Fiche de Kaalei (en cours)

Physique du personnage

Mental du personnage

Tout commence dans la crasse, avec lui. Peut-être une phrase récurrente, mais on ne peut plus vrai. Brazac est une ville métisse : mêlant la luxure et la condition misérable, la jalousie des uns se mue en haine viscérale. Et dans cette ville de South Blue, la confrontation des deux mondes ne s’est jamais éteinte.
En tout cas, l’histoire de Kaalei commence on ne sait où. Un orphelinat puant des bas-quartiers, où des gamins livrés à eux-mêmes pensaient déjà à défier l’autorité et à devenir de jeunes délinquants. Cette journée, la plupart d’entre eux s’étaient massés dans la cour, car les cris du nouveau-venu leur était insupportable. Et pour cause : la Révérende-mère avait pris sous son aile un petit monstre à la peau rosée, et aux yeux globuleux. C’était un bébé Homme-poisson, nul doute. La plupart des nonnes présentes n’en croyaient pas leurs yeux : pour elles, les Hommes-poisson de Grand Line n’étaient qu’une légende lointaine. Pourtant il y en avait un déjà là, qui se tortillait, et qui se démenait pour survivre. L’apparence peu ragoutante de l’hybride révulsait une certaine partie de l’assistance. La Révérende-mère, elle, ignorait les commentaires de ses Sœurs, préférant dorloter ce petit bout, qu’elle avait ramassé le matin-même, sur un trottoir, prêt à se faire dévorer par un chien errant. Le monde est bien trop cruel, songea-t-elle, même pour les plus petits bébés de ce monde. L’orphelinat comptait désormais un nouveau pensionnaire.

Un pensionnaire qui s’avéra être une véritable tête de turc. Son apparence le desservait partout où il mettait les pieds. Les bambins le raillaient dès qu’il passait furtivement une porte, où qu’il rôdait à l’écart de tous. Néanmoins, ce fut l’amour de la Révérende-mère qui le sauvait du désespoir. Elle le traitait comme son fils. Ce n’était pas pour autant que le petit Kaalei (c’est le nom qu’il avait choisi), ne sombra guère dans la délinquance. C’est la violence qui forge les hommes violents n’est-ce pas ? Kaalei ne dérogeait pas à la règle. Les bagarres étaient fréquentes, et ne finissaient jamais à son avantage. Certes, il donnait une rouste à ses adversaires grâce à sa force qui correspondait presque à celle d’un adulte à à peine cinq ans, mais ses réprimandes étaient à la hauteur de ses méfaits. De temps à autres, il trouvait l’astuce pour barbouiller les murs de l’orphelinat d’insultes et d’injures que la Révérende-mère n’avait jamais vu ou entendu. Très vite, la rumeur du petit Homme-poisson turbulent de l’orphelinat avait parcouru la ville. Et certains profiteurs ne demeurèrent pas sourds. Quelques mois après le sixième anniversaire de Kaalei, l’enfant fut kidnappé.

Il ignora combien de temps on le laissa enfermé dans cette cave noire, combien de temps on l’avait affamé, et combien de fois on l’avait passé à tabac dès qu’il gémissait. Lorsqu’on le sortit à la lumière du jour pour la première fois depuis des semaines, il fut amené devant un vieil homme.

— Tu es méconnaissable. Vu ton poids tu ne passeras pas la fin du mois, gamin. Est-ce que tu veux mourir ?
— Non … répondit Kaalei d’une voix faible.
— Personne ne le veut n’est-ce pas ? En tout cas je te fais une proposition. Je sais que tu as passé des années difficiles dans cet orphelinat puant. Où tout le monde te détestais. Moi, je t’apporte un choix que tu n’aurais jamais pu espérer dans ta vie. La richesse. La célébrité. Et l’amour d’un public. Mieux encore, tu ne seras jamais puni pour avoir frappé. Tu vas exister pour frapper. Qu’en dis-tu ?
— D’accord …
— Parfait ! Nous commençons demain ! Roger, c’est quoi comme Homme-poisson d’après toi ?
— Je dirais une môle. Plus communément appelé un poisson-lune. Ce sera un combattant vigoureux, les poissons-lune sont généralement de gros spécimens.

Kaalei ne comprit pas immédiatement dans quoi il avait été embarqué. Mais il sut par la suite que son boss n’était autre que Mandala Corgan, un maffieux cynique et uniquement attiré par l’argent sale. Et ce qu’il convoitait chez le jeune Homme-poisson, c’était sa force de surhomme. Kaalei fut pris en charge par d’anciens combattants du Ring, une arène disposée dans les égouts de Barzac. Ils lui enseignèrent divers arts du combat, que le petit garçon assimilait sans trop de difficultés. Il était fait pour se battre, et il le savait. C’est à ses dix ans qu’il entra pour la première fois dans le Ring. Une expérience peu traumatisante au gamin qui avait été habitué à donner et recevoir des coups 4 ans durant. Il était d’ailleurs étonnant de voir un petit comme lui foutre des torgnolles à des gaillards habitués aux combats de rue. La différence, c’était la race. Kaalei en était persuadé. Il avait une force déjà supérieure à des adultes humains. Sous l’œil attentif de Mandala, Kaalei accumulait victoires, parfois défaites, mais plus il grandissait, plus son corps se gonflait de muscles, plus il gagnait en force.

Les années passèrent, à quatorze ans, il eut une révélation. Un bien curieux adversaire entra dans le Ring, prêt à relever le défi. Une femme. Une femme incroyablement belle, aux cheveux si singuliers, qu’on eût cru voir une anémone rousse ondulant sous la mer. De premier abord, l’inconnue n’était pas si intimidante que ça. Kaalei était assuré de sa victoire. Mes cette dernière lui fut volée, en moins de trois secondes. Le jeune Homme-poisson se rua sur son ennemie. Cette dernière frappa l’air devant elle, et contre toute attente, Kaalei reçut le coup en pleine poire, bien qu’une dizaine de mètres les séparait. Il n’en revenait pas. Envoyé au tapis par cette créature toute droit sortie d’un conte de fée ? A la fin du combat, il rejoignit la loge du boss.

— C’était qui ? C’était qui ? hurlait-il. Je veux savoir qui était cette femme !
— Ferme-la ! Tu ne veux pas savoir de qui il s’agit. Continue de t’entraîner si tu veux la vaincre un jour. Tu m’as fait perdre assez d’argent pour ce soir.
— Impossible ! hurlait Kaalei. Elle a fait une technique que je ne pourrai jamais apprendre auprès des bras cassés qui ont fait mon apprentissage !
— C’était du Gyojin Karaté, intervint Roger, un de ses instructeurs. C’est un art martial typique de l’île des Hommes-poissons. A la fois adapté pour la terre et la mer.
— Mais c’est impossible, c’est une humaine ! s’écria Kaalei.
— Non, c’est une sirène. Passé la trentaine, elles peuvent diviser leurs jambes en deux pour marcher sur la terre ferme. Ce qui explique sa maîtrise parfaite du Gyojin Karaté.
— Peu importe, gronda Mandala. Tu n’as pas ton mot à dire Kaalei, c’est à moi que tu appartiens. Tu n’as pas besoin de Gyojin Karaté pour me rapporter un max de pognon. Tu m’appartiens je te rappelle.