Cypherpole - Services secrets [Suicide Island]

1410
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J'étais enfin membre du gouvernement, ou presque. J'avais soumis ma candidature il y avait de celà deux semaines et toujours aucune réponse. J'étais tout excitée à l'idée de savoir si oui ou non, j'allais pouvoir faire partie de cette pyramide monumentale qu’était le gouvernement.
A cette époque j'étais pas encore la fille froide que je suis aujourd'hui, non. J'étais encore jeune, insouciante, pleine de vie, et toujours à vouloir en montrer plus, à vouloir dépasser tout autre personne quitte à l'écraser pour mieux régner, bref !

Quelques jours plus tard suffirent pour qu'une réponse me soit envoyée. La lettre que j'avais ouverte etait signée du gouvernement, certes, mais le contenu ressemblait plus à une blague qu'autre chose.

" Hélène, 16h, Port"

Il faisait alors presque nuit, lorsque j'étais arrivée à bon port. Cherchant désespérément une certaine Hélène. J'avais donc décidé de demander aux pêcheurs et marchands qui se trouvaient sur place, si une certaine Hélène, ils connaissaient, mais rien.

Marchand depuis une heure, dans ce grand port, je zyeutais ici et là pour trouver ce que je cherchais avant qu'il soit 16 heures. Je marchais encore, encore et toujours à la recherche d'une femme que je n'avais certainement jamais vu, jusqu’à ce qu'un bruit de cloche, au loin, retentit, me faisant comprendre qu'il était 16h00. Debout, avec mes deux mains de chaque côté de ma tête, le papier dans la gauche, je me creusais les méninges, lorsqu'un homme me bouscula.

A terre, je levai doucement la tête, et aperçu juste devant moi, à quelques mètres, un bateau...

- Le Saint-Hélène...

Ce rafiot n'avait pas l'allure d'un bateau de marine, non, il avait plutôt l'air d'être un bateau de pêcheur, un immense bateau même. Les mats du bateaux n'avaient pas l'air très solide, et la coque du bateau était fait d'une étrange pierre bleu mer. Chose que je n'avais encore jamais vu sur aucun bateau mais dont mon père m'en parlait tout le temps, le granit marin.

Après quelques secondes d'hésitation, je m'étais donc décidé à monter dans ce rafiot, qui me semblait être la clef de cette fameuse lettre, et cherchai le capitaine. Sur le proue, sur la poupe, personne, aucun bruit, aucune réponse du moins jusqu’à ce que j'entende ce fameux...

Krikk

Pointant son arme sur moi, le capitaine se trouvait pres de la barre, en hauteur.

- Hey moussaillon ! Hips ! Qui t'as dit d'entrer ici?!

Voyant qu'il n'avait pas l'air de rigoler, j'avais instinctivement brandi la lettre que j'avais reçu pour tenter de lui montrer ce pourquoi j'étais là et dis d'un ton assez déplaisant :

- Bonjour Monsieur ! On m'a envoyé ceci. Je devais rejoindre le Saint-Hélène à 16 heures, et me voilà.

- Ah la marmaille ! Hips ! J'avais oublié que je devais ramasser des jeunot encore et encore. T'es la dernière, embarque !

A l'intérieur du petit dortoir, une dizaines de personnes assise chacun sur son lit de fortune. Devant la porte, six marines, gardant fièrement un oeil sur nous. C'était étrange, encore plus quand j'avais su qu'on avait mis le cap sur West blue... La galère ! J'avais jamais quitté ma petite île d'East blue moi, et encore moins fait ce genre de voyage.

On passa alors tous une bonne semaine ensemble. Semaine qui me permis alors de savoir plus sur chacun, et sur ce pourquoi on était tous là, dans ce bateau en direction d'une autre blue.
Toutes les personnes présentes avaient fait leur demande pour rejoindre le CP, et avaient reçu la même lettre que moi, demandant de rejoindre Hélène à des heures différentes.
Le petit groupe et moi on était donc sûr, ils allaient certainement nous emmener dans la base de West blue, base certainement plus adaptée pour nous perfectionner aux arts martiaux, ou pour simplement officialiser notre entrée dans le gouvernement.

Quatorze jours s'était donc écoulé, avant que le quinzième ne sonne notre arrivée. Cette dernière journée avait été plus courte que les autres, puisque les marines présents à bord nous avaient demandé de nous coucher plus tot au vu d'une arrivée très matinale sur West blue.

J'avais donc décidé de fermer les yeux, et de me laisser bercer par les bras de Morphée avant que le grand jour n'arrive. Après quelques heures qui me semblèrent des minutes, je me réveillais enfin.

Allongée sur la poupe du bateau, j'ouvrai doucement les yeux. Autour de moi il faisait encore sombre. La lune était éclatante, les étoiles scintillaient de milles feux, mais quelque chose n'allait pas. J'étais là, allongée à même le sol, les bras attachés dans le dos, les pieds attachés à un boulet, comme toutes les autres personnes qui se trouvaient près de moi. Dans le ciel, prés des étoiles, de nombreux mats voisins flottaient. De nombreux bateaux semblaient être au même endroit que le notre, tous les uns à côté des autres.

Nous étions tous à la merci de différents marines qui se trouvaient là, pied sur nos jambes ou nos bras, nous empêchant alors de bouger ou quoi que ce soit.

J'étais en totale panique, et il n'y avait pas que moi. Des cris se firent entendre. Des cris de rage, de détresses, des mots lourds, strident, sales qui étaient à sens unique. Il y avait un brouhaha total sur notre bateau et sur les autres. Mon coeur s'accéléra, mes pupilles se dilatèrent, mon souffle devint de plus en plus rapide jusqu'a un ....

- Un conseil, retiens ton souffle...

Et là, plus rien. D'un coup de pied, j'avais été poussée à la mer comme une vulgaire chose. J'avais attéri quelques mètres plus bas, et je voyais la coque de tous ces bateaux au dessus de moi. Autour de moi, des dizaines de personne dans le même cas que moi, des dizaines accrochés à un boulet comme de vulgaires appâts.

Je me souviens de l’été 1410…

Quatre semaines avant le grand jour, Maître Daryu m’avais prévenu que je prendrais le large dès le commencement du prochain mois. Selon lui, j’étais prêt. Déjà cinq années que je suivais son enseignement du Rokushiki. L'entraînement prit une toute autre tournure durant ces semaines de préparations. Le vieux m'avait prévenue que j’allais être mis à l’épreuve, mais de quelle manière ? Pas même lui ne le savait.

C’est étrangement avec beaucoup de plaisir que je redécouvrais de vieux exercices que je n’avais plus pratiqué depuis mes onze ans, la plupart étaient certes des cours de survie en milieu hostile, mais cela me changeait des interminables séances de tir sur cible avec le Shigan.

Les jours passèrent quand un matin, on me fit sortir du manoir, plus encore ! On me faisait sortir de la propriété. Cela était très rare, je ne quittais pas souvent le domaine. Les exceptions étaient rares, mais cette fois-ci, le maître m'avait bien fait comprendre que ça serait un départ définitif soit j’y arrivais, sois je succombais. Je dus embarquer, dans le port le plus proche, sur un navire nommé le Sanctum Gloria. Moi et d’autres enfants de mon âge prîmes la mère. Nous étions répartis dans des appartements plutôt prestigieux. Les tapisseries étaient neuves et le mobilier brillait. Nous étions par groupe de cinq dans les pièces avec des agents en costume du Cipher Pol. Ils firent un appel, qui me rappela les cours groupés de mon enfance. Entre nous, personne n'avait de nom, tout comme moi uniquement des pseudonymes. Et l’un d’eux m'était familier : Jackal.

