La croisière s'amuse [ft. Billie, Yaku & Rackham] Flashback

Si l'on vous dit : enquête et discrétion, vous penseriez bien évidemment à quelqu'un qui peut se faufiler dans la masse incognito. Hahaha, vous êtes bien trop faible d'esprit dans ce cas ! Bien évidemment, la marine est bien plus intelligente et a envoyée une géante de vingt-cinq mètres de haut pour cela. Quoi que c'est peut-être parce qu'elle devenait casse-pied à force de ne rien faire à la base... Quoi qu'il en soit, la Commandante Freya Owl s'était rendue à Fun Cruise afin de mener son enquête. En effet, d'après les sources présentes, il y aurait un réseau de trafic illicite aux alentours du parc d'attraction principal. Néanmoins, elle n'était pas seule sur cette mission, une certaine Billie Vuitton allait se joindre à elle.

Quoi qu'il en soit, la géante accosta en premier dans l'une des criques reculées de l'île. En effet, avec sa taille elle aurait fait une parfaite attraction pour la foule qui était présent dans le parc. Elle en avait conclus qu'il était préférable d'agir soigneusement en se dissimulant derrière une des collines de l'île avec son équipage. Mais elle n'avait pas fait les choses aux hasards, la crique étant très facile d'accès depuis le sentier principal de l'île. En cas de problème, elle pourrait intervenir aisément. Attendant patiemment, sa collègue qu'elle n'avait jamais vu, elle venait à sortir son encas de midi : une boîte géante de biscuit. S'empiffrant en faisant craquer les biscuits, un de ses hommes ne tarda pas à lui faire la remarque.

- Commandante ! Arrêtez de manger, vous faîtes trop de bruit ! Qui plus est que vous avez déjà fini quatre boîtes ! disait-il en désignant les boîtes entassés sur le navire avec son index droit.

- Quoi ?! T'inshnue que ch'manghshe trosh ?! disait-elle en essayant d'articuler avec un tas de biscuit en bouche, Ch'te rappelsh que ch'moi qui c'mande ishi ! Et puis j'mansh pas ! Je fournish l'énergie né...- comment qu'on dish déjà... nectarine ? Nan c'est pas cha... continuait la gradée de la marine en levant la tête en l'air, visiblement en train de chercher le mot manquant.

- Vous voulez dire... nécessaire ? rétorquait le soldat précédent.

- Oui c'est cha ! Bravosh, tu veux un biscuish pour te récompenshé ? C'est des Napoliscuit. Ils disent que ch'pour les gransh et les petish ! demandait la Commandante en ayant une lueur dans les yeux, fière de son soldat. Le soldat n'en voulait pas, mais respectueux de sa hiérarchie il agrippa un bout du biscuit lorsque soudainement... OH ! Pour qui tu te prends pour me voler un biscuit, hein ?! TU VAS NETTOYER LE PONT DU NAVIRE EN CONSÉQUENCE ! hurlait Freya.

Être sous les ordres de la Commandante Owl n'était pas des plus simples. En effet, pouvant être aussi doux qu'un agneau, l'instant suivant elle pouvait se transformer en une vraie furie. À vrai dire, les sentiments de la géante était anormalement proportionnées et il fallait faire avec. Pour autant, les hommes composant sa petite unité de fortune ne souhaitait pas l'abandonner. Malgré son caractère, Freya était une combattante redoutable qu'ils craignaient et admiraient à la fois. Et puis, il fallait dire que le physique de la belle géante faisait des ravages au sein de la marine, en plus de sa taille.

Attendant toujours sa collègue, Freya n'avait pas vraiment écouter le " monsieur qui parlait dans l'escargophone ". Quoi qu'il en soit, elle compterait sur cette... Bi...- Bicky ? Billa ? Et c'est ainsi que dissimulée derrière la colline, elle observait les différentes attractions présentes. Elle bavait face à ces sources d'amusement, sa bave dégoulinant au sol et formant quasiment une petite mare. Pourtant, elle le savait très bien. Aucune des attractions n'étaient adaptées à sa taille. Boudant presque sur le moment, la géante se roula en boule derrière la montagne. Les soldats étaient autour d'elle, tentant de la rassurer comme si il s'agissait d'une enfant.

Et c'est la marine qui est censé montrer l'exemple... Bah bravo.

« Faîtes pas cette tête Lieutenant, c’est dans le cadre du plan EDODLCDLCIM.
- Le plan EDODLCDLCIM ?
-Vous l’avez répété sans vous tromper ? Ah Lieutenant, vous êtes impressionnante et en même temps… Quel gâchis… J’ai le bonheur de vous annoncer que vous avez été inscrite sur la liste du plan d’Echange D’Officiers Dans Le Cadre De La Coopération Inter-Mers. Quelle veinarde Lieutenant, la chance vous sourit !
-C’est clair. Comment fait-on pour se désinscrire ?
-On ne peut pas.
-C’est une blague ?
-Non. Un ordre. Vous aimez ?
-J’adore.
-Soyez rassurée, on vous a mise avec la crème de la crème. Vous servirez un commandant disons… D’envergure !
-J’aime l’envergure. »

[…]

Les pieds enfoncés dans le sable, l’horizon se dressait en arrière-plan en ligne droite. L’écume des vagues s’échouaient contre ses bottes et effaçaient ses traces. Les narines frétillantes, l’air marin électrifiait ses cheveux, la brise se renversait contre ses joues et les rayons du soleil caressaient sa figure. Malgré tout, le teint du lieutenant Vuitton demeurait blanc comme lin, et plus livide encore que par temps de pluie. Question de contraste.

Une main dans une poche, son gros sac noir jeté sur l’épaule, le visage engoncé dans un anorak blanc, le regard morne derrière d’épaisses lunettes noires, le style du lieutenant Vuitton était ignorant des saisons.
Billie ressemblait vaguement à un esquimau échappé de sa banquise.

Cette île avait un insupportable goût de vacances.

