Conflit de générations ! [Kaishin - Elena]

Le port de Saint-Urea, une nouvelle aventure se profilait déjà à l’horizon alors qu’Elena posait le pied à terre. Cela faisait maintenant un bon mois qu’elle avait quitté la demeure de la famille Scarzoni et qu’elle voyageait dans le but d’écrire sa propre histoire. Sa venue sur cette île très religieuse n’était pas un hasard et elle espérait bien soutirer un peu d’argent pour continuer son voyage. Avec un peu de chance, elle pourrait mettre la main sur quelque chose d’encore plus intéressant, un larbin. Il faut dire que devoir organiser le transfert de ses affaires à l’hôtel et même prendre une chambre à l’hôtel elle-même, étaient des corvées donc elle se serait bien passée. Evidemment, la jeune femme utilisait son charme pour que des hommes le fassent à sa place mais bon, ce n’était pas toujours infaillible. D’ailleurs, cet imbécile d’hôtelier ne lui avait accordé qu’une ristourne de cinquante pourcents sur le prix de sa chambre, ce qui était largement insuffisant vu sa classe et sa beauté mais bon, si elle le tuait maintenant, en plus d’avoir des problèmes avec la garde de Saint-Urea, il n’y aurait plus personne pour porter ses bagages et préparer à manger. Ce n’était donc pas le meilleur plan à long terme.

Une fois installée, Elena décida d’aller faire un tour en ville. Malgré l’avertissement de l’hôtelier concernant sa tenue vestimentaire pour la pieuse ville, la belle n’y prêta nullement attention et sortit habillée de façon très sexy comme à son habitude. Décolleté vertigineux et mini-jupe étaient de la partie et elle ne comptait pas priver ces braves gens de son incroyable beauté. Bien sûr, les réactions ne se firent pas attendre et immédiatement, les hommes comme les femmes se retournèrent sur son passage. Les regards appuyés de certains de ces messieurs ne manquèrent pas de provoquer quelques disputes de couple mais bon, ce n’était pas vraiment son problème. Tranquillement, elle se dirigeait donc vers un bar qui parvenait à survivre clandestinement dans cette cité religieuse. Son père lui en avait déjà parlé une fois et de ce qu’il en disait, c’était un lieu où les personnes de peu de foi se retrouvaient pour boire et préparer des mauvais coups à l’abri des regards. Le plus compliqué maintenant était juste de le trouver car au final, les vagues souvenirs qu’elle en avait étaient les propos de son géniteur lors d’une discussion avec sa mère.

C’est donc avec cette idée en tête qu’Elena parcourut les rues de la ville, cherchant le moindre indice pouvant la mener à destination. Finalement, elle remarqua un vieil homme masqué à l’air un peu étrange qui marchait comme s’il ne voulait pas attirer l’attention. C’est donc tout naturellement que la jeune femme s’approcha de lui. En le suivant, elle passa à côté d’un groupe de religieux qui semblèrent offusqués par sa tenue et qui se mirent à discuter entre eux énergiquement. N’y prêtant pas trop attention, la belle interpella le vieil homme sans grand tact comme à son habitude, se considérant comme une princesse au-dessus du bas-peuple.

« Vieil homme ! Tu sembles connaître la ville. Pourrais-tu me conduire au bar qu’on appelle le « Saint Saoulard » ? »

Avant même que la jeune femme ne puisse poursuivre son introduction ou la réponse de l’homme qu’elle avait interpelé, le groupe de religieux l’encerclèrent en affichant des visages clairement réprobateurs. Si les saintes écritures les avaient rendus croyant, elles ne les avaient pas pour autant rendus aimables et ouverts, bien au contraire. C’est donc avec une certaine véhémence que le leader du groupe interpella Elena sur un ton dur et froid, montrant son exaspération.

