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Kiyoshi Teppei
Sujet: Pourquoi il se tient toujours debout [Solo] Ven 26 Avr - 21:03
Another day...
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▬ 4 ans plus tôt.
▬ C’est bon, là… Ne pleure plus ma puce, ça va. Tu es tombée, tu as eu mal mais t’as surtout eu peur ma grande. Sèche tes larmes et fais-moi un grand sourire.
Brise qui chatouille son nez. Narine qui la démangeait, brusquement. Elle avait trébuché, quelques minutes plutôt, alors qu’elle arpentait notre jardin. Elle était heureuse. Ma trombine s’illuminait à chaque fois que je posais regard sur ce qu’elle était. Fruit de ma chair. Fruit d’un amour. Tout cet amour que je ressentais à l’instant même. Quelques petites égratignures aux genoux, il n’en fallait pas plus pour un enfant de son âge. Plus pour tomber en sanglot. Arrivais-je avec vigueur, la prendre dans mes bras et la réconforter. Elle ne pleurait plus, heureusement. Les yeux encore humides, cela dit. Je n’avais pas été plus inquiété que cela. Je m’étais sans aucun doute précipité, cela dit. Je n’aimais pas entendre ces sanglots. Cœur qui se déchirait à chaque fois.
Ainsi, la laisser ici, assise dans l’herbe. Rentrer dans notre petite maison, ouvrir quelques placards, ne sachant plus où je l’avais mise. Trouver en chemin une boîte de pansement, utile. Sourire qui réapparut quand je pus enfin mettre la main dessus. Me hâter a revenir, Tamamo qui observait, béate. Panser ses petites plaies superficielles et lui montrer ce que je cachais dans mon dos depuis un moment déjà. Voir son portrait s’illuminer encore. Sauta-t-elle de joie, même, ayant parfaitement omis sa douleur d’il y a peu. Une friandise à la main, une sucette que je lui avais tendue. Que j’avais acheté la vieille, en rentrant de mes activités, comme chaque soir. Comme ma mère l’avait fait, bien avant moi.
La petite blonde avait attrapé ce que je lui avais tendu, commençant à gambader un peu partout. Elle était contente, je lui avais promis de rester joueur avec elle, cette matinée-là. Assis à mon tour, prenant la deuxième sucette que j’avais en poche, la croquer à pleine dent, comme ma fille. La brise qui passa de nouveau l’a fit éternuer, cette fois-ci. Mais il en fallait plus pour la tirer de son jeu, continuant malgré tout à sautiller à travers le jardin. Instant éternel. Si j’avais su à cette époque, je l’aurais serré encore dans mes bras, sans jamais lui permettre de s’échapper. Jamais.
▬ De nos jours...
Chaleur intense. Rayons solaires qui rongeait la peau à quiconque osant les défier. Quiconque se présentant sous sa lumière. Il faisait beau ; Dawn était encore plus belle qu’à l’accoutumé. Belle île, grand royaume. Goa était immense. Royaume qui jonchait l’océan, où résidait le port. Royaume apprécié, très peuplé. Élitiste, même. Mais je n’étais pas de là-bas, moi. Je n’avais même que très rarement foulé son asphalte. Né beaucoup plus loin, petit village subséquent les montagnes. Petit village à la valeur inestimable, à mes yeux, cela dit. Regard qui se posa directement sur ce plafond de bois, cabine fermée, cale vide. Une obscurité silencieuse, paupière lourde, de plus en plus. Penser depuis quelques jours à ce que j’allais faire ; à ce que j’allais bien pouvoir lui dire, à elle.
Quelques mois maintenant que je n’étais plus revenu. Fuir. Honteux, mais je fuyais tout de même. Dur d’affronter ma réalité. Ils savaient. Tous savaient ce qui s’était passé. Que je n’avais pas réussi ce jour-là. Elle aussi, le savait. Toujours ce scénario. Y penser pendant des jours ; de l’approche, de la manière, des mots. Arriver devant cette porte, tétanisé. Y entrer et bloquer, ne sachant dire une phrase, un mot. « Je suis désolé d’être parti aussi longtemps », ce qui essayait de déchirer ma gorge, ce que j’essayais de prononcer. « Bonjour… Ça va ? », finalement prononcé. Penser jusqu’à être tiré violemment de ces songes. Bruit inquiétant, choc qui l’était aussi.
Grimper rapidement sur le pont de la caravelle. « On est arrivé, Capitaine », avait-il dit, en constatent par la même occasion la proue du navire de fonction échouée sur le sable. Il avait ce sourire, jusqu’au visage. Comment lui en vouloir, il était si jeune pour un soldat, celui qui m'accompagnait. Essayer tant bien que mal de déloger le rafiot. Y arriver à force, en le portant, tout simplement. Jeter l’ancre et l’amarrer, comme le voulait la coutume. Nous présenter sous notre étendard, lui et moi. Un officier et son supérieur hiérarchique. Quatre années déjà que je m’étais engagé. Un an maintenant qu’il me suivait partout. Qu’il avait demandé ce « transfert » et que je l’avais accepté avec moi.
Nous présenter à Fuschia, mon chez-moi. Les habitaient étaient sortis, comme à chaque fois qu’un escadron de la Marine se présentait. Même-ci, aujourd’hui, nous n’étions pas nombreux. Deux en l’occurrence, ce jeune garçon et moi-même, venant prêter main forte à une unité déjà présente. Profitant de ce prétexte pour lui rendre visite, dans la journée. Ils étaient sortis et ils n’eurent aucun mal à me reconnaître. J’avais vécu la majeure partie de ma vie ici, après tout. Fouler les rues avec ma cape et mon casque, je l’avais toujours fait. « Nous sommes fiers », « Tu fais vraiment du bon travail », « Tu as un grand avenir », disaient-ils, acquiesçant avec un sourire et une affirmation. Bien trop pensif pour y répondre sincèrement.
Laisser l’engouement se tarir un peu, pour y échapper rapidement. Je n’avais que quelques heures.
▬ Toby, rejoins les soldats qui sont déjà sur l’île. Je fais une petite patrouille rapidement et je te rejoins, ça te va ?
Beaucoup plus direct qu’à l’accoutumé. Le pouce levé pour lui signifier que tout allait bien. Il laissa place à un visage d’incompréhension. D’interrogation, même. Lui, d’ordinaire si excentrique. Moi, d’ordinaire beaucoup plus enjoué, ce qu’il se disait. Exécuter tout de même mes recommandations, tandis que je m’étais éloigné, petit à petit, village qui reprenait son calme. Traverser les quelques plaines, tout en y pensant. M’entraînant à le dire, à essayer d’instaurer le dialogue. Moment cocasse, les rares passant m’observaient parler seul, s’interrogeant certainement. Pression qui montait de plus en plus. À son stade culminant, quand je pus la revoir au loin. Maisonnette. Celle où ma mère me berçait le soir. Celle où nous avions bercé Tamamo tant de fois, il y a quatre ans déjà.
Elle aurait eu huit ans, aujourd’hui. Quatre années après sa disparition. Rien n’avait jamais été pareil. Approcher de plus en plus et sentir que je ne pouvais pas. Sensation désagréable. Je n’avais pas peur quand je sautais sur un navire pirate. Je n’avais pas non plus peur quand les lames frôlaient ma peau, quand mon poing malaxait la leur. Alors pourquoi ici ? Tambourinements infernaux dans ma poitrine, sentir qu’il pouvait s’arracher à tout moment, mon cœur. Tambourinements qui s’accentuaient au fur et à mesure, jusqu’à son arrêt sec, me tenant la, devant cette porte.
