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 Cynthia, la Renarde Dorée •• 真詩亜

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Rosebery Cynthia


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☠ Âge du Personnage : 19 ans.
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Rosebery Cynthia

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MessageSujet: Cynthia, la Renarde Dorée •• 真詩亜    Cynthia, la Renarde Dorée •• 真詩亜  EmptyMar 19 Déc - 23:23



Cynthia Rosebery




Prénom et Nom: Cynthia Rosebery.
Âge : 19 ans.
Sexe : Féminin.
Avatar : Athena Cykes - Ace Attorney
Groupe : Pirates.
Métier : Capitaine.
Espèce : Humaine.
But : Atteindre Rough Tell & devenir une pirate de grande renommée.
---------------

Fruit du Démon : (sous réserve de validation) //
Autres capacités : (sous réserve de validation) Épéistes - Escrime avec une Rapière


Questionnaire

Vous ne voulez pas passer par l'habituelle case des descriptions ? Alors optez pour ce questionnaire !

1. Apparence physique


Taille : 1m60. Ses chaussures à talons lui font souvent gagner 5 ou 6 cm de plus.
Poids : 46kg.
Cheveux : Roux, lisses et (très) longs.
Yeux : Bleus.


2. Tenue vestimentaire habituelle


Voilà une jeune femme haute en couleurs. Et pour cause; Cynthia opte pour des vêtements aux coloris vifs comme le jaune qui ne la font pas passer inaperçue. Plutôt coquette et férue de mode, elle se vêt généralement d'habits du style plus féminin que casual chic, qui composent sa garde-robe déjà pleine à craquer. Grande amoureuse de vêtements ornés de volants, de nœuds et de broderies en tout genre, la rouquine veille toujours à faire en sorte à ce que les couleurs de sa tenue s'harmonisent. Se changeant régulièrement, elle alterne généralement entre robes et jupes ajustées, pas particulièrement faites pour se battre.

Depuis qu'elle est pirate, elle porte souvent les habits qui siéent à cette condition. Comme pour mettre en évidence son statut de capitaine qui lui tient à cœur, elle se coiffe d'un tricorne noir sur lequel est cousu un smiley, dissimulant partiellement le ruban bleu qu'elle attache comme un serre-tête. Plus bas, elle recouvre son corps d'un bustier blanc, très resserré par la présence d'un corset qu'elle lace comme il le faut. Par-dessus, elle met une redingote jaune près-du-corps qui la fait ressembler encore un peu plus à un forban. Enfin, elle porte une jupe plissée retenue par une ceinture bleue, qui laisse ses gambettes à l'air libre mais lui permet une meilleure mobilité. C'est dans des bottes à talons - dont Cynthia n'hésite d'ailleurs pas à se servir pour asséner des coups de pieds très efficaces - que cette demoiselle à la gestuelle élégante se déplace, toujours la démarche sûre. Elle ne se sépare pas de sa boucle d'oreille en forme de croissant de lune, qui pend à son oreille droite.

3. Motivations


Étant d'une cupidité sans bornes, Cynthia est animée par le désir de posséder bien des choses. Comme beaucoup de pirates, elle est avide de rêves, d'aventures, de gloire et de fortune, ce qui explique sans doute sa propension à choisir toujours la voie la plus épineuse. Car « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » : C'est un dicton que la rouquine se plaît à répéter, que ce soit pour justifier son entêtement à affronter le danger alors qu'elle pourrait l'éviter, ou tout simplement pour entraîner les autres dans son délire, quitte à ce qui lui arrive quelques bricoles.

« Tout se passera pour le mieux... Puisque je suis là ! »


Sans manquer de confiance en elle, elle n'agit pourtant pas sans réfléchir puisque s'il est bien une chose qu'elle sache bien faire, c'est ruser pour parvenir à ses fins, et cela au détriment de la morale et des principes. Être fourbe et menteuse ne la dérange pas plus que ça, en particulier lorsque cela lui permet de servir ses propres desseins. Elle aime le défi, elle aime la difficulté, car elle est persuadée que la récompense n'en sera que plus méritée à la fin. Outre son côté colérique qui la fait vite partir au quart de tour, on peut dire que son fort caractère lui permet d'aller au-delà de ses limites.

« Tous les plus grands trésors du monde seront miens, et je pourrais me parer des plus belles robes et des bijoux les plus resplendissants ! »


Pour la demoiselle pleine d'énergie et de volonté qu'elle est, le voyage qu'elle a initié ne sert qu'à assouvir sa soif de péripéties et de richesses. Peut-être est-elle trop sûre d'elle, et prétentieuse avec ça, mais elle demeure malgré tout une jeune femme douée de sensiblerie qui verse des larmes facilement. L'épée pointée vers l'horizon, cette amoureuse d'aventure s'est également fixé le but de faire le tour de Grand-Line, et réaliser l'exploit que personne n'a encore jamais pu accomplir : Atteindre Rough Tell et devenir la pirate la plus connue de son ère d'une pierre deux coups.


4. Opinion sur le gouvernement mondial


Malgré leurs éventuels différends, elle ne leur voue aucune haine particulière. Si la rouquine les voit effectivement comme des ennemis, des personnes qui la prendront en chasse une fois qu'elle aura officiellement hissé le drapeau de son équipage, elle considère avant tout que ce seront ceux qui viendront pimenter son aventure, et qui la rendront donc plus palpitante. De ce fait, leur existence ne la dérange alors absolument pas. De même, qu'elle ait à se battre contre un soldat de la Marine corrompu et pourri jusqu'à la moelle, ou au contraire contre un brave commandant au cœur pur, cela ne lui importe que trop peu. S'ils se mettent en travers de son chemin, alors il goûteront à la lame de sa rapière, qui qu'ils soient !

5. Opinion sur la piraterie


Cynthia a souvent eu une vision très stéréotypée sur la piraterie, sans doute en raison des nombreux contes qu'on lui avait narré lorsqu'elle était enfant. Elle n'avait en tête que l'image de l'atypique pirate qui combat à l'épée en s'appuyant sur sa jambe de bois, portant un cache-œil et un tricorne sur la tête. Celui-ci serait en compagnie d'un bel équipage, composé de loyaux Hommes avec lesquels il ratisserait les côtes dans sa quête de trésors, pour finalement ripailler à la nuit tombée.

Bien qu'elle soit désormais bien consciente que certains - même certainement la majorité d'entre eux - sont des criminels sanguinaires, être pirate a toujours été un rêve d'enfant pour elle. Elle n'a cure de ce qu'on pourra penser d'elle par la suite, pourvu qu'elle vive une aventure pleine de sensations. Pour ainsi dire, sa vie de forban constitue pour elle un bon moyen de s'amuser sur le long terme, son côté joueur et malicieux, se faisant alors plus prononcés. Et puis, le pirate possède un maître-mot qui suffit à ravir son âme d'aventurière : La liberté.

6. Opinion sur la franc-marinerie


Elle n'en sait pas grand-chose, et n'en pense pas grand-chose non plus. À ses yeux, il s'agit d'une organisation qui n'a que peu de chances d’interférer dans ses affaires, mais dont elle trouve l'audace tout à fait digne d'éloges. Cynthia reste tenue informée à leur propos, sans particulièrement se sentir concernée puisqu'ils ne ciblent que les membres du Gouvernement.



Sinon, ton pseudo à toi, derrière l'écran ? Nocnoc
Si t'as un commentaire à faire, fais-le maintenant ! Je suis pas certaine d'en avoir pour le moment, mais peut-être que ça viendra ! :3 Joli forum !




Dernière édition par Rosebery Cynthia le Dim 7 Jan - 16:22, édité 1 fois
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Josh Leone
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MessageSujet: Re: Cynthia, la Renarde Dorée •• 真詩亜    Cynthia, la Renarde Dorée •• 真詩亜  EmptyMar 2 Jan - 22:26

Salut salut ! Des nouvelles ?
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Rosebery Cynthia


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MessageSujet: Re: Cynthia, la Renarde Dorée •• 真詩亜    Cynthia, la Renarde Dorée •• 真詩亜  EmptyJeu 4 Jan - 0:56

Hey ! :3
Ça avance, bien qu'assez lentement. x'D Je suis à peu près à la moitié de mon histoire et pense la finir en semaine !
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Rosebery Cynthia


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MessageSujet: Re: Cynthia, la Renarde Dorée •• 真詩亜    Cynthia, la Renarde Dorée •• 真詩亜  EmptyDim 7 Jan - 17:50

Histoire
Nous voici dans le royaume de Cinis, une île située à West Blue qui ne fait pas particulièrement entendre parler d'elle, malgré ses coutumes et sa politique pour le moins singulières. Comme pour de nombreux pays, ce sont les membres de la royauté - plus précisément le Roi Xerxès ici - qui gouvernent et qui édictent les règles comme bon leur semble, détenant le pouvoir absolu qui supplée leur autorité. Le peuple est subdivisé en plusieurs classes sociales telles qu'on a l'habitude de les connaître : D'un côté la noblesse, de l'autre les roturiers. Cynthia fut suffisamment chanceuse pour naître au sein de la famille Rosebery qu'on classifiait de "petite noblesse", et vivait dans la ville haute plus sécurisée, et interdite d'accès aux roturiers.

