Prémisse des Vierges de Fer — w/ Pluméria

Vivre sa vie en toute quiétude, vivre sa vie libre sans avoir besoin de faire attention à ses faits et gestes. C'était typiquement le genre de vie qu'Aphelandra souhaitait. Cela faisait déjà plus d'un an qu'elle se situait sur l'île de Briss, un an depuis la mort de ce très cher Gary. Désormais, elle souhaitait partir de cette île afin de créer un futur qui lui plairait, un futur assez plaisant pour lui faire oublier la douleur qu'elle avait endurée toutes ces années.

Sa rencontre avec Pluméria, quelques mois plus tôt, lui avait ouvert l'esprit. Il n'y avait qu'une solution viable : devenir une pirate. Être pirate allait être une vie agitée, mais c'était aussi ce qui était plaisant dans tout ça. Mais qui disait pirate, disait équipage. Au grand dam de la blonde, les équipages pirate qu'elle avait vu était en majorité composé uniquement d'homme et généralement s'il y avait des femmes... c'était compliqué pour elles. Ce qui était sûr, c'est que jamais elle ne rejoindrait un équipage entièrement masculin ou majoritairement masculin. Il n'y avait pas de place pour elle sur ces navires, les hommes étaient pour la plupart des brutes, mais il y avait aussi des hommes comme Gary. Pourtant, après la mort de celui-ci, elle n'avait vu que des hommes rustres et sans aucun intérêt. Clairement, Aphelandra n'avait qu'une solution : créer son équipage qui accueillerait uniquement des femmes, mais si des hommes avaient assez de coeur pour être accepter, alors qu'il en soit ainsi. Pour le moment, il n'y avait qu'elle et Pluméria.

Le problème c'était qu'aucune d'elle n'avait de navire. Et même si elles en avaient un, aucune des deux ne savaient naviguer. Bien heureusement, le Royaume de Briss était indépendant du Gouvernement Mondial, il y avait donc un tas de pirates dans le coin. Qui dit pirate dit équipage, qui dit équipage dit bateau. Mais il fallait quand bien même trouver un troisième membre d'équipage qui aurait les capacités nécessaires afin de naviguer sur les eaux. À force de parcourir les rues de la ville principale de Briss, elle avait entendue des rumeurs sur une sorte de lieu de combat privé. D'après les rumeurs, le champion en titre serait une femme qui aurait vaincu ses adversaires avec une facilité déconcertante. Une information intéressante.

La blonde avait donc demandé à Pluméria de la rejoindre à une certaine adresse à vingt-et-une heure.


— Et bien, il semblerait que ce soit ici. avait dit la blonde, accoudé contre un pilier à moitié détruit. Alors c'est elle que l'on surnomme Balls Breaker... Visiblement... Ce surnom lui va à ravir. Voyons voir ses compétences.

Accoudé contre un pilier, sur une estrade surplombant la fameuse arène dans une sorte de sanctuaire détruit, Aphelandra était arrivé un peu plus tôt que prévue. Et elle en fut ravie puisqu'elle pouvait assistée à une démonstration de force par la championne du lieu. C'était une brune, assez petite mais maniant parfaitement l'épée. Elle avait réussie à mettre en déroute deux combattants simultanément, ce qui était en soit un exploit. L'intérêt de la blonde augmenta donc progressivement.

Il fallait attendre pour le moment, attendre pour voir ce qu'elle pouvait faire. En effet, dans la foule des hommes semblaient s'agité autour de la zone de combat, des sabres en main. Était-ce un traquenard, une vengeance ? Quoi qu'il en soit, la blonde agirait si les choses s'envenimés, sauf si Balls Breaker arrivait à se défaire de cette situation par elle-même. Soudainement, une ombre s'approcha derrière Aphelandra, des cliquetis métalliques se faisant entendre. Il n'y avait que deux personnes pouvant émettre ce son, l'une étant elle... l'autre était sûrement sa nouvelle partenaire de voyage. Enfin, peut-être ?

Les cliquetis métalliques s'arrêtèrent brusquement. Aphelandra tourna sa tête tandis qu'un vent sec vint à faire s'envoler quelques mèches de sa tignasse blonde. Son regard se dirigea alors là d'où provenait ce bruit. La blonde aperçu ainsi une personne couvert avec un capuchon qui la dissimulée de bas en haut. Il n'y avait que son visage d'à peu près visible dans la pénombre, mais il y avait surtout des yeux reconnaissables entre mille. Aucun doute possible. Désormais, les deux premiers membres des Iron Maidens étaient réunies.