▬ Fuuuuf... *souffle*
Blanc. Totalement blanc. Instant de flottement. J’y avais pensé pendant tellement longtemps. Si tard. Je ne me souvenais plus de rien. De ce que je voulais lui dire. De ce que je devais lui dire, absolument. Tremblements incessant de la main, jusqu’à cogner mes poings intensément contre ma poitrine ; incompréhension. Une risette forcée, à cause du stress sûrement. Un sourire qui me fit tout de même du bien. Je n’avais pas oublié. « Quand ça va mal, souris » qu’elle disait, si souvent. Sursaut soudain de courage, adrénaline, sûrement. Je n’avais pas fait tout ce chemin pour rien, après tout.
▬ Rei, c’est moi, je suis rentré…
Figé. Un instant long. Comme depuis quatre ans maintenant. Elle aurait eu huit ans aujourd’hui. Ça n’avait que trop duré.
▬ Je… Hmm… Je suis désolé d’être parti aussi longtemps, Rei…
Dernière édition par Kiyoshi Teppei le Jeu 2 Mai - 16:24, édité 2 fois
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Kiyoshi Teppei
Sujet: Re: Pourquoi il se tient toujours debout [Solo] Sam 27 Avr - 7:55
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Atmosphère qui s’était tarie, peu à peu. Jusqu’à devenir véritablement saine. Une ambiance saine, des rires qui s’échappaient des murs. Des sourires qui pouvaient facilement être vu à travers les fenêtres de cette maisonnette. Quelques secondes, puis quelques minutes. Bientôt quelques heures que je m’étais absenté. Que j’avais omis quelque temps mes obligations pour lui rendre visite. Elle était mienne et j’étais sien, après tout. Cela, je ne l’avais jamais oublié, malgré les apparences. Seulement, il y avait ce malaise pesant entre nous. Qui nous rongeaient de l’intérieur et qui prenait de la place. Qui voulait se frayer un chemin en creusant notre chair. Pour abolir tout ce que nous nous étions dit, il y a huit ans de cela déjà.
Ce que nous avions bâti, et ce pourquoi je m’étais battu. Ce fameux incident qui causa ce malaise. Tamamo, ma fille, était partie et avait emporté toute notre entente, entre Rei et moi ,d’un revers. Comme une tempête. Me sentir irrémédiablement responsable, le sentiment que j’avais depuis. Me dire que j’aurais pu changer les choses, si je n’avais pas fait ce choix. Fais preuve d'un égoïsme pur et dur. C’était d’ailleurs à cause de cette faute que je m’étais engagé en tant que Soldat. Maintenant devenu Capitaine. Expier mon péché, mon caprice et mettre ma vie en jeu. Dédier mes jours à aider, en sauver le plus : d’âmes en détresse. Y mettre ma chair et ma santé. Aussi, me persuadais-je qu’il n’y avait que cela qui puisse éponger mes regrets, me faire pardonner.
Y prendre du plaisir. Quand je pouvais voir la reconnaissance dans leurs yeux, après. Quand mon cœur battait la chamade alors que je me retrouvais en mauvaise posture. Qui plus est, quand il y avait triomphe au bout du tunnel. J’avais passé les derniers mois à le faire, sans cesse. Fuir ce qu’il restait de la famille que j’avais bâti. Fuir son regard. Un regard qui ne m’avait jamais accusé, m’étant persuadé du contraire, pourtant. Terrible culpabilité. À en devenir paranoïaque, développer cette folie. Ce blocage que j’avais eu, foulant le sol devant ma propre maison, ne pouvait même pas toucher la porte, mon corps tremblant tellement. On pouvait se jurer, à nous voir maintenant, qu’il n’y avait jamais eu ce malaise, auparavant…
▬ Et donc il t’a suivi alors que tu allais prendre ton bain ? Hihi, il te suit vraiment partout ce petit Toby. Un vrai fan !
Son visage qui illuminait la pièce. Elle était toujours aussi belle.
▬ Je te jure Rei ! Parfois, il lui arrive même de me présenter aux autres avant que je ne le fasse. Il se fait même appeler « Spaceboy », ahah… En tout cas, il me fait vraiment penser à moi à son âge. Je l’aime bien.
▬ Peut-être qu’il voit en toi une idole à qui il aimerait ressembler ! Moi il me fait plutôt penser à Tamamo, hihi. Quand elle te suivait un peu partout, pour devenir une héroïne…
Un sourire qui se referma instantanément, sans le vouloir. Automatisme avec le temps. Le regard jonchant le sol. Elle l’avait sentie, elle aussi. Ce malaise qui refit surface comme une vieille grippe. Celle qui vous agrippe de ces griffes, qui gratte votre peau sans jamais vouloir vous lâcher. Évoquer Tamamo était devenu tabou, avec le temps. Je l’avais oublié, après ces instants passés avec elle. J’avais tout oublié. Je l’avais pour ainsi dire redécouverte, ma femme, après une si longue séparation. Son sourire, ses mots, son regard et sa beauté. Cet amour universel que je disais ressentir pour tous était réel, mais il y en avait trois personnes que j’aimais plus que tout. Sur ces trois, deux n’existaient plus, à l’heure actuelle.
Rei avait ressenti ce malaise et m’imita, cessant tout dialogue, son sourire se tarissant et son regard s’apposant au sol. Un silence insupportable. Mes mains pressant fortement mes genoux, sans pouvoir ajouter quoique ce soit de constructif. Pour continuer cet instant avec elle. « Je suis désolé », était tout ce qui me venait à l’esprit à ce moment. « Je ne voulais pas », était ce qu’elle avait au bout de la langue. Elle serra aussi ses mains contre sa cuisse. Amusant de voir que nous avions les mêmes mimiques. Chose que je ne pus percevoir tout de suite, trop happé par mes songes. Je ne pus non plus apercevoir qu’il ne s’agissait pas là de culpabilité et de tristesse. Non, elle n’était pas comme cela. Timide certes, un trait que j’avais remarqué chez elle à notre première rencontre.
Timide, mais courageuse. Les yeux qui s’écarquillèrent quand elle prit la parole. Elle essayait de s’en donner, du courage, à cet instant.
▬ Tu sais, Teppei… Je ne t’en ai jamais voulu, moi, pour cet incident…
▬ Je sais. Je sais parfaitement tout ça. Je peux le voir dans tes yeux...
▬ Et si tu veux savoir… Je m’en veux beaucoup plus à moi-même. De n’avoir pas fait attention à Tamamo, ce jour-là.
▬ Ne dis pas de bêtise… Tamamo était maline. Elle m’aurait échappée aussi…
▬ Oui, mais toi tu n’étais pas là. Tu aidais des gens. Moi, j’étais avec elle. Je la surveillais. Tu as fait ce qui te semblait juste quand tu n’es pas allé voir ce bateau… J’aurais fait la même chose. Tu penses que c’est moi qui souffre le plus ? Tu te sens coupable ? Je sais que c’est pour cela que tu t'es engagé avec la Marine. Je suis peut-être seule ici pendant plusieurs mois mais, tu m’envoies pratiquement toute ta paye. Je ne manque de rien. Celui qui souffre c’est toi. Et tu te morfonds. Et ça, ça me fait souffrir. Tamamo aussi, sûrement, de te voir ainsi...
Phrases qui résonnèrent tandis qu’elle me regardait. Essayer de fuir ses yeux, attirance magnétique. Elle semblait apaisée. Son sourire était revenu. Sa beauté resplendissait à nouveau. Me sentir vraiment mal. Pas mal. Plutôt bien, comme elle. Contraste étrange. Elle m’avait dit tout ce qu’elle rengorgeait depuis si longtemps. Tout ce qu’elle avait sur le cœur. Risette nerveuse, jusqu’à voir celle-ci se lever et passer sa main dans ma tignasse. Essayer du moins, à cause de ma taille, même assis sur une chaise. Elle n’était pas très grande. Rei était même petite. Lui faire la remarque et m’amuser de cela. Toute cette anxiété, ces mauvaises ondes disparaissant à nouveau, très rapidement.
