Plaisir ou affaire, il faut choisir ! [Rhees - Elena]

Le soleil frappait durement dans les rues de la capitale du Royaume de Briss et bien que peu de gens se risquaient dehors par la température, préférant la fraicheur de leurs habitations, de nombreux touristes et pirates ne semblaient pas avoir trop le choix. C’était également le cas d’un petit groupe de gens venant du port. Accompagnée de six hommes en costume noir et à l’allure peu engageante, une belle jeune fille marchait telle une princesse, attirant tous les regards sur elle. Il s’agissait de la fille d’Anatoli Scarzoni qui venait pour assister aux funérailles d’un partenaire d’affaires de son père. Ne pouvant être présent à cause d’affaires urgentes, il y avait envoyé sa progéniture en guise de respect, sans vraiment se douter qu’elle débarquerait dans une tenue un peu trop révélatrice pour ce genre d’événement solennel. Bien sûr, on pouvait au moins lui laisser le fait qu’elle était vêtue de noir, même si quelques morceaux de tissu auraient été un plus non négligeable. Habillée d’une petite robe noire, très courte et agrémentée d’un décolleté impressionnant, Elena avait une classe naturelle qui attirait irrémédiablement l’intérêt de ceux qu’elle croisait.

Cette attention qui lui était montrée ne manquait pas de flatter son égo et intérieurement, l’adolescente était sur un petit nuage de voir à quel point elle attirait les regards. Mais soudain, son regard se posa sur une étale à sa droite. Elle s’arrêta net, provoquant la stupéfaction de ses gardes du corps qui se bousculèrent un peu avant de s’arrêter à leur tour. Bien sûr, une telle réaction laissa le commerçant dans l’incertitude de la suite et par conséquent, il tenta de réaliser une vente potentielle en se montrant chaleureux alors que l’adolescente approchait de l’objet qu’elle convoitait. En fait, il s’agissait d’une pendule immonde que personne ne voudrait chez lui. Sa couleur verte et sa finition digne d’un enfant de cinq ans ne pouvaient que plaire à une cliente particulièrement étrange. Dans le cas présent, ce n’était pas vraiment l’objectif poursuivi par Elena car son but était de l’offrir à son père afin de le mettre dans l’embarra. Il ne pourrait pas refuser un cadeau de sa fille mais en même temps, cette pendule était tellement moche que ça lui coûterait à chaque regard qu’il poserait dessus.

« Bonjour Mademoiselle. Je vois que cette pendule vous intéresse. Normalement, son prix est de 5000 Berry mais devant une magnifique jeune femme comme vous, je peux vous la faire à 3500 Berry. Qu’en pensez-vous ? »

Elena regardait avec une certaine intensité le marchand cherchant à lui vendre cette pendule, ses grands yeux verts semblaient pétiller d’une excitation enfantine. Elle glissa son doigt entre le tissu de son décolleté et sa peau, le soulevant légèrement pour diminuer la chaleur pouvant s’être accumulée. Elle s’adressa ensuite au marchand avec un sourire charmeur, tout en prenant une pose plus révélatrice.

« Ma beauté ne vaut donc que 1500 Berry ? Ce n’est pas beaucoup me semble-t-il … Que dirais-tu de me le donner afin de me remercier de m’être arrêtée à ton étale ? Regarde autour de toi, tous les regards sont sur nous et ça te fera de la publicité. »

En réalité, la jeune fille ne compta pas le moins du monde dépenser un Berry dans ce cadeau destiné à son père. Il fallait donc voir si ce petit moment de gloire que sa présence accordait au marchand serait suffisant pour le convaincre. Maintenant, cela n’était pas crucial car au pire, elle demandait à ses hommes de le prendre et de tabasser le pauvre vendeur mais bon, il était bien évidement plus agréable de se le faire offrir grâce à sa beauté. L’homme réfléchissait à cette proposition, ne pouvant s’empêcher de reluquer l’imposante poitrine que la jeune femme lui mettait sous le nez. Le rouge lui monta légèrement aux joues alors qu’Elena continuait ses petites aérations de seins, jusqu’à ce qu’il se décide finalement pour lui céder cette moche pendule.

« Vous avez raison Mademoiselle ! Votre beauté vaut bien plus que cette pendule. Prenez-la et n’hésitez pas à revenir me voir si vous désirez acheter autre chose ! »

Un large sourire se dessina sur le visage de la jeune femme et alors que d’un geste du doigt, elle indiqua à l’un de ses gardes du corps d’embarquer la pendule, elle prit les compliments du pauvre homme au pied de la lettre.