Ainsi, Pluméria lui posa une question toute naturelle et pleine de sens.

— Pour le moment, attendons. Il est probable que sous peu, nous devrons intervenir, reste sur tes gardes. avait dit la blonde en reposant son regard sur Balls Breaker.

Croisant ses bras contre son buste, Aphelandra se concentra sur les prouesses de la femme combattante. En effet, son habilité à l'épée était indéniable, mais surtout ce qui était un plus était sa taille. Elle était assez petite, dans les un mètre soixante, ainsi elle était capable de bouger aisément sans être contrainte par sa taille et son poids. Qui plus est que cette agilité lui était utile pour désarmer ses adversaires en un rien de temps. Malgré la musculature de ses adversaires, elle gagna sept combats avec plus ou moins de facilité. Désormais seule au milieu de l'arène, elle écarta grand ses bras avant de tourner sur place en observant la foule :

— Et bien, si c'est tout pour ce soir, il semblerait qu'aucun homme n'arrive à ma cheville. Merci pour votre argent, je tire donc ma révé...- hurla celle-ci avant de se faire interrompre.

De la foule, une voix s'éleva soudainement : Une minute, prude donzelle.

Soudainement, un homme s'immisça en dehors de la foule, la main droite sur la garde son épée, prêt à dégainé à tout moment. C'était un homme blond à l'allure élégante, il se démarquait justement des autres personnes présentes. Sa coiffe blonde et son regard ténébreux lui donnaient un semblant de mystère. Il s'avança ainsi face à la brune en dégainant son arme hors de son fourreau, désignant avec la pointe de celle-ci la femme face à lui.


— C'est révoltant qu'une femme ose se sentir supérieure à nous, homme, de la sorte. avait-il dit. C'est pourquoi, on m'a engagé pour vous remettre à votre place au plus vite. En effet, il semblerait que vous vous soyez égaré de votre demeure. Après tout, n'est-ce pas votre place légitime, la cuisine ?

Les quelques femmes présentes s'indignèrent des paroles de cet énergumène. Aphelandra quant à elle n'avait même pas daigné réagir à des propos aussi misogynes. Les mâles, eux, ricanèrent en synchronisation, frappèrent dans leurs mains et sifflèrent en entendant leur congénère. Quant à Pluméria, la blonde n'avait même pas à tourner la tête pour imaginer la tête de sa partenaire. En effet, elle la connaissait déjà suffisamment pour savoir que la cyborg était dans un état de rage intense. D'ailleurs, elle pouvait déjà entendre les craquements de ses parties mécaniques.

Visiblement, Balls Breaker tenait plus d'Aphelandra que de Pluméria. En effet, en guise de réponse à son interlocuteur, elle lui donna un simple sourire et un long soupire de désespoir. C'était typiquement le genre d'homme que la blonde se faisait un malin plaisir à remettre en place en un rien de temps. Généralement, ils finissaient en chaise pendant quelques minutes avant de s'enfuir les jambes à leur cou. Quoi qu'il en soit, la brune se mis en position de combat, face à face avec l'énergumène blond. Sans attendre, l'homme chargea sur celle-ci avec rapidité, son premier coup dirigé vers l'estoc sembla faire mouche au premier coup d'oeil. Il enchaina avec des salves de coup rapide, chacun semblant atteindre sa cible. La brune semblait en mauvaise posture face à celui-ci.

La foule était en délire, du moins les hommes l'étaient. Les acclamations et les injures misogynes fusèrent tandis que le blond continua sa salve, la brune semblait acculée, reculant au fur et à mesure des coups qu'elle réussissait quand bien même à parer en grande majorité. C'est alors que l'homme arrêta sa salve, prenant le temps de souffler. Pourtant c'est à ce moment là que Balls Breaker riposta avec des coups moins rapides à cause de la fatigue, mais tout aussi puissant.


Et alors qu'elle commençait à prendre le dessus dans ce combat à l'épée, faisant quasiment chuté son adversaire, elle se fit interrompre par des jets de pierres à son égard. Profitant de cela, le blondinet la poussa violemment contre le sol d'un coup de coude dans son estomac. Au sol, la brune tenta de se relever, mais l'homme garda le contrôle en plaçant tout son poids dans un pied qu'il posa sur celle-ci.

— C'est bien ce que je disais, ta place est derrière un fourneau, femme. avait-il dit en souriant.

Au sol, la brune cracha directement sur le pied de son opposant.
— Pourriture ! Tu n'es même pas capable de te battre loyalement ! hurla-t-elle.

