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Kiyoshi Teppei


☠ Messages : 38
☠ Âge du Personnage : 26 ans
☠ Berrys (x1000) : 20895
☠ Points Votes : 119
☠ Grade : Capitaine de la Marine ☠ Localisation RP : East Blue
☠ Fruit du Démon : Aucun
☠ XP Dorikis : 3583
☠ Notoriété :
Heroes always win [100%] Ync910 / 99910 / 999Heroes always win [100%] Gubc
☠ Karma :
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Kiyoshi Teppei

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MessageSujet: Heroes always win [100%]   Heroes always win [100%] EmptyMar 9 Avr - 7:00



Teppei Kiyoshi





Prénom et Nom: Teppei Kiyoshi.
Âge : 26 ans.
Sexe : Masculin.
Avatar : Mirio Togata @MyHeroAcademia.
Groupe : Marine.
Métier : Soldat.
Espèce : Humain.
But : Help people.

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Fruit du Démon : Aucun pour le moment.
Autres capacités : Force Surhumaine.


Description physique

Non-anodine, stature extravagante. Être dont la chair est bâtie de souhaits, configurée pour une quête, celle d’être à la hauteur. À la hauteur du statut qu’il désirait enfiler. D’un point de vue commun, un homme dans l’hors-norme, plus explicitement, une carrure qui diffère de la nature humaine. De ce qu’elle permet, sans artifice. Élancé sur deux mètres et quatre-vingt-seize centimètres. Imposante silhouette, écrasante impression. Point commun qu’il partageait avec sa mère, elle aussi, à l’allure différente. Amas de chair qui se voulait sculpté. Il transpirait le travail, jour et nuit, sacrifice qu’il s’imposait, qu’il imposait à son enveloppe. Galbé. Musculature sèche, puissante. Trapèzes, deltoïdes, triceps, pectoraux, obliques, adducteurs, abdomen : véritable ruche qu’il construisait, empilant morceau par morceau ardûment. Striés de part et d’autre. Il était conditionné pour ressembler en tout point à ces types aux sourires éclatants, aux muscles saillants et aux capes virevoltantes. Aimait-on dire qu’il était comme griffonné sur une feuille de papier, au double décimètre. Créer l’irrationnel. Essayer au moins de le faire.

Physique atypique ; faciès équivalent. Vis-à-vis qui ne dérogeait donc pas. Crayonné délicatement. Détails choyés. Portrait qui pouvait être décrit comme abordable et simpliste. Où s’écoulait la jouvence. Absence totale de ride, de marquage. Âge de tendresse. Il n’avait que la vingtaine, après tout. Contrastant avec cette maturité qui l’animait si souvent. Il faussait bien les estimations. De ce qu’il dégageait, son visage témoignait de sa sérénité. Ce calme plein, qui dérangeait. Celui qui ne pouvait douter, à aucun moment. Poussé par son vécu, influencé par l’image qu’il avait toujours eu d’elle, sa mère. Image dont il s’est nourri. Impressions infusées par le regard, le sien. Poignant. Fixe. Iris bleutés ; profonds, lumineux et étranges. Étranges à cause de son absence totale de sclères, cette partie blanche de l’œil, commune à tout être humain. Il n’avait jamais eu d’explication, outre le fait qu’il tenait cette différence de son père.

Traits aiguisés. Bouche fine, très fine. Belle dentition quand il décidait de l’exposer. Via un sourire, une risette pour communiquer. Sourire sincère. Sérénité criante, profonde sûreté. Comme pour transmettre le fait qu’il avait en lui cette immense volonté, qu’il voulait paraître inébranlable, indéfectible, désireux de partager ce sentiment avec son atmosphère. Sourcils broussailleux, larges et de couleur similaire à sa toison chevelue. Toison mi-longue, équitable. Elle était blonde, épineuse. Beaucoup d’épis même, s’il fallait décrire cet amas. Quelques-unes de ces mèches pointant vers le ciel, tandis qu’il rabattait le reste vers l’arrière. Pouvait-on affirmer qu’il ne se coiffait pas. Pas souvent en tout cas. Il n’en ressentait certainement pas le besoin, ni la priorité ; il demeurait tout de même présentable. Le croire, c’était le plus important.

Jeune homme vêtu, qui aimait innover. Hors contexte de travail où uniforme blanc, bleu et cravate prônaient, il se présentait souvent portant un haut de sa convenance, surplombant parfaitement son tronc. Habits aux proportions bien plus qu'adéquates, qui épousaient parfaitement sa grande envergure. Pleine vue sur son enveloppe galbée, laissant à l’esprit loisir d’imaginer ce qu’il osait cacher. Chemises, vestes, polos et t-shirts simples. Différentes couleurs. Différents motifs. Garnir ses cuisses d’un simple bas, sobre et ample. Pantalons, jeans ou shorts. Aboutir par de grandes bottes noires. Les mêmes qu’il utilisait quand il était en « service ». La seule paire de chaussures qu’il possédait, à vrai dire. Simplicité aberrante. Si on lui demandait, il dirait sûrement qu’il s’y sent à son aise avec, raison pour laquelle il les chausse en tout temps.

Contexte « héroïque » comme il aimait le nommer, ses amples habits dissimulaient en leur sein son plus grand bien et sa plus grande disparité : son costume. Tunique de « héros » confectionnée des années auparavant. Large inspiration de celle de son modèle, le costume de sa mère. Un haut à manches, de tissu blanchâtre et aux fantaisies dorées. Bas de même texture, bleu, jonché par d’immenses cuissardes, adéquates aux activités qu’il réalisait. Celles-ci étaient immaculées, blanches, aux semelles lourdes et solides. Éviter qu’elles soient usées trop rapidement. Gants et toge sur ses épaules, rouges. Cape qui dansait au vent, bords qui jonchaient ses talons. Autres singularités : ce casque à visière qu’il s’apposait parfois et cette inscription, or , sur son thorax. Ainsi, avait-il pour habitude de dire, quand on lui posait la question, qu’il ne s’agit que d’une pure motivation. « 1.000.000. » : le nombre de personne, minimum et en tout genre, qu’il voudrait sauver. Qu’il se devait d’aider.

