[EVENT] Forest Jump

Les pattes acérées du Macrocheira percèrent l’orée des bois en envoyant un mélange d’humus et de sable à l’arrière, avant de se creuser un véritable passage dans la forêt primaire. Lianes et troncs furent lacérés par le passage violent du crustacé, dont les grandes pinces taillaient la route à grand renfort de … pinces, en fait. Plusieurs groupes avaient atteint la forêt, mais lorsque Jack perdit de vue la plage, il eut l’impression qu’eux seuls avaient eu l’idée de chevaucher une bestiole de ce calibre pour s’enfoncer dans les bois. Peut-être que leur action donnerait des idées à d’autres, ou peut-être que c’était assez risible comme acte. Aller dans une forêt dense à dos de grosse bestiole. Rien de mieux pour se faire remarquer et prendre en chasse par la faune locale. Car si Jack savait une chose, c’était que tout allait être de plus en plus difficile. Voilà pourquoi il s’était senti un peu plus détendu sur la plage. Il savait que les véritables défis commençaient là.

La bête avançait à une allure plutôt correcte, taillant son passage et abattant les arbres pour se laisser de l’espace. De temps à autre, une baffe dans l’œil la remettait sur le droit chemin et suffisait à calmer toutes ses velléités de fuite. On n’aurait su dire si la créature était dans un processus de fuite en avant, pensant que Josh était une sorte de charognard qui voletait sur son dos, ou si c’était une bête assez docile. A vrai dire, Jack n’avait jamais vu un crustacé se rouler sur le dos pour se débarrasser des nuisibles. Peut-être, qu’en réalité, elle essayer de les déloger avec les troncs qu’elle arrachait et lançait en arrière ? Mais non … elle était soumise à son haki royal. Tout simplement.

Au bout de quelques minutes, la forêt sembla devenir de moins en moins dense, et le groupe déboucha dans une clairière. Le soleil les éblouit à la sortie du bois dense, et ils durent se protéger les yeux pour faire face au miroitement de l’eau. Une cascade coulait là, semblant issue des neiges des montagnes. Ils passaient d’une zone de chaos sur la plage à … une oasis de paix. Perturbé, le crabe géant s’arrêta, cherchant soudain sa route. Il tourna sur lui-même, ne voyant que de l’eau et des petits bosquets pouvant offrir une ombre profitable. De menus gibiers avaient levé la tête à leur arrivée, observant cet étrange prédateur des mers perdu dans leur domaine. Certains détalèrent tandis que d’autres, tels les cervidés, se contentèrent d’osciller de leurs oreilles avant de continuer à s’abreuver. Cela avait déjà dû arriver, et ce n’était visiblement pas ce qu’il y avait de plus à craindre ici.

« C’est bien Laurence. » fit le Cipher en descendant de la bête.

Il en tapota la chitine, et s’approcha de l’eau. Il regarda les différentes traces au bord de l’eau, cherchant à identifier quelque créature imposante qui aurait pu représenter un danger pour eux. Il ne vit rien, et en afficha une moue … consternée. Comme si ce manque de défi l’attristait un peu. Il se lécha les lèvres avant de s’emparer d’une cigarette, afin de gâcher ce bon air pur. Il arpenta la rive en secouant sa veste et fit encore tomber du sable. Il leva un doigt, puis indiqua une petite île au milieu du lac.

« Hé, vous voyez ça là-bas ? » fit-il, en faisant signe à Josh de s’approcher.

« C’est moi, ou ça brille ? » murmura-t-il, avant de mettre sa main en visière.

Il se retourna vers ses comparses, répétant plus fort ce qu’il venait de dire. Il fit signe à Kara et … à l’autre d’approcher. Si quelqu’un avait une longue-vue, c’était le moment où jamais de l’utiliser.

« Hé, Kara, fous la paix à Laurence, c’est mon crabe maintenant ! C’est mon haki royal qui l’a dompté ! » ordonna Jack, en dardant un doigt inquisiteur sur la jeune femme.

