Runoa D. Aela

"Des cheveux bleus comme la mer et des yeux verts comme la terre.", expression qu’employait souvent son père lorsqu'il la regardait. La plupart des traits d’Aela proviennent de sa défunte mère. Pour ce qui est du regard, nul doute, c’était bien celui de son paternel. Un regard confiant cachant une profonde tristesse et une envie de liberté.
Ce qu’elle aime le plus, c’est sentir le vent caresser sa peau, du coup elle préfère porter le haut rouge sans manche de son père, un peu trop grand pour elle mais extrêmement confortable. Pour le bas, elle opte en général pour un jean s’arrêtant mi-cuisse effiloché au bout, rien de bien sexy pour une femme, et enfin des ballerines.
Depuis son entrée dans la Marine, elle adore mettre le foulard bleu autour de son cou. Pour elle, cette couleur représente la paix. Bien sûr lorsqu'il le faut, elle revête la tenue standard à son grand regret.

Aela est une femme très curieuse. Découvrir le monde est sa passion. C’est pour cela qu’elle est devenue navigatrice. Elle a le besoin de voir de nouvelles choses chaque jour. Après tout, qui aimerait rester sur une petite île de North Blue toute sa vie ? Certainement pas Aela. Elle a toujours été soutenu par son père pour aller de l’avant. Il disait souvent : "Vouloir être libre est une chose, mais se sentir libre n’est pas aussi facile qu’on le pense. Et pour ça, un D. fera tout ce qu’il faudra pour atteindre son rêve. Réalise le, Aela."
La solitude est sa plus grande peur. Elle qui a toujours vécu, travaillé, rigolé, pleuré aux côtés de père; cette sensation est une chose qu’elle tente d’éviter à tout prix, quitte à s’incruster dans un groupe s’il le faut.

Chapitre 1 : Victime de la piraterie

Des cris, des hurlements de douleur. Pendant de longues minutes, la future mère Eri souffrit pour mettre au monde sa première fille Aela, nouvel être à ouvrir les yeux sur North Blue. Eri et Taka furent les parents les plus heureux du monde. La petite Aela grandit à vue d’oeil, année après année. La parole vint et les éclats de rire continuèrent. Mais la vie était rude sur l’île, Taka “le pêcheur” avait beau être le meilleur dans son domaine, il ne pouvait lutter contre les tempêtes pour rapporter assez de nourriture.
Eri tomba malade à cause du manque de vivre. Une forte fièvre qui l’emporta au bout de quelques jours. Le médecin le plus proche n’ayant pas les moyens de la guérir.

Taka consacra son corps et son âme au bonheur de sa fille, comblant tous les désirs de sa protégée pour qu’elle ne soit plus déçu et pour ne plus jamais la voir pleurer.
Tous les jours, Aela accompagna son père sur son bateau de pêcheur. Elle aimait beaucoup rester debout sur la proue, sentir le vent chatouiller son cou et balayer ses cheveux bleus. La petite fille demandait souvent à son père ce qu’il y avait plus loin dans l’océan. Taka lui répondit que si elle voulait le savoir, elle pourrait partir à l’aventure ensemble lorsqu’elle sera plus en âge. Ils étaient tous les deux des D. et leur volonté était de fer.

“Vouloir être libre est une chose, mais se sentir libre n’est pas aussi facile qu’on ne le pense. Et pour ça, un D. fera tout ce qu’il faudra pour atteindre son rêve. Réalise le, Aela.” - Taka à sa fille.

Mais ce moment ne vint jamais. Le village à côté de leur demeure se fit attaquer par des pirates mals intentionnés, venus pour piller tous les vivres. Les deux coururent aider les habitants. Taka se battaient drôlement bien avec sa canne à pêche, elle n’en revenait pas. Aela s’occupa de diriger les villageois dans des abris. Lorsque cela fut fait, elle ordonna son père de revenir mais un coup de feu partit. Son haut blanc de marin se teinta de rouge au niveau de la poitrine, il fixa sa fille d’inquiétude, puis sourit pour ensuite s’écrouler de tout son poids au sol. Sans réfléchir, elle se rua sur lui pour tenter de le sauver, mais il ne respirait déjà plus. Des larmes avaient coulées sur les joues du père, sa fille ne tarda pas à en faire de même.
Soudain, elle sentit du métal chaud sur sa nuque. Le tireur ria, emporté par la folie et l'adrénaline, et réclama une compensation pour la balle gâchée. Sous le coup de la colère, Aela se leva et tenta un uppercut mais le pirate esquiva et attrapa le bras de la jeune fille et exécuta une clé de bras. Ses sbires rirent de plus belle puis ils continuèrent le carnage. Le malfrat glissa ses mains grasses dans les cheveux d’Aela qui se débattait tout en criant.