« Lieutenant Vuitton ? Elle se retourna vers une silhouette uniformisée. Je suis venu vous escorter auprès du commandant. Suivez-moi. »

Avec un enthousiasme invisible, la jeune femme suivit docilement le soldat. La marche les éloignait de l’agitation du parc et les sommets se rapprochaient à vue d’œil. Ils longèrent la plage. Regardant droit devant elle sans s’attarder réellement sur le paysage, un mot raisonnait dans son esprit. D’envergure.
Elle jeta un œil discret au mousse qui l’accompagnait, agitée d’une curiosité imperceptible.

« Comment est-elle au fait ?
-Euh. Grande !
-J’ai un faible pour les gens grands.
-Alors vous n’allez pas être déçue…Vous n’avez pas chaud au fait ?
-C’est pour me protéger de la chaleur humaine. Les touristes suent beaucoup vous savez. »

Cette façon de s’exprimer était si rigide qu’il devenait difficile de savoir où commençait l’humour du lieutenant et où il s’arrêtait.

Débarquant dans la crique isolée, ses pas se stoppèrent soudain aux pieds de la montagne. Mais ce ne fut pas les hauteurs des falaises escarpées qui attirèrent son attention. Quelque chose de bien plus spectaculaire se dressait entre elle et le sommet. Une masse gigantesque s’élevait contre le flanc de la montagne, un rocher de chaire humaine autour duquel s’agitait un petit attroupement de soldats au désarroi.

« D’envergure, hein ? » Répéta-telle, un petit sourire crispé sur ses lèvres.

Elle en lâcha son bagage. Et pour que le lieutenant Vuitton laisse tomber négligemment à ses pieds un sac où s’entassait tout un stock de bombes, il fallait vraiment que l'envergure vaille le détour.

A ce stade, parler de surprise était un euphémisme ridicule. L’ahurissement pur et dur ne portait pas de nom.
Billie ôta ses lunettes, juste pour être sûre que ses verres ne lui jouaient pas un tour. Mais le nouvel exercice de contemplation auquel elle se livrait ne mentait pas. Ses yeux s’arrondissant, elle esquissa un instinctif mouvement de recul.

« Comment est-ce qu’on va passer inaperçu avec ça ?
-Bah, euh, on peut pas. »

Billie plissa les paupières. A vue de nez, la boule dépliée devait bien mesurer une vingtaine de mètres. Comme accusant un choc, épaules affaissées, elle se tassa. Ses paupières tombèrent plus encore. Le regard d’ordinaire aiguisé du lieutenant semblait à présent soutenir l’équivalent du poids du commandant. C'était beaucoup pour une seule femme.
Broyant ses idées noires, une forme d’anéantissement paraissait enfin avoir pris le contrôle de son esprit. Elle regardait. Et plus elle regardait, plus ses pensées semblaient s'évaporer. Jamais aucun autre n'avait réussi mieux que le commandant Owl à faire naître le vide dans la tête de Billie.

« Qu’est-ce qu’elle fait, là ?
-Là, bof. Elle boude.
-Elle quoi ? »

Après un rapide topo de la situation, la jeune femme s’approcha de la géante, contourna le corps massif et se planta en face d’elle. S’accroupissant –comme si c’était bien nécessaire pour mesurer une telle ampleur- un coude sur le genou et la tête engoncée dans une main, Billie se lança dans une contemplation passive et ennuyée. Sans se soucier le moins du monde des états d’âmes du commandant, elle réfléchissait activement à quelle utilité donner à une telle taille. Après tout, les chances que les trafiquants soient aveugles restaient assez maigres au demeurant. Voir nulles.
Plongée dans une sorte de léthargie, sa voix s'éleva soudain.

« On a vraiment pas le temps pour ça. »

Est-ce que la marine, fière représentante de l'ordre et de la loi, avait le temps pour bouder ? Certainement que non. Elle avait un trafic à mettre sur la paille.

« Lieutenant Billie Vuitton, à votre service. Si je peux me permettre, il y a bien une attraction que vous pouvez faire. Mieux que la pêche aux canards : la pêche aux trafiquants. Le premier prix, c’est une barbapapa plus grosse que votre tête. Ca vous tente ? »

Après plusieurs jours passés à travailler dans un petit bar de Toroa, William avait choisi de s'accorder quelques jours de détente. Il méritait bien ça. L'adolescent décida donc de se rendre sur une île réputée pour être la plus touristique de tout West Blue, séduit par les nombreuses possibilités que Fun Cruise pouvait offrir. Enthousiaste, il était monté à bord de la première navette disponible, se fichant totalement qu'elle soit bondée de passagers. Tous paraissaient joyeux, certains manifestaient même leur empressement en évoquant les manèges et les jeux qui les attendaient sur place. Parmi eux, certains semblaient être des habitués. De son côté, le rouquin comptait bien profiter des attractions du parc et se détendre dans la station thermale nichée au creux des montagnes.

Le voyage se déroula sans encombre et les passagers débarquèrent, non sans chahut, dans un petit port destiné aux navettes. La plupart des gens se ruaient en direction du parc, mais de son côté l'apprenti scientifique décida d'explorer un peu les environs. Il prit d'abord la direction de la plage la plus proche. Will croisa un marchand ambulant et lui acheta une glace à la fraise, douce, sucrée et rafraîchissante. Tout ce dont il avait besoin pour bien entamer ses petites vacances. Même s'il n'était pas particulièrement dépensier et qu'il préférait faire de judicieuses économies, le rouquin accepta de délester son porte-monnaie de quelques Berrys pour profiter pleinement de son séjour ici.

Tout en savourant la gourmandise givrée, il avançait lentement. Ses narines respiraient le bon air marin et quelques embruns éclaboussaient parfois son visage enfantin. Après avoir contemplé l'océan durant quelques bonnes minutes, l'apprenti scientifique quitta la plage pour prendre la direction des montagnes. Son attention fut brièvement attirée par un artiste de rue, qui jonglait tout en faisant grimaces et acrobaties pour distraire les passants. En agissant de la sorte, il espérait sûrement qu'on le récompense d'une petite pièce dorée, possédant la valeur la plus élevée, ou un billet. À en juger par son chapeau, bien garni de Berrys, les vacanciers semblaient enclins à dépenser futilement quelques sous pourtant si précieux.

