DDL x Reonaldo Davinxi(PNJ) - Les portes du succès

Après tout ce temps attendu, cela en valait finalement la peine. Voilà enfin celui qu’il attendait. Reonaldo Davinxi, en personne ! Le même enfoiré qui avait refusé nombres d’appels en les laissant à sa secrétaire attardée. L’écarlate était là, fixant l’animal tel un lion, prêt à dévorer une gazelle.

Malgré la cohue générale, le comte ne se laissait pas le luxe de quitter, ne serait-ce qu’une seconde, Davinxi des yeux. Un verre, deux verres, une bouteille, une deuxième… c’est que cet enfoiré avait bel et bien l’intention de couler le De Leone avec l’alcool gratuit. 



Les yeux de la demoiselle s’écarquillèrent et aussitôt, elle s’en alla accomplir son devoir. Une dépense inutile venait d’être évitée, ceci-dit, le pire restait à venir. Après un long soupir, l’écarlate se lança dans la mêlée, bousculant hommes, femmes, et… autres, avec un seul objectif en tête Reonaldo Da...putain...de...vinxi.
Dans sa tête, le plan se faisait naturellement, son chemin était tout tracé, la trajectoire était optimale, le timing parfait, il allait poser sa main sur le siège à côté du mécanicien crasseux… et pourtant.



Vous ne rêvez pas, quelqu’un d’autre que Dante avait eu l’audace de le tacler sur son propre terrain. Et il était là, à déverser des tonnes et des tonnes de conneries à la seconde alors que Dante, du haut de son grand corps, le regardait las. Un regard si vide en émotion qu’on se sentait à la limite d’être aspiré à l’intérieur…



Ces quelques paroles de la barmaid n’aurait jamais pu mieux résumer la situation actuelle. Presque mécaniquement, un homme en noir fit son apparition, puis un deuxième, puis trois… d’ailleurs, c’était maintenant un sacré attroupement d’hommes en noirs qui entouraient désormais l’audacieux petit fils de pute.
Sans un bruit, le siège se libéra, et la masse d’hommes en noir se mit à se déplacer en meute vers le poste de sécurité.
Avec un peu de chance, on entendra parler de lui dans quelques semaines… dans le cas contraire, son sort était sûrement scellé.



Après avoir laissé un petit blanc derrière lui, le rouge enchaîna.



À la suite de ces mots, les dents pointues du comte firent leur apparition tandis qu’un frisson lui remontait le long de la colonne vertébrale. Les portes du succès hein ? Il ne lui restait plus qu’à trouver la clé.

Les rumeurs au sujet de Davinxi n’étaient donc pas erronées, ce type n’avait décidément aucune manière et si le comte ne serait pas en train de parler de choses importantes avec lui, il l’aurait sûrement mis à la porte depuis longtemps. Mais derrière ces attitudes de paysan mal élevé se cachait l’un des hommes les plus riches des blues et uniquement grâce à une chose.



Le comte expédia la commande du mécano, et sans attendre, le barman apparut avec une nouvelle bouteille de Dom. Bouteille que le comte lui arracha des mains avant de servir lui-même le Reonaldo.

Un rire nerveux, c’est tout ce que le De Leone fut capable de rétorquer à ce bon vieux Davinxi, c’est vrai qu’il était bien audacieux d’ouvrir son clapet à propos d’une compagnie dont il n’était même pas sur de pouvoir s’acheter la moitié, mais eh, au moins, il avait put obtenir l’attention de ce bon vieux vieillard.

« Des affiches ? » Lâcha le comte, sourire aux lèvres, un sourire carnassier. « Voyons, bien que je ne sois pas classé sur la même page que vous, je fais également parti des fortunés des mers bleues ! Des affiches, que pensez-vous d’un partenariat. »

Le comte retint le bras de l’ivrogne voulant se saisir d’une nouvelle bouteille, ses gants de soie serrant le poignet du monsieur jusqu’à-ce qu’il lâche prise.

« Voyez-vous, j’ai toujours été fan de montgolfière, vous savez pourquoi ? » le comte approcha alors du crasseux et vint souffler ceci. « Disons qu’une fois en l’air, il n’y a aucun risque de contrôle. » Puis, le comte repris son attitude enjouée et rejoua son personnage. « Bien entendu, nous agirons en tant que partenaire et vous toucherez une compensation… Une BONNE, compensation. »

L’offre était soumise et le comte attendait une réponse, un geste, une attitude qui trahirait le Davinxi.

Lorsqu’il posa les yeux sur la petite carte donnée par le mécano, le cœur du comte se stoppa, Les Rosoffs déjà ?  C’était la première fois qu’il dût prendre un choix drastique, qui pourrait directement mener à une confrontation directe avec ceux-là. Le comte posa les coudes sur le bar, croisa ses mains et inspira longuement.

« Monsieur Davinxi, comme vous le dites vous seuls pouvez piloter ces engins. » il repoussa la petite carte de visite et se tourna vers lui. « C’est pourquoi j’ai besoin de vous sur ce coup là. »

Le comte reprit alors son air impassible, armé de son fidèle sourire de sadique et de son regard hautain. « Vous savez, nous sommes pareil vous et moi, hormis l’odeur, nous sommes tout les deux des personnes qui partagent une même passion. La cueillette de pognon. » Le De Leone savait qu’avec ce genre de discours, quelqu’un qui aimait le profit tendrait l’oreille immédiatement.

« Imaginons que dans un transport à vous, il y ait des marchandises, non déclarées… Savez vous combien de commission vous toucherez sur chaque transaction ? Pour un honnête patron d’entreprise, il y aurait 30% de com, mais, disons le, vous n’êtes pas n’importe qui… Accordons nous sur 40%. »

Le comte se leva et se mit à tourner autour de Davinxi, comme un vautour attendant le dernier souffle de sa proie.  

« Imaginez-vous » Soufflait le comte « La protection des Rosoff, le libre accès dans les mers bleues, aucun risque de vous faire avoir car vous êtes couvert par les plus grands pirates mafieux du monde… » Le comte s’approcha à nouveau et ces quelques mots s’échappèrent. « J’imagine que ce qu’ils vous demandent n’est pas donné, un jour ou l’autre, ils vous avaleront… alors que je ne cherche qu’à vous faire faire du profit, à vous, comme à moi. »

Puis, une fois qu’il avait fini de patrouiller autour du Davinxi comme un maton dans un mirador, il reprit sa place et lui aussi, sortit une petite lettre, ornée d’un sceau.

« Monsieur Davinxi, je suis désolé de vous avoir offensé en vous proposant de racheter votre commerce, j’ose espérer que nous pourrions continuer sur de meilleures bases vous et moi. Cette lettre contient les vœux de la Cour Ecarlate, je vous propose un partenariat, le temps de voir si nous sommes sur la même longueur d’ondes. Bien entendu, je ne suis qu’un petit poisson comparé aux Rosoffs, mais vous auriez tort de me considérer comme tel. »