Nessuno tocca la famiglia ♦

« QUOOOI ??!! »

Un corps avait traversé la pièce de la sombre cave à la suite de ses mots. Il s'était éclaté contre le mur avec force. Ce corps n'avait pratiquement plus la force de bouger, le regard partait dans la vide, mais il regardait encore son agresseur.

«  Je suis désolé, boss... C'était un piège, ils nous ont...
- Je n'en ai rien à foutre Massimo, rien à foutre !! Tu te rends compte ? 5 millions ? 5 putain de millions et t'es là, à pleurer ton sort !! » avait répondu l'agresseur qui semblait aussi être le chef d'une sorte d'organisation.

Assez ! Abats-le Gambino, je l'ai assez entendu ! avait-il finalement annoncé alors que l'autre, toujours aussi mal en point, essayait de se justifier.

À ces mots était sortie de l'ombre une silhouette, celle de Wilyan. Froidement, sans dire le moindre mot, il avait planté son doigt dans le cœur de cette pauvre victime. Sans hésitation, il avait ôté la vie d'une personne de plus sans réfléchir aux possibles conséquences ; tout était pour le bien de sa mission.

Sept mois plus tôt.

Une mission était arrivée sur le bureau du CP9. Les rixes entre deux puissantes familles mafieuses du Royaume de Verone prenaient de l'ampleur. Bien que leur existence ne soit que légende pour une grande partie de la population de l'île, les familles mafieuses gouvernaient bel et bien ce pays. Le Gouvernement Mondial le savait et n'intervenait pas dans la mesure où ils étaient capables d'obtenir des arrangements lucratifs en quelques termes ils soient. Il n'était pas rare pour eux de se servir de leur réseau pour obtenir des informations sur d'autres criminels. Il s'agissait là d'une relation gagnant-gagnant que le Gouvernement employait lorsque la situation le nécessitait. Ils n'étaient pas forcément heureux de devoir collaborer avec « l'ennemi » mais devaient se rendre à l'évidence qu'il s'agissait parfois du moyen le plus rapide et le moins onéreux pour obtenir ce qu'ils désiraient.
De plus, ils savaient très bien qu'ils seraient capables de mettre un terme à cette collaboration dès que nécessaire. La puissance du Gouvernement était bien plus élevée que celle d'une organisation criminelle ne régnant que sur un Royaume, encore fallait-il pouvoir envoyer sur place les ressources nécessaires à leur démantèlement.

Mais, cette fois-ci, alors qu'ils avaient toujours agi dans l'ombre et seulement de manière à faire prospérer leurs affaires, les familles mafieuses cherchaient à gagner de l'influence. Ils cherchaient à investir des royaumes voisines.

« ... des navires suspects ont été repérés, chargés de cadeaux du Royaume de Verone. On m'annonce aussi une histoire de mariages arrangés. Chaque famille mafieuse cherche à placer ses futurs parrains en tant que souverains de royaumes. Le seul problème étant qu'ils visent des îles sous protection gouvernementale.
Je suis au courant des différents accords passés avec eux, mais ne devaient-ils pas rester sagement à Verone ?
- Je ne sais pas, je ne suis pas au courant de tout. Toujours est-il que l'on nous ordonne de les exterminer.
- Une attaque frontale n'est clairement pas la mieux venue pour une affaire du genre. Laissez-moi m'en charger, ce ne sera affaire que de quelques mois. »

Cette dernière voie venait d'un des dirigeants du Cipher Pol qui avait pris part à la réunion.
Il savait exactement quels genre d'agents il fallait envoyer pour cette mission. Ce fut ainsi que,
dans le secret le plus total, Wilyan Ash Rosa fut envoyé à Verone. Son but ? Rejoindre une famille mafieuse désignée : les Simon et obtenir le plus d'informations possibles à leur sujet dans le but de les anéantir silencieusement. Il n'était au courant de rien d'autre, se devait simplement de faire des rapports réguliers. Pour le reste, il lui fallait vivre comme un membre de cette famille et exécuter les tâches qui lui seraient demandées.
Gambino serait sa nouvelle couverture, un jeune homme recommandé par une connaissance qui avait besoin de se faire la main dans la pègre. D'après l'historique, il s'agissait d'un parcours tout à fait normal pour intégrer cette famille et les soupçons ne seraient sur lui que dans un premier temps.

Gambino arriva donc sur Verone le jour de prévu, allant d'intermédiaire en intermédiaire jusqu'à rencontrer le boss pour qui il allait travailler. Une fois fait, il commença par les basses besognes avec les membres les moins gradés de la famille. Il s'agissait principalement de récolter de l'argent, d'effectuer des courses. Des genres de boulots ingrats que l'agent du CP9 sous couverture faisait à la perfection. Il se devait d'être fiable et de montrer à toute la famille que l'on pouvait compter sur lui.
Les trois premiers mois furent les plus difficiles. On lui demanda beaucoup de choses en apparence inutiles qu'il s'efforça de faire de la manière la plus propre possible. Petit à petit, la confiance augmentait et ce fut au fil d'une surveillance plutôt bien menée qu'on lui permit finalement d'intégrer une opération plus intéressante.

Commencèrent alors les premiers larcins et premiers vols où son rôle ne se limitait encore une fois qu'à de la surveillance. Faire le guet était devenu sa seconde nature. Il lui fallait analyser chaque passant, chaque personne qui passait dans son champ de vision pendant une opération.
Il fallait également se préoccuper des autres, ceux qui pouvaient potentiellement les observer.
En tant qu'agent, Wilyan excellait pour ce genre de choses et mis en déroute les plans de familles ennemies quelques fois, ce qui lui permit alors, au bout de six mois de travail acharné d'approcher le boss. Ses aptitudes au combat avaient été remarquées lors d'une confrontation suite à une opération piège.
Il faisait maintenant partie de la garde rapprochée, d'un des six hommes de main du parrain,
ceux qui ne le lâchaient que très rarement. Toujours tapis dans l'ombre, ils attendaient les ordres pour tomber sur n'importe laquelle des personnes désignées par le chef.

Cette place, c'était celle longtemps recherchée, celle qui lui permit pendant un mois d'établir des rapports indiquant de son avancée et des familles.
.Aujourd'hui.

Le corps la victime fut pris en charge par d'autres hommes de main. C'était la dernière fois que quiconque le voyait dans cet état. Wilyan savait à peu près ce qu'ils faisaient à ces corps. Démembrés, brûlés ou hachés, cela dépendait de l'humeur des tortionnaires, mais aussi de l'endroit où ils étaient.

