when buds become flowers [ft. Yu - FB]

Cette aventure date d'il y a un mois. À l'époque, moi et Saoirse nous étions séparés pour partir à la traque d'un criminel qui devait nous rapporter un joli paquet de pognon. Mon aventure me conduisit jusqu'aux Pays des Fleurs, que j'avais atteint par vol ...

« Yo ! Je me dis que si vous emmenez ces gens-là ici, c'est que ça doit être peu surveillé ! J'aimerais entrer dans cette ville également, et je veux venir avec vous. »

« Vous ne semblez pas très emballé par mon idée, je me trompe ? Je peux même monter avec ces braves gens, si vous le souhaitez. »

Tournoi

Émerveillée...

Tu te retrouvais dans le publique, sachet de pâtisserie à la main, entrain d'ingurgiter ta portion de manière enthousiaste. Tu adorais ce genre de période annuelle sur ton île, celle où les touristes affluaient et où les tournois à ciel ouvert sur la place publique pullulait. Cela te permettait de pleinement contempler les combattants des différentes écoles à l'oeuvre. C'était bien souvent là que tu tirais la plupart de ton inspiration pour maîtriser ton propre art. A défaut de pouvoir grandir par ta propre expérience, tu tentais de te nourrir de celle des autres. Ainsi, il n'y avait pas spectatrice plus attentive que toi en cet instant. Tu ne faisais déjà même plus attention à la pâtisserie que tu avais dans la bouche. Celle-ci aurait pu avoir le pire goût du monde que tu n'aurais pas senti la différence.

Sur le terrain ce battait un type gigantesque et énorme, ses proportions étaient juste démesurées comparé à tout ce que tu avais pu voir dans ta vie. Celui-ci avait déjà enchaîné un combat au préalable en écrasant son adversaire et voilà qu'il reproduisait le même schéma sur celui qui était entrain de se dérouler. Il usait d'un art qui t'était obscure et parfaitement inutilisable en l'état. Une sorte de lutte où le poids et la taille des combattants impactaient réellement les coups que l'on pouvait porter. Avec un gabarit pareil, si celui-ci était parfaitement apprivoisé, il n'y avait même pas besoin de se défendre des attaques de l'adversaire.

Médusée, le gong retentit tandis que l'autre combattant gisait au sol après s'être fait piétiner violemment. Le tournoi n'en était pas vraiment un, c'était davantage une démonstration de puissance ouverte au publique qu'autre chose. L’annonceur prit alors le relais tandis que le lutteur restait sur le terrain.

- Que ceux qui veulent affronter cet homme se montre !

Instinctivement, sans penser à ce que tu t’apprêtais à faire tu te levas. La démonstration précédente avait incité ton âme de guerrière à se montrer.

- Bwa ... ! Abbendez... ! Voilà ! Je veux participer !

Tu étais aller jusqu'à oublier que ta bouche contenait encore la fameuse pâtisserie. Tu ne faisais pas attention aux moqueries des divers spectateurs. Ils ne te connaissaient pas après tout, des touristes pour la plupart. Bien entendu tu ressemblais à une gamine, et te mesurait face à un type aussi monstrueux, cela ne pouvait que prêter sourire. Voir même un semblant de pitié pour toi. Néanmoins, tu débarquais avec une certaine assurance sur le terrain. Tu ne savais clairement si tu pouvais lutter contre un combattant pareil, mais tu n'en avais clairement pas peur.

Adressant un signe respectueux envers ton adversaire, tu joignais tes mains ensemble et pencher légèrement le dos en avant. Le respect ne devait pas disparaître malgré l'affrontement qui allait s'en suivre. L'organisateur quant à lui répétait encore une fois les règles pour les nouveaux spectateurs.

- Victoire par KO ou par sorti des limites. Aucun coup bas n'est autorisé. Allez y !

Voilà que sans attendre davantage. Goliath se jetait sur toi, qui symbolisait clairement David. Néanmoins, comme tu avais pu le remarquer, sa force avait beau être dévastatrice, sa vitesse était négligeable comparée à la tienne. Tu te retrouvais alors à éviter assez aisément les premières offensives, te servant de ta très maigre carrure et de ta souplesse pour te tordre dans des figures presque acrobatiques.

Trouvant alors une ouverture dans ses mouvements imposant mais ample, tu venais à porter ton poids vers son ventre, laissant ensuite vibrer toute la puissance du Hasshoken dans celui-ci. D'abord repoussé, on pouvait clairement apercevoir les ondes s'imprégnaient sur le corps de ton adversaire mis en vint... Bien que l'impacte était fumant, l'épaisse couche de graisse qu'il entretenait avec soin avec quasiment tout absorbé. Tu n'avais pas trop la possibilité de t'occuper des remarques du publique mais celle-ci semblait encore fuser de toute part. Ton adversaire enchaîna alors vers toi mais cette fois-ci avec une rapidité d’exécution plus grande. Tu n'avais pas le droit à l'erreur, avec ce gabarit, un coup pouvait signifier une défaite expéditive.