« C’est vrai que ma beauté vaut plus que cette horloge. Je prendrai donc aussi ce collier en perle, la boite à musique et la guitare là-bas ! Je sais que ce n’est pas encore assez mais bon, il n’y a rien d’autre qui m’intéresse dans votre boutique. »

Prenant le vendeur en pitié vu qu’il n’avait pas d’objet lui permettant de compenser ce qu’elle estimait comme comparable à sa beauté, le pauvre homme resta sans voix. Les hommes d’Elena embarquèrent les objets pendant qu’il réalisait ce qu’il se passait et commencèrent à se remettre en route derrière la jeune fille, toute contente de ses trouvailles. Malheureusement, dans un soubresaut de conscience de s’être fait avoir, le vendeur interpella la mafieuse de manière peu sympathique.

« Oh ! Arrêtez-vous bande de voleurs !!! Je ne vais certainement pas me laisser dépouiller sans rien dire !! Tu n’es qu’une gamine, je vais certainement pas me laisser berner et te céder tout ça pour rien !!! »

A l’entente de ces mots, Elena s’arrêta net et son visage sembla se vider de toute la joie qui l’habitait. Elle leva simplement la main et claqua une fois dans ses doigts, sans même se retourner. Immédiatement, les six gardes du corps l’accompagnant se retournèrent et ouvrir le feu sur le pauvre marchand qui s’écroula au milieu de son échoppe. Ils rangèrent leur pistolet encore fumant dans leur veste et se remirent en route derrière la jeune femme. C’était le choc dans cette rue commerçante qui ne comprenait pas très bien ce qu’il s’était passé.

Il fallut presque trente minutes pour que l’adolescente se calme, attendant devant la demeure de l’ami de son père, Barrack Affrit. Quatre de ses gardes du corps portaient chacun un objet qu’elle avait récupéré dans la boutique, provoquant une scène assez étrange pour ceux qui se rendaient également aux funérailles de l’homme d’affaires. Finalement, elle pénétra dans l’immense demeure provoquant les messes basses et les regards. Vu que le vieux Barrack possédait une affaire de transport de marchandises et qu’il n’avait jamais été très honnête, de nombreux pirates et criminels étaient venus à cet événement. Il y avait évidemment quelques officiels du Royaume de Briss vu qu’il était malgré tout un homme d’affaires ayant contribué à la prospérité du royaume mais bon, il était clair que ces derniers n’étaient pas très à l’aise.

La fille de la famille Scarzoni s’approcha donc de la veuve et lui présenta les condoléances de son père. D’un geste de la main, elle fit approcher son garde du corps qui portait la boîte à musique obtenue récemment et la donna à la vieille femme.

« Voici un cadeau de mon père en mémoire de votre mari. Il espère que cette mélodie vous permettra de vous remémorer les bons moments passés ensemble. »

Tout semblait parfaitement exécuté et pourtant, un élément crucial avait été totalement oublié par Elena. Alors qu’elle s’éloignait de la veuve, cette dernière ouvrit la boite à musique pour laisser raisonner dans la grande pièce remplie d’invités, la musique d’une chanson paillarde que de nombreuses personnes reconnurent sans mal. C’est donc faisant comme si de rien n’était que la jeune fille se saisit d’un verre afin de ne pas perdre la face. Il était clair désormais qu’écouter la musique jouée par la boite à musique aurait été une chose à faire.

Les funérailles se poursuivirent sans autre scandale notable. Plusieurs criminels de haut vol vinrent saluer la jeune fille qui restait dans son coin avec ses six gardes du corps et tout naturellement, elle se mit à les charmer par ses douces paroles et ses poses sexy. Même les hommes qui la suivaient et qui avaient l’habitude de ses agissements ne purent se retenir de la regarder par moment, espérant toujours voir un bout de sein ou simplement la couleur de sa petite culotte. Au final, elle vola un peu la vedette à la veuve de Barrack Affrit qui observait la scène de loin, se demandant encore ce qui avait pu passer par la tête d’Anatoli d’envoyer une fille aussi provocante à un enterrement. Bien qu’elle soit sa fille, le contraste entre son père et elle était bien trop important. C’est donc après quelques cocktails offerts par ses admirateurs et de nombreux compliments sur sa beauté que la jeune fille présenta une dernière fois ses respects à la veuve avant de s’en aller.

Toujours avec la classe et le charisme de la noblesse, Elena sortit de l’imposante demeure avec ses gardes du corps. Son regard se posa un instant sur l’homme qui se tenait à l’extérieur, avant de continuer sa route. Il ne semblait pas être d’une grande importance à jouer de la sorte avec un écureuil et par conséquent, indigne de plus d’un regard de sa part. Les gardes du corps de la fille Scarzoni firent de même et continuèrent leur route, même si par moment, ils ne purent s’empêcher de s’assurer que l’homme ne cherche pas à faire une bêtise. Alors qu’ils allaient atteindre le grand portail de l’imposente demeure, un homme sortit en trombe afin de les rattraper, criant à gorge déployée pour qu’ils s’arrêtent.

