Entre rouille et circuits communs. [Roki]

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Avant que Roki et son camarade félin en vienne à rejoindre l’équipage de Manji, le duo avait agi des années durant en ne comptant que l’un sur l’autre et ce fut à cette époque que cela vint à se dérouler. Toujours sur West Blue, lors d’une après-midi calme qui ne payait pas de mine, le Mink dans sa cavité abdominale, c’est serein qu’il posa pied à terre après s’être fait passé pour un déchet visant à être emmené sur Sukippu Island, réputée pour abriter tous les déchets trop encombrants de cette partie du globe. Métaux, ordures toxiques et autres joyeusetés faisaient office d’écosystème pour une population hétéroclite, composée de chasseurs de trésor et de bonnes affaires mais aussi de nécessiteux.

Ce fut à la demande du cyborg qu’ils allèrent donc là-bas, ce dernier cherchant une pièce sur laquelle il n’avait pu mettre la main lors de ses pérégrinations dans les divers et rares magasins de pièces électroniques et informatiques. Ce genre de business se faisait sur Grand Line, et il se savait loin d’être en capacité de s’y épanouir. Roki fut donc satisfait de finalement arriver, se délestant de la pile de détritus bouchant sa vue et son odorat, le signal étant le bruit d’un quidam qui commençait à décharger le contenu. D’une seule claque il l’envoya faire dodo dans sa résidence de quelques jours, le laissant là à son sort.

Sans perdre une minute, tandis que Nekoarashi dormait comme à son habitude, il emboîta le pas à une petite troupe d’hommes dans des accoutrements étranges ressemblant à des draps pour le centre névralgique de l’île ; la décharge. Arrivé devant les grandes portes ferreuses, il laissa les travailleurs pénétrer, fermer derrière eux puis quand ils disparurent au loin, il fit sauter le verrou grâce à ses pouvoirs magnétiques et partit à l’aventure dans les amoncellements divers. Les métaux étaient situés au fin fond de l’endroit, et dès qu’il sentit leur présence, le cyborg se rua sur eux. Le tout était sale et dans un soucis de rester présentable, il ôta donc son pull sans manches qu’il posa un peu plus loin. Torse nu, laissant apparaître une musculature métallique, assis en seiza, il se mit à décomposer pièce par pièce les diverses choses à sa portée. “ Une puce électrostatique v45 c’est vraiment trop demander ? Désarroi.exe.. ” soupira-t-il sans s’arrêter d’arracher les pauvres créatures inertes de métaux qui n’avaient pas eu la chance d’abriter l’âme et l’essence d’un Winchester comme sa propre carcasse. Puis, l’illumination ! Là gisait un espèce de bras qui semblait contenir son bonheur. De son index, un petit chalumeau sortit. Il ne fallait pas abimer ce qu’il portait. L’ingénieur se mit alors à découper la tôle avec application.

Un bruit derrière lui, auquel il n’accorda pas d’importance, trop concentré. Puis pour le sortir de sa torpeur, le talon d’une botte vint le heurter à l’épaule droite. Interloqué, il fit tourner sa tête à un degré propice pour contempler son agresseuse, qui semblait bien plus effrayée que lui. Elle poussa un cri. Lui, sur l’exact même niveau de décibels, se mit à rire. “ Mechahahaha. ” Gardant dans la main l’un des bras robotique, Calamity venait elle de marcher sur un autre, se rejoignant sur un petit buste. En se relevant, il découvrit donc le corps d’une petite fille faite de métal. À l’oeil il semblait moins résistant que celui formant son corps, mais de bonne facture tout de même. Opérait-il un de ses semblables ? “ Surprise de me voir ? On se connaît.. Hmm. Rien qui ressemble à une jeune blonde dans ma base de données.exe. ” Haussant un sourcil, il croisa son regard, effectua une moue peu enjouée, puis retrouva son intérêt pour la petite chose au bras percé par ses soins qu’il tenait encore par le poignet. “ Tu marches sur le droïde désaffecté, mademoiselle. ” Dit-il, hochant la tête une ou deux fois.