Me disant que malgré ce physique démesuré, elle était peut-être plus forte que moi, après tout. Beaucoup plus forte, même. Indubitablement ce qui avait causé cette attirance la première fois. Et ce si fort attachement, maintenant. Les rires se faisaient entendre à nouveau. Longtemps que nous n’avions pas ris de la sorte. Parler autant. Depuis la mort de notre fille, même. Exactement depuis ce jour. Elle continua à me raconter ses journées, ce qui se passait sur Dawn, à Fuschia et même sur les terres de Goa. Quémander encore des anecdotes sur ma vie de soldat de la Marine. Mes aventures, mes compagnons. Ma nouvelle vie, en général.
Finissant même par lui promettre de lui envoyer des lettres souvent, pour lui donner des nouvelles. Elle qui devait se sentir si seule. Qui devait même se faire du mouron, savoir si j’allais bien. Si rien ne m’était arrivé. Elle m’avoua même s’être demandé, quand je m’étais présenté ici, quelques heures plus tôt, si je n’avais pas perdu un bras ou un œil. Elle était inquiète et ça, je n’allais plus l’oublier. Longtemps, que je ne m’étais pas senti aussi bien, vraisemblablement. Où j’avais pu me relâcher de la sorte. Je ne devais pas l’oublier, elle. Pensée traversant mon esprit sans pour autant lui en parler : songer à, une fois ma situation stable, un déménagement. Un grade beaucoup plus important, les familles des officiers pouvant loger dans certaines Bases Marine.
Débarrasser un peu la table du marasme d’objets que j’avais déposé. Mettre enfin la main sur cet outil qui ne cessait de sonner. Empressement total. Empressement justifié.
▬ Katcha… CAP’TAINE ! CAP’TAINE !
▬ Toby ?! Qu’est-ce qu’il y a ?! Qu’est-ce qui se passe ?!
▬ CAP’TAINE ! ILS SONT PLUS NOMBREUX QUE CE QU’ON AVAIT PREVU, LES BANDITS ! NOUS SOMMES UNE DIZAINE DE SOLDATS, ILS VONT NOUS AVOIR ! C’EST PAS BON CAP’TAINE TEPPEI ! ON EST A LA GRANDE DECHARGE !!
Dernière édition par Kiyoshi Teppei le Jeu 2 Mai - 16:40, édité 1 fois
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Kiyoshi Teppei
Sujet: Re: Pourquoi il se tient toujours debout [Solo] Sam 27 Avr - 23:43
Another day...
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Elle était de nouveau bien vide, la maison. Rei était de nouveau bien seule.
▬ Merci pour les fleurs… Fais de ton mieux, Teppei. Les héros gagnent toujours, de toute façon.
La porte entrouverte et un sillon pavé de vêtements, au sol. Chemise et pantalon arpentaient celui-ci. Le Den Den Mushi était, quant à lui, présent encore sur la table, micro pendouillant. Une hâte soudaine. Rei l’avait parfaitement comprise. Nous avions tous des devoirs dans nos vies que nous devions à tout prix respecter. Même aux périls de nos vies. Un regard par la fenêtre, un air apaisé. Totalement apaisée, même-ci, les retrouvailles tournaient courts. Se disant qu’elle ne voyait déjà plus l’être aimé à l’horizon, ayant pourtant l’intime conviction qu’il reviendrait, sain et sauf. Comme à chaque fois. Le sourire aux lèvres en y repensant, Rei était inquiète, mais elle ne pouvait pas douter. Elle n’avait jamais douté, d’ailleurs.
Le Den Den Mushi encore sur la table qui, quelques minutes plus tôt, véhicula un message d’effroi. De peur. De détresse, même. Toby qui était l’émetteur, disant se trouver à cette grande décharge ou Grey Terminal, quémandant l’aide de son Capitaine d’Unité. Un endroit bien connu de quiconque résidant à Dawn. Espace de non-droit, l’immondice humaine dans son plus pur et dur aspect. Décharges du Royaume de Goa, principalement, où s’étaient terrés pauvres et sans abris. Puis bandits et assassins. Espace où l’autorité était détenue par les plus dangereux. Ceux qui avaient le plus d’hommes. Le plus d’armes. Le moins d’empathie et de respect.
Missives que ces soldats avaient reçues, pour y dénicher des bandits qui gênaient des hommes de pouvoir et d’influences. Des bandits décrient comme peu nombreux, légèrement armés. « Une petite dizaine de soldats fera l’affaire », avaient-ils dit, nos supérieurs hiérarchiques. Dizaine qui était acculée, à présent par un groupe beaucoup plus grand et fort que décrit. Ils étaient terrés, nichés et organisés. C’était une évidence, même. Et prirent par surprise ce petit groupe de Marine que Toby accompagnait. Il était jeune lui, très jeune, mais savait se défendre. Il avait appris au fil du temps. Pourtant, pas assez pour y faire face seul. Eux non plus, ces autres soldats. Principalement raison de leur situation actuelle.
Fusils d’assaut en main, les pointant vers ceux qui les assaillaient. Ils avaient quand même pu en toucher quelques-uns. Des dommages des deux côtés malheureusement, car il n’en restait plus une dizaine, de soldats. Toby était toujours debout, lui, tenace ou désireux de le montrer, de le prouver. Il se battrait toujours même avec une jambe en moins, c’est ce qu’il disait à longueur de temps. Téméraire, mais n’en restait pas moins un adolescent. Lames contre lames, balles contre chair. Il en tombait encore, même-ci, ils désiraient rester fiers. Représenter les forces de la Justice. De la Marine.
▬ Vous êtes faits comme des rats. Je veux vous entendre nous supplier, Kahahaha. Des bandits ? Nous, des bandits ? Nous sommes des pirates et nous sommes venus prendre tout ce qu’il y a dans cette ville. On y va, les gars !!
▬ PUTAIN… BANDE D’ENFOIRES. ON VA SE LES FAIRE LES GARS !!!
Des pirates. Des pirates en nombre. Qui avaient donc l'habitude des combats. Une certaine aisance sur un champ de bataille. Ils n’étaient pas en réalité bien plus forts que ces soldats. L’avantage numérique créait ce fossé, cela dit. Peut-être deux fois plus nombreux. Mieux armés, aussi. Ils se lancèrent à l’assaut, encore, contre ces hommes qui se battaient la peur au ventre, sûrement. Ce cri de détresse passé plutôt par Den Den Mushi le témoignait. Ce cri glaçant qui avait changé l’atmosphère de la petite maison en quelques secondes. À la première intonation même, de la voix du jeune Toby. Lui qui était d’ordinaire si fier et téméraire. Ils ne savaient plus quoi faire et comment le faire, véritablement.
Toby avait fait ce cri de rage, se jetant lui aussi dans la horde. Frapper des poings et des pieds. Frapper tout ce qui bougeait et tout ce qu’il pouvait atteindre. Il prenait exemple sur son supérieur hiérarchique, assurément. Il était doté d’une certaine force, développée au fil du temps. Des proportions humaines, cela dit, bien évidemment. Il n’en restait pas moins prometteur à son âge. Attraper ces déchets. Tantôt une barre de fer et l’utiliser comme une batte. Tantôt un tonneau et l’écraser contre le portrait de ces criminels. Les soldats qui suivirent la témérité du jeune officier. Y aller avec épées et pistolets, eux, pour en finir plus rapidement.
Un attrait soudain coupé rapidement. Le souffle aussi coupé par l’impact du gourdin du Capitaine Pirate. Tête qui se démarquait de ses autres sbires. Il avait emporté l’un des soldats dans son élan, jusqu’à lui faire perdre connaissance. Énorme gourdin en main, assenant des coups de droite à gauche, jusqu’à s’entrechoquer avec la barre que Toby avait en main. Le garçon qui l’affronta vaillamment, pendant de longues minutes jusqu’à prendre un coup de masse venant de l’arrière, le déstabilisant. Assez déstabilisé pour ne pas voir arriver le gourdin à nouveau. Le prendre en pleine tempe, propulsé sur quelques mètres. Un gêneur de moins et pas des moindres.