« Mademoiselle Scarzoni !!!! Mademoiselle !!!! »

Sous les cris du pauvre homme qui semblait la réclamer, Elena se retourna en prenant une pose lascive mettant en évidence ses longues jambes magnifiques. Comment pouvait-elle ignorer un homme qui hurlait son nom avec tant de désespoir ? Il devait certainement être sous son charme et venait lui déclarer sa flamme. D’un simple geste de la main, elle fit s’écarter ses gardes du corps pour qu’ils laissent passer le pauvre malheureux. Il ne ressemblait pas à grand-chose mais bon, même le plus laid de ses admirateurs méritait qu’elle lui laisse ouvrir son cœur et cracher ses compliments et son amour après tout. Tremblant au milieu des hommes en costume noir, le jeune homme lui tendit le collier de perle qu’elle avait pris au marchand un peu plus tôt.

« Il semble que cela vous appartienne. Je l’ai vu tomber de la poche de l’un de vos hommes. Si je peux me permettre, vous devez être magnifique en le portant … »

Devenu tout rouge après ce petit compliment, il baissa le regard, ne voulant pas croiser les yeux verts sublimes de la jeune fille mais se faisant, il eut le nez plongé dans son décolleté, ce qui ne calma pas la chaleur qui s’empara de lui.

« Cela veut-il dire que sans ce collier, je ne suis pas magnifique ? »

Le jeune homme releva la tête d’un coup, ne comprenant pas comment ses propos avaient pu être si mal interprété. Malheureusement pour lui, la réponse des gardes du corps fut immédiate et le pauvre malheureux se retrouva roué de coups sans pouvoir s’expliquer. Une fois au sol, le corps meurtri, Elena déposa le coller de perle sur sa tête.

« Garde-le s’il est si magnifique … »

Finalement, la jeune fille se retourna et claque une fois des doigts avant de reprendre son chemin. Sur ce simple geste, les six gardes du corps pointèrent leur arme sur l’homme à terre et l’exécutèrent froidement avant de suivre la fille de la famille Scarzoni. On pouvait dire qu’elle était très susceptible et qu’il ne valait mieux pas la froisser. De plus, vu les agissements de ses hommes, il était clair qu’elle n’en était pas à son coup d’essai dans ce genre de pratique. Au final, elle était venue pour un enterrement, mais la veuve aurait un deuxième corps à mettre en terre avec son mari, celui d’un idiot incable de reconnaître la beauté quand elle se trouve devant lui.

Il n’y avait rien de pire qu’un homme ne sachant pas reconnaître la beauté lorsqu’elle était devant lui. En tout cas, pour le pauvre malheureux qui avait eu la bêtise de s’extasier sur ce collier, la leçon avait été radicale. Elena n’était pas du genre à laisser passer ce genre d’affront, sauf cas exceptionnel et par conséquent, ses gardes savaient parfaitement comment agir afin d’éviter d’être eux-mêmes la cible de la princesse de la famille Scarzoni. Bien que son père parvienne parfois à la calmer, bon nombre de gardes à la moral trop développée avaient déjà succombé à sa tyrannie, ce qui faisait qu’aujourd’hui, plus aucun d’entre eux n’osaient aller contre sa volonté. Le petit groupe n’eut aucun regard en arrière pour l’homme qu’ils venaient d’abattre, le considérant comme un sacrifice nécessaire pour calmer l’affront fait à leur Maîtresse.

Cependant, une chose étrange se passa quelques minutes plus tard. Un homme les aborda à nouveau, demandant à la jeune fille si elle était bien un membre de la famille Scarzoni. Les gardes du corps de la belle lui firent face immédiatement pour l’empêcher d’approcher trop près. Elena se retourna quelques secondes plus tard, laissant voler sa chevelure rouge de façon élégante, avant de prendre une pose sexy. Vu qu’il s’agissait de l’homme qui se trouvait à la sortie de la demeure de Barrack Affrit, il savait parfaitement bien qui elle était vu la scène avec le pauvre malheureux qui s’était fait tirer dessus sous ses yeux. Il ne restait plus qu’à savoir s’il venait pour réclamer justice ou si c’était un nouvel admirateur dont le cœur avait été touché par la beauté renversante de l’adolescente.

Histoire de faire bonne impression ou simplement de se vanter un peu, il se présenta en précisant qu’il était franc-marin. En soi, ce n’était pas des plus malins de révéler cette information aussi ouvertement car si un membre du gouvernement l’entendait, il aurait certainement pas mal de problème. En même temps, chacun prenait les risques qu’il voulait et si ce révolutionnaire le prenait pour se présenter, c’est qu’il avait certainement quelque chose d’important à dire. A moins que le traitement infligé à cet arrogant personnage collierphile, soit la raison de cette introduction. Histoire de lui faire comprendre qu’il n’avait pas intérêt à agir contre leur Maîtresse, les six gardes du corps posèrent déjà leur main sur leur pistolet, prêt à dégainer et à l’abattre. Ils s’écartèrent toutefois pour former une sorte de couloir entre la jeune fille et lui. Cette dernière s’avança un peu affichant un sourire charmeur et se présenta à son tour.