« Où en est-on des préparatifs ?
- Nous serons prêts dans deux heures monsieur, comme prévu. L'assassinat aura bien lieu et le maquillage parfait. Les Luciano seront accusés à coup sûr et votre fils sera la seul prétendant au trône du Royaume de Kouhraun. »

Ces préparatifs, Wilyan/Gambino n'y avait pas vraiment pris part. C'était la preuve qu'il n'avait pas encore la totale confiance de son boss. Dans tous les cas, cette visite risquait d'être le lieu de beaucoup de tumultes et tout le monde était fin prêt à en découdre. Le plan et les ordres étaient clairs. Restait à voir si possibles autres réactions des familles il y aurait et si, surtout, ils avaient également préparé quelque chose.

Da Luciano

D

uccio Di Marzo regardait sa montre à gousset. Cela faisait 220 jours, 14 heures et 2 minutes qu'il était chez les Luciano.
Duccio était une jeune homme du quartier pauvre, travailleur mais naïf. Il cherchait à pouvoir procurer les médicaments nécessaires à sa mère malade. Duccio était prêt à beaucoup pour payer ses médicaments. Et, c'est ainsi qu'il se retrouva à la botte des Luciano à cirer des chaussures, littéralement. Bien que ce travail était peu épanouissant, le jeune homme y mettait son cœur et ces efforts furent remarqués si bien qu'il fut peu de temps après attelé au ménage de la demeure. Sous la direction d'un majordome, il dut porter une tenue plus en vigueur de l'esthétique générale. Cela lui plaisait. Et puis, il était suffisamment payé pour pouvoir s'occuper de sa mère dont il parlait souvent et dont il gardait une photo toujours avec lui. Il était redevable aux Luciano de l'avoir accepté.

Les mois passèrent au sein de la demeure et Luciano se chargeait à présent de servir plus ou moins tout le monde excepté le boss de la famille.

Après avoir examiné l'heure, il rangea sa montre à gousset et s'empressa de se diriger vers une pièce. Il toqua à la porte fermée deux fois en espaçant ses coups de quelques secondes, comme on le lui avait expliqué.  Il patienta un temps qui s'apparentait pour lui à des heures avant qu'on lui donne le droit d'entrer.

Ch-chef Luciano. C'est l'heure., dit-il, hésitant.
Hm. Hmmm... Mais qui es-tu déjà? , demanda le boss des Luciano en voyant un visage qu'il ne reconnaissait guère.
Di Marzo Duccio! J-je vous remercie de la chance que votre famille m'a offerte. exprima-t-il en usant du Saikeirei assis.

Le chef hocha la tête semblant approuver la prosternation du nouveau venu.

Ne gaspille pas cette chance où tu finiras par nourrir les requins!

Un frisson parcourut Duccio et il prit l'air effrayé.  

Allons. Tu disais qu'il était l'heure? Ne me fais pas perdre plus de temps. Passe donc devant.

Le jeune homme s'exécuta et se dirigea vers le vestibule d'entrée. Duccio avait discuté avec d'autres servants. Il paraîtrait que le chef avait organisé une rencontre pour le mariage de son fils afin qu'il soit à la tête du Royaume de Kouhraun. Ainsi donc, les Luciano gagneraient en influence. Selon ces mêmes serviteurs, il ne serait pas le seul qui convoitait cet engagement et pourtant, il était le premier à obtenir une rencontre. Tout était préparé de sorte à ce qu'il n'y ait aucun soucis. Le rendez-vous avait lieu dans une bâtisse du quartier aménagé afin d'accueillir les deux parties. La zone alentour avait été dégagée pour éviter tout regard indiscret.

Duccio devait y participer afin de servir. Parfait. Tout se déroulait comme prévu. Cela faisait 225 jours, 19 heures et 47 minutes que Duccio existait et le plan s'était déroulé sans accroc. En effet, cet air insouciant était un masque qui dissimulait un homme: Gideon. Sa mission était d'éliminer la famille. Son plan était clair et précis. Lorsque les invités seront suffisamment enivrés, l'agent administrera du poison dans le verre des mafieux. Personne ne saura pourquoi ils se seront effondrés, les invités de Kouhraun prendront sûrement la fuite après ce spectacle.

Gidéon n'espérait plus qu'une chose: trouver un nouveau cobaye. Le dernier n'avait tenu que quelques heures à peine...

Mais voilà que Duccio était demandé pour des préparations de dernières minutes. Duccio... lui aussi allait bientôt mourir. Il était éphémère. Un outil bien utile malgré tout. Quoiqu'il en soit, il était temps d'accueillir les invités tant attendus. Gideon regarda l'heure sur sa montre à gousset: La chute des Luciano était prévue dans exactement 3 heures. Le chrono était lancé.

« Allons-y, ne perdons pas plus de temps !  Nous risquerions de rater le dessert.

D'un bâtiment sortirent alors une douzaine d'hommes. Parmi eux, il y avait le parrain actuel de la famille Simon, celui qui donnait les ordres, mais également Gambino. Il était rare de le voir s'afficher publiquement de la sorte, mais encore plus rare de le voir sortir dans les rues de la capitale de Vérone en plein jour, à pied, comme s'il avait voulu faire une balade digestive. Leur destination ? Une bâtisse proche du quartier général des Luciano. C'était là, d'après leurs informateurs, que la rencontre devait se dérouler, là où ils pourraient voir leur plan machiavélique se terminer.

~ Près de cette bâtisse.

« Ils se sont mis en route. Il leur faudra vingt minutes pour être ici. On peut commencer à leur dégager la voie. » avait annoncé un homme tout de noir vêtu après avoir raccroché son escargophone.

Qui était-il ? Un membre de la famille Simon, chargé d'éliminer toutes les sécurités mises en place par les Luciano. Le but ? Permettre à son boss de rejoindre les lieux des festivités en toute tranquillité. C'est ainsi que cet homme remit son masque sur ses yeux, faisant signe à ses deux compères de commencer le massacre.
Au fur et à mesure de l'avancée du groupe, les espions et gardes tombaient les uns à la suite des autres, dans un ordre si précis qu'il leur était impossible de communiquer avant leur mort. Tout se faisait assez rapidement et les vingt minutes de marche se passèrent dans le calme le plus total.