Jackal était un garçon de mon âge aux cheveux blonds nous prenions des cours d’histoire dans le domaine avant que nous soyons tous séparés. Cela faisait bien des années maintenant… Il était la seule personne que je connaissais, mais je ne me sentais pas d’aller lui parler. Tout comme moi, il devait savoir ce qu’il en était, nous avions tous été élevés pour devenir des armes et serions peut-être amenés à nous tuer dans les jours à venir…

Le Sanctum Gloria voguait vers l’inconnu. Nous ne savions rien et étions sur nos gardes. Un repas nous avait été servi, mais nous n’y avions pas touché. Les épreuves pouvaient déjà avoir commencé nous nous méfions d’absolument tout, même la nourriture. Mais au crépuscule les portes se verrouillèrent et un gaz envahit la pièce. Ce gaz était si discret et inodore que lorsque que nous l’avions remarqué nous l’avions déjà inhalé.

Je me réveillais ensuite avec les autres, nous étions finalement une vingtaine attaché à des croix en bois, un boulet attaché à la jambe. Nous étions positionnés par dix de chaque côté du navire, dans la clarté de la nuit nous observions une île sur laquelle régnait une forêt dense et en son centre un immense amas de flammes éclairant coque et poupe d’une dizaine ? Vingtaine d’autres navires ? Il y en avait tout une flotte ! Des bateaux en tout genre, bateau de pêcheur, bateau de la marine ou, comme le notre, bateau de luxe. Les vagues étaient inaudibles complètement étouffées par les cris.

Ça avait commencé !

Moi et les autres observions au loin les autres dans le même cas que nous se faire passer par-dessus bord quand finalement vint notre tour !
Peut-être que l’eau n'était pas très profonde, mais le boulet nous faisais couler à une vitesse effroyable. J’étais en apnée observant les autres couler avec moi, je discernais la chevelure de Jackal et au loin reflétait, même sous l’eau, la couleur écarlate des flammes. Sans trop paniquer, il suffit de forcer un peu pour défaire le lien qui nous attachait à la croix de bois. Un simple Rankyaku dans ma jambe libre coupa les chaînes que liait ma jambe droite au massif boulet qui m'emportait vers le fond. Je n’avais ensuite qu'à regagner la surface.

Max HarvelUn homme à la mer
L'Haruspice. Il s'agissait là du bateau de croisière plutôt luxueux voguant sur West Blue et sur lequel Shade avait été envoyé. Quelques semaines auparavant, le jeune homme, alors âgé de dix huit ans, avait fait sa demande pour intégrer le CP-8, lassé du CP-2 dans lequel il avait passé une bonne année déjà. Missions trop aisées, cibles facilement atteignables, le brun maigrelet souhaitait passer à l'étape supérieure en intégrant le groupe numéro huit du Cipher Pol qui, pourtant, semblait mal vue par bons nombres de ses collègues. Cette branche s'attelait aux affaires internes, concernant aussi bien la Marine que les autres agents du Cipher Pol. Ce n'était donc pas étonnant que ce groupe soit si redouté au sein même des forces du Gouvernement Mondial.

Son choix était mûrement réfléchi. Trop faible et inexpérimenté pour postuler au CP-9, le huit était un très bon compromis en attendant d'engranger les forces nécessaires à une intégration aux hautes sphères de l'organisation. S'ajoutant à cet argument un profond mépris pour les traîtres, jugés comme étant pires que la vermine pirate et révolutionnaire qui pullulait. Les pourris représentaient la gangrène du Gouvernement Mondial et mettaient en péril le bon fonctionnement de celui-ci. En intégrant le service de contre-espionnage, Shade souhaitait faire le ménage de l'intérieur avant de s'attaquer à de plus gros chantiers.

La mission servirait de test, une épreuve pour prouver sa valeur et ses capacités d'espion sur des personnes connaissant déjà les techniques possiblement employées pour leurs traques. Elle n'avait cependant rien de complexe, ni dans le fond, ni dans la forme. Le postulant devait trouver un moyen d'accéder au bateau et de profiter de la croisière pour s'assurer que les agissements d'un agent du Cipher Pol 3 était conforme aux règles.

"- Jean-Claude Vandale est votre prochaine cible. Il est soupçonné d'user de son appartenance au Cipher Pol 3 pour acquérir quelques passes-droits. En plus d'abuser les citoyens et soldats qu'il rencontre, cet agent baffouerait le code d'honneur du CP en dévoilant à qui veut bien l'entendre qu'il est un de nos espions. Ces accusations sont lourdes. Votre mission consiste à vérifier si elles sont véridiques ou non. Le sort de cet agent est entre vos mains, tout comme votre intégration au CP-8."

Tel avait été le briefing, accompagné de quelques documents supplémentaires concernant la cible et le bateau sur lequel l'agent Vandale se situait. On l'avait envoyé, lui aussi, sur l'Haruspice pour une mission, bien différente de celle de Shade. Le brun ne savait d'ailleurs rien de la mission qui avait été attribuée à sa proie, par soucis de sécurité au cas où celle-ci était bel et bien innocente. Le Cipher Pol n'était pas du genre à prendre de pareils risques, préférant donner les informations au compte-goute.

L'embarquement avait eu lieu au Pays des fleurs, par soucis de dangerosité et de localisation. L'Haruspice prévoyait de voguer sur tout West Blue en s'arrêtant sur les diverses îles de la mer. Ohara, Toroa et Fun Cruise au programme, les clients étaient surtout présents pour profiter du cadre qu'offrait ce sublime navire, taillé pour le confort. Véritable fleuron des navires de plaisance, l'Haruspice possédait un casino, trois restaurants, des salons de relaxation en tout genre et même une salle de spectacle où se produiraient divers artistes. D'ailleurs, se procurer une place pour monter à bord n'avait pas été une mince affaire puisque toutes prisées et excessivement onéreuses. Son billet était la récompense d'un troc avec une personnalité politique locale du Royaume des fleurs, échangeant quelques informations pour obtenir son nom sur le bout de papier.

La traversée avait déjà duré quatre jours et le néo-majeur ne profitait aucunement des services que proposait le navire. Concentré dans sa tâche, ne lâchant pas sa cible d'une semelle, l'espionnage occupé l'entièreté de son temps. Jusque là, rien n'avait semblé anormal. L'agent J.C.V semblait pister lui aussi quelques clients du bateau. Il n'avait, d'ailleurs, pas remarqué la présence de Shade qui agissait en parfait agent secret, usant de techniques vieilles comme le monde à l'aide de journaux papiers et lunettes noires.

Si la mission semblait facile, elle n'était pas captivante pour autant. Sirotant un verre de whisky on the rocks sans whisky, le jeune homme semblait pensif, un simple oeil sur sa victime, professionnel au possible. Son regard vide laissait toutefois présager que l'oeil n'était qu'un leurre, toute ses pensées tournées vers une multitude de questions qui traversaient son esprit.