Si tu ne pouvais viser le ventre, tu allais alors tenter de lui sonner les cloches au plus haut. D'un coup de pied retourné, c'était limite si tu flottais dans les airs pour atteindre le sommet de cette gigantesque montagne, représenté par sa tête. Ton pieds vint heurter une de ses joues, et tu te servis une nouvelle fois du Hasshoken pour améliorer son amplitude. Ton coup dû à sa difficulté pour être placé ne fit pas autant de dégât qu'espérer mais assez pour le sonner et te laisser du temps.

Aussi tôt, tu enchaînais un second venant de la direction opposée. L'adversaire était puissant, mais apparemment très peu endurant. Et tandis que tu t'enhardissait de tes deux précédentes victoires, tu venais à porter un troisième coup qui ne frappa jamais... Celui-ci arrêtait pas une main gigantesque. Resserrant sa poigne sur celle-ci, l'étau menaçait de te briser les os. Tu l'avais sous estimé l'espace d'un instant et tu allais en payer le prix. Si bien que tu fus renvoyée violemment au sol. Avant d'être rejoint par son pied qui vint écraser ton thorax. Ta poitrine n'était déjà pas grande, et celle-ci n'allait clairement pas aller en mieux.

Ton souffle était coupé et voilà que tu gisais au sol tandis que ton adversaire s'était retiré de quelques mètres en croyant déjà savourer sa nouvelle victoire. Malheureusement pour lui, ton maître t'avait porté déjà des coups bien plus meurtrier que ça, et voilà qu'il ne t'avait fallu que quelques secondes pour te relever. Tu sentais encore l'impact de sa dernière offensive, mais ce n'était clairement pas suffisant pour t'arrêter.

Devant le regard médusé de tous, tu inspectais ton adversaire. Bien entendu qu'une gamine se relevant d'une attaque pareille, cela n'avait aucun sens. Mais c'était le fruit d'une vie entière consacrée à un entrainement draconien. Énervé, bafoué dans son honneur, il te chargea une nouvelle fois. Cette fois-ci, aucune esquive, tu n'avais pas eu le temps, tu ne pouvais que placer tes mains en opposition et toute ta force pour répliquer. Tes pieds glissant sur le sol, le Sumo en venait à te pousser presque jusqu'au frontière du terrain. S'il ne pouvait te mettre KO il allait t’éjecter.

Tu réunissais toutes les forces de ton corps pour arrêter sa lancée, mais ça ne faisait aucun doute. Tu n'étais pas assez forte pour le repousser à son tour. Cherchant une solution, ton regard se fixa sur son genou qui était presque à la hauteur de ta taille. Lorsqu'un mur était haut, le mieux pour le tomber était encore d'attaquer ses fondations. Relâchant alors une microseconde ta résistance, tu venais balayer d'un coup de pied puissant sur sa rotule. Le bougre lâcha un léger râle de douleur avant de perdre l'équilibre et de s'effondrer sous son propre poids.

Respirant un bon coup tu avais gagné. La moitié de son corps étendu au sol dépassait les frontières établit. S'il n'avait pas voulu finir de manière expéditive, nulle doute que tu serais encore entrain de te demander comme tomber un pareil monstre.

Te remplaçant sur le coté, tu t’apprêtais à récupérer ta place mais l'organisateur coupa ton élan en parlant de nouveau :

- Qui sera assez courageux pour affronter cette courageuse jeune fille ? Toi ? Toi ? Non toi peut être, l'étranger. Tu as l'air fort, montre à nous tous ce que sait faire les gens de là où tu viens.

Tu levais ton regard vers la cible désignée. Tu n'avais pas prévu de continuer à te battre. Seul le lutteur avait piqué ton intérêt. Mais il était vrai que tu étais curieuse de voir un étranger à l'oeuvre.

Ce que je voyais dans cette immense arène était assez exceptionnel pour être souligné, me laissant mettre de côté la traque du criminel. Le public était nombreux et faisait beaucoup de bruit, à tel point que je fus étonné de ne pas les avoir entendu de dehors. Apparemment, on pouvait se présenter sur l'aire de combat même si on n'était pas inscrit. Cela me fut validé par l'intronisation du jeune femme, au demeurant un peu maladroite, qui bondit des tribunes pour s'essayer face au champion local.

Ce dernier, véritable mastodonte, enchaînait les coups contre son précédent opposant avec une force et une rage rares. Il était impressionnant et de là où j'étais, je sentais mon sang bouillonner. J'avais réellement l'envie de me mesurer à lui, de voir si j'étais également capable de sortir victorieux d'un face-à-face contre cet homme. Il paraissait être un adversaire de valeur, possédant toutes les caractéristiques d'un grand combattant.

