Un retard... retardé. [FB feat Amy]

Marcho Town, petite île où y siégeait toute sorte de marchands, vendeurs à la sauvette, commerciaux, etc… Light était justement de passage afin de récolter des informations sur le frère pirate de Hirumi et partir à sa poursuite aussitôt. Mais… comble de l’histoire : il a utilisé ses dernières économies pour payer le théâtre à la « Lady » comme il aime l’appeler, son compte étant au rouge sans même qu’on ne comprenne vraiment pourquoi.

Ainsi il se baladait, bras ballants, voguant le long du pont menant au port, visiblement en pleine dépression, ne sachant plus trop quoi faire et extrêmement déçu de ne pas pouvoir partir dès aujourd’hui combattre le « mal ». Il restait tout de même confiant en ses talents d’orateur, ainsi il espérait trouver une façon rapide de gagner de l’argent. Il finit par tomber sur un bistrot, et y entra en espérant que la chance lui sourit.



Une musique jouée au piano se fit aussitôt entendre, parvenant jusqu’aux oreilles de Light lui qui était grand fan de littérature et aux ambiances de bistrot. L’alcool qui coule à flot, les camarades qui rient entre eux, jouants en carte ou se saoulants jusqu’au coma, un beau morceau de piano, de jolies serveuses, il en fallait peu pour être heureux !

Enfin, du moins si vous n’aviez pas les mêmes goûts que Light… Qui déteste en réalité plus que tout ce genre d’ambiance, estimant que seuls les rustres, la plèbe, les saoulards s’adonnaient à ce genre de pratiques. C’est ainsi le cœur serré qu’il se dirigea jusqu’au bar sous quelques regards de prédatrices ou encore de deux ou trois hommes qui furent tous intrigués par son accoutrement. Du moins, le costard aurait été vu comme tel dans un endroit tel que celui-ci.
Il s’assied alors sur un tabouret devant le comptoir, le barman nettoyait les verres.


« Qu’est-ce que j’te sers, étrange homme masqué ? »


Demanda-t-il d’un ton presque chaleureux. Light, au bord de la dépression, se tenant le front du masque avec sa main, regardait le comptoir d’un air dépité. Il en avait oublié toutes ses formes de politesses ou de bonnes manières, tant l’ambiance lui fichait la nausée. La journée démarrait vraiment mal jusque-là.


« Je… euh… Sauriez-vous où pourrai-je trouver un moyen de gagner un peu d’argent, honorable barman ? »


Questionna-t-il à son tour, la voix inquiète. Le barman en question sembla réfléchir un se caressant la moustache.


« Hum… Z’êtes fort aux cartes ? Y’a régulièrement des parties de pokers organisés ici. »

« Les cartes… ? Non, je n’ai pas le temps de m’amuser à jouer… Autre chose ? »

« Autre chose… Ah oui ! Y’a bien le Gros Bill qui détient le record du plus fort au Bras de Fer ici ! Si vous arriviez à le battre, y’a une petite récompense de 10.000 berries à la clé. »

« 10.000 berries vous dites ? Ça devrait bien me suffire à payer la taxe ! Merci de tout cœur, honorable barman ! »


Au moment où Light s’empressa de se relever afin de chercher ce « Gros Bill » en question, le barman attrapa son bras, tout en rapprochant sa tête.


« Par contre faut qu’vous sachiez, on dit que c’est un ancien capitaine Pirate, il a vraiment beaucoup d’force… J’pense pas qu’ça en arrivera là mais si vous le battez par un quelconque miracle, il hésitera pas à vous sauter dessus. Si ça arrive, j’préfèrerai que ça soit en dehors du bar… »


Ajouta-t-il d’un ton méfiant, tout regardant du coin de l’œil une table ronde posée au fond du bistrot, où buvait tranquillement un énorme homme aux dents manquantes, portant un simple béret rouge et habillé d’un débardeur blanc bien trop petit et d’un pantalon bleu troué. Il ne payait pas bonne mine à voir.