"- Est-ce que le CP-8 va vraiment m'apporter l'adrénaline que je recherche ? Non, je ne crois pas. Clairement pas autant que le CP-9 ou le CP-0, c'est clair. Mais peut-être que c'est mieux comme ça ? Et puis, l'adage raconte qu'on ne peut se faire trahir que par ses amis. Connaître les méthodes des ripoux serait un avantage conséquent pour la suite.."

Le dicton n'était pas tout à fait exact. Shade avait dû mélanger quelques mots et rapiécer deux proverbes en un, mais il avait visé juste. Ses pensées s'étaient obscurcies et sa vision aussi. Sa vision ? Son souffle chaud et soudainement haletant s'écrasait contre le sac de jute qui lui servait désormais de cagoule. Tentant de se débattre, il ne fallu que quelques instants avant de sombrer dans l'inconscient, bien aidé par un coup à l'arrière du crâne.

"- Gn-hmph.. bordel mon crâne.."

Réveillé par la lueur d'une lanterne à quelques centimètres de son visage, le brun fût surpris par un visage familier.

"- Vandale ?"

"- Bingo mon p'tit gars. Impressionnant, hein ? Pourtant, c'était plutôt aisé, t'étais pas assez aware de la situation. Si t'es déconnecté, tes adversaires pourront exploiter pleinement les faiblesses de ton body. Si t'es pas complètement master of ton body, tu maîtriseras jamais le contact."

"- Je -.. Hein ?"

"- Écoutes, j'ai pas l'temps de t'expliquer. Là, j'dois répondre à mon snailphone. J'te souhaite good luck, ok ?"

Récupérant lentement ses esprits, Shade se découvrait attaché en croix sur un piano à queue, pieds et poings liés par des chaînes métalliques qui se rejoignaient probablement sous l'instrument de musique. La lune permettait à peine de distinguer sa position et seule la brise marine qui lui chatouillait le visage laissait présager qu'on l'avait emmené à l'extérieur. Le traître s'était écarté d'un pas pour récupérer son escargophone, pied droit sur les touches noires et blanches.

Pulupulupulup.

"- Allô ? C'est Vandale. Le kid est ready à partir, stuck sur le piano."

"- Jetez-le à l'eau."

"- Roger."

La jambe de l'agent s'était détendue simplement, faisant glisser le piano à roulettes sur le bois du navire avant que celui-ci ne penche pour chuter, prenant la direction de l'eau à cinq bons mètres plus bas. Tombant tête la première, Shade avait tenté de se libérer en vain. Dans la précipitation et la panique, il en avait oublié les fondamentaux. Pour s'en sortir, il fallait se calmer. La chute paru interminable et pourtant si utile à la réflexion. L'impact fût plutôt brutal, aussi bien pour l'agent du CP que pour sa table de torture qui commençait lentement à prendre l'eau avant de couler complètement.

Le nez plissé et les joues gonflées, l'homme mettait tout en œuvre pour sa survie. Hors de question de mourir pour une erreur d'inattention, encore moins de la main d'un fruit pourri de son organisation. Mais les interrogations viendraient après, l'heure était à la libération. Pour cela, il fallait que son plan fonctionne.

"- Bllblbbl !"

Shigan ! Une simple torsion de poignet suffit à viser la chaîne qui retenait son unique bras et à la faire casser à l'impact, emportant quelques morceaux de piano au passage. Un second index gun fût nécessaire lorsqu'il fallu se dégager de l'emprise métallique à ses jambes, l'index tendu à l'intersection des deux chaînes.

"- Blblbbl !"

Les liens rompus, la carcasse de l'instrument servi au jeune agent pour se propulser jusqu'à la surface. Prenant une grande inspiration, le brun dégageait une mèche de ses yeux avant de battre du bras et des jambes pour se maintenir à flot. Cherchant du regard l'Haruspice, Shade cligna des yeux à plusieurs reprises, sondant son fort intérieur pour s'assurer du bon fonctionnement de sa vision. Autour de lui, à des dizaines de mètres d’intervalles, d'autres têtes dépassaient de l'eau. De nombreuses silhouettes trahies par l'éclairage d'une demie lune brillante, comme un sourire malicieux.

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C'était pas le moment pour moi de me poser dix mille questions. J'avais les joues gonflées, essayant de garder mon calme comme mon père me l'avait mainte et mainte fois suggéré. A mes pieds, à côté du boulet qui m'empêchait de remonter, il y avait quelques rochers et quelques morceaux de je ne sais quoi, formant des pics par ci et là.

Les algues et les poissons me chatouillaient le visage. L'endroit était assez sombre, et je ne voyais pas à plus de quelques mètres. J'avais d'ailleurs cette impression d'être dans une forêt sous-marine dans laquelle il ne manquait d'ailleurs que ces monstres à grandes dents, si présentent dans les histoires que l'on raconte aux enfants.

Essayant de me pencher vers l'avant pour voir de plus près ces objets non identifiés, j'avais remarqué qu'il ne s'agissait que de morceaux de bateaux, certainement échoués ou jetés à la mer. M'approchant encore de plus en plus près, aussi rapidement que possible, j'avais remarqué sous cette étrange couche de limon qui recouvrait l'un des pic, un scintillement.

EUREKA, Un bout de métal

Je n'avais plus le choix, il fallait faire vite. Je m'étais donc rapproché de ce morceau qui me semblait être de la ferraille, pour y gratter la corde enserrant mes poignées dans mon dos.
Quelques secondes suffirent alors pour dégager, de cette corde, mes deux mains, me permettant alors de les utiliser pour me défaire du boulet accroché à mes pieds.

Il ne me fallut que quelques instants pour me libérer de ce poid qui me tirait vers le fond. A la suite de cette libération, j'avais pu prendre appuis sur le fond pour me propulser vers ce ciel qui me semblait inatteignable, et enfin pouvoir respirer cet air pur qui m'avait tant manqué.
La tête hors de l'eau, j'avais, par reflex, pris une énorme bouffée d'air comme je n'en avais jamais pris.

Pendant les premières secondes, la tête hors de l'eau, je semblais comme ailleurs. Je ne voyais pas plus loin que le bout de mon nez, laissant le paysage autour de moi plus floue qu'il ne l'avait jamais été. Mon ouïe aussi me jouait des tours, me laissant entendre que le strict minimum. J'entendais comme des bourdonnements, comme un sifflement qui semblait loin très loin, comme des gens qui criaient, hurlaient mais aucun mot net et précis n'arrivait jusqu’à mes oreilles.

Essayant de comprendre ce qu'il se passait, ma vue revenait petit à petit, me laissant entrevoir toutes ces têtes qui sortaient comme moi, de l'eau. De gauche à droite, ma tête tournait pour essayer de comprendre ce qu'il était en train de se passer.
Mon regard ne se figeait pas, non, il ratissait chaque endroit, chaque personne, chaque centimètre carré jusqu'a ce qu'une main vienne se poser sur mon épaule.

Un homme était juste derrière moi, la coupe au bol, les cheveux bien noir, il me regardait avec interrogation. Il essayait de me dire quelque chose, mais les oreilles remplis d'eau, je ne pouvais rien entendre à part peut être des ...