Hors de question qu’on lui vole son crabe ! Il l’avait dompté, il lui appartenait. Dut-il le tuer pour le prouver. Ouais … non, ça ne marchait pas ça. C’était une logique un peu trop dragon céleste pour lui. Côtoyer ces enfoirés ne lui avait pas fait que du bien. Heu … ces estimés seigneurs. Pardon.

« Y’a un truc là-bas, j’en suis sûr. Hé, Clodo-man, tu veux pas te rendre utile et nager pour aller chercher ça ? » fit-il, en tirant une latte.

Et ça lui permettrait aussi de se laver. C’était surtout ça, en fait. Parce que les relents de scorpion trépassé, ça commençait à fouetter sévère. Le cipher relâcha un puissant nuage de fumée. En tout cas, s’il y avait bien un truc de sûr, c’était qu’il n’avait aucune envie de se bouger pour y aller. L’eau ça mouillait. Et il préférait ses whiskies sans glaçons. Car oui, si elle venait de montagne, elle devait être sacrément froide … et ses glaçons … Enfin bref. Il n’avait pas envie de s’immerger.

Techniques:

Le refus de se mouiller valu à Jack le renfort d’un gensoru pour apparaître sur l’ile alors que Laurence s’enfonçait dans les flots. Ayant avisé le diamant dans le bec de Kara, il avait jugé pertinent de s’éloigner de l’odeur du clochard, coûte que coûte. Il sembla alors se matérialiser au milieu de l’île, poussé par un puissant vent. De toute manière, tous l’avaient déjà vu se déplacer ainsi, il n’avait plus grand-chose à cacher dans ce groupe. S’il omettait le clochard. Ainsi se pencha-t-il au milieu du trésor, qui s’échappait d’un coffre mangé par l’humidité et le temps. Il attrapa une pleine poignée de diamants et les fit couler dans son autre main. Il n’avait jamais touché pareil trésor. Il ressentit un instant le puissant appel de l’or, se demandant si un jour il avait pu accumuler autant de richesses qu’en cet instant. Pour toute réponse, il se fourra une poignée dans la poche quand Josh posa pied à terre sur Laurence.

« Il doit bien y avoir là un milliard de berries. » murmura-t-il à Kara.

Jack n’avait jamais eu de trésor entre les mains et se révélait donc incapable d’estimer correctement ces richesses. Bien que son salaire ne soit pas négligeable, il n’était pas ce qu’on pouvait qualifier de riche. Et une telle fortune, ça avait de quoi faire perdre la tête à bien des hommes. Ainsi attrapa-t-il une nouvelle poignée de diamants pour la montrer à Josh, tout en mettant quelques-uns de plus dans ses poches. Il s’apprêtait à commenter ce fabuleux trésor qu’il avait trouvé, lorsqu’un son strident entrecoupé de larsens vint secouer la forêt. Un frisson courut le long de l’échine du Cipher Pol et il se plaça instinctivement entre le trésor et la rive, cherchant à protéger leur trouvaille. Il vit bien une forme se dessiner sur la rive, puis … grandit et ….

▬ Oh bordel. Johnny Jacksonne...


Le Cipher haussa un sourcil avant d’être secoué par une vague sonore propre à défriser un Mink. Instinctivement le Cipher mit sa main à sa ceinture, dévisageant de haut en bas le nouvel arrivant. Il plissa les yeux, comme s’il ne croyait pas ce qu’il voyait. Jusqu’à en oublier les fameux diamants. Il fronça les sourcils, lâcha un juron entre ses dents. La faune semblait avoir déserté l’endroit, mise en fuite par les cris surpuissants de la rockstar, ce qui devait avoir alerté tout le monde à des lieues à la ronde. Jack regarda autour de lui. Bon, il n’était pas avec des officiels du Gouvernement, mais celui-là, en face de lui, c’était …

« Jacksonne … » se murmura-t-il, goûtant avec plaisir cette première syllabe fabuleuse.

