Un nouveaux maire pour baterilla! The game is On !

Un sourire naissait sur le visage du De Leone, lui qui venait ici pour se faire de nouveaux amis venait de tomber face à une situation fort intéressante. Ce coup d’escargophone reçu il y a quelques temps le laissait avec une sensation d’être préparé à faire quelque chose fantastique. South Blue, eux qui envoyaient des menaces au casino, qui aurait cru qu’ils se seraient fragilisés avec une simple election diplomatique ? Le comte s’en léchait les babines à l’avance apparemment, c’était entre deux locaux que cela se jouait… Un inconnu, Xavier Holmes et enfin, la maire en titre madame Pesos.

▬ Incroyable, j’ai du mal à croire que la Carlota dont les rumeurs font éloge ait quoi que ce soit à craindre d’un Outsider… Xavier Holmes… Jamais entendu parler de lui.

Le comte se frottait les mains, l’appât du gain, comme avec Davinxi, il ressentait son appel. Si les mafias lui étaient fermées, il n’aurait qu’à enfoncer la porte et le résultat serait différent. Il se leva de sa chaise et se dirigea vers la somptueuse porte de l’hôtel royal de Baterilla. Flamenco l’attendais, et l’élection aussi ! Il était vêtu de son plus beau costume charbon, la soie était d’une finition si parfaite qu’elle en repoussait la lumière, au point de ne pouvoir distinguer ne serait-ce qu’un seul reflet. Sans oublier sa parure habituelle rougeoyante, son chapeau son manteau et ses lunettes… Il était prêt. Escargophone en main. Il appela Zepekto.

▬ WEWEWE ALLO ?
▬ Zepekto, c’est Dante… Annonce mon arrivée à Baterilla à la famille Pesos… Dis leur que je ne viens pas les mains vide.
▬ Attends… quoi ? T’es sûr boss ? Si ya haja j’envoie Mickey !
▬ Il ne sera jamais là à temps, mais, ne t’en fais pas… je vais m’en sortir.
▬ A ce propos, Davinxi nous a envoyé la not….

Katcha.

Ainsi il était là, et la famille Pesos n’allait pas tarder à découvrir que l’écarlate était présent ici, dans leur territoire. Et qu’il ne comptait pas repartir avec rien en poche. Non, si l’élection devait aider à savoir qui contrôleraient les marchés du secteur, le comte était prêt à y mettre son propre poulain dans la course… Certes, il n’était pas super côté dans les sondages, mais il avait pour mérite d’être candidat potentiel à la mairie… Tout à fait normal que le De Leone veuilles-y jeter son dévolu. Tout d’abord, il commença par virer tous les membres du partis, tous ceux qui ne correspondaient pas aux idéaux que l’écarlate voulait amener… il lui fallait une équipe de requin, par chance, DDL Publishing publiait chaque jour un bouquin lu par presque tout le monde dans les mers de l’est… le nom du candidat du De Leone, monsieur Manoli, avait donc sa petite notoriété, des articles lui étaient consacrés dans chaque magazine publiés chez DDL Publishing et très vites, les nouvelles de monsieur Manoli furent le tour des blues… jusqu’à finalement arriver aux oreilles du peuple Baterillien.

Un programme visé à l’exportation, redonner à son pays sa grandeur d’antan, tels étaient les projets de monsieur Manoli… encore restait-il à déterminer son implication dans la cour écarlate, de ce coté, il n’avait aucun problème. Après tout, Carlota trempait aussi dans les mêmes manigances. Quelques jours et le nom de monsieur Manoli fut reconnu comme égal aux deux autres participants… la compétition pouvait commencer.

Allongé sur son divan, la tête dans les nuages, le comte, alors extenué d’avoir passé toute la journée à tirer les ficelles de son pantin, voulut jeter un œil aux sondages. Comme prévu, il n’était pas en tête des classements, mais l’appui des journaux avait aidé son candidat à se forger une nouvelle identité. De l’anonymat, il était passé à quelqu’un de reconnaissable, ses discours commençaient à avoir de l’impact sur les habitants de Baterilla, bien que le journal ne tarissait pas d’éloges sur le concurrent de la faction Pesos. Fort heureusement, pour le candidat Holmes, l’affaire était différente, le même journal, ce Baterilla News, jouait sur deux tableaux. D’un côté, il relançait l’ancien maire et de l’autre il tentait de couler son concurrent direct… Cependant, rien sur monsieur Manoli… boycott médiatique ?