_ SHIFHIEFHHF, SHEIFYUBJEK?

Parlant pour moi, et criant pour le jeune homme, je lui répondis

- QUOA? ON EST OU LA ? ET TOI T'ES QUI?

A cette époque, j'avais pas trop ma langue dans ma poche, non, et j'aimais pas trop non plus me la jouer perso dans des cas comme celui ci ou j'avais aucune idée d'ou je pouvais me trouver.
Il fallait donc jouer l'entraide et maintenant.

Pendant que j'essayais de comprendre ce qu'il me racontait, une troisième personne fit son apparition entre nous deux, prenant lui aussi une bouffée d'air comme s'il n'en avait pas eue depuis longtemps.

Mes oreilles commençaient doucement à se déboucher mais je n'entendais rien de particulier. Le brun était toujours là, d'autres têtes faisaient toujours surface, et lui semblait toujours en train de me parler.

Une minute passa, puis une autre, pendant lesquelles mes yeux cherchaient toujours de quoi me dépêtrer de là, pendant que ma bouche emmagasinait le plus d'air possible, et pendant que les bateaux, qui nous avaient emmenés dans ce cauchemar, disparaissaient un à un dans l'horizon.

- Qu'est ce que je fais ici....

Il ne restait plus grand chose à choisir : Mourir noyé, de froid, ou mangé par les monstres marins, ou reprendre pied sur la plage qui était derrière nous.

Hey les gars ! On avance sur la plage okey? cria un homme à quelques mètres de moi

Ma réponse fut brève, oui ! Je n'allais certainement pas rester seule dans cet endroit humide, non. Me retournant une dernière fois avant de nous diriger vers la plage, je dis alors à cet homme au cheveux d'ébène que quelques mots.

- Tu viens?

Une fois émerger, mon premier réflexe fut de tourner sur moi-même, regarder chaque élément qui m’entourait. Le reflet des flammes dans les flots ricochant contre d'innombrable coques de navires. Des têtes sortaient de l’eau, certaines mêmes s'entrechoquent avec d’autre tombant des bateaux. Je ne donnais pas cher de la survie de ceux qui se retrouvaient assommés n’ayant pour destin que de finir noyer, le crâne en sang. Je nageais alors jusqu'à l’île sans avoir recours à mes capacités. Le jeu du gouvernement avait commencé. Hors de question de montrer aux autres l’étendue de nos connaissances martiale. Certes, je me trouvais avec d’autres enfants de mon âge ayant sans aucun doutes reçus la même formation que moi dans les colonies de North Blue comme le Domaine. Je fus l’un des premiers à atteindre le rivage et sentir le sable mouillé sous mes pieds. Nous étions certainement des milliers à avoir été catapulté ici. Parmi nous, certains n’avaient sans doute pas bénéficié d'entraînement particulier, ni rokushiki ni capacités surhumaines. Non, ces gens devaient être nombreux et je doutais qu’ils survivent à cette première épreuve. Parmi les arrivants sur le rivage, je perçus Jackal qui semblait avoir survécu.

Plantés là, à la jonction entre sable et verdure, nous nous regardions, nous nous jaugions. Allons-nous être amené à s’entretuer ? Ou devrions-nous nous entraider?

Dans ce silence, je vis certains se diriger vers la forêt et le centre de l’île. Ils avaient peut-être eu la même idée que moi. Je regardais toujours les autres sortirent de l’eau parmi eux un groupe de tapas dans l’œil. Il semblait être les seuls à s’entraider. Ils se tenaient les uns les autres et communiquaient entre eux sans pour autant ressembler aux pleurnichards de l’autre côté de l’île que nous entendions quémander de l’aide jusqu’ici. Parmi ce groupe de personnes unis, une femme certainement plus âgée que moi. Elle se détachait du lot par sa crinière rousse. Je me tournais alors à l’opposé échangeant un regard avec Jackal. Lui aussi se dirigeait vers le centre de l’île.

Avant de me décider à rejoindre ce point de rendez-vous pourtant indéfini, j’adressais un dernier regard à cette fille, me demandant si elle allait survivre. Je pris ensuite le chemin de la jungle, Jackal était déjà loin. Serais-je amené à le revoir ? Lui ou même cette femme aux cheveux rouge. Qui allait sortir vivant de cette île.

Plus j’avançais entre les arbres plus les cries de peur et de douleur s'étouffaient. Nous étions tous trempés et nous étions donc naturellement attiré par le grand feu central que nous avions tous remarqué avant d’être jeté de nos navires respectifs. Était-ce seulement la meilleure idée si nous voulions survivre ?

Max HarvelKoh Lanta

La nuit éclairait les perdus, les égarés, ceux qui avaient été comme Max lâchés dans l'eau glaciale contre leurs gré. Sous leurs pieds devaient se trouver des créatures plus dangereuses les unes que les autres. Qu'était-il arrivé aux pauvres personnes incapables de délier leurs liens ou ceux qui avaient mangé un fruit du démon ? L'agent ne se posait pas de telles questions, trop préoccupé par sa propre survie au dépend des autres. Alors qu'il observait foule se déplacer vers l'île dans un élan global, il fût interpelé par une femme aux cheveux de feu collés à son visage comme une moule à son rocher.

- Tu viens ?

S'agitant tel un têtard, n'ayant qu'un seul bras pour naviguer, il ne répondit pas à la proposition qui n'en était d'ailleurs pas vraiment une. Les deux corps flottants se dirigèrent tout deux en direction de la plage au loin. L'homme était à la peine, la majorité des techniques de nage se basant sur deux bras pour avancer, aucun génie de la science n'avait encore imaginé un mouvement pour les demi-manchots. Ralenti par son handicap, ils parvinrent toutefois à atteindre le sable fin et les cocotiers. L'île, aux allures paradisiaques, était pourtant en proie à une invasion d'otages en tout genre qui venait de débarquer sur les plages et les récifs entourant l'endroit. Sans lumière, deviner la zone sur laquelle ils avaient été débarqués relevait de l'impossible, ou carrément du coup de chance.

D'un coup d’œil adressé derrière lui, Max s'était aperçu de la difficulté qu'avait la rouquine pour se sortir convenablement de l'eau. Encore essoufflé par l'épreuve de natation qu'il venait de subir, le grand brun tendit toutefois sa main en direction de Tony pour lui proposer son aide. Peut-être la prendrait-elle volontiers, ou à l'inverse, elle refuserait son geste. Ce sentiment d'inconnu régnait sur l'île, chacun s'échangeant des regards méfiants et incompréhensifs. Après tout, tous avaient été balancé à l'eau pour une raisons que nul ne connaissait, il y avait de quoi se poser des questions. Se pouvait-il alors que le Cipher Pol l'ait trahi ? Ou alors était ce Vandale qui travaillait pour un groupuscule prêt à envoyer tout un contingent de personnes, visiblement jeunes, sur une île ? Le jeune homme ne pouvait dévoiler aux autres qu'il était un agent et c'était là tout le vice. Il savait pertinemment qu'ils devraient s'entraider pour survivre sans trop se livrer pour éviter la trahison. Par la force des choses, la rouquine et lui s'étaient rapprochés, tout deux perdus face à l'étendue forestière face à eux. Se secouant comme un chien trempé, il entreprit de retirer ses vêtements, gardant toutefois un caleçon blanc où était inscrit "J' la MARINE". Accrochant les tissus gorgés d'eau à un long bâton, chaussures noués par les lacets trônant au bout, il s'attardait désormais sur la lueur provenant d'entre les arbres, plus profondément dans l'île. Tels des âmes en peine, tous se dirigeaient vers la lumière en s'aventurant aveuglément dans la forêt. Cette lumière provenant d'un gigantesque feu à en juger par la fumée tourbillonnant vers les cieux. Le chemin était tout indiqué, encore mieux qu'avec des panneaux lumineux : Cherchez la lumière.

