fois qu'ils voyaient un homme poisson ! J'en rigole, mais au fond il n'y a pas de quoi rigoler. Très vite les ennuis ont commencé à arriver. En l'espace de quelques minutes d'homme libre je me suis retrouvé enchaîné. Quelle drôle d'expérience vous savez ? J'étais curieux et je me suis laissé faire. Qu'allait-il se passer, se produire ? Était-ce une coutume humaine ou un caprice ? J'avais bien évidement lu un passage dans mes livres, et je savais bien que je partais pour la vente aux esclaves. Cependant, ma curiosité avait été bien trop forte et j'assumais le risque que j'avais pris d'expérimenter...
En l'espace de quelques instants, je me suis retrouvé dans cette immense salle des ventes. J'étais acclamé tel un animal. Je ne savais pas combien de personnes assistaient à cette séance. Les lumières des projecteurs sur la scène étaient bien trop éblouissantes et produisaient sur ma vue deux billes jaunes qui m'aveuglaient. Ce que j'ai fais ? J'ai joué le jeu jusqu'au bout et je me suis mis à sourire et faire le pitre. Malgré les chaines qui m'empêchaient de me mouvoir, les gens hurlaient : " 15 000, 27 500, 50 000, 300 000..." Au final la modique somme d'un million cinquante milles Berrys avait été atteinte.
Shahahahaha. Le commissaire priseur m'amena à mon acquéreur afin de procéder à l'échange. Ce que j'ai touché ? Pas un kopec, le radin ! Je n'ai d'ailleurs pas vu la transaction s'effectuer. Un sac avait été apposé sur mon visage. On me força à m'asseoir. Je n'y voyais rien et je devinais être dans un véhicule car j'étais en mouvement.
Assez rapidement, nous arrivâmes à destination. Vous savez, il est dur d'évaluer le temps lorsque l'on a les yeux bandés. Si je devais faire une estimation, je dirais pas plus de dix minutes. Ma seule certitude était que je me trouvais toujours sur l'archipel. Ils me firent descendre et m'obligèrent à marcher sur une dizaine de mètres avant de m'ordonner de m'arrêter. Bien évidemment, je me suis exécuté. Ils m'enlevèrent le sac et en même temps mes chaines. Le temps que mes yeux se réhabituent à la lumière, je fus poussé dans l'eau. Au bout de quelques secondes, j'y voyais de nouveau clair. J'étais dans un aquarium d'environ une centaine de mètres carrés ! Plusieurs personnes me fixaient, et je pouvais affirmer sans crainte qu'il y avait des pirates parmi ces bonnes gens. Pourquoi ? En règle générale, un chapeau floqué d'une tête de mort ça ne trompe pas. Ils étaient une dizaine à me regarder, leur verre à la main. Surement un whisky-glace ou rhum-glace. Pensaient-ils pouvoir me noyer ? Pourquoi me remettre dans mon habitat originel ? D'un coup d'un seul, tous éclatèrent de rire et le pirate me fit signe de me retourner. Je m’exécutai et je vis trois squales se diriger vers moi. A première vue, ils devaient tous mesurer entre 5 et 7 mètres de long.
Shahahahahaha. Ils ne voulaient pas me noyer, ils voulaient voir comme j'allais être dévoré par ces requins. Ces fous ne savent-ils pas que nous sommes capable de communiquer avec les poissons ? Sans crier gare, l'un des trois requins m'attaqua. Étrange, ils ne se montrent pas si agressif en tant normal.
"Calmez vous les gars, je suis l'un des vôtres". Les deux autres suivirent l'exemple de leur compère. J'évitais aisément leur attaque et c'est là que je me suis rendu compte qu'ils ne m'entendaient pas. Un collier leur avait été fixé autour du cou. Surement un émetteur d'ultrason, qui perturbe tous leurs sens. Je ne pouvais les raisonner.
Tssss ! Je n'ai pas eu le choix... En une fraction de seconde je disparu de ma position initiale et j'arrachai les nageoires de ces trois squales. L'eau se mit rapidement à se teindre d'un rouge vif. Les squales quand à eux tombèrent au fond de l'aquarium. Je devais agir afin de mettre fin à leur souffrances. Je dissociai trois gouttelettes d'eau et les envoyai chacune transpercer le crâne de mes assaillants. Comment s'appelle cette technique ? Uchimizu. Je lançai un dernier regard vers eux : Reposez en paix mes frères.