Light avança alors jusqu’à lui d’une démarche qui lui était bien propre, remuant exagérément ses épaules à chaque pas tout en gardant le dos bien droit et la tête haute. De nombreux regards se posèrent alors sur lui, et c’était justement voulu. Arrivé à la table du grand gaillard, ce dernier n’hésita pas à rappeler au masqué qu’il se trouve sur son territoire.


« Hé toi là avec ton masque bizarre ! Les gens qui manquent autant de goût n’ont pas leur place ici, dégage de l’autre côté du bar avec les aut’ loosers ! »


S’écria-t-il en désignant une bande de jeunes hommes qui buvaient leur boisson assez timidement, évitant les regards. Presque tout le bistrot s’était tu, de même pour la musique qui s’était arrêtée, le pianiste se trouvant à quelques mètres de la scène. Light fut nullement impressionné par cette tentative d’intimidation, et ainsi il se contenta de s’asseoir en face de lui et de poser son coude.


« J’ai ouïe dire que Monsieur avait une sacrée poigne… Je voudrai avoir l’honneur de la tester, et éventuellement empocher la récompense si je gagnais bien entendu. »


Demanda humblement Light tout en fixant son adversaire dans les yeux. Ce dernier le jaugea de la tête aux pieds, avant de poser lourdement son coude sur la table, la faisant trembler.


« Barf, ça me fera qu’un bras cassé en plus sur la conscience ! J’me noierai dans l’alcool pour oublier ça, tiens ! »


Répondit-il avant de s’esclaffer grassement, et apposa sa paume sur celle du masqué.

Un silence complet s’installa. D’ailleurs, seules leurs voix retentissaient depuis leur rencontre. Certains étaient même venus jusqu’à s’approcher de leur table pour mieux observer, et chuchotaient tout en s’échangeant des billets. Les paris fusaient vite.

Puis les deux mains se serrèrent, et l’énorme bras du Gros Bill se contracta, devenant d’autant plus gros, prenant alors la moitié de la table. Une lutte de force se déclara entre les deux hommes, nul ne semblait prendre l’avantage, leur bras ne faisant que trembler légèrement…

Le Gros Bill, de nature visiblement nerveuse, commençait à froncer les sourcils et à rougir, luttant de tout son corps face à Light qui tremblait aussi légèrement mais ne fléchissait pas… ce qui énervait d’autant plus son adversaire, qui remuait de tout son corps pour tenter de gagner, mais cela s’avérait contreproductif ! Light dominait de plus en plus, on voyait ses yeux se froncer au travers des trous de son masque… Il ne s’attendait sûrement pas à une telle force de son adversaire !

*CRCK*

Il écrasa littéralement le bras de son adversaire, brisant la table sous les regards ébahis de tous les clients du bar !


« E-Enfoiré ! »


Cria-t-il, tenant son bras tout en se relevant, énervé, prêt à se jeter sur Light.


« Gros Bill ! »


Une voix gronda de plus loin, le figeant sur place… C’était le barman, qui de sa voix stoppa net le colosse qui ne bougea plus d’un pouce, se rasseyant sur son tabouret, l’air dépité.
Ce barman semblait avoir une énorme influence sur ce Bill, peut-être même un peu trop au vu de son comportement habituel et de la façon dont il a réagi. Sachant qu’il ne jure que par la force, cet homme ne doit sûrement pas être sous-estimé.

Le barman alla jusqu’à Light, le public restait silencieux… il lui donna une bourse avant de lui serrer la main.


« Bon, z’avez gagné mais vous feriez mieux de pas traîner dans le coin trop longtemps… Bonne chance. »


Lui déclara-t-il, d’un ton qui sonnait presque comme un avertissement. Light regarda une dernière fois autour de lui, tout le monde le regardait, les hommes admiratifs et les filles se mordant les lèvres devant son look si classieux, ou alors pensent-elles qu’il a de l’argent ? Si c’est ce dernier point, elles pourraient bien être déçues.

