Sakura Mishima
Prénom et Nom: Sakura Mishima Âge : 25 années Sexe : Féminin Avatar : Baiken - Guilty Gear Groupe : Pirates Métier : Navigatrice Espèce : Humaine But : Tuer un certain Capitaine Corsaire
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Fruit du Démon : (sous réserve de validation) XXXX Autres capacités : Si ce n'est sa grande force physique et son incroyable aptitude à pouvoir manger des pâtes sans les cuire, rien de particulier.
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Description physique
La première chose que l’on remarque chez cette femme, c'est sa chevelure rappelant les fleurs de cerisier en période de printemps. D’un rose éclatant, c'est la caractéristique principale qui s'impose lorsqu'on essaye de la décrire.
Pour peu que vous parveniez à vous concentrer sur son visage, son grand œil présente un iris aussi brillant que de l’améthyste. Son œil oui, car notre guerrière est borgne. Une large cicatrice traverse son oeil gauche, obligeant la dame à fermer l’œil ou à cacher ce dernier avec un cache-oeil prévu à cet effet. Vous apercevrez sans problème aussi les tatouages sur son front et sur son autre oeil, celui qui voit, symbolisant son clan et sa famille à Shimotsuki. On ne peut que souligner la finesse de ses traits fins et somptueux qu’elle aborde en tout temps.
En reculant un peu, vous pourrez comprendre que sa taille aborde les cent-quatre-vingt centimètres et à une masse dépassant les soixante-dix kilogrammes. Nous pouvons rajouter qu’elle a une poitrine bien développée et est munie d’un galbe parfait. Callipyge, elle a également un ventre plat et la cambrure des reins légèrement accusées mettent en valeur sa taille et ses membres modérément musclés. Son corps élancé et athlétique témoigne de ses entraînements réguliers. On peut la reconnaître de loin à sa démarche altière, à sa silhouette élancée, ainsi qu’à ses mouvements précis ainsi que sa main restante toujours sur le pommeau de son épée.
Sa main restante car la dame ne s'est pas contentée de ne perdre qu'un œil, non. Au cours de sa vie, elle perdit aussi son bras droit. Donnant une allure assez particulière à ses combats. Une personne attentive remarquera que malgré ses vêtements souvent simples et amples, il n'y a jamais rien pour diriger la manche droite de la tenue.
Du côté vestimentaire justement, son kimono modifié aux couleurs noires et blanches reste la tenue où on peut la voir le plus souvent. Sa tenue est accompagné de cordes rougeâtres pour tenir le tout. Laissant son décolleté bien en évidence, Sakura ne prend pas la peine de mettre des bandages autour de la poitrine, jugeant que cela gêne sa respiration. Quand elle ne porte pas son kimono, on peut la voir porter ce qui lui tombe sous la main, trahissant son manque de gout au niveau de la mode. C'est pour ça qu'elle préférera toujours les vêtements comme les kimonos, se portant facilement et ne nécessitant pas de fantaisies. Quand aux bijoux, moins elle en porte, mieux elle se porte.
Description mentale
Sakura est une guerrière avec une mentalité rappelant celle des samouraïs. Comme ses pairs, elle représentante avant tout le calme et la sérénité. Avec un grand sang froid, elle fait partie de ce genre de personnes qui réagissent avec une attitude stable et posée. Peu importe le moment, la pondération l’emporte toujours à la précipitation. Observant et analysant tout ce qui peut se passer autour d’elle et dans son environnement, elle ne laisse rien la prendre au dépourvu. Son visage impassible en déconcentrera plus d’un. Rares sont les émotions qui s’expriment au travers de son visage. Des lèvres qui sourissent, un regard touchant, ces choses là sont le maximum que vous pouvez attendre d’elle. Elle ne laisse jamais les événements prendre le dessus sur elle…jusqu’à quelle boive de l’alcool.
L’alcool est une divine boisson pour la dame, dès la première goutte, son côté calme change du tout au tout et montre un comportement agressif et provocateur. Cherchant à se battre avec le premier venu, fleuretant avec peu de noblesse les hommes comme les femmes, pleurant dès que quelque chose ne va pas dans son sens. Il est impossible pour elle de s’en passer plus d’une journée et commence à se montrer désagréable si sa gourde est vide. Buvant énormément, elle ne craint pas la gueule de bois, au grand détriment de ses camarades. Selon elle, « L’alcool c’est de l’eau. ». Bien que son foie lui fasse comprendre l’inverse au petit matin.
C’est une femme qui n’a jamais peur de dire ce qu’elle pense, même si cela peut blesser. De plus, elle n’ouvre la bouche que pour dire quelque chose d'intéressant. Il se trouve qu’elle n’abordera jamais une conversation sur sa propre personne. Essayer d’en savoir plus sur elle est comme essayer de toucher une fourmi à 200km avec un caillou. Douée de répartie, elle évitera avec habilité le sujet. Préférant discuter de choses plus utiles et selon elle, plus intéressantes.
Elle reste une personne très fière, avec un certain orgueil trop souvent mal placé. Si elle échoue quelque part, elle s’en voudra énormément et fera tout ce qui est en son pouvoir pour corriger cela. Beaucoup plus têtue que déterminée, elle reste concentrée sur ses buts et rien ne peut la détourner de son chemin une fois qu’elle a décidé d’entreprendre quelque chose. Ayant son code de l’honneur et une morale bien à elle.
Lors d’une altercation musclée, c’est une personne sans pitié et qui ne se laisse déconcentrer par rien d’autre. Quand elle se bat, on ne voit qu’une personne concentrée dans son combat, donnant toujours l’impression de se battre pour sa propre survie. Si elle doit affronter quelqu’un dans un contexte non amical, elle part du principe qu’il s’agit d’un match à mort et fera tout pour mettre adversaire hors d’état de nuire s’il est encore en état de se battre. La pitié est quelque chose qui lui est inconnu dans un conflit. Sur la même idée, elle n’a pas peur d’affronter des personnes visiblement plus fortes qu’elle. Dans un combat, elle donnera toujours le maximum. L’imagination de sa propre mort ne lui fait rien. C’est pourquoi elle se battra avec tous les moyens en sa possession, de manière à être sûre qu’aucun regret ne puisse être formulé de sa part. Qui plus est, elle aurait l’impression de manquer de respect à son adversaire si elle lui laissait des fleurs.
Habituée à la mer, un monde pirate où joyeusetés se mêlent avec des atrocités est une chose courante chez elle. Aussi, elle estime que dans un monde cruel comme celui dans lequel elle vit, seule la loi du plus fort compte. La force selon elle, permet de tout accomplir. A la fin, seuls les vainqueurs restent en vie. Sakura estime que si on veut rester en vie, il n’y a qu’à être plus fort que ceux qui menacent notre vie. Elle ne montrera aucune empathie envers les plus faibles, ne les tolérant que par le mépris. La liberté de Sakura s’arrête donc là où commence celle de quelqu’un de plus fort qu’elle.