Puis, je portai toute mon attention vers les humains. Il était temps de réacquérir ma liberté. Je me positionnai face à la vitre de l'aquarium, levai mes deux mains au dessus de mon épaule et ma jambe gauche : " Yarinami " !. Un jet d'eau tourbillonnant frappa la vitre qui explosa en milles morceaux. L'eau se déversa dans sa plus grande majorité dans la pièce des humains.
Shahahaha. Leur stupeur était magnifique à regarder, ils étaient bouche-bée. Leurs yeux béants et globuleux me fixaient, les sueurs froides commençaient à perler sur leurs fronts. Moi, j'affichais un large sourire. Ils voulaient que je me fasse dévorer ? A leur tour...
"Ne fais pas à autrui ce que tu n'aimerais pas ce que l'on te fasse"
Sur ces mots, je me ruais, la bouche grande ouverte sur mes "propriétaires". Je leur croquai la carotide et leur arrachai un rôti de chair. Des geysers de sang s'échappaient des plaies que j'avais infligé. Ils s'écroulèrent les uns après les autres. Puis, un grincement se fit entendre et un homme apparu. Visiblement, il n'était pas choqué par le spectacle et la nouvelle peinture de la pièce. Il se dirigea vers mon acheteur, s'agenouilla et posa ses mains sur son torse. Était-ce une coutume humaine ? Il regarda les autres victimes puis, finit par me fixer. Je lui fit un grand sourire les yeux fermés tout en penchant ma tête sur le côté droit. Le sang frais dégoulinait encore de ma bouche et les gouttes venaient s'écraser au sol. J'ai levé les bras en l'air. Coutume universelle pour signifier notre pacifisme.
"Shahahahaha, tu sais, je pense qu'ils n'ont pas volé leur châtiment. Je ne cherche qu'à découvrir le monde et je me suis retrouvé enchaîné." Je mis les deux mains derrière ma nuque et croisa mes doigts entre eux comme pour m'étirer.
"Ils m'ont jeté dans cet aquarium derrière moi au milieu des squales. Ils voulaient que je sois le clou de leur spectacle ! Et voilà le résultat..."Dans un silence assourdissant, l'homme se releva et se présenta comme un membre de la Franc-Marinerie du nom de
50 Berry. Un nom étrange pour une personne tout aussi atypique. Son collier en or et sa longue cape rouge ne pouvait qu'accentuer cet effet. Cependant, il m'apprit que "mes propriétaires" se servaient des différents spectacles fourni par les esclaves pour organiser des orgies ou, différents jeu à connotation sexuelle. D'après lui, ça les excités. Le tout sous couvert du gouvernement mondial. Tsss, les chiens ! C'était la raison pour laquelle ils avaient dépensé autant d'argent pour m'avoir. Les autres humains étaient du personnel pour le bon fonctionnement de ce joyeux bordel. Ils ne comptaient pas me tuer si rapidement. Je devais leur servir le plus longtemps possible, même s'il m'avoua qu'en règle générale, l'espérance de vie d'un esclave ne dépasse pas les trois mois. Malnutrition, fatigue, viol et bien d'autres ignominies étaient la cause de cette espérance de vie si faible. Plus je l'écoutais, plus ils me débectaient. Il n'y avait aucun espoir de bienveillance en eux.
"Je te remercie pour tes informations. Moi Atset Olf, n'oublierai pas ce que tu m'as conté. Je ferai attention à l'avenir. Cependant, je dois te laisser, je pars à la découverte du monde et du monde oublié."Il se mit à éclater de rire et me regarda les yeux larmoyant.
"T'es un marrant toi ! Par contre, tu viens d'égayer ma curiosité. Qu'entends tu par le monde oublié ? ""Le siècle disparu. Le trou dans l'histoire me fascine depuis que je suis petit. Je veux découvrir ce qu'il cache..."Il se mit à sourire. Comme s'il m'avait compris, comme s'il avait lu en moi. Puis, il prit un air sérieux et se mit en garde. Il voulait en découdre mais pourquoi ? J'ai très vite compris l'écart entre nous. Il n'était pas du tout comme les précédents humains... Il dégageait une aura si puissante, comparable à celle d'un roi des mers. Mes sens ne mentaient pas... Tout combat était vain, je ne tiendrais même pas dix secondes. Réfléchissons. Pourquoi a t'il pété un câble ? Ai-je une chance de le raisonner ? Essayons...