Sans perdre une minute, le masqué remercia poliment le barman avec son habituelle révérence, et repartit en vitesse, le coeur serré. Il n’avait malheureusement pas le temps de faire un énième discours ou de séduire les demoiselles du public. Mais plus encore... si ça ne tenait qu'à lui, il aurait refait le portrait à ce foutu ex-Capitaine Pirate. Mais la situation n'était pas à son avantage, aussi il n'avait aucune preuve des dires du barman, il dût se résoudre à repartir les mains propres malgré ses envies, c'est à dire non tachées par le sang des pirates.

Arrivé au port, il ne trouva pas de garde… La chance lui souriait-elle enfin… ? C’est ce qu’il pensa, jusqu’à arriver à son bateau, qui était pourtant toujours dans son état d’origine… A un détail près. La porte du pont était ouverte…





Light, aussitôt sur ses gardes, avança sur la pointe de ses pieds en relevant exagérément les genoux comme s’il se trouvait dans un cartoon… avant de jeter un œil derrière la porte… Et vit une jeune femme, de dos, en train de fouiller dans un coffre ! Le peu de lumière qui pénétrait la pièce ne permettait pas de pleinement la discerner.

Il se redressa, puis toussa.


« Hum hum… Excusez-moi, chère Lady, il semble que soyez vraisemblablement en train de fouiller mon coffre. J’ose espérer que vous vous êtes trompée de bateau ? »


Demanda-t-il, une main derrière le bas du dos tout en levant l’index de la forme la plus polie et bienveillante qu’il soit. Bien que la présence de cette jeune femme le déroutait, il ne perdait pas pour autant ses bonnes manières exagérées, et attendait que cette dernière lui explique la raison de sa venue.

La personne bondit, visiblement surprise, les mains dans le dos.

Comme prévu, c’était effectivement une jeune fille pulpeuse et très peu vêtue. Cependant, j’ai horreur de ce genre d’accoutrement. La vulgarité à son paroxysme, si vous voulez mon humble avis. Je préfère de loin les Ladies raffinées, qui misent sur leur classe plutôt que leurs atouts physiques. Et bien, en voilà déjà deux gros, d’atouts chez cette fille. Un simple mini short, ainsi qu’un « maillot », c’est donc à cela que se résumait sa tenue ? Diantre, quel manque de classe. De plus, la voir ici, fouiller mon propre coffre… Tiens, l’armoire à provisions est entrouverte, et quelques miettes de pain viennent entacher le sol boisé que j’ai moi-même demandé à être finement nettoyé avant notre départ.

C’est que, je n’apprécie pas le désordre et la saleté, ainsi je remarque rapidement si quelque chose n’est pas comme il devrait l’être. Et c’était justement le cas, bien que cela ne m’énervait pas vraiment. Pourquoi ? Parce que j’avais tout simplement le contrôle de la situation. Fort heureusement, je l’ai prise devant le fait accompli, et si elle a réellement volé des choses qui nous auraient pu nous être utiles… Elle ne s’en tirera pas aussi facilement. Cependant, j’aimerai éviter toute agression physique, et encore plus avec une Lady, bien que la vulgarité de son accoutrement affaiblissait cette envie.


« Oh … je … me serais trompée de bateau on dirait … j'ai cru que c'était celui d'une amie, elle m'a demandée un petit quelque chose de son coffre et j'ai cru que … enfin, c'est bête, on dirait que … c'est pas ici. Permettez, je vais y aller de ce pas. »


Oh… Vraiment ? Cette excuse ne pouvait tout simplement pas être sérieuse. Vouloir embourber aussi futilement son interlocuteur, quel manque de respect ! Elle doit être habituée aux naïfs, bien trop séduits par son physique avantageux. Cependant, je crains qu’elle soit tombée sur la mauvaise personne aujourd’hui. Si elle croit qu’elle va pouvoir s’en tirer si aisément… Je pense qu’elle est bercée dans sa propre désillusion !