▬ Ooh… c’était donc ça.

Le comte se vit revêtir un sourire perturbant, étrangement, cette situation lui était familière. C’était exactement la même stratégie qu’il venait d’employer à l’étranger, mais, à échelle plus importante. Son journal n’aurait aucune chance de gagner… mais la cour avait des yeux et des oreilles partout, certaines plus influentes que d’autres. Il se leva délicatement, et ramassa sa montre-escargophone qui traînait sur une petite table basse.

▬ Comment s’appelait-il déjà…. Oh, oui, c’est ça.

Pulup pulup pulup.. pulupulupulup.

▬ Allô ?
▬ … Vicomte de Nazzaro, cela faisait bien longtemps ! Enchaîna le comte, d’un ton enjoué.
▬ … Qui est à l’appareil ?

De l’autre coté du combiné, le Vicomte de Nazzaro, un petit homme court sur pattes, au crâne dégarni et à la corpulence approximative, tremblait intérieurement. Cette voix, il la connaissait et il la redoutait. Il se croyait à l’abri depuis bien des années, mais finalement, son passé venait de le rattraper. Et alors qu’il redoutait la réponse du comte, il prit les devants.

▬ … C-Comte De Leone, effectivement, il y a bien des années que l’écho de votre voix ne m’était parvenu.
▬ … Oh, Vicomte, trêves de mondanités… vous savez ce que je veux. Poursuivit le comte, sans lui laisser une seconde de répit.
▬ … Mais… c’est que…
▬ Vicomte, d’après les documents que j’ai sous la main, vous êtes le deuxième actionnaire le plus influent de Baterilla Newz… et d’après ces mêmes renseignements, vous avez une part de marché sur aux moins deux pages dans ce journal. Je ne vais pas passer par quatre chemins, dans l’édition de demain, je veux ma double page sur monsieur Manoli… et bien sur, vous n’oublierez pas de mentionner tout les efforts mis en œuvre par ce même gentilhomme afin de redonner sa gloire d’antan à Baterilla, de la débarrasser de sa corruption ainsi que de ses criminels… Vous me suivez ?
▬ Comte Ecarlate, vous ne comprenez pas…
▬ N’ai-je pas été assez clair… Vicomte ? Bien sur, je comprends que vous puissiez avoir peur, après tout vous n’êtes qu’un actionnaire, la seule personne étant au dessus de vous n’est autre qu’un représentant de la famille Pesos… mais, avez-vous peur ? Vicomte ?
▬ … P-peur ?
▬ Peur de ce qu’ils pourraient vous faire ? Savent-ils qui vous êtes réellement ? Peut être auriez vous oubliez, mais à l’époque de feu Dino De Leone, vous étiez le premier à courber l’échine devant la Cour Ecarlate, votre fortune, vous nous la devez entièrement et ne croyez pas qu’avoir émigré sur la mer du sud vous disculpe de votre engagement… Vous me devez votre fortune et j’aurais ma double page sur monsieur Manoli demain… autrement, les Pesos seront ravis de connaître le nom de ceux qui travaillent pour d’autres dans l’ombre… Autre chose… ?
▬ P-p…
▬ …P…oursuivez… ?
▬ Pesos, le maire, ils sont invités à une soirée ce soir… dans la haute ville !

Katcha

De son coté, le comte arborait un sourire carnassier, presque jubilatoire alors qu’il sentait l’adrénaline monter. L’évocation de cette soirée mondaine réveilla l’héritier du Zaïre qui sommeillait en lui, ses plus beaux atours, ses plus belles tenues de pourpre et charbon et alors qu’il donnait les dernières instructions. Monsieur Manoli, arriva en premier, sous le feu des projecteurs tandis que le De Leone arriva une petite heure après, dans un sombtueux costume noir de haute couture, bien sûr, il n’avait pas oublié d’ajouter sa petite touche personnelle, l’élégance écarlate. Sa chemise rouge contrastait avec le noir de son costume et la pâleur de sa peau…

▬ Bien, il est temps de s’en mettre plein les poches.

tenue de DDL:

La soirée s’annonçait prometteuse, monsieur Manoli serrait des mains à tout va et le De Leone, lui, pouvait jouir d’un spectacle fort amusant. Cette lutte à la popularité, les promesses d’élections et tout les discours qui s’en suivent. Un joyeux coup de pub pour l’organisateur de cette soirée, l’un des candidats, peut être que cette soirée allait lui permettre de récolter des voix. Il était là, en bout de table, à observer les invités, lorsqu’après une bonne demi-heure, l’hôte de la soirée décida d’enfin assommer tout le monde avec un discours… pour le moins… incompréhensible. Il semblait cependant s’adresser a une personne en particulier, peut être celle ayant proféré les soit disant rumeurs d’assassinat.
Cela ne changeait cependant rien au projet du comte et au lieu de s’extirper de toutes les affaires, il venait de s’attirer le regard confus de tous les futurs électeurs présent dans la pièce, visiblement, le directeur de campagne de ce monsieur Holmes n’était pas au top de ses performances… encore fallait-il qu’il en ait un.

Le comte, comme à son habitude, affichait ce sourire carnassier, tandis qu’il ne lâchait p as monsieur Manoli des yeux, comme un vautour autour de son gibier. Mais se résigner à garder un œil sur lui comme s’il était sa mère n’est pas bon pour les affaires, le comte était là pour une raison… et la voilà qui arrivait. Dans une robe rouge, rappelant les parures du comte, Carlota Pesos, Parraine de Batterilla, s’approchait du De Leone.

▬ « Madame Pesos, je suis ravi d’avoir enfin l’occasion de vous rencontrer ! »

Le comte se leva de sa chaise, et sa main tendue attendant d’être baisée n’eut pour seul réconfort que le toucher soyeux du gant de l’écarlate, tandis qu’il l’installait sur un fauteuil en bois massif, unique exemplaire de la soirée, le De Leone l’avait fait venir personnellement de ses locaux. Quant au comte, il s’installa sur les chaises destinées à la plèbe, bien qu’étant de bonne manufacture, elle n’avait rien à envier à celle des fins artisans de Goa.

▬ « Vous aimez ? Le confort, le siège… Je l’ai fait importer directement de Goa. » Il évitait volontairement les questions de Carlota, être celui qui suivait la conversation n’était pas réellement dans ses habitudes. « Je vous remercie de vous soucier de mes entreprises, mais, ne parlons pas de moi, parlons de vous… Mama, puis-je vous appeler Mama ? » Et avant même que le comte n’obtint une réponse, il poursuivit. « Mama, votre nom résonne bien au-delà des mers du sud, jusqu’à chez moi, d’ailleurs. Il y a fort longtemps que je n’ai plus reçu de vos nouvelles. »

Ils étaient en public et de nombreux regards commencèrent à se tourner vers eux, peut être qu’ils se doutaient de quelque chose ? Ou était-ce le fait de voir Carlota Pesos, parler avec un inconnu… Pour les invités connaissant la demoiselle, l’affaire était différente. Certains commençaient à rassembler leurs affaires pour partir… mais les gardes à l’entrée ne semblaient laisser filtrer personne… Quelque chose venait sûrement de se passer.
D’un vif coup d’œil, il remarqua que l’hôte de la soirée n’était plus présent… un piège ? Non, autrement ils auraient déjà évacué la salle depuis longtemps… Non, quelque chose en Dante laissait présager qu’il était arrivé quelque chose à monsieur Holmes.

▬ « Alors, j’ai ouï dire que votre poulain aux élections aurait de la concurrence cette année, mais rien de problématique je suppose… Ce Holmes, vous le connaissez ? Cela fait bien longtemps qu’il est parti. »

Non pas qu’il s’en souciait, mais si ‘’Mama’’ avait une quelconque information à son sujet, il aurait voulu l’entendre… dans la partie dans laquelle ces deux-là venait de se lancer, le moindre détail serait capital.

Légende:

Ce sourire, cette façon de regarder… l’on aurait presque pu croire que Dante faisait se faisait face à lui-même. Sa première confrontation avec un gros poisson était digne de ce qu’il attendait. Il connaissait le codes, cette façon de parler, cette fausse modestie… tout ça dans l’unique but de pouvoir profiter l’un de l’autre. Cela se voyait, Carlota, bien que déguisant les faits, voulait s’affirmer comme une femme forte, capable de régler le moindre problème. Son attitude ne laissait rien entrevoir de ses plans. Opaque, tel était l’adjectif qui conviendrait le mieux à Carlota Pesos dans cette situation. Ses réponses étaient dignes d’une entrepreneuse, bourré de sous-entendus, mais jamais direct… Mais le De Leone avait plus d’un tour dans son sac. C’est à la suite de ses dires que le comte repris la parole.

