Tourte au poisson ou tarte au pigeon?

Feat. Peace

Être au service de la loi offrait parfois la chance de se retrouver dans des situations assez particulière. Munie d’un uniforme noir, semblable aux agents du Cipher Pol, la voilà qui escortait une personnalité important de ce dernier. Bon, il faut avouer qu’elle n’avait pas l’occasion de revêtir de tels accoutrement, pas même lors de sa promotion elle ne s’était vu offrir de tels habits.

« Eh, bah, faut croire que le budget du gouvernement est plus important que le notre. » Lâchait la demi-sirène, dans le vide. En mer, en direction de… de… « Euh… on va où déjà ? »

Visiblement, ses comparses ne semblaient pas en avoir une quelconque idée, ou peut être qu’ils refusaient tout simplement de lui indiquer. Sûrement à cause de ces nouvelles fringues, les gens peuvent être jaloux par moment.

Enfin, peu importe, de toute manière, elle n’avait rien à attendre de ces derniers. Ce n’était même pas les membres de son équipage, et encore moins des soldats. De simples matelots engagés par le gouvernement. Un navire de délégation se devait d’être régi par des civils, d’après eux.

Pourquoi ? Eh bien, disons que si les pays voyaient un soit disant émissaire débarquer en bateau de guerre rempli de bleus, ils se poseraient sans doute tout un tas de questions. Non, la seule voile frappé du logo du gouvernement était assez petite pour être méprise avec un tout autre logo.

« LIEUTENANT MELLO ! » Sortie de ses pensées par une voix désobligeante, celle-ci sursauta. Son coeur semblait s’être arreté l’espace d’une demi-seconde, assez pour qu’elle manque de renverser un verre d’eau trouble… « Lieuten… où avez vous trouvé ça ? Vous avez fouillé dans ma reserve d’alcool ? Enfin, peu importe. Vous vous rappelez des indications donné par votre supérieur ? »

Se grattant l’arrière du crâne, celle-ci semblait affronter son cerveau plus ou moins fonctionnel à la recherche de ce que lui avait dit le commodore avant d’embarquer.

« Je crois qu’il a dit quelque chose comme… MELLO, TU NE DOIS PAS TE MONTRER INSOLENTE… ET SURTOUT TU LA FERMES, TU N’ES PAS LA POUR RACONTER TA VIE. »

A en voir le sourire sur le visage du diplomate, il était évident qu’il se plaisait a se retrouver dans cette situation. Ce n’était pas donné à tous d’avoir un soldat de compagnie, voué à prendre coups et balles pour vous.

Un soupir s’échappait des lèvres de la demoiselle. C’qu’ils pouvaient être chiants ces gouvernementaux, à en voir sa gueule, il était sûr qu’il n’avait sûrement jamais combattu de sa vie… quelle fiotte.

Enfin, après quelques heures de voyage, voilà l’île qui pointait le bout de son nez. D’ici peu, ils seront au port et pourront enfin mettre pied à terre…

« Sinon, vous pouvez me dire où est-ce qu’on est ? Ça ressemble pas du tout au parc d’attraction dont m’a parlé le commodore. »

awful

En cette belle journée, le soleil s'était levé, enrobé d'un voile écarlate. Le sang avait beaucoup coulé cette nuit et tous les soldats, d'un côté comme de l'autre, semblaient épuisés. Ils avaient tous atteint leurs limites et tentaient de reprendre des forces à leur manière, par le sommeil ou la nourriture. Vittorio Pace, ou plutôt sa majesté Pace, comme il était de rigueur de l'appeler en ces terres, préférait à la nourriture terrestre les mets spirituels de la prière et de la méditation. Il cherchait dans son coeur la force de défaire cet ennemi qui ne cessait de revenir, enragé et déterminé.