Sans attendre, le blond la piétina un peu plus avant de poursuivre son discours misogyne :
— Taisez-vous, engeance inférieure. Désormais, je vais vous laissez en compagnie de personnes que vous avez déjà côtoyez. Il y a deux choses pour laquelle vous êtes utile, les tâches ménagères et le plaisir charnel.

C'est alors que des hommes se dirigèrent en dehors de la foule pour rejoindre leur comparse. Ils étaient ceux qu'Aphelandra avait repéré plus tôt, ils étaient armés et aussi avec des sales têtes. S'approchant de la brunette, ils la soulevèrent et l'écartèrent sur place en la tirant par les quatre membres. Leurs rire de hyène se fit entendre à travers toute l'arène tandis que la foule semblait perplexe en observant leurs faits et gestes. Pourtant, aucune personne ne sembla intervenir. En outre, ceux-là étaient des combattants ayant perdu face à Balls Breaker, ils avaient donc engagé un mercenaire du nom de Portos afin de vaincre la combattante.

Dégrafant au fur et à mesure la chemise de la brune, un des hommes se mis à se délecter de la chair de celle-ci, léchant alors Balls Breaker au niveau de sa joue gauche. Et alors que le peu de femmes du public s'insurgea, les hommes quant à eux avaient les yeux bien ouverts pour la plupart. À ce moment, l'un des hommes tenant la brune par un membre affirma d'une façon totalement déplacée et très peu courtoise : Bordel... Cette garce me rend totalement dur. Si on oublie son caractère et qu'on fait bien attention, elle est sacrément bonne !


— Chiens galeux ! Lâchez-moi !! hurla Balls Breaker.

Des bruits de pas se firent entendre au fur et à mesure tandis que les vermines au centre continué à jouer avec le corps de la brune, la déshabillant petit à petit tout en léchant ses joues. Comme si ce n'était que du bétail, ils étaient là, sans personne pour intervenir. C'est alors qu'un bruit puissant, comme la combinaison d'un pied qui frappe fermement contre le sol et de l'entrechoquement de métaux, se fit entendre suivi d'une voix féminine :


— Tu dis que tu es dur ? Impertinent. Attend un peu de me voir à l'oeuvre. Crois-moi, celle qui va te rendre aussi dur que l'acier, c'est moi. avait-elle dit.

L'apparition soudaine d'Aphelandra avait déjà émoustillé les énergumènes présentes. Et l'entrée en toute beauté de Pluméria y était aussi pour quelque chose. D'autres hommes armés jusqu'aux dents firent irruption sur le terrain, visiblement c'était toute une bande d'homme battu. Ils s'étaient réuni afin de se venger de cette brune qui leur avait mis la honte devant des centaines de spectateurs. Désormais, ils exhibaient plus ou moins le corps de celle-ci sans aucune pudeur. Pluméria était derrière elle, visiblement en train de couvrir ses arrières, la blonde savait parfaitement qu'elle pouvait compté sur elle dans cette situation et qu'elle pouvait y aller à fond.

— Hey mam'zelle ! T'es vraiment charmante, t'sais ? Et j't'avoue que j'suis plutôt d'accord avec ta phrase. Du coup, t'gebou pas, ok ? Zizizivahaha. disait l'un des hommes.

S'approchant lentement de la blonde, l'homme souriait en dégainant sa longue lame en dehors de son fourreau. C'était surement le genre d'homme qui était tout juste bon pour parler, mais au final ce n'était rien de plus qu'un incapable et un incompétent. Face à cet homme insolent se dirigeant vers elle, la blonde passa sa main droite dans ses cheveux afin de remettre en place une mèche rebelle qui ne voulait décidément pas partir. Soupirant longuement à cause du manque de résultat et l'impossibilité de se débarrasser de cette mèche, elle observa l'homme s'approchait de plus en plus. Désormais, il était seulement à cinq ou six mètres d'elle et il semblait se délectait d'atteindre sa proie. Est-ce qu'il était stupide ? Une femme qui intervient pour en sauver une autre, qui plus est avec une prothèse métallique et qui se moque littéralement des ravisseurs, ce n'était pas assez suspect à ses yeux ? Intérieurement, Aphelandra était totalement dépitée du manque de cervelle des hommes.

Son regard se reposa délicatement sur l'homme, sa main droite frôla l'air d'une manière délicate, comme si elle empoignait quelque chose face à elle, et un large sourire se dessina sur son visage.




— Mâle blanc cisgenre privilégié... avait marmonné la blonde.