« Jeune fille !!! Tu devrais avoir honte de te montrer dans cette tenue !!!! Saint-Urea est une île pieuse et ce genre de vulgarité n’a pas sa place ici !!! »

Il n’y avait pas à dire, certaines personnes avaient le don pour faire chier les autres et surtout pour un truc aussi ridicule que la religion. Alors que deux acolytes attrapèrent la jeune femme par les bras afin de l’emmener immédiatement au port pour l’envoyer aussi loin que possible de leur île, le leadeur du petit groupe s’adressa au vieil homme masqué.

« Cette dévergondée est avec vous ? Sachez que la prostitution est un crime majeur à Saint-Urea ! Vous allez devoir vous expliquer devant les Chevaliers de l’Inquisition ! »

Alors qu’ils pensaient avoir la situation en main et réussir à imposer leurs préceptes pudiques, Elena envoya valser avec une aisance déconcertante les deux religieux qui lui tenaient les bras. D’un geste très gracieux, elle remit en place sa longue chevelure rouge, avant de lancer un regard froid au leadeur du groupe qui se demandait ce qu’il se passait exactement.

« Une tenue vulgaire ? Une prostituée ? J’aurais accepté des paroles comme « Vous êtes trop belle pour cette île ! » ou encore « Nous ne pouvons résister à une telle tentation de beauté ! » mais là, tu as réussi à m’énerver !!! »

Prise d’une soudaine envie de détruire cet imbécile qui l’avait insulté, Elena ne se retint pas le moins du monde lorsqu’elle lui asséna un puissant coup de pied dans le visage, dévoilant sa petite culotte rouge aux yeux pieux des autres religieux. Le coup éjecta le pauvre homme violement et il s’écrasa sur le mur d’une maison quelques dizaines de mètre plus loin, le visage déformé par la puissance du choc.

Après ce coup dévastateur, la stupeur sembla être le maître mot des deux religieux restants. En l’espace de quelques instants, cette gamine venait d’assommer trois hommes et elle ne semblait même pas avoir fait un très gros effort pour y parvenir, les terminant chacun en un coup. Les deux hommes encore debout se regardèrent une fraction de seconde et s’enfuirent sans demander leur reste. Bien sûr, encore sous l’effet de l’énervement, Elena comptait se lancer à leur poursuite et vu leurs vitesses, elle n’aurait aucun mal à les avoir avant qu’ils n’arrivent au prochain croisement. Cependant, le vieil homme qui était à côté d’elle lui attrapa le bras et l’emmena avec lui sans rien dire. Surprise, elle manqua de tomber à la renverse mais bon, elle le suivit malgré tout sans le frapper vu qu’à la base, c’était elle qui l’avait impliqué dans toute cette histoire. Toutefois, il était fort cavalier de la prendre ainsi par la main sans son accord préalable. Evidemment, son imagination ne manqua pas de partir au quart de tour car bon, il était clair que ce pauvre vieux avait succombé à son charme. Elle se demandait déjà comment lui annoncer qu’il était bien trop vieux pour elle et qu’en plus, il n’était pas vraiment son style. Heureusement pour elle, ce genre de destruction d’amour propre était une chose qu’elle maîtrisait et elle se disait toujours qu’un petit sourire et une caresse sur la main suffisait à excuser un rejet froid et peut-être trop honnête.

Au bout du compte, le vieillard l’amena exactement où elle voulait aller, ce qui était une bénédiction. Bien sûr, ça ne changeait pas le fait qu’elle allait devoir briser son petit cœur de pépé, en espérant qu’il ne tombe pas raide mort en apprenant qu’elle ne ressentait rien pour lui. Alors que le vieil homme soupirait en commandant une bouteille de rhum, la jeune femme regarda autour d’elle afin de voir s’il y avait des choses intéressantes dans le coin. Finalement, le vieux masqué lui conseilla de s’habiller plus chaudement si elle ne voulait pas avoir plus de problème avec les religieux de Saint-Urea. Le visage d’Elena se fit particulièrement interrogatif et alors qu’elle s’installait au bar, croisant ses longues jambes d’une douceur incroyable et qui semblaient sans le moindre défaut, elle commanda un martini. Elle se tourna ensuite vers le vieil homme, prenant une pose mettant en avant sa poitrine généreuse que son décolleté mettait très bien en valeur.

