Un retour à la vie [Fb Wanda]

Je pense que c’est important que je te raconte ce jour en détail. Je sais, j’y suis déjà passé auparavant. Mais rapidement. Et c’est important pour moi, d’expliquer pourquoi j’en suis là alors que jusqu’à présent, je n’avais fait que tabasser la marine et faire de la propagande pour les Franc-Marins. C’est un peu comme parler de sa renaissance. Parler d’une chose qui nous a fait revenir à la vie, parler d’un événement qui nous a permis de respirer à nouveau. Comme si tout ce qui s’était passé auparavant venait d’un autre monde. Pour cela, je vais revenir un an en arrière. Sur une petite île de South blue. Nur’Menel qu’elle s’appelait, et plus précisément dans la ville de Cil’Hage.

Je venais d’arriver sur cette île, le temps était pluvieux, et, depuis le port, on pouvait apercevoir de nombreuse cheminé crachant une fumée noire. Un paysage étrange comme on en voit rarement. Du moins de mon point de vue. J’étais venu grâce à un navire civil, me faisant embaucher afin de charger et décharger la cargaison, ainsi que de fournir une petite protection en cas de problème. Enfin bon, en soit, rien d’important. Je voyais donc cette île, devant moi, depuis le pont du navire. De cette ville s’échapper une atmosphère plein de bruit et de mécanique. Au fond de moi, je pouvais le sentir dans mes entrailles, il fallait que je visite cet endroit. Tu sais, c’est le genre de sensation que tu as lorsque tu arrives en haut d’une montagne. Avec tes skis. Et devant toi, un couloir, niquel, neige parfaite, jamais tracé. Tu serais le premier à l’ouvrir au monde. Non ? Tu vois pas ? Bon, tu pues alors.

Je pense que je n’avais jamais déchargé un navire aussi rapidement auparavant. Transpirant, je soulevais les caisses une a une pour les mener sur le pont ou elles étaient comptées. Ça me faisait chier, je voulais partir, mais. Si je voulais pouvoir repartir de cette île tranquillement, il fallait que je le fasse. Cela prit une bonne heure de travail. Puis il fallut attendre le moment d’être payé. Oui, pourtant, vue ce que j’avais foutu pendant le trajet, je ne méritais pas grand-chose. Et ce fut le cas. Juste de quoi tenir pendant les quelques jours sur l’îles. Mais je m’en fichais, j’avais de quoi tenir de mon côté. De quoi me mettre une bonne mine avec le reste de l’équipage ce soir. Rendez-vous à l’auberge de Fiurt comme y disait. Ouais, si je trouvais. Bon, ok, les indications étaient claire. Suffisait d’aller à la place centrale et de repérer l’horloge. À partir de là, tout devait jouer.

Je quittais donc mes compagnons pour partir en exploration de la ville. Immédiatement, je me retrouvais enfermer dans de petites ruelles sombres. À croire que la ville était comme ça partout, ou presque. Enfin bon, je m’étais dirigé vers les plus grands bâtiments du coup, c’était logique. On avait fait de la place devant, mais pas sur les côtés. J’avançais lentement, passant de ruelle en ruelle. Droite, gauche, gauche, droite. J’étais déjà perdu. Mais je m’en foutais. Ce qui comptait, c’est que je me suis retrouvé face à un immense bâtiment fait de rouage. Ce qui comptait, c’est que je me suis retrouvé face à un immense bâtiment fait de rouage. Je m’approchais lentement, tendis une main pour toucher.

- Attention à ne pas vous bloquer les doigts !

J’ai tourné la tête vers la voix. La main toujours tendue, un homme plein de suie se trouver à quelques mètres de là. Une clef à molette à la main. Je pointais le bâtiment du doigt en demandant.

- À quoi sert ce bâtiment ?

Il sourit s’approchant de moi, une petite barbe taillée et des cheveux long, il porter un vêtement de travail sale et usé.

- C’est un générateur d’énergie fonctionnant à base d’un mélange de thé et de café pour alimenter les trois usines autours.

Je regardais d’un air émerveillais cette structure. Oui, elle me rappelait de vieux souvenir. Ho bien sûr, pas aussi développer que ça. Mais, dans ma tête défiler les images des inventions de mon père, de ce que j’avais construit de mes propres mains. Une larme coula sur ma joue. Lentement, je ne l’arrêtais pas. Oui, je me laissais submerger par l’émotion. J’avais l’impression de revenir à la vie. De retrouver tout ce que j’avais perdu. Un nouveau souffle me traverser comme si l’air que je respirais avait changé. Je regardais à nouveau l’homme qui semblait étonné.

- Désolé, cela faisait longtemps que je n’avais pas vu ça. Je peux voir l’intérieur ?

Il secoua négativement la tête.

- Non malheureusement, l’intérieur est plutôt dangereux et est fermé au public. Mais vous pouvez continuer de regarder l’extérieur si vous le voulez. Moi je dois retourner bosser.

Il me tourna le dos. S’en alla. Moi, je ne bougeais pas, essuyant l’unique larme, je regardais à nouveau cette structure, immobile. Sans voir le temps passer. Je ne sais même pas combien de temps je suis resté là, debout, à regarder. Pourtant cela n’avait rien d’exceptionnel. Mais j’étais plongé dans mes souvenirs. Ces sentiments de joie lors d’une invention, lors de la création d’un objet. Même petit, même inutile. Il suffisait de se souvenir du petit train traversant toute la maison, ou encore du mini ascenseur pour animaux que j’avais construit.

Je ne sais pas combien de temps je mis à sortir de mes souvenirs. Mais quand j’en sortie, il faisait presque nuit et surtout, j’avais une envie de pisser monstrueuse. C’est sans doute grâce à cela que j’étais revenu dans le présent. Il était l’heure de retrouver l’auberge. L’heure d’aller picoler histoire d’encaisser toutes ces émotions positives. J’avais l’impression que cette image de bâtiment aller rester longtemps en moi. Comme si, le voir avait changer ma vie. Et cela me faisait un bien fou. Dans ma tête, déjà, je commençais à imaginer des inventions à créer. Oui, même si je les ratais, je n’avais qu’à recommencer encore et encore. Un jour, je parviendrais à faire tout ce que je veux.