Anata Kagezuchi

Anata possède une longue chevelure blonde légèrement bouclée à certains endroits, et lisse autant que possible pour éviter les mèches rebelles. Elle la recouvre la plupart du temps d'une casquette qu'elle rajuste en cas d'échec de manière générale, pour cacher ses yeux dans la plupart des cas. Ses oreilles sont plus pointues que la moyenne, un trait de famille que tout le monde a et qui ne dérange en général personne. Ses yeux sont d'un rouge foncé et ont la pupille un peu plus allongée que d'autres, mais ça ne lui donne rien de particulier.

Un peu plus bas, la demoiselle se recouvre la poitrine d'une fine veste en cuir refermable avec une poignée de boutons au centre, masquant également ça avec un foulard rouge pour varier un peu les couleurs. Ses mains sont également recouvertes de gants pour diminuer les chances de blessure aux poignets à la suite de coups portés sur des surfaces dures ou des personnes. Pour masquer son bassin et lui permettre des mouvements amples, elle enfile un short serré agrémenté de quelques motifs variables. Elle porte aussi des collants brillants noirs aux jambes pour les mettre en valeur, et des bottes aux pieds dans le même tissu que la veste. De manière générale elle aime se montrer autoritaire afin de faire ressortir un quelconque côté viril en dépit de son corps féminin qui la rend peu intimidante en temps normal.

Ses cinq sens ne sont pas spécialement développés, mais ses jambes et bras sont très forts et résistants, ce qui lui permet de donner cent pourcents de sa force dans ses coups comme peu le sont capables à cause de l'instinct de survie. De ce fait, ses mains couvertes de blessures se sont durcies jusqu'à devenir de moins en moins sensibles aux égratignures et aux fractures, ce qui la pousse encore plus à frapper de toutes ses forces à défaut de ne pas avoir une musculature de forain comme beaucoup de mastards.

Pour commencer, Anata est quelqu'un de très rancunier, elle oublie rarement un visage, et les sales coups également. Bien qu'elle soit du genre à en faire aussi, elle n'a pas l'habitude de s'en prendre à des gens qui ne le méritaient pas. Ainsi elle n'hésite pas à se venger de la moindre personne qui l'a poignardée dans le dos ou autre, quitte à faire passer sa vengeance au-dessus du reste. Il arrive qu'elle fasse preuve d'un talent incroyable pour élaborer ses plans vengeurs, alors que pour la vie de tous les jours elle ne se prend pas la tête. Pour les missions c'est moyen, elle estime souvent qu'il n'y a pas de quoi paniquer et donne elle bride ses capacités pour les commanditaires selon la quantité de caprices dans la mission.

Aussi, la demoiselle est du genre impulsive et violente, ça ne la dérange pas de corriger ceux qui le méritent avec un coup de pied ou de poing, quitte à passer pour un garçon manqué. De toute façon elle se moque de ce que les gens pensent d'elle, ça ne lui pose pas de problème de les faire taire si jamais ils répandent des rumeurs crapuleuses sur elle pour la discréditer.

On peut également remarquer que Anata possède peu de pudeur, en accord avec son style de garçon manqué que beaucoup lui donnent. Ainsi il n'est pas rare qu'elle se déshabille à la moindre petite chaleur, que ce soit partiellement ou entièrement. Après tout si elle était chez elle, pourquoi se priver ? En aucun cas elle ferait la timide en enlevant ses vêtements si personne ne la regarde.

Enfin, Anata cache malgré tout une sensibilité qui est restée contre son envie de changer et qui la rend plus douce et aimable, comme si son côté garçon manqué n'était qu'un rôle qu'elle se donnait pour paraître intimidante. Ainsi il est plutôt rare de la voir soucieuse des autres et agréable simplement, elle préfère jouer les durs à cuire pour qu'on la prenne au sérieux.

Chapitre 1 : Pain au chocolat ou chocolatine ?

Les parents, tuteurs légaux chargés de s'occuper d'enfants, qu'ils les aient conçus ou invités à rejoindre leur famille. C'était ce que désiraient beaucoup de bambins dans l'établissement où Anata vit le jour, et c'était normal. Tous avaient été abandonnés dans cet orphelinat d'East Blue pour éviter de commettre l'irréparable ou de les abandonner à leur sort en pleine nature, voués à une mort certaine. Anata aussi aurait bien aimé se souvenir de ses parents, mais on l'avait déposée devant les portes de l'orphelinat à cause de leur lâcheté. C'était triste, bien sûr, mais chacun espérait trouver une nouvelle famille un peu plus digne qui accepterait de payer une somme carrément ridicule pour adopter un être humain en bas âge.