Celui qui causait le plus de souci. Sûrement pour cela que deux des pirates de cet homme s’étaient rués sur lui, une fois au sol. Fusils en main, vouloir arrêter ce gêneur une bonne fois pour toute.
▬ AAAAAAARGGGHH…
▬ Qu’est-ce que… ?
Longtemps qu’il avait passé l’appel depuis son Den Den Mushi dans cette maison. Longtemps que je m’étais élancé à travers Fuschia, puis Grey Terminal pour enfin y parvenir. À cet instant. Puissant saut. Depuis le sommet des déchets. Gravit celui-ci rapidement, jusqu’à arriver en plein milieu de cette mêlée. Y desceller ce qu’il se passait et fondre rapidement, contre ceux qui avaient le canon braqué sur Toby. Offensif de ma personne. Coup de poing que j’avais infligé, eux qui tombèrent au sol sur le coup, relâchant les armes. Les yeux croisant ceux du jeune garçon. Voir les siens s’ébahir.
▬ Les gars… c’est bon. Vous pouvez sourire. Pourquoi ? Parce que je suis là !!
Ces sourires qui naissaient de leurs trombines. Le visage de Toby qui s’était illuminé. Il n’y avait pas à dire, je ne m’en lassais pas, de voir ces expressions à ces moments-là.
Dernière édition par Kiyoshi Teppei le Jeu 2 Mai - 16:54, édité 1 fois
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Sujet: Re: Pourquoi il se tient toujours debout [Solo] Mar 30 Avr - 6:07
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Poing qui venait de s’enfoncer dans son abdomen, sentir son souffle se rompre complètement. Quelques secondes seulement, mais suffisantes pour le faire perdre conscience. En faire de même pour l’autre, mes bottes touchant à peine le sol. Une puissante projection. Très puissante même, furia d’assauts à base de poings. Me trouver dos au jeune Toby, lui qui était surpris, mais soulagé. Comme à chaque fois. À chaque fois que j’arrivais à temps, que je m’interposais. Il m’avait vu faire de nombreuses fois. Faciès sérieux, trait que je n’avais pas pour habitude d’avoir. Uniquement quand la situation devenait cruciale : quand je m’emportais. Voir ces hommes, ces soldats au sol m’avait contrarié. Devoir laisser Rei m’avait contrarié. Entendre l’appel de Toby m’avait fait bouillir.
Ils s’étaient battu fièrement, tous autant qu’ils étaient. Ceux qui se tenaient encore fièrement debout jusqu’à ceux qui gisaient au sol. Fouler l’asphalte et les quelques corps. M’en vouloir terriblement de ne pas être arrivé à temps. À temps pour les arrêter dans leur élan et empêcher ces malheureux méfaits. Compter le nombre d’hommes à sol, de mon côté. Cinq, tandis qu’il en restait la moitié encore vaillant. Me dire simplement qu’ils avaient bien combattu et demander leur pardon, d’avoir pris autant de temps. De n’être apparu que maintenant. Me promettre aussi que je ne laisserais plus aucun de ces hommes périr, qu’importe les moyens utilisés.
Les poings fermés et le regard fixe, dévisager ceux qui nous faisaient face. Devenir véritablement intimidants, jusqu’à les voir reculer, se demandant sûrement qui j’étais et par-dessus tout, comment avais-je fait pour neutraliser deux individus de leur groupe aussi facilement. Leur capitaine, qui demeurait jusqu’ici très silencieux, s’était avancé, prenant le pas sur ces brigands. Effronté qui se pavanait avec ce sourire. Qui leva sa lame rouge de sang, tout en ordonnant à ses troupes de tirer. Alerte qu’avait comprise Toby et les autres, s’écartant rapidement. Les singer bêtement et rouler sur le côté, pour éviter ces projectiles. Pensaient-ils nous avoir aussi rapidement ? Sûrement un geste de sommation.
Une action qu’ils répétèrent à trois reprises, échappant à l’échéance à chaque fois, jusqu’à voir le canon de leurs armes s’abaisser, sous les ordres du même homme. Voir celui-ci s’élancer soudainement, vers ma personne, lame en première ligne. Sauter par-dessus celui-ci et prendre appui sur son dos, me projeter jusqu’à atteindre le cœur de ses troupes, en frapper un ou deux puissants jusqu’à les éjecter. Les soldats sonnant la charge eux aussi, en s’élançant contre la tête d’affiche de ce groupuscule, sursaut de courage et de témérité. Enfin, un sursaut, constatais-je, tout en essayant de me défaire du groupe, reculant quelque peu, pleine vue sur la cohue.
▬ Je ne vous laisserais plus toucher à un cheveu de ces hommes. Vous pouvez encore vous rendre et vous rachetez une conduite. Vous écoperez de dix ans de prison pour piraterie. Mais après, vous serez des hommes nouveaux ! Vous pourrez changer le cours de vos vies !!
▬ MAIS QU’EST-CE QUE TU RACONTES TOI DANS TON COSTUME, BLAIREAU ?!! CRÈVE !!
▬ Dans ce cas, je n’aurais pas d’autre choix que de vous arrêter !
Ton grave. Trombine qui se referma instantanément. Légère impulsion qui me mena de nouveau jusqu’au groupe, prendre l’un des brigands d’assauts. Lourd fracas sur sa joue, mon poing venant la percuter. Projeté sur plusieurs mètres, s’écrasant contre l’amas de déchets environnants. Il ne fit plus aucun mouvement, sûrement assommé totalement. Un saut qui était véloce. Beaucoup plus véloce que tout ce qu’ils avaient déjà vu, ces pirates, à en juger par leur incompréhension et de leur effroi. Ils étaient encore ici, sur les mers de l'est, après tout. Un groupuscule en pleine naissance ou qui cherchait encore à s’engorger d’hommes. Pour partir à l’assaut de Grand Line. Océan que j'allais sans doute rejoindre, un jour ou l’autre, lors d’une prochaine promotion.
Il me fallait pourtant encore échapper à cette situation, la tarir sans autre option possible. Me baissant soudainement pour éviter le sillon des lames qui fusèrent vers moi, ces pirates ayant descellés ce qu’ils pensaient être des ouvertures. Vue parfaite du sol et de tout ce qui le jonchait. Pivoter rapidement, tendre ma jambe et en faire tomber deux. Faire un balayage ou encore croche-pied. À ceux qui possédaient les épées. Les empoignant fortement par les jambes, pour les envoyer en l'air d’un mouvement. Entendre le fracas contre la bâtisse un peu plus loin. Les yeux qui léchaient les alentours déjà, devoir y aller de façon stratégique. Improvisation. Sensation. Intuition même. Mettre hors d’état ceux qui pouvaient attaquer à distance en premier lieu. M’occuper de ceux qui devaient s’approcher ensuite.
Conclusion rapidement faite, "shootant" quelques déchets se trouvant à mes pieds, dans le but de faire diversion. Occuper leurs yeux. Une course droite et une détente sèche pour passer ceux qui se trouvaient en première ligne. Arriver depuis les airs pour en surprendre certains., derrière. Résultat voulu, écrasant littéralement le tireur qui se trouvait à ma portée, qui s’écroula, raide. Situation qui devenait assez angoissante, contraint de m’éloigner pour éclipser quelques tirs d’autres pirates. Du moins, c’était ce qu’ils avaient cru voir.
▬ Il est là ! Butez-moi cet enfoiré !!
▬ Merde ! Il est pas dedans… Y’a que sa cape !! Il est où, merde ?!!!