- Hé ! T'es sur la plage Koco ? Koco Kaline ! T'es où ?! Dites, vous deux, vous auriez pas vu une femme, le teint pâle, du fard à paupière noir ? Dit-il en s'adressant à Max et Tony, vraisemblablement perturbé par la perte de cette femme. Il avait d'ailleurs agité Tony pendant sa demande, comme pour espérer que ça l'aide à réfléchir.

- Lâches cette pauvre femme. On l'a pas vu, ton amie. Tu devrais fouiller du côté des rochers, là bas.

Repoussant l'homme d'un petit coup à l'épaule, Max toisait l'inquiet d'un regard noir qui lui fît lâcher prise. Débarrassés de la personne tactile, le brun s'adressa finalement à sa partenaire particulière.

- Merci pour le coup de main tout à l'heure, quand tu m'as aidé à nager. On devrait peut-être rejoindre la lumière comme tout le monde histoire d'en apprendre un peu plus sur ce qu'on nous réserve. Je suppose que toi aussi on t'a débarqué ici sans que tu t'y attendes, hein ?

Sans attendre qu'elle se décide, le brun foula la terre de ses pieds nus, son baluchon improvisé sur l'épaule. De nombreuses personnes, comme lui, s'étaient décidés à prendre la même direction dans un cortège silencieux. La marche dura une bonne heure, de quoi peser sur les organismes déjà fatigués par l'angoisse, la faim et les efforts fournis. Ils arrivèrent finalement devant un gigantesque brasier, dressé sur des rochers mis en rond pour l'occasion. Sur la roche, une phrase était inscrite, en rouge : "Bienvenue sur Suicide Island".

- Ça annonce la couleur..

Max ne l'avait pas remarqué tout de suite, obnubilé par cette danse brûlante qui émanait du brasero, mais aux pieds des flammes se trouvaient une bonne centaine de sac sur lesquels était brodée la mention "Kit de survie". Inutile de dire que la foule s'était jeté dessus, se l'arrachant comme des petits pains. Une foule bien plus nombreuse que le total de sac, pour sûr. La situation dégénérerait rapidement comme s'il s'agissait des soldes et bientôt les gens se battraient pour en obtenir. Il fallait faire vite et Max l'avait bien compris. Inutile de dévoiler ses compétences, la course suffirait.

S'élançant à toute vitesse vers les sacs, devenus convoitises pour les nombreux survivants du naufrage organisé, Max parvint à attraper l'une des lanières en cuir lorsqu'il croisa le regard de son adversaire de l'instant, lui aussi décidé à s'emparer de l'objet. Le brun redoutait cet instant. Le moment où il serait contraint d'employer la force face à des adversaires dont il ne savait rien : ni la nature, ni leur groupe et encore moins leur force. Peut-être que la diplomatie servirait cette fois.

- Écoutes, pas la peine de se battre, il en reste un juste derrière toi. Regardes.

Le jeune homme désignait quelque chose de son index dressé, pointant derrière l'opposant tandis qu'il gardait le sac bien en main. Profitant de la distraction causée par cet habile et indémodable technique, Max asséna un coup de pied au thorax pour lui faire lâcher prise. Totalement déconcentré, l'homme chuta à la renverse en relâchant l'autre lanière.

La situation avait dégénéré. Les corps s'étaient déchainés lorsque les premières personnes avaient mis la main aux sacs et bientôt l'endroit ressemblerait à une gigantesque arène où tout le monde se bousculerait. Son sac contre le torse, le néo-agent du CP-8 se frayait un chemin à travers la foule sanguinaire en espérant que la rouquine n'ait pas bougé d'un iota, sans quoi il devrait la retrouver. Quelques coups avaient fusé, touchant le protagoniste ici et là sans pour autant l'arrêter dans sa quête de fuite comme un introverti en soirée, celui qui cherche à s'échapper loin de l'amusement partagé.

Plutôt que de rester calme, la foule était passée en mode chaos, préférant se taper dessus plutôt que de coopérer. Après tout, personne ne se connaissait et la peur parlait pour eux, alors qui aurait pu s'attendre à une démocratie ? Non, c'était la jungle, et c'est exactement ce que souhaitaient les organisateurs de cette petite sauterie.

Désormais à l'écart, caché derrière un tronc d'arbre suffisamment épais pour camoufler son corps maigrelet, le brun ouvrit son sac à la recherche d'indices, d'indication sur la suite du parcours. A l'intérieur, un amas de matériel en tout genre : gourde métallique, paquets de denrées, boussole collée à une carte, une trousse de soin, une machette, une longue corde et un bloc de métal où était relié un escagorphone, probablement une radio. La dernière pièce rendait le sac sacrément lourd, au delà des vingt kilos.

- GzzzZzzzUuuu – Gol - GzzzZZzzUuuu

La radio émettait quelques grésillements entrelacés de mots décousus, comme un message cherchant à s'échapper de la bouche de l'escargot sans succès. Après quelques bidouillages sur le bloc métallique aux nombreux boutons, le message devenait audible.

- LIMA, ALPHA, TANGO, INDIA, TANGO, UNIFORM, DELTA, ECHO : 36°E. LIMA, OSCAR, NOVEMBER, GOLF, INDIA, TANGO, UNIFORM, DELTA, ECHO : 55°. Terminé.

Et ainsi le message se répétait inlassablement d'une voix monotone.

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Les embruns fouettaient l’air d’une vigueur renouvelée. La chair fraîche était arrivée. Débarquée, piétinée sur les sables. Elle était venue pour être testée, elle serait donc malmenée. C’était la dure loi des services secrets. On repartait gagnant. Ou les pieds devant.

« Bien. Ils sont là. »

Une voix dans l’ombre, la lumière d’un cigare révélant ses pupilles dans les ténèbres du fond du phare. Un feu mourait dans l’âtre, ses quelques braises crépitant sur la pièce aménagée avec un goût certain. Quelques dentelles, une tasse de thé bien chaude. Un bon scotch comme on en faisait plus, et le ressac de la marée qui berçait cette île perdue du monde.

« Ils ne devraient pas tarder à trouver les lumières, à remonter la piste. »

Il avait parlé d’une voix atone, monocorde. Il était impeccable dans son costume trois pièces, ouvert sur sa chemise immaculée. Ses mocassins cirés étincelaient dans la pénombre. Dissimulant l’armature métallique sous sa semelle. Le monde n’attendait plus qu’à être cueilli. La terre fourmillerait bientôt de centaines de recrues, prêtes à jouer leur vie pour avoir l’insigne honneur de faire partir du corps de service le plus émérite du gouvernement. On n’entrait pas chez les pols comme ça.

