Pacte de Sang [FB - Yaku]

Désespoir… Était-ce si difficile que cela que de trouver des membres de valeur pour un équipage pirate ? A force, j’allais finir par craquer et arrêter de chercher des membres mais un groupe où on m’accepterait… Ouais, j’étais découragé à ce point. J’étais sûr que c’était à cause de Willy, ce putain de blond ! Il m’avait maudit ou je ne sais quoi après notre rencontre et notre petit duel ! C’était à cause de lui que je n’avais rien de concluant sur cette île, il avait dû prévenir tous les bons combattants de se méfier de moi.

En tout cas, je n’avais vraiment plus rien à faire sur Baterilla. J’avais encore un peu d’espoir après avoir trouvé un guerrier comme l’autre petit, mais je l’avais rapidement perdu deux jours après. Il faudrait un miracle pour que quelque chose de bien m’arrive sur ces terres… Ô miracle, entends moi ! Mmh !? Le diable, c’était le diable qui m’avait entendu. Qu’est-ce que la marine foutait dans ces lieux ? Oh, après tout, l’îlot était affilié au gouvernement, il était possible que des forces de l’ordre se promène eux aussi dans des tavernes pour étancher leur soif après une dure journée de travail à marcher dans les rues. Bon, en tout cas, vu qu’ils étaient là, je devais partir…

« Eh vous ! Cet homme est-il venu par ici récemment ? »

J’ai eu peur ! J’ai cru qu’il m’interrogeait moi, mais c’était au serveur qu’il parlait ! D’ailleurs, il ne m’arrêtait pas ? Oh, je vois… Le bon Will n’avait pas dû me dénoncer à la marine, donc j’étais encore considéré comme un gentil citoyen, comme tout le monde. Que c’était bon de ne pas être connu, je n’aimerais pas être à la place de cet homme dont la tête était mise à prix à… Vingt millions de berrys !? Je deviendrais chasseur de prime pour une somme pareille ! C’était bien plus que tout ce que j’avais pu avoir par le passé…

Attends un peu. Si ces gars en blanc le cherchaient, cela voulait-il dire qu’il se trouvait là ? C’était fort probable. Ce qui voulait dire que je pouvais mettre la main sur l’argent si je le capturais… Ou encore mieux, je pouvais le convaincre de me rejoindre. S’il était autant primé, cela voulait dire qu’il avait des ressources. A l’heure où je me trouvais, il me fallait absolument un homme de main, ou je risquais fort de devenir fou… Alors peu m’importait comment pouvait être son comportement, j’acceptais toutes les personnes qui pouvaient se débrouiller d’eux-mêmes et qui pouvaient m’être utiles autrement qu’en se sacrifiant. Je voulais de vrais camarades, non pas des pions que je pourrais remplacer par un vulgaire… Je sais pas, poisson par exemple !

Donc, il fallait que je retrouve cet individu à tout prix. Avec sa tête rouge, cela n’avait pas l’air d’être du plus difficile, et il n’y avait pas mille endroits où se cacher sur cette île. Comme partout, on y trouvait des places sombres, fréquentés des petits bandits qui se cachaient de la populace… Ou par des personnalités plus connus qui cachaient leurs méfaits. Cette place était susceptible d’abriter ce Yaku. Après, il était possible qu’il n’y soit pas… Après tout, je ne connaissais pas la raison pour laquelle il était là. Peut-être pour visiter ? Apparemment, la cuisine locale était connue en dehors d’ici, donc c’était plausible.

M’enfin, je devais juste le trouver avant la marine, ce qui n’était pas une tâche très compliquée lorsqu’on les connaissait. Eh, je ne faisais pas mon fier… J’étais une personne qui avait pu voir le genre d’énergumène qui occupait la place de sergent chez les marines, et ce n’était pas une personne très futée étant donné qu’elle avait pu se faire avoir par un adolescent de quinze ans ! Et j’étais cet ado’, bien entendu. Par conséquent, je me savais bien plus capable qu’eux, surtout quand il s’agissait de rassembler des informations. Une tête rousse avec un accoutrement pareil, ça ne devait pas passer inaperçu.

Commençant donc ma recherche dans les lieux secrets, je mis environ une heure avant d’avoir une piste. Ouaip, j’avais le flair. Je devrais peut-être me reconvertir en chasseur pendant qu’il était encore temps… Nan. Je ne pouvais abandonner Kyle… Ou plutôt, je ne pouvais oublier l’objectif dont je m’étais fixé devant lui, et je ne pouvais l’abandonner. C’était un peu devenu ma raison d’être, et je n’étais même pas sûr de savoir pourquoi…

Bref. Les indices que j’avais pu récupérer me mena donc vers Raytokûza Yaku, un pirate primé de vingt millions de berrys. Je n’étais pas sûr de comment procéder étant donné que c’était ma première tentative de recrutement envers quelqu’un de cette trempe, mais je n’allais pas reculer par peur. Je ne lui montrais juste pas cette façade complètement gentille et naïve, mais je lui offris une attitude que l’on pouvait considérer comme mystérieuse.