« M’habiller plus chaudement ? Avec ce soleil et cette chaleur, je serais toute en sueur et ça serait très mauvais pour ma peau ! En plus, comment pourrais-je priver ces pauvres hommes d’une telle vision de beauté ? Je n’en peux rien s’ils ne savent pas résister … Je suis trop belle. »

Prononçant sa dernière phrase tout en faisant voltiger sa longue chevelure rouge de façon gracieuse, Elena sourit au vieil homme en buvant une gorgée de son martini. Les regards des hommes dans le bar étaient déjà tournés vers la jeune femme assise au bar, et elle ne manqua pas de leur donner un peu de spectacle en croisant et décroisant les jambes, chacun espérant apercevoir sa petite culotte furtivement. Finalement, la belle reprit la parole, bien décidée à briser les rêves du vieil homme concernant leur relation.

« Par contre, je tiens à te remercier pour m’avoir conduite au bar. Malheureusement, même si je peux comprendre ta fascination pour ma personne, étant tellement jolie, je crains que cela ne puisse pas coller entre nous. Tu es vieux, moche et pas très amusant avec ton air moralisateur. Tu n’as rien pour toi mon pauvre. Il faut viser à son niveau, je dis ça pour ton bien … Courage en tout cas. Je sais que tu trouveras une moche comme toi, garde espoir vieil homme. »

La jeune femme avait sorti tout cela comme si c’était naturel. A dire vrai, elle ne voyait même pas le mal dans tout ce qu’elle venait de lui dire, le pensant sincèrement. Après tout, en tant que beauté surclassant les autres, elle se devait de briser les espoirs des hommes afin que des filles moches puissent aussi trouver l’amour, c’était de la simple charité.

Pour beaucoup de gens, les mots d’Elena étaient certainement trop directs et méchants mais bon, elle n’était vraiment du genre à faire dans le sentimental et donc, cela lui avait paru parfaitement justifier vu les circonstances. Toutefois, alors qu’elle continuait à boire son verre de martini, le vieil homme commença à la critiquer. Bien qu’il admit qu’elle était belle, il enchaîna avec tout un tas d’inepties que pouvait sortir un homme rejeté cherchant à se venger. Même si la jeune femme reconnaissait, bien que difficilement, qu’elle avait une haute estime d’elle-même, cela lui paraissait parfaitement justifier. Elle n’était pas de ces gens faussement modestes qui minimisent leurs talents ou leur beauté simplement pour ne pas froisser les autres. Il était évident maintenant que son rejet était la cause de ses mensonges et de ses attaques mais bon, devait-elle pour autant tolérer cette provocation ? Vu qu’il semblait encore avoir des choses à dire, la belle le laissa continuer après sa gorgée de rhum.

Comme elle s’y attendait, le vieux bonhomme ne manqua pas de minimiser son intérêt pour elle suite au rejet. C’était une technique classique des amoureux éconduits qui au final, faisaient genre que ça ne les touchait pas car ils n’étaient pas vraiment transis d’amour. C’était d’un pathétique, surtout pour un homme de son âge mais bon, cette facette de l’homme ne s’améliorait visiblement pas avec le temps. Il continua à déblatérer sur les raisons qui l’avaient poussé à la conduire ici et à émettre ses conseils de vieux. Pendant ce temps, Elena continuait à boire son verre en le regardant avec pitié. Si même à son âge, il ne parvenait pas à admettre clairement ce qu’il éprouvait, le pauvre homme terminerait sa vie pathétique très seul. Même une moche ne voudrait pas de lui s’il ne parvenait pas à être honnête avec lui-même. Enfin bon, peut-être fallait-il lui faire comprendre que sa technique typiquement masculine n’avait pas lieu d’être dans le cas présent vu qu’elle avait parfaitement compris son petit jeu.