Le boss Simon était enfin arrivé, il avait pris place à deux rues de là, dans un vieux bâtiment. De là, il pouvait voir les festivités projetées. Il lâcha un grand sourire lorsqu'il vit la princesse pénétrer dans l'endroit.
Mais cet écran n'était pas pour lui, ce n'était pas ce qui l'intéressait. Il voulait être au plus près de l'action, même si son statut, son influence et ses conseillers auraient souhaité qu'il reste en position ici pour voir l'affreuse scène qui allait se produire. Il ne pouvait pas s'en empêcher, son sang bouillonnait. Il voulait voir le regard de son plus fidèle adversaire se plonger dans le sien alors qu'il arborerait un grand sourire victorieux et sadique. C'était le plus grand côté de son humilité.
Descendant des marches, le petit groupe, toujours composé de Wilyan, avançait de plus en plus profondément dans les souterrains. Il y avait donc une entrée secrète pour cette fameuse bâtisse. C'était là qu'ils rendraient.

La marche ne dura pas plus de quelques minutes. Wilyan ne savait pas vraiment dans quelle partie de la bâtisse ils se trouvaient, mais les festivités avaient commencé.

« Voici la princesse Benihime du Royaume de Kourhaun. Héritière du trône.
- Enchanté, je suis Alfredo Luciano et voici mon fils, Gianmarco.
- Enchanté, princesse. »

Les présentations étaient faites, mais quel était le plan maintenant ? Wilyan ne pouvait rien faire d'autre qu'entendre et attendre. Il ne savait pas ce qui allait se passer là-haut, ce qui était prévu. Comment comptaient-ils tuer la princesse et faire accuser ceux qui les recevaient dans cet endroit. Ils devaient avoir pris leurs plus grandes précautions pour organiser cette rencontre et il s'agissait déjà d'un miracle d'être arrivé jusque ici.

« Le pouvoir de l'argent est sans limite, messieurs. »

Cette phrase avait eu lieu quelques minutes après les premières discussions. Depuis, il n'y avait rien eu d'autre que des conversations sans intérêt. Pourtant, à ces mots, le parrain de la famille Simon se leva, se dirigeant d'un pas décidé, mais assez lent, vers la salle de réception. Il savait très bien ce qui allait se passer.
Quelques secondes après sa sortie de la pièce où il avait demandé à tout le monde de rester, tout le monde put entendre un coup de feu. Que s'était-il passé ? Le bruit d'un corps qui s'étendait sur le sol, des cris, des injures et d'autre coups de feu.

« Bastiano ? Pourquoi ?! » hurla la voix qui s'était présentée comme Alfredo Luciano.

Encore des coups de feu.

« La princesse... La princesse est morte ! Abattez-les tous ! Nous sommes dans un piège ! »

Personne ne bougeait. Tout le monde allait les laisser s’entre-tuer tandis que le parrain était toujours là-haut sans que personne ne l'ait vraiment remarqué.

Da Luciano

L

es préparations de dernières minutes étaient prêtes. Une musique légère envahit le bâtiment, portée par des musiciens tandis que les domestiques dont Duccio faisait partie s'étaient alignés de part et d'autres de l'entrée afin d'accueillir les invités. Tous avaient une posture parfaitement droite telle des gardes. Duccio était impatient de voir la princesse, il se demandait bien à quoi elle pouvait ressembler. Accessoirement, il avait une légère envie de s'éclipser se rafraîchir. Seulement, il ne pouvait pas s'absenter maintenant et fit preuve de force mentale pour ne pas perdre sa posture. Evidemment, il fallait que sa vessie est un timing inattendu. Du regard, il cherchait quelque chose sur lequel se concentrer pour oublier sa pressante envie.

Et voici que les portes s'ouvrirent sur les invités tant attendus. Les quelques rares servants qui avaient perdu en droiture s'étaient redressés. Et, pareil à des dominos, ils s'inclinèrent, un à un, au passage des convives. La princesse arriva finalement devant Duccio qui put alors l'admirer l'espace d'un instant.

Duccio comprit instantanément le pourquoi de son nom. Ses cheveux étaient la couleur d'un rouge écarlate tout comme ses yeux, par ailleurs, qui brillait tels des pierres précieuses, laissnat le jeune homme ébahi si bien qu'il faillit oublier de s'incliner. Mais, Duccio fut sauvé par un de ses compagnons qui lui donna un discret coup de coude. Aussi, il s'inclina prestement espérant ne pas avoir été remarqué.

Tous les serviteurs se relevèrent tandis que la princesse fut introduite à Luciano et son fils, Duccio en profita pour se libérer.  Seulement, alors qu'il revenait des latrines, Duccio aurait pu remarquer un nouvel invité qui s'était immiscé à la fête. Malheureusement, il n'était pas suffisamment observateur pour cela. À l'inverse, Gideon qui avait profité de cette brève absence  pour vérifier l'étanchéité du poison l'avait remarqué. Cet homme semblait être de la mafia. Il savait qu'il ne l'avait pourtant jamais vu. Était-il donc d'un autre gang? Possible.

Afin de vérifier ses soupçons, il prépara un plateau de verres et fit un tour afin de proposer aux invités un verre observant discrètement l'inconnu du haut de son perchoir. Après quelques minutes de passage, Gidéon avait put observer parfaitement le faciès de l'inconnu et évaluer sa corpulence. Résultat: il ne l'avait jamais vu. Une personne à surveiller....


Les conversations allaient de bon train rien de bien particulier. Très mondain. Et, alors que Duccio se retrouvait à boire un petit verre entre serviteurs lors d'une courte pause. Le bruit d'une arme détonna.  Tandis que Duccio comme beaucoup de serviteurs furent pris d'un sursaut. Gideon lui se demandait bien qui était la victime. Peut-être aurait-il de quoi étudier avec ça en espérant que le corps ne soit pas trop abîmé.

Evidemment, la curiosité poussa de nombreux domestiques à se renseigner sur ce qui s'était produit alors que déjà des femmes et des enfants s'éloignaient du spectacle. Duccio entrevit Alfred Luciano questionner Bastiano, un de ses hommes de confiance. Probablement lui qui avait tiré sur une personne., pensa notre protagoniste. Il avait raison. Finalement la vue fut dégagée  il peut apercevoir le corps inerte de la princesse. Alfred Luciano la suivit tandis que son fils fut grièvement blessé. L'émissaire qui accompagnait la princesse déclara la guerre en retour. Tout le monde devait être abattu. Il faut croire que je n'aurai guère besoin du poison.

Duccio décida de prendre lui aussi la fuite du quartier passant par une fenêtre afin de s'échapper. Gideon prit donc enfin place se délesta de sa tenue de majordome pour une tenue plus commode à ce qui se déroulait à présent: une simple combinaison noire et une paire de gants de même couleur. L'heure était au massacre. Malgré tout, il se donna pour objectif de récupérer le corps de la princesse à titre purement personnel. Paré aux événements, le scientifique plongea dans le chaos.