Même si sa morale peut sembler particulière, il y a une chose qui est plus important que tout chez elle, le respect. Peu importe ce qu’elle peut accomplir, le respect est une valeur importante à ses yeux, notamment sur un équipage. Selon elle, les membres d’un équipage doivent se serrer les coudes et essayer d’accomplir les choses ensemble sinon c’est le naufrage assuré. Les actes les plus vils comme le vol, le meurtre entre membres du même équipage est un acte valant le supplice de planche. Mais le pire des actes est l’insubordination, valable d’une peine de mort. Elle serait capable de mutiler quelqu’un qui refuserait de se soumettre à un ordre du capitaine ou d’un supérieur, quel qu’il soit. Le plus fort mérite d’être Capitaine et la Loi du plus fort est toujours la meilleure.
N’ayant pas vraiment eu affaire à la Marine ou au Gouvernement Mondial, elle voit néanmoins en eux juste l’Ordre établi actuellement. Se disant simplement que si quelqu’un de plus fort qu’eux arriverait, l’Equilibre des pouvoirs serait modifié mais qu’au fond, cela n’affectera que ceux qui y attachent une certaine importance. En tant qu’ancienne pirate, la Marine est juste un moyen de faire régner un Ordre que des puissants ont établi, ni plus ni moins.
Sa principale faiblesse, les enfants. Devant les enfants de bas âge ou les bébés, elle sera toujours gaga de ceux-ci, les trouvant adorable, encore plus adorable que les bébés phoques.
Histoire
De nombreuses légendes et mythes existent de par le monde. Chaque être ayant vécu sur la planète apporte sa pierre à l’édifice qu’est l’Histoire. Chaque pierre, qu’elle soit insignifiante ou illustre, raconte quelque chose. Sakura ne fit donc pas exception à cette règle universelle. Portant donc comme nous tous, un passé à raconter, un présent à vivre et sans doute un futur à espérer. Quelle que soit l’importance de son passé, quelles qu’en soient les conséquences sur son présent ou ce qu’il apportera dans le futur, son histoire est celle qui sera racontée aujourd’hui.
Sakura est née voilà vingt-six années dans West Blue, sur la petite île de Shimotsuki. Ainée d’une famille de pêcheurs, sa relation avec la mer se développa donc dès le plus jeune âge. Une relation particulière s’il en est. Tous les matins bien avant l’arrivée de l’aube, il fallait se lever, manger un léger petit-déjeuner et prendre la mer, peu importe les conditions météorologiques. Un quotidien qu’adopta bien tôt la jeune fille. Dès l’âge de 4 ans, elle accompagnait ses parents sur le bateau de pêche de la famille. Elle voyait en la mer un grand inconnu et se berçait de rêves et de fantasmes à l’idée de partir explorer la mer et s’éloigner de son île. Très vite, elle prit la barre et apprit l’art d’être un timonier. Un navire ne naviguait pas tout seul, un pilote était nécessaire pour le faire voguer.
C’était là la plus grande passion de la jeune fille, voguer avec le navire. Aller quérir le poisson était donc un des moments de sa vie qu’elle aimait le plus au monde. Sakura n’avait qu’une hâte, devenir plus grande pour ne plus avoir besoin de caisses pour prendre la barre. On la surnommait « Pêche » pour cette raison d’ailleurs, la petite fille prenait toujours une caisse de pêches pour prendre la barre et apprendre à naviguer auprès de ses parents. Ce surnom rappelait aussi la couleur de ses cheveux rosés, comme le fruit. C’était un surnom qu’elle détestait et qui ne manquait pas de provoquer du chahut quand elle « jouait » à se bagarrer avec les autres enfants de l’île.
Shimotsuki était une île assez grande et prospère, le travail ne manquait pas. Étant située sur la plus calme des Blues, les attaques de pirates étaient peu nombreuses. Encore mieux, vu que la Marine n’était pas vraiment présente sur l’île (un petit poste pour donner une illusion de sécurité), on pouvait toujours compter sur les nombreux sabreurs et combattants pour la défendre en cas d’attaque. La plupart des enfants idolâtraient les artistes martiaux et aspiraient tous un jour à devenir comme eux, Sakura ne faisait pas exception à cela. Si la première passion de la fille était de naviguer sur la mer, la seconde était tout simplement de se battre avec une épée.
Après avoir pêché une bonne partie de la matinée, la jeune fille courrait jusqu’au dojo pour suivre son instruction martiale. Apprendre les rudiments de la maîtrise du sabre était une évidence sur Shimotsuki. La plupart des enfants étaient inscrits dans un dojo et il n’était pas rare que diverses compétitions aient lieu sur l’île pour déterminer quel style était le meilleur. Bien que Sakura s’entraînait d’arrache-pied, ses compétences ne se démarquaient jamais vraiment de celles des autres élèves. Cela ne l’inquiétait guère, car elle voyait dans le combat qu’un moyen de s’exprimer et gagner ou perdre n’avait pas vraiment de signification pour elle. Elle ne pensait qu’à s’amuser et s’améliorer, à un rythme qu’elle avait elle-même établi.
Ses motivations changèrent quand son premier frère, Ryuji, à ses cinq ans, est devenu assez grand pour pouvoir jouer tout seul dehors avec d’autres enfants. Sakura, alors âgée de 8 ans, comprit une des significations essentielles du « combat ». Parfois, on ne se battait pas seul, il fallait le faire pour d’autres personnes. Entre enfants, les querelles étaient légion et quand un enfant appelait son grand frère ou d’autres enfants pour régler les comptes, Sakura prenait le parti de son frère et le défendait du mieux qu’elle pouvait. Elle se battait quasiment tous les jours pour le protéger des autres. C’était là le premier « sens » qu’elle trouva dans son art. Se battre pour protéger autrui et plus précisément, pour les personnes qui lui sont chères.
Ryuji, après une bagarre, demandait alors toujours à son ainée : « Pourquoi tu m’as protégé grande sœur ? J’aurais pu le faire tout seul. », Sakura avait l'habitude de répondre chaque fois avec le même sourire et une caresse sur la tête de son cadet : « C’est le devoir d’une grande sœur de protéger son petit frère. Si tu n’es pas content, tu n’as qu’à devenir plus fort. ». Une phrase que le petit garçon garda ancrée dans sa mémoire.