William s'éloigna tranquillement, suivant un chemin qui menait en direction des montagnes. Un sourire étira le coin de ses lèvres lorsqu'il pensa au bon bain chaud qui l'attendait là-haut. Habituellement, l'adolescent se tenait le plus loin possible de l'eau, mais il ferait une exception pour cette bizarrerie de la nature. Il entendit alors des bruits d'agitation aussitôt suivis d'un cri attirant son attention.

▬ Au voleur !

Le rouquin eut à peine le temps de se retourner qu'on le bouscula. Il perdit l'équilibre, tombant sur les genoux et se rattrapant sur les paumes. Le garnement ne put voir le coupable, mais il avait remarqué l'objet du larcin. Les spectateurs semblaient choqués, outrés, mais aucun d'entre eux ne réagit. Le pauvre jongleur détalait à la suite du bandit en hurlant pour attirer l'attention, passant à côté de l'adolescent sans même le regarder. Will se redressa rapidement, analysant la situation. Il pouvait toujours courir et essayer de rattraper le fuyard et son poursuivant. Le petit vacancier n'était pas vraiment habilité à appréhender de tels individus, mieux valait laisser cela aux forces de l'ordre. Pourtant, en bon samaritain qu'il était, l'apprenti scientifique ne put s'empêcher de partir à toutes jambes. Il entama une course effrénée, espérant bien les rattraper.

Première mission & rencontre !

With Billie - Rackham & Freya

Ah les vacances ! Le jeune Yaku en rêvait encore depuis son départ de son île natale et surtout son arrivé sur West Blue. Il s’était juré de défaire le gouvernement mondial, d’attaquer les plus hautes instances ainsi que les plus hautes juridiction de ce monde jusqu’à ce que la liberté devienne acquis pour tout le monde, mais ce qu’il n’avait pas prévu c’était la fatigue qu’amenait le fait d’être en cavale. Il avait donc décidé de suivre ses envies pour quelques temps et de se diriger vers Fun Cruise, l’île des gens qui s’amusent beaucoup et tout le temps ! Ses attractions étaient reconnues sur tous les océans, mais ce qui dérangeait un peu le Yaku c’était que l’île était pro marine. Ici les pirates étaient vu d’un mauvais œil, même si le but premier de cette île était avant tout de procurer de l’aventure aux personnes qui venaient la visitée.

Une fois arrivé sur l’île, il laissa sa barque comme à son habitude, caché en retrait au niveau des rochers sur la plage. Il entama alors son périple pour rejoindre le centre-ville plus loin. Mais le Red King n’était pas très fan de la population, ce qu’il appréciait lui, c’était le calme et c’est pourquoi il prit doucement le chemin qui le menait aux montagnes. Il voulait trouver un point stratégique pour pouvoir contempler cette île et surtout reposé un moral qui était déjà bien trop fatigué. Il passa devant un artiste de rue qui jonglait tout en effectuant des acrobaties pour distraire les passants et surtout pour gagner sa vie. Le pauvre, s’il devait gagner sa vie de la sorte c’est qu’il n’avait vraiment trouver de mieux à faire.

Malgré tout ça, son spectacle attira les yeux de Raytokûza qui s’y arrêta quelques minutes pour le regarder. Son numéro était plutôt pas mal il fallait l’avouer, mais c’était la suite du show qui attira l’œil du Yaku. Un homme avec un capuche arriva à pleine vitesse et ramasser rapidement le chapeau remplie de berry du jeune performeur. C’était un vol et le type avait l’air de savoir ce qu’il faisait en plus de ça. Le future capitaine pirate n’hésita alors pas une seule seconde ! La décision fût très vite prise, il s’élança derrière l’homme capuche qui venait de commettre ce méfait pour tenter de le rattraper. Sur sa route, l’homme bouscula un jeune garçon. Enfin ça avait l’air d’être un jeune garçon. Le regardant au sol et passant juste à coté de lui, le Yaku s’écria.

« T’inquiètes petit, je vais lui apprendre à regarder où il marche ! »

Avant de continuer à courir derrière l’inconnu capuché qui avait volé les berrys de l’artiste. Il n’était pas obligé de faire ce qu’il faisait, loin de là. Mais le Yaku n’aimait pas du tout voir des inégalités comme ceux-ci se produire. L’homme en question tentait de gagner sa vie et rien d’autre, alors pourquoi venir le déranger ? Il fallait penser à sa famille qui devait être nourrit et surtout à ses enfants s’il en avait. Doucement mais sûrement il rattrapa le voleur et alors qu’il tenta de changer de direction, le Yaku s’envola et s’accrocha à lui des deux mains. Plaquage réussit, on se serait cru dans la ligue professionnel des pirates footballeurs. Une fois au sol, il lui enleva directement sa capuche avant de lui asséner un violent coup de poing au visage, puis un autre, puis un autre. La violence il connaissait, c’était plutôt un pirate gentil dans le fond mais s’il fallait se battre, il serait parmi les premier.

« T’as pas honte de voler l’argent de braves hommes enflure ? Pour la peine tu vas payer de ton sang pour chaque centime que tu lui a volé. »

Le regard noir, les idées noirs, le Yaku regardait avec insistance l’homme qu’il venait de capturer. Il n’était pas la pour plaisanter et il venait de le montrer.

Boudant sous la forme d'une grosse boule, la géante était un peu triste d'être ce qu'elle était au final. En effet, elle voudrait s'amusée comme les autres à travers les diverses attractions existantes, néanmoins sa taille était un frein à sa joie, en quelque sorte. Perdue dans ses pensées, elle ne fit même pas attention au bruit du sac tombant au sol. Commençant à dessiner des cercles sur ses genoux à l'aide de son index gauche, Freya était dans un état où il était très difficile de lui faire reprendre son attention. Ce ne fut que lorsqu'elle entendu une voix que la géante reporta son attention. Le Lieutenant Billie Vuitton était désormais présente. Écoutant attentivement, la géante contempla le physique de sa partenaire. Noire fut l'adjectif permettant de qualifiée la jeune femme.