Sur le plan architectural, Cinis avait tout d'un petit royaume enchanté : Érigé sur un piton rocailleux, le château dominait la ville en arborant ses beaux murs blancs, ses tours, et ses nombreux drapeaux qui portaient le symbole de son pays : Une grue prenant son envol avec une feuille de laurier dans le bec. Cynthia n'avait jamais compris le sens de cet emblème, mais avait ouï dire que ce royaume avait jadis été fondé par un homme fortuné et victorieux, sans toutefois parvenir à faire la connexion entre les deux. Ce détail mis à part, la ville a toujours connu des disparités sociales depuis des décennies, notamment sur le fait que les roturiers vivaient - ou plutôt tentaient de survivre - dans la ville basse, et les nobles dans la ville haute, ces derniers ayant également le privilège de pouvoir se présenter à la Cour royale, quand on y donnait des bals somptueux.

À côté de cet environnement plutôt citadin se trouvait une forêt, au milieu de laquelle se dressait le résultat d'un des phénomènes géologiques les plus destructeurs : Un volcan. Outre le fait qu'il soit bel et bien actif, les habitants de Cinis considéraient qu'il abritait un Dieu, nommé Cinisus. À chaque fois que le volcan explosait, une jeune fille vierge - désignée par le roi Xerxès lui-même - était offerte en sacrifice pour apaiser sa colère. On la poignardait sur l'autel le soir-même, et curieusement, les éruptions cessaient pour un certain temps. Ces traditions étaient scrupuleusement suivies et acceptées par tous les habitants qui se voulaient respectueux des décisions de leur souverain, malgré la peur qui rongeaient les jeunes filles du royaume. Et bien sûr, Cynthia n'en serait pas exemptée.

Les filles de la noblesse avaient malgré tout une petite chance pour espérer être épargnées : Celle d'être choisie comme épouse par le fils du roi Xerxès, le prince Harry. Pour qu'elles puissent s'attirer ses faveurs, un évènement très attendu avait été organisé en l'an 1412 : Un bal, qu'on appelait naturellement le « Bal des Prétendantes », auquel les jeunes filles nobles étaient invitées à se présenter sous leur plus belle toilette. Une chance, que la mère de Cynthia voulait que sa fille saisisse à tout prix.

***


Mener une vie de noble avait ses avantages, comme celui de pouvoir manger à sa faim, mais cela impliquait de devoir se soumettre à de nombreuses restrictions très strictes. Cynthia en savait quelque chose, et était contre toute attente, sans reproche vis-à-vis de son attitude de véritable demoiselle distinguée : Noble prestance, langage, culture, bonnes manières à table (...), la fille unique des Rosebery n'avait aucun problème en ce qui concernait l'apprentissage de l'étiquette, tant qu'on l'habillait de jolies robes. Cependant, la famille Rosebery n'étant que de "petite noblesse", il fallait bien admettre que maintenir leur position à la cour paraissait de plus en plus compromis. Aussi, les parents de Cynthia mettaient-ils tout en œuvre pour conserver leur titre de comte et comtesse et s'élever encore un peu plus au-dessus de la plèbe.

Faire de leur fille l'épouse du Prince Harry les tirerait sans conteste du tourment financier dans lequel ils se trouvaient depuis un certain temps, cette dernière ne s'étant de toute façon jamais montrée réticente à l'idée de se marier, même jeune. Le fait seul de devenir une princesse comblée des plus beaux bijoux du monde, vêtue des plus belles robes, suffisait à la faire naïvement rêver. Et penser que leur fortune - qui n'était pas bien grande - s’agrandirait promptement était d'un ravissement sans égal.

« Vous deviendrez non seulement la plus grande dame de Cinis, mais vous serez également sûre d'échapper aux sacrifices. » Voilà ce que la mère de Cynthia ajoutait, sans vraiment chercher à peser ses mots malgré le jeune âge de sa fille. Son père voyait les choses d'un œil plus pessimiste, surtout depuis la mort de sa jeune sœur qui fut offerte en sacrifice il y a plusieurs années de cela. C'était un homme violent, que Cynthia craignait et tentait d'éviter lorsque sa mère s'absentait. Oh non, on ne pouvait pas dire que la gamine le portait dans son cœur. Si celui-ci était certain que sa propre fille ne serait jamais choisie par le prince, il pensait malgré tout que rester aux côtés de son épouse lui serait bien plus profitable.

***




"Il était une fois, un pirate qu'on nommait le Capitaine Sully. Il aimait l'aventure, il aimait les trésors, et rêvait de bâtir son propre équipage pirate, mais il était très malade. Il passait ses journées reclus dans sa chambre, à regarder tristement l'océan. Un jour pourtant, il décida de prendre son courage à deux mains et de se battre contre sa maladie, en initiant son voyage sur les mers. « Ce n'est pas ma maladie qui l'emportera. Je suis plus fort qu'elle. Vouloir c'est pouvoir ! » disant cela, il prit la décision de faire le tour du monde. Sa témérité et sa combativité firent qu'il parvint à fonder son propre équipage, et peu à peu, le monde entier commença à entendre parler de lui.

D'île en île, le capitaine Sully et ses hommes amassèrent de fabuleux trésors, et vécurent des jours riches en émotions. Aucun ennemi, aucun monstre marin, ne pouvait lui résister. Il possédait une immense fortune, et avait la gloire, jusqu'au jour où sa maladie s'aggrava. Il ne fut plus en état d'aller à l'extérieur, et dut rester au lit pour le peu de temps qui lui restait à vivre. Pourtant, l'homme ambitieux qu'il était désirait encore faire le tour du monde. Les membres de son équipage, fiers d'être sous les ordres d'un tel homme, lui promirent alors d'honorer son souhait, et ce, même s'il restait cloué au lit.

"Une fois que le navire aura dépassé l'archipel Crowms, nous aurons fait le tour du monde. C'est votre rêve, et vous l'accomplirez."

Sa fin se faisant plus proche, les jours passèrent. Puis, des semaines. Le capitaine resta au lit, gardant le sourire au lèvres. Un jour, lui et ses hommes furent pris d'assaut par un équipage pirate ennemi. Les hommes, jusqu'alors tous regroupés au chevet de leur cher capitaine Sully, n'avaient rien vu venir, et furent de ce fait, cernés par l'ennemi, qui réclama la tête du capitaine, dès qu'ils sortirent sur le pont. Bien entendu, les hommes de Sully refusèrent de se servir de leur capitaine comme monnaie d'échange. Tous furent alors attaqués par les pirates ennemis, et personne ne fut épargné. Les bandits entrèrent ensuite dans la chambre du capitaine pour s'occuper de son cas, mais pâlirent en s'approchant de son lit. L'homme qui était allongé ici souriait, et pourtant...

"Il est déjà mort ! Depuis plusieurs semaines même."

À ce moment précis, la proue de leur navire dépassa l'archipel Crowms. Puis, la voix du capitaine Sully sembla s'élever de nulle part : "Vouloir c'est pouvoir." — FIN"


***


Un petit reniflement se fit entendre. Dans cette chambre baignée d'une lumière tamisée qui coloraient les murs d'orangé, les tableaux accrochés au mur, les livres sur le bureau; tout était brouillé par de grosses larmes qui prenaient forme dans les yeux de la petite Cynthia. Elle était là, allongée dans son lit, les yeux rivés au plafond. Sa mère était assise à ses côtés, refermant un recueil entre ses deux mains. En relevant la tête, elle aperçut immédiatement les larmes de sa fille que cette dernière tentait désespérément de cacher sous sa couverture.

« Allons Cynthia, ne pleurez pas ma chère. »
« Je ne pleure pas, mère. Je viens de bailler. » rétorqua la fillette, la voix tremblotante.
« Bien sûr. C'est aussi pour cela que vos yeux sont rouges. »

Un adulte verrait l'histoire un peu trop bâclée et n'en serait sans doute pas un chouia ému. Mais le ton que la mère de Cynthia employait pour narrer les évènements y ajoutait un elle-ne-sut-quoi de plus... dramatique. Peut-être était-ce pour cela que, même à l'âge de 7 ans, Cynthia écoutait encore les histoires que lui lisait sa mère avant de dormir. Puisque de jour, elle avait à étudier des ouvrages bien plus compliqués, on lui donnait quelques instants de répit le soir en lui contant des histoires sur les pirates et les trésors, que la gamine appréciait tout particulièrement. Oh, qu'elle rêverait faire des parties de chasses au trésor, voguer sur les mers librement !