Le jeune garçon s’entraînait plus dur encore que sa grande sœur. Bien qu’il fût plus jeune qu’elle, ses progrès au sabre étaient hallucinants. Très vite, il put atteindre un niveau que Sakura avait mis des années à franchir. À l’âge de neuf ans, il dépassait déjà sa sœur âgée de douze ans et excellait dans son rôle de grand frère pour le reste de la fratrie. De la même manière que Sakura le protégeait quand il était plus petit, il était devenu quelqu’un sur qui ses plus jeunes frères et sœurs pouvaient compter. Même si Sakura avait ses techniques imparables du « Poing de l’amour fraternel » et du « Tu-es-sûr-que-tu-ne-veux-rien-manger-ce-soir ? », elle pouvait sentir l’immense potentiel qu’avait son frère. Elle se demandait jusqu’où il pourrait aller, lui. S’entraînant régulièrement avec lui, la jeune fille se voyait dépassée petit à petit. Mais au fond, cela l’importait peu, s’il était capable de se défendre seul, c’était le plus important.
Une chose l’inquiétait cependant. Plus les années passaient, plus Ryuji se montrait cruel, voire impitoyable, dans sa manière de se battre. À un point où même si sa force était grande, il commençait à être davantage craint que respecté. Même si en tant que sœur Sakura ne disait rien, elle gardait un œil prudent dessus, n’hésitant pas à se montrer intolérante s’il le fallait. Son statut de citoyen modèle l’aidait aussi à ramasser les miettes quand son jeune frère cherchait des ennuis contre des personnes plus fortes que lui ou s’il causait des soucis à des personnes importantes de l’île. Ses parents étaient des crèmes, jamais ils n’ont osé crier ou oser réprimander leurs enfants. Sakura était donc la figure autoritaire auprès de ses frères et sœurs. Un rôle qu’elle prenait à cœur, mais qu’elle trouvait éprouvant.
Sakura savait que cela en valait la peine d’avoir une famille. Vers ses quinze ans, elle fut victime d’un accident en mer. Une tempête avait fait rage alors que la pêcheuse était partie pratiquer son activité en pleine mer. Essayant par tous les moyens de tenir la barre et de rester en vie, Sakura eut la mauvaise idée d’enrouler son bras autour de la corde afin de tenter de plier sa seule voile. Coup du sort, la foudre s’était sur le mât qui le brisa et le fit tomber, décapant alors la peau de la jeune dame.
Par chance ou par miracle, elle survécut, son bateau, bien que sans mât, flottait encore, mais à la dérive. Elle dériva plusieurs jours, son bras, blessé et sans accès à des soins, commença à se nécroser. Dans un accès de désespoir, sentant que son infection gagnait petit à petit son corps, Sakura n’eut d’autre choix que de sectionner une partie de son bras avec son washizaki pour l’imiter l’infection purulente commise par la gangrène. Elle fut étonnée de ne quasiment rien sentir sur le moment, son bras meurtri ne demandait qu’à tomber. La douleur ne vint que plus tard, quand l’hémorragie la gagna. Elle combla cela avec ses vêtements, mais ce n’était qu’appliquer un pansement, en fin de compte. Sans un médecin, ses jours étaient comptés. Persuadée qu’elle allait mourir soit de faim, soit de soif, soit à cause de son bras, la pêcheuse fut finalement sauvée par sa famille et quelques pêcheurs de l’île qui étaient partis à sa recherche. Durant sa convalescence une fois soignée par une personne compétente, les petits frères et sœurs de Sakura prirent soin d’elle le temps qu’elle se remette sur pied. Sa famille l’avait secouru et avait pris soin d’elle, une dette que Sakura s’était juré de rembourser un jour. Dette qu’elle remboursa en tentant d’être une grande sœur responsable et une personne sur qui sa famille pouvait compter. Le plus difficile avec un bras en moins était de reprendre l’entraînement. Tenir son épée à une main était plus difficile et l’équilibre n’était pas le même. Il fallait innover. Mais savoir que sa famille était toujours là au cas où elle pourrait avoir besoin d’aide, permettait à Sakura de faire de son mieux et d’assumer pleinement son rôle, en tant qu’ainée.
Cela restait cependant une tâche ardue d’être une grande sœur présente. Étant donné qu’elle s’occupait plus du bateau de pêche familial qu’autre chose durant son adolescence, pouvant mener des expéditions durant plusieurs journées s’il le fallait. Dès qu’elle fut assez grande en taille, elle était devenue la timonière et navigatrice officielle du navire, remplaçant alors sa mère qui pouvait se reposer et s’occuper de la famille plus souvent. Rajoutant donc du temps d’étude des courants marins, des différents vents et des cartes en plus de ses temps de pêche, privilégiant cela à la voie du sabre. Bien qu’elle s’entraînât souvent sur le bateau, elle sentait que son niveau stagnait comparé aux praticiens terrestres. S’intéresser à la vie de l’île et de sa famille devenait aussi de plus en plus ardu. Mais au fond d’elle, tant qu’elle pouvait naviguer sur son petit bateau toute seule, tout allait bien.
Un soir d’été, une Sakura âgée de vingt ans était partie voguer pendant cinq jours, allant toujours chercher du poisson encore plus loin pour ramener les meilleurs spécimens au village. C’était un soir pluvieux, orageux, une tempête commençait à faire rage. Rentrée en urgence à cause des intempéries, elle vit sa sœur cadette, Mizuki, l’attendre à quai. Mizuki était la troisième née de la famille, jouant donc le rôle de la « Grande sœur » quand Sakura n’était pas là. La pêcheuse sauta du bateau pour atterrir devant la jeune enfant. Surprise de voir cette femme en devenir être encore debout à une heure pareille et qui plus est près des quais. « Que fais-tu ici Mizuki ? Ce n’est pas prudent de rester à quai à l’aube d’une tempête ! Allez, viens, on rentre. » Amorça alors Sakura sur un ton fort et autoritaire. Sa petite sœur répondit presque automatiquement et tira Sakura par la manche de son kimono : « Non grande sœur ! Tu dois aller au poste de la Marine, c’est grave ! ». Sakura était quelque peu rassurée, quand ce genre de situation arrivait, c’était généralement Ryuji, son premier frère, qui commettait du grabuge et qu’il fallait remettre en place. Une réprimande, des excuses et tout rentrait tranquillement dans l’ordre. Ainsi était la vie à Shimotsuki.
« Votre frère est coupable de meurtre envers un soldat de la Marine. »
C’était les premiers mots qu’entendit Sakura après s’être assise dans le bureau du Lieutenant du tout petit poste de la Marine de Shimotsuki. C’était une phrase simple, mais dite avec une telle froideur et de manière si directe qu’elle traversa l’esprit et le corps entier de la pêcheuse comme une flèche. Comme si elle venait de se prendre un coup, Sakura ne savait pas quoi dire, ne savait pas quoi penser. En une seule phrase, la tranquillité qu’elle avait toujours souhaitée pour sa famille avait volé en éclats. Elle n’a pas pu passer par une courte phase de déni et accepta cette nouvelle de manière brute. Elle n’arrivait même pas à y refuser d’y croire, car elle se doutait qu'un Lieutenant de la Marine n’a aucune raison de mentir. Une seule question subsistait aux lèvres de la dame qui ne cherchait qu’à comprendre comment une chose pareille avait pu arriver. Contestant alors le pourquoi du comment, le Lieutenant lui répondit avec le même ton froid.