Beaucoup d’éléments, trop peu de temps pour détailler. Trop vivace, fugace qu’il est. Ainsi, voir cette petite imperfection, ces deux mains en très mauvais état, quand il se décidait à les extirper de ses poches, était une tâche hardie. De par les efforts physiques qu’il faisait. S’entraîner, combattre, aider, plus, encore plus. Sans arrêt. En tout temps. Ampoules. Cicatrices. Chairs mortes. Cloques. Un teint pâlot. Démarche assurée, presque burlesque dans sa façon de faire. Pratiquement burlesque, même. Un langage corporel qui communique tout ce qu’il y avait à savoir. Ceux qui l’avaient aperçu disaient ressentir cette confiance. Le fait qu’il pensait pouvoir braver toutes les limites. Filer droit, sans que rien ne puisse venir le contraindre. Ne pas marcher. Se pavaner. Assurément ce qu’il faisait, sans s’en rendre compte.


Description mentale

Gargantuesque grandeur. Vilaine impression. Celle d’être couvé par des instances bien supérieures. Cette expression moralisatrice. Donneuse de leçons. Qui transpire la sérénité. Depuis quand était-il devenu aussi quiet ? Jeune homme qui, de par ce qu’il demeurait, renvoyait à la définition de « grand ». Il n’y avait pas là que son physique. Tout son être semblait crier à quel point il était impossible de le faire tomber. Un air qu’il aimait se donner. Sa voix sincère, si fédératrice. Il était rabaissant par le fait qu’il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour autrui. De s’informer de son vis-à-vis. Son état. Son humeur. Émettre des commentaires et des encouragements. Se sentir comme lesté de toutes responsabilités et le voir s’affubler de cette dite charge, naturellement. Désagréable sensation. Comme celle de la rencontre entre homme et petit insecte. Le fait qu’ici, le petit être, c’est vous. Cette bête minimale sur son chemin. Qu’il relâchera en pleine brousse par pure empathie naïve.

Une grandeur qui posait regard sur vous et qui vous jugeait. Qui se donnait liberté de l’apposer. De conseiller. Qui ne pouvait s’empêcher de prendre une situation à son compte. Attitudes et expressions immaculées, transcendées par ce qu’il ressent vraiment. Transparence véritable. Brut et spontané. Transparence qu’il déchargeait sans problème. Cet irréductible air complet, satisfait de toute situation, de toute présence, de tout mot. Ainsi, son visage s’animait, ses expressions changeaient quand son humeur se transformait à cause de cette limpidité. Une chose ne pouvait cependant différer. Une seule. Quel que soit le faciès qu’il prenait, demeurait ce sourire. Empathique et déchirant. Pureté. Trop pur, même.

Une grandeur menaçante. Elle qui, sans effectuer d’action, laissait s’imprimer un sentiment. Chaleur humaine. « Il est grand », disaient-ils. Impressionne et rassure. Montagne à gravir. « Il est trop grand… », constataient-ils. Dissuade et inquiète. Nature à se laisser déborder, grand distrait. Aussi, ressentait-il autant d’émotions qu’il n’en déclenchait. Ne se permettre de le cacher, il ne le pouvait simplement pas. Crier quand il est surpris. Rire quand il est enjoué. Pleurer quand il en ressent le besoin. Il lui arrivait d’omettre également des instants, des réponses d’une conversation. Ne donnant parfois simplement pas suite à l’échange, sans préavis, sa tendance qui s’alterne. Dans cette situation, il oubliait son opposant, celui qui se dressait vis-à-vis de lui. Se tournant simplement pour vaquer à sa fraîche distraction, avec sa démarche aussi irréelle qu’elle pouvait l’être. Le faisait-il quelques fois pour esquiver certaines remarques dérangeantes, habilement ; conscient de ce défaut, de cette différence.

Une grandeur puissante. Des bras faits pour attendrir. Briser. Briser ce qu’il avait bâti. Habitué à éviter le mélange. Rester seul, faire abstraction de son bon sens, éviter à autrui ce qu’il avait vécu. Ce qu’il allait vivre, de par son choix de carrière. Et ce, sans sentir le besoin de créer la compassion. Fier. Trop fier. Sentiment humain. Perche qui restait avant tout un homme, dans son simple aspect. Glorieux, sûr, borné, inaccessible. En découlait son accoutumée sérénité. L’impression qu’il ne savait émettre des doutes, quelle que soit la nature de ce qu'il entreprenait. Il en était presque hautain, par son habitude à ne compter que sur lui-même. Sur ce qu’il était capable de faire. À s’immiscer. Non. Hautain, disons-le simplement. Comme s’il était seul à détenir la vigueur nécessaire ou tout ce que cela pouvait impliquer. Si fier qu’il en devenait irascible à l’échec, mauvais perdant dans l’âme. Il devait gravir. Gravir jusqu’à réussir. Si fier qu’il en devenait aussi sujet aux paris. Aux défis. À la compétition, qu’importe l’aspect, la finalité. Se délecter de cette autosatisfaction. Celle d’être parvenu à disposer de ses limites. Défaut qui s’affirme. Carence qui l’humanisait un tant soit peu.

Une grandeur atypique qui se voulait vaillante. Aimait-il se dire « Héros », comprenant tout ce que ce titre pouvait englober. Solennellement. Comportement en adéquation. La capacité à ressentir, à comprendre les sentiments. D’écraser les siens quand la situation l’imposait. Faire abstraction d’angoisse. D’aversion. Masquer sa peur, même-ci ses jambes tremblantes prouvaient le contraire, certaines fois. La capacité à captiver, par ce fait. Costume qui symbolise ce dogme. Source de distraction quand la situation demeurait chaotique, pour délier, tarir tension et panique. Modèle auquel ils pourraient s’identifier. Aussi, cherchait-il à s’approcher de cet idéal. À en toucher les coutures, les cloisons. À en desceller chaque parcelle. À se l’approprier, de jour en jour. À en faire sa couverture et à s’en affubler. Du costume de « Héros ».

