Le dragon de sable

Le dragon de sable

Nous nous retrouvons plusieurs jours après que notre borgne préféré ait affronté cette franc-marin. Il ne l'avait pas recroisé sur l'île, elle avait sans doute mit les voiles, c'était compréhensible d'ailleurs. Quoi qu'il en soit, après ça il avait rejoint le domicile familiale en compagnie de ses parents. Sous ordre de son paternel, il avait œuvré seul pendant des journées entières, afin de remettre en ordre la zone qu'il avait dévasté. Déboisage, déblaiement, remise en état des pavés de la rue, sans oublier le remboursement des frais médicaux, pour les personnes qu'il avait blessés. C'était clairement une punition approprié, après tout il avait foutu un sacré bordel. Il avait mit un moment avant de finir toutes ses tâches, profitant enfin d'un repos bien mérité. Avec l'approbation de sa mère, il décida d'aller se détendre dans un bar. Même s'il ne boirait que des boissons non alcoolisées, sous peine de devoir rendre des comptes à ses parents, si jamais il repartait en vrille comme la dernière fois.

Bien entendu, il se dirigea vers un quartier à l'opposé de celui où il avait mit la pagaille, comprenant que ses occupants ne voulaient plus de lui près de leur maison ou leur commerce. Après une bonne heure à s'être fait jeter comme un malpropre, il trouva enfin un établissement qui voulut bien le laisser rentrer. Sûrement parce que c'était un endroit considéré comme malfamé. Ce n'était pas étonnant, Briss grouillant de voyageur venants des 4 coins du monde, on pouvait y trouver des pirates, ce bar étant un peu leur repère sur cette île. Le balafré alla directement au comptoir, endroit qu'il affectionnait beaucoup, car il avait une vue panoramique sur ce qu'il se passait autour de lui. Il commanda un pichet de rhum et le saisit avant de le lever pour le porter à ses lèvres. Ce fut juste avant d'ingurgiter la première goutte, qu'il eut l'image de sa mère qui le menaçait avec une poêle à frire. Il était un homme, un dur, un renégat qui se fou de ce qu'on peut penser de lui et qui fait ce qu'il veut, mais sûrement pas contrarier maman Ryuma, ça c'était proscrit. Une goutte de sueur parcourant son front, il reposa le breuvage et l'offrit à son voisin, qui fut très enchanté d'ailleurs. Du coup il se contenta d'un lait-fraise, c'est bon ça aussi, puis au moins il pouvait en abuser sans craindre d'avoir une marque ronde et rouge sur son visage par la suite.

Le borgne n'était pas quelqu'un qui parlait énormément, même dans un bar, il aimait rester dans son coin et observer les autres. C'était sûrement dut à son impassibilité, même s'il était sociable, il ne cherchait pas à faire la conversation non plus. Même si à ce moment là, un type assis à une table près de lui, avait décidé de le tirer de sa tranquillité. Je devrais plutôt dire un garçon, parce qu'il était sacrément jeune pour être considéré comme un homme. Bien sûr il l'avait remarqué un peu avant, puisqu'il observait tout le monde, mais ne s'était pas attardé sur lui plus que ça. Mais le gamin avait décidé qu'il en serait autrement, l'interpellant d'un seul coup en criant. Le petit commença à raconter sa vie et tout, apparemment il avait bien bu. Oh oui, Ryuma commençait vraiment à se demander s'il allait se faire agresser dans tous les bars où il irait.

- Hé gros, pourquoi t'es triste ? Hein pourquoi tu es triste ? Dis le moi ! De toute façon ta vie ne sera jamais aussi triste que la mienne ! Un gars a exterminé ma famille avec un pouvoir de sable, le seul problème que j'ai... J'ai reçu ce PUTAIN DE POUVOIR !!

Le pirate se demanda également quel était son problème à lui aussi. Déjà il lui racontait sa vie, alors qu'il en avait strictement rien à cirer, mais en plus il le jugeait comme s'il connaissait la sienne. Ahlala, l'alcool et ses coups bas me direz-vous. En plus il lui ordonna de lui dire pourquoi il était triste, mais il était pas triste, stop de juger ainsi le visage des gens, c'est pas cool sérieux. Comme on dit, les apparences sont parfois honteuses..oui je crois que c'est ça qui se dit. Mais passons, son attention attiré par le garçon, son œil le fixa, remarquant qu'après avoir déballé son sac, lui il tira vraiment une tête salement triste par contre. Juste avant d'enchaîner pour lui dire qu'il avait reçu ce pouvoir dont il parlait, le sable. Pour lui, ce qui sortait de la bouche de ce môme était incompréhensible. Cependant, l'empathie dont il était doté, couplé à sa curiosité, empêcha Ryujin d'apparaître et il entreprit d'échanger quelques mots avec ce petit bout d'homme. Demandant au serveur deux lait-fraise, il alla s'asseoir en face du jeune rouquin, lui tendant le deuxième verre.

- Déjà, dis moi comment tu t'appelle petit, moi c'est Ryuma. Puis explique toi sur ce charabia que tu viens de déblatérer, je n'ai strictement rien compris.