À travers les mots de Billie, la commandante commença à se remémorer sa mission principale et acquiesça. Elle n'avait pas tort, capturer des trafiquants pouvaient être un jeu, d'ailleurs Freya était plutôt douée ! Mais c'est à la phrase suivante que réagit la géante en se levant brusquement en montrant fièrement sa vingtaine de mètres de haut.

- Une barbapapa plus grosse que ma tête... ?! UN PEU QUE J'VEUX ! disait-elle en se recroquevillant sur elle-même, toute excitée. Enfin... je veux dire que c'est le devoir de la marine en tant que représentant de la justice de régler cette affaire. finissait Freya en se raclant la gorge.

Un vrai ventre sur patte... Quoi qu'il en soit, la géante qui était revenue dans un état plus ou moins sérieux allait maintenant faire de son mieux pour obtenir cette barbapa... - enfin capturer les trafiquants pour protéger les femmes, les enfants et les opprimés.

- Ah mais je ne me suis pas présentée. Commandante Freya Owl. Ravie de faire votre connaissance Lieutenant Vuitton. Donc si j'ai bien saisie la situation, il y a des trafiquants sur l'île et qui commettent aussi des vols sur les touristes ? Rien de plus simple ! Mais... il va falloir être chra-té-shik. faisait remarqué la géante en introduisant un biscuit dans sa bouche pour finir sa phrase.

Tournant sur place, la jeune femme observait à nouveau par dessus la colline qui faisait office de camouflage. Freya avait effectuée un bon nombre de mission par le passé, mais il s'agissait surtout de mission qui n'était pas question de discrétion. Elle se demandait donc pourquoi le gouvernement avait fait appel à elle et non pas à une autre personne... L'escorte de convoi, elle savait le faire à la perfection et rares étaient les personnes assez fou pour s'en prendre à un navire protégé par une géante de vingt-cinq mètres. Néanmoins, elle ne comptait pas abandonnée, si elle le faisait elle ne serait jamais à la hauteur de Pépé Noreille. Elle souhaitait devenir aussi forte que lui, même plus encore et protéger autant de personnes qu'il ne le fait.

Regardant ce qui se tramait dans le parc d'attraction, elle ne pouvait voir que le paysage en terme macroscopique, elle ne pouvait certainement pas voir les moindres faits et gestes de chaque personnes dans les moindres ruelles de la ville. Après plusieurs longues minutes sans rien à se mettre sous la dent, les biscuits commençant à manquer, la géante assista enfin à un attroupement dans une des places cultes de Fun Cruise. Un messager ne tarda pas à communiquer ses informations, l'escargophone de la géante se mettant à sonner.

- Purururu... Purururu... Purururu... gatcha'
- Commandante Owl ! Au rapport ! Nous avons sous la main des individus ayant fait du grabuge dans le parc. Que devons-nous faire d'eux ? disait le soldat qui était présent sur les lieux.

En effet, une escouade de soldat étant partit à Fun Cruise en repérage avait assistée à une bagarre. Les soldats se placèrent ainsi autour des agitateurs, c'est-à-dire un homme au sol et un autre homme à la chevelure rousse. L'un des hommes demanda donc ce qu'il se passait ici, un attroupement de civils se regroupant autour d'eux, la situation devenait délicate, surtout si l'un des deux hommes venaient à devenir violent.

- Ehmm... Rester sur place, j'envoie quelqu'un pour vous aidez. répondait Freya en tournant la tête vers Billie.

Ne pouvant faire autrement que de déléguer cette tâche au lieutenant Vuitton à cause de sa taille. La géante observa celle-ci avec ses grands yeux, comme s'il s'agissait aussi d'un test pour voir comment réagissait sa partenaire et de quoi elle était capable.

- Lieutenant Vuitton ou Billie si je peux t'appeler ainsi. Allez porter assistance à l'escouade et ramenez les personnes impliquées dans cette affaire. Peut-être que tout ceci à un lien avec notre mission, personnellement je ne peux pas agir à cause de... enfin voilà. En cas de problème, contacte-moi sur mon escargophone. ordonnait la commandante, Oh et s'il était possible de me ramener des biscuits ou des sucreries... ce serait choupinou ♥.

- Lieutenant Vuitton ou Billie si je peux t'appeler ainsi. Allez porter assistance à l'escouade et ramenez les personnes impliquées dans cette affaire. Peut-être que tout ceci à un lien avec notre mission, personnellement je ne peux pas agir à cause de... enfin voilà. En cas de problème, contacte-moi sur mon escargophone. ordonnait la commandante, Oh et s'il était possible de me ramener des biscuits ou des sucreries... ce serait choupinou .
- Je préfère qu'on prenne notre temps et qu'on s'en tienne à nos grades respectifs. Je pense que pour préserver et approfondir notre relation naissante, on ne devrait pas se précipiter... Pour les sucreries, c'est un ordre facultatif ? Je ne vous promets rien.

Son sac noir sur les épaules, Billie suivait le sentier principal d’un pas rapide. Sans se retourner une seule fois en direction de la montagne où demeurait cachée la géante, sans hésiter une seule seconde, ses jambes cavalaient avec l’assurance d’une bête rodée. Les ordres étaient clairs.

Le soldat au bout de la ligne n’avait pas menti. Débouchant soudain au milieu d’un ring improvisé couvert de terre, un troupeau de civils en chaleur s’agglutinait autour de l’escouade et des deux hommes avec le même intérêt que l’on peut porter devant un spectacle. Il n’y avait rien de tel que la violence pour hébéter les badauds qui préféraient observer en attendant que quelqu’un daigne réagir à leur place.

Les soldats tentaient de tenir séparés les deux énergumènes. Si l’un semblait garder encore toute sa fougue -si bien qu’il accaparait la majeure attention de l’escouade, l’autre en revanche en profitait pour se faire oublier jusqu’à tenter, brillamment ou inconsciemment, de fuir en douce. Il reculait progressivement, petits pas par petits pas. Le lieutenant glissa son bras dans son dos et posa la main sur le manche de son club. Sans bouger d’un seul millimètre, elle leva devant elle son arme et attendit simplement que l’homme recule suffisamment pour heurter la tête.