Une silhouette humaine. Bougre qui se veut sans attache. Qui ne préfère pas. Qui ne diffère pas. Qui traite avec équivalence. Qui se doit d’être altruiste. Qui doit offrir à l’excessif, comme ces êtres aux super pouvoirs qu’il vénérait tant. Héros dévoué d’une Justice Généreuse dont il est difficile de prévoir les nuances et les facettes. Terres ravagées, mais qui s’efforce de garder cette vitalité. Cette lueur. Se donnant cet aspect, décalé, pour tarir une chair meurtrie.


Histoire

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▬ Teppei. Ne boude pas. Ton sourire. Tu dois toujours afficher un sourire qui dit que « tout va bien », car en ce monde, les personnes qui sourient sont les plus fortes de toutes !
▬ Kiyoshi Nana, Mère.


Inéluctable fraîcheur. Brise qui venait s’effondrer sur sa peau à mesure qu’il courait. Pieu en bois à la main, impact assourdissant contre l’asphalte, les meubles et la façade. Devenu le fier héros des contes qu’elle lui racontait, affrontait-il les monstres dont il n’avait plus peur. Motivation soudaine depuis quelque temps. Motivation somme toute logique. Il se battait, il avait regardé sa mère le faire tant de fois. Le nez remuant, le fracas leva la poussière de l’étable, chatouillant ses fosses nasales. Éternuement soudain qui le fit tituber. Mais il en fallait plus pour extirper un enfant de son âge de cette réalité qu’il s’était construite, ne serait-ce qu’un instant.




Une femme magnifique. Beauté concrète ou abstraite. Condensée de bonté, de générosité dans un si imposant gabarit. Qualités à en faire une bonne personne, celle qu’elle demeurait déjà. Une femme qui poussa la porte de l’étable, se courbant pour faire passer ses deux-mètres d’envergure, endolorie, les mirettes chassant la façade, à la recherche de celui qu’elle aimait tant. Fruit de sa chair. Sourire jusqu’aux oreilles à sa vue, il n’y avait qu’elle. Il n’y avait toujours eu qu’elle. Il n’avait jamais eu de père. Il n’avait jamais demandé à en posséder, d’aussi loin pouvait-il s'en souvenir. La situation lui était convenable. Aussi, avait-il déjà quelqu'un à vénérer. Le garçon l’admirait plus que tout. Ce qu’elle transpirait, les émotions qu’elle lui apportait. Son amour franc. Nana. Kiyoshi Nana. Sa mère. La mère du jeune Teppei. Elle était rentrée quelques instants avant la tombée de la nuit, comme à l’accoutumé. Il s’était accommodé à cette routine, il avait notion de la tache hardie qu’elle portait. Il n’en était que plus fier d’être une partie d’elle, en quelque sorte.

Gants spongieux de sueur, mains moites et pelisse qui ne cessait de s’effriter, à force, Nana était singulière. Ce qu’elle entreprenait demeurait unique. Qualifiée d’étrange, de burlesque. Femme qui prenait le patronyme d’Héroïne et qui se nourrissait des charges comprenant cet ensemble de lettres. Elle s’affublait de son attirail tous les jours : gants, bottes et cape. Essayer de maintenir sa forme toutes les nuits. Musculation, s’entraînant à frapper des rochers. Faire ce pourquoi elle s’était résignée. Se rendre dans les villages, villes de l’île de Dawn. Venir en aide. Chasser ceux qu’elle devait chasser. Nana était grande. Nana était forte. Nana était plus forte que tous, pour lui, celui qui ne percevait que son échine trésaillée par les rayons solaires, depuis des éons interminables. La cape dansant au vent. Nana était espoir pour lui ; Nana était mascotte pour d’autres. Les avis divergeaient, mais elle s’acharnait. Qu’importe. Que leurs sourires soient dus au fait qu’ils étaient heureux de sa venue ou qu’ils la trouvaient ridicule, l’important était qu’ils souriaient, disait-elle.

Il n’en avait pas conscience, lui. Quel âge avait-il pour desceller de telles nuances, après tout ? Aussi, essayait-il souvent de mimer sa chère. Aborder ce même air niait, satisfait. Ce sourire radieux. Cette force de caractère. En âge de quête d’identité, il revêtait cape et gants. Cette philosophie. Teppei était à son image. Pourtant, il ne connaissait pas ses raisons. De l’effusion qui avait un jour motivé sa génitrice. Pourquoi le faisait-elle ? Qu’est-ce que cela pouvait bien lui apporter ? Que lui avait-on fait pour qu’elle en arrive à de telles actions. Questions en suspens, s’effritant, sans réponse, sans demandeur. Qu’elles tombent dans l’oubli, simplement. Il ne partageait pas ses interrogations. Cette curiosité. Déjà terre-à-terre, il n’avait jamais douté de ce qui l’animait. Il n'en portait aucun intérêt. Pour le petit garçon qu’il était, elle le faisait, car elle voulait le faire.

Ressentiment qui s’aggrave ; le vouloir, encore et encore. Devenir comme son modèle, sa mère. Partageait-il sa routine ou voulait-il le faire, plus approprié dans ce cas. Mimer ses mouvements, s’entraîner avec elle, à entretenir son corps, porter des objets, en casser d’autres. Lui souhaiter « Bonne Chance » à l’aube et « Bon Retour » quand elle chassait les ténèbres qui commençaient à ramper sous la porte, à son retour. Se mettre à songer d’un futur équivalent, où s’en allait-il secourir les gens en ville, avec elle. Lui apporter son aide, à son tour. Teppei s’était fabriqué sa réalité, embrumé ce qu’il ne voulait pas voir. Embrumer ce qu’elle ne voulait pas le laisse voir. Par ce tissu qu’il empauma comme cape et ce pieu comme pourfendeur.






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▬ Bonne chance maman… Les héros gagnent toujours, de toute façon !
▬ Kiyoshi Teppei, 10 ans.



Elle s’était contenté d’acquiescer, sourire fédérateur, plongeant ses bras vers son échine, dans sa cape. Instinct. Tambourinements terribles dans sa poitrine, jusqu’à ce que le jeune Teppei, happé par une certaine distraction, détacha son intérêt de celle-ci pour vaquer. Il avait grandi. Il continuait de grandir, encore et encore pour le plus grand bonheur de celle-ci. Loi physique. Loi du corps et de sa longévité. Nana relâchait un soupire avant d’extirper ses membres de son antre, grésillant à la vue d’ecchymoses et d’hématomes qui s’étaient propagés le long de sa chair, avant même qu’elle ne puisse s’en rendre compte. Dure loi humaine. Voir son fils grandir équivalait à vieillir, également. Elle était devenue un peu plus âgée, moins rapide, moins forte et la peste qu'elle combattait, plus tenace. Dure loi de cette réalité. Epargner son fils en le lui cachant sa vérité. Ne pas briser son image. Ne pas ébranler son monde. C’était ce qui importait. Il devait continuer à croire que les héros gagnaient toujours à la fin.