L’homme dans l’ombre se redressa. Tira une bouffée sur son cigare avant de l’écraser dans un cendrier en verre. Il relâcha une fumée opaque, avant de percer le nuage de sa chevelure impeccablement lustrée, en se relevant. Il s’avança vers un porte-manteau, en retira son imperméable. Il le vissa sur ses épaules, rangea sa boîte à cigares dans la poche intérieure. Il vérifia que ses armes étaient toujours en places, puis il resserra sa cravate rouge. Il lissa les plis de sa chemise blanche. Il soupira. Le travail n’en finissait jamais.

Il ouvrit la porte de la mansarde accolée au phare. Le vent s’engouffra dans la pièce, faisant voler les dentelles. Elle se referma avec un grand claquement, le laissant seul face à l’infini des océans, au sommet d’une falaise qui dominait la plage où plusieurs dizaines de jeunes recrues prometteuses s’agglutinaient. Jeunes tortues des mers. Combien finiraient par se noyer, combien finiraient dans la gueule d’un prédateur avant même d’avoir mangé leur premier repas ? Telle était la dure loi des pols.

L’instructeur s’avança, seul face aux tempêtes. Le vent se levait, de plus en plus fort. Le cyclone ne tarderait pas à pointer le bout de son nez, ce qui ferait de cette session l’une des plus prometteuses depuis … depuis au moins dix ans. Il se lissa les cheveux en arrière, resserra son imperméable autour de sa taille. Puis un éclair déchira le ciel, laissant sa silhouette se découper dans le ciel. La tempête pointait enfin le bout de son nez. Il tira un nouveau cigare. L’alluma. Ricana.

Les flammes sur la plage révélaient des hommes qui criaient et hurlaient. Désespoir, peur. Certainement un peu de haine envers ce qui avait bien pu les amener là. Ce traitement semblait bien cruel, mais au moins n’étaient-ils pas laissés seuls. Des agents confirmés avaient été dépêchés parmi eux, censés les surveiller, les évaluer. Et éviter que trop ne meurent … L’homme en costume se détourna du spectacle. Il souffla une fumée dense. Les jeux étaient faits.