La fille marcha discrètement sur la pointe des pieds, voulant passer à côté de Light, toujours les bras croisés derrière son dos, la fixant du regard. Son masque ne laissait nullement transparaître ses émotions, déstabilisant habituellement ses opposants de par ce sourire malsain gravé sur la pierre qui forgeait son accessoire.

Tiens tiens, sa poitrine est vraiment bien plus gonflée que ce qu’elle devrait… Et cette goutte de sueur qui perle son front… Cet air inquiet… Ces mains suspectes maladroitement cachées derrière son dos… Ton bilan s’alourdit, jeune Lady. Je crains réellement ne pas pouvoir te laisser repartir ainsi.


« Excusez moi, je passe. À bientôt peut-être monsieur. »


Contre toute attente, Light s’écarta du chemin, laissant ainsi passer la jeune fille qui marcha discrètement tout en gardant cachées ses mains derrière son dos, tirant un sourire presque forcé.

Je ne peux rien refuser lorsqu'il s'agit d'une demande poliment formulée. Principe de Gentleman. Néanmoins… Aucun principe ne m’oblige à laisser une piètre fouineuse s’enfuir après avoir consommé mes propres ressources. Mais cela dit, mes hommes manquent à l’appel. De même pour le garde du port. Cela requiert une certaine enquête, et elle pourrait bien être l’origine de ce problème.


« Dites-moi, jeune Lady… »


La fille se mit aussitôt à courir, ce que Light prit aussitôt pour un signe évident de culpabilité.
« SORU ! »


Le masqué se téléporta instantanément devant elle, stoppant sa fuite aussitôt qu’elle eut commencé.


« Il n’est guère poli d’ignorer la personne qui vous adresse la parole, vous devriez pourtant le savoir, c’est une règle élémentaire dans toute forme de politesse… Dites-moi d’abord l’étendue des réparations que vous me devez, et ensuite votre explication sur l’absence de mes hommes ainsi que du garde du port chargé de surveiller les bateaux. »


Tout semblait lié, tout était étrange. Mes hommes manquaient à l’appel, ils auraient dû se trouver sur le bateau en attendant que je cherche un moyen de payer la taxe. Le soleil commence à se coucher, s’ils étaient partis prendre l’air ils devraient déjà être sur le chemin du retour à l’heure qu’il est. Mais la disparition du garde reste inexpliquée, et j’ai toutes les raisons de croire que c’est cette « fille » que je ne qualifierai même pas de Lady qui en est la cause. De plus, je compte bien récupérer dommages et intérêts sur tout ce qu’elle aurait pu voler sur mon navire, j’ai déjà bien assez de problèmes financiers comme cela, je ne peux pas en tolérer davantage. Je préfèrerai éviter d’en venir aux poings, mais je n’hésiterai pas à user de la force si je dois obtenir gain de cause.

La jeune fille semblait quelque peu perplexe par rapport aux accusations de l’homme masqué. Ainsi, elle recula de quelques pas, haussant les épaules.


« Vous les hommes, c'est plus fort que vous hein … dès qu'un soucis se présente, c'est la faute des femmes … j'ai rien cassée ! Et ces gens, je sais pas où ils sont … maintenant … pardon, mais on m'attends … Urususu … Kanon »


Que raconte-t-elle encore comme inepties ? Quel est ce désir d’auto-victimisation sexiste qu’elle s’inflige à elle-même ? J’ai quelque peu du mal à comprendre les pensées de certaines femmes, notamment les plus vulgaires, visiblement. Elle n’a pas l’air bien intelligente, ce qui pourrait attester son étrange comportement, et la façon presque comique de tenter de me dérober des objets. Je viens d’ailleurs de remarquer qu’il lui restait des miettes de pain également sur le coin de la bouche, quel manque de tenue !