- Je pense que ta main n’est pas à la bonne place mon brave ! fit une voix mystèrieuse derrière lui.

Lorsqu'il se retourna et pointa son fusil, une main l’empoigna et tordit le canon pour le retourner vers son possesseur. Le pirate tira par réflexe et l’arme explosa, blessant gravement sa main. Aela tomba mais l’homme l’agrippa et la ramena dans ses bras délicatement tel un danseur accompagnant sa partenaire.

- Jeune demoiselle, allez vous mettre à l’abris ! repris l’homme en plongeant son regard dans celui d’Aela qui rougit instantanément.

Tout en gardant un grand sourire, l’homme s’avança, ignora le pirate se tordant de douleur, et porta Taka sur ses épaules pour le mettre également à couvert. Aela accompagna son père et le charmeur se présenta :

- Ne vous en faites pas, jeune demoiselle. Xander Merouvia, commodore des armées de la Marine de North Blue, va s’occuper de ses sacripants de pirates !

Et en quelques secondes, il vint à bout du pauvre pirate et de sa bande à lui seul. Aela n’en croyait pas ses yeux. Elle n’imaginait pas que la Marine possédait des personnes aussi fortes dans ses rangs.

Chapitre 2 : La Marine

Les funérailles furent magnifiques et accompagnés par les trompettes de la Marine. Le commodore Merouvia prononça quelques mots d’honneur à un simple pêcheur venu aider les habitants de son village et à la centaine de morts de l'île. Aela ne s’empêcha pas de fondre en larme. La main rassurante du Marine vint la calmer un peu.
Les mots de son père résonnaient de plus en plus dans son esprit. Elle était une D. et réaliser son rêve devait être sa priorité. La meilleur option qu’elle voyait était de s’engager dans la Marine et explorer le monde par son biais.
Juste avant que le commodore Merouvia ne monte sur le navire, Aela se proposa à la Marine. Chose qui fût très vite accepté lorsque le commodore vit la lueur dans ses yeux.

Commença alors de longues années d'entraînement et de petites missives dans North Blue où elle commença à s'enthousiasmer du choix qu’elle avait fait. Aela devint alors navigatrice, métier qui semblait lui correspondre le plus : dessiner des cartes, maintenir un cap, prédire la météo. Elle lui fallu presque cinq années pour passer de simple Soldat de la Marine à Officier. Cette reconnaissance accentua sa loyauté envers la Marine et le Gouvernement Mondial.

Son arme favorite devint le fleuret car elle trouvait que les postures et les coups étaient harmonieusement beaux. C'était également un moyen de se défendre plus efficacement pour pouvoir partir dans des missions plus dangereuses. Ce fût le cas pour l’une d’elle...

Chapitre 3 : Le Duc et le fruit

Trois ans après avoir commencé en tant qu’Officier de la Marine, Aela parti pour une banale mission de capture de pirates. Ces derniers avaient réussi à passer une dizaine de fois à passer à travers les mailles du filet et les informateurs avaient finalement découvert leur position.

- Officier Aela, je me charge de traquer ses pirates à l’intérieur de l’île, pendant ce temps là, trouvez leur bateau et appréhendez ceux qui s’y trouvent en attendant mon arrivée.

- Bien mon Lieutenant ! répondit rapidement Aela avec la main en position.