« Mère, savez-vous pourquoi dans les histoires, les capitaines ne sont jamais des femmes ? »
« Parce que chez les pirates, une femme à bord est synonyme de mauvaise fortune. »
« C'est... idiot ! Et pourqu- »
« Il suffit Cynthia. Il est l'heure de dormir, je vous rappelle que vos leçons de violon vous attendent demain de bonne heure. »

Rosebery Kate était une femme à la fois gentille et autoritaire. Elle avait la bienveillance d'une mère, et la sévérité d'une tutrice de bonne famille. Elle était gracieuse, forte de caractère, et portait dignement son titre de comtesse. Bien qu'ayant affaire à son impitoyable enseignement de jour, Cynthia se rendait bien vite compte à la nuit tombée, que la dureté de son regard ou de ses paroles pouvaient rapidement se changer en mots doux lorsqu'elle venait la mettre au lit. Une chose était sûre, on ne pouvait pas en dire autant de son mari, le comte Rosebery Hans, qui ne lui avait jamais accordé la moindre seconde de son temps libre, si ce n'était que lorsqu'il la punissait avec violence.

***


À côté de sa vie nobiliaire, Cynthia se permettait une prise de liberté osée lorsque ses parents s'absentaient du manoir. Elle échappait régulièrement au regard de la seule domestique du château ( la seule car la famille Rosebery n'avait pas les moyens d'en payer plus ) pour se rendre dans la ville basse, malgré la ferme interdiction de sa mère, sans se soucier des dangers que comportait ce geste. La raison était toute simple : Elle s'était faite de véritables compagnons de jeu, à qui elle n'avait osé leur révéler son rang de noble, au point d'en inventer son nom de famille même.

Dans la ville haute, la fillette avait bien été incapable de se faire des amis. C'est uniquement lorsqu'elle se vêtit pauvrement et qu'elle foula le territoire des roturiers (ou "ces gueux" comme le disait son père), qu'elle parvint à se lier d'amitié avec des enfants de son âge. Ils étaient sales, leur langage vulgaire, mais chaque jour était pour eux empli de joie et d'amusement qui dissimulaient une misère affreuse. Oh, qu'il avait été difficile pour elle de s'exprimer comme eux, ou de se vêtir de la sorte ! Mais jouer aux pirates avec eux, se battre avec des épées en bois, et chercher de vrais trésors, étaient des expériences toutes nouvelles pour elle, et une source de divertissement qu'elle trouvait absolument fascinante.

« Je serais la capitaine ! Applaudissez Cynthia Clairval ! »
« Tu plaisantes ! Ce sera moi, Léo Moustier ! »

Le petit groupe d'amis était composé de 7 enfants, garçons et filles. Après un simple tirage-au-sort de courte-paille, Cynthia ressortit gagnante et fut nommée capitaine de leur petit équipage qu'on appela lui-même l'équipage du Volcan. Si la fillette s'était bien intégrée dans leur petite tribu, le plus futé de la bande, Tony, doutait ouvertement de sa classe sociale. Sans doute l'avait-il vu à travers ses manières, ou sa façon de parler qu'elle tentait désespérément de déguiser sous des mots plus populaires chez les roturiers. Et puis, il trouvait de toute évidence très suspect qu'elle ne dise rien sur ses origines, ou sur le quartier où elle résidait. Sans histoire à cette période de l'année, surtout grâce à Léo qui prenait sa défense...

Ainsi, ses amis comme ses parents, n'y virent que du feu pendant plusieurs années. Personne au manoir ne se doutait que la petite Cynthia Rosebery s'en allait jouer avec ses amis dans la ville basse, pas plus que ces derniers pensaient qu'elle - Cynthia "Clairval" comme elle s'était auto-proclamée - était l'une de ces nobles arrogants. Peut-être cela l'aidait-elle à oublier cette peur du sacrifice qui pesait sur elle. Vers l'âge de 11 ans pourtant, un incident laissa les choses s'ébruiter. C'était un jour qui commençait comme un autre : Le couple Rosebery était invité chez un Duc, la domestique eut un moment d'inattention, et Cynthia en profitait pour s'en aller et rejoindre la ville basse, sans grande difficulté. Dès qu'elle retrouva ses amis, ces derniers lui annoncèrent qu'un de leurs plus grands projets était arrivé à son terme.

« Capt'aine Cynthia, le radeau est terminé ! On peut partir sur les mers quant on veut ! » avertit une des filles du groupe en effectuant le salut militaire.
« Oh ! Parfait Lily ! J'ai vraiment hâte, depuis le temps qu'on y pense ! »
« T'es bien sûre de ne pas avoir peur de l'eau ? C'est pas assez raffiné pour les nobles ce genre de trucs. »
« Tony, voilà qu'tu recommences avec ça ! » s'exclama Léo, les poings serrés.

Les insinuations qu'avait formulées Tony avaient curieusement eu moins d'effet que d'habitude. Sans doute qu'au fond de lui, le garçon était en fait très heureux de voir leur radeau terminé, au point de n'avoir - cette fois - prêté aucune malice dans ses paroles. Cynthia de son côté, l'était tout autant que lui. Il avait été convenu que ce jour-là, l'équipage du Volcan ferait le tour de l'île à bord de leur petit radeau. Jamais ils n'avaient connu l'expérience de voguer sur l'océan qui s'étendait pourtant à perte de vue tout autour de Cinis, et ils trépignaient tous d'impatience à cette idée.

« À tribord, toute ! Le trésor doit se trouver sur la plage Est ! »

Cette première expérience s'était très bien déroulée. Le radeau ne se disloqua point, personne ne tomba à l'eau, et aucune attaque de monstre marin à signaler. Chacun avait ramé doucement, tandis que Cynthia leur avait donné les ordres avec fierté. Se faire balloter par la houle sur le radeau était une nouvelle sensation dont chacun avait pleinement profité. Si les peureux de la bande étaient au départ réticents à l'idée de prendre la mer car craignant de trop s'éloigner de la côte, ils avaient très vite changé d'avis une fois qu'ils s'étaient mis à ramer. Ils se sentaient comme de véritables pirates, et Cynthia, comme une vraie leadeuse.

Les choses se compliquèrent lorsqu'ils regagnèrent la plage.

En reposant le pied sur la terre ferme, l'équipage du Volcan avait le sourire jusqu'aux oreilles... jusqu'à ce que Cynthia entende une voix l'interpeller. Celle-ci semblait lointaine - peut-être parce qu'elle s'était perdue dans le vent marin qui soufflait fort ce jour-là -, et provenait de la plage. Lorsqu'ils tournèrent la tête, les enfants virent tous la même chose : La silhouette d'un homme se dresser au loin, devant un carrosse argenté. Seule l'interpellée le reconnut, mais n'osa prononcer un mot lorsqu'il s'approcha d'elle à grands pas, et surtout en remarquant son regard furieux.



« Petite intrigante... Depuis quand s'amuse-t-on avec des gens de peu ?! Retournez immédiatement au manoir, vous couvrez le nom des Rosebery de honte ! »
« P-Père...  » murmura la jeune fille, toute désemparée.

Les enfants restèrent silencieux. Même Tony avait l'air très surpris. Leur regard hagard était posé sur leur leadeuse. Cette dernière les sentit lui peser dessus. Quand il arriva à plusieurs mètres de sa fille, le comte Hans Rosebery la balaya du regard, des pieds jusqu'à la tête. Du dédain - voire du dégoût - s'y lisait alors qu'il observait les loques qui servaient de vêtements à celle-ci. Cynthia ne sut plus quoi répondre, apeurée de la suite des évènements, et n'eut guère le temps de formuler une quelconque justification que l'homme lui saisit violemment le bras pour l'emmener avec lui.

« Lâchez-moi, sale brute !  »
« Voyez-vous ça, même votre langage s'est dégradé en restant avec ces gueux... Vous méritez une sévère punition. » Il entraîna sa fille dans son carrosse puis cria « Fouette cocher ! »

Ayant lutté de toutes ses forces pour échapper à l'emprise de cet homme, Cynthia sentit soudainement sa grande main la lâcher dès que la porte du carrosse se referma. Le claquement du fouet suivi par le hennissement des chevaux marqua le départ, alors que la jeune fille se colla au carreau pour ne serait-ce qu’apercevoir ses amis. Personne n'avait bougé d'un poil. Peut-être les avait-elle déçus. Au final, elle ne pouvait s'en vouloir qu'à elle même d'avoir menti toutes ces années, que ce soit à eux ou à ses parents d'ailleurs...  