Les coups de feu retentissaient dans la salle. La princesse avait été abattue par le mafieux infiltré dans l'autre famille. Quand Wilyan y pensait, cela faisait beaucoup de personnes infiltrées dans cette affaire. Il était lui-même un agent du Gouvernement faisant momentanément partie de cette famille, qui elle-même avait payé quelqu'un de l'autre famille pour faire le sale boulot. Cette manœuvre montrait à quel point il était assez aisé de faire effectuer le travail par quelqu'un d'autre. Le parrain n'avait pas eu besoin de se salir les mains et voyait son plan se dérouler à la perfection. L'alliance prévue entre les deux camps n'aurait pas lieu et il pourrait garder le monopole du Royaume de Verone. De plus, il avait également l'opportunité d'éliminer une famille ennemie. Il s'agissait faire d'une pierre deux coups. Éviter de justesse de se retrouver complètement submergé par la puissance de l'adversaire et l'éliminer avec l'effet de surprise alors qu'il se croyait au zénith de sa force.
Il y avait, néanmoins, un point qu'ils n'avaient pas pris en compte.

Maintenant que les hostilités avaient débuté, que l'on pouvait entendre des coups de feu, des cris et des corps tomber, il était bientôt l'heure pour les hommes présents dans cette salle de bouger et de prendre part aux festivités. Ils ne pouvaient pas laisser le parrain seul dan cette affaire alors que tout le monde semblait vouloir s'entre-tuer.


« Ne laissons pas Boss Simon seul trop longtemps. Allons-y ! Nous terminerons les derniers Luciano ! »avait lancé l'un des hommes de main du boss qui était chargé de lancer les opérations.

Après avoir entendu ces mots, tout le monde s'était préparé. Certains avaient retroussé leurs manches, d'autres avait agrippé leur arme. Tous, sauf un seul irréductible qui n'avait pas bronché et qui faisait maintenant le vide dans son esprit. L'infiltration était finie, il ne connaissait plus ses hommes, les effaçait de sa mémoire, effaçait toutes les potentielles relations qu'il avait pu avoir avec eux. Les discussions ? Effacées. Les consignes ? Effacées. Ne restaient dans son esprit que sa mission de base ainsi que les éléments entendus du plan qui pourraient lui être utiles à l'avenir.
Quelques secondes après tout le monde, il retroussa également ses manches, mais ne se leva pas. Alors que tout le monde se mit en marche d'un pas décidé, l'homme de main commandant des opérations vit son immobilisme et lui lança alors.


« Gambino ! Agit... » avait-il commencé sans jamais pouvoir terminer sa phrase.

Tout le monde avait été surpris par la vitesse de déplacement de celui qu'ils avaient connu sous Gambino. En un instant il était passé d'assis sur une vieille chaise en bois à debout, le bras tendu, l'index fermement plongé dans la gorge d'un de leurs camarades. Ils n'avaient pas pu le suivre du regard, il avait été beaucoup trop rapide. Peu avaient compris ce qu'il s'était passé.
Venaient-ils d'être trahis par un de leurs propres membres ? Comment pouvait-il faire ça avec son corps ? Ils n'eurent pas beaucoup de temps pour réfléchir.
Alors que personne n'avait encore bougé, un deuxième corps tomba une seconde après le premier. L'index de la main gauche de Wilyan s'était retrouvé enfoncé dans la poitrine de celui-ci, ne lui laissant aucune chance de survie. À ce moment-là, certains tentèrent de tirer. Wilyan disparut.
Il avait sauté au plafond, la seconde qu'ils mirent à le remarquer lui permit d'anéantir deux ennemis supplémentaires, une fois revenu au sol. Encore une fois, il avait fait une attaque jumelle, plantant deux index simultanément en plein cœur de chaque ennemi. L'attaque Shigan permettait de transformer ses doigts en véritables balles de pistolet. Une arme utile et silencieuse qui permettait d'abattre très discrètement au corps-à-corps.

Les sept ennemis restants tentèrent tant bien que mal de riposter. Immobile, les doigts toujours plantés dans les corps de ses adversaires, il sentit les projectiles métalliques cogner contre son corps. Ce n'était rien qui pouvait l'atteindre. Sa technique Tekkaï lui permettait de parer à toute éventualité. Trois furent balayés par un Ran Kyaku lancé toujours sans sortir les doigts des corps, tenant maintenant debout seulement parce qu'ils étaient retenus par des doigts plantés en eux. Quatre ennemis restants, deux qui reprirent un doigt dans la tempe. Deux ennemis restants, assassinés dans le dos, par un nouveau doigt planté à l'arrière de leur cou.

Wilyan était maintenant seul. Il lui avait fallu une petite minute pour venir à bout de cette dizaine d'ennemis. De ses index encore tendus gouttait du sang. Cela ne le dérangeait pas, mais ne le réjouissait pas non plus. D'un pas calme, il sortit de la pièce, ferma la porte derrière et commença son avancée vers la salle principale où il pouvait encore entendre le bruit d'une bataille. Arrivé ici, il chercha son précédent boss du regard. Impossible de lui mettre la main dessus, il ne savait pas où il s'était caché, ni quelle était la suite du plan. Lui seul semblait connaître le déroulement des événements suivants. Il n'avait rien dit à personne et avait sans doute missionné ses plus proches collaborateurs pour éliminer définitivement la famille Luciano.
Qu'est-ce que cela pouvait-il être ?

Après cette recherche infructueuse, Wilyan put voir à l'oeuvre des mouvements qu'il connaissait. Une personne était entrée dans la pièce et s'était élancée à grandes enjambées dans la salle, utilisant exactement les mêmes techniques que lui pour éliminer ses adversaires,
bien que son style soit beaucoup plus folklorique. Il n'agissait pas vraiment méthodiquement et se contentait de descendre tout ce qui se trouvait sur son chemin. Un autre agent ? Il ne le connaissait pas et ne l'avait jamais vu. C'est à l'utilisation d'un Tekkaï que Wilyan en fut parfaitement sûr. Cet homme, il faisait partie du Cipher Pol, il était impossible d'en douter. Néanmoins, cela voulait dire plusieurs choses : quelqu'un l'avait envoyé ici. Les agents ne se déplaçaient pas sans raison, ils avaient toujours un ordre de mission qui les amenait quelque part. De plus, dans une situation pareille où la discrétion était nécessaire, rajouter un agent ne pouvait impliquer qu'une chose : un mécontentement des commanditaires. Avaient-ils jugés que cette affaire avait pris trop de temps ? Voulaient-ils rapidement terminer le travail ? Avait-il reçu l'ordre d'éliminer toutes les personnes présentes ce qui pouvait également inclure l'infiltré ?