Arriver à grande foulée derrière lui, qui tourna à peine la tête, phalanges qui s’écrasaient contre sa joue pour l'assommer, lui-aussi. Son arme à feu tombant par la même occasion. Me défaire de ma cape pour en faire un leurre et surprendre. Surprendre encore et encore. L’improvisation avait toujours été ma clé. Je n’avais jamais eu de maître pour m’apprendre. Faire preuve d’ingéniosité, de malice et d’efficacité. Mots d’ordre que j’avais appliqué toutes ces années. Que j’avais appris malgré moi. En face de situation telle que celle-ci. Perdre parfois, mais gagner tout autant. Gagner également en expérience et en « technique ». Me perfectionner grâce à mes précédentes années de service et étaler ce maigre savoir ici.
Arriver pourtant à voir que mon agitation avait ramené confiance et audace. Toby qui, lui aussi, se mit à geindre et frapper à nouveau. Il allait apprendre lui aussi, de ces précédentes erreurs. Il n’en reviendrait que plus fort. Le seul chemin possible et qui en valait la peine, surtout. Agitation aussi du côté des soldats, ceux-ci repartant à l’assaut, armes en main, vouloir se défaire de nos opposants. Quelques tirs. Nous reprenions un peu de terrain, enfin. Mon initiative, prendre d’assaut les tireurs y étaient pour beaucoup. Limitant les blessures et permettant aux soldats de riposter. Riposter contre ceux qu’ils pouvaient enfin approcher.
Bruit assourdissant d’impact cauchemardesque. Impacts de balle et d’épée De poing et de corps tombant au sol. Des sons que j’avais si souvent entendu, ici et ailleurs même. Un monde que je désirais avant tout pouvoir épargner. L’épargner de cette colère humaine, de cette animosité. Pouvoir sauver les gens de la barbarie. Comme je désirais sauver les soldats restant de cette cohue. Le vice étant qu’il fallait y participer et vaincre pour tout arrêter. « On les accule » me disais-je ainsi, frappant l’un d’entre eux d’un coup de pied. Me le répétais-je en boucle. Les soldats l’avaient sans doute remarqué également, leur sourire pourtant happé par un facteur inédit.
Un gourdin, celui du Capitaine pirate, balayant certains d’un trait. Lui qui avait de nouveau décidé de se mêler. Lui qui était sans aucun doute plus fort que ces subordonnés. Masse d’arme qu’il martela sur les soldats, situation qui allait dégénérer et qui m’interpella. Rejoindre cette zone aussi vite que possible, il le fallait. Bondir sur ce capitaine jusqu’à le voir sortir un pistolet de sa ceinture, le pointer vers l’un des soldats. Le bruit si significatif du canon qui retentissait encore.
▬ CREVEZ BANDE DE MERDE !!
Bond qui prit définitivement un tout autre sens. Les yeux écarquillés de ceux qui se trouvaient aux alentours.
▬ NOOOON !! CAPITAINE TEPPEI !!!!!
Balle qui me perfora, indubitablement, sous les cris des soldats qui se trouvaient devant moi. Impact puissant. Bruit très singulier qu’était le bruit du métal pénétrant la chair.
Dernière édition par Kiyoshi Teppei le Jeu 2 Mai - 17:13, édité 2 fois
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Kiyoshi Teppei
Sujet: Re: Pourquoi il se tient toujours debout [Solo] Mer 1 Mai - 8:59
Another day...
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Un tir soudain. Tous surpris. Surpris par ce tir à bout portant, en direction des soldats. Surpris par un tir létal venu du Capitaine. De la joie chez les pirates et de l’effroi de notre côté. Un tir et un bond, se placer entre l’arme à feu et ceux que j’étais venu sauver. Ces hommes courageux qui portaient fièrement l’étendard de la Marine. Une balle venant se loger dans mon épaule, percer mon costume. Sensation effrayante. Sentir la chaleur brûlante du métal se loger sous la peau, dans la chair. La douleur infusée dans tout le corps. Effroyablement vrai. La plaie béante qui fumait encore, ma chair qui avait brûlé et qui brûlait encore, vraisemblablement. Plaie béante et ouverte où commençait déjà à s’écouler du sang.
Peu puis assez, tout de même, pour effrayer ceux qui se trouvaient aux alentours. Ceux pour qui j’avais bondi. Corps s’écrasant lourdement au sol quelques secondes après l’impact, la tête complètement face à l’asphalte. Trombine complètement crispée, la douleur fut véritablement très forte. Si forte, qu’ils pouvaient pratiquement l’imaginer, les soldats, se ruant alors vers ma personne au sol, tandis que ce Capitaine avait reculé, d’incompréhension quand il m'aperçu. Un large air satisfait quand il put réaliser ce que j’avais fait. Et ce que j’avais encaissé. Large satisfaction contagieuse, s’empressant d’apparaître sur le faciès des brigands restants, se disant sûrement que le nouveau venu était enfin mis sur la touche.
Voir que les soldats essayaient tant bien que mal de traiter la blessure, appliquant une pression sur le trou à l’épaule et de me transporter plus loin, tandis que d’autres les couvraient. Les dents serrées, croiser le regard de Toby qui était encore effaré, et bouillonnant de rage. Je pouvais le lire rien que dans ses yeux. Sensation étouffante de perdre quelqu’un qu’il appréciait, véritablement. Je ne la connaissais que trop bien. « Capitaine, vous vous sentez comment ? » « Capitaine, ne bougez pas », « Capitaine, pourquoi vous avez fait ça », disaient-ils encore et encore. Les paupières qui se refermaient petit à petit. Énorme sensation de fatigue. Une importante et oppressante fatigue. L’accumulation ; la douleur ayant éveillé l’épuisement.
Voir au ralenti cette réalité. Les soldats qui continuaient à se battre. Les pirates qui continuaient à abattre. Qui reprenaient du terrain. Qui les acculaient, de nouveau. Percevoir au ralenti toutes ces effusions, encore et sentir que je n’avais pas fait ce pourquoi j’avais accouru. La déception que j’allais provoquer chez certains. La tristesse chez elle si je n’en revenais pas. Car il paraissait maintenant clair qu’ils n’avaient pas dans l’idée de laisser quelconque survivant. Des monstres en somme. Image gravé dans l’esprit : penser à la peine qu’aurait Rei et à ces soldats. Y penser encore, tambourinements infernaux de mon cœur qui ne cessaient de s’accélérer.
▬ CAPITAINE TEPPEI !!!
J’y avais mis toutes mes forces. Pour le frapper de plein fouet. L’entendre geindre et le voir encastrer dans cet amas de déchet à proximité. Endroit où il fut projeté depuis ma position actuelle. Respiration saccadée, expression raide ; très dure, comme jamais ils ne m’avaient encore vu. Sang qui continuait à suinter de ma blessure, douleur qui ne me faisait plus grincer des dents. Pour le moment du moins. Adrénaline présente. Qui s’infusait dans mes veines et qui les engorgeait même. Ne songer qu’à la finalité. Retourner sain et sauf dans le village, avec tous ces hommes qui se battaient à mes côtés. N’en négliger aucun. Courir, simplement. Course rectiligne, sans même remarquer qu’ils étaient tous surpris. Décocher d’autres coups. Briser des armes à feu. Briser des lames. Briser des mâchoires.
▬ Qu’est-ce que… C’est qui ce mec, bordel ?!
Continuer à frapper tout ce qui se trouvait sur mon chemin. Battements de cœur qui s’intensifiaient. Intensité et pression qui montaient encore. Ne pas tomber. Je n’avais plus le droit. J’avais un objectif, une promesse, même. Continuer à en frapper jusqu’à le rejoindre lui, le Capitaine, et sa masse. La voir s'abattre sur ma chair, l’esquivant de peu, celle-ci finissant sa course en s’encrant dans le sol. Forban qui possédait une force bien supérieure à ses sous-fifres. Adéquate pour dominer sur un tel groupe. Suffisante pour inspirer la crainte chez ces soldats. L’attaquer de front, séries de coups échangées des deux côtés. Coup de gourdin reçu, vive douleur. Coup de poing décoché dans sa mâchoire, molaires qui s’envolèrent. Lui aussi qui s’envola un peu plus loin.