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Là où elle montrait du dédain, Roki lui semblait mélanger autant désintérêt pour ses formes et attraits qu’émoi à leur découverte presque commune, si on voyait les choses d’un certain angle. De son point de vue tout du moins, vu l’opération en cours sur son bras, cette partie-là était et serait sienne. Son attention concentrée sur la créature de métal comme lui, le dialogue se lança entre les deux protagonistes sans empêcher pour autant le Cyborg de traficoter au sein des circuits de l’avant-bras.

Se laissant examiner par les soins de la farouche chapardeuse, ses familiarités ne lui firent ni chaud ni froid et glissèrent sur l’acier de son enveloppe avec autant de facilité que l’aurait fait une possible pluie ambiante. Sa réponse fut donc porteuse de cet exemplaire sang-froid, bien que munie d’une pointe de ce dédain qu’elle semblait vouloir lui enfourner droit dans les circuits. Et elle s’empressa de rebondir sur cette même pointe, ce qui fit plisser les commissures de sa bouche. “ Je peux me servir tout seul. ‘Grave infortune personnelle ou simple inconvénient.’ ” Voilà un sobriquet qui fit mimer à cette même paire de lippe un air amusé tandis qu’il donnait -plus par spasme incontrôlé que préméditation- la définition de son prénom. Sacrée base de données. “ Assis tout seul dans une décharge c’est vrai que tu as l’air de t’en sortir yihaha. ” “ Je te rappelle que tu te balades aussi dans cette décharge, infortune.exe. ”

Tandis qu’elle abrégeait les souffrances de la pauvre main, Roki retira de l’autre membre supérieur la sacro-sainte puce qu’il était venu chercher, affichant un large sourire béhat, des étoiles plein les yeux. L’illumination pure et simple devant ce petit bout de métal et de circuits qui représentait un pas de plus dans son évolution, autant ‘physique’ que dans son métier.

Elle en avait des questions bizarres. Mais il y répondit avec calme et sérénité, bien trop heureux d’avoir mis la main sur sa chose pour en venir à être désagréable, ce qui n’était de toute façon pas dans sa nature primaire. Bien que pirate, il ne cédait que rarement à l’hostilité envers autrui, si tant était qu’elle ne fut pas justifiée par des paroles ou des actes. Un chemin sur lequel elle se risquait par passage, dangereusement.

Quand elle tira, il tira aussi avec moins de véhémence, mais force était de constater qu’elle avait de la poigne, la petite. Délestée de son composant il n’avait de toute façon plus de raison de se l’accaparer et il la laissa donc analyser le robot protocolaire en veille, ou éteint. Il n’en savait rien, à vrai dire. Se gardant de lui lâcher un ‘à tes souhaits’, semblant capable de l’y prendre au mot, il se leva calmement sans le moindre mouvement, époussetant la poussière de son jean taché par endroits à cause des détritus dans lesquels il avait passé quelques dizaines de minutes.

“ Comme toi, jamais vu ce spécimen, mais vu sa manufacture, elle a l’air d’être assez poussée. Ca change des androïdes habituels.exe, si tu veux mon avis. ” Posant l’intersection de son pouce et son index sous son menton, il regardait la créature presque décharnée avec pitié. Quel horrible sort que celui de la machine non-alimentée dans cet état catatonique. Rien que d’y penser, il en aurait eu la chair de poule. S’il avait encore eu de la chair.



Répondant à son sourire, première forme de politesse de la blonde, il s’approcha sans se soucier d’elle et attrapa d’entre ses mains Ahppa. Il l’examina en faisant glisser ses doigts qui dégageaient par intermittence de petites lueurs dorées, serpentant sur ses bras noir de jais. “ Par une personne qui dispose des compétences.exe, c’est fort possible. Un cyborg ingénieur de génie, par exemple. ” Pouffant à sa propre bêtise, il tendit le robot d’une dizaine de centimètres plus court que lui -mais bien plus léger à bout de bras et il se mit à se demander s’il devait lui ‘redonner vie’. À son tour il pouvait faire ce qu’il croyait que Shtein, ou plutôt ‘Fatherv2’ avaient fait pour lui. Qu’allait-elle bien pouvoir exiger de lui ?

Pendant ce temps le mink chaton lui, dormait à pattes fermées. Et le cyborg magnétique en profitait pour analyser sous toutes ses coutures les moindres aspects de sa consoeur cybernétique, cherchant une quelconque marque de celui -ou celle en l'occurrence- qui l’avait créée.