Alors qu'il était plongé dans ses pensées divines, un messager vint perturber sa tranquillité, soufflant comme un boeuf après sa longue route. Encore habillé des parures habituelles que Rikke faisait porter aux serviteurs du château, il suait à grosses gouttes et ne cessait de rougir. Il donna à son roi une lettre, avant de s'agenouiller comme le voulait le protocole. Mais il ne se releva jamais et tomba, évanoui de fatigue. Peace ne lui jetta qu'un bref coup d'oeil, avant de faire signe à ses médecins de s'en occuper.

- GOHA'SHTADAR! AHRI KOLSTEN!
- Excusez-moi, votre majesté, nous n'avons rien compris
- J'ai dit: "Faites préparer mon uniforme, j'ai de la visite."

Oui, en beaucoup moins poli que ça en réalité. On était plus proches de "BORDEL DE MERDE! CES SALOPARDS!". Plus ou moins. La missive indiquait la venue officielle d'un représentant du gouvernement mondial, dans le but de renouer les relations amicales que Lennert, l'ancien roi, entretenait avec eux. Ce qui, comme on peut le deviner, ne plaisait pas beaucoup à notre roi. Il éprouvait une sainte aversion à l'encontre de la Marine et du gouvernement mondial depuis son accident à la prison. C'était tout de même à cause de cela qu'il avait tout perdu.

Alors, une fois que sa tenue officielle lui fut amenée, que le porte étendard était arrivé et que les tambours se préparaient à jouer pour accueillir avec respect ces personnalités, il décida de s'asseoir sur une grande chaise sertie de son étendard. Il n'avait plus qu'à attendre que Rikke, dans sa grande bonté, n'aiguille ces malandrins vers le champ de bataille. Sûrement étaient-ils déjà en route.

Tourte au poisson ou tarte au pigeon?

Feat. Peace

Evidemment qu’elle n’était pas au parc d’attraction, ça aurait été trop beau pour être vrai. Non, à voir l’île sur laquelle ils se rendaient, il était évident que la partie n’allait pas être de tout repos. Un soupir s’échappait d’entre les lèvres de la demi-sirène, encore un. Décidément, elle avait le don de s’emmerder à tout instant possible… et avec ces compagnons de route plutôt désagréable, cela n’allait pas l’aider à se calmer, peut être qu’ils allaient en manger des salades, mais sûrement pas celles qu’ils imaginaient.

Son regard froid pétrifia la plupart des matelots, qui se remirent au travail illico presto. Laissant la jeune Mello, seule avec soi même pour seule compagnie, et ce, jusqu’à l’arrivée sur l’île. Comme à son habitude, elle fut la première à se jeter à terre, mais comme le voulait l’éternelle malchance, il s’avérait que durant le bref moment où elle avait piqué un somme, les matelots avaient trouvé l’idée d’attacher sa cheville avec le cordage du bateau.

Le résultat fut le suivant : Là ou elle s’imaginait en train de bondir gracieusement du bateau, le cordage la retint assez sèchement, au point ou son bond se transforma rapidement en une chute incroyable, sa tête s’écrasant contre la coque du bateau pour finir par se retrouver à l’eau.

La journée commençait bien. La voilà qui était toute trempée maintenant… mais, croire qu’elle serait la seule à finir dans cet état était mal la connaître. Un léger choc retentit sous les flots, et lorsqu’elle ressortit avec un large sourire scotché sur le visage, les matelots comprirent alors qu’elle n’y avait pas été de main morte pour s’octroyer sa vengeance.

Guidant l’émissaire tel un majordome, Mello employait courbettes et formules de politesses pour rapidement éloigner celui-ci du navire. Navire qui, au fur et à mesure qu’ils s’éloignaient se voyait engloutir par les flots… fort heureusement, au port, ils n’auront pas vraiment la malchance de se noyer, eux… ceci-dit, il leur faudra trouver une nouvelle embarcation pour faire demi-tour, celle-ci n’allait plus être d’une grande utilité.