« Hier soir, votre frère, ivre, s’est mis à déclencher une bagarre avec ses amis dans un bar. Lorsque deux soldats de la Marine sont intervenus, ils ont refusé de se soumettre à l’arrestation et ont préféré se battre avec lesdits officiers. Dans la rixe, l’un des deux soldats a perdu la vie. Votre frère a perdu le contrôle. »
Écoutant chacun des mots avec attention, Sakura eut alors une deuxième question un peu plus précise sur ces évènements. Toujours prise de panique, sa voix balbutiait et elle n’avait qu’une envie, se réveiller de cette situation. « Mais…mais où-est-il maintenant ? En prison ? Puis-je lui parler au moins ? »
Un long silence résonna dans la salle, Sakura n’arrivait pas à soutenir le regard perçant du lieutenant de la Marine en face de lui. Tout ce qu’elle espérait, c’était qu’au moins son frère Ryuji soit en vie.
« Votre frère a pris la fuite, madame, il a volé un bateau sur les quais avant de partir avec ses amis. Nous ignorons sa destination pour l’instant. Si nous vous avons convoqué ici, ce n’est pas pour vous avertir de cette nouvelle ou vous inculper quelque responsabilité, mais plutôt pour savoir si vous l’avez aperçu en mer durant votre période de pêche. Nous comptons le retrouver et l’arrêter comme tout criminel voguant sur la mer. »
Ne sachant pas si elle devait être rassurée ou déçue de cette nouvelle, Sakura essaya de se souvenir de ce qu’elle avait vu la veille, mais à part des bateaux normaux à l’horizon, elle ne croisa rien de particulier. « Je…je ne sais pas. Je suis désolée. » balbutiait-elle. Tout s’emmêlait dans sa tête, un mélange de haine, d’incompréhension et de déception s’emparait d’elle. Aussitôt dit, le Lieutenant invita la jeune dame à partir, n’étant plus d’aucune utilité.
Dehors, la pluie battait toujours son plein, sa petite sœur rentrée depuis longtemps, il ne restait que cette femme, au milieu du port, seule, se demandant ce qu’elle allait faire.
Rentrant à la maison, Sakura ne pouvait s’empêcher de montrer son désarroi à sa famille, elle en voulait terriblement à ses parents pour avoir montré trop de gentillesse et si peu d’autorité, mais elle n’eut pas la foi de se disputer avec eux, se contentant de leur dire que le premier fils de la famille était en fuite pour l’instant. D’un point de vue rationnel, Ryuji devenu une source de problèmes pour la famille. Donc son départ ne pouvait que soulager les inquiétudes. Mais Sakura était une femme qui n’avait que faire de la plupart des gens…mais pour sa famille elle était capable de tout. Si sa famille avait déjà lâché l’affaire pour s’en remettre aux autorités, ce n’était pas le cas de la jeune pêcheuse.
Après une nuit de réflexion, à se demander ce qu’il fallait faire, une résolution naquit dans l’esprit de Sakura. Ainsi, peu avant l’aube, heure prévue pour les départs en mer, Sakura prépara son équipement en vitesse : son épée, une carte d’East Blue, une boussole et des provisions. Puis elle quitta la maison sans faire de bruit pour ne pas réveiller sa famille. Une détermination sans failles, qui s’arrêta au port. Dès qu’elle arriva devant son bateau, elle trouva ses parents, ses nombreux jeunes frères et sœurs et le chien, en train de l’attendre au portail. Dans l’incompréhension, elle se permit néanmoins de les questionner.
- Que…que faites-vous ici ? Vous ne dormez pas ?
- On est venus te dire au revoir, Grande Sœur !
- Papa et Maman avaient deviné que tu partirais rechercher Grand Frère Ryuji !
- Ouais ! Ils l’avaient deviné avant même que tu reviennes au port hier !
- Du coup on t’a préparé plein de trucs !
C’est ainsi que Sakura reçut de ses frères et sœurs de l’argent de poche, des biscuits, des couvertures, un coussin, une canne à pêche bricolée et plein de dessins et de lettres.
L'aînée de la famille voulait les gronder, leur disant que l’argent était trop précieux pour que des enfants gaspillent leurs maigres économies. Mais pour la première fois de sa vie, ses parents l’interrompirent. Prenant le pas avant même que Sakura puisse parler avec sa « voix-qui-fait-très-peur ».
- Laisse les enfants t’aider, c’est leur manière de participer à la recherche de leur frère. Ils voulaient tous venir avec toi, tu sais ? Mais te connaissant tu aurais refusé de peur de les mettre en danger.
Trop orgueilleuse pour pleurer devant sa famille, mais souhaitant quand même montrer son affection, Sakura attrapa ses frères et sœurs dans ses bras.
- Je ramènerai Ryuji, je vous le promets !
Puis elle donna ses directives à chacun des 12 membres de sa fratrie « Mizuki, tu es l’ainée maintenant, tu dois prendre soin de tout le monde ! Kenshin, tu dois t’améliorer au sabre, tu as du talent et tu y arriveras. Makoto, tu vas étudier jusqu’à devenir un savant ! Keitaro, tu vas arrêter d’être un farceur avec tes sœurs pour être un frère digne ! Naru, tu vas apprendre à nager… »
Une fois qu’elle put finir d’annoncer ses directives à chaque membre de sa fratrie, elle recommença à donner des instructions à tous ses frères et sœurs pour les taquiner en leur donnant des ordres tels que : « Vous ferez tous 300 pompes chaque matin ! Vous ferez tous vos lits et vos chambres seront propres 24 heures sur 24 ! Avant d’aller dormir, 30 minutes de gainage… ». Se montrer sévère était une manière comme une autre de dire « Je vous aime. », des paroles que Sakura n’a jamais prononcées.
Elle alla voir ensuite ses parents pour leur parler en privé, excluant les enfants. Elle ne savait pas quoi leur dire et parla de son ressenti.
"- Je…je sais que vous avez toujours été extrêmement gentils avec nous, quelque part, je vous en veux même d’avoir été adorable au point de refuser de crier sur vos enfants. Je veux vous tenir responsables pour la défiance de Ryuji. Mais je ne peux pas. Je sais que vous avez toujours fait de votre mieux. Alors, s’il vous plait…prenez soin des autres s’il vous plait."
Les parents de Sakura ne pouvaient que se contenter d’un sourire. Néanmoins, ils prirent le soin de prononcer quelques paroles pour leur fille ainée.