▬ « Xavier Holmes… ? Un projet pas assez concret, l’ancien Maire, monsieur Pesetas ? Soupçonné de faire affaire avec la Mafia locale… si vous voulez un avis extérieur sur tout ça, je pense que la seule et unique option valable serait celle de monsieur Manoli… regardez-le. » Avec Xavier sur la touche, hors de la soirée, monsieur Manoli pouvait profiter du contact avec les électeurs, les poignées de mains s’enchainaient et celui qui était présenté comme le réel outsider de la compétition était enfin sous le feu des projecteurs. « Ne serait-il pas mieux pour les habitants de Baterilla de voter pour un Maire qui cherche réellement à redorer le blason de cette île ? Plutôt que de laisser son peuple sous la menace d’une famille mafieuse. »

Ses mots étaient ciblés, il voulait à tout prix faire réagir Carlota, à la vexer, la pousser à trahir ce faux air calme et attentif. Le regard pourpre du De Leone se perdait sur la silhouette de la demoiselle et alors que l’agitation de la soirée était aux quatre coins de la propriété, autour des deux mafieux semblait s’être instauré une bulle de silence. Dante n’écoutait que Carlota le monde extérieur n’avait d’importance pour lui que lorsqu’il posait les yeux sur son Poulain, s’il devait lui arriver quelque chose, il serait prêt à réagir à tout moment… mais, il ne le souhaitait pas. Un coup comme ça mettrait fin à toute discussion et ce que le De Leone voulait… c’était s’établir et non pas créer un conflit.

Soudain un homme, un homme de main de Carlota, s’était approché d’elle pour lui souffler quelques mots à l’oreille… L’expression de Carlota ne trahissait rien, rien sur son visage ne semblait donner une quelconque information. Et Holmes qui n’était toujours pas revenu… quelque chose clochait réellement.

▬ « Un problème ? » Demanda le comte, sur un ton faussement inquiet.

Un large sourire venait d’apparaître sur les lèvres du comte, la discussion commençait à tourner dans son sens, ce qu’il voulait entendre venait enfin de s’échapper des lèvres de Carlota. L’appel du butin se faisait ressentir et l’on pouvait lire sur le visage de Dante une certaine forme d’excitation malsaine. En réalité, maintenant qu’elle avait dit ça, il était à la recherche de la méthode pour s’en mettre plein les poches. Même si elle faisait la fière, elle ne le devait qu’à son réseau, sans ça, Carlota Pesos n’aurait été qu’une autre jolie fille, peut être même qu’elle aurait fait la cour aux nobles du coin…

Alors, à la suite des dires de Carlota, le comte reprit d’un ton amusé. « Vous auriez tort de sous-estimer les mers de l’est. Sans votre influence, quelqu’un comme vous n’aurait pas tenu plus d’une journée auprès de la noblesse de Goa. Vous auriez sûrement finie assassinée par une coupe de vin empoisonnée ou d’un coup de couteau dans le dos. Carlota, vous me paraissez intelligente, calculatrice… mais, si vous voulez mon avis. Vous ne devez votre nom qu’à votre réseau. »

Le comte attrapa une flute de champagne qu’un serveur venait d’apporter. Ses iris écarlate s’écarquillèrent tandis qu’il grimaçait. Décidément, l’alcool du sud n’avait rien à voir avec celui de la haute ville de Goa. Ce n’est qu’après sa grimace qu’il reprit. « Pour ce qui est du Casino De Leone, je ne pense pas que vous avez de quoi me le racheter, sa valeur matérielle est certes abordable pour quelqu’un comme vous, mais la valeur sentimentale que j’y accorde est certainement bien plus cher que tout ce que vous pourriez vous offrir… C’est un peu la pierre angulaire de ma réussite sur East… mais vous devez le comprendre… on a tous un point de départ quelque part. »

Sur la table, il déposa une carte de visite assez familière et attendait la réaction de Carlota. En fonction de sa réaction, il saurait comment réagir et surtout, comment jouer le reste de cette partie. Il s’était déjà fait avoir une fois, et ne finirait sûrement pas comme Holmes, d’ailleurs, il n’était toujours pas revenu et avec ce sbire qui était venu lui chuchoter à l’oreille précédemment, le comte en venait à la déduction que Carlota était sûrement derrière tout ça.