Elle s’entraînait de façon beaucoup plus rigoureuse. Assidue. Raide. Il en était émerveillé. Naïveté sans nom, d’immaculées intentions. Nana le savait et elle avait entrepris de tout faire pour épargner cet aspect du monde à son fils, entretenir sa pureté à son état naturel. Le garçon n’entravait pas sa routine. Il continuait à veiller sur sa génitrice le matin et à la réchauffer à la tombée de la nuit. Se rendre en ville, quand elle le faisait elle, parfois. L’admirer dans ce pourquoi il l’enviait. Remarquer sa sympathie, ce qu’elle véhiculait à la plèbe. Cette sensation, il essayait de la retranscrire, quand il retrouvait ses compagnons de jeu du même âge. Enfiler sa tunique et de son casque. Apporter son aide. S’imaginer s’envoler. Transporter des montagnes. Ouvrir les mers. Affronter la plus terrible adversité et vaincre, encore et encore. Vaincre. Cultiver cette culture de la gagne, comme il pensait que Nana le faisait, elle.

Faux-semblants. Il ne se rendait pas compte des entailles qui agrippaient la chair de sa mère. Résultant de ses tâches ingrates. S’aventurer à Grey Terminal ou encore dans la Forêt du Milieu. Accidents de travail qu’elle disait. Elle qui se dressait contre les pires sévices. Qui regardait de haut la plus haute distinction de criminel qui infestait l’Île. Les bêtes sauvages les plus dangereuses. Elle qui, par sa détermination, s’efforçait de survivre, pointer sa silhouette au crépuscule. Honorer les attentes de son trésor. Nana ne pensait plus à sa propre vie. Sauver son fils. Le sauver lui, de ce qu’elle endurait et aussi longtemps qu’elle demeurait en vie. Flamme qui l’animait. Qui glissait le long de son échine. Pour la piquer à vif. Source de motivation suffisante, mais qui ne faisait qu’user son enveloppe, qui se désagrégeait sous le fracas des lames, des balles ou des griffes, année après année. Risque après risque.

Ce fut un problème, plus rapidement qu’elle ne l’avait prévue. Elle qui sommeillait éveillée dans ce doux songe, dans lequel elle avait happé Teppei. Corps qui lâchait complètement, qui ne la suivait plus. Sursaut soudain. Rayon solaire léchant la joue du jeune garçon, qui se réveilla en sueur, désarroi affligeant. Elle n’était pas rentrée, la veille. Moment d’égarement, il était tombé de sommeil, à attendre, encore et encore. Désemparé, les yeux exorbités, il la chercha. Sa chambre. La cuisine. Le séjour. Le jardin. L’étable. Il en devenu malade, il se rendit malade. S’essouffler. À courir dans les ruelles. La ville. La brousse. Il avait perdu l’être qu’il chérissait le plus, attachement presque malsain, mais si fort qu’il lui était impossible d’arrêter. Pas avant d’avoir vu chaque parcelle de ce Monde. Pas avant d’avoir vu avec certitude, sa mère. Héritier de cette ténacité payante. Le pied foulant l’asphalte de cette décharge de Grey Terminal. Le pied qui s’arrêta brusquement quand il l’eut vu enfin, seule, meurtrie, sous ses immondices de déchets.






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▬ Allez petite… Tu peux sourire… Pourquoi ? Parce que je suis là, maintenant !
▬ Kiyoshi Teppei, 16 ans.



Elle se recroquevilla dans ses bras, la tunique présente sur son échine couvrant sa chair, moite. On lui avait toujours dit que la cape du héros servait à réchauffer une victime qu’il avait secourue. Au loin, cette silhouette, bien trop imposante pour son âge, s’extirpant de l’océan, fragile être dans les bras. Générosité. Il avait sauvé cette petite fille de la noyade. Peu de temps qu’il avait seize années. Quelques mois, tout au plus, sa carrure divergeant avec ce qu’il demeurait. L’envergure surplombant ses ainés, de quelques centimètres. Digne héritier qui n’avait pas encore fini de grandir. Peu de temps qu’il avait terminé la conception de son costume. Il l’avait cousu à la main, s’inspirant d’elle. Il avait changé. Chair à l’épreuve. Corps raide par ce qu’il avait entrepris pour réaliser son souhait. Teppei était devenu déroutant, pour les habitants comme pour sa propre mère, qui était encore souffrante. Des années de souffrance, cela dit. Bien loin de l’époque où elle arpentait l’Île et réchauffait de son sourire. Des éons qu’elle n’avait plus sa cape, qu’elle ne se sentait plus fier devant le fruit de sa chair.

Nuits tourmentées. Nuits de douleurs. Nuits d’agonies. Se tordre dans l’ombre jusqu’à sentir la main de son fils caresser son front, pour la rassurer. Rituel en vigueur depuis cette matinée où il l’avait vu, gisante. Depuis cette matinée où il pensait l’avoir perdu et où il la transporta, seul, à bout de bras jusqu’au cocon familial. Où il prit soin d’elle, nuit et jour. Résultat d’une féroce cohue avec des bandits. Couverte de plaies, des os fracturés. Nana ne serait que poussière aujourd’hui si elle n’avait pas été aussi forte, physiquement, à cette époque. Si ce qui lui était arrivé n’avait pas créé une émulation, un sentiment de culpabilité chez des habitants, qui étaient venus en aide au garçon. Livrer soins et remèdes. Nourritures et boissons. Élan humain qui renforça durant toutes ses années ce en quoi Teppei avait placé sa lueur. La bonté, l’altruisme. L’humanité. Le conforta dans son idéal, qu’il jura d’enfiler lui aussi le costume, celui que sa mère ne pouvait remettre, un jour ou l’autre. Il s’entraîna jour et nuit pendant des années, pour parfaire son arme naturelle : son physique.