"- Nous sommes conscients que nous n’avons pas toujours fait ce qu’il faut, surtout avec Ryuji qui a mal tourné et malgré tes efforts pour arranger les choses. Nous n’aimons ni crier ni nous battre. Ce qui peut être étrange pour des habitants de Shimotsuki nous le reconnaissons. Nous assumons pleinement ce qui arrive, que ça te plaise ou non. Nous avons choisi de vivre ainsi. Peut-être qu’un jour, tu seras amenée toi aussi à faire des choix.
- Ton frère et toi aurez toujours votre place à la maison. La mer est pleine de dangers, alors veille sur toi avant tout d’accord ? Nous ne savons pas quand tu reviendras, peut-être dans une semaine ou dans un mois, mais nous serons toujours là à t’attendre.
"
Ces paroles firent réaliser à la jeune dame sur le départ que son voyage allait peut-être durer plus longtemps que prévu. Elle n’avait pas imaginé combien de temps cela pourrait durer. Dans sa tête, sa mission était « d’aller chercher son frère et de rentrer », sans se préoccuper d’autres détails. S’imaginer partir loin de sa famille pendant plusieurs semaines lui pinçait le cœur.
Sakura remercia donc ses parents pour absolument tout. Enfin, elle embarqua, leva l’ancre et la voile avant de partir, faisant des signes d’au revoir à sa famille jusqu’à qu’elle soit effacée de l’horizon.
C’est ainsi que l’aventure de Sakura démarra, à la recherche d’un frère égaré.
Une fois en pleine mer, la pêcheuse pouvait ressentir un sentiment étrange, elle avait l’impression de pouvoir faire tout ce qu’elle voulait. Aller où elle le désirait. C’était un sentiment étrange nommé « liberté ». Ouvrant sa vieille carte, elle partit à la recherche d’un homme certes, mais par où pouvait-on commencer à chercher ? Les provisions allaient suffire ? Au cours de sa vie, elle a pu visiter d’autres îles que celle où elle est née, mais elle ne savait pas si son frère avait la même expérience qu’elle. Sachant que Ryuji est parti avec des amis à lui, chacun des compagnons de son frère pouvait suggérer une direction.
Néanmoins, Sakura navigua vers une destination qu’elle jugea sûre. L’île la plus visitée de tout East Blue, connue sous le nom de Loguetown. Un endroit qui regroupait toute sorte de gens, c’était le meilleur lieu possible pour commencer des recherches. Elle y arriva donc après plusieurs jours de voyage. Ayant l’impression de vivre une aventure, elle se sentait euphorique à l’idée de naviguer sans la pression de sa famille.
Une fois à Loguetown, elle commença son investigation, demandant un peu partout si son frère avait été aperçu quelque part. Sa recherche demeurant infructueuse, elle décida néanmoins de rester sur l’île. En effet, sachant que cette île était un point de passage obligatoire pour La Route de Tous les Périls, son frère passerait forcément par là si jamais l’odieuse idée de devenir un pirate à part entière lui venait à l'esprit.
Pour gagner de l’argent tout en travaillant ses aptitudes à l’épée, Sakura s’engagea en tant que chasseuse de primes. Traquant les criminels à son niveau sur l’île et aux alentours. Ce quotidien, bien différent de celui qu’elle pouvait avoir en tant que pêcheuse, lui convenait parfaitement et la dame commençait à se complaire dedans. Remettant même en question plusieurs fois sa façon de vivre et s’idéalisant la possibilité de continuer à traquer des criminels notoires même après avoir trouvé son frère.
Cependant, sa toute première confrontation avec un bandit ne se passa pas comme prévu. Sa première traque était simple, localiser puis appréhender un pirate, recherché pour cambriolage et vol de bateaux, mort ou vif, pour cinquante-mille Berrys. La recherche ne fut pas longue et lors d’une matinée, en se battant avec son tout premier pirate, elle pouvait voir que le pirate se battait pour sa survie et tenta à travers ses coups de porter atteinte à la vie de la chasseuse de primes. Elle n’était pas habituée à ce qu’on s’en prenne à sa vie et dans sa hargne, elle lui porta un coup fatal. Une question se posa alors « Dois-je laisser ce pirate mourir ou le soigner pour le ramener aux autorités ? ». La toute nouvelle chasseuse de primes se disait que d’un côté, ce n’est qu’un pirate, il devait être prêt à mourir, en plus, il sera plus facile à amener à la Marine. Mais d’un autre, sauver sa vie était un acte noble. En se torturant avec cette question, elle comprit alors que la mort était une réalité, au même titre que son frère qui avait tué un membre de la Marine. « En quoi suis-je différente si je laisse mourir cet homme ? ». Une interrogation qui ne prit pas le temps de durer, car son premier pirate succomba de ses blessures alors que Sakura était en train de se questionner. Se sentant d’humeur clémente, Sakura s’approcha du pirate : « Bonne nouvelle ! Je vais t’épargner et te soign…Ah…il est mort…bon bah…tant pis je suppose ? ». Une résolution était née, si elle voulait entrer dans le monde de la mer et des combats, elle devait être prête à tuer. Shimotsuki avait des valeurs trop manichéennes. « L’honneur et la discipline » étaient certes les valeurs les plus importantes pour la jeune dame, mais ces valeurs ne prenaient pas en comptes les réalités de la mer. Tuer ou être tué était une règle d’or qu’il ne fallait pas oublier.
Chasser des primes au quotidien était un mode de vie qui dura quelques semaines. L’idée de Sakura d’attendre à Loguetown avait fini par se montrer pertinente. Son frère, Ryuji, avait en effet bien l’intention de fuir vers Grand Line. Gardant son attention sur la plupart des arrivées, Sakura entendit parler d’un homme à la chevelure rosée comme la sienne et dont le talent à l’épée était sans égal. Bien que les coïncidences existent dans ce monde, la nouvelle chasseuse de primes ne laissa pas la place au questionnement, elle devait retrouver cet individu s’il était dans la ville.
Elle finit par trouver cet homme dans une taverne, à raconter ses exploits sur East Blue au barman et à s’esclaffer avec ses camarades. Le côté « grande sœur » de l’ex-pêcheuse ressortit alors. Remontée, elle alla voir son frère avec un sourire cachant une rancœur profondément enfouie.
- …et là je lui dis, de toute façon tu as la face d’une huître hahaha !
- Hahahahaha ! Que tu es amusant petit frère !
Sakura riait jaune, prête à en découdre. Se tenant dos à l’homme qu’elle recherchait. Les camarades originaires de Shimotsuki qui avaient reconnu Sakura s’étaient arrêtés de boire quand ils la virent.
- Oh, merci belle étrangère. Tenez, buvez à ma santé… Attends… « Petit frère » ?
Sentant « L’aura-meurtrière-de-l’ainée », Ryuji commença à montrer des sueurs froides, puis il se retourna tout doucement, pour voir sa sœur plus qu’énervée face à lui. Ladite sœur usa alors de son « Poing-de-l’amour » et tira son frère par le col hors du bar malgré les plaintes et remontrances de sa victime.