***


La domestique des Rosebery demeura silencieuse, le cœur lourd. Elle observait une scène qui ne la laissait pas indifférente, mais dont le rang de "laquais" lui imposait de taire l'opinion. Cynthia avait les larmes aux yeux, et ses dents serrées montraient qu'elle s'était visiblement mise un point d'honneur à ne pas pleurer. Pourtant, au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient, la douleur ne s'estompait pas. Bien au contraire, une sensation de brûlure intense la faisait terriblement souffrir. Son père, la regardait de haut, complètement insensible à la douleur de sa propre fille.

« Que cela vous serve de leçon. Non seulement la ville basse est dangereuse, mais elle est avant tout réservée aux gueux ! »

Il remit sa cravache à la domestique, qui se retira dès qu'il le lui ordonna. Peinant à se relever, Cynthia passait ses mains sur ses jambes. Non, les blessures ne partiraient pas avant un bon bout de temps. Tout ce qu'elle espérait, c'était que sa mère ne soit pas au courant de toute cette histoire. De toute manière, elle savait que son père ne parlerait pas. La chose ne serait peut-être pas dans ses intérêts puisqu'il avait donné l'ordre à la servante de ne pas en dire un mot à son épouse.

Quoiqu'il en soit, la jeune fille promit à "cet homme" - qu'elle n'avait jamais vraiment considéré comme son père -, de ne plus récidiver puis retourna dans sa chambre. Cela lui brisait le cœur, mais elle savait de toute façon qu'une noble n'avait plus sa place parmi les membres de l'équipage du Volcan. Devait-elle seulement s'en tenir à cette vie dorée ? Elle adorait porter de belles robes, manger à sa faim, dormir dans un lit confortable, mais sans ses sauts à la ville basse, sa vie au manoir allait lui paraître bien ennuyeuse. Si seulement nobles et roturiers pouvaient vivre ensemble en harmonie ! Alors que ses jambes lésées manquèrent de la faire tomber, la rouquine fut interpellée par un phénomène inquiétant qu'elle remarqua par la fenêtre du couloir.

Le volcan de Cinus venait d'entrer en éruption.

***


Cela faisait un moment que ça n'était plus arrivé. Mais comme toujours, une cérémonie était organisée pour l'évènement. Partout on répétait que le dieu Cinisus était en colère. Le roi Xerxès allait donc désigner une jeune fille du royaume pour être sacrifiée. Cette dernière était avertie par un messager cavalier tout de rouge vêtu que personne ne voulait avoir à sa porte.  Il délivrait une lettre signée par le roi Xerxès lui-même, et « l'élue » était tuée sur l'autel dès la nuit tombée.

Cynthia n'avait pas assisté à cet évènement depuis un certain temps, et aussi loin qu'elle se souvenait, c'était la fille d'un roturier qui avait été choisie la dernière fois. Si le roi Xerxès désignait effectivement souvent les jeunes filles venant de familles de roturiers, il lui arrivait aussi de le faire pour des nobles qu'ils n'appréciait peut-être pas. Bien que la famille Rosebery se disait n'avoir rien à se reprocher, Cynthia et sa mère étaient tout de même inquiètes... Et au final, la fille d'un certain Duc de Jouffroy avait été désignée. La pression retomba chez les autres dès que la nouvelle fut entendue dans tout le royaume.

« C'est regrettable... Nous dinions souvent chez eux, et leur fille était ravissante... » s'attrista la mère de Cynthia, bien qu'étant soulagée d'apprendre que sa fille n'avait pas été choisie.
« Regrettable, en effet. » commenta Hans Rosebery, un peu sèchement.

Leur fille se sentait à la fois mal-à-l'aise et soulagée. Le malheur de l'une faisait le bonheur de l'autre, et celle-ci culpabilisait un peu de se réjouir intérieurement du choix du Roi Xerxès. Ce soir au moins, elle dormirait sur ses deux oreilles. Cependant, personne n'était en mesure de savoir quand le volcan exploserait de nouveau : Ce pouvait être dans deux jours, comme dans un an. Soudain, un nouveau malaise l'envahit en pensant qu'elle pouvait peut-être être la prochaine. Malaise qui s'accentua lorsqu'elle assista au sacrifice de cette pauvre fille. Si elle ne voulait pas se retrouver sur l'autel, alors une seule solution s'offrait à elle : Devenir l'épouse du prince Harry, dont personne à l'extérieur du château n'avait vu le visage.

Le verdict tombera lors du Bal des prétendantes, qui allait avoir lieu dans quelques années.

Il fallait tenter le tout pour le tout.

***


« Je suis désolée Mademoiselle Cynthia, mais les marques se voient encore. Je pense qu'elles disparaîtront complètement au bout de trois semaines. »
« Je vois... Bon, j'imagine que nous ne pouvons rien y faire...Hélas. »

Leçon de danse prévu à 11 heures, Cynthia était en train d'enfiler une robe avec l'aide de la domestique qui serrait son corset. Devant le miroir, la jeune fille se regardait. Ses jambes, plus précisément. Il restait encore des marques des coups de cravache que lui avait infligé son père pour la punir de s'être rendue à la ville basse. Bien sûr, les robes qu'elle portait étaient toujours assez longues pour les dissimuler, mais voir ces lésions lui rappelait de mauvais souvenirs.  

Puis, tout à coup, elle repensa à ses amis de l'équipage du Volcan. Les reverrait-elle un jour ? Lui en voulaient elle de leur avoir menti tout ce temps ? Son naturel entêté faisait qu'elle envisageait encore de leur rendre une petite visite, malgré la promesse qu'elle avait faite à Hans Rosebery, et les coups douloureux qu'elle avait reçu de la part de celui-ci pour avoir enfreint la règle.

Le bruit d'une porte qui s'ouvre perça ses pensées. Elle et la domestique tressaillirent en même temps.

« Êtes-vous prête Cynthia ? Rappelez-vous que je suis intransigeante concernant la ponctualité ! Par ailleu- » Elle s'arrêta net. Quelque chose l'interpella. En se penchant légèrement sur sa fille, elle plissa des yeux « Que... Que sont donc ces marques ? »

Misère ! Presque aussitôt, la demoiselle s'empressa de rabattre désespérément un drap sur ses jambes. Mais il était déjà trop tard. La domestique fit de grands yeux, visiblement très inquiète. Cynthia sentait qu'elle n'allait pas pouvoir cacher cela à sa mère très longtemps, mais contrairement à la servante, daigna la regarder droit dans les yeux pour lui déblatérer un mensonge :

« Ce n'est rien. Je suis tombée dans les escaliers. »

La comtesse secoua la tête :
« Cessez de mentir. Ça ne ressemble pas du tout à des blessures résultant d'une chute dans les escaliers mais... » - Elle lui arracha le drap des mains - « A des coups de cravache. »

La jeune fille savait pertinemment qu'avec sa mère, la corde du mensonge était toujours courte. Sa perspicacité faisait que Cynthia ne pouvait pas continuer très longtemps sur cette voie, et finissait toujours par passer aux aveux. C'était dans sa nature de vouloir ruser, mais contre Rosebery Kate, faire la maligne était en fait propre à toute imbécile. À sa connaissance, jamais elle n'était parvenue à lui tenir tête, mais elle ne renonçait pas à réessayer de le faire pour autant. Cette fois encore, c'était un échec, et la demoiselle se doutait que lui mentir sur l'origine de ses blessures était un pari trop risqué. Même elle avait un petit peu honte de son mensonge... Qui confondrait des marques de cravache avec des blessures provenant d'une chute dans les escaliers ?

« Dites-moi tout, Cynthia. »
« ... »
« Je ne vous battrai point, je vous le promets. »

Alors la jeune fille consentit à tout lui raconter, la boule à la gorge. La servante resta muette une fois encore, et l'écoutait parler comme si cette histoire lui était inconnue. Les enfants dans la ville basse qu'elle a côtoyé en cachette pendant de nombreuses années, le tour en radeau qu'ils ont fait ce jour-là, la punition du comte Hans(...) et contre toute attente, sa mère semblait ne pas s'y être attendue. Arborant d'abord un visage grave, elle eut ensuite l'air très en colère (expression qu'elle avait souvent) en entendant Cynthia lui parler. Lorsque cette dernière releva la tête, elle vit une main s'abattre sur elle. S'ensuivit une vive douleur à la joue.