- Vous êtes bien pressé de partir. Souffla-t-elle tandis que l’individu se raidissait à vue d’œil. Où allez-vous ? Les attractions sont de l'autre côté.

Elle le poussa d'un geste sec et le fit tomber aux pieds de l'escouade.
A peine eut-elle le temps de se présenter au reste de l'équipe qu'un râle d'indignation secouait déjà l'assistance. Les poings se levaient et criaient à l'injustice.

- Mais ça va pas !
- C'est lui la victime ! Pourquoi vous le jetez par terre ?
- C'est vrai ça, c'est lui la victime ! L'autre chtarbé s'est jeté dessus !
- Mais non ! Qu'est-ce que vous racontez ? C'est un voleur, le mec qui l'a frappé, c'est un héro !
- Vous avez de la merde dans les yeux ? Il est défiguré ! C'est une victime, j'ai tout vu !
- Mais non pas du tout ! C'est moi qui ai tout vu !
- La marine s'en prend à une victime j'vous dis !
- Oui, c'est une incompétente !
- Retournez faire le trouffion !
- Le trouffion ! Le trouffion !

Elle tourna brusquement le dos à la foule et inspira un grand coup avant de, soudain, s'infliger une claque monumentale si forte qu'elle fit sursauter toute la galerie. Sous sa propre force, son corps fit mine de se pencher vers l'avant, les mains sur les cuisses, avec toute la grâce de la gloomy attitude. Quelques murmures quasi inaudibles jetaient dans l'air quelques maléfices inintelligibles. Un soldat d'abord hésitant se pencha finalement vers la jeune femme.

- Euh, vous allez bien ?
- C'est clair. J'ai eu une crise, je suis devenue blasée l'espace d'un instant.

Un éclat brilla dans ses yeux lorsque lui apparut la silhouette rampante du voleur. Elle leva son club de golf. Cet homme avait-il vraiment l'air d'une victime ? Il avait l'air aussi louche que son agresseur, si ce n'était pas plus. Elle abattit son arme et l'homme se mit à gesticuler, pris en sandwich entre le club et le sol. Puis elle sortit enfin de son sac noir l'une de ses bombes de gel. Prédestiné à fuir et condamné à se faire arrêter. Le destin était si absurde parfois. Autant gagner du temps dessus. La jeune femme lâcha sur les jambes du malheureux son projectile. L'explosion fit taire les protestataires, et le gel qui handicapait à présent la prétendue victime devrait éviter les prochaines tentatives de fuite.

Un bruit métallique attira enfin son attention. C'était un bruit reconnaissable entre tous : le doux son de l'or. Quelques pièces roulèrent contre ses bottes. Un sourire satisfait ourla son visage –bien sûr aucun sourire du Lieutenant Vuitton ne savait faire preuve de satisfaction, et les courbes de ses lèvres épousaient une lueur malsaine malgré elle.

La jeune femme se tourna vers la foule. L'instinct lui disait que quelqu'un devait bien avoir vu la scène depuis le début, quelqu'un qui ne se contenterait pas de pointer l'évidence. La question n'était plus de savoir qui avait frappé qui mais pourquoi.

- C'est clair, j'embarque les deux. Les témoins qui ont vu autre chose que deux types en train de se taper dessus sont invités à me suivre. Les autres peuvent se disperser ou je les arrête pour obstruction à l'enquête.

L'annonce provoqua quelques plaintes qui se perdirent bien vite alors que l'escouade aidait les civils à quitter les lieux.

Ils avaient autre chose à faire que de s'occuper de petites querelles pour le moment. Enfin, c'était sûrement au commandant Owl d'en juger. Puisqu'elle avait ordonné de les ramener, elle les ramènerait. Et puis, la présence de cet or rendait l'affaire intéressante. Bien sûr rien ne prouvait que ces individus soient reliés d'une quelconque façon à leur trafic, et il s'agissait peut-être d'un vulgaire vol, mais toutes les pistes méritaient d'être suivies.

Elle détailla le rouquin. Encore jeune, grand et visiblement assez bien bâti. Un peu trop peut-être. Cela aurait peut-être pu l'impressionner, si la vision de la Géante n'était pas inscrite si nettement dans son esprit.

- Lui, dit-elle en augmentant la pression de son club de golf contre l'homme immobile à ses pieds, on va devoir le porter. Vous, vous allez me suivre et en marchant si possible. Si mon intuition est bonne, je suis sûre qu'on ne vous en voudra pas de lui avoir refait le portrait... Vous avez l'air vraiment lourd pour être porté. Donc, vous marchez ?

[hrp : en retard gomen, j'ai été pas mal occupé après les fêtes.]

Un peu essoufflé, l'adolescent rattrapa finalement le bandit et son poursuivant. Il arriva juste à temps pour voir l'homme à la chevelure rouge plaquer le voleur au sol. L'apprenti scientifique fut autant surpris qu'admiratif, même si la scène qui suivit lui parut particulièrement violente. William ne sut pas trop s'il devait intervenir et dans le doute, il se contenta d'observer. D'autres personnes commencèrent à s'attrouper pour regarder le passage à tabac sans qu'aucun adulte ne daigne mettre fin au combat. Intrigué, le rouquin se demanda si cette bagarre ne faisait pas partie du spectacle. Après tout, c'était la première fois qu'il venait sur Fun Cruise et il ignorait encore pas mal de choses au sujet des coutumes de chaque recoin de ce gigantesque monde.

Une intervention des forces de l'ordre vint lui prouver qu'il se trompait complètement. L'espace d'un instant, Will se sentit vraiment idiot. Des soldats séparèrent enfin les combattants, empêchant l'homme à la crinière écarlate de rouer de coups le voleur. Le bandit en profita pour tenter de s'éclipser en douce. Il fut subitement intercepté par une personne au teint pâle que l'adolescent remarqua seulement lorsqu'elle prit la parole. Elle fit tomber le coupable aux pieds du petit régiment, s'attirant ainsi les foudres de certains spectateurs. La foule commença à débattre au sujet de l'identité du véritable criminel. Le rouquin n'eut pas vraiment l'occasion de dire quoi que ce soit, chaque fois qu'il ouvrait la bouche quelqu'un d'autre parlait plus fort que lui.