« Je suis Elena Scarzoni, fille d’Anatoli Scarzoni. De quoi dois-tu parler avec moi exactement ? Si c’est pour une déclaration d’amour, sache que tu es trop moche pour moi … En plus, la révolution n’est pas une chose qui m’inspire … Tu pars donc avec de gros handicaps. »

Il était clair après ses agissements récents qu’aider les gens ou renverser le Gouvernement Mondial n’étaient pas dans ses priorités, bien au contraire. Il n’y avait donc en soi que peu de raisons qui pourraient faire en sorte que la jeune fille trouve un quelconque intérêt dans les paroles du fameux Rhees. Bien sûr, si l’évidence qu’il en avait après la représentante de la famille Scarzoni et non elle-même en particulier, n’avait pas frappé Elena, cela n’échappa pas aux gardes du corps qui restèrent sur le qui-vive. Si les Franc-Marins en avaient après les activités de la famille Scarzoni, cela pouvait assez mal se terminer pour eux au final. Ils étaient donc un peu coincés entre les intérêts de la famille Scarzoni et les pulsions de leur Maîtresse, ce qui rendait la situation très compliquée pour eux.

Les Francs-Marins, ce n’était pas vraiment des gens avec qui la famille Scarzoni traitait habituellement et par conséquent, Elena ne s’était jamais vraiment intéressée à cette organisation luttant contre le Gouvernement Mondial. Bien sûr, vu que son père ne la laissait pas trop s’impliquer dans les affaires de la famille, ce n’était pas surprenant non plus qu’elle ignore énormément de choses. Quoiqu’il en soit, l’homme à la chevelure bleue ne sembla pas trop frustré du rejet qu’il venait de subir et exprima plutôt le désir d’une proposition concrète. Était-il du genre à directement passer par la demande en mariage afin d’obtenir les faveurs d’une beauté pareille ? La jeune femme était un peu perplexe car ce genre de proposition après un rejet aussi clair ne pouvait que conduire à un autre refus encore plus sec mais bon, si cet homme croyait pouvoir la séduire de cette façon, elle le laisserait faire bien volontiers. Peut-être que dans le monde que seules les moches pouvaient voir, ce genre de technique était fréquemment utilisé afin de montrer le sérieux de la démarche qui sait.

Elena écouta donc avec une plus grande attention, jouant avec sa chevelure comme une gamine impatiente lorsque finalement, ce Rhees dénigra sa capacité à prendre des décisions en remettant en doute l’intérêt de lui parler à elle, plutôt qu’à son père. S’il croyait que demander sa main à son père suffirait pour qu’il puisse se passer de son accord, il se fourrait le doigt dans l’œil. Le visage de la belle rousse se fit plus sévère et immédiatement, la réaction des gardes du corps ne se fit pas attendre. Leur main devint plus crispée sur la crosse de leur pistolet, attendant le moindre mot de leur Maîtresse pour en terminer avec ce présomptueux. Bien décidée à lui démontrer qu’elle était une personne qui comptait et qu’il ne fallait pas provoquer, la jeune femme calma ses sbires. Cependant, alors qu’elle allait lui dire que sa main ne pourrait jamais être accordée à quiconque par son père, le franc-marin continua son petit cinéma, retrouvant l’intérêt de discuter avec elle. Si elle ne voulait pas, alors il en resterait là et partirait sans plus de cérémonie.

Bien sûr, en l’entendant parler de tabasser ses hommes et de la laisser sans défense, Elena ne put s’empêcher de sourire, tout comme ses gardes du corps. Cela pouvait passer pour une grande confiance envers eux, mais la réalité était tout autre car le réel danger de ce groupe, c’était elle. Ses larbins ne faisaient que de la figuration en matière de protection et étaient surtout là pour qu’elle n’ait pas à se salir les mains sans raison, ni porter ses paquets par la même occasion. Quoiqu’il en soit, cet homme était parvenu à titiller son intérêt et par conséquent, elle allait au moins entendre ce qu’il avait à proposer. Il était clair qu’elle refuserait sa demande en mariage mais bon, si cela pouvait lui permettre de trouver l’amour avec une moche dans les années futures, elle était prête à lui briser le cœur aujourd’hui.