Courir à nouveau, vers sa position. Aucun répit. D'autres pirates se dressant devant moi, pour m’arrêter. Vifs échanges également, jusqu’à voir l’ouverture. L’ouverture offerte par l’un d’eux, écrasant son pistolet contre son abdomen, encore une fois. Je ne savais faire que ça. Cogner. Frapper encore plus fort. Sentir la lame de mon autre vis-à-vis me lécher la joue. Mouvement de la tête puis du corps, pour m’extirper. Pommette sanguinolente, m’apprêtant à bondir de nouveau quand le son du canon se fit entendre encore. Tir létal venant de mon dos. Les soldats qui me couvraient, un obstacle qui s’écartait enfin.
J’avais repris ma course, tout autant déterminé. Instant de flottement général. Profiter de cet instant pour en finir véritablement. Mon adversaire était celui qui les dirigeait. À tout prix, le mettre hors d’état une bonne fois pour toute. De mes propres mains. Il n’y avait que ça alors que je m’étais élancé, lui qui se releva à peine de ma dernière offensive. Il était robuste, mais j’étais plus fort. Indubitablement plus fort. Il me fallait juste trouver ce moment. Ce point de non-retour. Cette limite où il ne pourrait pas encaisser, non sans mal, et riposter par la suite. Continuer à le frapper de toutes mes forces, celles qu’il me reste, en tout cas.
Bloquer son gourdin de mes mains, lui qui l’abattit fortement sur ma personne, un réflexe. Le bloquer pour le déséquilibrer. Le temps nécessaire pour pouvoir agir, sentir mon tibia rencontrer son flanc : puissant coup de pied qui le fit tituber encore.
▬ Putain d’merde… *crache* T’as pris une balle. Tu prends des coups depuis tout à l’heure. *crache* Alors pourquoi tu te tiens toujours debout, bordel ?!!
Inspiration qui fut plus lente. Lever le buste et le portait, le regarder, la joue tuméfiée et l’épaule sanguinolente.
▬ Pourquoi je me tiens toujours debout ? Parce qu’il y a encore des gens qui attendent mon retour. Qu’il y a encore des gens qui attendent que l’on vienne les aider, les sauver. Et tant que je ne l’aurais pas encore fait. Tant que ce monde ne sera pas en paix, alors je n'ai pas le droit de tomber !
Un regard sérieux. Lui exposer la témérité qui m’habitait. Cette flamme qui ne m’avait jamais quittée. Qui brûlait encore et qui continuerait aussi longtemps que possible. Idéaux qui surpris mon vis-à-vis, levant sa masse d’arme vers ma direction. Perte de conscience, perte de lucidité, nerfs qui lâchaient. Il ne comprenait sûrement pas. Je ne lui demandais pas de comprendre, il n’avait pas le choix ; je les arrêterais tous, et ce même-ci, je devais perdre un bras ou une jambe, véridiquement. Masse d’arme que j'évitais d’un pas latéral, frôlant mon bras, me laisser une ouverture pour frapper son flanc, ses côtes.
Grondement de douleur, sûrement lui aussi sous haute adrénaline,, reprenant sa lucidité et fracassant son poing contre ma joue encore rouge. Relâchant son gourdin au sol, continuant à subir les coups-de-poing que je lui donnais. Continuant à m’infliger ses propres coups que j’encaissais. Rythme qui augmenta, duel à haute intensité. Qui happa l’attention de tous, aux alentours, sans même y penser. Ils s’arrêtèrent, petit à petit. Cohue qui se tarie, doucement. Tous focalisés sur l’issue de cet échange. Riposte venant des deux côtés, un après l’autre. Voulaient-ils voir celui qui plierait genou en premier.
Brigands espérant me voir écraser sous sa masse. Soldats qui se disaient que j’étais bien parti en apercevant ce coup que j’avais infligé au leader de ces brigands, reculant sur quelques mètres. Bien assez pour être hors de porter de ma salve, reprendre ses esprits et son gourdin au sol. Frontière atteinte. Bondir directement dans sa direction, lui qui leva ses bras, abattant avec rage l’arme qu’il avait en main, une dernière fois, cela dit. Poing qui se serrait, dirigé vers l’objet contondant. Le briser en deux d’un trait, lourd fracas et sous ses yeux ébahis. Sous leurs yeux, même. Lucidité perdue à nouveau, lui qui décocha son poing vers ma direction, encore. L’évitant, encore aussi, mon adversaire emporté vers l’avant à cause de son mouvement.
Encore et encore. Pivotant mes hanches d'un coup sec, accompagner le mouvement, je ne le savais que si bien. Il n’y avait pas meilleure ouverture proposée que celle qu'il m'avait donné, à cet instant.
▬ SMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAASHHHHHHHHHHHHHHHH !!!
Coup de poing sérieux. Mouvement répété de si nombreuses fois. Fermer le poing. Armer le coup. Pivoter la hanche. Détruire. Réduire en charpies. Coup de poing qu’il reçut en plein thorax, venant lui couper la respiration. Coup de poing véloce, causant un bruit terrible à l’impact et ayant pour effet de l'éjecter à une vitesse folle. Tombant dans l’inconscience à la seconde où il l’encaissa. Projeté dans les airs sur plusieurs mètres, jusqu’à s’encastrer profondément dans cet immense mur délimitant Goa de cette zone de non-droit. Fracas assourdissant, poing vengeur en l’air. Il n’allait plus causer de problème. Aucun d’eux n’en causerait encore. Ils l’avaient tous bien compris.
Dernière édition par Kiyoshi Teppei le Jeu 2 Mai - 18:03, édité 2 fois
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Kiyoshi Teppei
Sujet: Re: Pourquoi il se tient toujours debout [Solo] Jeu 2 Mai - 7:20
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Poing serré. Doigts qui en tremblaient encore. Poing levé vers le ciel. Traçant le sillon de la trajectoire de mon précédent vis-à-vis. Point culminant de cette cohue, son final explosif, au sens littéral. Qui les avaient tous tenus en haleine. Cri de délivrance pour les quelques soldats encore debout. Fiers. Ils avaient raison de l’être. Ils avaient tous bien combattus. Etonnement et effroi de la part des Pirates, cette fois-ci. Vague d’effroi, même, diffusion toujours de plus en plus intense. Déposant les armes un par un. Une volonté anéantie. Que j’avais martelé puis brisé, en mettant hors d’état leur chef. Ils allaient pouvoir expier leurs fautes, en sortir comme de fiers hommes : commencer une toute autre vie, dans la pleine légalité.
Vision si naïve de ma part, mais qui me caractérisait si bien. J’en avais besoin, dans ce genre de situation. Laissant tomber épées et pistolets, les Soldats profitant pour passer les menottes aux forbans rapidement. Calme plein revenu à Grey Terminal, ou du moins pour le moment. Un bel effort récompensé. Assis au sol après ce dernier coup. Premiers soins administrés rapidement. Combler ma plaie à l’épaule qui s’aggravait. Traiter mes quelques ecchymoses rapidement. Ils étaient tous dans un sale état, il en valait de même pour Toby qui se retrouvait avec quelques hématomes un peu partout.
N’ayant pourtant pas d’inquiétude pour lui, nous étions passés par bien pires, ces deux dernières années. Calme revenu et nuit qui commença à tomber. Voile d’ombre rongeant le ciel, devoir nous occuper de ces pirates arrêtés. Enfermer dans des geôles durant les heures d’attente. Attente de la venue d’un « Navire-Prison », remettre cette bande à des autorités prépondérantes, ainsi recevoir leurs peines. Comme à l’accoutumé. Comme nous avions pour habitude de procéder, dans ce genre de situation. Je l’avais vécu plusieurs fois auparavant. Il nous fallait une bonne nuit récupératrice, de toute façon. Se faire soigner. Pouvoir ne plus y penser, passer à autre chose.