« V-Vous m'avez promis de ne pas me frapper !! » s'enquit la jeune fille, prise de court.
« Je mentais. » Et oui, contrairement à elle, elle était douée dans ce domaine... « Je ne sais que répondre. En plus d'enfreindre les règles, vous rendez vous compte du danger auquel vous vous êtes exposée en vous rendant dans la ville basse ? »
« Il n'y a que là-bas que je puisse jouer aux pirates. »
« Ce n'est pas en jouant aux pirates que vous deviendrez l'épouse du prince Harry, l'aurez-vous oublié ? Dieu merci, vous n'avez pas hissé de drapeau. Je n'ose même pas imaginer ce qui ce serait passé si vous aurez croisé la Marine. En tous les cas, est-ce que monsieur le comte Hans se montre souvent violent avec vous ? »

Cynthia baissa les yeux. Au point où elle en était, elle n'avait plus rien à perdre en lui disant l'entière vérité. Bien que les relations qu'entretenaient sa mère et son père étaient pour le moins ambiguës, elle estimait que ce n'était pas à elle de porter un jugement à leur propos. Cela lui pesait sur la conscience de dire que cet homme n'avait jamais été un bon père pour elle, qu'il la battait derrière le dos de son épouse lorsque cette dernière s'absentait, mais il était temps de jouer carte sur table. "L'homme que vous avez épousé ne m'a jamais aimé, et cela était réciproque." Voilà tout ce qu'il aurait fallu dire. Mais la jeune fille n'eut nulle besoin de le faire. Kate Rosebery prit le silence de sa fille pour un oui, et finit par lui tourner les talons, sans même lancer un regard à la domestique qui se faisait toute petite.

« Ce n'est pas pour autant que j'approuve les méthodes de mon mari. Et je vais le lui faire savoir. »

Cynthia ne sut jamais ce qui s'était passé entre sa mère et son père après cette histoire. Mais une chose était sûre, c'était qu'Hans Rosebery n'avait plus jamais levé la main sur elle depuis ce jour-là...

***


Après de fructueuses et nombreuses leçons de danse, de bonnes manières, de musique, de culture (...), le jour tant attendu du Bal des prétendantes arriva finalement trois années plus tard. La voilà, sa chance d'échapper au sacrifice, de devenir la plus haute dame de Cinis, d'être comblée des plus belles robes, et surtout, de porter bien haut le nom des Rosebery. La domestique, sous les conseils de la comtesse Kate, s'occupa de sa toilette et fit en sorte de mettre en avant ses plus beaux atouts. Pour l'occasion, la mère prit dans sa petite fortune pour lui acheter une nouvelle robe de bien meilleure qualité que celles qu'elle avait eu l'habitude de porter jusque-là. Elle n'avait que quelques bijoux à lui prêter, s'étant séparé du reste afin d'améliorer l'état des finances des Rosebery, et contrairement aux autres familles, Cynthia aurait sans doute l'air pauvrement parée. Et pourtant... c'était la première fois qu'elle se trouvait aussi belle.



« Regardez comme je suis jolie Mère !  » fit-elle en s'admirant devant le miroir.

Elle tourna sur elle-même, comme pour danser avec un cavalier invisible. Sa mère - bien qu'au fond soucieuse de la tournure que pourrait prendre cet évènement pour eux - avait envie de croire en elle. La comtesse avait beau garder cet air strict sur le visage, elle n'était pas sans s'inquiéter d'une éventuelle déception provenant du choix du prince Harry. Dans le carrosse, elle rappela à Cynthia comment elle avait à se tenir dans toutes les situations possibles - chose qui irrita quelque peu cette dernière - tandis que son époux restait froid et silencieux, comme à son habitude. Il n'avait visiblement aucun conseil à donner à sa fille, et elle s'en moquait.

Une fois arrivés au château, ils constatèrent que toute la noblesse présente était impatiente de voir le prince Harry paraître pour la première fois, et surtout, de l'entendre choisir celle qui deviendra la Dauphine de Cinus. Si ce n'était pas la première fois que Cynthia foulait le sol de cette belle salle de bal, elle se sentait différente ce soir-là. Elle était vêtue d'une robe coûteuse qu'elle trouvait magnifique, agrémentée de volants de mousseline et de rubans de soie comme elle les adorait, et n'était pas seulement là pour danser. Elle allait se présenter au Prince, et allait peut-être devenir son époux. Elle était confiante, voire même un peu trop, surtout en regardant de quoi avaient l'air les autres prétendantes. C'était présomptueux de sa part, mais beaucoup étaient unanimes pour dire qu'elle n'avait aucun souci à se faire :

« Comme il est rare de vous voir, Madame la Comtesse Kate Rosebery. Votre fille sera une prétendante au titre de dauphine ? Elle est ravissante, je pense qu'elle n'éprouvera pas de difficulté. » déclara une femme la bouche derrière son éventail, de façon légèrement sarcastique.
« Mes hommages, Madame la Comtesse Victoria Neuiller. Je vous remercie. » répondit calmement la mère de Cynthia.
« Il me tarde de voir à quoi ressemble notre héritier au trône. Il paraît que c'est un très bel homme. »

En entendant cela, Cynthia prit un air rêveur. Qu'elle serait comblée d'épouser un beau prince, comme toutes les petites filles en rêvaient ! Etait-il brun, blond, roux ? Grand, petit ? Quelle allure avait-il ? Elle était sûre qu'il avait noble prestance, et qu'il allait lui plaire, surtout après avoir entendu les ouï-dires de cette dénommée Victoria Neuiller qui discutait avec sa mère. Une voix vint subitement l'arrêter dans ses rêveries :

« Bonne chance, vous en aurez besoin ma pauvre. Il me semble que le port de cette robe de haute couture vous met un petit peu trop en confiance. » murmura une des prétendantes à son oreille.
« Il me semble surtout que le port de cette robe "de haute couture" comme vous le dites, vous rend verte de jalousie, mademoiselle Kamilla Warwick. » répondit la rouquine avec un sourire moqueur.

De toutes les fois où elle avait conversé avec cette fille, Cynthia la trouvait toujours aussi insupportable. Elle prenait toujours tout le monde de haut, et était encore plus prétentieuse qu'elle même l'était. Ce genre de peste n'existait pas seulement que dans les histoires après tout. Au moins, la demoiselle Rosebery pouvait se satisfaire d'avoir su répondre à ses remarques déplacées, qui l'avaient faite grincer des dents et resserrer ses mains sur son éventail. Toutes deux n'eurent cependant guère le temps de poursuivre, car on annonça l'arrivée du Roi Xerxès et de la Reine.

Les minutes qui la précédèrent, celle du prince Harry. Tout le monde avait les yeux grands ouverts, rivés sur le trône. Lorsque l'homme fit enfin son apparition, la réaction fut la même pour tous les nobles présents. Chacun d'eux ne purent s'empêcher d'ouvrir la bouche, devant ces cheveux châtains joliment et impeccablement coiffés, ces lèvres pulpeuses dont toutes les femmes désireraient le baiser, ce regard intense étoffé de multiples cils, ce visage arrondi et cet air d'homme honnête et droit... Tous étaient d'accord pour dire que...

N'importe qui fuirait à la vue de cet hideux personnage.



"HIIII TROP LAID !!" Tout le monde l'avait pensé assez fort pour que Cynthia aie l'impression de l'entendre. Elle même, n'en croyait pas ses yeux. Elle avait beau les frotter, la vision (d'horreur) de ce Prince Harry en restait inchangée, et ses rêves venaient de voler en éclats. Devant autant de laideur, une des prétendantes en perdit même connaissance, avant d'être rattrapée par sa mère qui semblait tout aussi retournée qu'elle. Maintenant, elle se disait qu'il aurait en fait mieux fallu que ce petit bonhomme reste caché dans sa chambre. C'était peut-être dur, mais la rouquine ne pouvait s'en empêcher. Même sa mère qui, d'habitude restait de marbre face à ce genre de situation, semblait sous le choc.

Pourtant, les prétendantes décidèrent de ne pas se désister. Elle trouvèrent du réconfort en le fait qu'elles échapperaient de cette façon à la menace du sacrifice, et qu'elles deviendraient très fortunée en devenant l'épouse de cet homme. Et puis, en dépit de son apparence, peut-être avait-il bon coeur ? Malgré l'énorme déception, la fille des Rosebery consentit également à se présenter convenablement devant lui.

« Bien, il semblerait que celui qui me succédera fait déjà tomber des filles haha ! » s'exclama le roi Xerxès, qui visiblement, avait tout compris de travers... « Je pense qu'il est grand temps de vous présenter à lui Mesdemoiselles ! » ajouta-t-il en clappant des mains.