« Je sais prendre les décisions qu’il faut et je n’ai pas besoin de mon père pour cela. Et ne t’inquiètes pas pour mes gardes, ils savent se débrouiller et ne tomberont pas si facilement. Si c’était le cas, ils en paieraient le prix fort … »

Elena lança un regard autoritaire à ses hommes en terminant sa phrase, comme pour leur rappeler que si un combat devait éclater, ils auraient tout intérêt à y perdre la vie en cas de défaite car cela ne leur serait pas pardonné si facilement.

« Allons-nous installer à la terrasse de ce petit café là-bas, nous serons tranquilles pour discuter de ce qui te fait envie. »

La réaction de ses sbires ne se fit pas attendre et dès qu’elle désigna le lieu de la discussion, deux d’entre eux y allèrent immédiatement pour réserver une table à l’écart et chasser les clients trop proches. En voyant ces hommes vêtus de noir, le patron de l’établissement n’essaya pas de les contrarier, préférant inviter les clients chassés à venir à l’intérieur pour bénéficier d’une consommation gratuite. Telle une grande dame, Elena se dirigea vers le café et s’installa sur la chaise que lui avait tiré l’un de ses hommes.

« Vas-y ! Je t’écoute. Je te préviens déjà que ce genre de démarche ne m’impressionne pas du tout et que cela ne risque pas de changer ma décision initiale. Mais je peux reconnaître la persévérance et la récompensée. »

Si cet homme voulait négocier quelque chose, Elena était disposée à l’écouter mais bon, elle savait parfaitement bien que sa position au sein de la famille Scarzoni ne lui permettait pas de prendre ce genre de décision. Quoiqu’il en soit, elle ne voulait pas perdre la face et par conséquent, elle ne comptait certainement pas le lui dire. C’est donc avec une certaine attention que la jeune fille écouta les explications de Rhees, qui commença par rappeler le but de l’organisation des Francs-Marins. Ce qu’il ne semblait pas comprendre sur la mafia n’était pas très encline à aider la veuve et l’orphelin. En fait, ils étaient surtout à profiter des conflits et des règles que le Gouvernement Mondial imposait. Enfin soit, il continua son explication sur les besoins de son organisation de boyscouts et finit par évoquer clairement la raison de cette discussion, à savoir un point d’encrage sur South Blue qui leur permettrait d’augmenter leur rayon d’action. Il était clair que son père ne voudrait pas se mouiller dans ce genre d’embrouilles car si cela venait à se savoir, ça ne serait plus la Marine, mais les assassins du Gouvernement qui viendraient chercher leurs têtes à tous.

Bien qu’Elena n’était pas la plus intelligente et que ses préoccupations n’étaient pas vraiment centrées sur le business de son père, elle comprenait parfaitement bien ce que cet homme attendait d’elle. Soutenir les Francs-Marins n’était pas une petite demande, même si c’était uniquement dans le but d’avoir des lieux sûrs pour préparer leurs opérations. En plus, vu que son père n’était pas du genre à vouloir s’étendre davantage, préférant la sécurité d’une activité contrôlée et sans surprise, le danger supplémentaire que représenterait cette alliance était inconcevable. Même les gardes du corps de l’adolescente comprirent que ce n’était pas une très bonne idée pour la famille Scarzoni et semblèrent vouloir l’indiquer à leur Maîtresse mais bon, ils ne savaient pas trop quelle serait sa réaction s’ils se permettaient une telle chose. Aussi, ils restèrent silencieux, pendus aux lèvres de la belle qui n’allait pas tarder à répondre.

« Si je comprends bien, les Francs-Marins souhaitent s’associer avec la famille Scarzoni pour profiter de leur protection et de leurs infrastructures. Cela pourrait être intéressant en effet … mais uniquement pour vous. En quoi cela nous apporterait le moindre avantage de vous aider ? Nous ne sommes pas en guerre contre le Gouvernement Mondial et nous ne soutenons pas votre cause non plus. Il faudrait donc une compensation de taille pour parvenir à ce que la famille Scarzoni envisage la chose. »

La belle rousse avait parlé avec une voix douce et envoutante, bien loin des actions sans pitié qu’elle avait commise juste avant leur entrevue. Après, même si elle ne s’occupait pas des affaires de la famille, elle avait vite retenu que lorsqu’on rendait service, un retour était de mise. Ici, Rhees ne proposait que des choses avantageuses pour eux mais à aucun moment, en dehors de cette pseudo-noble cause qu’était la leur, il n’avait parlé des bénéfices que les Scarzoni en retireraient. Lorsqu’il proposa à boire, sans doute pour alléger un peu le débat, Elena observa rapidement la carte et ne manqua pas de montrer qu’actuellement, elle n’était pas trop encline à faire des concessions.