Par la suite, la blonde bougea sa main droite comme si elle grattait quelque chose dans le vide. Son regard en direction de l'homme qui s'approchait d'elle, elle continua de lui sourire en lui montrant ses dents blanches. Pour le coup, Aphelandra montrait vraiment ses crocs, les hommes l'entourant l'insupporter vraiment. Redressant sa main droite au niveau de sa poitrine, elle semblait écarquillé les doigts en ayant des objets entre ceux-ci. En effet, une sorte d'halo blanchâtre était perceptible et donnait une forme de clous entre ses doigts. Sans plus attendre, la guerrière fit un mouvement brusque en avant, envoyant une quinzaine de clous d'air solide sur l'homme avançant vers elle.

— Air Nail.

L'homme tomba subitement au sol, on pouvait clairement dire qu'il venait de se faire cloué le bec. La réaction des hommes ne se fit pas attendre. Dégainant leurs armes, ils se mirent dans une position défensive alors que des murmure se firent entendre et se propagèrent à travers le terrain. Ils avaient clairement vu ce qu'Aphelandra venait d'accomplir, après tout l'halo qui entourait ses clous d'air était un sacré indice. Le mercenaire, Portos, figea alors son sourire avant d'applaudir, brisant les murmures entre les énergumènes qui l'avaient engagé


— Un fruit du démon. Cette femme en possède un. avait-il dit. Je suis étonné qu'une femme ose posséder un tel pouvoir. Mais n'ayez crainte, mademoiselle, je vous ferai très vite revenir sur le droit chemin. Après tout, la vaisselle vous attend.

Aphelandra soupira à nouveau en rétorquant :
— C'est affligeant qu'un homme avec un tel physique soit un véritable con. disait la blonde.

Sans attendre, une trentaine d'hommes fusèrent sur Pluméria et sur Aphelandra. Cinq lames s'abattirent soudainement sur la blonde qui s'était fait prendre en tenaille. Pourtant, un bruit d'entrechoquement se fit entendre, comme si les lames avaient frappés contre du métal. En regardant de plus près, le corps d'Aphelandra s'était teinté d'une couleur mauve proche de l'ébène. Les lames avaient bien touchés leur cible, mais il n'y avait aucune coupure présente sur le corps de celle-ci, si ce n'est dans son vêtement. Grinçant des dents, la blonde garda son sourire avant de pivoter son corps afin d'abattre sa jambe droite sur les cinq hommes autour d'elle, les envoyant valsés à plusieurs mètres face à elle sur d'autres hommes qui s'arrètèrent.

— C'est l'heure de la dégustation les gars. Et vous allez déguster mes poings dans vos dents de goujat.

Tireuse d'élite ? C'est moi !

« Quelle vue magnifique ! » s’était-elle exclamée en contemplant les ruines d’une antique arène.

Pendant plusieurs minutes, elle avait pris le temps d’escalader l’un des nombreux piliers entourant la zone de combat. Aujourd’hui, elle n’avait pas spécialement envie de se fondre dans la masse, préférant admirer un délectable paysage qu’elle ne se partagerait qu’à elle-même. De ce fait, elle avait choisi le pilier le plus excentré (à plus d’une centaine de mètres) de l’arène… afin d’avoir la paix. Et comme elle avait pu se l’imaginer en bas, la vue en haut y était prodigieuse. Prenante. Son maître lui disait souvent que les snipers aimaient naturellement avoir une vue plongeante sur un panorama. Et il avait bien raison ! Après avoir sommairement retirée la poussière recouvrant le sommet du pilier, elle y disposa une serviette et s’allongea dessus. A présent, il était temps de prospecter…
Parmi cette foule en délire se cachait forcément des capitaines ou des recruteurs désireux de trouver la perle rare. Et le fait de posséder un bateau était un argument alléchant pour les puissants gladiateurs qui seront repérés à l'issue de cette session d’observation. Bien entendu, Erika n’était pas venue pour repérer les grands combattants de l’arène. Pour elle, les quelques combats présentés étaient distrayants, sans plus ! En fait, elle n’avait d’yeux que pour les pignoufs propriétaires de bateaux. Et d’après ses collectes d’informations à travers les bars de l’île, elle en avait conclu qu’il était plus facile de les débusquer ici...

« Du c*l ? Hein ??!! » grimaça-t-elle soudainement, les yeux graves face au spectacle présentée par l’arène.