Elle partit, accompagnée d’une petite dizaine de soldat pour ne pas se faire repérer. L’île était majoritairement composé de forêts, rendant la traque beaucoup plus complexe car l’ennemi pouvait à tout moment savoir s’il était en danger. Aela et sa troupe traversèrent la forêt tout en longeant la périphérie de l’île. Le calme plat. Pas même un animal. Étrange. Avait-il déjà vider cette île de toutes ses ressources ? Impossible en si peu de temps.
Après quelques heures de marche, le bateau se découvrit derrière les arbres, légèrement en contre-bas. La troupe se rapprocha discrètement en se cachant dans la végétation. Au signal, les soldats encerclèrent le bateau, tenant en joug toutes les sorties possibles.

- Si il y a encore des pirates dans ce bateau, qu’ils sortent immédiatement les mains en l’air ou nous n’hésiterons pas à faire feu ! cria-t-elle.

Aucune réponse. Elle interpela une deuxième fois, mais toujours aucun signe de vie. La voie semblait libre. Aela ordonna à ses soldats de rester à terre et s’accompagna de deux d’entre eux pour monter sur le bateau. Au moment ou elle posa le pied sur pont, elle entendit ses hommes tirer. Elle se retourna et se précipita pour aller voir. Tous ces soldats étaient à terre et devant eux, une armée d’animaux. Des lapins, des loups, des oiseaux, comme-ci toute la forêt s’était ligué contre eux.

- S’il y a encore des soldats de la Marine dans MON Bateau, qu’ils sortent immédiatement les mains en l’air ou ces animaux n’hésiterons pas à vous massacrer ! répéta une voix inconnue.

- Saleté de pirate, montre-toi. Tu ne peux plus fuir ! lança Aela.

- En es-tu bien sur ?

L’instant d’après, une grosse explosion éclata derrière la forêt, là où le lieutenant s’était rendu. Soudain, les animaux se mirent en marche vers le navire pirate. L’officier demanda à ses hommes de ne pas tirer sur les animaux, mais deux singes sautèrent aux visages des soldats. Paniqués, ils tirèrent dans tous les sens, ne faisant qu’aggraver la situation. Aela recula mais une pointe dans le dos, l’empêcha de reculer plus.

- Qui est-ce qui ne peut plus fuir maintenant ? ricanna le pirate.

- Ordure ! Bats-toi à la loyal pour voir ?

- La loyauté n’a jamais été mon truc. Après ce fiasco, ma prime augmentera et j’userais de stratagème pour me faire passer pour mort et récolter cet argent.

- Imbécile ! Pourquoi me révéler ton plan ?

- Parce que tu vas mourir ici et maintenant ! finit le bandit en préparant son coup de sabre.

Aela fit confiance en ses talents d’escrimeuse et virevolta instantanément en dégainant son fleuret pour parer le coup, causant un puissant bruit métalique.

- A moi les animaux ! cria-t-il.

La faune s’agita alors et emprunta la rampe pour grimper sur le bateau. Celui-ci commença à tanguer fortement. Les secousses déstabilisèrent le pirate, mais pas Aela qui se mit en garde la main gauche en l’air et la main droite tenant l’arme droite en direction de son adversaire.

- Tu ne peux rien contre mes animaux et mon Fruit de la domestication. Ils viendront me protéger du moindre coup que tu donneras.

Aussitôt, deux loup s’opposèrent à Aela. Elle recula de quelques pas mais resta en garde.

- Tu comptes tout de même m’attaquer ? Je reconnais que tu as une certaine audace. Mais ça s’arrête ici.

- Et moi je trouve que tu parles un peu trop ! lança rapidement Aela avant de bondir sur son adversaire.

Comme prévu, les loups se jetèrent devant sa lame, mais Aela l’avait prévu. D’un coup de poignet et un appui fort sur son pied droit, elle courba le fleuret pour fouetter la gueule des loups. Puis, dans un mouvement fluide ressemblant à une chorégraphie, elle pivota pour se retrouver derrière son adversaire qui n’eut pas le temps de réagir et le tena par la pointe de son fleuret.