C’est à cet instant qu’il arriva. L’envoyé du roi du coin, enfin, c’était ce qui semblait au vu des courbettes bien exécutées, du choix des mots qu’il empruntait et surtout de la prestance qu’il dégageait. Mello n’avait jamais cotoyé de famille royale jusqu’alors, cependant, c’était ce qu’elle imaginait lorsqu’on lui en parlait.

« Eh bien, en voilà des manières, où se trouve votre suzerain, pourquoi n’est-il pas là pour m’accueillir en personne ? Je représente le gouvernement mondial, le savez-vous ? » Pestait l’émissaire qui se sentait visiblement insulté.

Mello, elle, s’en amusait. Son auriculaire plongé au fin fond de sa narine semblait présager qu’elle n’aurait sûrement pas grand-chose d’autre à faire, si ce n’était s’occuper de la sécurité de cet abruti… mais, eh, il faudrait être soit fou, soit complètement con pour s’attaquer au gouvernement, non ?

L’air consterné sur le visage du valet semblait en dire long sur l’attitude déplorable que démontrait l’émissaire du gouvernement mondial, alors, il se contenta d’indiquer la direction à suivre, sans dire un mot. À mesure qu’ils approchaient du lieu de rendez-vous, fanfares et tambours se firent entendre, sûrement pour annoncer l’arrivée de la délégation du gouvernement… tant de cinéma pour pas grand-chose, ils n’allaient certainement pas…

« BON J’AI PAS TOUTE LA JOURNÉE MOI ! » La voix de Mello se fit entendre derrière la grande double porte, hurlant de tout son être son mécontentement « D’abord on m’a parlé d’un parc d’attraction et voilà que je me retrouve à faire le toutou pour je n’sais pas qui ! Finissons en ! »

D’un grand coup de pied, elle fit ouvrir la porte… enfin, décrocha celle de gauche et pénétra enfin à l’intérieur du campement de fortune. D'ailleurs, cette porte tronant au beau millieu du campement était assez étrange, pourquoi y aurait-il une porte qui ne menait à nul part ? Pas même soutenue par une quelconque muraille... enfin, son entrée en scène fut assez marquante pour qu'un simple haussement d'épaule ne la ravisse.

« MESDAMES ET MESSIEURS, LE GOUVERNEMENT MONDIAL. » Avait-elle lâché, avant de se rediriger vers la buvette. Sans réellement s’intéresser aux gens présent dans la pièce. Visiblement, les conseils du Commodore n'avaient pas portés leurs fruits...

awful

- MA.... PORTE!

Une colère violente s'empara du prophète, qui se leva de sa chaise, la renversa d'un brusque mouvement de coude, avant de se diriger d'un pas décidé dans la direction des émissaires du gouvernement. Le poing serré et le regard brûlant, il semblait prêt à chasser ces sombres sbires de l'élite mondial de son territoire.

- Heu, Majesté? C'était juste une ancienne porte qu'on stockait là, il n'y a pas de porte ici sinon...
-AH! Dans ce cas, tout va bien! Bienvenue messieurs, madame!

Soudainement paisible à nouveau, le suzerain du Récif venait de ramasser sa chaise, de remettre en place l'étendard couvert de poussière qui le décorait et de s'approcher de ses visiteurs. Un jeu de regard s'installa directement entre ceux-ci et la colombe, qui les dépassait tous de très loin. Surplombant l'assistance, il se rendit bientôt compte de l'inconfort que cela pourrait leur procurer et se plia aux règles de bienséance. Il proposa à son interlocuteur de s'asseoir et demanda à ce qu'on lui serve un verre. Une fois les verres apportés, il était temps de commencer à discuter réellement.

- Bien! Passons aux choses sérieuses. Qu'est-ce qui vous amène dans ce beau royaume, vous et votre escorte?