Ne plus songer à ceux qui n’avaient pas pu poursuivre avec nous jusqu’à maintenant. À cette peur qu’ils avaient eue. À ces blessures qui les démangeaient encore cette nuit-là. Qui nous démangeraient toute la nuit, même. Repos aussi physique que psychologique. Nous n’avions pas tous la même expérience. Certains s’étaient même battus avec cette intensité pour la première fois. Gout acre de la première rixe. Heures qui défilèrent très vite. Jusqu’à la journée suivante, soleil rayonnant brûlant en plein ciel bleuté : superbe temps.
Journée pleine aujourd’hui, soigné durant la nuit dans l’hôpital de la ville, comme plusieurs de ces soldats. Journée pleine et déjà énormément de bruit dans les couloirs de la bâtisse. Ces hommes qui s’étaient battu et qui avait dormi ici, comme moi-même. Qui affluèrent tous un par un vers ma chambre, les yeux s’ouvrant à peine. Les voir agglutiner contre la porte entrouverte. Ne sachant s’il fallait entrer ou y rester. Un signe fait de ma part, me relevant quelque peu de ce lit. Signe acquiescé par des sourires, tous en même temps, tombant presque en voulant passer la porte. Tous devancé par une silhouette marchant littéralement sur les soldats pour se présenter avant.
▬ CAPITAINE TEPPEI !!! BORDEL CAPITAINE JE SUIS DESOLE. VOUS AVEZ ETE BLESSE EN ESSAYANT DE NOUS PROTEGER !! JE SUIS DESOLE CAPITAINE !!!!
▬ MAIS ARRÊTE DE TE COGNER LA TÊTE TOBY, TU PISSES LE SANG, IDIOT !!
▬ JE VEUX RESSENTIR LA MÊME DOULEUR QUE LE CAPITAINE !!!
La tête la première contre le mur. Façade de béton qui se fissurait au fur et à mesure que Toby se fracassait la tête lourdement contre celle-ci, ce large sourire au visage et flot de sang s’écoulant de son front jusqu’au sol. Au fond, il avait sûrement plus eu peur pour ma vie que pour la sienne.
▬ Je vais très bien, moi. Regardez, hahahahahaha !
▬ MAIS QU’EST-CE QUE VOUS FAITES CAPITAINE ?!!
▬ J’essaye de faire le pitre pour que vous puissiez penser que je vais très bien, alors que je souffre vraiment beaucoup, hahahahahahah.
▬ MAIS VOUS NE POUVEZ PAS VOUS EMPÊCHER DE DIRE LA VERITE !! VOUS NE SAVEZ VRAIMENT PAS MENTIR !!
Un défaut ou une qualité que j’avais en somme. Ne pas savoir trancher entre les deux. Dépendant de la situation, il fallait le dire. Ambiance festive. Très festive même. Qui déliait les langues. Facilitait les rires et les sourires. Les observer, bouche close, large air satisfait. Le voir me remplissait de joie. Une incommensurable joie. Celle d’avoir réussi à les sauver eux. Être venu porter secours et avoir pleinement réussi. Les observer sans pour autant ne pas y penser : penser à ceux qui tombèrent avant mon arrivé. Qui ne pouvaient être là, dans cette chambre, à l’heure actuelle. Visage qui ne changea pourtant pas d’expression, mais tristesse m’envahissant quelque peu.
Il me fallait m’entraîner encore. M’exercer encore. À courir plus vite. Voler même, s’il le fallait. Pour arriver plutôt et ainsi sauver tout le monde. Ne laisser personne derrière, plus aucun laisser pour compte. Jamais plus aucun. Promesse que je m’étais encore fait, jurer sur mes valeurs et mon costume. Je n’en serais pas digne de le porter, si je n’étais pas animé par cette volonté. Cri, pleure et rire dans cette chambre. Les soldats s’égosillant quelques heures avant de retourner à leurs occupations. Ceux qui étaient en état enfilèrent de nouveau leurs uniformes, des obligations pressantes.
Devoir informer nos supérieurs de la situation. Prendre contact avec le Navire-Prison déjà en mer. Tandis que ceux qui nécessitaient un peu plus de repos devait rester cloitrer entre ces quatre murs. Mon cas ; trou béant à l’épaule en cause direct. J’étais robuste certes, mais il me fallait encore quelque temps pour récupérer complètement. Rei fut au courant de la rixe passée et de nos états, mon état particulièrement, celle-ci passant la journée entière avec moi. Puis la suivante. Puis la suivante. Et encore la suivante. Elle était aussi très inquiète, heureuse et soulagée de voir que j’allais mieux de jour en jour. Que je tenais encore ma promesse.
L’aube et les rayons solaires qui éblouissaient mon visage un matin. Un visage déjà pensif, éveillé durant une bonne partie de la nuit, pratiquement. Pensée à quelque chose que je devais absolument faire avant de partir, dans quelques heures maintenant, état complètement stable maintenant. Quelque chose que je regretterais de ne pas avoir fait. Endroit particulier où je devais me rendre à tout prix. Ombre quittant silencieusement la bâtisse. Qui s’éloignait au loin. Avant même de voir ces soldats apparaître à ma porte comme chaque matin. De voir Toby s’exciter. De voir Rei venir m’apporter sa douceur.
Passer le village encore. Fleurs cueillies sur le chemin. De très belles fleurs, l’image que j’avais d’elles, en somme. Passer le village et le quitter, pour prendre un sentier de terre. M’avancer en pleine campagne. Instant où je ne pensais plus à rien. Ne plus penser, sur tout le trajet. Jusqu’à l’apercevoir au loin, cet endroit. Pouvoir y entrer et me diriger, sans même chercher. Emplacement que je ne connaissais que trop bien. M’y présenter, tambourinements au cœur qui se faisaient de plus en plus présents. Quelques temps déjà que je n’étais plus venu ici.
▬ *snif* Ça fait longtemps… Salut, Maman… *snif*
Quelques goutes qui tombaient au sol. Immense tristesse.
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Sujet: Re: Pourquoi il se tient toujours debout [Solo] Jeu 2 Mai - 15:08
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Brise qui faisait trembler les feuilles des arbres au-dessus de moi. Au-dessus de « nous », même. Certaines se détachèrent des branches, et s’envolant dans ce sillon d’air ou tombant directement sur ses pierres tombales présentes devant ma personne. Sincères larmes qui coulaient chaudement sur mes joues. Les yeux suintant encore, essayer de masquer mes émotions, les essuyer d’un mouvement de la main. Puis deux. Puis trois. S’écoulaient encore ce liquide, qui n’arrêtait pas. Je pouvais faire ce que je voulais à ce moment précis, la tristesse était bien trop grande. Une douleur bien trop vive encore, malgré les années qui défilaient.
Assis en tailleur devant cette stèle, y lire ces deux prénoms qui partageaient le même patronyme. Ces deux dates de naissance. Et ces dates de décès, également. Cette phrase écrite : « Je sais que là où vous êtes, vous avez le sourire », si importante à mes yeux. Couinement de ma part, essuyer une énième fois mes joues sans succès. Vouloir reprendre mes esprits. Que ça puisse s’arrêter, une bonne fois pour toute. Les yeux clos, respiration qui se fit plus lente. Pendant quelques minutes, sanglots qui séchèrent petit à petit, malgré ces yeux encore rouges et cette expression maussade. Forte expiration, la langue engourdie de stress.
Une énième inspiration avant de commencer à leur parler. À toutes les deux. Cela me faisait du bien, à vrai dire. Beaucoup de bien, même. Pouvoir raconter ma vie. Mes journées. Mes anecdotes. Mon aventure à ces deux êtres que je chérissais plus que tout. Pouvoir me confier sans pour autant attendre une réponse. Impossible de l’obtenir, de toute façon. Je pouvais au moins imaginer. Me dire qu’elles écoutaient et qu’elles souriaient, comme toujours, ma mère et sa propre petite fille. Alors je continuais. Encore et encore. Durant quelques heures même, parfois à rire seul. Parfois, les sanglots revenant tout à coup. Me vider le corps et l’esprit, totalement. Tant que cela me faisait du bien.