Ceci-dit, la petite carte de visite à l’effigie des Rosoff était posée sur la table, et le comte observait attentivement la réaction de Carlota. « Avant de parler Business, j’aimerais savoir… pour qui travaillez-vous ? »

Un sourire carnassier venait de se greffer sur le visage du De Leone, comment pouvait-elle parler de manque de respect alors que ses gorilles étaient en train de tenter d’intimider le De Leone en usant de force. Un rire s’échappa, certes momentané, mais bien présent.  Puis, après quelques instants, alors qu’il avait laissé un silence s’installer. Il poursuivit, d’un ton aussi glacial que celui employé par madame Pesos.

« Vous osez me parler de respect et d’intimidation ? N’est-ce pas vous, Carlota, qui êtes irrespectueuse à mon égard ? Me parler de commerce tout en me regardant de haut ? Ne croyez pas une seule seconde que vos gorilles m’effraient, votre petit jeu ne fonctionnera pas avec moi. » Il reprit une lichette de l’alcool nauséabond, non pas pour le gout, mais plus pour l’effet de style et pour pouvoir instaurer une nouvelle pause avant de reprendre. « … Pour le bien de cette conversation, je vous déconseille de me reparler comme ça à l’avenir. »

Il aurait été dommage de faire dégénérer la situation alors que le Comte venait précisément d’obtenir ce qu’il cherchait. Sa réponse indiquait qu’elle n’était pas affiliée au Rosof, une bonne chose de fait. D’un geste assez hautain, il se débarrassa de la pression exercée par ces deux molosses sur ses épaules.

« Vous savez, Madame Pesos, c’est par respect que je ne vous aie pas encore tiré une balle dans la tête… et vous pouvez me croire, j’ai deux belles demoiselles qui ne réclament que ça. Mais, passons, là n’est pas la question. Maintenant que nos violons sont accordés, nous allons pouvoir discuter. » Une nouvelle lichette, le jeu du De Leone commençait à se dévoiler petit à petit et à chaque nouvelle carte posée, une nouvelle apparaissait dans sa main. « La petite carte de visite que je vous aie donné m’a été donné par l’un des sous-fifres des Rosoff… vous voyez ou je veux en venir ? Vous et moi, des organisations indépendante… Certes, aujourd’hui vous êtes à l’abri des mastodontes que sont les Rosoff… mais plus tard ? Qu’est-ce qui les empêchera de venir vous asservir ? »

Le comte, à la fin de sa phrase, se mit à fixer Carlota, attentif au moindre changement d’expression faciale… il avait presque réussi à faire sortir le requin qui sommeillait au fond d’elle, peut-être que la prochaine phrase serait le coup de grâce.

« Repensez-y, madame Pesos, qu’adviendra-t-il de vous une fois que les Rosoff viendront réclamer leur du ? j’ai du mal à vous imaginer les menacer comme vous avez tenté de le faire avec moi. Et si cela devait arriver, je ne pense pas qu’ils réagiraient comme moi.  Ne vous trompez surtout pas Carlota, je ne suis pas votre ennemi, mais sûrement votre plus grand ami sur les mers bleues. »

Un verre de rouge, une musique hypnotique et… une porte qui vole en éclat, décidément, la suite royale n’était plus ce qu’elle était autrefois. Un soupir s’échappa de la bouche de celui-ci, puis, vint ce fameux sourire carnassier. Il se saisissait de sa légendaire paire de lunettes et se tourna vers cet intrus indésirable. La vérité, il aurait espéré que ce soit Carlota qui venait de détruire sa porte, mais lorsqu’il vit cette jeune femme, cheveux noirs aux yeux vairons, il eut comme une moue dégoutée.

« A qui ai-je l’honneur ? » Demanda l’écarlate, d’une voix lasse. « Vous imaginez bien que je vais vous facturer cette porte, non ? »

Il l’écouta d’une demi-oreille, tandis qu’il faisait mine de lire un livre sans pour autant le faire. La lecture et lui était deux choses qu’il valait mieux ne pas faire cohabiter… pourquoi avait-il des livres alors ? Simplement car ils étaient des ouvrages coutant une petite fortune. Enfin, il referma le bouquin aussitôt qu’elle se mit à parler de Carlota.