"Shaha...ha...ha... Que t'arrive-t-il ? T'aurai-je vexé ?"Des sueurs froides commençaient à perler sur mon front. L'ambiance était pesante. J'avais l'impression d'être un insecte. Au moindre faux mouvements, je pouvais me faire écraser. Adieu mes rêves ! Papa, Maman, ne me pleuraient pas, j'aurai eu une belle vie... J'étais résigné, mon heure était venue... Puis, il éclata de rire, baissa sa garde, s'approcha de moi et posa sa main sur mon épaule droite.
"Ton heure n'est pas arrivé mon garçon. Toi et moi nous avons le même but. Je dirais même plus, c'est la raison d'être de la Franc-Marinerie que de mettre en lumière le siècle perdu. Tu dois te demander pourquoi je me suis montré si menaçant, n'est-ce pas ? La réponse est simple, je voulais te montrer à quelle point tes paroles peuvent influencer le monde. Tu aurais été face à un agent du gouvernement mondial, ta mort aurait été actée. Suis-moi et tu pourras réaliser ton rêve. Nous t'enseignerons la lecture des textes anciens. Tu as l'air de savoir te débrouiller, mais on travaillera aussi sur ce point. Il faudrait pas que tu meures dès ton premier jour. Alors, qu'en dis-tu ?"Je mis ma main sur mon menton et commençai à me gratter. Ses arguments ont fait mouche en moi. Il n'a pas l'air malhonnête et qui plus est, je pourrais voyager à ma guise. De plus, ils m'apprendront à lire les textes anciens. Chose à l'heure actuelle, que je ne maîtrisais pas... Le bonheur ! Je mis mes deux mains derrière la nuque et lui fit un large sourire. Après tout, c'était pas une si mauvaise offre !
"Marché conclu !"Les instructeurs de la FM m'enseignèrent la lecture des textes anciens qui m'était totalement inconnu. On appelle ça l'archéologie. Pour apprendre la lecture de ces fabuleuses gravures, il m'aura fallu quatre longues années d'apprentissage. Le dépassement de soi a été la clé de la réussite. Aussi bien sur le plan physique que psychologique. D'après mes instructeurs, j'ai acquis les compétences bien plus rapidement que d'accoutumé. Exploit sûrement lié à ma race. L'apprentissage de cette langue a vraiment été une révélation. Elle m'a permit de mieux comprendre le monde et d'améliorer mon ouverture d'esprit. Chose que le gouvernement mondial ne possède pas. Honnêtement, je n'ai jamais eu à regretter mon choix.
Quelques semaines après avoir acquis le titre d'archéologue, on m'affecta enfin ma première mission. Elle était simple : Partir sur North Blue et découvrir ses secrets. A ma grande déception, je n'ai rien trouvé concernant le siècle perdu. Cependant, j'ai pu découvrir le monde de mes propres yeux. Il est gigantesque et merveilleux. Des déserts de chaleurs au désert de glace, des forêt luxuriante au marécages nauséabondes... Tout n'est que beauté ! Le seul problème : la perversion de certaines institutions. Le gouvernement mondial exerce son pouvoir sur les faibles, la marine exécute ses ordres sans discuter sous une prétendue justice qui n'est qu'utopie. De l'autre côté nous avons les pirates, des enfants de ce même gouvernement qui se rebellent contre lui. Drôle de société que les humains ont créés. Moi, j'évolue au milieu de ces différentes factions. Tout n'était pas rose et il a fallu à certains moments, employer la force. Finallement, j'ai fini par m'y habituer.
Aujourd'hui, cela fait douze ans que je fais partie de la Franc-Marinerie. L'homme qui m'a recueilli est devenu un cavalier. Une pointure chez nous et je l'admire. La chose positive est, que j'ai réussi à me faire un nom au sein de la Franc-Marinerie : le requin. Pas seulement pour mon apparence, mais aussi pour les marques laissées à mes victimes. Vous vous rappelez des fameux morceaux de chairs arrachés ? Eh bien, c'est devenu ma marque de fabrique.
Shahahaha. Je vous avoue que ça ne me déplaît pas ! Après sept ans d'aventure à North Blue, j'aimerai découvrir une autre partie du monde. Cela tombe bien, j'ai eu vent d'une rumeur qu'un morceau du siècle perdu aurait été retrouvé sur Grand Line. Les francs-marin recrutent des archéologues pour partir en expédition avec eux. J'ai envoyé ma candidature il y a un peu plus d'une semaine maintenant. La réponse ne devrait plus tarder ...