Du sexe ? Ce n’était guère prévu ! Alors que les combats étaient censés continués, Erika fut prise de court. La gladiatrice métissée qui, jusque-là avait envoûté la foule de ses attaques cinglantes était devenue l’actrice principale d’un film X. Et on ne parlait pas là d’un simple viol. Devant ses yeux déconcertés, un gangbang était sur le point ‘’d’être tournée’’. En effet, beaucoup d’hommes avaient envahi l’arène, pris de pulsions bestiales. Malgré la distance qui la séparait de la foule, l’envie de baise se lisait aisément sur leur visage. Visiblement pressée d’attaquer leur séduisant menu, Ils avaient immédiatement arraché le peu de vêtements portés par la gladiatrice talentueuse. Certains avaient même pris la peine de lécher la joue de ce qui paraissait être leur trophée charnelle…
Des actions inélégantes qu'elle ne cautionnait absolument pas. Mais heureusement, il semblerait que des trouble-fêtes étaient venus pimenter cette scène surréaliste. Deux femmes en particulier s'étaient interposees face à celui qui paraissait être l’instigateur de tout ce pataquès. Deux femmes d’une beauté à couper le souffle ! Et même si elles ne semblaient pas encore s’être pleinement exprimées au combat, leur puissance paraissait indéniable. De sa place de privilégiée, Erika comprit parfaitement qu’il valait mieux ne pas les embêter. Cependant, en se jetant ainsi dans un combat en sous-nombre, elles avaient l’air de manquer de tact dans leurs décisions... Ce que la tireuse sembla légèrement déplorer. Sans stratégie et vision de jeu, la force est amputée. Autant apporter un peu de son aide à ces dames peu réfléchies…

Déjà allongée dans une position reculée de la foire, seule l’installation d’Headlight, son fusil de précision sembla nécessaire pour lancer une contre-attaque. Et en quelques secondes, Erika fut donc prête à influer la bataille à peine commencée. Il était à présent temps de faire un choix. Sur qui tirer ? Les deux valeureuses femmes combattant l’oppresseur masculin ? Celui semblant être l'instigateur de toute cette foire ? Ou des sous-fifres sans grand intérêt ? A cette distance, il y avait matière à réaliser des tirs impressionnants. Ainsi donc, elle pourrait taper dans l’œil de quelques recruteurs intéressés… et donc trouver son embarcation. Erika avait juste un choix à faire ! Un simple choix.
Il n’y avait pas à réfléchir très longtemps pour deviner quelle serait sa première cible… Son canon glissa jusqu’à pouvoir viser la tête d’un guerrier bavant encore sur les joues de Balls Breaker. Il était important de la libérer de cette bande de sagouins mal léchés. Les quelques secondes qui suivirent alors furent des plus silencieuses. Analyse. Concentration. Calibrage. Le bruit environnant n’atteignait plus ses oreilles. Elle n’était plus qu’une tireuse froide fixée entièrement sur son objectif : l’élimination pure et simple de sa cible… 1 et 2 et enfin 3. La détente fut pressée et la tête d’un pauvre pervers venait de se faire transpercer par sa balle. Stupeur totale. Le corps désormais inerte de l’affamé sexuel s’écroula soudainement sur celui de Balls Breaker.

« Et c'est pas fini… » soufflota-t-elle de son perchoir, le sourire vorace après son tir réussi.

Les quelques recruteurs en quête de snipers adroits avaient sûrement apprécié ce tir précis réalisé à plus d’une centaine de mètres de distance. Et pour prouver qu’il ne s’agissait guère d’un coup de chance, elle recommença plusieurs fois des chefs d’œuvres millimétrés. Ses cibles restèrent les mêmes. Ces hommes qui crurent malins d’avoir envie de violer une femme en public. Sans qu’aucune sommation ne soit faite, trois tirs chirurgicaux suivirent donc. Et comme elle l’avait souhaité, tous se logèrent dans la tête de ces pervers, laissant désormais tranquille la gladiatrice métissée. Voilà une bonne chose de faite… bien que l’albinos ne comptât pas s’arrêter en si bon chemin…
Les deux femmes ? L’instigateur ? Pour le moment, elle n’avait pas vraiment l’intention de leur faire quoi que ce soit. Au fond d’elle, Erika avait le sentiment que ces fameuses personnes pourraient lui apporter ce qu’elle désirait le plus en ce moment. Un bateau pour Grand Line. L’observation était donc de mise ! Puisqu'ils semblaient destiné à se battre, autant attendre bien sagement l'identité du vainqueur pour l'aborder ensuite. Du haut son perchoir difficilement accessible pour des tireurs classiques, elle se savait globalement en sécurité. Même si sa position était connue de tous, elle estimait que des combattants en place sur les blues auraient beaucoup de mal à la toucher. En fait, seul un boulet de canon pourrait la déloger de son vicieux emplacement…