« Eh, vous. Je crois que le moment est assez mal choisi pour faire une pause. », dis-je tout bas. Ah, non, je ne vendais pas de produits illicites ou quoi que ce soit… M’enfin, je continuai. « Je pense que la marine ne tardera pas à retrouver vos traces. Laissez-moi vous conduire vers un lieu plus sauf, où l’on pourra discuter en toute tranquillité. », finis-je alors avec un petit sourire amical.

Par la suite, je le conduisis donc vers le fameux underground où je pus me montrer légèrement moins discret. Du moins, par cela, j’entendais plutôt que l’on pouvait avoir un dialogue avec une tonalité normale et que l’on n’était pas obligé de se cacher tout en chuchotant pour converser.

« Êtes-vous bien cela qu’on nomme Raytokûza Yaku ? Mon nom est Yuhao Shaporo, je suis un ami pirate. Oh, je vous préviens tout de suite, je ne vous ai pas aidé pour vous jouer un sale tour. », souris-je de nouveau.

Pourquoi je l’aidais ? Il était vrai que sa prime était alléchante, je l’avoue… Mais l’argent m’intéressait moins. J’étais certain que ses capacités étaient uniques, qu’elles ne valaient pas ce nombre marqué sur une affiche. Posséder une prime pareille en étant sur les Blues était quelque chose d’assez impressionnant, voire même incroyable. Nombreuses sont les personnes à atteindre aisément Grand Line avec une telle somme sur leur tête… Et aussi, nombreuses sont les personnes à être primés d’une telle somme sur Grand Line. Mais très peu l’étaient sur South Blue. Moi qui croyais ne jamais tomber un jour sur un primé me donnant un quelconque intérêt, voilà qu’un phénomène vint me contredire.

En tout cas, il était vrai que je n’étais pas un chasseur de prime. Ceci dit, je pouvais comprendre sa méfiance. En ce monde cruel et sans pitié, où tromperies, fourberies et mensonges étaient de prime, – et je m’y connaissais dans ces rayons-là – il n’y avait que très peu de place pour de la bonté pure. Je ne disais pas l’être, mais rares étaient les personnes à croire en la générosité des gens désormais, surtout lorsque l’on était dans le domaine du mal. On voyait les choses qui nous entourait de façon différente, comme si l’on cherchait des justifications logiques derrière tout cela.

« Détrompez-vous, je ne fais pas parti des forces de l’ordre, ni même de ceux qui convoitent la tête d’autrui pour l’échanger contre un peu de monnaie. Je vois bien plus grand. Tout comme vous, je suis un pirate. M’enfin, peut-être que vous n’allez pas me croire pour le coup… Mais c’est bel et bien la vérité. Je vous ai emmené dans un lieu où les criminels se rassemblent pour préparer leurs méfaits, ou agir en toute discrétion. Voyez par vous-même, vous reconnaîtrez peut-être quelques visages familiers. »

Lui laissant donc le temps d’inspecter les alentours, je ne revins à converser qu’un peu plus tard, clarifiant donc une part d’ombre en lui expliquant, approximativement, ce que j’attendais de lui, après un bref compliment.

« En tout cas, vous avez l’air sur vos gardes… Et vous n’avez pas non plus l’air de ceux n’utilisant pas leur cerveau. », souris-je naturellement avant de reprendre. « Donc, pour être tout à fait honnête avec vous, je suis venu vous voir en personne pour jauger votre personnalité, et peut-être votre force et tout un tas de chose. »

Je ne mentais pas, mais je ne voulais pas en dire trop non plus. Je n’étais pas sûr qu’il prendrait bien le fait que lui propose de se joindre à moi. Une meilleure expérience de la piraterie, et potentiellement une puissance plus élevée… Non, je devais d’abord faire quelque chose pour gagner sa confiance ou son respect. Bien que je me doutais qu’il savait que je savais qu’il savait, rendre quelqu’un redevable à soi était toujours un plus. Pour ce faire, j’avais juste décidé de l’aider à fuir la marine qui le pourchassait en menant cette dernière dans de mauvaises pistes. Simple, mais efficace. Sinon, afin d’avoir encore plus de sa confiance, je pouvais aussi carrément dévoiler mon masque au grand jour et combattre directement les forces de l’ordre à ses côtés… La nouvelle ne se répandrait pas vite dans tous les cas étant donné que je suis encore considéré comme un petit joueur.  Je pourrais encore donc utiliser un certain temps mon attitude de civil et tout ce qui allait avec…


« M’enfin, voyez-vous, j’ai toujours voulu savoir ce que valait vraiment un primé de cette ampleur et je me suis dit que je pouvais passer un peu de temps avec vous… Bon, pour dire vrai, je veux aussi vous aider à vous échapper des mains de la marine pour la gloire de l’acte. Se créer un nom n’est pas de tout repos de nos jours, même si on la force de le faire. Je suis donc là pour vous proposer de terrasser la marine à mes côtés, qu’en dîtes-vous ? »

Ouaip, cette phrase pouvait être perçu dans le sens ‘viens dans mon équipage’ et dans le sens ‘viens je t’aide’. J’avais fait attention aux mots que j’avais employé.