Wilyan éloigna rapidement ses pensées de son esprit. S'il avait failli, il ne pouvait qu'accepter son jugement. Sautant de l'étage où il se trouvait, qui donnait sur la salle où tout le monde essayait d'abattre son voisin, il participa rapidement à la fête, utilisant quelques mouvements pour repousser un adversaire qui faisait deux fois sa taille avant d'éviter un coup d'épée qui lui avait été porté par le côté. Puis, alors que tout le monde continuait à essayer de crever son voisin, cet agent avait finalement hurlé qu'il cherchait une deuxième personne. De qui parlait-il ? L'agent du Cipher Pol 9 ne préféra pas réagir, continuant son massacre en envoyant une énième fois l'un de ses deux index se plonger dans la poitrine de sa victime.

Da Luciano


[Attention au volume]

U

n, deux, trois, quatre, cinq.... Gideon s'élançait dans un rythme particulièrement entraînant et surtout mortel pour tout mafieux qui lui bloquait la route. Cette danse était composé de 5 mouvements: Pause, Déplacement, Attaque, Contre et Finale. D'un œil extérieur, cela ressemblait à une danse macabre. Un oeil avisé remarquerait ses gestes.

D'abord, il analysait brièvement le terrain - le temps d'une courte pause - avant de s'élancer vers l'ennemi d'un Soru - prenant ainsi les larbins par surprise. Ceux-ci étaient clairement faible mais Gidéon avait un bien à récupérer. Aussi, il se débarrassa rapidement d'eux. Certains eurent la nuque brisée, d'autres le cœur transpercé par un Shigan. Lorsque certains tentaient une attaque par derrière, ils eurent le droit à ne brasser que de l'air autour de l'agent qui faisait usage Kami-E avant de recevoir une riposte mortelle de ce dernier.

C'est de cette façon qu'il se fit un passage. D'une façon pleine d'élégance et de cadavres. Son objectif en vu, il se débarrassa des derniers ennemis lui faisant obstacle d'un Rankyaku. Il put ainsi atteindre la charmante mais défunte princesse. Au même instant, un homme atterrit au sol, vêtu d'élasthanne rouge et noir. Un assassin? J'avais besoin de ça dans tout ce désordre.

Celui-ci, qui avait remarqué Gidéon, utilisa une technique que ce dernier reconnaissa bien: le Soru. Mais, le scientifique ne fut guère troublé. Il était logique de penser que d'autres agents étaient présents. Fait que confirma immédiatement l'énergumène qui ne semblait avoir qu'une envie: se battre. Gidéon, quant à lui, avait d'autres préoccupations que ce personnage agité qui était fort à parier du CP9 - sachant qu'il avait révélé que deux agents étaient infiltrés. Aussi, Gidéon fut bref dans ses directives.

Agent du CP, une mission t'a été attribuée. Complète-là. Ne me gêne pas.

Sur ces mots, Gidéon fit lui-même usage du Soru afin d'atteindre le corps de la princesse. Et, il l'utilisa à nouveau afin de mettre son corps à l'abri dans les cuisines, rangé parmi de la glace afin de réduire un potentielle détérioration. Il reviendrait plus tard la chercher.

Pour l'heure, le scientifique devait trouver les chefs des deux autres mafias. L'homme qu'il avait remarqué plus tôt dans la journée était à l'étage supérieur lors des festivités. Et, il devait probablement y être. Aussi, c'est par un rapide Geppou qu'il atteint l'étage supérieur où un homme était alors en train de siroter un verre d'alcool en regardant le spectacle. Gideon, ayant un cadavre qui l'attendait, il n'accordait donc guère le temps à un potentiel échange et préféra foncer sur l'ennemi d'un Soru, se plaçant légèrement en hauteur, et prêt à en finir d'un "coup du lapin". Seulement, ce dernier bloqua la jambe de l'agent par son bras et le repoussa. Gideon se rétablit avant d'atterrir au sol quelques mètres plus loin.

Alors comme ça on tente une attaque sournoise sur moi? Petit idiot. Qui t'a envoyé? Non, ne réponds pas ce sera un plaisir pour moi de te faire cracher la vérité.

Et, le mafieux chargea, s'ensuivit un échange de coups entre les deux hommes. Le mafieux était guère l'égal des sbires que Gideon avait éliminé. Il était bien au-dessus de cela juste en force brute. En outre, ce dernier avait vraisemblablement une capacité pour avoir parfaitement su évaluer la première frappe de Gidéon. Le scientifique avait bien évidemment l'intention de découvrir de quoi il s'agissait. Utilisant le Kami-E, il esquiva les coups suivants avant de se déplacer derrière son adversaire d'un Soru afin de projeter des scalpels que ce dernier évita sans même se retourner. Cependant, Gideon remarqua quelque chose bouger sur la tête de l'ennemi. Un œil? Sa pensée lui coûta le temps nécessaire à éviter le coup et il fut frappé et projeté à l'étage inférieur brisant au passage la rambarde.

Amoché, Gideon se releva malgré tout sur un champ de bataille avec bons nombres de cadavres et seulement trois silhouettes uniquement debout. L'une d'entre elles était l'énergumène, les deux autres étaient, quant à elles, inconnus de Gidéon. Seulement, par en juger par leur positionnement, l'un devait être un autre des agents tandis que la dernière était un mafieux. Cela dit, il n'était pas complètement humain. Des mandibules... des maxillules... Un insecte? Cet œil que j'ai vu n'en était pas un mais... une ommatidie.

Gideon eut sa réponse lorsque son adversaire descendit de lui-même du balcon.

Besoin d'aide peut-être? Tu m'as l'air bien mal en point Alfred.
Tu n'es pas celui qui a pris une balle de ton propre bras droit. J'ai cru que je ne m'en remettrai pas. Malheureusement une balle n'est guère suffisante pour m'arrêter. Occupons-nous de ceux là avant qu'on règle nos comptes. déclara-t-il.
Entendu.

Pendant cette brève dicussion, Gideon s'était relevé. Il s'agirait donc d'un trois contre deux? Qu'à cela ne tienne, le médecin était bien conscient que seul le combat serait ardu. Mais devoir s'allier avec... il ne jeta même pas un regard en sa direction. Deux insectes, trois agents du CP9. Le combat risquerait d'être intéressant.