Cela pouvait paraître exagéré, mais il fallait être courageuse. Sentant la main de sa mère se poser fermement sur son épaule, Cynthia reprit de sa détermination. Les jeunes filles défilèrent devant le prince, qui était installé dans son trône, le saluant toutes chacune leur tour. Ce dernier les observa, un air pensif, comme si un classement de préférences s'établissait dans sa tête. Pour l'instant, il ne dit pas un mot mais se conduisait de manière tout à fait déplacée.

Puis, ce fut à son tour. À chaque pas, la rouquine se répéta "Je le fais pour le bien de ma famille." Ce n'était pas le trac qui lui serrait le cœur, mais un fort sentiment de vouloir se désister du titre de prétendante contre lequel elle luttait désespérément. Elle n'avait aucune attirance envers cet homme, et pourtant, elle allait peut-être l'épouser. Un frisson lui parcourut l'échine quand elle arriva devant le prince Harry et qu'elle croisa son affreux regard qui l'analysait. Elle y vit une lueur briller. Et avant même de faire sa révérence, la jeune fille finit par tout laisser tomber.

« Je... Je me sens mal. »

Elle tourna les talons, et sans se retourner, quitta le château sous le regard effarouché des très nombreux nobles qu'elle avait séparés dans sa course... C'était dit. Elle abandonnait. Elle ne voulait pas de cette vie là.

***


La fuite de Cynthia était passée pour un outrage à son altesse royale. Malgré les plates excuses que leur avaient présentées le couple Rosebery, le Roi Xerxès décida de feindre de les accepter... pour leur révéler quelques jours plus tard ses véritables intentions. Selon lui, Cynthia Rosebery devait être punie pour cette humiliante situation dans laquelle elle avait mis son héritier. Ce dernier d'ailleurs, ne manqua pas de se montrer exagérément offusqué de ce qu'il considérait comme un total manque de respect. Toujours très perspicace, Kate Rosebery avait tout deviné d'avance : Elle était désormais certaine que sa fille serait la prochaine sur l'autel du sacrifice.

Dans toute cette histoire, Cynthia se sentait bien évidemment très mal. Même si sa mère se montrait froide avec elle, et que son père la regardait toujours avec une grande rancune dans les yeux, elle ne regrettait toujours pas son geste qui l'amenait pourtant vers une mort certaine, mais la jeune fille de 14 ans qu'elle était s'évertuait à penser que rien ne pourrait être pire que de se retrouver dans les bras du prince Harry. Cela pouvait sembler être une bien piètre consolation, mais la Rosebery s'en contentait.

Elle avait également oui-dire que c'était cette chère Kamilla Warwick qui avait été choisie : Grand bien lui fasse ! Elle lui aurait bien souhaité tous ses vœux de bonheur si elle en avait eu l'occasion ! Après l'annonce de cet évènement, toute la ville de Cinis était en liesse. Cynthia quant à elle, pouvait dire adieu à la vie luxueuse qu'elle aurait menée en devenant dauphine de Cinis. Et peut-être même qu'elle pouvait dire adieu à sa vie tout court...

*KABOOM*

Le volcan était entré en éruption. Une nouvelle jeune fille allait mourir ce soir. Pour apaiser la colère de Cinisus.

Ou celle du Prince peut-être.

***


Elle voulait garder la tête froide, mais tout son corps tremblait. Elle le voyait par la fenêtre; le cavalier de rouge vêtu qui venait apporter le message du Roi. Il fit quelques tours sur son destrier, comme pour s'assurer de se trouver au bon endroit, et sans grande surprise, il vint frapper à la porte des Rosebery. Le tambourinage de son poing lourd qui annonçait la mort. Oh que oui, Cynthia était anéantie, pétrifiée par la peur. Elle, allait mourir, d'un coup de poignard en plein cœur sur l'autel à la nuit tombée. Tout ça pour avoir choisi de s'en tenir à sa vie de petite noblesse ? Un sentiment d'injustice lui fit monter les larmes aux yeux, et celles-ci perlèrent sur ses joues dès que sa mère vint lui apporter la nouvelle, le visage ferme :

« Cynthia, c'est vous que le Roi Xerxès a désigné pour être offerte en sacrifice au dieu Cinisus. »
« M-Mère je-- » fit la jeune fille, en pleurs.
« C'est un honneur de mourir pour lui. » la coupa-t-elle, indifférente « Ce soir, on viendra vous chercher. »

Face à la dureté de sa mère, Cynthia fut cette fois-ci incapable de rétorquer quoique ce soit. Ne représentait-elle donc plus rien à ses yeux ? L'avait-elle déçue au point de ne plus être aimée ? C'était presque comme si celle-ci se contrefichait éperdument que sa fille soit envoyée sur l'autel ! Son comportement lui brisait le cœur, et alors qu'elle sentait sa fin se faire de plus en plus proche, Cynthia repensa à l'équipage du Volcan qu'elle ne reverrait sans doute plus.

La comtesse Rosebery reçut ensuite un appel sur l'escargophone, auquel elle s'empressa de répondre calmement :
« Dès que le soleil se couchera, ma fille et moi seront prêtes. Oui, faites tout ce que vous aurez à faire... »

***


Le soleil se coucha. Cynthia était restée toute la journée cloîtrée dans sa chambre, recroquevillée dans ses draps. Habituellement, ces dernières heures qu'on accordait à la sacrifiée étaient destinées aux adieux, mais la demoiselle n'en fit rien. Le manoir avait été encore plus silencieux qu'il ne l'avait jamais été. Seule la domestique, semblait désolée pour elle, et lui apporta un peu de réconfort en passant sa main sur son dos tremblotant. Même après toutes ces heures, Cynthia ne s'était pas encore faite à l'idée de mourir. Tout était terminé, désormais, elle ne pouvait plus faire marche arrière.

Pour la deuxième fois de la journée, on tambourina à la porte d'entrée. Deux chevaliers entrèrent dès que Kate Rosebery les invita à le faire. Il s'agissait sans aucun doute des hommes - des bourreaux en quelque sorte -, qui allaient escorter Cynthia jusqu'à l'autel, pour qu'on la prépare à la cérémonie. La rouquine ne résista point lorsqu'elle sentit les mains gantelées lui attraper les bras. Lorsqu'ils vinrent la chercher, la comtesse eut l'air étonnement calme. Dans le carrosse, elle gardait toujours cette expression sereine, sur le visage. Bien trop tendue pour s'en être préoccupée, Cynthia ne remarqua qu'après plusieurs minutes que l'époux, Hans Rosebery, manquait à l'appel. À dire vrai, elle se fichait bien qu'il assiste à ses derniers instants, mais soulevait ce détail comme pour essayer de penser à autre chose qu'à sa propre mort.

Le rythme de son battement de cœur s'accéléra lorsque le carrosse s'arrêta.

Ils étaient arrivés à destination. La jeune fille sentait la mort planer au dessus d'elle, et cette sensation seule, lui donnait des sueurs froides. Elle gardait encore un tout petit espoir pour qu'on lui dise que le Roi avait changé d'avis, ou encore pour que la foudre s'abatte sur l'autel avant qu'elle n'y monte pour lui permettre de s'échapper, mais se sentit rapidement déchanter dès que la voix de sa mère la fit revenir à la dure réalité :

« Descendez, Cynthia. »

En descendant, sa vue brouillée par les larmes, était celle d'un endroit dans lequel elle s'était déjà rendu auparavant. Sans doute était-ce à cause de la peur, mêlée à son grand désarroi, mais la jeune fille mit un certain temps avant de comprendre où elle avait été emmenée. La porte du carrosse s'ouvrit de l'autre côté, et Kate Rosebery posa délicatement ses talons sur la terre ferme, avant de dire, à l'attention des deux chevaliers qui servaient de cochers :

« Bon travail. Elliot, Vincent, cela fait si longtemps... »
« Pas le temps, allez, montez toutes les deux ! On récupère Goliot sur la Plage Sud ! L'explosion devrait certes attirer leur attention, mais faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué ! »

Cynthia tilta. Cet endroit... Ce n'était pas le château de Cinis dans lequel elle était censée trouver la mort. Il s'agissait... de la plage ? Qu'allait-on faire d'elle au juste ? Tout était confus dans son esprit, au point de lui donner un mal de tête énorme, et alors qu'elle leva la tête, elle vit un navire se dresser devant elle. Par "monter", ce n'était pas "monter sur l'autel", mais bel et bien "monter à bord" de ce fier bâtiment. Ces deux hommes, ce n'étaient pas les bourreaux qui étaient censés l'amener sur son peloton d'exécution, mais plutôt...de vieilles connaissances de sa mère. Soudainement, la jeune fille commença à y voir plus clair, alors qu'elle ressentit un étrange sentiment s'emparer d'elle. C'était comme si elle rêvait. Elle n'allait pas mourir. Pas cette nuit.