« Rends moi fier, Jack. »

~~~ Plus bas, sur la plage ~~~

« Hey, rouquine, t’oublies pas un truc ? »

Un homme torse nu se tenait droit, deux sacs de survie vissés sur ses épaules. Il était perclus de contusion, certainement relatives à leur méthode d’arrivée sur la plage. Son corps était recouvert de cicatrices en tout genre, et il affichait la barbe de ceux qui avaient du mal à se raser tous les jours. Ses cheveux blonds en bataille dégoulinaient d’eau et il semblait bien trop joyeux pour la catastrophe qui venait de leur tomber dessus. Il offrit un sourire étincelant à la jeune femme.

« Moi c’est Jack, et toi ? » ricana-t-il en lui lançant son sac dans le ventre.

Il semblait se tenir stoïque au milieu du chaos et des flammes, comme si tout ce qu’il voyait n’était que cette plantureuse jeune femme à la chevelure de feu. Les naufragés criaient, pleuraient. Hurlaient de tous leurs poumons. Mais il ne sembla pas leur accorder la moindre once d’attention. Il finit par se détourner du spectacle de la jeune vierge effarouchée à la tenue trempée sur son corps, et se tourna vers les océans, contemplant le carnage. Les risques du métier. Tant qu’il était encore vivant, il pourrait aller jusqu’au bout de son aventure. Il soupira et se gratta la tête.

« Un test à la con, encore un. M’est avis que si on veut s’en sortir, va falloir coopérer. T’aurais pas gardé des clopes au sec, par hasard ? J’ai une de ces envies d’en griller une … » grommela-t-il, tout en renversant le contenu de son kit de survie par terre.

Le tout se déversa par terre, et son escargophone se fit pulvériser par un gros bloc de métal dans un sprotch révélateur. Le blond jura entre ses dents et toucha du doigt la mélasse organique qu’était devenu son seul moyen de communication. Sa carte était à présent maculée de jus d’escargophone, et ses denrées contaminées par les fluides gluants du pauvre animal. La radio grésilla alors, tout en fondant. Les entrailles de l’escargot avaient dû court-circuiter son fonctionnement. Une étincelle jaillit de l’équipement, s’écrasant sur la corde tressée qui prit immédiatement feu … ainsi que la trousse de soins. Ne resta bien rapidement que la machette. Jack resta quelques secondes interdit devant le spectacle calamiteux.

« Ah ah. Le travail d’équipe, hein ? Dis, on fait équipe ? »

1410
_____

Des hommes partout, un feu gigantesque, des sacs, des cris des pleurs, des coups de poings, des plaies, du sang, des sabres, des cailloux qui volaient ici et là. De la boues, des branches d’arbres en guise de lame, des visages déchirés par la haine et cet homme près de moi.

Le spectacle de la jungle battait son plein. Autour de l’énorme feu qui nous servait de repère, chacun se débattaient, se battait les uns contre les autres et moi, j’étais là, au milieu de toute cette mascarade, le sac sur le dos, les mains sur chaque bretelle, debout, spectatrice d’un spectacle auquel je n’avais jamais assisté auparavant. Chaque homme avait une bête qui sommeillait en lui, mais à cette heure, tout ce que je voyais n’étais qu’un troupeau d’animaux sauvages se battant alors pour leur propre et unique survie.

Moi, j'étais là, debout face à l'immensité de cette bêtise, cherchant du regard, comme ci de rien n'était, mon ancien acolyte qui devait certainement être en train de se battre pour ces sacs qui avaient été si soigneusement posés en sous nombre, pendant que moi je n’avais eu qu’a tendre le bras pour attraper en vol celui que le blond m’avait envoyé.

- On fait quoi ?

Je ne connaissais pas ce nouvel ami que je m’étais maladroitement dégoté, mais il me semblait plus prudent de répondre à sa demande. Il avait besoin de moi, et j'aurais certainement eu besoin de lui plus tard pour je ne savais quelle raison. On ne savait pas ce qui allait nous attendre par la suite, il valait mieux être prudent.

La tête tournée vers lui, j'attendais qu'il répondre à ma question, espérant qu'il avait une meilleure idée que la mienne. Toujours debout, au milieu de tous ces gens, je n'avais qu'une idée, chercher un endroit dans lequel se poser, le blondinet et moi, pour découvrir si ce fameux sac pouvait nous être utile, mais le destin en avait été tout autrement.

Je n'avais pas eu le temps de faire un quelconque mouvement, non. La terre s'était mise à trembler de toute part et moi, j'étais là écartant les bras pour essayer de garder l'équilibre pour ne pas tomber. Un tremblement de terre... Non, c'était autre chose, mais quoi.

Le bruit se rapprochait de plus en plus. Le tremblement, lui, était de plus en plus perceptible et prenait de plus en plus d'ampleur. Un son pas comme les autres était en train de prendre place, et je me rendis vite compte que celui ci ressemblait plus à un bruit de galop que celui d'un tremblement de terre...

Et là, d’un coup, d’un seul, une nuée de bêtes prirent place dans le brouhaha général. Des phacochères, des hyènes, des loups, des oiseaux, et même de sacrés crapaud… Tous ne venaient pas du même endroit mais allaient vers une seule et unique direction... la nôtre.

Je pris alors instinctivement le bras, ou la main du blondinet - je ne m’en rappelle plus précisément - et sautai sur la gauche, pour éviter la masse qui arrivait rapidement.
Le dos collé au roc, assise, je tentais de regarder ce qu’il se passait à l’endroit ou j’étais précédemment positionnée, depuis le rocher derrière lequel on s'était caché.

- On a eu chaud…. fiouuuuu

Reprenant alors mon souffle, toujours assise, je remarquai alors mon coéquipier de tout à l’heure, assis, un sac dans le bras, une bousole et une carte dans l’autre.

- Comme on se retrouve… Euh… C’est quoi ton prénom déjà ? Moi c’est Tony ! Et je te présente… Heu…

Les deux hommes s’étaient brièvement présentés et nous continuâmes à discuter de stratagèmes, donnant, chacun notre avis sur comment retrouver l’endroit que les cordonnées indiquaient, jusqu’à ce que…

- Mais qu’est….

Une substance non identifiée vint alors se poser délicatement sur ma main. La chose était humide, visqueuse et d’une couleur assez improbable. Dans la pénombre que nous offrait le rocher derrière lequel on s’était caché, j’avais clairement du mal à savoir ce que cela pouvait être, mais le dégoût se lisait quand même sur mon visage.

Un filet continuait alors de couler sur ma main, puis sur mon bras pour enfin atterrir sur mes cheveux en moins de quelques secondes. Levant lentement la tête vers le ciel pour savoir d'où pouvait éventuellement provenir cette chose dégoûtante, je m'étais arrêtée de bouger, yeux grand ouverts, la bouche tremblante, pour voir ce qui continuait de couler. Deux yeux étaient penchés au dessus de ma tête, ornées de deux antennes et d'une bouche monstrueusement immense....

- PU-pu-pu….PUTAIIIIIIIIIIIIN !!!!!!!!

J’avais une nouvelle fois attrapé le bras du brun et du blondinet, avant de prendre mes jambes à mon cou pour déguerpir le plus loin possible de cette horrible bestiole. La frousse, diront certains, l’instinct de survie diront d’autres, en tout cas, une chose est sûr c’est que je n’avais jamais couru aussi rapidement et aussi longtemps qu’a ce moment précis de ma vie.

Nous étions alors en pleine course folle, évitant, les branches d’arbres qui s’opposaient à nous sur notre route, sautant les rochers qui n’étaient que des obstacles lambda face à l’envie de ne pas mourir, essayant alors de fuir ces choses qui nous courraient après. Une, puis une autre, et une troisième qui avait rejoins... Il y en avait de plus en plus, certainement happé par l'odeur de la frayeur, ou du stresse; tel des requins cherchant leur proie pour n'en faire qu'une simple bouchée de nous... minables petites larves à peine sortie de l'alvéole.

Je courrais donc, encore et encore, me demandant, pendant ma course, ce qui pouvait bien clocher avec cette île, me demandant comment des insectes pouvaient être aussi grand que ces choses qui nous poursuivaient, puisque qu'a ce moment précis je ne soupçonnais pas encore que le gouvernement les avait fait venir de l'archipel de Boing. La bonne blague !

- On fait quoi, on fait quoi !

Je n’avais vraiment pas envie de courir toute la nuit pour au final finir dans la gueule de la bête qui m’aurait, à force, rattrapé et dévoré comme un vulgaire en-cas, mais mes jambes continuaient tout de même à courir, essayant par tous les moyens de se frayer un chemin le plus vite possible.

Cela faisait maintenant plus de 10 minutes que l’on courrait tous les trois dans une direction, qui nous était inconnue, avant d’arriver à un précipice. J'avais pu m'arrêter juste avant, et eux aussi d'ailleurs, faisant tomber quelques petits cailloux le long de la parois rocheuse qui finirent par atterrir dans la rivière qui se trouvait à une centaine de mètres plus bas.
J'étais tétanisée, en sueur, fatiguée de cette course qui m'avait semblé interminable.
Par reflex, j'avais reculé de quelques pas, avant de me retourner vers la forêt de laquelle je venais après avoir entendu l'horreur arriver.

On était à présent tous les trois face aux colosses qui nous avaient rattrapé. Trois énormes insectes qui étaient là, juste à quelques mètres devant nous.
On avait aucune certitude de gagner face à des bêtes comme celles-là, et pourtant, on n’avait pas d’autres choix. C'était soit sauter dans le vide et espérer voler... Soit gagner le combat pour continuer notre route.