La précipitation n’a pas dû beaucoup l’aider, et cela va sans dire. Quoi qu’il en soit, ce n’est sûrement pas une voleuse, étant donné son manque de professionnalisme flagrant. Cependant, je reste perplexe sur sa soi disante innocence sur le coup du garde et de l’équipage disparu… Si ce n’est pas elle qui est à l’origine de cela, qui peut bien être le responsable ? Le garde était pourtant présent toute la journée, il n’est sûrement pas allé faire une pause dès que le soleil commence un peu à s’effacer, ce serait réellement stupide… Et mes hommes, ils seraient déjà rentrés à l’heure qu’il est, en supposant déjà qu’ils soient partis du navire pour une quelconque étrange raison.

Enfin, je m’égare dans mes pensées une fois de plus inutilement, je n’aurai qu’à l’interroger un peu plus profondément une fois que je l’aurai neutralisé, car il est évident qu’elle ne va pas se laisser faire bien gentiment. Comme s’ils se sentaient obligés de se débattre, alors qu’on sait tous comment cela finit. Non pas que cela m’enchante particulièrement ; je préfèrerai de loin régler ce conflit à l’amiable…

Puis c’est alors qu’elle jeta le contenu de ses mains dans les airs, et s’apprête à donner un coup de poing dirigé vers Light !

Comme je pouvais m’y attendre. Quelle futilité… Comme si j’allais être distrait par un tel subterfuge… Soit, donne-moi ce coup si cela te chante, vulgaire jeune Lady.  Néanmoins, attention à l’impact, tu pourrais bien être quelque peu surprise…


TEKKAI !


Mais contre toute attente, elle se stoppa en plein mouvement juste avant l’impact… et ouvrit sa main, laissant entrevoir… des coussinets ? Une petite bulle en jaillit… avant de s’abattre sur le corps de Light ! Bien que sa puissance sembla inexistante au premier abord, une véritable explosion fut alors provoquée par l’impact, soufflant tous les alentours et diffusant un léger nuage de fumée ! Malgré sa technique de renforcement, Light fut repoussé sur plus d’un mètre, ses chaussures s’étant enfoncées dans le sol par la puissance du souffle !

M-Mille milliards de mille sabords ! Q-qu’est-ce que c’était que cela ?! Des coussinets se trouvaient au creux de ses mains… Cette étrange petite bulle qui en sortit... Et cette explosion… Était-ce le pouvoir d’un légendaire Fruit du Démon ?! Cela faisait un moment que je n’en avais pas vu… Et quel pouvoir ! Voilà que mon costume blindé est légèrement abîmé sans compter les égratignures qui vont me rester sur le corps un petit moment ! Fort heureusement, j’ai usé du Tekkai, ne rendant mes blessures que très superficielles. J’aurai probablement valsé plusieurs mètres plus loin si ça n’avait pas été le cas… Je ne m’attendais pas à une telle force, mais j’ai préféré joué la prudence… Cette jeune fille cachait bien son jeu, d’ailleurs, je viens tout juste de la perdre de vue. Enfin, pas vraiment, vu que la seule direction qu’elle pourrait emprunter, c’est celle qui mène… au pont menant directement au port. Soit, juste derrière moi ! La fumée couvrait la vue…

Tant mieux, elle ne me verra encore moins arriver. Manque de chance pour toi, tu as affaire à un agent du Cipher Pol. Et chacun d’entre nous est équipé de votre pire cauchemar, chers mangeurs de Fruits interdits… Des menottes en Granit Marin !