Le massacre continuait. Wilyan n'allait pas s'arrêter sur une si belle lancée. Il n'y allait pas avec le dos de la cuillère et éliminait quiconque se trouvait sur son chemin. Aidé par l'homme vêtu d'un collant rouge et noir, tous les ennemis furent rapidement au sol. Ils n'étaient donc plus que trois. Cet homme qui avait massacré tout le monde en utilisant des techniques du Rokushiki et l'autre qui avait protégé les siens en utilisant ses transformations, le chef de la famille Luciano, Alfredo. Où se trouvait l'ancien chef de Wilyan/Gambino, le chef des Simon ? Il ne fallut quelques secondes à l'agent pour avoir sa réponse lorsqu'il vut un autre homme, blond, se joindre au champ-de-bataille, poursuivi quelques secondes plus tard par le boss temporaire du jeune agent. Cette fois-ci, le combat final pouvait commencer.

« Gambino ?! Qu'est-ce que tu fais là ? Où sont les autres ?! » avait-il demandé à celui qu'il pensait être son homme de main.

Wilyan ne répondit pas. Il n'avait plus aucun compte à lui rendre et ne se concentrait maintenant que sur sa mission, éliminer son ancien chef mafieux pour terminer cette mission sur une réussite.

« Où sont les autres ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Que se passe-t-il ?
- C'est fini. Votre règne prend fin ici à tous les deux. Vous allez mourir. » avait finalement décidé de dire le jeune homme alors que l'homme au collant avait finalement choisi son camp et comprit qui était qui. Ce serait donc un trois contre deux, un combat sanglant à venir face à deux adversaires coriaces possédant chacun des pouvoirs démoniaques comme pouvaient le laisser penser leur forme actuelle.

Quelle serait l'issue ?
Pour le moment, les deux mafieux avaient choisi de faire équipe. Une équipe impressionnante sur le papier, mais qui devait sans doute nourrir quelques remords l'un vers l'autre. De toutes les informations récoltées par Wilyan, ils ne s'étaient jamais aimés et avaient passé leur temps en guerres d'influence. Les voir faire équipe aujourd'hui relevait totalement du miracle.

Les deux hommes s'étaient finalement transformés.
Le premier, le membre de la famille Luciano, avait pris l'apparence d'une sorte de mante religieuse, un insecte assez imposant pour son monde, mais qui possédait des mandibules assez puissants. Il était clair que sa force surpassait celle de tous les agents ici présents, mais ça, ils ne le savaient pas. L'autre, le parrain Simon et ancien patron de Wilyan, avait ne forme un peu plus modeste, proche d'un phasme. Il s'était réellement allongé et agrandi et ressemblait à une sorte de gros tronc d'arbre, tout comme ses bras. Les deux faisaient maintenant environ trois mètres de haut et avaient sûrement gagné en force physique. Tellement qu'ils n'eurent aucun mal à contrer le Ran Kyaku. Les deux utilisèrent leurs membres supérieurs pour arrêter la technique, le phasme en déviant une partie vers le toit du bâtiment tandis que l'autre la faisant s'écraser contre le sol. Leurs transformations leur permettait d'avoir une force accrue et, sûrement comme pour tous les insectes, une carapace qui les protégeait des attaques de ce type.

Il faudrait redoubler d'efforts pour les battre.
Tout de suite, Wilyan se mit en route, voulant tester leur résistance et voir s'il était capable de passer outre leur distance. Il se lança alors à l'assaut de celui qu'il connaissait le mieux et qui semblait le moins résistant, son ancien chef. Utilisant sa technique Soru pour s'avancer vers lui en plusieurs apparitions et disparations, il esquiva, une fois arrivé devant lui, un premier coup de mandibule. Ce n'était pas passé loin, il avait parfaitement anticipé le mouvement, comme s'il avait réussi à suivre les déplacements. Dans le dos de celui-ci, Wilyan utilisa sa technique Ran Kyaku de toutes ses forces, visant ce qui ressemblait autrefois à un buste. Il avait vraiment voulu le trancher, voir si l'apparence était trompeuse ou bien réelle,
savoir s'il avait la consistance du bois. Le coup était parti, l'insecte géant n'avait pas bougé et avait encaissé le coup. Sur son corps, quelques éraflures, mais seulement des choses qui pouvaient partir une fois balayées d'un revers de la main. Cette attaque n'avait rien donné.

Regagnant sa position initiale en évitant encore une fois une attaque de justesse, il se retrouva à nouveau à côté des deux autres agents avec qui il allait devoir faire équipe s'il voulait être en mesure de gagner ce combat.

« Tu es plus fort que je le pensais, Gambino ! Tu aurais fait un bon subordonnée, mais ce ne sera pas suffisant. » avait-il dit.

Il avait raison, pour le moment, rien ne pouvait montrer les signes d'une victoire facile.

« Si nous voulons gagner, nous allons devoir faire équipe. Leur corps était résistant, même le Rokushiki ne semble pas pouvoir en venir à bout. » avait-il dt à ses deux collègues en espérant une réponse favorable. Il espérait que les deux allaient comprendre que sans coopération, la victoire serait très compliquée, bien qu'ils aient l'avantage du nombre.

Spoiler:

L'ancien boss de Wilyan pendant sa couverture était passé à l'attaque. Vif comme l'éclair, il avait pris pour cible le dernier agent, celui vêtu de rouge et de noir. Pendant une seconde, le jeune homme les observa s'échanger quelques coups. La manière de se battre de cet agent était singulière, il maîtrisait à la perfection le Rokushiki, mais y ajoutait un côté comique. On ne semblait jamais être vraiment capable de savoir ce qu'il allait faire, comme si son cerveau ne fonctionnait pas de la même manière que les autres. Était-ce fait exprès ? Si oui, c'était très impressionnant, il fallait être capable de réfléchir à une vitesse très impressionnante pour réussir à bloquer les réflexes du corps humain. Sinon, c'était seulement un abruti qui avait acquit de trop grands pouvoirs.
Alors que les deux petites secondes où il observa le combat attenant s'arrêtèrent, Wilyan n'avait pas vraiment vu venir l'attaque de l'autre. Il n'y avait pas un, mais deux ennemis. Le boss Simon, l'homme-phasme, était impressionnant, certes, mais ne semblait pas représenter une menace naturelle. L'autre, armé de longs mandibules comparables à des armes, semblait plus taillé pour le combat et bien plus dangereux.