Chaque jour qui passait, Anata s'amusait avec ses très nombreux amis et collègues abandonnés, l'orphelinat possédait bien des jeux de société pour ça. Bien sûr ce n'était pas toujours rose et il arrivait qu'Anata se batte contre d'autres à cause de leurs divergences d'opinions. Après tout les disputes faisaient partie de la vie, si personne n'exposait ses différences il n'y aurait strictement aucun progrès et personne n'évoluerait. Cependant cette divergence était solide et beaucoup d'être humains se disputaient à ce sujet, depuis que l'humanité existait.

-C'est pain au chocolat, 'spèce de trouffion !!

-Tu délires, c'est chocolatine, tout le monde te le dira !

-N'importe quoi, en plus c'est moche à crever à prononcer, j'ai jamais entendu quelqu'un dire ça !

-Tu dois avoir des bouchons dans les oreilles parce que j'entends ça tout le temps dans les conversations !

Il était évident que personne n'allait être d'accord avant un long moment vu que l'humanité se prenait la tête dessus depuis la préhistoire au moins. Malheureusement ça engendrait surtout des bagarres qui finissaient mal au moins pour les deux orphelins, mais surtout plus pour Anata qui était plus faible. Bien sûr elle avait bien l'intention de changer ça et de prendre en force, mais ça n'allait pas être facile. Ce n'était pas forcément pour le pain au chocolat mais de manière générale pour qu'on la prenne au sérieux. Quand elle disait quelque chose il fallait la croire et non la contredire constamment pour une raison futile, parce que de toute évidence elle n'entendait "chocolatine" nulle part, comme pour tout le reste des sujets de dispute. Mais au lieu de devenir capitaine pirate, elle trouva un objectif en la marine, car capitaine il y en avait de tous les niveaux, mais officier ça se méritait, et un insigne ça convainquait vachement.

Ainsi depuis les dernières semaines, Anata commençait à abandonner de plus en plus sa féminité pudique et fragile pour une virilité au contraire moins pudique et solide comme le roc. Elle se disait que ce serait aussi bien de posséder un fruit du démon, mais une chose à la fois, ce serait sûrement l'étape du milieu, d'abord marine lambda, fruit du démon, et amiral à la fin. Bien sûr c'était très élevé comme objectif, mais elle n'avait guère peur de viser haut car elle était encore jeune et pouvait facilement réfléchir à la suite de sa vie. En plus d'après ce que le personnel de l'orphelinat lui avait dit, il fallait avoir au moins seize ans pour s'engager, donc elle pouvait attendre encore quelques années, ça ne lui ferait pas de mal.

Ce n'était cependant pas de tout repos, car les disputes se faisaient de plus en plus fréquentes. Anata avait besoin de prendre de l'assurance et donc elle n'hésitait pas à en venir aux mains dès qu'elle ne supportait pas que quelqu'un la contredise jusqu'à une certaine limite. Même si elle se faisait punir à chaque fois pour avoir lancé la bagarre de façon évidente, c'était un début pour devenir plus virile et ainsi tout le monde ne pourrait que la prendre au sérieux et la croire. C'était même idéal pour réfléchir au calme de ses futurs projets, même si c'était un peu humiliant. Après tout elle était censée devenir plus forte, ça voulait aussi dire qu'il fallait surmonter la honte d'une punition, car les garçons gardaient toujours la tête haute en toutes circonstances.

Les années passaient, les enfants de l'orphelinat se faisaient de moins en moins nombreux, bien que d'autres les rejoignent entre temps, mais bien moins. Il fallait croire que c'était populaire d'adopter ces derniers temps, pour les familles qui pouvaient se le permettre. De son côté Anata faisait exprès de jouer les sales gosses pour que personne ne l'adopte, souhaitant s'émanciper de tout pour réussir seule son objectif. Il n'y avait que seule qu'elle pouvait vraiment être fière de son avancée, car personne ne l'y aurait aidée, donc personne à remercier. Bien sûr elle devait un grand merci au personnel de l'établissement pour s'être bien occupée d'elle malgré son sale caractère de garçon manqué. Il fallait tout de même beaucoup de patience pour réussir à la supporter malgré ses changements insensés d'une année à l'autre. Personne ne comprenait pourquoi elle cherchait à s'aventurer sur cette route de virilité, mais elle avait bien ses raisons, et ça dépassait largement cette histoire de viennoiseries qui avait été le déclencheur. Même si elle ne devenait pas capitaine, Anata souhaitait qu'on lui fasse confiance, qu'on se repose sur elle, qu'on la croie pour tout ce qu'elle dit, plutôt que de la prendre pour celle qui cherche à se rendre intéressante en inventant des bobards plus gros qu'elle.