« Il était hors de question que je laisse ma fille se faire sacrifier. J'aime autant quitter cette île pour toujours. »

Elle sentit la douce main de sa mère lui caresser sa joue humide. Elle n'eut même pas la force de lui dire merci, de lui montrer à quel point elle était heureuse d'apprendre qu'elle ne l'abandonnait pas à son sort, et qu'elle tenait toujours à elle, peut-être même bien plus que le fait d'échapper à la mort lui-même. L'émotion fit que le décor tourna dans tous les sens... avant de s'évanouir dans un fondu noir. Le bruit du ressac, la voix de sa mère et de ces hommes; tout lui semblait de plus en plus lointain, alors qu'elle perdait doucement connaissance...

***


Lorsqu'elle se réveilla, Cynthia réalisa que le plafond en bois qui se trouvait au-dessus d'elle et qui tanguait, n'était pas celui de sa chambre. Mais alors ? Où était-elle ? Tout lui revint peu à peu à mesure que sa lucidité grandit : Le Bal, le sacrifice, la fuite. Donc si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, elle se trouvait actuellement à bord d'un navire. Elle était encore en vie, alors qu'elle aurait du mourir la nuit dernière. Elle se pinça la joue. Très fort. La douleur était bien réelle. Ce n'était pas un rêve.

Alors, comme pour s'assurer encore de cette réalité, la rouquine sortit de son lit, toujours dans sa robe de nuit. Elle eut déjà un aperçu de ce qui se trouvait derrière la porte en regardant à travers le hublot, et l'ouvrit pour se retrouver sur le pont lumineux. Trois hommes tournèrent la tête en même temps.

« Enfin debout ? Eh ben, je pensais pas que les nobles étaient du genre
lève-tard !
»

Tous les trois semblaient relativement âgés. Peut-être avaient-ils la quarantaine, ou la cinquantaine, à peu près comme sa mère en fait. Pas tout à fait réveillée, elle ne répondit rien à ses remarques. Regardant partout autour d'elle, elle ne trouva sa mère nulle part. Un des hommes, très baraqué, vigoureux et de grande taille, s'approcher d'elle :

« Je me présente ! Je m'appelle Goliot ma p'tite ! Tu ressembles vraiment à ta mère tu sais !  »
« Euh, je, pardon ? »

Si la voix faible de ce colosse la perturba beaucoup, elle n'avait pour l'instant pas la tête à faire les présentations. Pourtant, l'homme répéta avec la même intonation :
« Je me présente ! Je m'appelle Goliot ma p'tite ! Tu ressembles vraiment à ta mère tu sais !  »
« O-Où est ma mère ? »

Visiblement vexé que Cynthia ne lui prête pas plus d'attention que cela, il s'en alla déprimer dans un coin - sans pour autant passer inaperçu étant donné sa taille et sa corpulence -, alors que le troisième lascar, qui jusque-là n'avait toujours rien dit, lui tapota l'épaule en guise de consolation. Celui qui fut le premier à lui avoir adressé la parole se montra plus compréhensif, et indiqua gentiment à l'adolescente que sa mère se trouvait dans "sa cabine".

Lorsqu'elle alla la retrouver, elle se sentit soulagée. Kate Rosebery était là, et en pleine forme. Jambes croisées, elle était assise sur une chaise dos au bureau, toujours avec cette élégance qui lui était propre. C'était comme si elle attendait que sa fille la rejoigne. Avec un grand sourire, elle laissa cette dernière prendre la parole en première :

« Mère... » souffla-t-elle, émue. Elle fit quelques pas vers elle,  avant de prendre une profonde inspiration et d'ajouter « Pourquoi ne m'avez vous rien dit ?! J'ai vraiment cru que ma dernière heure était arrivée !! »

D'abord surprise d'entendre sa fille s'écrier ainsi plutôt que de la remercier ou de tout simplement se jeter dans ses bras, la comtesse fronça des sourcils pour reprendre cet air sévère qui était si familier à Cynthia, pour répondre en bonne et due forme, et surtout en toute honnêteté :

« La raison est simple, ma fille ! Vous êtes incapable de mentir correctement et vous aurez ruiné mon plan ! De quel droit vous permettez-vous de me crier dessus de la sorte ?! »  

Après s'être chamaillées pendant assez longtemps - sans doute plus que la moyenne -, Cynthia n'eut plus rien à répliquer. Comme d'habitude, elle n'arrivait jamais à faire face au caractère trempé de sa mère et cette dernière finissait toujours par avoir le dernier mot. Quelque part, cela lui réchauffait le cœur de constater que certaines choses ne changeaient pas. Même si elle lui en voulait toujours un peu de l'avoir laissée se torturer l'esprit des heures durant la veille. Au fond, elle était consciente que l'important était qu'elle en avait réchappé.

À la fin, Kate lui raconta tout ce qui s'est exactement passé ce soir-là, non pas pour se racheter de son silence, mais pour la mettre au courant de ses "projets pour l'avenir". Le fait qu'elle ait menti - à elle, et aux autres -, avait en réalité renforcé sa crédibilité à consentir sans aucune résistance et sans remords au sacrifice de son enfant. Tout le monde à la cour, n'y avait vu que du feu, car il fallait bien reconnaître que la comtesse Rosebery était admirablement douée pour mentir. Le plan était de quitter Cinis en compagnie de Cynthia pendant qu'elle serait escortée jusqu'au château, et pour qu'il soit mené à bien, Kate avait demandé l'aide de précieux alliés.

Deux d'entre eux, "Vincent" et "Eliot" s'étaient chargés de neutraliser les deux véritables bourreaux et leur réquisitionner leur carrosse. Kate s'était personnellement occupée de son époux, qui avait menacé de tout révéler, dieu sait comment. Le grand "Goliot" quant à lui, était passé à l'action une fois que le carrosse avait quitté le manoir, et s'était chargé de récupérer tous les biens de Rosebery Kate, disant au passage à la domestique de s'en aller, avant de faire sauter le manoir avec des explosifs. Le manoir en feu ne manqua pas d'attirer l'attention des Cinisiens, et n'importe qui aurait pu profiter de l'agitation pour pouvoir quitter Cinus en toute tranquillité.

La raison pour laquelle ce plan avait pu réussir était sans conteste grâce au fait qu'elle ait gardé contact avec de vieilles connaissances. Lorsque Cynthia lui demanda d'en dire plus sur ces hommes qu'elle semblait si bien connaître, elle faillit tomber à la renverse en écoutant sa réponse.

« Eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeh ?! U-Une pirate ?!! »
« J'utilisais le nom d'emprunt de Lyra Bromews. Je n'étais pas particulièrement connue, mais j'avais tout de même une petite renommée dans la région. Eliot était notre capitaine. Je ne dirais pas plus de détails car l'histoire est déjà suffisamment longue comme ça et les lecteurs vont se lasser de cette fiche. »

Est-ce que sa prise d'assurance et son caractère avaient été forgés par sa vie de pirate ? En tous les cas, cela faisait beaucoup trop de choses à assimiler ! Sa mère, dans sa jeunesse, avait mené une vie de forban, et jamais Cynthia ne s'en était douté une seconde ! Kate expliqua qu'elle avait toujours été une noble de Cinis, mais qu'elle était partie du royaume pour être pirate pendant cinq années avec Eliott, Vincent et Goliot. Leur équipage avait sévi sur la mer de West Blue, sans jamais vraiment oser s'aventurer sur Grand-Line, mais la comtesse tint à lui dire que ce n'était pas pour autant qu'ils ne s'étaient pas frottés à la Marine. Elle avait décidé de se retirer de sa "carrière" et d'épouser un bel homme, Hans, avec qui elle décida de s'installer à Cinis pour y vivre. Depuis, le reste de l'équipage s'était séparé.

Cette histoire, Eliott, Vincent et Goliot purent également la relater. Et à la demande de Cynthia, dont la passion pour les pirates et les trésors était désormais tout expliquée, ils lui racontèrent toutes les aventures qu'ils avaient pu vivre au sein de leur petit équipage. Eliott, le capitaine, disait que "c'était surtout pour le fun", tandis que Vincent - le cuisinier du groupe - répliquait irrité que "c'était une vraie perte de temps et que les trésors qu'on trouvait sur Grand-Line auraient été bien plus volumineux que ceux que l'on trouve sur les Blues". Le grand navigateur, Goliot, ajoutait de sa petite voix que "c'était une expérience inoubliable, et qu'il serait bien partant pour en revivre une".