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Elle était visiblement impatiente. Au moins il y avait un atome crochu entre eux, un trait partagé. Car oui, malgré son apparence robotique il n’en restait pas moins une personne lui aussi, sous tout cet attirail le faisant de prime abord passer pour une machine sans âme. Toujours en contact direct avec sa petite sœur métaphorique, il n’avait de cesse que de prendre son temps, dans son élément au milieu de tous ces composants, appareils ménagers et autres créations du même bois que lui.

Calamity ne sembla pas prendre au sérieux son potentiel en ingénierie puisqu’elle se moqua ouvertement des fleurs qu’il s’était lui-même jeté à ses propres pieds en ignorant totalement le cas de figure où grâce à lui, le robot protocolaire reprendrait vie. Et c’était sous-estimer son, ses talents. Et le Roki, il n’aimait pas beaucoup ça à en juger par ses sourcils froncés et le regard noir directement dirigé vers l’azur de ses pupilles, le doré des siennes émanant d’un sérieux implacable l’espace d’un instant. À moins que cela ne servit qu’à le manipuler pour qu’il fasse ce qu’elle désirait ? Il ne prit pas cela en considération, songeant déjà à sa possible oeuvre future plein d’espoir et de plan divers et variés ? Et s’il la changeait grâce à ses aptitudes métallurgiques en tyrannosaure de métal pour s’en servir de monture. Hmmm.

Son attente se caractérisait maintenant physiquement par son petit pied tapant sur le sol meuble de l’endroit, tandis que le cyborg ignorait ses signes qu’il avait bel et bien capté, prenant un plaisir malsain à la faire poireauter alors que son examen était terminé. Après tout elle avait cherché. Lui, Winchester D. Roki, au service d’une agitée telle que la native de Banaro ? Alors qu’elle lui avait ouvertement manqué de respect ? Jamais !

Et voilà qu’elle s’amusait à tripoter leur centre d’intérêt commun avec la douceur d’un habitant d’Elbaf sous cocaïne. N’avait-elle jamais eu dans les mains un objet presque fragile ? Il fallait dire qu’elle ne l’était pas vraiment, l’androïde endormie, mais à ses yeux… Et voilà qu’elle frappait la pauvre chose ! Sans se soucier du fait que Roki la tenait, les corps métalliques s’entrechoquant quand elle cogna. C’est qu’elle avait de la force, la blondinette. “ EH ! Tu vas l’abîmer, ta génitrice.exe t’as pas appris de pas tout casser ? La violence ne résout rien. ” Roki qui en venait à dire cela, un comble en connaissant l’énergumène qui faisait mieux parler ses poings que claquer sa langue. “ Et la ramener où, d’abord ? ” Puis il fut à nouveau surpris. Elle venait de saisir son membre supérieur avec véhémence et elle se secouait comme un arbre fruitier. Sauf que les seuls fruits qu’elle pourrait faire tomber serait de métal, dotés de phalanges. Passablement énervé, il fut toutefois choqué de voir en ôtant d’un mouvement de bras ses paluches de sur lui qu’elle y avait laissé des traces indélébiles. Tout du moins pour un autre, car à l’aide de son fruit du démon, il fit se mouvoir l’acier pour le remettre à sa position de base et effacer les séquelles de cet assaut. “ Mais t’es vraiment allumée, ma parole ! Nom d’une Nvidious ! ”

Sans attendre de réponse, il posa enfin Ahppa face à lui en la faisant tenir sur ses pattes grâce à son don. “ Tout simplement car elle n’est plus alimentée. D’abord, trouver à quoi elle fonctionne. Ensuite, l'approvisionner. Et pour finir, la faire démarrer. ” Acquiesçant à ses sages paroles, il fit sortir un petit chalumeau de son index et vint à ouvrir un petit carré au niveau de son cœur. Là un réservoir trônait, vide. Pris de stupeur et à analyser les résidus présents, Roki comprit qu’elle semblait s’alimenter de vapeur. Sans demander quoi que ce soit, il arracha la gourde en bandoulière que portait la demoiselle et vint à la faire chauffer grâce au réacteur de sa paume puis il la vida dans le réservoir. Et rien. Puis, brisant son propre sermon, il lui colla une grande claque derrière l’oreille près du bouton qu’elle avait actionné, encore à moitié appuyé. Et la magie opéra…