« La confiance en soit n’est pas être imbu de sa personne, vieil homme. J’ai compris ton petit jeu et il est triste qu’à un âge proche de la tombe, tu ne puisses admettre ton attirance. Certes, je t’ai rejeté afin que tu puisses trouver le bonheur avec la moche qui te correspondra mais il ne sert à rien d’occulter la passion qui t’anime à mon égard. Je suis une femme difficile à oublier et tous tes mensonges ne peuvent pas rendre cette phase d’acceptation plus facile. C’est triste mais voilà, il faut avancer. Surtout que tu n’as plus beaucoup de temps … »

Il était évident que niveau tact, Elena devait encore apprendre beaucoup de choses. Ce n’était pas non plus une fille très intelligente qui aurait pu comprendre sa méprise et par conséquent, ne voyant nullement la possibilité que les paroles du vieil homme soient vraies, sa vision des choses lui semblait parfaitement logique. Elle tapota l’épaule du vieillard en affichant un regard de pitié, comme si elle essayait de le réconforter.

« En tout cas, tu n’es pas très sympathique une fois frustré ! Enfin bon, je peux être magnanime vu que tu m’as aidé à trouver ce bar. Et puis, si tu crois sincèrement que ces religieux veulent me brûler, tu es naïf mon pauvre. Ils étaient tout comme toi en extase devant une beauté dont ils ne pouvaient soutenir la comparaison. C’est cette envie et l’impossibilité d’être à la hauteur de ma personne qui les a fait réagir comme toi à l’instant. Il est triste de voir autant de gens vivre dans le déni, simplement car il leur est trop pénible de se rendre compte qu’ils ne sont pas dignes de moi. Tu te rends compte comme ma vie est difficile, vieillard ? Tu t’es fait rejeter une fois mais bon, je dois en rejeter des centaines par jour des comme toi. Ce n’est pas évident d’être si belle … »

Elena termina son martini et en commanda un second sans attendre. Ne la connaissant pas trop, le barman lui demanda de régler sa consommation précédente avant de lui servir la suivante et tout naturellement, la jeune femme lui répondit en montrant la vieil homme du doigt.

« C’est lui qui paye. Il me doit bien ça pour lui avoir fait l’honneur de m’asseoir à ses côtés. »

Etre ravissante était parfois une malédiction et la réaction de cet homme n’en était que les nombreux désagréments. Cependant, alors qu’Elena pensait avoir fait comprendre les choses au vieillard, ce dernier recommença à agir en refoulant son attirance pour elle par l’intermédiaire de son attitude hostile. Il alla même jusqu’à dire au barman qu’il ne payerait pas pour elle. A ses paroles, le sang de la jeune femme ne fit qu’un tour et elle lui lança un regard noir qui ne ressemblait pas à une légère contrariété. Elle avait été tolérante jusqu’ici avec ce vieux bonhomme mais désormais, il franchissait une limite qu’elle ne comptait pas laisser passer. De son côté, le tenancier du bar était un peu embêté vu qu’il avait déjà commencé à servir le deuxième martini pour sa cliente. Il s’interrompit afin de savoir quoi faire et prit l’argent que l’homme lui avait donné pour la bouteille de rhum. En posant les yeux sur la jeune femme, il comprit immédiatement que s’il voulait que son bar reste debout, il allait devoir faire un geste envers elle.

« Ne vous inquiétez pas Mademoiselle, c’est la maison qui vous les offre. »

Si cette intervention digne d’un grand barman voulant préserver son commerce désamorça temporairement la situation, rendant presque le sourire à la belle assise au bar, le vieil homme vint démolir toute cette finesse en rajoutant une épaisse couche de contrariété sur le dos d’Elena. Cette dernière se leva d’un bond, renversant le tabouret sans se préoccuper du reste. Si le vieil homme faisait face à des gardes, elle ne leur prêta pas la moindre attention car tout ce qui l’intéressait, était de faire ravaler ses paroles à ce vieux schnock. D’un coup de pied puissant, la jeune femme envoya valser le tabouret qui passa à quelques centimètres de la tête de sa cible pour aller s’écraser violement contre le mur, juste à côté de la porte.