Une fois dehors, Ryuji put se défaire de la poigne d’acier de sa sœur. Alors embarrassé, il tenta de plaidoyer sa défense auprès de sa sœur.
- A-a-a-attends Sakura ! Je peux tout expliquer ! Ce n’était pas ma faute ! Je ne voulais pas le tuer dans la bagarre !
- Tu crois que j’en ai quelque chose à faire ? Tu as commis un crime, tu vas rentrer à la maison et réparer tes fautes.
- Hors de question, tu crois qu’ils vont me pardonner facilement ? Je vais aller en prison ou pire, je serai exécuté !
Sakura n’avait pas pensé à ça. Si on lui avait dit qu’elle serait peut-être condamnée à mort, serait-elle rentrée à la maison ? Même elle n’avait pas la réponse. Elle n’avait pas non plus pensé au fait que Ryuji se montrerait hostile vis-à-vis de cette idée.
- Je trouverai quelque chose. Tu ne seras pas exécuté si l’on te trouve des circonstances atténuantes ou si tu décides de t’engager dans la Marine !
- HA ! Plutôt crever tout de suite !
- De toute façon j’ai promis à Papa et Maman et à nos frères et sœurs de te ramener. Tu viens avec moi point final.
Cette dernière phrase avait fait réagir le jeune épéiste. Après quelques instants de réflexion, il empoigna la garde de son sabre.
- …Non. Désolé Grande sœur, je ne rentrerai pas. J’ai décidé de devenir un pirate et de vivre ma liberté à ma façon. Si je dois finir emprisonné, il faudra le faire de force.
Sakura voulut plonger dans une rage incontrôlée, voir son frère la défier ainsi la mettait dans tous ses états. Mais le regard plein de détermination de son frère quant à sa volonté de devenir un bandit de la mer la laissa perplexe, puis déterminée à son tour. Déterminée à faire entendre sa raison à quelqu'un de son propre sang.
- Je n’aurais jamais cru devoir lever mon arme contre ma propre famille un jour. Très bien Ryuji. Je vais t’arrêter ici et maintenant. Nous verrons si tu as la force nécessaire pour « devenir un pirate ».
S’en suivit un combat aussi long qu’intense. Même si Sakura retenait ses coups pour ne pas blesser grièvement son frère, ce dernier la forçait à donner tout ce qu’elle avait en elle. C’est là que se débloqua un des préceptes de Sakura « Donner son maximum à chaque combat ». Elle s’était trop fatiguée à vouloir y aller en douceur avec son frère qui prenait de plus en plus l’avantage. Cela amena inévitablement les deux guerriers à mettre tout leur cœur dans la bataille, quitte à se mutiler mutuellement. Plusieurs longues minutes s’écoulèrent. Communiquant leur volonté, se disputant à travers leurs lames, le combat était comme un argumentaire entre deux partis opposés, sauf qu’ici les paroles étaient les bruits des épées qui résonnaient dans la ruelle. Sakura était fière de pouvoir faire jeu égal avec son frère qui était un génie dans son domaine, elle se demandait même comment elle avait pu en arriver là. Mais l’adrénaline prenait toujours le pas et le combat continua de monter en intensité.
Vint alors le moment du coup décisif. Écartés de plusieurs mètres, Sakura et RyujIi prirent leur position de base, puis s’élancèrent d’un bond pour frapper une bonne fois pour toutes.
Le choc résonna dans toute la ruelle et tout se déroula en un instant, au moment de l’impact, Sakura parvint à casser le katana de son frère, comprenant alors qu’elle allait le tuer si cela continuait, elle orienta son sabre au-dessus de sa tête du mieux qu’elle le pouvait. Cependant, Ryuji, même avec la moitié de sa lame brisée, ne cessa pas son action et avec une lame fendue, il parvint à atteindre le visage de sa sœur et poursuivit un enchaînement de coups.
L’action était finie, Sakura fut projetée contre le mur de la taverne. Restant assise, elle regarda son frère debout, victorieux. Qui, après s’être rendu compte de ce qu’il avait fait, s’approcha de sa sœur en panique. Quelque part, au fond d’elle, elle était fière de lui. Fière d’avoir un frère aussi fort, mais aussi compatissant pour sa famille.
"- …Ooh Grande sœur, je suis désolé, je suis désolé ! J’ai éraflé ton visage, ça va laisser une cicatrice.
- …Hahaha, ce n’est pas grave. Ce n’est pas grave. Je suis contente de voir que tu es toujours aussi fort… Tu gagnes pour cette fois. Bien joué, bien joué…"
Pendant qu’ils discutaient, une patrouille de la marine arriva sur les lieux. « Au nom de la loi, je vous arrête ! Déposez cette épée et rendez-vous. » Sakura n’avait alors à ce moment qu’une idée en tête, avoir sa revanche sur l’adversaire qui venait de la vaincre.
- Pars petit frère. Pars. Ne te fais pas attraper. C’est moi qui te ramènerai à la maison, pas eux. Prends mon sabre par terre. Je garderai le tien en échange. Je te le rendrai quand je t’aurai battu. Promets-moi que tu utiliseras cette épée pour accomplir de grandes choses. Promets-moi.
- Promis grande sœur, je pars pour Grand Line ! Attrape-moi si tu peux !
- On se reverra sur Grand Line alors, je te retrouverai…”
La discussion terminée, Sakura fut alors aidée par les membres de la Marine et fut conduite à la maison de soins la plus proche. Ne pouvant s’empêcher d’esquisser un sourire en voyant son frère échapper aux autorités. Elle se rappelait de son frère qui lui échappait quand elle voulait le disputer, autrefois, sur Shimotsuki. Ce souvenir l’aida à s’endormir une fois qu’elle fut prise en charge par les infirmiers de la maison de soins.
La chasseuse de primes se réveilla le lendemain sur un lit d’hôpital, avec une douleur accablante au visage en plus des nombreux bleus sur son corps. Peinant à se lever, elle alla se regarder dans une glace, pour voir un bandage sur son œil. La plaie n’était pas près de cicatriser.
Peu après, une personne ressemblant au vu de sa tenue à une infirmière fit irruption dans la salle. « Vous êtes déjà debout ? Vous devriez encore vous reposer madame, vous étiez dans un sale état hier quand des soldats de la Marine vous ont ramassée et amenée ici. »
La journée d’hier revint alors à ses souvenirs, se souvenant de son combat avec son frère et de sa fuite. En regardant sur sa table de chevet, la guerrière pouvait voir un katana brisé. Celui que son frère lui avait laissé en échange du sien à elle. Sakura retourna donc à son lit et prit l’épée brisée dans sa main, examinant la texture, les traces d’usure, la façon dont le pommeau était tenu ou encore les encoches sur ce qui restait de la lame. On pouvait constater que son frère s’était énormément entraîné avec.