Sensation particulière qui grappille chaque parcelle de son enveloppe quand il se lança, la première fois, pour venir en aide. Combattre. Satisfaction. Poids de conscience qui s’envole, l’impression d’être léger à cause des tambourinements dans sa poitrine. L’adrénaline avait une saveur exquise. Échange mystérieux qui se passait, la peur se mutant en bravoure. L’hésitation en force. Le timbre de la voix, la vitesse du mouvement, la sûreté qu’il dégageait. Tout autant de paramètres qui changea quand il attrapa celui qui tenta de commettre son larcin. Saut de l'ange. Alors que s’opérait cette curieuse métamorphose, pensait-il à ce qu’aurait dit sa génitrice à l’instant. Répétait-il alors machinalement cette phrase, l’apprivoisant. Faisant d’elle son essence. « Tu peux sourire parce que je suis là ».

Des jours. Des mois qu’il le faisait. Qu’il se vêtu comme elle, à sa grande époque et qu’il partait à l’aube, trésaillé par l’astre en feu. Des années qu’elle le regardait faire et qu’elle voulait le dissuader, au plus profond d’elle. Nana ne lui avait jamais véritablement expliqué ce qui lui était arrivé. Il n’était pas curieux, en particulier concernant celle-ci. Il désirait garder l’image qu’il avait d’elle. Elle ne désirait pas froisser ce même statut, également. Ne pas lui avouer qu’elle avait perdu. Qu’elle avait pour habitude de perdre, même avant cela. Et qu’il fallait endurer beaucoup de choses… Trop même. Elle était impuissante, n’exhibait que son sourire qui disparaissait une fois son fils loin. Teppei ne savait pas qu’elle n’avait plus l'espoir. Qu’elle n’était plus « forte ». Soupire. Partager avec le fruit de sa chair les quelques instants où il était présent dans la demeure. Rattraper le temps qu’elle avait passée à donner à autrui. Essayer de combler son fils, encore et encore. L’âge qui grimpait, son état se dégradant. Le bras qui s’écroula contre son divan, Nana n’avait plus jamais souri.

Gémissements au retour, hurlements, l’être aimé dans les bras. Il avait perdu son cœur, dans sa totalité. Affliction qui le paralyse. Le tiraille. Rien n’aurait été pareil. Réveil quelques heures plus tard, dans sa chambre. Des bruits au séjour. Persuadé d’un songe, se précipita-t-il avant de constater qu’il s’agissait de quelques habitants qui l’avaient trouvé, inconscient, sur l’enveloppe maintenant vide de celle qu’il cherchait du regard, encore. Devant tant d’empathie, fier, comme l'avait été sa mère, il se referma. Il se persuada être le seul qui devait s’inquiéter pour d’autres et non l’inverse. Affichait-il un sourire à ce moment-ci, certifiant que tout allait bien, qu’il ne fallait pas s’inquiéter pour lui. À son enterrement, il l’avait encore affiché. Mine satisfaite, qui étonna. Dérangea. C’est ce qu’elle aurait fait, se disait-il encore avant de passer le seuil de sa maison, claquer la porte et tomber en sanglot, des heures, des jours et des mois durant.


*


Bottes fracassant l’asphalte à chaque pas. Tambourinements infernaux qui se faisaient entendre à mesure que l’ombre s’éloignait. L’impression qu’il pilonnait la terre sans retenue. Bouquet de fleurs à même une motte de terre. Il s’y rendait à chaque fois qu’il avait du temps libre. Souvenir du passé. Unique instant où il pouvait décharger ce qu’il avait. Il lui parlait. Ça lui faisait du bien, en quelque sorte. Jeune adulte de dix-huit ans, maintenant. Grandeur irréelle. Inexplicable. Inexpliqué. Corps bâti de ses proportions. Il continuait ce qu’il avait entrepris, des éons avant. Il aidait. Gagnait. Il aimait cela. Et il continua encore ce train de vie qui semblait convenir. Qui semblait le rendre heureux. Beaucoup plus que sa génitrice, avant lui, ne disposant pas d’autant d’atouts physiques, en soi. L’Île s’était habituée à cette figure. Ils se prirent d’empathie.

Routine d’aspect nouveau si bien qu’il avait élargi son cercle de vie. Teppei rencontra. Se lia. S’amouracha d’une femme. Il demeura rationnel. Il ne connaissait pas l’amour unique. Il n’était pas amoureux, disait-il. Attaché à sa présence, celle de cette jeune femme, indubitablement cela dit. Aussi aimait-il dire qu’il avait bien trop d’habitants à aimer et à sauver pour ressentir une émotion aussi égoïste qu’un amour unique. Point de vue qui changea quand, quelques années plus tard, elle déchira l’imaginaire et se fraya un chemin vers la vie. Les yeux posés sur elle la première fois, la compréhension fut rapide. Un couteau sous la gorge, ses paroles d’antan lui revenaient en pleine face, car il l’aimait, elle, de toute sa chair.






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▬ Papa ! Papa ! T'as sauvé combien de personnes ? Un ? Deux ? Un million ?
▬ Kiyoshi Tamamo, 4 ans.



Il en était persuadé. Il l’aimait. Son corps hurlait à quel point il voulait la serrer dans ses bras. Sa petite fille, née il y a quelques minutes à peine. Était-ce parce qu’elle ressemblait fortement à Nana, sa mère qui lui manquait tant ? Ou le fait d’avoir soi-même un fruit de sa chair, à chérir ? Il n’en était que torture, année après année, en la regardant. C’était elle. Le teint, le visage, ce caractère, se disait-il. La petite Tamamo demeurait portrait de sa grand-mère qu’elle n’avait pu côtoyer. Il couvrait celle-ci de tout l’amour qu’il avait emmagasiné toutes ces années. La voir le tressaillait pourtant. Équivalence entre la satisfaction qu’il avait de prendre celle-ci dans ses bras et le fait de revoir sa génitrice à chaque fois qu’elle plongeait ses yeux dans les siens. Tamamo était devenue le trésor d’un père et d’une mère aimants, un cocon chaleureux. Sensation similaire vécue il y a plusieurs années