Tant que je pouvais encore leur parler. Tant que j’avais à leur raconter, à leur dire. Il m’était impossible de ne pas finir. Quelques heures déjà. De longue heure à côté de celles-ci. Jusqu’à la séparation. Déchirante, mais mes obligations m’imposant de retourner au village à une certaine heure. Me dire que j’allais revenir, bien évidemment. Y déposer encore des fleurs et raconter tout ce qui se passait encore de cette vie que je possédais toujours. Qu’il n’y avait pas d’adieu, uniquement un au revoir chaleureux, emboîtant le pas, sens totalement inverse. Esprit vide et cœur rempli. Risette sur le visage, satisfait, sans même m’en rendre compte.
Apparaître quelques temps plus tard à Fuschia, tandis que ces soldats étaient affolés. Affolés à cause de ma soudaine escapade, soulagés de me revoir en pleine forme. Rei aussi, l’était, elle qui avait encore fait le déplacement. Passer ma journée entière avec celle-ci, chez elle. Chez nous même, dans cette maisonnette en campagne. Continuer notre conversation d’il y a quelques jours maintenant. Rattraper le temps perdu. Du moins, essayer de le faire au plus vite. Eclats de rire qui se faisaient entendre à travers les mers. Des années qu’aux alentours, ils n’avaient plus entendu cela. Remonter aux années où Tamamo était encore là pour être spectateur d’une telle bonne humeur.
Navire-prison que nous attendions faisant son apparition enfin, l’après-midi en somme. Transfert rapidement fait. Décider ainsi que les soldats restants allaient embarquer avec ceux-ci, pour rejoindre la Base et livrer ces criminels tandis que Toby et moi repartions de notre propre moyen. Avec notre propre navire amarré dans le port depuis quelques jours, déjà. L’heure qui approchait, devoir plier bagage. Instant qui allait sûrement être déchirant me disais-je, tout en approchant du convoi, Rei à mes côtés, le port déjà bien animé.
▬ AAAH BONJOUR !! VOUS DEVEZ ETRE MADAME LA FEMME DU CAPITAINE TEPPEI !! RAVI DE VOUS RENCONTRER !! JE SUIS TOBY ! ON M’APPELLE AUSSI SPACEBOY ET JE SUIS LE PARTENAIRE DU CAPITAINE TEPPEI !! EST-CE QUE J’PEUX AVOIR UN AUTOGRAPHE ?
▬ Aaah, Toby ?... J’ai beaucoup entendu parler de toi, hihi.
▬ MAIS TOBY TU VOIS PAS QUE TU FAIS PEUR À LA FEMME DU CAPITAINE TEPPEI ?!!!!
Rei qui eue un mouvement de sursaut, réflexe au moment où il apparut derrière nous, silencieux. Il savait tellement bien le faire, après tout.
▬ AAAAAAAAH !! JE SUIS DESOLE MADAME LA FEMME DU CAPITAINE !!! VEUILLEZ ACCEPTER MES PLUS PLATES EXCUSES !!! JE VAIS ME BRISER LE CRÂNE POUR ME FAIRE PARDONNER !!!
▬ Quoi ?!! Non ! Relève toi ! Ce n’est pas la peine d’en arriver là, Toby !
▬ TU PISSES LE SANG, IDIOT !! POURQUOI TES REACTIONS SONT TOUJOURS EXAGEREES !!!!
Secouer la tête de désarroi, Rei dans l’incompréhension la plus totale. Relevant le jeune garçon encore bien énergique alors qu’il était convalescent il y avait de cela quelques jours. Preuve de sa robustesse. De sa détermination. Cheval fougueux qui saignait encore du front, retournant vaquer à ses occupations quand Rei lui adressa un sourire un peu gênée, signe pour lui qu’elle pardonnait son comportement. Elément quelque peu singulier de mon unité, tout comme son supérieur hiérarchique direct. Je l’étais, moi-aussi, « spécial ». Du moins, c’était comme cela que beaucoup me qualifiait. « Singulier », « étrange » ou encore « mascotte », même.
J’en avais entendu et reçu de toute sorte. Ne plus m’en soucier. C’était ce que Toby s’efforçait à faire, en me suivant sur ces mers. Fier de l’avoir avec moi, même-ci je ne le montrais pas en toute circonstance. Immense rafiot devant nous. Navire-prison sous les yeux, en plein transfert des derniers bandits. Ceux-ci tremblant d’effroi en apercevant mon portrait. Celui qui avait chassé leur volonté, en plus de ces soldats présents et qui me couvraient. Trembler d’effroi et se hâter à entrer dans la geôle amovible. Me dire naïvement qu’ils avaient enfin compris leurs erreurs, le mauvais chemin pris. Ce qui avait pour effet de me remplir de satisfaction. Et de joie, en prime. Analyse naïve, la plus simpliste faite.
Ce fameux moment qui approchait de plus en plus. Je le savais. Elle le savait. Nous le savions, tous les deux. Ne plus oser dire un mot, hocher la tête quand je devais répondre. Afficher ce sourire gêner, complètement faux cette fois-ci. Masquer une certaine tristesse, une certaine émotion, comme on m’avait appris à le faire, pour ne pas inquiéter. Essayer, du moins. Masquer mon anxiété fraîchement apparu. Elle l’avait vu, elle. Elle me connaissait bien trop, ne tombant plus dans ce genre de faux-semblant. Serrant sa jupe de ses mains, comme elle l’avait fait il y a de cela quelques jours. Non pas de crainte ou de tristesse. Peut-être un peu.
Mais surtout pour chercher ce courage. Le prendre et se l’approprier. Jusqu’au moment où nous étions censés embarquer. Les soldats restants, fiers et souriants, grimpant rapidement à bord du Navire. Toby qui avait pris place comme à son habitude sur le mat de notre modeste moyen de déplacement. S’écriait-il déjà mon nom, à peine en poste, pour m’inciter à le suivre et à nous en aller. De dos à celle-ci, qui me tenait encore la main. Qui pressait celle-ci fortement avant de lâcher prise, soudainement. Me retourner, puis la voir. Instant de flottement qui resta gravé, elle qui, je le savais, détestait pleurer.
▬ *snif* Je n’aime vraiment pas pleurer. Hihi *snif*. Fais attention à toi, Teppei. De toute façon, je ne suis pas inquiète. Je sais que tu t’en sors à chaque fois. *snif*
Elle qui s’essuyait les joues avec ses mains, quelques mouvements sans que ça ne puisse arrêter les sanglots. Comme moi, ce matin-là. Sourire sincère aux lèvres, passer ma main sur son visage. Essayer de l’aider.
▬ Oui, je ferais attention. Je reviendrais te voir, Rei.
Quelques minutes maintenant que j’avais retrouvé cette petite embarcation. La voile déployée, qu’elle quittait le port du village. Voir l’île tout entière s’éloigner de plus en plus. Elle qui était restée sur le pont plus longtemps que les autres habitants. Qui me regardait encore. Regardait notre silhouette disparaître à l’horizon. Voir la sienne m’échapper aussi. Elle ne pleurait plus, après ça, en tout cas. Le cœur lourd mais, la conscience tranquille. Séparation qui était nécessaire. Elle ne savait et le comprenait, c’était ce qui empêchait mon chagrin. Je ne pouvais pas tourner le dos à mes obligations. Abandonner Toby et ses idéaux. Abandonner ceux qui avaient besoin d’aide partout sur ces mers. Assis sur la proue, en tailleur, à y songer. En direction de notre base, obligations à remplir. Me poser questionnement : que serait la suite ?