La femme à la peau trop claire pour le soleil de Fun Cruise se gifla soudainement. William recula d'un bond, étonné par l'attitude de l'inconnue. Certains murmurèrent, évoquant une santé mentale défaillante ou quelque chose du même genre. En réalité il n'y prêta pas vraiment intérêt. Il ignorait encore comment réagir, s'il pouvait rire ou non. Il préféra néanmoins s'abstenir, jugeant qu'on penserait qu'il manque de respect à un représentant de la Marine. L'apprenti scientifique focalisa son attention sur le malotru, ce sale voleur qui l'avait bousculé pour fuir avec son larcin. Il rampait, tentant en vain d'échapper à la vigilance de ses gardiens. Après une scène qui faillit bien faire rire l'adolescent et une explosion qui imposa le silence et gela le bandit, la femme au teint livide s'adressa aux passants.

Le petit rouquin jugea qu'il était sûrement l'un des principaux témoins, puisqu'il avait presque tout vu. Les soldats commencèrent à faire évacuer les lieux. Le jeune voyageur resta à la même place, prenant le temps de réfléchir à toute cette histoire. Il ne pouvait pas laisser un innocent se faire arrêter simplement parce qu'il avait voulu rendre justice avec ses poings. Le voleur en revanche devait payer pour son crime. Il décida de s'approcher de l'escouade, attendant que la responsable des opérations ait terminé de parler pour se manifester.

▬ J'ai tout vu, donc je vais vous suivre pour témoigner !

William espéra que son jeune âge n'entrave pas sa crédibilité. De manière générale, les adultes restaient peu enclins à écouter les personnes qu'ils jugeaient trop immatures. Malgré un certain entrain, l'apprenti scientifique tenta de se montrer le plus sérieux possible. Il se tint droit, les mains en dehors des poches de sa blouse. Il se tourna ensuite vers l'homme qui l'avait vengé, affichant un sourire amical.

▬ Merci, je pense que ça lui passera l'envie de recommencer. J'espère que tu ne vas pas avoir trop de problèmes à cause de ça.

L'adolescent suivit tranquillement le groupe, curieux de savoir comment se déroulerait la suite. Il ignorait complètement où on l'emmenait. C'était bien la première fois qu'il était impliqué dans une affaire comme celle-ci et il n'avait jamais eu à témoigner par le passé. En règle générale, il n'aimait pas trop attirer le regard de la Marine sur sa personne.

▬ Dis, tu sais où on va toi ? Et qu'est-ce qui va se passer ?

Will venait de chuchoter quelques mots, espérant capter discrètement l'attention du bon samaritain à la crinière écarlate. Peut-être qu'il avait déjà vécu quelque chose de ce genre.

Première mission & rencontre !

With Billie - Rackham & Freya

Ses poings martelèrent l’homme au sol. Il le frappait comme si sa vie en dépendait, comme si son geste de tout à l’heure l’avait touché profondément. Il montrait ses émotions, pour une fois depuis que son clan fût complétement anéanti par le gouvernement mondial, il montrait de la colère, de la vraie. Raytokûza frappa encore et encore. Ses poings se replissèrent de sang, la peau des jointures de ses mains l’avait lâché et pourtant il frappait. Sa rage devait sortir, il devait extérioriser sa détresse et ne trouva qu’un moyen pour le faire : c’était de frapper cet homme. Enfin jusqu’au moment où deux hommes de la marine le plaquèrent au sol tentant de l’immobiliser. Avec un coup de coude placé sur le pif, il réussi à s’extirper d’un marine puis se retourna sur l’autre et … Baston ! Le Yaku était enragé, il voulait se défouler et ces marines l’en avait empêché !

Le combat faisait rage, le marine aussi avait du répondant il faut le dire. Mais c’était sans compter la rage et l’envie d’en découdre du pirate qui encaissait aussi bien qu’il courait ! Et puis vint le moment où une femme interrompu la pagaille générale. C’était assez bizarre de voir une femme avec du répondant, non pas que le Yaku était une brute sexiste, loin de l… Bon peut-être un peu. Alors que son poing était levé au ciel, il s’arrêta net en voyant la silhouette de la demoiselle avant d’esquisser un sourire puis de se relever. Pas mal la minette se disait-il avant se de nettoyer les vêtements, salie par le sol et de s’essuyer la lèvre ouverte par la marine qu’il venait de tabasser. Ses mains c’était une autre histoire. Impossible de se les nettoyer, il fallait qu’il se les fassent soigner, mais il n’était pas du genre à demander quoi que ce soit, il préférait les mettre dans ses poches et souffrir en silence.

Puis d’un coup, la belle silhouette féminine se frappa. Une claque d’accord, mais c’était quand même une mutilation personnelle. Bizarre les gens dans la marine, car oui, elle semblait appartenir elle aussi à la marine. C’était même la chef de l’escouade présente ici d’après ces paroles. En gros c’est elle qui avait les commandes quoi. Mais bon elle venait de frapper l’homme que Raytokûza avait séché tout à l’heure. Puis en voyant la foule s’énerver sur son geste, elle venait de se frapper elle-même. Elle avait pas mal de culot quand même il fallait l’avouer et ça faisait rire le Yaku. Elle lui demanda ensuite de le suivre gentiment sans poser de question. Il fallait s’y attendre après tout. Le pirate regarda à droite et à gauche, cherchant une ouverture pour tenter de s’enfuir en vain. Il se résigna ensuite à la suivre. Après tout il n’avait rien fait de mal, il avait seulement arrêté un homme malhonnête qui venait de commettre un méfait. Drôle de situation pour un pirate quand même.