« Ca sera un Sexy Demon Freeze et pareil pour mes hommes. Il faut bien qu’ils se désaltèrent un peu également, n’est-ce pas ? »

Evidemment, il s’agissait du cocktail le plus cher de la carte et l’adolescente n’avait pas hésité un seul instant à en prendre sept au total, même si c’était son interlocuteur qui payait la note. C’était une façon évidente de lui faire comprendre que s’il ne donnait rien, il n’aurait rien en retour. Quoiqu’il en soit, Elena était tout de même curieuse de voir avec quelle contrepartie le franc-marin viendrait mais bon, il allait falloir monter très haut pour qu’une telle collaboration soit envisageable. De plus, même s’il parvenait à convaincre la jeune fille, il restait son père à convaincre, chose presque impossible vu son manque d’ambition.

Fort heureusement pour Rhees, la commande d’Elena ne fut pas contrariée et par conséquent, tous ses hommes auraient droit à leur cocktail hors de prix. Chacun d’entre eux était déjà très content de pouvoir se désaltérer un peu et surtout, avec une boisson qui promettait d’être excellente. Toutefois, personne n’oubliait la raison de cette entrevue et restait sur ses gardes afin que rien ne puisse arriver à la jeune fille de la famille Scarzoni. Cette dernière avait abordé un point crucial et visiblement, le franc-marin qui se trouvait devant elle, n’avait pas de réponse à lui fournir immédiatement vu qu’il attendit que le serveur apporte les boissons avant de revenir au sujet. Il était évident pour la rouquine qu’il pensait pouvoir demander quelque chose en se basant sur l’idée de gloire et de justice de son organisation mais bon, c’était bien mal connaître la mafia qui de son côté, ne voyait que le profit et le risque dans chaque opération. Ces deux éléments étaient mis en balance et suivant le caractère de leur chef, l’un primait sur l’autre. Dans le cas d’Anatoli, c’était le moindre risque qui l’emportait largement sur les gros profits, tout le contraire de sa fille.

Quoiqu’il en soit, elle n’était pas à la manœuvre et par conséquent, à moins qu’il ait beaucoup à offrir pour que le profit soit nettement supérieur au risque, son père n’accepterait jamais. Finalement, lorsque le jeune homme reprit la parole, elle l’écouta calmement en sirotant son cocktail, montrant à ses hommes son appréciation de la boisson. Ceux-ci firent de même sans trop se soucier des paroles de Rhees, comme s’ils étaient sûrs qu’il ne pourrait pas proposer quelque chose de suffisant. Lorsqu’il commença à proposer d’étendre leurs activités, Elena redevint sérieuse et s’arrêta de boire un instant. Au fil se ses paroles, elle recommença à siroter son cocktail jusqu’à ce qu’il termine. Certes, ce qu’il proposait semblait intéressant mais bon, il devait vraiment la prendre pour une naïve pour croire tout son baratin. Les gardes du corps de la belle burent chacun une autre gorgée de leur cocktail, attendant la réaction de leur Maîtresse qui ne se fit pas attendre.

« Les Francs-Marins sont-ils vraiment du genre à laisser la famille Scarzoni faire ce qu’elle veut une fois le Gouvernement Mondial tombé ? Même si nous profitons de la population ? En plus, si la répression du Gouvernement est terminée, quelle place reste-t-il pour nos affaires ? Votre lutte contre le pouvoir en place est une bonne chose car cela nous offre beaucoup d’opportunité, mais nous n’avons aucun intérêt à vous voir gagner … »

A cette dernière phrase, le regard d’Elena se changea en celui d’un aigle ayant trouvé sa proie. Ses gardes du corps burent la dernière gorgée de leur cocktail et se préparèrent à la suite. D’un coup, l’atmosphère était devenue plus lourde et une étincelle aurait suffit à embraser la situation. Soudain, l’un des hommes de la famille Scarzoni fit un petit signe à sa Maîtresse qui jeta un coup d’œil derrière elle. Un petit sourire se dessina sur son visage lorsqu’elle vit un groupe de soldats de la Marine. Ils étaient une dizaine et à leur tête, le plus haut gradé semblait être un sergent. Ils étaient pile poil ce qu’il fallait à la rouquine pour pimenter sa journée. C’est donc tout naturellement que la jeune femme termina son verre et attendit que le petit groupe passe à proximité de leur table. La présence des gardes du corps avait déjà permis d’attirer l’attention des soldats mais Elena n’en resta pas là et d’une voix bien plus forte que précédemment, elle s’adressa à Rhees.