Elle le voyait tous les jours depuis quatre années arracher la porte le matin, force qui n’était plus adaptée. La remplacer et s’en aller, vu sur son dos. Au crépuscule, elle foulait le seuil de l’habitat, à attendre, quelques secondes plus tard, son apparition, à l’horizon. Situation qui, pour lui, s’était inversée. Situation cocasse, également. S’amusait-il de l’ironie des présences et du rôle qu’elles jouaient. Ainsi, la petite fille était devenue un tout dans sa vie. Une motivation encore supplémentaire pour rester vaillant, fier, pour elle. Il comprenait petit à petit ce qu’avait pu ressentir Nana quand il la regardait, cette lueur au coin de la pupille, la trombine complètement abasourdie. Bon sentiment lui étant bénéfique. Ressentir qu’il apportait plus quand, avec cette même lueur, la plèbe l’applaudissait. Quand il apportait son aide. Quand il s’assurait de protéger la tranquillité d’un quartier.

Des années à accumuler. Des années qu’elle le voyait faire et qu’elle désirait, à son tour, lui ressembler. Tamamo était portrait de Nana, mais essence de Teppei. Son attitude était équivalente à celle qu’avait le jeune homme à son âge. Comme lui, elle partageait son entraînement. Lui souhaitait « Bonne Chance » et n’avait doute sur ce qu’était son géniteur. Et comme lui, elle s’improvisait héroïne auprès de ses camarades. Il changea à cause d’elle ; de point de vue. À cause du regard qu’elle lui portait. Il s’était ouvert, surplombant les barrières. Se décider à coexister aux côtés des forces parfois en présence sur l’Île. La Marine, police des mers qui essayaient, tant bien que mal, d’instaurer béatitude. Ils s’étaient habitués à la présence du jeune homme, certaines garnisons le galvanisant même, l’enrôlant dans certains déplacements. Leur mascotte, en quelque sorte. Sourire aux lèvres, sauver des gens autrement que sur son île. Montrer à d’autres, son statut de Héros. Montrer à sa fille, également.

Il assimila ce qu’était la Piraterie. Le banditisme autre que ce qu’il entrevoyait aux environs. Le Gouvernement autre que la royauté présente sur Dawn. Héros qui difformait avec la société en place. Comme sa mère avant lui, il suscitait de nouveau les opinions divergentes, la méfiance. Un sourire comme seule réponse, devenu hermétique à ce qu’on pouvait penser de ce qu’il entreprenait. Tant qu’il pouvait voir cette lueur quand il apparaissait, dans les pires situations. Les soldats s’étaient entichés de sa compagnie. Comme la population de son Île, avant eux. Dans cette nouvelle routine, il s’était laissé emporter. Partir des heures, des jours et revenir. En soit, il inquiétait celles qui l’attendaient, mais le voir de retour les confortaient. Ce sourire. Cette aura qu’il transpirait semblait les conforter dans le fait qu’il ne pouvait rien lui arriver. Dans cette même dynamique, à l’aube, cinq heures, il était déjà en compagnie de cette garnison. Parti en mer, élan soudain. Son devoir.

Il était parti ce jour-là. Parti avec les soldats, pour quelques heures, plus ou moins. Timing effarant. Le temps nécessaire pour aider ceux qu’il pouvait aider. Le plus que possible. Les personnes présentes sur Dawn les avaient vus apparaître depuis l’horizon. Un navire qui fusait de mauvaises intentions. Des bandits, vagabonds qui écumaient les mers et qui se nourrissaient de tout ce qu’ils pouvaient trouver. Ils débarquèrent aux abords du Village, une poignée d’individus, commençant à répandre menaces et insultes. Des bandits qui ne voulaient que richesses, bijoux et biens. Peu importe les moyens, ils disaient. Arpenter maison et maison jusqu’à atteindre cette fameuse demeure. Petit interstice par lequel Tamamo assista à l’intégralité de la scène, sans bruit. Sa mère, qui força celle-ci à se cacher. Voir ces hommes pénétrer la maisonnette et menacer la jeune femme. La brusquer assez pour qu’elle comprenne qu’il fallait coopérer, celle-ci délivrant les quelques biens en possession de la famille. Colliers et économies.

Ça ne pouvait être dans sa nature. Qu’est-ce qu’il ferait, lui ? Se disait-elle, avant de bondir tout simplement, bout de bois en main, à l’assaut de vagabonds. Tamamo n’avait pas cette nature. Elle ne pouvait pas rester bras croisés, qu’importe son âge ou l’adversité en face. Elle ne pouvait pas ne pas le rendre fier, lui, son père. Celui qu’elle idéalisait. Élan de courage qui n’avait pas servi, le groupe décidant de ne donner d’importance à celle-ci. Ils avaient ce qu’ils voulaient, sans effusion de sang, qui plus est. Aussi paradoxal que cela puisse être, ils étaient persuadés d’avoir la conscience tranquille. Ils étaient voleurs, pas assassins. Rebrousser chemin, laissant la petite fille au loin, frustrée de ne pas avoir été prise au sérieux. Frustrée qui s’empressa de suivre, têtue comme son père et sa grand-mère, avant lui. Se nichant dans un coffre, sous les yeux impuissants de sa génitrice, repoussée par les bandits qui ne l’ont pas cru.

Elle demeurait persuadée qu’elle pouvait les arrêter. Qu’elle rendrait tous ces biens aux habitants et qu’elle pourrait, ainsi, avoir la reconnaissance de tous. Voir, comme il le racontait, cette lueur aux pupilles. Ce qu’elle vue pourtant, en sortant de son antre, fut quelque chose de bien plus disparate. Expérience terrifiante. À feu et à sang. Son environnement s’était métamorphosé. Le groupe avait été attaqué, une dizaine de mètres plus loin, par des Pirates. Pirates qui avaient connaissance de la cargaison et qui avaient attendus, dissimulés, le retour du groupe. Information venant de l’un des bandits qui, contre une somme d’argent, planta ces anciens alliés. Tamamo ne comprit pas tout de suite sa situation. Elle ne pouvait plus dissocier ce qui se passait. Ce qu’elle faisait. Ce qu’elle devait faire. Et ce qu’elle pouvait faire. Tétanisée par les coups de canon, le fracas des épées dans la chair. L’odeur du sang qui se propageait. Événement bien trop complexe pour une enfant. Elle n’était avant tout que cela. Une enfant.