« Si vous y tenez, les femmes d’abord hein ! »

Sa phrase quand on l’entendait comme ça, faisait plutôt gentleman. Mais c’était tout le contraire. Il voulait seulement mater son petit cul, et seulement ça. Sinon il serait passé devant sans rien demander. Puis une voix se fit entendre, un petit homme. Un enfant à première vu qui semblait avoir vu la scène. Le regardant de plus près, le Yaku reconnu ce petit. C’était la chose que le bandit avait bousculé tout à l’heure. A son âge ne pas savoir tenir sur ses pieds était quand même la cerise sur le gateau ! Comment il espérait trouver une femme plus tard ? Enfin bref, ils prirent tous ensemble la route. La femme de la marine était devant Raytokûza qui se fit un malin plaisir à mater. Il y avait quand même du bon dans la marine. C’était bien ferme, c’était les squats ?

« Je ne pense pas avoir de problème, j’ai fait le boulot à leurs places. T’sais petit les gens comme ça méritent un châtiment bien pire qu’un petit passage à tabac. » Répondit Raytokûza au gamin qui venait de lui poser deux questions avant d’enchainer. « Je ne sais pas, mais je pense qu’ils vont nous tuer et nous enterrer sur la plage ! Si c’est ça, je réserve la tombe la plus proche de l’eau, une dernière baignade fait du bien avant l’au-delà ! éhé ! »

Un petit sourire moqueur s’esquissa alors sur le coin des lèvres du Yaku. Il voulait lui faire peur rien de plus, il savait très bien qu’ils les emmenaient se faire interroger et rien d’autre.

« Moi c’est Raytokûza Yaku ! Et vous ? » S’écria alors le futur roi des pirates avant de reprendre la parole. « Surtout toi la miss devant, c’est quoi ton nom ? »

Une petite séance de drague pour faire passer le temps c’était bien non ? Enfin bon, ça n’avait pas l’air d’intéresser grand monde.

Froide, qu'est-ce que le lieutenant Vuitton pouvait être froide ! Elle était beaucoup trop sérieuse aux yeux de la géante. Elle ne souhaitait pas obtenir un petit surnom de la part de son supérieur hiérarchique - même si parfois on se demande ce qu'elle fait vraiment avec ce poste - du moins pour le moment. Le pire était qu'elle ne semblait pas vraiment enthousiaste à vouloir rendre service à Freya en lui apportant des sucreries ! C'était un comble pour un membre de la marine ! Un cooo-mm-bbll-eeeee ! Que dis-je, une crise à l'échelle planétaire ! Il fallait appelé le conseil des cinq étoiles lui même pour régler un problème compromettant la souveraineté de la paix et de la justice ! Du moins, c'était ce qui était en train de bouillir à l'intérieur de la cervelle de la géante.

Laissant partir le lieutenant Vuitton suivre les ordres. La géante était plus occupée à entamer une bataille dans sa cervelle. À vrai dire, à l'heure actuelle elle devait régler une crise au plus vite. Elle avait donnée un petit nom à chaque guerre, cette fois il s'agissait de l'Ordre SLAN, c'est-à-dire l'Ordre Sauvons la Nourriture. Ayant encore faim, elle écarquillée les yeux en observant les différentes sucreries présentes un peu partout dans le parc d'attraction, sa bave dégoulinant au sol. Le problème était qu'il fallait au moins des milliers de bonbons afin de satisfaire son appétit. Bavant derrière sa colline, elle tendait son bras droit en direction du parc où elle pouvait apercevoir Billie.

- Ze veux... Maiiiiis... Ze veux des bonbons moua... disait-elle en affichant un air dépité, les larmes montant à ses yeux. En plus de la barbapapa de Vuivui-chan... continuait Freya en se tournant vers les soldats derrière elle.

Le problème d'acheter des bonbons à une grande enfant ? L'argent. En outre, les dépendances de Freya allait en majorité pour la nourriture, elle était même capable de mettre les frais sur le compte de la marine. Bien évidemment, elle se faisait taper sur les doigts. De ce fait, elle avait arrêté de faire ce genre de manipulation et devait investir dans ses économies pour acheter sa nourriture - hors Napoliscuit. Décidément, la géante était un élément perturbateur mais utile pour le gouvernement.

Attendant tout simplement le retour de Billie, la géante observait l'horizon en se mettant à battre des pieds en suivant un rythme plutôt lent. Pourtant, le seul fait de lever un pied pour le reposer un peu plus violemment était capable de provoquer un bruit audible à plusieurs mètres à la ronde. Vous avez dis discret ? S'ennuyant énormément, elle se demandait ce qu'elle pouvait faire d'utile avec sa taille. Pourtant, trop de concentration faisait que ses mouvements étaient incontrôlés et qu'elle provoquait quelques secousses sans le vouloir. Le visage figé, Freya était dans sa phase GIR, Giant in Reflection. Un état banal où elle faisait preuve de sérieux et réfléchissait vraiment au point où elle était quasiment imperturbable. Finalement, son état s'acheva et la géante se mis en mouvement, enfin.

Cela dit pas sûr que ce soit une bonne nouvelle...

- Comm...- ... Commandante Owl ?! s'écriaient les soldats en observant ce qu'elle faisait. Qu'est-ce que... Mais qu'est-ce que vous êtes en train de faire ? Qu'est-ce que c'est ce déguisement ?!

Qu'est-ce que la géante avait pu encore faire pour s'attirer la stupéfaction de ses troupes ? Est-ce qu'elle avait eu une idée qui allait changer le cours des choses et qui permettrait la résolution de cette enquête avec succès ? À vrai dire, dans un sens il fallait dire que oui, du moins du point de vue de Freya. Dans un autre point de vue plus... réfléchit, quelqu'un d'autre serait beaucoup plus perplexe. Quoi qu'il en soit, ce qui était fait est fait.

Attendant la venue de Billie et des éventuels captifs, la géante se languissait de mettre en place son plan ma...- mamamia ? Ma-chapiteau ! ... Ah, machiavélique. Lorsque les autres arrivèrent enfin, une surprise de taille se dressa face à eux.

- Croah ! Croah ! criait Freya. Lieutenant Vuitton au rapport ! Qui sont ces personnes ? Enfin je veux dire, croah croah ! croassait celle-ci.

Ayant récupéré un costume de grenouille traînant dans le navire, la géante l'avait vêtue pour se " fondre dans la masse ". Elle pensait qu'il s'agissait du parfait camouflage et qu'elle pourrait ainsi agir en toute liberté. Pas sûr que cela fasse l'effet espéré néanmoins.