« Je suis désolée mais aucune collaboration avec les Francs-Marins n’est possible. Nous sommes loyaux au Roi, lui-même loyal au Gouvernement Mondial. Je ne partage pas les idéaux des Francs-Marins non plus, donc ce recrutement est inutile. »

Affichant un petit sourire sur son visage, la rouquine se leva pour s’éloigner un peu du révolutionnaire. Ce dernier devait sentir pas mal de regards se poser sur lui car le petit groupe de soldats de la Marine avait les yeux rivés sur lui. Après quelques chuchotements entre eux, le Sergent s’approcha de la table où se trouvait l’homme aux cheveux bleus. Rapidement, les soldats l’entourèrent afin d’éviter toute fuite, alors qu’Elena et ses hommes regardaient la scène d’un peu plus loin, s’amusant de ce qui arrivait. La proposition du Franc-marin pouvait sembler alléchante mais au final, son père l’aurait simplement refusé en bloc. Il n’avait aucune ambition de s’étendre et aider cette organisation ne ferait qu’amener plus de problème. En mettant la Marine sur son dos, la fille d’Anatoli avait donc réglé cette affaire sans même devoir lever le petit doigt. Elle observa donc le sergent qui avait déjà sa main sur son sabre, comme tous ses subordonnés, tenter d’arrêter Rhees.

« Vous êtes en état d’arrestation pour association supposée avec l’organisation criminelle se faisant appeler les Francs-Marins. Rendez-vous sans histoire et vous aurez droit à un procès juste qui fera la lumière sur cette histoire. »

La Marine:

Au final, le Franc-marin n’avait rien de bien intéressant à offrir à la famille Scarzoni en dehors de problèmes avec le Gouvernement Mondial et la Marine. Il ne fallait donc pas s’attendre à une grande coopération de leur part et en plus, vu le caractère d’Elena, le pauvre homme allait s’attirer quelques soucis sans même les avoir provoqués. Un petit sourire narquois s’afficha sur le visage de la jeune fille alors que les soldats prenaient position autour du potentiel criminel. Il était amusant de voir tout ça quand on sait que la belle avait déjà fait tuer une personne et en avait blessé une autre sur cette île mais bon, c’était sans doute l’avantage d’être belle car personne ne pouvait la soupçonner d’être une personne bien plus méprisable que ce pauvre Rhees. Calmement, la rouquine se recula avec ses hommes, laissant le champ libre à la Marine pour procéder à l’arrestation de son interlocuteur. En soi, elle s’amusait de cette scène, se demandant si l’homme était assez fort pour se sortir de là tout seul.

Il ne fallut pas longtemps pour qu’elle se rende compte qu’il était assez capable pour un sous-fifre des Franc-marins. D’une seule attaque, il s’était débarrassé de ses opposants, ne laissant que le plus gradé pour tenter de l’arrêter. En voyant cela, l’intérêt combatif d’Elena sembla s’éveiller et alors que ses hommes se demandaient pourquoi ils n’étaient pas encore partis, elle s’avança vers le Sergent qui réfléchissait, l’air assez angoissé, pour trouver une façon de prendre le dessus sur son adversaire. Un large sourire aux lèvres, elle vint se placer à hauteur du soldat de la Marine qui lança un coup d’œil dans sa direction, profitant de la beauté de cette inconnue en la détaillant des pieds à la tête. Tel un gentleman, il chercha tout de même à la protéger en s’adressant à elle, le rouge aux joues.

« Mademoiselle ! Il vaut mieux que vous reculiez, cet homme est dangereux ! »

« Vous êtes gentil, mais ne vous inquiétez pas pour moi … Si je vous aide, vous me devrez un service, on est d’accord ? »

Le Sergent fut assez surpris de la proposition de cette adolescente mais bon, si de prime abord il voulait refuser, l’attitude assez sereine des gardes du corps de la jeune fille semblait indiquer qu’elle devait être en mesure de se défendre assez bien. Il acquiesça de la tête afin de lui signifier la chose, avant de reporter son attention sur le criminel en face de lui. Armé de son sabre, il se jeta sur son ennemi afin de tenter de le blesser. On pouvait au moins lui laisser qu’il n’était pas un trouillard et qu’il n’était pas aussi stupide que ça vu qu’à peine après avoir vu le mouvement de Rhees, il avait compris qu’il était préférable de s’attaquer à ses jambes pour restreindre ses mouvements. De son côté, Elena sembla marcher tranquillement vers le Franc-marin laissant le soin à son allié de le distraire un peu. L’agitation ambiante n’avait pas manqué d’attirer les curieux et tous semblaient se concentrer sur le combat opposant le Sergent, jusqu’à ce que la belle entre dans le périmètre des combattants, captivant les regards qui se posaient sur son corps divin.

Très calme et détendue, le sourire aux lèvres, Elena finit par être assez proche de son adversaire pour lui lancer un coup de pied vertical visant son menton. Rapide et inattendu, cette attaque aurait pu être plus dévastatrice si le stupide Sergent était parvenu à représenter un réel danger pour leur adversaire mais bon, même un pion peut permettre à mettre en échec. Il ne restait plus qu’à voir si le Franc-Marin parviendrait à esquiver le coup rapide. En tout cas, les gardes du corps s’étaient installés tranquillement pour profiter du spectacle, plusieurs d’entre eux pariant sur la couleur de la petite culotte de leur Maîtresse, rougissant et transpirant à l’idée qu’elle puisse entendre leurs murmures.  