Light les sortit alors rapidement de son costume…

Je crains que notre petite course poursuite éclair doive s’arrêter là, je n’ai malheureusement pas vraiment de temps à perdre en ébats futiles. Voilà déjà quelques secondes que j’ai été occupé par ta petite attaque surprise, mais tu as fait une grosse erreur en pensant pouvoir t’échapper ainsi. Enfin, je ne peux pas t’en vouloir. Disons plutôt que tu as mal choisi ta victime. J’espère pour toi que ton bilan ne sera pas alourdi. Je veux dire par là qu’il ne vaille mieux pas que tu sois un de ces satanés pirates parasites…


SORU !


Il se retrouva alors instantanément derrière la fuyarde, lui donnant un puissant croche-pied surprise afin qu’elle tombe au sol. Ensuite, profitant de sa chute, il lui enfilera les menottes en Granit Marin qu’il a pris soin de tenir déjà préparés à sa main afin de ne lui laisser aucune chance de pouvoir réagir à temps, et ainsi bloquer ses pouvoirs.

L’opération fut un succès. Jailli du nuage de fumée, elle ne s’y attendait clairement pas. Je n’apprécie pas vraiment avoir recours à ce genre de méthodes, plutôt lâches en mon sens, mais cette fille devait être corrigée en urgence. J’avais bien pré-senti qu’elle ne daignerait pas combattre à la loyale, préférant s’en sortir avec son butin. Mais diable, ne pouvait-elle cesser de gigoter ?


« Relâche moi ! Sale goujat ! À l'aide ! Cet homme est bizarre ! Relâche moi !! »


Normalement, un utilisateur de Fruit du Démon peut à peine marcher une fois les menottes attachées ! Du moins, c’est ce que l’on nous avait enseigné lors de notre formation au Cipher Pol… Peut-être cela met-il un peu de temps à agir ? Néanmoins, j’allais devoir la calmer de suite si je voulais des réponses… Malheureusement, mes principes de Gentleman m’empêchent de m’attaquer encore à une personne qui est totalement à ma merci. Sauf cas exceptionnels…

Cependant, j’ai besoin d’elle. Ainsi, il fallait devoir commencer par la mater. Du moins, c’est sans doute ce qu’aurait dit un pirate sans foi ni loi. Je suis un agent du Cipher Pol, j’ai certes droit d’exercer la violence, mais j’ai des principes à respecter. Je suis un Gentleman, et je dois me comporter comme tel. Essayons de ne pas la brusquer et voir comment elle va réagir. J’ose espérer qu’elle appréciera mon approche conciliante, mais c’est une approche que je n’apprécie pas tellement à cause de son effet quitte ou double. Soit elle va tout me révéler en se sentant en sécurité avec ma bienveillance, soit elle va juste profiter de la faiblesse de la gentillesse afin de s’affirmer encore plus.

Heureusement, elle est loin de pouvoir décider de la suite des choses, étant donné que c’est moi qui tient les menottes, comme on dit.
Light, qui s’était mis debout à côté d’elle pour réfléchir porta ensuite la femme en la prenant par son bras, et la mise droite face à lui.


« Inutile de rentrer dans tous ces états, je ne vous veux aucun mal à vrai dire. Par contre, comprenez que dans votre situation, vous n’êtes pas enclin à vouloir tenter de vaines attaques qui ne feraient qu’aggraver votre cas. Calmez-vous je vous prie, je voudrais juste vous poser quelques questions, et selon l’honnêteté de vos réponses, je vous laisserai repartir. Comme je vous l'ai dis, il est inutile de vouloir me rendre la tâche plus ardue, aucun dommage physique ne vous sera fait si vous acceptez de jouer le jeu. »


Espérons qu’elle accepte de coopérer, sinon je serais obligé de la jeter dans la soute du navire et inspecter les lieux moi-même en attendant d’en apprendre plus. Elle ne pourrait jamais les crocheter étant donné que c’est moi qui possède la clé. Enfin, quoi qu’il en soit, voyons si elle possède un minimum d’intelligence, bien qu’elle m’a clairement démontrée jusqu’à maintenant que c’était loin d’être son fort.