Escorte qui, soit dit en passant, était en train de vider le stock de boisson à elle toute seule. Les regards noirs des soldats assoiffés posés sur elle, elle ne semblait pas le moins du monde gênée par la situation. Ce qui eut pour effet de rapidement agacer Peace, qui coupa court avant même la réponse de l'endimanché émissaire. Il se retourna vers ce qui produisait ces bruits de gorge si énervants et s'adressa à celle qui semblait être membre de la marine d'un ton sec et abrupt.

- Cessez immédiatement vos enfantinages. Ceci ne vous appartient pas et le vol n'est pas toléré chez moi. Veuillez faire votre travail et rester bien sagement près de votre supérieur.

Sans attendre aucune approbation, il s'était retourné, posant un regard faussement amical sur le dit supérieur, qui semblait de plus en plus agacé par la situation. Sous ces faux-semblants de rencontre officielle se jouait l'avenir politique du royaume du Récif. Peace le savait, mais n'avait aucune garantie de pouvoir se contrôler...

Tourte au poisson ou tarte au pigeon?

Feat. Peace

Une bouteille, deux bouteilles et la troisième n’allait pas tarder. Décidément, une buvette aussi fournie, ils préparaient quoi ? Un combat ou quoi ? Autant d’alcool n’allait sûrement pas aider à avoir les pensées claires. M’enfin, elle n’était pas du genre à se coucher dès son premier coup dans le gosier, nan, d’ailleurs depuis ce matin, elle n’avait cessé de se servir à boire en cachette dès que l’occasion le permettait.

Ceci dit, elle se fit vite interrompre dans son délire. Premièrement, lorsqu’elle se vit affublée du doux nom « d’escort » son corps se hérissa, mais elle ne dit rien… mais quand elle se fit remettre à sa place pour la deuxième fois, cette fois, elle poussa un râle d’ennui. S’éloignant de la buvette à contrecœur, celle-ci affichait désormais une mine meurtrière sur son visage. Sourcils froncés, narines gonflées… en bref, une horrible gueule.

« Escort ?! Moi ?! Je ne suis pas ce genre de fille ! » Protestait Mello, qui faisait non du doigt, chaque mouvement accompagné par sa tête qui se décalait tantôt à droite, tantôt à gauche suivant la direction du doigt. « D’une, il n’est pas mon type et de deux… euh… de quoi j’me mêles ?! »

« CESSEZ TOUT DE SUITE CE..CE...CE CINEMA !! » Hurlait l’émissaire du gouvernement. « VOUS VOUS TENEZ FACE AU RÉGENT DU ROYAUME DE RÉCIF ! PAS UN VULGAIRE PÉON DE VOTRE ESPÈCE ! »

Une veine de colère venait d’apparaître sur le front de ce dernier tandis qu’il hurlait de tout son souffle sur la brunette. Encore un qui allait rédiger un super pavé en guise de rapport.
Mello se crispa, comme si son corps tout entier avait tenté de restreindre des paroles déplacées… Oh, dieu savait que si elles étaient sorti, le pauvre roi aurait sans doute mis sa tête à prix sur cinq génération.

Imitant une piètre révérence, Mello qui s’était retranchée derrière l’émissaire ne dit plus un mot… mais à voir son attitude, il était clair qu’elle ne serait plus aussi amicale qu’à l’accoutumée après cette humiliation publique. Elle bouillonnait, cela se ressentait, rien qu’à voir la posture qu’elle avait adapté. Bras croisés sous la poitrine les sourcils froncés et.. ouais, encore un visage dégueulasse.

« Je vous prie de m’excuser » reprit l’émissaire, voix cassée. « Cela fait bien longtemps que nous n’avions pas foulé les terres du Royaume de Récif… J’ai été surpris de ne pas me voir convié au château, comme à l’accoutumée. »

Un silence, le temps de laisser répondre Vittorio et celui-ci repris.

« Comment va ce bon vieux roi Lennert ? »

awful

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