*


De nombreuses heures qui s’étaient écoulés depuis que le cuirassé avait quitté l’Île voisine. Teppei à bord, sur la proue. De nombreuses heures qu’ils étaient chahutés dans l’océan. De nombreuses heures que l’incident pour lequel la Marine elle-même s’était déplacée, était résolu. Qu’il avait, quant à lui, pu sauver ceux qui avaient besoin d’aide, encore une fois. De nombreuses heures qu’il se hâtait de faire son retour là-bas. L’Île n’était pas encore visible depuis l’emplacement du groupe, dissimulée par d’immenses rochers. Les contourner et enfin pouvoir voir son objectif. Voir bien au-delà, également. Sursaut. Teppei s’était figé, à la vue de ce drame. Cauchemar macabre se dressant à quelques mètres d’eux, en pleine mer. Un navire en feu, un carnage s’y étant déroulé, tout simplement. Arrêt du rafiot gouvernemental, gouvernail changeant de cap, les soldats et lui-même décidés à faire taire cette barbarie. Bruit soudain qui avait retenti. Den Den Mushi, l’émetteur n’étant autre que les malheureux soldats restés sur l’Île ; ceux qui avaient réussi à se détacher, maintenant

Un appel qui fut pris et entendu par le groupe entier. L’île se fait attaquer, disait-il. Teint de peau devenant pâle. Voix qui trembla. Teppei eut des frissons. Il n’avait pas réfléchi. Il n’allait pas le faire. Il n’allait pas respecter ce que lui dictaient ses principes. Sauver ceux qui se trouvaient à l’intérieur de ce bateau en feu. Il se disait qu’il ferait son égoïste aujourd’hui et qu’il y songerait, plus tard, quand il s’assurerait de la situation de sa famille. Sa femme. Sa fille. Il ne pouvait pas perdre tout ce qui comptait une deuxième fois. Entrer dans une colère noire et demander au Capitaine de cet escadron de rebrousser chemin. De se diriger vers l’Île, sans sommation. Le supplier même, à genoux. Une demande émise et acceptée. Le navire au large semblait bien assez rongé par la bataille, certifiant ainsi que tout ceci s’était passé plusieurs heures auparavant. Il s’agissait de Pirates, après tout, apercevant les fanions noirs. Il ne s’en préoccuperait que plus tard, de sa conscience, de son devoir. Elles n’allaient pas lui en vouloir d’être venu à leur secours.

Fouler le sol de l’Île d’un saut, le navire ne s’étant pas encore amarré. Il n’avait même pas daigné vérifier. Vérifier la base Marine. Ceux qu’il voyait autour. Faisant abstraction même du fait qu’il ne semblait pas y avoir problème. Ou du moins, plus. Les pas qui s’écrasent contre l’asphalte, l’ombre arrivant au seuil de cette demeure, décrochant cette porte avec force, l’arrachant, simplement. Néant. Il n’y avait rien. Personne. Devenu complètement fou de cette vision, il retourna pourtant tables et meubles. Détruisant chaque façade, chambres, cuisines. Il n’y avait rien. Horribles tambourinements dans sa poitrine, à s’en mordre les lèvres jusqu’au sang. Il n’y avait toujours rien. Il fit demi-tour de suite, vers le port, vision d’angoisse quand il ne vit au loin que sa femme, en compagnie des soldats qui étaient chargés de la protection des environs. Haine qui se lisait sur son visage. Haine qui laissa transparaître ses mouvements, écartant les officiers violemment de sa compagne, la serrant et lui quémandant de lui avouer où se trouvait Tamamo.

Instant qui se grava en lui. Secousses dans son abdomen. Nausée remontant quand elle lui céda l’information. Que Tamamo était montée sur un navire, pour reprendre ce que ces bandits avaient pris. Qu’elle l’avait fait discrètement, sans qu’elle ne puisse la voir partir, arrivée au port bien trop tard. Il tomba à genoux quand elle lui décrit l’aspect du navire et en particulier, du drapeau qu'il dressait. Nausées de plus en plus importantes. Vomir sa bile quand il comprit ce qu’il avait fait. Il ne put s’en empêcher. Le vide total au fond de lui. Fureur incontrôlée. Il sauta dans l’eau, jugeant que le cuirassé de la Marine ne serait sans doute pas assez véloce. Teppei nagea. Encore et encore. Toujours aussi vide. Il n’allait pas arrêter. De plus en plus vite. Jusqu’à voir son erreur. Les deux navires. Les flammes éteintes. Odeur de cendres et de sang aux alentours.

Agripper fortement le bois de la coque, l’écraser sous la pression. Y monter et assister à ce traumatisme. Des hommes au sol, morts pour la plupart. Certains encore présents, dressés, fiers. Ceux qui avaient vaincu. Ceux qui se questionnaient sur la présence du jeune homme ici. Sans émettre le moindre son, projeter tout ce qu’il trouvait. Chercher sous les débris, dans la cale, sous les carcasses. Puis apercevoir le bout d’une toile. Angoisse. Tristesse. Peine. Extirper de son tombeau. Sous ces morceaux de bois calcinés. Elle n’avait, elle non plus, plus jamais souri. Elle qui était recroquevillée dans ses bras. Petit corps si fragile. S’avançant, sortant de la cale du bateau, transperçant les rayons du soleil, devant les survivants, qui n’avaient assimilés la situation. Sans la moindre réaction jusqu’à entendre ce bruit si singulier. Pistolet armé et chargé, pointé sur lui. « Qu’est-ce que tu fous ici ? » disaient-ils. Angoisse. Tristesse. Peine. Haine. Colère. Effusion. Poser au sol le corps de celle pour qui de chaudes larmes coulaient encore. Se permettre un dernier écart, juste un dernier, se persuadait-il, les poings se refermant.