Il avait été rapide et discret, il avait abattu avec force son mandibule tranchant sur l'agent. Pour esquiver, c'était trop tard. Wilyan le sut lorsque son regard revint devant lui. Il allait devoir encaisser cette puissance attaque. Croisant les bras devant sa poitrine, il contracta tous ses muscles à son maximum, cherchant à développer son Tekkai le plus puissant pour bloquer cette offensive. Il sentit le choc sur son épaule gauche. Quelle force ! C'était sans doute le coup le plus puissant qu'il avait reçu jusque là. Cet impact le fit reculer de quelques mètres alors qu'il aurait préféré rester sur place. De plus, alors qu'il aurait espéré que sa défense tienne bon, il sentit une douleur sur cette épaule. Son armure avait été vaincue. Du sang coulait maintenant le long de son bras. La blessure n'était pas très profonde, mais cette chose était capable de malmener sa meilleure technique défensive.

La mante religieuse ne dit rien. Wilyan crut distinguer sur son visage un sourire, comme si la bête était ravie de voir que son attaque avait fonctionné. Elle reprit donc son avancée, enchaînant les attaques tranchantes, plus rapides, mais moins prononcées que la précédente.
L'agent utilisa un mélange de Soru et de Kami-e pour esquiver les différentes attaques. Celles-ci étaient parfaitement coordonnées et il lui était impossible de mener une contre-attaque. À chaque fois qu'il croyait pouvoir avancer pour frapper, une nouvelle attaque arrivait. Forcé à reculer, ce fut bientôt le mur qui arrêta sa course. Était-il fait ?
Une nouvelle lame allait s'abattre sur lui.

Cette fois, pas question d'encaisser. Il fallait se servir de cette attaque puissante qui prenait un rien de temps de plus à être préparée, se servir de cette ouverture pour attaquer. C'est au moment où la lame se leva que l'agent attaqua. Utilisant son Soru, il passa à deux millimètres d'être tranché, mais se retrouva face à un corps prêt à être frappé. Il envoya alors son plus puissant Shigan en direction de la poitrine de son adversaire. Celui-ci fut frappé, n'arrivant pas à ramener son deuxième bras assez vite pour se protéger. Tout de suite après avoir enfoncé son doigt, Wilyan se déplaça à nouveau, laissant la bête constate les dégâts sur son corps.

« Urgh... » était sorti de la bouche de l'homme qui avait donc été véritablement blessé par cette attaque.

Son regard se tourna vers son agresseur. Dans sa tête venait de germer une idée, une idée qui lui permettrait peut-être de se sortir de cette situation. Après quelques secondes d'immobilité,
il se remit en marche, mais pas en direction de Wilyan qui tentait de récupérer après ces différents mouvements coûteux en énergie. Alors que cela aurait été un bon moyen de le terminer, il avait préféré aller vers le second combat. Quelle était son idée ?
L'ancien boss de Wilyan, le Simon, accaparé par son combat, ne l'avait pas vu venir dans son dos.
Alfredo Luciano venait de littéralement le mordre, visant ce qui devait être le cou. Le Simon n'avait pas pu riposter et se retrouvait maintenant à la merci de son ennemi de toujours, mais allié de circonstance. La scène ne fut pas belle à voir.

« Alfredo ? Que fais-tu ?
- Pour toutes ces années de guerre, ma famille sortira vainqueur aujourd'hui. Crève et donne-moi ta force ! »

En quelques secondes, le phasme avait disparu, complètement aspiré par la mante religieuse qui s'était servie de ses mandibules et de sa salive pour dissoudre plus rapidement les parties du corps de son repas.
Il semblait requinqué, prenant un peu en volume, comme si ce repas avait été là pour décupler ses forces. Cela ne signifiait rien de bon pour les agents qui allaient devoir se battre contre un ennemi seul, certes, mais beaucoup plus puissant qu'auparavant.

« FINISSONS-EN ! VOUS ALLEZ GOÛTER À LA PUISSANCE DE LA FAMILLE LUCIANO ! » avait-il hurlé avant de se ruer vers sa proie la plus proche, Wally, mandibules aiguisés de sortie, cherchant à lacérer les restes du costume de l'homme.

Spoiler:

Tout s'était passé très vite. Les attaques de la mante religieuse avaient littéralement submergé l'agent habillé de rouge et de noir. Celui-ci avait encaissé bon nombre de dégâts, mais tenait encore debout. Sa résistance était impressionnante et surprenait Wilyan. Lui n'aurait pas été capable de se tenir encore vivant face à une telle déferlante d'attaques. Comment allaient-ils battre cet ennemi ? Ils étaient maintenant deux face à cette menace qui semblait réellement vouloir les anéantir. Cette bête était grosse, rapide et forte. Autant dire qu'elle ne laissait que peu d'ouvertures.

Pourtant, après avoir passé la minute précédente à détruire l'agent qui l'avait attaquée quelques temps plus tôt, la bête sembla vaciller, tituber, comme si elle allait passer l'arme à gauche. Que se passait-il ?

« Ce bâtard de Simon... Il m'a eu... » avait-il dit, comme au bout de ses forces.
« Je vous emporterai avec moi... »

La bête avait repris du poil d'elle-même. Après avoir failli tomber plus d'une fois, elle se stabilisa sur toutes ses pattes, semblant se concentrer pour réunir ses dernières forces. Vive, elle attaqua une dernière fois l'agent habillé de rouge et de noir et, sans même regarder si son attaque avait atteint sa cible, elle se dirigea vers l'autre personne encore debout : Wilyan.
Celui-ci n'eut pas le temps de bouger, se prenant de plein fouet un coup d'épaule mêlant cartilage et matière étrange qui composait un corps d'insecte.

Il se sentit soulevé, projeté vers l'arrière, il ne pouvait rien y faire et allait sûrement finir écrasé contre l'un des murs de la salle s'il n'était pas capable d'arrêter sa course. Non. Ce fut finalement qui l'accueillit. Son vol avait été rattrapé par le lanceur et d'un coup de patte inférieur, son corps avait été écrasé au sol. Il sentit plusieurs de ses côtes céder sous la force de l'impact. Des gerbes de sang s'échappèrent de sa bouche. Il ne comprenait pas comment il pouvait être acculé de la forte. Un oeil encore ouvert, il vit finalement l'immense lame qui allait s'abattre sur lui. D'un dernier mouvement, usant de ses dernières forces, il roula sur le côté au dernier moment, évitant ce coup qui lui aurait sûrement été fatal. Le sol avait été fendu en deux, la roche n'avait pas supporté le coup et une entaille de plusieurs mètres de profondeur s'était formée.  

« Argh... » s'était échappé de la bouche de la bête qui cracha aussi un liquide semblable à du sang.