Revenant à la réalité, Sakura se rendit compte que son objectif allait désormais être plus difficile que prévu. Ryuji était parti pour Grand Line et le monde entier savait que c’était une mer où des gens trouvent la mort de façon horrible à chaque moment. Mais le plus important, c’était qu’elle n’avait pas vraiment le désir de forcer son frère à revenir. Si elle le ramenait, il ne pourrait pas vivre en paix sur Shimotsuki, il serait poursuivi sans cesse vu qu’il avait une peine à purger. Qui voudrait d’une vie comme ça ? D’un autre côté, elle avait promis à sa famille de ramener son frère, sa quête lui semblait de plus en plus absurde.
Néanmoins, la bretteuse avait fait une autre promesse, celle de retrouver son frère sur Grand Line, un match retour était nécessaire ! Et elle ne voulait manquer cela pour rien au monde. Mais avant tout, il fallait se soigner.
L’infirmière fit alors état de la santé de la guerrière.
« Votre corps a subi de nombreux coups et coupures, mais c’est votre visage qui fut le plus touché, nous avons fait tout ce que nous avons pu pour votre œil, mais je crains que vous ne retrouviez jamais la vue avec votre œil gauche. Nous sommes terriblement désolés. »
Sakura n’en avait cure, son nouvel objectif n’allait pas se stopper pour un œil en moins. Elle voyait la vie du bon côté, au moins il lui restait toujours un autre œil en état de marche. Il fallait donc faire attention aux angles morts désormais. Mieux, les adversaires pourraient essayer de la surprendre par-là, il fallait donc penser à des techniques pour contrer les attaques dans ces angles où la vue fait défaut. Un peu dégoutée malgré tout, elle se demandait d’un rire jaune si un homme voudrait bien d’elle avec une balafre pareille.
Le soir même, elle retourna à son bateau. Le temps de récupération ne devait pas être vain, c’est pour ça qu’elle s’entraîna les semaines qui suivirent. Si un « pirate » débutant comme son frère a pu la mettre en difficulté, il fallait redoubler d’efforts. Un vrai pirate ou tout autre individu hostile pourrait la tuer pour de bon la prochaine fois.
Sachant qu’elle n’avait pas encore le niveau pour affronter Grand Line ni les moyens, Sakura décida de s’allier à d’autres chasseurs de primes plus forts et plus expérimentés pour aller traquer des primes de plus en plus grosses et accumuler de l’argent. Rejoindre un gros équipage de mercenaires chasseurs de primes avait du positif. Accompagnée de gens plus forts elle pouvait participer à des traques plus grosses et gagner un peu plus de sous. De plus, cela lui permettait de collecter de précieuses informations sur Grand Line. Elle put alors mettre une stratégie en place. Le seul prix à payer était d’avoir droit à des tâches ingrates sur le bateau et rester une mousse. « L’impôt de la faiblesse » comme elle disait.
Son plan était le même que pour Loguetown. Avec l’argent accumulé, elle avait l’intention de se payer un voyage jusqu’à l’Archipel Saboady avec les transports Davinxi. Ainsi, elle pouvait attendre son frère à un point où elle était sûre qu’il passerait. Mais aller ainsi sur Grand Line était peut-être un voyage dont elle ne reviendrait pas. Cette idée l’intimidait un peu, mais c’était le moyen le plus sûr de croiser son frère sans devoir passer par Reverse Mountain.
La chasseuse de primes mit plusieurs mois à cumuler l’argent nécessaire. Pendant ses voyages, elle voyait des actes qu’elle considérait immoraux de la part de ses coéquipiers. Certains n’hésitaient pas à détrousser des personnes plus faibles, de taxer de toutes petites îles qui n’étaient pas sous le joug du Gouvernement Mondial pour les « protéger » et abuser d’eux. Le capitaine lui-même se servait de sa puissance pour faire chanter certains bandits beaucoup plus faibles ou bien des pirates débutants. Au fil du temps, Sakura se demandait si c’était la bonne chose à faire de laisser de telles choses se produire. Même si c’était des actes à petite échelle à la limite de la légalité ou au point de ne pas inquiéter les autorités, une leçon vint alors à l’esprit de l’ancienne pêcheuse. « La loi du plus fort est toujours la meilleure ». Étant loyale, elle ne voulait pas cependant agir à l’opposé de son capitaine ou du groupe. Se disant que même si elle n’était pas d’accord, elle était trop faible pour que ces derniers changent d’avis. L’argent qu’elle cumulait l’aidait également à se complaire dans cette machination. Elle avait de moins en moins de honte à être corrompue dans son âme. L’accumulation des combats avait également un impact sur son esprit, la violence devenait de plus en plus « normale ». Elle n’était plus impressionnée par la mort ni par les blessures, retenant au fil du temps que seuls les forts survivaient dans ce monde.
Une nouvelle de son frère lui vint un jour par le journal. Son frère était un bretteur connu avec une prime conséquente reconnu pour sa violence en combat et ses adversaires mutilés. Cependant, il ne paraissait que peu dans le journal, car d’autres pirates étaient beaucoup plus populaires que lui à l’époque. C’est là que Sakura comprit tout le sens du dicton « Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. ». Un petit article de faits divers mentionnait qu’un Ryuji, épéiste de renom, avait trouvé la mort face à un Capitaine Corsaire et que les dégâts avaient ravagé tout un pan d’une île du Grand Line non loin de l’archipel Saboady. Le Corsaire en question était Attila Orygmos, dit « Le Barbare ». Un pirate à la réputation sanglante et connu de tous. Il était célèbre pour stopper les pirates s’approchant du Nouveau Monde. Le mot « épargner » ne faisait pas non plus partie de son vocabulaire. Un homme des plus violents que la Terre pouvait porter.
Même si Sakura se doutait que son frère pouvait trouver la mort à tout moment sur les eaux de Grand Line, elle n’espérait pas apprendre un jour une telle information. Une douleur remplie de rage s’empara de son cœur. Tout ce à quoi elle aspirait venait de s’envoler. Ce Corsaire n’avait pas brisé le rêve d’une personne ce jour-là, mais deux. Le rêve d’aventure de Ryuji et le rêve de revoir son frère de Sakura. C’était la seconde fois qu’elle apprenait une nouvelle désastreuse de son frère sans qu’elle soit là pour y faire quoi que ce soit. Sa haine avait trouvé une cible.
La jeune bretteuse attendit le soir d’être à une taverne à Loguetown pour pleurer tout ce qu’elle avait en elle. Buvant bière après bière, elle parlait toute seule toute la nuit durant. Regrettant de ne pas avoir été là plus tôt, d’avoir été une mauvaise sœur ou encore de se demander pourquoi elle n’avait pas fait comme tout le monde en se mariant et ayant une vie heureuse avec 12 enfants et un chiot. Jamais Sakura n’avait autant bu en un soir, mais si les personnes dans le bar avaient pu retenir une chose, c’était que Sakura avait juré, dans un moment de lucidité, de prendre la peau du Capitaine Corsaire.