Technique:

Même si en soit, Elena n’avait pas grand-chose à reprocher aux Franc-Marins, la situation actuelle pouvait aider sa famille à apaiser un peu leur relation avec la Marine. En plus, pour ne rien gâcher, cela lui permettait de se défouler un peu car il fallait admettre que pour le moment, c’était assez calme. Voir Rhees éliminer les soldats n’avait pas manqué de susciter son intérêt et maintenant, l’homme aux cheveux bleus risquait de le regretter. Quoiqu’il en soit, le combat avec le sergent se poursuivit et il semblait très motivé malgré l’élimination rapide de ses hommes quelques secondes avant. Il faut dire que de se savoir soutenue par une si belle femme, cela ne pouvait que motiver n’importe quel homme à se montrer sous son meilleur jour. Calmement, Elena s’approcha et lança son attaque mais malheureusement, Rhees parvint à l’éviter en exécutant un salto-arrière, faisant désormais face à la jeune femme qui ne manqua pas de sourire.

« Vous comprendrez bien que la famille Scarzoni n’a aucun intérêt à traiter avec vous mais bon, votre arrestation pourra peut-être me rapporter un peu d’argent qui sait. »

Le sergent ne préféra pas intervenir car il ne savait même pas si une récompense était offerte pour l’homme qu’ils affrontaient, mais bon il était conscient que sans elle, ce combat tournerait bien vite en sa défaveur. Au final, Rhees fonça droit sur la rouquine qui se prépara à le recevoir mais il dévia au dernier moment pour effectuer une prise acrobatique sur le pauvre sergent qui sembla totalement incapable de réagir. A première vue, le Franc-marin était très agile et utilisait un style de combat basé sur un jeu de jambes et des prises ressemblant à du catch. Anticipant un peu la situation en voyant son adversaire basculer, Elena s’écarta afin d’éviter de prendre un mauvais coup au passage. Au final, elle se moquait royalement de ce qui pouvait arriver aux soldats de la Marine et par conséquent, elle n’avait aucune intention de les sauver. Le sergent s’écrasa lourdement au sol et vraisemblablement, il ne se réveillerait pas de sitôt.

« Et bien, et bien, je vois qu’il faut que je fasse attention car sinon, mon si beau visage pourrait ressembler au tien après un coup pareil. »

Les gardes du corps d’Elena ne semblaient toujours pas trop s’inquiéter malgré la démonstration du Franc-marin, sans doute car pour eux, leur Maîtresse était d’une tout autre catégorie niveau force mais bon, il ne pouvait pas vraiment juger de la puissance de son adversaire du jour. Quoiqu’il en soit, la jeune femme était toujours souriante et elle comptait bien s’amuser un peu, même si vu que la Marine était éliminée, il n’y aurait personne pour lui remettre sa récompense. Il était important désormais de réduire sa vitesse et par conséquent, elle se lança dans des coups de pied en direction des diverses articulations de son opposant. La vitesse de ses coups ne lui laissait même pas le temps de savoir si Rhees encaissait ou évitait les coups mais bon, le but était juste de le déstabiliser pour lui porter l’estocade finale qui consistait à un coup de pied puissant émettant l’onde de choc Hasshoken dans ses parties intimes.

Ce mouvement sembla surprendre son adversaire qui parvint tout de même à esquiver plusieurs coups, sans malheureusement voir venir le coup final qui vint percuter de plein fouet son entrejambe. La douleur put se lire sur son visage et immédiatement, Rhees effectua un bon en arrière pour pleurer la perte de sa virilité. Elena avait un petit sourire satisfait sur son visage mais bon, il ne fallait tout de même pas se laisser surprendre par son adversaire au moment où le combat semblait être joué. Malheureusement pour elle, l’homme semblait avoir parfaitement cerné le caractère de la fille de la famille Scarzoni et par conséquent, il partit aussi vite que possible sans demander son reste. Surprise et ne sachant que faire face à cette fuite inattendue, Elena regarda ses gardes du corps assez bêtement, avant de hausser les épaules et de se rassoir tranquillement. Après tout, elle n’allait pas lui courir après sans raison. L’un de ses hommes vint immédiatement pour lui donner un peu de crème à mettre sur les coups qu’elle avait reçu, alors qu’un autre lui apportait un nouveau cocktail. On ne pouvait pas vraiment dire que cette première rencontre avec les Franc-Marins s’était bien déroulée mais bon, ce n’était pas vraiment un problème vu le manque d’ambition de son paternel.

 

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