C'est alors qu'un beau jour, le lendemain de...ce qui devait s'apparenter à son anniversaire, ne connaissait pas sa date de naissance, Anata finit par s'échapper. Bien sûr personne ne l'emprisonnait, sauf peut-être quand on l'attachait à la chaise pour qu'elle ne cherche pas à se débiner quand il y avait des légumes au menu, ou quand on montait la garde devant sa chambre pour qu'elle ne s'enfuie pas de l'établissement à cause de sa récente majorité. Cependant malgré tout, elle voulait à tout prix commencer sa vie, même si elle n'y connaissait encore rien, tout n'était que rumeurs, comme les fruits du démon, les pirates, les marines, les révolutionnaires, les chasseurs de primes et compagnie. Anata voulait quand même croire qu'il régnait une certaine justice dans ce monde, ainsi qu'une forme de résistance, donc la marine et la piraterie avaient une bonne chance d'exister. Pour le reste, c'était à vérifier, car il faudrait vraiment être inconscient pour s'opposer au système ouvertement, ou rivaliser avec la marine dans des termes pas très bons en prétextant une cupidité sans fin pendant qu'on capturait des pirates primés à sa place. Pour confirmer tout ça, Anata était partie sans regrets, laissant derrière elle sur son lit un mot qu'elle souhaitait assez clair pour que tout le monde comprenne, avant de sauter par la fenêtre de sa chambre.

"Merci de vous être occupés de moi toutes ces années, adieu.
P.S. C'est pain au chocolat, sales cons"

Ainsi elle se mit à courir dans sa tenue de nuit sans faire attention à ce genre de détails. Elle se serait même entièrement dévêtue si il ne faisait pas aussi frisquet dehors, il fallait tout de même éviter d'être malade le premier jour, sinon elle aurait du mal à survivre à ce rythme. Mais elle ne regrettait rien du tout, elle comptait économiser pour entrer dans la marine afin de payer l'examen d'entrée. Après tout elle voulait devenir officier, et manger un fruit du démon afin que tout le monde la prenne au sérieux, c'était son plus grand but, que personne ne la sous-estime et la prenne par-dessus l'épaule pour l'ignorer parce qu'elle raconte n'importe quoi.

Quand elle aura grandi et qu'elle prendra en assurance jusqu'à abandonner quasiment toutes ses valeurs de fille, elle sera enfin devenue une dure à cuire en qui tout le monde a confiance. C'était le minimum après tout, car dans la marine il ne devait pas exister un seul soldat sans ambition, personne qui ne voulait pas devenir amiral à la fin de leur carrière. Pour les imiter, il fallait donc montrer qu'elle visait loin et haut dans son avenir, et surtout qu'elle en avait les compétences. Mais avant ça subsistait un problème de taille : le manque cruel de fonds et de compétences. Les soldats même les plus basiques étaient bien entraînés après tout, du moins elle le supposait, n'ayant pas encore prouvé leur existence. Bien sûr elle pouvait s'entraîner sur place, mais c'était sûrement payant, donc il fallait commencer par trouver du travail. L'ennui était que sans ça elle ne pouvait même pas changer de tenue, elle ne savait pas du tout par où commencer, ce qui la dérangeait beaucoup. Mais en aucun cas elle ne regrettait d'être partie, le parfum de liberté était sans nulle autre pareille, même si ça donnait faim. Ce fut donc sa principale quête depuis ce jour, trouver de l'argent à tout prix avec de petits boulots afin de financer sa quête folle de devenir un officier de la marine.

Chapitre 2 : Ce qu'il me manque

Son nouvel objectif en tête, elle commença par chercher du travail, elle avait l'âge pour intégrer la marine après tout, donc ça ne devrait pas poser problème. Sans vraiment savoir ce qu'elle allait dire aux employeurs, elle se présentait un peu partout. Elle n'avait aucune idée de ce qu'on allait lui donner, mais si quelqu'un cherchait de la main d'oeuvre pas chère, il pourrait venir vers elle pour lui proposer ce job. Ce n'était pourtant pas facile d'errer dans les rues, il faisait si chaud pendant la journée qu'il fallait rester le plus souvent à l'ombre pour ne pas se déshydrater, comme elle était encore sans abri pour le moment.