Le lendemain, elle se réveilla adossée à un sol dur avec la plus grande gueule de bois de sa vie. Premier réflexe, voire si ses affaires étaient là. Elle se mit alors à parler toute seule « Katanas ? C’est bon. Suis-je toujours habillée ? Il semblerait cette fois. Bourse de Berrys…hein ? Aussi peu d’argent ? Aurais-je bu jusqu’à épuiser mes sous ? Ouuuh ma tête. » Elle essaya alors de se lever. Vu le sol en bois, la chasseuse de primes pensait qu’elle était sur le bateau de l’équipage. Par-dessus bord, la jeune dame tenta alors de voir l’eau, sa couleur ainsi que le ciel, des habitudes pour une navigatrice. L’eau en question, sembla éloignée, Sakura savait que le bateau de l’équipage était grand, mais à ce point… Vint alors le moment de réalisation, Sakura vit une île, puis deux, elle se rendit compte alors qu’elle était dans les airs. Son cœur s’arrêta de fonctionner pendant quelques secondes. « WOAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! JE SUIS DANS LES AIRS ! QU’EST-CE QUE C’EST QUE CE CAUCHEMAR ? ON VA TOMBER ON VA MOURIR ! ». Un moment de panique tout à fait compréhensible. En effet, Sakura était à bord d’une montgolfière. Une montgolfière Davinxi pour être plus précis. D’autres passagers l’aidèrent à lui faire entendre raison et à la rassurer en lui disant que c’était un transport très sûr et que « normalement » tout se passerait pour le mieux. Reprenant ses esprits et son calme au bout de plusieurs minutes, elle demanda à la personne qui semblait le piloter, un vieillard, ce qui s’était vraiment passé.
« Alors vous ma p’tite dame vous êtes l’une des personnes les plus amusantes que j’ai pu voir ! Vous êtes arrivée ce matin avec un sac rempli d’argent me demandant de vous amener le plus loin possible. Vous parliez de vot’ frère disparu ou un truc du genre et que vous vouliez refaire votre vie ailleurs. Une fois qu’on a commencé à s’envoler, vous avez crié comme ça aussi et pour vous calmer vous avez continué de boire jusqu’à vous endormir. Une sacrée soiffarde Mwahahaha ! »
Et là, les souvenirs refirent surface, la nouvelle de son frère décédé, la tentative de purger la douleur avec de l’alcool…et le besoin de partir, de partir loin d’ici. Vivre autre chose. Sakura avait envie de pleurer, mais elle se sentait vidée et fatiguée, elle voulait juste se reposer. Une tâche qui fut difficile pour la dame.
Utiliser le transport Davinxi avait quelque chose de magique. Quelque chose qu’elle n’aurait jamais cru possible, voler dans les cieux en tant qu’être humain. Elle découvrit aussi une autre facette de son corps, le mal des transports aériens. Le voyage lui avait paru insupportable et elle se jurait qu’une fois de retour sur les Blues, elle ne prendrait plus jamais de transport aérien. Le prix de la facilité était trop élevé. Sakura se disait qu’il était préférable d’embrasser la Route de tous les Périls cent fois d’affilé que de passer cinq minutes dans cet objet volant…
La punition sembla se terminer après un long moment pour les passagers. Pour la chasseuse de primes, c’était un TRES, TRES, TRES long moment. Un sentiment d’allégresse extrême vint à elle quand ses oreilles perçurent le son suivant : “ South Blue - île de Baterilla ! Allez tout le monde descend ! “
La montgolfière, au bout de plusieurs heures, avait ENFIN fini par se poser sur une île. Un moment que Sakura attendait par-dessus tout. Elle se sentait rassurée d’avoir enfin le pied sur Terre. Elle était dégoutée d’avoir eu à payer une somme exorbitante pour un moment de torture. Montrant plus de nausées qu’une femme enceinte, elle quitta le transport au plus vite pour enfin tâter de la terre ferme.
Arrivée sur une île et sur des mers dont elle ne connaissait rien, Sakura se demandait ce qu’elle allait faire de sa vie. Elle n’avait pas assez d’argent pour faire le voyage retour, c’était certain, il fallait donc faire avec ce qu’on pouvait dans un lieu totalement étranger. Passé le moment de malaise suite à sa traversée céleste, Sakura se rendit donc au bureau de poste le plus proche pour informer sa famille de sa situation.
Dans sa longue lettre, elle expliqua qu’elle était désolée de n’avoir pu ramener son frère et qu’elle ne sait pas quand elle rentrera. La dame ne voulait pas rentrer. Elle avait certes honte de n’avoir pu accomplir sa mission, mais son goût de la mer des voyages et des combats avait pris le dessus. Elle avait aussi un nouvel objectif. Tuer le Capitaine Corsaire Attila Orygmos de ses propres mains. Ce plan était simple. Il fallait qu'elle traverse Grand Line à la loyale, sans tricher par un quelconque transport aérien qui donne la nausée. Prête à tout, ce serment de tuer le Corsaire était devenu sa priorité numéro une, qui passait au dessus de ses valeurs. Si accomplir un acte abject était nécessaire pour accomplir sa vengeance, alors elle le ferait. Plus rien d'autre ne comptait pour cette guerrière avec une résolution sanglante. Mais pour l'accomplir, cette résolution, il fallait qu’elle gagne énormément en puissance...encore. Sakura se rendit compte que l’entraînement était un chemin périlleux et sans fin.
Sakura se donna donc du temps, beaucoup de temps, plusieurs années, pour se préparer à entamer un voyage vers la Route de tous les Périls. S’entraînant comme une diablesse. Les pirates de cette mer étaient bien plus forts que ceux d’East Blue, Sakura ne se sentait pas du tout à sa place, mais faisait de son mieux pour atteindre un niveau d’un marin digne des mers de l’Est et à plus long terme, Grand Line. Elle retourna ainsi à ce qu’elle faisait de mieux avant de devenir une chasseuse de primes, pêcher et conduire des bateaux. Ainsi, elle usa ses dernières ressources monétaires pour acheter un bateau et un filet de pêche.
La bretteuse mena donc une existence en solitaire sans se soucier des autres, vivant de son métier de pêcheuse et conduisant occasionnellement des étrangers d'une île à une autre. Un rythme qu'elle garda quelques années. Poursuivant son entraînement, sa maîtrise de l'épée avec un seul bras, Sakura attend l’heure où il sera temps d’entrer sur Grand Line pour aller venger son jeune frère. Patienter ne la dérangeait pas, car après tout, la vengeance est un plat qui se consomme froid.
Sinon, ton pseudo à toi, derrière l'écran ? Kitsune
Si t'as un commentaire à faire, fais-le maintenant ! J'ai soif