« Bon, j'ose espérer que vous comprenez ce que je veux vous dire. Quoi qu'il en soit, commençons par quelques questions. Tout d’abord, quel est votre nom ? Que faites-vous dans la vie ? Que faisiez-vous sur cette île ? D'où venez-vous ? Où se trouve votre bateau, si vous en avez un ? Que faisiez-vous sur le mien ? Depuis combien de temps y fouiniez-vous ? Sachez que j'irai vérifier chacune de vos réponses, et mieux vaudrait pour votre petite personne que vous ne m'ayez pas menti à ce moment-là. »


Elle a tout bonnement intérêt à être honnête, autrement je la ramène à la base directement une fois que cette histoire est terminée. Elle n’a visiblement elle-même pas vu les gardes ou encore mon équipage. Ainsi peut être que son arrivée serait un simple concours de circonstances ? Le garde disparu, mon équipage disparu, elle qui s’infiltre sur mon navire, profitant de l’absence de… tout homme au port d’ailleurs ! Le problème est décidément général, et concerne toute cette zone. Un monstre marin les aurait attaqués ? Non, impossible. Trop peu discret, la nouvelle se serait répandue, et port ne serait pas dans un état convenable comme il l’est actuellement. Non, le problème est tout autre…

Mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus, c’est tout bonnement inexplicable au premier abord. J’ai du mal à comprendre ce qu’il se passe sur ce port, mais je suis bien résolu à résoudre ce problème. Ses réponses ont tout bonnement intérêt à me satisfaire, sinon je crains bien que la situation ne va que m’irriter de plus en plus, et ce n’est guère bon pour ma santé mentale, car je hais tout simplement ne pas comprendre ce qu’il se passe même après moult analyses.

La jeune voleuse n’avait pas l’air très coopérative au premier abord, évitant toute discussion.


« Gnagnagna aucun mal gnagnagna coopère. Hé oh, je bosse pas au centre des renseignements ! Puis j'en sais rien de c'qui s'est passé sur ton rafiot ! Laisse moi partir ! Hé ! Tu m'fais mal au bras ! »


Bon… Je ne sais plus quoi penser. Cela a tout bonnement l’air d’être une scène théâtrale… Une telle arrogance, doublé d’un tel manque de maturité ! Je ne sais guère comment je devrai réagir. Je crains devoir utiliser la méthode du « méchant agent », face à un tel spécimen il est coutume de répondre par la force afin de les faire céder. D’un côté, cette immaturité pourrait laisser présager que ce qu’elle raconte est vrai…

Que devrai-je faire ? Elle a tout l’air d’être une gamine à peine sortie de son œuf, j’en viens presque à avoir de la peine pour elle tant sa stupidité couplée à son arrogance est humiliant pour elle. Enfin, je n’ai nul besoin de faire quoi que ce soit, elle se couvre déjà de ridicule toute seule, à un tel point que j’en suis gêné. Elle ne sait probablement rien, cependant je ne peux me permettre de la laisser fuir, elle passera par la base et c’est les supérieurs qui décideront de son sort.

Voyant le regard sérieux de l’homme masqué qui ne pouvait rien présager de bon, la jeune fille sembla se ressaisir et changea d’approche.


« Je … excusez moi … je voulais pas … mais j'avais pas le choix … des pirates m'avaient enlevés et … la marine m'a sauvée, je m'appelle Charlène Dorial, je … je voulais rentrer chez moi … mais j'avais pas d'argents … alors je voulais piquer dans votre navire et revendre … je n'ai pas de bateau … mais un marchand veut bien m'emmener en échange de quelques sous … c'est la vérité monsieur … »


« Charlène Dorial » hein ? Son histoire me paraît assez fastidieuse, néanmoins je doute qu’elle soit vraiment impliquée dans mes problèmes. Je n’ai que faire de quelques croutes de pain, si elle a pu survivre quelques jours de plus grâce à cela, c’est tout à son honneur. Bien que je pense que cette expression soit mal choisie, il n’y a rien d’honorable dans le vol. Les vrais hommes travaillent à la sueur de leur front afin de pouvoir se nourrir. Cependant, ce n’est pas un homme non plus. M’enfin, ce n’est pas les moyens qui manquent aux femmes pour se faire de l’argent… Je sais à quoi vous pensez, et ce n’est absolument pas à cela que je référais. Quoi qu’il en soit, pour cette jeune fille, c’est un aller simple pour la soute.