Finalement elle trouva quelque chose quand un patron ayant fort pitié d'elle lui proposa un boulot à temps plein et avec de bons revenus. Comme il était généreux, il lui offrait de l'eau à volonté pour l'hydrater ainsi que les vêtements de sa fille qu'elle ne mettait plus parce qu'elle avait trop grandi dedans. En contrepartie, Anata devait faire de la pub pour le restaurant qu'il gérait, et ce toute la journée sans quitter son poste. Elle accepta alors, ce n'était pas spécialement difficile, il s'agissait simplement de tenir un panneau avec le nom du resto dessus et de prononcer une variété de phrases prédéfinies par le gérant qui devait appâter les clients. Ainsi elle prit sur elle plusieurs bouteilles d'eau avant de commencer dès maintenant à vanter l'établissement en question avec le sourire. Si c'était pour ramener plus de clients, c'était bien le minimum que le gérant pouvait lui offrir, il comblerait très vite les dépenses en eau.

En effet le fait d'avoir engagé une jeune femme pour tenir devant le resto avec une pancarte à peine lourde, ça semblait efficace car ça attirait l'attention de bien de monde. Comme il semblait intelligent, il lui faisait citer de noms de plats pour le démarquer des autres restaurants. Mais comme Anata s'ennuyait sec à force de rester statique tout le temps, elle commençait à faire tourner le panneau pour s'amuser. Après tout elle était postée devant le resto, alors ça ne servait à rien d'afficher le nom en double, les gens avaient compris qu'elle faisait de la pub pour celui derrière elle et non pas celui au bout de la rue. Elle se serait vite fait virer de là à coup de bottes dans le derrière si elle se permettait ça devant les autres concurrents. En plus de rajouter du mouvement dans la publicité, tourner la pancarte faisait ventilateur, ce qui la rafraîchissait un peu et contribuait à la mettre un peu plus à l'aise. D'autant plus qu'elle semblait bien douée pour ça, même si ça n'avait l'air de rien comme ça à la voir jongler si facilement avec le panneau. Elle trouvait d'ailleurs ça dommage que tous ne fassent pas pareil avec leur resto, c'était vachement agréable à regarder et en plus on lui offrait des pourboires alors qu'elle n'était même pas serveuse. Peut-être qu'elle faisait plus mendiante qu'employée car les autres avaient un vrai métier reconnu de tous, comme serveur, cuisinier, ou juste gérant, mais ça ne l'empêchait pas de s'amuser quand même tout en travaillant dur. Enfin, en tout cas elle travaillait, le simple fait de rester au soleil tout le temps était une vraie corvée, elle devait limiter ses efforts à raison.

Avec les jours qui passaient, les clients affluaient dans l'établissement de restauration, ce qui ne pouvait que faire plaisir au gérant qui venait parfois l'encourager en lui frottant la tête. Il lui arrivait de murmurer qu'il aurait aimé que sa fille s'investisse un minimum dans les affaires familiales au lieu de quitter la maison pour partir à l'étranger. Mais bon, il fallait respecter son choix, alors il n'avait pas insisté, il se contentait de vaguement médire dans le dos de sa fille sans toutefois rendre ses paroles inaudibles pour l'intéressée. Même si elle se fichait bien de l'histoire de son employeur, elle ne pouvait pas nier qu'elle n'était pas insensible aux marques d'affection. C'était toujours plaisant d'être encouragée durant les moments difficiles avec un soleil assez fort pour donner des insolations à n'importe qui parmi ceux qui restaient longtemps exposés.

Au fil du temps, à force de tout le temps faire de la publicité, Anata était comme devenue la mascotte de la rue commerçante, si bien que beaucoup venaient juste pour l'encourager brièvement avant de poursuivre leur route. Certains avaient envie de faire pareil, mais ils ne trouvaient personne qui accepterait de rester toute la journée comme ça sous le soleil à ne rien faire, ou presque rien. Ironiquement Anata aurait pourtant bien envie qu'une autre mascotte potentielle vienne lui faire de l'ombre, ça la rafraîchirait, mais si c'était pour se faire le guéguerre ça ne valait pas le coup de se fatiguer. En plus, elle comptait s'arrêter quand elle aurait gagné assez d'argent pour se payer une tenue digne de ce nom, ainsi que son entrée dans la marine. D'autant plus que ce qu'elle gagnait avait beau ne pas être terriblement élevé, c'était parfois suffisant pour satisfaire le peu d'envies d'Anata.