De nombreuses minutes avant d’entendre d’autres pas. Ceux des officiers, ainsi que ceux de la jeune femme, lâchant l’encre aux abords du funeste spectacle. Ceux-ci montant à bord du navire ou du moins, ce qu’il en restait, figés tous, expressions placides. Ne sachant plus quoi dire devant lui, Tamamo dans les bras. Lui qui avait ce sourire jusqu’aux oreilles. « Tout va bien », se disait-il, en repensant à ce que sa génitrice aurait fait, auparavant. Sa compagne tombant en sanglots à ses côtés, soldats qui escortèrent le couple hors des lieux. Soldats qui ne savaient plus quoi dire. Partagés entre drame et horreur. Drame de situation. Horreur devant ces pirates qu’ils avaient retrouvés pilonnés, encastrés, défigurés, dans les façades de l’embarcation.






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▬ Allez ! Vous pouvez sourire ! Pourquoi ?... Parce que je suis là, maintenant.
▬ Kiyoshi Teppei, 26 ans.




Silhouette qui cachait les rayons solaires. Silhouette qui s’extirpait de ce navire brûlant. Un autre. Navire marchand. Les résidents sur ses deux épaules, soutenus par ses immenses bras. Silhouette qui sauta puissamment, jusqu’à atteindre un autre galion, un peu plus loin. Des soldats qui pullulaient en son sein, décrochant et prenant en charge les victimes. Il avait encore sauvé. Quatre années maintenant que sa flamme s’était éteinte puis ravivée. Continuer à aider les autres. Porter secours à ceux qui étaient à sa portée, cette fois-ci. C’est ce qu’elles auraient voulu voir de lui, se disait-il, encore à l’aube. Devenu Soldat de la Marine. Un officier atypique qui avait posé candidature quelques jours post-évènement dramatique, il y a quatre ans de cela. Une façon de s’infliger une punition. Aucun répit. Un Héros n’en avait pas besoin. Qu’importe, rien n’avait plus jamais été comme il l’aurait espéré. Sa vision. Sa relation avec sa compagne, loin aujourd’hui, mais continuant à prendre soin d’elle. Il disait ne pas supporter lui faire face, n’ayant pu sauver le fruit de leurs chairs, ce jour-là. Le fruit de leur attachement.

Quatre années où il ne rechigna pas. Il ne le ferait pour rien au monde. Il était passé de recrue à soldat en quelques mois, et ce, malgré des instructeurs rigides. Très rigides. La bonne méthode, se persuadait-il, cela dit. Qui l’aiderait à se forger. Qui en aiderait plus d’un. Prédispositions naturelles bien au-delà de la moyenne, intégration permise grâce à ces facteurs. Une force rocambolesque, rare. Chair et expérience qu’il avait acquise quand il s’élançait, encore et encore, cape sur les épaules, sur son île natale. Quand il s’entraînait, depuis l’enfance, avec sa mère. Un quotidien de soldat qu’il abordait avec une large risette, comme peu. Lots de tâches ingrates : ménage, plonge et lessive. Il s’exécutait, sans sommation. Prouvant par la suite sa disparité aux entraînements, en situations réelles.

Conviction et vigueur. Capable de s’aguerrir comme dix hommes. Il en vint à monter en grade, encore et encore, en deux années. Années suivantes où il put constater ce qu’était la réalité. L’abnégation de ceux qui faisaient la Marine. La loi d’un champ de bataille, le dévouement de sa dite personne. Années où il put en sauver certains, en perdre d’autres, se faire une réputation. L’excentrique Officier. Rassurant pour certains et hilarants pour beaucoup. Beaucoup d’autres. « Celui qui a une cape » ; « Celui qui soulève des rochers », disaient-ils. Sourire jusqu’aux oreilles, il continuerait, encore et encore. Aider tous ceux qu’il pouvait aider. S’il ne pouvait pas courir, il marcherait. S’il ne pouvait pas marcher, il ramperait. Ce pourquoi il admirait sa mère et ce pourquoi, sa fille à sa tour, l’admirait. Jusqu’à son dernier souffle, indubitablement


Sinon, ton pseudo à toi, derrière l'écran ? J'en ai pas… Teppei c'est facile.
Si t'as un commentaire à faire, fais-le maintenant ! Ok.


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Kiyoshi Teppei


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Kiyoshi Teppei

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MessageSujet: Re: Heroes always win [100%]   Heroes always win [100%] EmptyMer 10 Avr - 17:47

Bon, bon, bon.

Petit up, j'pense avoir fini ma fiche !

Bonne lecture en tout cas
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Elena Scarzoni
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Elena Scarzoni
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MessageSujet: Re: Heroes always win [100%]   Heroes always win [100%] EmptyMer 10 Avr - 18:45

Coucou et bienvenu Very Happy

Je vais m'occuper de ta présentation cheers
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Elena Scarzoni
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Elena Scarzoni
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MessageSujet: Re: Heroes always win [100%]   Heroes always win [100%] EmptyVen 12 Avr - 22:12




Validation


Voici donc le jugement divin de ma divine personne !!!!

Qualité : 500/500


J’ai trouvé deux fautes, c’est excellent. Continue comme ça !

Cohérence : 500/500


Je n’ai pas trouvé d’incohérence par rapport à l’univers dans ta présentation. Tout semble respecté Smile

Longueur : 250/250


5158 mots et de longues descriptions, rien à redire à ce niveau.

Originalité : 400/500


L’attaque des pirates/bandits/méchants restent un grand classique toutefois, tu as réussi à bien t’approprier la chose en mettant Teppei devant une décision balayant ses principes d’amour universel au profit de sa famille qui au final, lui aura coûté sa fille. Le côté décalé du personnage est aussi assez plaisant, il faudra maintenant voir comment tu arriveras à le jouer dans des situations un peu plus improvisées.

Subjectivité : 200/250


J’ai bien aimé ton histoire, même si au final, j’ai l’impression qu’on tourne beaucoup en rond. Au final, dans les faits détaillés de la vie de Teppei, il y aura surtout la mort de sa mère et la mort de sa fille. Le reste pourrait être en fait l’histoire de Nana et de Tamamo. Maintenant, c’est très bien écrit et j’espère que tu continueras comme ça Wink

Note finale : 1850 Dorikis

Félicitations, te voilà directement validé au rang Thêta ! Je te laisse te lancer dans ta fiche technique et le RP Smile Bon amusement parmi nous Wink


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