« Je vois… Ainsi vous ne savez rien… Comprenez que je ne peux cependant pas vous relâcher, ainsi vous devrez attendre un peu dans le bateau le temps que je résolve l’affaire des disparus. »

A peine l’homme masqué eut-il fini sa phrase qu’il fut interrompu.


« Oh… Mais c’est le chef ? Chef ! Chef ! Vous étiez là tout ce temps ? Et qui est cette fille ? »

C’étaient ses hommes, un groupe de 6, qui étaient revenus, semblant provenir du centre-ville.

« Oh mais… Michael ? Où étiez-vous passés ? Je me suis fait un sang d’encre pour vous tous ! »


Non pas que leur disparition m’inquiétait, mais je ne voulais pas avoir à faire les tâches ménagères moi-même. C’est que, on prend vite goût à l’esclavage, vous savez.
Ils rirent de bon cœur.


« Haha boss, vous ne changerez jamais ! Toujours un aussi grand cœur ! C’est assez amusant, car vous aviez mis du temps à revenir et on comprenait pas pourquoi, alors on a demandé au garde du bateau et il nous a ensuite parlé de cette étrange caution ! Vous aviez dû lui parler seul à seul sans demander notre avis n’est-ce pas ? On a donc naturellement décidé de la payer avec notre poche, vous avez déjà tant fait pour nous on vous devait bien ça ! D’ailleurs, qui est cette fille menottée que vous tenez par le bras ? Une vandale ? »


C’est… tout bonnement ironique comme situation. Je ne trouve pas les mots, je ne sais à nouveau plus quoi penser. Le garde serait donc rentré parce que la caution avait été payée… Et mes hommes me cherchaient afin de me prévenir de la bonne nouvelle ? Toutes ces années à jouer au gentil chef ont visiblement porté leur fruit. J’en serai presque ému, si je pouvais encore éprouver de réels sentiments à l’heure actuelle. Mais cela fait un bon moment que j’ai banni ces faiblesses, plus jamais je ne subirai le désarroi qui nous imprègne lors de la perte d’un être qui nous est cher… Je continue à me perdre dans mes pensées inutilement. Je n’ai d’ailleurs pas le temps de me soucier de cette fille, faire un détour par la base serait bien trop long, c’est bien son jour de chance. Et pour eux, contentons-nous de jouer le jeu habituel.


« Sérieusement ? Quelle merveilleuse nouvelle ! Il ne fallait pas se donner cette peine voyons ! Nous allons donc enfin pouvoir prendre le large… Et pour cette fille, laissez tomber, je vais d’ailleurs régler cette affaire de ce pas. »


Light lui asséna alors un puissant coup dans la nuque, qui la fit tomber inconsciente, avant de défaire ses menottes et la laisser sur le port. Il reprit néanmoins tous les objets qu’elle aurait pu voler.

Et oui, tu ne pensais quand même pas que j’allais te laisser t’en tirer ainsi. Tu t’en tires bien pour cette fois, je n’ai guère beaucoup de temps à perdre. Et prends ce coup comme un avertissement ; la prochaine fois que je te croiserai, je ne serai guère aussi aimable.


Après avoir expliqué la situation à ses hommes qui ne comprirent guère pourquoi il l’avait assommé, ils prirent donc leur route en laissant le corps de la fille au port, menottes retirées.