En face de lui, le nouveau challenger était une she, comme on dit. Une femme qui avait su trouver le courage de sauter en plein dans la gueule du loup, malgré la démonstration de force du géant peu avant. Elle était toute fine et, grâce à une simple analyse visuelle, ne semblait pas posséder une grande force physique. Il était connu qu'il ne fallait pas sous-estimer quelqu'un de visu, néanmoins, je ne pouvais pas me tromper concernant sa puissance. Elle devait posséder d'autres atouts pour le vaincre, du moment qu'elle paraissait confiante et consentante au moment où elle accepta le défi. En général, les personnes ayant ce genre de gabarit avaient pour avantages la vitesse et l'agilité mais attendre et juger par moi-même était également une option valable.

Le combat commença et avec, une intense observation des deux artistes martiaux. Ils s'appuyaient chacun sur leur point fort respectif pour faire vaciller le combat à leur avantage. Bien sûr, c'est le géant qui se montrait le plus offensif, le plus direct dans ses attaques, mais aussi le plus linéaire et le plus à même de rater ses coups. La cible à viser était réduite par rapport à son adversaire de tantôt et par conséquent, les chances de toucher s'amenuisaient. La jeune femme, quant à elle, usait de son frêle physique pour mettre un peu de distance, frapper vite et bien, mais sans trop d'effet. L'homme en face semblait comme immunisé à tous types de dommages qu'elle pourrait lui infliger et cela aurait pu se répercuter sur son moral. Néanmoins, je fus impressionné par certains de ses coups, plus appuyés que d'autres, qui avaient un effet déstabilisant sur l'homme. Elle usait de mouvements acrobatiques, quelques fois superflus mais bien spectaculaires. Le public en redemandait même. Après tout, les combats sont aussi un spectacle pour les présents, non ?

Vaillante, la jeune femme finit par triompher au terme d'un âpre affrontement. Ceux qui ne croyaient pas en elle parmi le public furent les plus fervents à l'applaudir. La force, il n'y avait que ça de vrai pour eux et la combattante avait fait taire tous ses détracteurs. Elle pouvait être fière d'elle, moi-même ne sachant comment le face-à-face contre un adversaire comme celui-là aurait pu se finir.

La voix multipliée par le mégaphone du commentateur cogna mes oreilles, me faisant grimacer à cause du bruit trop fort qui me dérangeait. L'homme en haut, confortablement installé dans sa cabine, me repéra grâce à son œil perçant et me fit connaître comme "l'étranger". Je ne pouvais pas trop renier la chose, étant radicalement différent des autres personnes présentes ici. Cependant, je ne devais pas trop le laisser parler en ces termes. Je risquerais, en effet, d'être repéré par les forces de l'ordre (si ce n'était pas déjà le cas) et par conséquent, j'acceptais le défi à relever. Je n'en étais pas mécontent il faut le dire. Quand j'observe des gens se battre dans une arène dédiée, mon envie de me mesurer à eux croît et je ne peux que difficilement me contenir. L'occasion était donc trop belle pour que je refuse.

Un pas vers l'autre et me voilà enfin au beau milieu de tous ces regards, braqués sur moi. Ils paraissaient curieux de me voir à l’œuvre, étonnés de voir un combat que personne n'aurait prédit ce matin. Cette outsider ferait une parfaite sparring-partner pour moi, bien que j'avais l'avantage de l'avoir déjà scrutée, minutieusement étudiée. Le contact allait faire la différence, l'expérience accumulée aussi. Son style était félin, tout en agilité et en souplesse, mais elle avait cette précision qu'ont les grands artistes martiaux. Elle devait très certainement avoir grandi dans le milieu, évolué auprès de maîtres réputés. Aussi jeune, on n'acquiert pas autant de technique en autodidacte. Cela me rendait impatient de tester ses propres capacités moi-même.

Je fis des étirements sans me soucier des gens qui me dévisageaient, sans doute encore trop obnubilés par mon apparence physique. Ici, tout le monde avait le teint clair et une solennité qui forçait le respect. Ils étaient attachés à leurs traditions et à leurs principes et cela se voyait à leurs expressions faciales. J'eus un sourire un peu taquin, sachant pertinemment que l'autochtone avait les faveurs du public. Sans doute des pronostiques, également.

L'échauffement fini, je fixais intensément mon adversaire du jour, déjà détaillée auparavant. Je me penchais légèrement, laissant mes bras tomber devant moi. C'était une posture aussi bien défensive qu'offensive, guettant avec calme et patience la moindre ouverture, le moindre geste faillible pour riposter. Saoirse était en effet plus intelligente que moi lorsqu'il s'agissait des modalités quotidiennes ou d'analyse du comportement humain, mais j'étais doué en ce qui concerne le langage corporel également. Je me tenais prêt à repousser tout assaut, lorgnant mon opposante sans pour autant plonger mon regard dans le sien. Je me synchronisais parfaitement avec son tempo, pour ne pas lui permettre de me surprendre :

« Je me sens prêt. N'hésite pas à donner tout ce que tu as, ne t'inquiètes pas pour moi, je saurai riposter ! » fis-je, avec entrain

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