« Tu crois aller où comme ça vieillard ? Tu passes ta frustration sur moi et tu comptes partir comme si de rien n’était ? Moi une gamine capricieuse ? L’Impératrice Kuja n’est rien à côté de moi ! Un jour, j’irai même prendre son trône ! En attendant, je vais te faire ravaler tes paroles de frustré ! »

Si les gardes étaient effectivement venus pour la jeune femme qui avait frappé plusieurs religieux, ils avaient aussi la description d’un vieil homme l’accompagnant et avec qui elle serait partie. Après la scène à laquelle ils venaient d’assister, il était évident que l’homme qu’ils recherchaient était celui qui se trouvait devant lui. Histoire d’y mettre les formes, le plus gradé du groupe se lança dans une intervention se voulant solennelle.

« Nous sommes la garde de Saint-Urea sous les ordres directs du Chevalier de l’Inquisition Franco Tarino ! Vous êtes tous les deux en état d’arrestation ! Suivez-nous sans faire d’histoire ou nous devrons user de la force ! »

Malheureusement pour eux, leur speech ne fit aucun effet sur la jeune femme qui était bien trop remontée contre le vieillard pour y prêter attention. Ils avaient beaux être armés et en armure, son attention et sa rage étaient totalement focalisés sur l’homme qui venait de l’insulter. Faisant voler sa chevelure pour la remettre en place gracieusement, Elena avança calmement malgré son regard froid vers son offenseur. Arrivée assez près de lui, elle lança un coup de pied vertical très rapide ayant pour cible le menton du vieil homme. Elle comptait bien le prendre par surprise et le démolir, ne se préoccupant pas pour le moment des gardes.

Technique:

La situation dans le bar devenait plus que tendue et bon nombres de clients ne voulant pas avoir à faire avec les gardes de Saint-Urea s’éclipsaient déjà par la porte arrière de l’établissement. Il faut dire que si ce conflit s’éternisait, il y avait de grandes chances de voir apparaître un Chevalier de l’Inquisition et ceux-là n’étaient pas des tendres avec les païens qui osaient perturber le calme paisible de leur cité. Bien sûr, Elena ne pensait pas à tout cela, ne voyant que le vieux bonhomme qui l’avait insulté. Même les gardes n’avaient aucun intérêt pour elle, n’étant que des minables ne valant pas un regard de sa part. Tout son attention était focalisée sur son ennemi du moment et évidemment, lorsqu’elle porta son coup enduit de l’onde de choc du Hasshoken, le pauvre vieillard ne comprit pas tout de suite ce qui lui arrivait. Désorienté, il tomba assis par terre, donnant la parfaite occasion à la jeune fille de continuer sa correction. Malheureusement pour elle, les gardes de la sainte cité ne semblèrent pas disposés à la laisser faire. Ils se placèrent entre son ennemi et elle, prenant une pose défensive.

« Nous agissons sous l’autorité du Saint-Père ! Nous t’ordonnons de te rendre sans faire d’histoire !!! »

Le regard froid et hautain de la belle les fit frissonner l’espace de quelques secondes, avant qu’elle ne se lance à l’attaque. Utilisant le Hasshoken dans ses doigts, Elena frappa les gardes très rapidement, passant de l’un à l’autre sans s’arrêter. A première vue, les attaques ne semblaient pas puissantes et avec leurs armures en cuir, les gardes ne devraient pas vraiment le sentir mais contre toute attente, ils tombèrent tous assis les uns après les autres, se tenant les endroits touchés en affichant une mine exprimant la douleur qui les perturbait. Voyant cela, le dernier garde debout tenta de donner un coup de lance à la jeune femme mais elle pivota sur elle-même pour esquiver l’attaque, avant de lui asséner une gifle monumentale qui le projeta violement sur la table à côté. Ce petit problème réglé, elle soupira un grand coup avant de retourner son attention sur le vieillard qui l’avait insulté. Pendant qu’elle s’occupait de ces gêneurs, il s’était relevé et semblait vouloir en découdre. Les hommes étaient vraiment orgueilleux lorsqu’on les rejetait mais bon, il finirait bien par comprendre.