Avec le temps, l'envie de devenir une véritable pirate revenait chez Cynthia. Ce n'était plus seulement qu'un désir d'enfant, mais un réel objectif qui était né d'un amour pour l'aventure et pour la fortune. Autrefois, elle avait toujours été partagée entre sa vie de noble, où elle pouvait se vêtir de belles robes, et sa vie en tant que capitaine du petit équipage du Volcan. Désormais, qu'est-ce qui l'en empêchait ? Et d'ailleurs, pourquoi ne pas être les deux à la fois ? Devenir un pirate, devenir une princesse; ce choix lui appartenait.

« Je veux devenir une pirate. Belle, riche, et forte ! »

Kate Rosebery lui avait expliqué qu'elles habiteraient désormais chez Eliott, qui possédait une demeure dans la ville de Clara Town. Si la femme fut d'abord réticente, voire complètement opposée à l'idée que sa fille marche sur ses pas, elle finit par accéder à sa requête et à se dire qu'il était grand temps qu'elle la laisse vivre sa vie comme elle l'entendait.

Après être arrivés à Clara Town, les Rosebery, accompagnés par Eliott, firent leurs adieux à Vincent et Goliot, que Cynthia et sa mère n'oublièrent pas de remercier. La demeure d'Eliott était plutôt spacieuse, mais loin d'égaler le manoir qu'ils possédaient autrefois. Aussi étrange que cela puisse paraître, Cynthia s'accoutuma plutôt rapidement à ce nouveau mode de vie. Kate s'occupa personnellement de ses leçons, qu'elle n'avait pas laissées tombées, et lui fit part d'un enseignement tout nouveau, nécessaire au bon déroulement de son futur voyage sur les mers...

***




C'est à l'épée que Kate Rosebery - plus connue sous le nom de Lyra Bromews - se défendait, et plus précisément à l'escrime. Une fois encore Cynthia n'avait jamais soupçonné de pareilles aptitudes au combat. La comtesse avait décidé de l'entraîner durement, et ce, jusqu'à ce que sa fille soit capable de l'égaler. La jeune fille qui, jusqu'ici n'avait combattu qu'avec une épée en bois, devait cette fois-ci se contenter d'un fleuret qui se tordait dans tous les sens.

Parfois, Eliott prenait la relève, et bien qu'il était moins doué dans ce domaine que son ancienne subalterne, Cynthia ne parvint pas à le frôler une seule fois. Il fallait bien l'admettre, elle était têtue et écoutait peu les conseils qu'on lui donnait. Il fallait procéder par étapes; des pas aux mouvements, des mouvements aux aires de touches, mais la jeune fille n'en faisait qu'à sa tête. En résultait une prolongation épuisante de leurs entraînements, qui semblaient jamais ne s'avérer payants.

« Allons, à ce rythme, tu vas devenir pirate lorsque tu auras des cheveux blancs ! » la vannait Eliott avec un sourire narquois.

Pourtant, au fil des semaines, des mois, puis des années, la demoiselle s’exerça d'arrache-pied. Et comme tout effort finissait par payer, elle assimila les choses et s'améliora. C'est à l'âge de 18 ans qu'elle parvint à égaler sa mère. Cette dernière la jugea prête de partir sur les mers, et de fonder son propre équipage comme elle le rêvait quand elle était toute petite. Désormais, elle la sentait capable de se confronter à la Marine, et aux effroyables monstres qu'on trouvait sur Grand-Line.

Cynthia fut prête à quitter Clara-Town dès l'âge de 19 ans. Eliott et Kate lui furent d'une très grande aide pour initier son voyage, notamment en l'aidant à se procurer un petit bateau et tout ce qui était nécessaire pour qu'elle ne meure pas après avoir effectué 2 kilomètres. Quelques compétences en navigation - tout juste le strict minimum-, lui avait été enseignées par Eliott, qui avait eu tout le temps pour voir son homme à l'action.

Avant de partir, Kate Rosebery tint à faire un dernier cadeau à sa fille :
« Je vous lègue cette rapière, et ce pistolet. Faites-en bon usage, et puissiez-vous devenir une pirate remarquable, ma chère Cynthia. Nous sommes toujours là au cas où vous décideriez de revenir. »
« Cela ne risque pas d'arriver, hé hé ! Merci du fond du cœur, mère... »

Elle enlaça sa mère, et l'émotive qu'elle était failli lâcher une larme, mais elle esquiva son regard et lui tourna le dos pour que celle-ci ne s'en aperçoive pas. Puis la rouquine bondit sur ses hauts talons pour atterrir sur son petit bateau, qui tanguait sur la mer. Elle écarta les bras avec un grand sourire en regardant le soleil se lever au loin. Une grande aventure l'attendait.

« Vouloir c'est pouvoir ! »


Dernière édition par Rosebery Cynthia le Dim 7 Jan - 23:04, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Cynthia, la Renarde Dorée •• 真詩亜    Cynthia, la Renarde Dorée •• 真詩亜  EmptyDim 7 Jan - 17:57

Fiche terminée ! Like a Star @ heaven

Pheew... Pour ne pas dépasser la limite des 10 000 mots par message, j'ai dû poster l'histoire à la suite ( elle tient tout juste dans un message ), et je m'en excuse ! Je pensais pas que ce serait aussi long, vraiment désolée pour les pavés, je sais que ça peut vite devenir lassant. xDD

Bonne lecture !
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Josh Leone
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MessageSujet: Re: Cynthia, la Renarde Dorée •• 真詩亜    Cynthia, la Renarde Dorée •• 真詩亜  EmptyMar 9 Jan - 9:22




Validation


Salut Cynthia, je passe enfin sur ta fameuse fiche Very Happy

Qualité : 500/500


Pas grand chose à dire, ton style est bon et frais ! Il fait très "girly", et ça passe très bien ! On se croirait dans les nouveaux comics Batgirl, avec énormément de couleurs et d'émotions Very Happy Bien joué !
Fais attention néanmoins à bien te relire, j'ai vu quelques fautes qui trainaient. Notamment un souci de concordance des temps. Je te laisse ça en exemple : "Je n'ose même pas imaginer ce qui ce serait passé si vous aurez croisé la Marine". On dit "si vous aviez croisé", puisque c'est une hypothèse. Fais gaffe à ça !

Cohérence : 450/500


En ce qui concerne la cohérence, il n'y a pas grand chose à dire. Je regrette un peu, peut-être, que tu n'aies pas pris plus de risques. Tu t'es contentée d'une histoire sur une île isolée, sans essayer d'intégrer certains éléments propres à notre histoire. On a une base de PNJ relativement fournie, ça aurait pu être bien d'en mentionner quelques-uns, ne serait-ce que de nom.

Longueur : 250/250


Une histoire bien longue, avec finalement beaucoup de détails ! J'ai néanmoins trouvé certains passages trop "longuets", justement, mais c'est mon avis personnel. Après, mieux vaut évidemment en faire trop que pas assez.

Originalité : 400/500


Ton histoire est assez classique, semblable un peu à celle d'un Sabo en ce qui concerne le noble devenu pirate. Tu le fais énanmoins avec un style qui s'y prête bien et une bonne dose de fraîcheur ! J'ai aussi aimé les traits d'humour que tu as su disséminer dans ta prez.

Toutefois, je t'enlève des points pour cette absence de prise de risque. Au final, ton personnage s'élance dans l'aventure sans avoir vraiment de "background" consistant, comme peut l'avoir un ancien soldat ou un pirate chevronné. Il aurait peut-être été judicieux de donner plus de profondeur à ton histoire, notamment pour pouvoir jouer en flashback. Ton personnage est plein d'espoir et de rêve, mais il n'a pas été confronté à de réels dangers, donc on n'a pas vraiment d'information sur ses éventuelles réactions en cas de gros risque. Pour quelqu'un qui a pour ambition d'être capitaine, te mettre plus en danger n'aurait pas été mal. Il faut gérer les situations de crise, pouvoir commander, se faire respecter, faire face à l'adversité... C'est dommage que tu n'aies pas pris la peine de prouver tout ça. Après tout, c'est au capitaine qu'on juge l'équipage, et c'est avec le capitaine, justement, qu'on a envie de rejoindre l'équipage.

Subjectivité : 250/250


J'ai malgré tout beaucoup aimé ta présentation, assez fraîche et fun à lire ! J'ai assez hâte de voir ce qu'une noble finalement assez naïve va faire face à des ennemis chevronnés et dans des confits importants !

Bon courage à toi sur les mers, et au plaisir de te croiser irp Very Happy

Note finale : 1850 Dorikis

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