Et là, seulement là, il vit la mallette que transportait Saoirse. Il se leva immédiatement, arrachant presque le mot des mains de cette dernière. Et lorsqu’il posa les yeux dessus, il ne put s’empêcher de lâcher un rire nerveux, inquiétant et plutôt malaisant. Elle avait eu l’audace de ne pas se présenter en personne et surtout, elle venait de lui donner des sous comme s’il était un simple enfant venu quémander son nouveau jouet… Ça non, il ne laisserait pas passer cela.

« Bien, bien… Asseyez vous. » Lâcha le comte, en indiquant rapidement un fauteuil ou était encore étalé son costume de la réception. « Et surtout, évitez de froisser mes affaires, je DETESTE ça. »

Puis, il prit place face à elle, la regardant de bas en haut, essayant de discerner les détails que composait son apparence. Des habits courts, révélateurs, de quoi aguicher n’importe quel enfoiré présent sur place. Mais, le comte, lui, avait déjà trouvé sa compagne pour la soirée. Cette petite mallette que la demoiselle, contenant non pas un, ni deux, mais cinq millions de berry en son sein. C’était ça son pêché mignon, mais, le connaissant, maintenant qu’il avait vu ça, il savait qu’il ne pouvait pas se permettre de ralentir.

« Bien, Miss Saoirse, parlez moi un peu de vous, de votre maîtresse… Que dois-je savoir à son sujet ?»

Un énième sourire vint à apparaître sur le visage du comte, décidément, ces femmes avaient du caractère, et ça, c’était quelque chose qui lui plaisait. Il était venu pour rencontrer Carlota Pesos, c’était fait, maintenant, il avait quelqu’un qui, à l’avenir, pourrait lui être d’une utilité, Saoirse… Cette dernière arrivée, il n’arrivait pas à la comprendre, mais, d’après la mafieuse de Batterilla, elle aurait des liens avec Victus Unlimited. Ce nom ne lui était pas inconnu… Comment aurait-il pu l’être ?

Ce milliardaire de classe mondial, Carlota venait de lui offrir l’accès sur un plateau d’argent, bien qu’il aurait préféré jouir de son réseau d’information à sa guise. M’enfin, c’était de bonne guerres, après tout, Pour Carlota, le De Leone n’était qu’un nouvel arrivant dans le jeu, ce qui pouvait être assez compréhensible au vu de la notoriété de la dame.

« Vous avez raison, Miss Saoirse, il est vrai que nous autres aimons user de l’argent comme d’une arme universelle… Appelez, moi Dante, désormais vous faites partie de la famille, autant apprendre à se connaître. »

Il parlait avec une voix calme, loin du ton provocateur qu’il avait employé avec Carlota. Le De Leone venait enfin de réaliser que cette fois, il n’était pas parvenu à atteindre ses objectifs, mais, il n’était ni déçu, ni enragé. Fut un temps où il serait reparti à la charge sans plus attendre, afin de présenter sa réponse à Carlota en personne, mais le temps n’était pas à la guerre. Et au vu des relations de Saoirse, il était sûr que Carlota avait d’autres atouts dans sa manche. Entrer en guerre maintenant serait une erreur qu’il ne vaudrait mieux pas commettre… Du moins, pour l’instant.

« Pouvez-vous transmettre un dernier message à votre… ex-patronne, miss Saoirse ? » Reprit le Comte, rassemblant ses affaires sans plus attendre. « Dites-lui que je me tiens à sa disposition si l’envie lui prenait de m’appeler, pour quoi que ce soit… et que je compte bien l’enrôler dans la Cour Écarlate, quand enfin elle comprendra que je ne cherche ni à perturber ses affaires, ni à saper son autorité, Baterilla restera sienne, du moins, tant qu’elle n’interfèrera pas dans mes projets. »

La voix du De Leone était redevenue plus sombre l’espace d’un instant, comme si cette dernière phrase lui avait été arraché de la gorge. Il reconnaissait sa défaite, et ça, c’était une première chez l’écarlate.

« Ajoutez que je ferais bon usage de cette vulgaire poignée de berrys, et que je prends cet affront plutôt calmement, mais que c’est bien la dernière fois qu’elle se permettra de salir mon nom avec ce genre de… futilités. Il n’y aura pas de seconde fois. » Il se tourna alors vers Saoirse, sourire Carnassier aux lèvres « Quant à nous, Miss Saoirse, nous partons immédiatement, direction le Royaume de Goa ! Donc, faites cet appel en coup de vent, prenez mon escargophone. Faites ça en chemin, je déteste être en retard. »