- Héhé ! Tu ne peux pas me tuer, Marine, vous trop bon pour ça ! Animaux ! A m…

Aela lui coupa le sifflet en donnant un coup sur la nuque. L’homme s’effondra et la faune reprit connaissance. Petit à petit, chacun descendit du navire pour retourner à son habitat. L’Officier souffla un bon coup de soulagement, attacha l’individu au mât et aida ses soldats à se relever. Elle en envoya deux d’entre eux chercher le lieutenant prit dans l’explosion le temps pour elle d’inspecter le navire.
La jeune fille rejoignit la chambre du capitaine où évidemment était entreposé ses différents butins. L’un d’eux attira son attention. Un petit coffre, pas plus grand qu’une boîte à musique recouvert d’algue. Cela pouvait appartenir à un trafic illégal et Aela voulait savoir ce que contenait ce coffre. A sa grande surprise, elle découvrit une lettre sous lequel reposait un fruit étrange. D’une couleur bleutée ressemblant à un ananas.

- Un fruit du démon ? Que fait-il dans cette boite ? se demanda-t-elle.

Aela déplia la lettre, de la taille d’une carte postale, sur laquelle était inscrit un paragraphe provenant d’un certain “Duc”. Les informations contenues dans cette lettre paraissait inconcevable : des manipulations du Gouvernement Mondial, de l’ignorance de la Marine envers certains faits d’histoire, des informations non révélées sur le siècle oublié. Ce Duc remettait en question tout le système en place. Aela ne pouvait le croire, mais ce qu’il y racontait n’était pourtant pas dénué de sens. Et ce fruit, d’où venait-il ? Pourquoi était-il accompagné de cette lettre ? Une preuve ? Un témoignage ? Elle n’en savait rien.
Le doute s’installa en elle. Fallait-il en faire part à ses supérieurs ? Et si cette lettre était bien important à tel point qu’elle serait réduite au silence ? Pour en avoir entendu des rumeurs, le Gouvernement Mondial ne plaisantait pas avec les informations top secrètes.
Soudain, elle entendit ses soldats l’appeler depuis l’extérieur de la cabine lui attestant qu’ils étaient revenu avec le lieutenant. Il fallait décider et vite. Pas le choix, Aela mangea le fruit et cacha la lettre dans sa poitrine.

- Bwah ! C’est horrible ! dit-elle.

Elle entendit des pas se rapprocher et se dépêcha d’ingérer le fruit. La porte s’ouvrit brusquement et apparut dans l’encadrement le lieutenant.

- De quoi parlez-vous Officier Aela ? Que tenez-vous dans votre main ?

- Oh ! Heu… Ca ? Eh bien, je viens de trouver ce fru…

Au moment où elle regarda le fruit, celui était redevenu un simple ananas auquel on avait croqué dedans.

- Ah ! Vous aussi vous mangez des fruits entre les heures de repas habituel ? C’est vrai que notre nourriture à bord laisse à désiré…

- Heu… Oui… Oui c’est ça… Haha… Mais cet ananas n’est pas mûre malheureusement. répondit-elle en jetant le fruit par le hublot. D’ailleurs je ne me sens pas très bien, je crois que je vais aller m’allonger un peu.

- Bien entendu, vous l’avez bien mérité après votre victoire face à ce pirate. Je ne manquerais pas de faire un beau rapport à votre sujet.

La suite se déroula sans encombre pour Aela qui prétexta être un peu malade pour pouvoir être seul lors du retour au QG.
C’est lors de son entrainement qu’elle découvrit la nature du pouvoir du fruit du démon : le Fruit de la vitesse. Elle pouvait courir beaucoup plus vite qu’à l’habitude et ses réflexes décuplés.
Elle fut alors convoqué pour expliquer comment elle avait pu manger un fruit du démon. Aela déclara qu’elle ne savait pas elle même, qu’elle ne faisait pas attention à ce qu’elle mangeait lorsqu’elle était en mission.

- Rassurez-vous Officier Aela, nous n’allons pas chercher plus loin l’origine de tout ceci. Vous nous avez rendu d’assez grand service et avez fait preuve d’une grande loyauté envers la Marine. Ainsi, nous avons le plaisir de vous promouvoir au rang de Lieutenant de la Marine.

Aela avait encore grimper les échelons qui allaient lui permettre de réaliser son rêve d’aventure. Celui qu’un D. doit toujours suivre en toute circonstance. Mais elle n’allait certainement pas laissé le mystère de la lettre du Duc sans réponse. Elle allait devoir être discrète et intelligente afin de ne pas élever les soupçons.