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Le petit être que le duo avait déblayé se trouva bientôt, comme il l’avait prévu, animé d’une énergie nouvelle propre à la “race” de Roki. Après tout, ses parties humaines mises à part, ils étaient semblables lui et “AHPPA”. Quand elle vint à se présenter dans des termes qui semblaient lignes de codes dans une mémoire bien plus vieille que son précédent réveil, il fit une révérence presque imperceptible et se mit lui aussi à causer. “ Winchester D. Roki, ingénieur du Raijin Squad. Je cherche une puce électrostatique v45, aurais-tu cela en stock.exe? ” La seule réponse de engeance mécanique fut un non de la tête avant qu’elle ne se mette à déblatérer à son tour ses fonctions. Elle servait d’assistance à un éventuel médecin, chose qu’il ne possédait pas dans son cercle proche. L’idée de s’en emparer quitta alors ses circuits puisqu’après tout, selon la féline, elle en aurait une utilisation toute trouvée.

Entre lui et Manji qui se trouvaient des êtres à part, un médecin n’aurait pas grand intérêt à être adjoint à la cause. Sans penser que derrière son enveloppe foudroyante restait une constitution humaine, bien qu’au courant du Busô-shoku no Haki et ses potentiels effets sur son capitaine, il éluda la possible interrogation d’une aide future et fléchit ses appuis jusqu’à être assez bas pour que ses yeux mordorés pénètrent ceux de la création d’un illustre inconnu. “ Il faut croire que tu vas seconder la demoiselle. Si ça te dérange, je me ferais un plaisir de te prendre avec moi pour t’étudier, et peut-être même t’améliorer. Une machine de guerre, capable de rayons foudroyants et de voler ! ” Ses yeux brillaient d’une façon presque lubrique tant il en venait à fantasmer sur ses propres talents et visiblement, bien qu’étant une intelligence artificielle, son interlocutrice n’avait pas l’air emballée. “ Je vais donc suivre ce docteur, n’y voyez aucune insulte, Winchester D. Roki. ”

Il se contenta de hausser les épaules et se releva en direction de la détentrice du fruit animal, prêt à lui adresser une bonne tirade sur l’importance de bien s’occuper de sa camarade. Mais avant que le moindre mot étire ses cordes vocales factices, son regard se posa sur sa présence ici. ENFIN. Il l’avait trouvé, la pièce manquante pour la prothèse de son Taishô. Un objet capable d’endurer la surcharge due au fruit de son capitaine. D’un bond agile, sa main vint arracher une tôle pour en ressortir ce qui ressemblait à une bête à mi-chemin entre un chien et une poule. Serrant dans sa paume ce qu’il venait d’ôter de la pauvre cyberbête, son visage s’illumina. “ MISSION ACCOMPLIE. REGARDE MOI AUS… ” Avant qu’il ait pu finir, Nekoarashi sortit de son abdomen et grimpa sur son épaule, l’air assez farouche pour indiquer qu’il avait causé une nuisance sonore assez intense pour le tirer de sa torpeur. Mais ce n’était pas le seul élément perturbateur. Des décombres sortit un autre minks, qui lui semblait plus proche du canidé, bien que son odeur lui rappela les énormes porcs qu’il avait pu côtoyer sur Khalloufz Island. Ce dernier semblait vivre ici et la tôle n’était autre que le toit de sa résidence de sans domicile fixe. “ Regarde Neko’, un comme toi mais en.. Très sale. ” Le compliment lui vint visiblement droit au coeur puisque l’intéressé se leva sur ses pattes arrières, démontrant une ampleur plus que respectable et muni de son tesson de bouteille, frappa vers le visage du cyborg. Il s’en fallut de l’intervention du chaton sabreur pour qu’il ne perde pas la peau sur sa joue.

Désormais accroupi, il s’élança à la poursuite de l’adolescent robotique, qui ne se fit pas prier pour prendre ses jambes à son cou, les réacteurs sous ses pieds éméttant un bruit-signature très distinct. En passant devant Coco, il ralentit un instant. “ À plus ! ” Lui souriant sincèrement, il disparut entre les tas de détritus, les grognements du chien-homme se faisant de plus en plus proches.