Enlevant rapidement mon sac de mon dos, j'avais essayer d'y trouver quelque chose pour me défendre. J'avais donc trouvé quelque chose qui ressemblait à une grenade, et un petit couteau qui ressemblait plus à un cure dent... S.U.P.E.R

Shade StalUne dose de plagiat

- Latitude 36 degrés Est, longi-... Ah, re'. Max, moi c'est Max. Et lui c'est.. ? Disait-il en tournant le bouton de la radio pour baisser le son en toisant le blond de ses yeux marrons. Enchanté. Bon, la radio indique une position et dans le sac il y a une carte avec une boussole. Il ne nous reste plus qu'à-...

Assis en tailleur sur la terre, toujours simplement vêtu d'un unique caleçon, le jeune homme fut interrompu par de la bile qui s'écoulait sur les trois aventuriers. La rouquine dégustait pour le groupe, se prenant la majorité du liquide sur le visage, entouré de ses deux compagnons de fortune plutôt circonspects par la scène. Suivant le regard apeuré de la seule femme du groupe, Max n'eut le temps de découvrir celui qui bavait allègrement comme on le ferait devant une bonne côte de bœuf après trente jours de jeûne. Tony les avait saisi fermement aux bras pour filer à toute berzingue et fuir cette ombre menaçante qui planait au dessus de leurs têtes. Cette ombre qui n'était ni plus ni moins que la silhouette d'une fourmi nourrie aux hormones de bodybuilders à en croire son immense taille. Et la bave qui s'était entrelacée aux cheveux roux de la fuyarde signifiait que le trio servirait de repas dans peu de temps. Si elle avait été aussi bien bâtie que Mister Blues 1410, Tony aurait probablement mis les deux hommes sous chaque bras pour se barrer encore plus rapidement.

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(Mister Univers 1410)

Précipité dans son départ, Max ne s'était pas embarrassé avec la lourde radio, embarquant toutefois le sac avec lui en tendant la main pour s'en emparer du bout des doigts. Jetant des coups d’œils derrière lui de manière sporadique, le grand brun s'époumonait dans une course effrénée pour semer ses poursuivants. Oui, "ses". Les fourmis agissaient souvent en bande, "à l'alabastienne" comme bon nombre se plaisaient à le dire, et cela n'avait pas manqué puisque deux de ses congénères génétiquement améliorées l'avaient rejoint.

Dix minutes avaient été nécessaire pour faire découvrir le cauchemar des Flat Earther, équipage célèbre pour son courant de pensées atypiques : la terre se dérobait devant eux pour devenir précipice. Mais à l'inverse de cette croyance désuète, le vide donnait sur une rivière à plusieurs dizaines de mètres en contrebas. Autrement dit il n'était pas envisageable de sauter en espérant atterrir tranquillement dans cette mince surface d'eau. Le cerveau embrumé par l'effort de la course, le grand brun se souvint du matériel en sa possession, pris d'une idée de génie.

- Huh.. Huh.. Hé, le blond. T'as déjà lu le bouquin "La guerre des étoiles de mer" ? Le quatrième tome, quand ils s'attaquent aux chameaux cyborgs qui tirent des lasers. Tu vois où je veux en venir ?

En fouillant dans le sac, il s'était saisi de la longue corde pour garder l'un des deux bouts avant de proposer l'autre au second homme fort du groupe improvisé. Max espérait de tout cœur que son collègue possédait une culture littéraire similaire à la sienne sans quoi son plan tombait à l'eau. En tout cas, lui tenait fermement le bout de corde entre sa main en regardant les trois molosses atypiques. Un dernier regard adressé à celui qui agirait en concert avec lui, du moins s'il avait tout saisi. Alors qu'il s'élançait vers l'une des fourmis en passant par sa droite avec un courage que d'autres auraient jugé comme étant de la folie, Max s'écria :

- Quand la situation empire, il faut savoir contre-attaquer !

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« Jack, je suis le facétieux, le terrible, le beau Jack. » fit-il, n’ayant que des cris pour réponse.

Il fronça les sourcils. Il aurait au moins aimé un peu de réaction face à une telle déclaration. D’habitude, ça suscitait l’admiration de telles paroles. Franchement, tout allait de mal en pis. Il leva un doigt pour contester le manque de réaction mais Tony en profita pour l’attraper et le tirer au loin pour éviter les gigantesques insectes qui s’étaient invités à leur cérémonie. Hé, mais il n’avait jamais été question d’insectes, ni même de … oh putain … y’en avait pas un qui s’était fait éviscérer là ? Et lui … c’était sa colonne qui pendait à un arbre ? Depuis quand les fourmis se nourrissaient d’hommes ? Oh bon sang … Y’avait comme une couille dans le potage là. C’était … le carnage.

Ils arrivèrent rapidement devant un précipice, au fond duquel trônait une rivière, loin en contrebas. Jack reprit son souffle après avoir été trimballé dans tous les sens. Il massa son avant-bras traumatisé et se retourna lentement. Les cris étaient désormais lointains. Quelque chose lui disait que, cette année, le taux de sélection était descendu en-dessous des limites conventionnelles. Il regarda les bestioles ravager ce qui passait à portée. Oh, bon sang. Ça s’annonçait pas terrible. Il regarda par-dessus son épaule. Le gouffre n’était pas si imposant, ils pourraient le …

« Que … ? » fit-il lors qu’un morceau de corde lui arriva entre les mains.

La guerre des étoiles de mer ? S’il connaissait ? Mais quelle question … EVIDEMMENT ! Bon sang, Mickey Lucas et George Mouse étaient de grands auteurs. Qui aiment le classique et l’attendu. Des vrais cadors de la non surprise ! Ces livres étaient tellement prévisibles qu’ils en devenaient un leitmotiv pour Jack ! Il regarda sa corde et croisa le regard de Max.

« J’ai un mauvais pressentiment. » murmura-t-il, signalant par là qu’il connaissait les livres, et cette fameuse réplique qui augurait une réussite tout sauf inattendue des héros.

Ils fondirent alors sur les bêtes et entamèrent d’en faire le tour avec la corde qui s’entortilla autour de leurs jambes. Ils commencèrent à tourner, bloquant les pattes de la bestiole. Elle commença à ralentir, sa tête se tournant vers les avortons qui courraient autour d’elle. Ses comparses ne semblèrent pas s’en préoccuper, cherchant à gober la proie marquée de leurs phéromones. Mais si les fourmis avaient bien quelque chose de différent avec les chameaux laser, c’étaient leurs mandibules … Lorsque le piège se referma sur l’arthropode géant, ce dernier coupa la corde d’un seul coup de ses maxillaires acérés. Jack et Max mordirent la poussière la tête la première, déséquilibrés par la rupture soudaine de leur point d’attache.

Jack se releva d’une roulade et contempla les yeux à facettes de la créature qui bavait ses sucs juste au-dessus de lui. Mais bon sang … il y avait trop de bestioles, quelque chose ne collait pas. Pour le coup, il avait vraiment un mauvais pressentiment. Il grommela quelque chose à voix basse. Il vit Tony en danger, ne sut pas dire où se trouvait Max. Et lui qui n’allait pas tarder à finir au fin fond d’une fourmi affamée. Il sortit sa machette et l’agita devant la bête qui commença à … suivre le bout de fer de la tête. Il l’agita dans un sens, dans l’autre … et elle suivit. Jack lança alors la machette à sa gauche et, d’un coup, la fourmi fonça dans cette direction. Il fronça les sourcils avant d’écarquiller les yeux. Elles … elles voulaient …

« Jouer ! Lancez-leur des bâtons, elles veulent simplement jouer ! Elles ont été dressées pour ça ! » hurla-t-il en attrapant un bâton à ses pieds.

En une fraction de seconde, d’un mouvement un peu trop rapide pour être visible, Jack apparut devant Tony et se dressa entre elles et les bêtes. Il agita un bâton et, aussi tôt, les créatures devinrent dociles comme des agneaux. Il secoua le bâton avant de le tendre à Tony. Après tout, ce n’était pas à lui de remporter les épreuves …

Déjà sa fourmi se ramenait avec un tronc au lieu de sa machette. Jack s’écarta de Tony et elle vint le déposer à ses pieds. La créature s’assit et gigota dans tous les sens. Elle aurait presque eu l’air mignonne, sans le sang de ses victimes qui perlait sur ses mandibules et les viscères coincés dans ses articulations. Les bêtes n’avaient pas été amenées là pour être vaincues … mais c’étaient quoi ces tests à la con, bon sang ?! Jack cassa une branche sur le tronc et la secoua devant la créature, qui se mit à gigoter de l’abdomen. Il jeta alors la branche dans le vide, et la bestiole bondit à sa suite. Il mit quelques secondes à entendre un gros plouf. Il tomba alors sur ses fesses, soufflant d’aise. Putain, il avait vraiment cru qu’il allait y passer là.

Et alors qu’il pensait pouvoir se reposer, le sommet de l’île vola en éclats, auréolant la nuit d’une lueur rougeâtre et calcinée. Jack se laissa tomber en arrière pour voir le sommet de Suicide Island se transformer en braises. Des gerbes de météores enflammés s’échappèrent de là et en quelques secondes à peine, une sorte de nuage de cendres dévala la pente. Le sol avait vibré à l’impact. Aucun répit ne leur serait permis, bordel … et le nuage allait finir par tout recouvrir sous quelques minutes à peine ! Bon sang … peut-être aurait-il dû éviter de lancer son bâton dans la flotte et …

*SPLASH*

Un mélange de sucs, d’eau et de vase lui atterrit sur le crâne, alors que la fourmi lui lâchait dessus le bâton qu’elle venait de récupérer. Non, les fourmis n’étaient pas le réel danger : elles étaient le seul moyen d’y échapper !

Sujet: Re: Cypherpole - Services secrets [Suicide Island]

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