Ça allait être dur aussi bien pour elle que pour Wilyan qui se retrouvait dans un très fâcheuse posture. Bien que moins rapide que lors du précédent assaut, la mante religieuse s'était remise en marche, lame en arrière, prête à s'abattre sur le corps quasi inerte de l'agent. Celui-ci n'arriverait pas à se relever assez vite. Il fallait qu'il réfléchisse à quelque chose, quelque chose qui lui permettrait de s'en sortir.
Son Tekkaï ? Impossible, il n'avait plus assez de force pour contracter ses muscles. Dans cet état de fatigue et de blessure avancé, il lui serait impossible d'utiliser correctement l'un des arts du Rokushiki. À moins que...

Arrivé à sa hauteur, alors que la lame allait s'abattre, Wilyan utilisa la partie de son corps encore valide. Il n'arrivait peut-être plus à se lever à cause de son dos fracturé, mais pouvait encore utiliser son Ran Kyaku depuis le sol. Son dos le fit souffrir au moment de l'impulsion, mais il parvint à envoyer son attaque. Celle-ci ralentit tant bien que mal l'attaque frontale de la bête, la déviant même assez pour qu'elle rate sa cible. La lame était plantée à cinquante centimètres à gauche du corps de l'agent.

« Cett... Cette fois... Tu n'y échapperas pas ! » avait-il lancé dans un dernier élan, relevant son mandibule, le faisant quitter le sol pour à nouveau l'élever dans les airs.

Cette fois-ci, c'était terminé. Wilyan était tel un vermisseau, ses membres pouvaient à peine bouger. Il avait utilisé ses dernières forces pour faire cette dernière attaque défensive. Que pouvait-il faire d'autre ? Cette attaque frontale aurait sûrement raison de lui.
La mort ? Elle ne lui faisait pas peur.

Il vit l'attaque partir, se lancer vers lui, le bras qui allait s'abattre sur lui avec toute la rage présente dans le boss mafieux. Au dernier moment, l'agent ferma les yeux, ne souhaitant pas avoir gravé cette horreur sur la rétine pendant le restant de ses jours.
Puis... Rien.
Il ne sentit rien, n'entendit rien.
Une seconde plus tard, il entendait un bruit lourd, le corps de l'homme commençait à reprendre son apparence humaine. Il avait posé genou à terre, avant de s'allonger de tout son long.

Wilyan ne bougeait toujours pas, mais ouvrit les yeux pour voir cette scène. Il ne comprenait pas ce qui était arrivé et n'avait pas vraiment remarqué les quelques temps de pause dans son adversaire pendant ce combat. L'homme-phasme qui avait été dégusté avait littéralement empoisonné son goûteur. L'agent le comprenait-il ? Vraiment pas, mais il était sain et sauf pour le moment, bien qu'il soit toujours immobilisé au sol.

« Jusqu'au bout, tu m'auras emmerdé, mon frère... » avait susurré l'homme avant de mourir.

L'agent du CP9 n'était plus en mesure de se mouvoir. Lentement, le corps de son adversaire était tombé devant lui, juste avant sa dernière attaque qui aurait probablement coûté la vie à Wilyan. Il fut protégé il ne savait par quoi, était-ce une sorte de don divin ou un coup du sort ? Il ne le savait pas et ne croyait pas à ce genre de choses. Peut-être était-ce son destin de s'être retrouvé là, dans une telle posture, à quelques secondes d'une mort certaine. Tous ses mouvements, toutes ses réflexions durant ce combat auraient pu changé la donne, mais il n'y avait là qu'une seule vérité : la réalité.
Allongé sur le sol, peinant à bouger, le jeune homme aux cheveux noirs regarda la mascarade de l'homme habillé de noir et de rouge. Aussi étrange qu'il pouvait être, il continuait à tenter de mener à bien sa mission et s'assura par la même occasion du réel décès de l'adversaire. D'un coup saillant, il lui planta son index dans le crâne, ne lui laissant pas la moindre chance de survivre. Suite à ce coup, Wilyan, qui ne pouvait toujours pas bouger, écouta les quelques paroles de cet homme. Il était donc un membre du Gouvernement et avait mené à bien sa mission, un assassin même. Peut-être faisaient-ils tous deux partie de la même caste ?

Celui-ci quitta les lieux rapidement, heureux après avoir accompli sa mission. L'agent Ash Rosa, quant à lui, reprenait lentement des forces. Au bout d'une vingtaine de minutes, ayant enfin réussi à se redresser, il vit pénétrer dans les lieux d'autres forces gouvernementales. Ils avaient eu vent de la fin de la mission et se décidaient à intervenir pour nettoyer les lieux des méfaits. Beaucoup de corps gisaient sur le sol, l'odeur du sang commençait à réellement emplir la pièce.

« Agent Ash Rosa, mission accomplie. Les deux mafias régnant sur le pays sont anéantis, leurs boss respectifs morts.
- Oui. Le Luciano est ici même, le Simon, dans son estomac. » avait répondu Wilyan peinant toujours à se relever en montrant des yeux le cadavre le plus proche de sa position.

Il fut rapidement pris en charge par des troupes de secours tandis que des Marines bouclaient le périmètre, empêchant les civils de savoir ce qui s'était passé à l'intérieur de ce bâtiment. Toutes les histoires provoquées par ces multiples décès ? Wilyan ne voulait pas vraiment les entendre. Les relations politiques de tous les partis ne l'intéressaient pas, il ne voulait pas savoir qui était cette princesse qui avait été sacrifiée au prix de la pays de l'endroit, ne voulait pas non plus savoir s'il avait massacré des innocents. Tout ce qui comptait était que la mission soit réussie et qu'il puisse reprendre dès que possible.

Les blessures étaient loin d'être superficielles cette fois-ci et il lui faudrait sûrement quelques temps de repos avant d'être envoyé sur un autre dossier.

« Bon retour à Enies Lobby, Agent Ash Rosa. »

Là était la prochaine destination de l'agent qui pourrait se reposer, reprendre des forces et trouver des occupations avant de recevoir sa prochaine mission.
Il avait compris aujourd'hui qu'il lui fallait progresser et qu'il ne pouvait pas se permettre de garder une force de ce niveau. Il avait failli être tué et ne pouvait pas se permettre d'autres défaites. Le Rokushiki était une arme impressionnante, certes, mais possédait des limites et avait aujourd'hui été battu par un pouvoir démoniaque. Fallait-il céder à cette tentation ? Il ne le pensait pas. Il pensait être capable de développer son propre art, quelque chose d'encore meilleur qui lui permettrait de vaincre de plus puissants adversaires encore.
Pensait-il à tout ça maintenant ? Il ne le savait pas. Sa conscience l'avait quittée. Évanoui, il était bientôt transporté sur le navire du retour alors que la nuit était déjà tombée depuis de longues minutes.