Les traits du Lieutenant Vuitton se décomposaient avec une lenteur toute acquise. La grimace qui égayait à présent son visage pouvait témoigner d'une certaine étrangeté, car cette grimace-là, celle qui figeait l’expression du Lieutenant dans un masque parfait d’effroi et qui faisait rayonner toute sa figure à l’ombre de ses pâleurs excessives, était contre toute attente le reflet infidèle de sa joie. De sa joie rebutante. Ca circulait dans l’ensemble de son corps, la jubilation lui enflammait les muscles. Son excitation pourtant demeurait contenue. C’était la vue de cette silhouette qui prétendait avoir tout vu qui ravissait ses humeurs. Il lui importait peu que le témoin soit jeune pour peu que ses propos soient clairs et suffisamment exploitables. Non pas qu’elle se découvrit une passion pour l’enquête en cours, seulement le Lieutenant Vuitton avait un goût prononcé pour la réussite, que dis-je, une véritable obsession. Cela faisait près de dix ans qu’elle jetait ses regards envieux, pesants, contre les portes d’une renommée fuyante. Elle avait raté le coche.

Avec discipline, elle prit la tête de l’escouade et conduisit ses « invités » sur le chemin qui s’enfonçait entre les forêts nichées aux pieds des monts. Son club de golf tenu trop strictement contre son épaule, elle avançait la démarche ferme. Et comme elle n’avait visiblement rien manqué de la conversation et que son caractère désespérément sérieux semblait inapte à recevoir toute forme d’humour, on l’aurait imaginé démentir les dires du pirate, s’enflammer sur les nobles buts qui se cachaient derrière les tissus du drapeau de la Marine. Pourtant ce qui chagrinait la logique du Lieutenant ne reposait pas sur une tuerie précipitée mais bien sur des détails morbides qu’il lui semblait inconcevable de ne pas corriger.

-C’est clair. Trancha-t-elle sans même se retourner. Si on devait vous tuer, on ne vous enterrerait pas sur la plage. Les vagues vous déterreraient et l’eau rongerait les cadavres : On vous jetterait dans une fosse commune.

Une preuve de plus que le Lieutenant Vuitton ne se contentait pas seulement de raffermir ses fesses : son esprit était aussi charmant que délicieux.

-Surtout toi la miss devant, c’est quoi ton nom ?

Elle s’arrêta, net. Si nettement que la plupart des marines derrière eurent tout juste le temps de faire de même afin de ne pas lui rentrer dedans, et à défaut provoquèrent un effet domino. Ils se rentrèrent dedans et tombèrent les uns sur les autres. Et lorsque la vue derrière elle fut complètement nettoyée et qu’elle put apercevoir parfaitement le visage de l’imprudent, elle planta son regard dans le sien, un regard dénué de toute colère mais seulement plein d’une ennuyeuse austérité. Sa main brandit son club de golf.

-Qui est-ce que vous appelez « miss » ? Je suis le lieutenant Billie Vuitton, pas une midinette. C’est clair ?

Puis semblant enfin se rendre compte que son escouade gisait à ses pieds, s’en suivit un tête à têtes silencieux durant lequel elle contempla chacun de ses sbires, avant que ne survienne la terrible critique.

-Quel désordre.
-C’EST VOTRE FAUTE !
-…
-…
-C’est clair !

L'éloquence du lieutenant était en tout point remarquable.
Elle se détourna donc sans se soucier des grognements et poursuivit son chemin en toute impunité.

Ils arrivèrent finalement sur la crique où on avait ancré le navire de la Marine... Et là, soudain, l'accablement. Elle fit le dos rond.

-...

L'excentricité qui se tenait si haute au-dessus d'elle lui ôtait les mots de la bouche.

Elle plissa les sourcils, comme à peu près à chaque fois que quelque chose forçait sa réflexion, puis pencha subitement sa tête sur le côté, les yeux ronds, lèvres pincées. Et dans la bulle blanche qui représentait son esprit, un point d’interrogation popa. Une réalité enfin.

-Je déteste les batraciens.

Enfin, comme le lieutenant n’était pas du genre à contredire les idées de ses supérieurs –et surtout lorsque leur loufoquerie se hissait hors de sa portée, elle troquait volontiers les points d’interrogations pour des points de suspensions. De même que les années lui avaient appris à brosser sans convictions (et sans aucun effort) les gens dans le sens du poil.

S’il y avait un talent qui échappait à Billie, c’était sans nul doute celui du théâtre. Mais, faisant fi du fait qu’elle jouait comme un pied, elle mima une panique monotone, odieusement fausse et avec la voix la plus robotisée et la plus dépitée du monde.

-Mince alors… Le Commandant a disparu… Et une énorme grenouille a pris sa place… Zut de zut…

Affligeant.

-Croah ! Croah ! Lieutenant Vuitton au rapport ! Qui sont ces personnes ? Enfin je veux dire, croah croah !
-Je ne rends pas de rapports à une grenouille.

Voilà une forme de snobisme qui frisait l’insolence et l’insubordination.
Le Lieutenant tourna le dos à la géante et vint se placer tout naturellement entre les deux rouquins, bras croisés.

-A ma droite Raytokûza Yaku qui, j’en suis sûre, se découvre une nouvelle passion pour les cuisses de grenouille. Celui qui a la tête enflée comme un ballon de baudruche et qui pisse du sang, il a pas encore de nom. Vous pouvez lui en donner un si vous voulez. Et le prépubère, c’est un témoin…

Alors que son attention se portait sur le plus jeune, elle se tut soudain et se décala d’un pas rapide en face du garçon qu’elle toisa, une main sur la hanche, l’autre levée entre leurs fronts, tandis qu'elle prenait conscience d'une triste réalité...

-Quelle horreur, je fais la même taille qu’un enfant de treize ans !

» William Stacy Rackham.
» William Stacy Rackham
» Une question de point de vue. [William S. Rackham]
» [Flashback] Divergence hiérarchique [PV : Sakaichi]
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