Ce salopard l’insulta à nouveau, utilisant cette fois le terme de « Princesse chieuse ». Cette parole ne fit qu’augmenter la colère d’Elena, même s’il reconnaissait qu’elle était une princesse, ce qui en soit, était positif. Il n’y avait juste que le terme « chieuse » qui était de trop. Elle le laissa déposer son sac afin qu’elle puisse lui casser la figure sans qu’il n’ait la moindre excuse mais au final, ce fourbe vieillard en profita pour lui donner un violent coup de coude au niveau de l’abdomen. Ne s’y attendant pas, la belle ne put qu’encaisser le coup, crachant un peu de salive mélangée à du martini suite au choc. Comprenant qu’elle allait devoir se méfier, elle s’écarta directement pour reprendre son souffle.

« Tu cachais bien ton jeu, vieux schnock ! C’est donc comme cela que tu traites une belle femme ? »

Remettant sa longue chevelure en place, Elena ne tarda pas à reprendre le combat. Vu qu’elle n’avait pas pu profiter de l’effet de son Opening Kick pour détruire son adversaire, elle allait utiliser une autre ruse avec son Love Combo. L’enchaînement de coups de pied visant les articulations devrait le déstabiliser et s’il comprenait que le moindre coup pouvait le blesser, il tenterait probablement de les esquiver alors qu’au final, c’était le dernier coup dans lequel elle insufflerait l’onde de choc Hasshoken. Au final, que ce vieillard esquive ou encaisse les coups au niveau de ses chevilles, ses genoux et ses coudes, le coup de pied final dans ses bijoux de famille était le véritable danger.

Technique:

Comme elle s’y attendait, le vieillard esquiva la première partie de son attaque mais eut bien plus de mal avec la suite. Finalement, fragilisé par les coups portés à ses jambes, il ne put esquiver le dernier impact bien plus ravageur au niveau de son entrejambe. En voyant son attitude reflétant une souffrance intense, Elena ne put que se réjouir d’avoir montré à ce vieux schnock de quel bois elle se chauffait. Il y réfléchirait à deux fois la prochaine fois qu’il oserait l’insulter et alors qu’il se mit finalement à genoux, sans doute pour implorer son pardon, elle sentit que ce vieux avait encore d’autres tours dans son sac. Elle recula d’un pas afin de ne plus être prise par surprise comme la première fois et alors qu’il allait lancer sa prochaine offensive, il sembla faire marche arrière. Perplexe, la jeune femme l’observa se relever et prendre son sac comme si de rien n’était.

Finalement, le vieillard sembla reconnaître sa défaite et reconnu même qu’elle était la plus belle. Au final, c’est tout ce qui importait pour Elena et donc, sa colère sembla disparaître rapidement. Le reste de sa réplique ne parvint même pas à s’imprimer dans son esprit, tant elle était convaincue qu’il s’agissait encore d’un ultime moyen d’évacuer sa frustration suite au rejet dont il avait fait l’objet. Quoiqu’il en soit, un sourire s’afficha à nouveau sur le visage de la belle et elle alla même jusqu’à lui faire signe de la main.

« Reconnaître une telle évidence et déjà un premier pas vers l’acceptation. La prochaine fois, tu seras peut-être parvenu à passer à autre chose, grâce à moi. »

En fin de compte, Elena voyait ce petit échange comme une leçon d’acceptation du rejet à un vieux bonhomme moche. Cela lui serait sûrement utile vu son physique ingrat mais bon, au moins, il était sur la bonne voie pour trouver désormais une femme à sa hauteur, et ne plus viser trop haut. Alors qu’il était parti, la jeune femme retourna au bar et termina son martini. Le barman s’était caché dans son arrière-salle et les gardes étaient encore en mauvais état par terre. Oubliant ce qui l’avait amené ici au final, elle retourna vers son hôtel afin de se changer. Une fois que cela fut fait, elle retourna visiter un peu la ville et malheureusement pour elle, les gardes qu’elle avait rossés, avaient appelé du renfort. Elle se retrouva donc devant une dizaine de gardes et un type assez étrange qui semblait particulièrement costaud. Dans une armure toute dorée, il avait une carrure imposante et les gardes semblaient le voir comme un messie mais bon, ayant assez confiance en ses capacités, Elena ne sentit pas le danger immédiatement.