Il savait que les corsaires étaient aussi de la partie, mais il n’avait jamais apprécié ces anciens forbans. Ils étaient un mal nécessaire, comme lui, mais demeuraient des éléments un peu trop instables. Comme le justifiait la rébellion de Xendra. Le Cipher se tendit, un sale frisson couru le long de son échine. Il savait cet homme puissant, avant entendu parler de la force dévastatrice de ses vocalises. Mais il savait aussi qu’il était un homme de musique et d’art. Qu’il était obsédé par son flow et, qu’en général, il ne vivait que pour le rock. Ainsi, il n’était pas venu là leur mettre des bâtons dans les roues. Lui aussi devait se diriger vers Xendra pour la mettre à mal. C’était le travail des Corsaires après tout. Il s’alluma une cigarette, pendant que l’autiste … l’artiste insultait John et se mettait à baver devant clodo-man, la preuve qu’il était plus un énergumène qu’autre chose.

Et qu’il était incapable de voir le vrai talent lorsqu’il était sous ses yeux.

« Bon, on y va ? » fit Jack, ignorant superbement le Corsaire devant lui.

Il tapa du pied et relâcha un épais nuage de fumée. Ce mec-là, clodo-man, un style rock ? Grunge dégueulasse, ouais, à la limite. Putain, il refluait la mort et refusait de se tremper. Si l’ouïe de Jacksonne était à l’épreuve de la moindre variation musicale, son odorat devait être proche du néant. Il carra la mâchoire, cherchant à ignorer le danger que représentait le Corsaire, allant jusqu’à ignorer ce que ses tripes lui dictaient.

« A moins que tu veuilles venir avec nous, Jacksonne ? Ah, pardon … j’ai oublié de me présenter. Jack Sinister, l’écrivain le plus célèbre du monde. Ça c’est Kara, notre mascotte et lui, là, c’est Josh, mon second. Quant au rebus de scorpion, là, ben … c’est clodo-man. » fit-il en saluant le Corsaire d’un index sur la tempe, se rendant soudain compte qu’il n’avait jamais demandé son nom.

Ce mec ne devait pas lire beaucoup. Ainsi, c’était tendre le bâton pour se faire battre, mais déjà c’était un Corsaire. Ensuite, il n’avait pas reconnu Jack à sa juste valeur. Tch. L’égo de l’agent prenait le pas sur la raison. Il était vexé comme un poux de ne pas avoir été reconnu. Il souffla une autre bouffée de fumée puis posa sa main sur la chitine de Laurence.

« Et voici Laurence, notre crabe apprivoisé. Notre fier destrier. Grâce à lui nous irons vers le soleil levant, en quête des monts et des trésors d’Alcatr. Malheureusement … il faut avoir le cœur pur pour le chevaucher. J’aurais vraiment apprécié que tu viennes avec nous, mais … le peux-tu vraiment ? » suggéra Jack, ne sachant pour l’instant s’il espérait éloigner ce Corsaire de leur groupe ou … se mettre sous sa protection.

Il avait juste voulu lancer une petite pique discrète, sans se douter des conséquences que cela pourrait avoir. Il inspira profondément, et pris l’air des grands dramaturges. Il leva son regard vers la montagne, et secoua la tête en fermant les yeux.

« Allons, camarades. Il nous faut partir. Sauf toi, clodo-man. Je pense que tu as un avenir dans le monde musical : Johnny que voici a un flair indéniable pour les vrais talents. Adieu, le clochard, je te souhaite bon vent. Ce n’est pas toujours qu’un puissant Capitaine Corsaire nous remarque pour nos talents. » poursuivit le Cipher, avec un étrange son de gorge.

Il grimpa d’un bond sur Laurence, posa ses deux mains sur ses hanches et posa là, en véritable super-héros de comics. Son cœur battait la chamade, à mesure que le sang qui lui était monté à la tête commençait à redescendre. Malgré son apparence détendue et son flow limité, Jacksonne n’était pas un homme à négliger. Il était l’un des combattants les plus puissants de son ère, et demeurait quelqu’un à prendre avec des pincettes. Mais considérer que le clochard avait plus l’allure d’une rockstar que lui, c’était … c’était impossible. L’agent lâcha un nouveau nuage de fumée. Jacksonne et lui étaient dans le même camp, mais seuls Josh et Jack le savaient …  

Techniques: