☠ Messages : 284☠ Âge du Personnage : 32 ans ☠ Berrys (x1000) : 49762 ☠ Localisation RP : en mer ☠ Fruit du Démon : Aucun ☠ XP Dorikis : 10826☠ Notoriété : ☠ Karma :
Jack Sinister
Sujet: Une histoire de dés Ven 9 Mar - 14:40
C’était là. Ici, à Ishiro, que Maxwell avait laissé ses dernières traces. Il était logique que le maître du karaté aérien soit passé par l’île aux milles combattants. Il n’y avait pas beaucoup de raisons pour que le gouvernement envoie un de ses pairs enquêter sur place, sinon pour surveiller les quelques têtes montantes. Le rokushuki était un art qui demandait dévouement, maîtrise et persévérance. Ainsi, il n’était pas rare que les maîtres de tel ou tel art soit des candidats idéaux pour la maîtrise de cet art réservé aux membres seuls des services secrets du gouvernement. Mais le karaté aérien … c’était autre chose. Quelque chose qui allait plus loin, qui présupposait déjà d’un avancement certain dans le rokushiki. Jack possédait déjà les six pouvoirs, Maxwell n’aurait jamais toléré qu’il en soit autrement.
Le soir tombait sur l’île aux multiples facettes. Sous le couvert du calme et de la beauté d’Ishiro, les entraînements séculaires reprenaient. Il suffisait de déambuler dans les rues pour croiser deux types de touristes. Les voyageurs, qui étaient là pour le cadre et les loisirs thermaux. Et le reste, une faune atypique, de guerriers et autres créatures au corps sculpté pour le combat. Les sanguinaires, les bouchers, n’étaient pas monnaie courante : ils ne respectaient rien ni personne. Ce n’était pas le gars des maîtres d’Ishiro, pour qui le combat était un art à la hauteur de la littérature ou de la peinture.
Mais il existait évidemment une troisième caste de visiteurs. Ceux qui ne venaient ni pour les arts martiaux ou pour le cadre de vie. Ceux qui étaient en quête, en errance. Parfois, la rigueur des maîtres suffisait à leur donner une vocation, mais dans le cas précis de Jack, c’était bien autre chose. Maxwell, l’homme qui l’avait recruté, formé et façonné était mort. Il avait disparu en mission, il s’était fait tuer dans des circonstances mystérieuses, et comme tout agent du CP9, toute trace de son existence avait alors disparue. C’était donc sans grand espoir que Jack s’était retrouvé ici, sachant pertinemment que la piste aurait dû continuer beaucoup plus loin. Mais voilà, tout ce qu’il avait, c’était un billet d’une loterie à Ishiro, plus d’un an auparavant. Peut-être pourrait-il remonter la ligne à partir de là ?
Il évita donc tous les dojos ou autres endroits d’entraînement et se concentra sur les zones de loisirs, ou les simples d’esprits aiment à se pâmer et pavaner. Il avait accédé à l’établissement où avait autrefois trôné la loterie, mais l’endroit avait évidemment été fermé et il était tombé dans une impasse. Il décida donc, tout logiquement, d’aller faire descendre une bouteille du meilleur whisky d’un des restaurants de l’allée centrale, en honneur à son mentor disparu. Celui-ci n’aurait pas aimé qu’il perde son temps à le chercher, mais Jack était à deux doigts de se promettre de trouver celui qui l’avait tué, et de lui régler son compte. La mort de Maxwell l’attristait, évidemment dans les limites imposées par sa profession, mais, plus que tout, c’était le meilleur pratiquant du karaté aérien. Et Jack n’aurait été complet qu’en le défaisant, en surpassant le maître. C’était donc à la fois cela et son deuil qu’il cherchait à enterrer dans cette bouteille que lui apporta un sombre barman.
Il s’était accoudé au comptoir d’une obscure taverne, où les dés et les jeux d’argent cliquetaient derrière lui. Les clients étaient plutôt du type patibulaire, ce qui était le genre de personnage avec qui Jack avait l’habitude de traiter. Il n’était pas dans l’optique de traiter avec des gosses de riche aujourd’hui mais plutôt dans un besoin compulsif de passer ses nerfs. Il s’empara donc d’une cigarette, l’alluma. Souffla sur le comptoir.
« Besoin d’un verre avec la bouteille ? » lui demanda l’aubergiste, une sorte de gros bonhomme dont la tête frôlait les dernières étagères de ses verres.
Le Cipher lui fit signe que non de la tête, puis entreprit de se servir directement une rasade au goulot. Si ça, c’était le meilleur whisky de la boutique, mieux valait qu’il ne teste jamais les autres …