« Gamine !!! Je suis le Chevalier de l’Inquisition, Franco Tarino !!! Tu seras jugée pour tes crimes et tes blasphèmes !!!! Soumets-toi et notre Saint-Père fera peut-être preuve de miséricorde ! Si tu résistes, tu devras subir mon jugement avant celui du Seigneur tout puissant !!! »

Prenant une pose sexy et remettant sa longue chevelure rouge en place, Elena ne put s’empêcher de détailler son interlocuteur et de lui répondre le plus naturellement du monde.

« J’ai bien compris que ma beauté est un trouble pour votre cité d’hommes faibles et moches. Pourquoi ne pas simplement accepter que vous êtes attirés par moi, comprendre que vous êtes trop moches pour que cela soit réciproque et continuer votre misérable vie de coincés du cul ? »

Si elle avait émis le fond de sa pensée sans la moindre retenue, Elena ne s’attendait pas à ce que l’imposante montagne de muscles se jette sur elle pour l’attaquer. Il ne semblait pas être du genre à accepter facilement les remises en question et alors qu’elle pensait pouvoir éviter cela facilement, la vitesse qu’il déploya la fit frémir. Comment un homme aussi massif et en armure pouvait-il se déplacer aussi vite ? Ne pouvant que bloquer, elle encaissa l’attaque qui l’éjecta à plusieurs dizaines de mètres. C’est dans une étale de poissons qu’elle termina sa course, pour son plus grand malheur. Elle qui venait de se changer, elle était bonne pour recommencer dès qu’elle en aurait fini ici. Le souci était sans doute qu’elle ne voyait pas comment y parvenir car il possédait une vitesse bien supérieure à la sienne, ainsi qu’une force impressionnante. Quoiqu’il en soit, avec un peu de chance, si elle parvenait à le toucher avec son Love Hasshoken, peut-être que la situation s’inverserait très vite.

Alors qu’elle retirait les sardines coincées entre ses seins, provoquant une fureur encore plus importante chez son adversaire, Elena essaya d’analyser la meilleure façon de le toucher. Vu sa vitesse, il n’aurait aucun mal à esquiver ses attaques et par conséquent, la meilleure façon de l’atteindre avec l’onde de choc Hasshoken, c’était de contrer son attaquer avec la sienne. Elle subirait bien sûr des dégâts lors de l’impact vu sa puissance mais bon, cela valait le coup d’essayer. Elle se mit donc en position défensive et vu la supériorité évidente de son ennemi, il ne manqua pas d’en profiter pour l’attaquer à nouveau. Il s’élança vers elle et fort heureusement, la sous-estimant énormément, il lui porta un coup direct. Elena le contra avec son Love Kick mais bien qu’elle soit parvenue à le toucher, la force de son adversaire la propulsa à nouveau en arrière. En relevant la tête, elle put constater que le Chevalier ne comprenait pas trop ce qu’il venait de se passer. Son corps semblait trembler sous l’effet de l’onde de choc, même si les dégâts subis ne semblaient pas aussi lourds que l’espérait la belle.

En voyant cela, elle en profita pour s’éclipser en vitesse, courant à toute allure vers le port. Son adversaire était clairement d’un autre niveau et si elle ne voulait pas finir l’écriture de son histoire par « Et c’est comme ça que je suis devenue nonne. », il lui fallait partir de cette île au plus vite. Elle se dirigea vers le port, se moquant bien de savoir dans quel bateau elle monterait du moment qu’il s’en allait loin d’ici. C’est donc en toute hâte, sachant très bien que son ennemi ne devait pas être très loin derrière elle, qu’Elena embarqua dans le premier bateau. Elle se cacha dans la cale afin de ne pas attirer l’attention. Il faut dire que vu l’odeur qu’elle dégageait après sa rencontre avec l’étale de poissons, elle n’était pas dans les meilleures conditions pour éblouir de nouvelles personnes.