Quand elle finit par réunir assez d'argent, la demoiselle quitta son travail, non sans briser le coeur de son gérant. Par chance il semblait bien prendre son départ, il aimait jouer la comédie pour apporter un visage sympathique aux employés et éviter des grèves ou autres. De toute évidence il avait la clé pour une réussite indéniable dans la restauration, qu'il continue à traiter aussi bien son personnel, même le moins important. Dans le même élan, elle commença par parcourir la rue commerçante à la recherche d'une tenue à la fois virile et qui la mettrait bien en valeur. Elle jeta alors son dévolu sur un uniforme en cuir de couleur noire qui semblait bien lui aller, et qui en plus faisait autoritaire. Après tout elle voulait entrer dans la marine, c'était un minimum de passer pour quelqu'un de déterminé et d'intimidant.

Enfin vêtue décemment de la tête aux pieds comme elle l'avait voulu depuis le début de sa fuite de l'orphelinat, Anata se dirigea vers la base de la marine de la même ville. Elle ne payait pas de mine, mais elle avait jusque là réussi à garder la paix dans le village et les alentours, donc c'était bien assez suffisant. Il y avait même des chances pour qu'elle ne trouve aucune place dans la marine sur cette île, mais il fallait essayer, des fois qu'un quartier général ou l'autre aurait besoin d'un peu plus de recrues. Elle se présenta alors pour l'examen d'entrée dans la marine, désirant plus que tout en faire partie, bien plus que d'autres qui se prétendaient de taille. Bien sûr elle n'y connaissait rien et aurait bien aimé un peu de cours sur la justice, mais elle faisait de son mieux pour répondre ce qu'elle estimait logique selon les situations. Il y avait bien sûr le coup du trésor trouvé dans un endroit apparemment abandonné, mais elle ne se laissait pas avoir et choisissait de le confier à la marine, ce qui était correct. Il y avait aussi des questions sur les procédures qu'elle passait faute de savoir quoi y répondre. Par exemple à partir de quel moment appréhender un criminel avec la force et à quel moment s'abstenir, à quel moment considérer un ennemi comme hors d'état de nuire. Il fallait également que la marine vérifie le sens des priorités, entre aider un civil blessé et arrêter le responsable de la blessure, mais là c'était plus compliqué et Anata ne savait vraiment pas. En plus dans la plupart des cas, c'est du pareil au même ces choix, ils étaient tous équivalents en terme d'importance.

Arriva alors le test pratique après un certain nombre de questions théoriques. Les participants furent alors invités à rejoindre l'endroit qui servait de test, que ce soit au tir, au corps à corps, ou au sabre. Un soldat devait être capable d'au moins se battre avec tous les types d'armes, aussi bien celles fournies par la marine que leur propre corps en cas de désarmement inattendu. Bien sûr ce test était voué à l'échec, Anata n'avait aucune formation et préférait se servir du fusil comme batte de base-ball plutôt que comme arme à feu. Elle préférait en général se jeter tête baissée dans le combat, mais elle se faisait maîtriser à chaque fois par le simple soldat désigné pour servir d'adversaire. Ainsi elle se fit refouler, comme beaucoup d'autres, ce qui lui parut très bizarre pour le coup. Peut-être qu'il lui manquait quelque chose, mais elle ne pouvait pas dire quoi, et les testeurs de la marine non plus, ils ne pouvaient pas donner la solution dès le début, sinon personne n'apprendrait. Il n'y avait plus qu'à recommencer en assimilant les différents aspects du test complet, que ce soit les questions ou les phases de combat. Après tout elle n'avait pas le temps de prendre des cours d'arts martiaux et de tir, elle devait rejoindre la marine à tout prix. Cependant ça ne semblait pas gagné car les examinateurs étaient sans pitié, ils ne comptaient pas laisser n'importe qui intégrer les rangs de la marine et le laisser appliquer la justice comme il l'entendait à la moindre occasion. Peut-être qu'il fallait changer un peu l'ordre de ses étapes, finalement, le fruit du démon pouvait passer d'abord.

Chapitre 3 : Le pouvoir à tout prix

Même si Anata lisait tous les livres traitant de ce sujet, elle n'arriverait jamais à savoir comment se procurer un fruit du démon. De ce qu'elle en savait, ils offraient un pouvoir exceptionnel et en contrepartie la personne se retrouvait maudite par les flots, impossible pour elle de remonter à la surface une fois immergée dans une grande profondeur. C'était bien sûr gênant, mais il suffisait de faire attention et de compter aussi sur ses futurs compagnons soldats. La seule solution était bien sûr de parcourir le monde dans le but d'en obtenir un, mais ça prendrait bien trop de temps et elle aurait pris dix ans rien qu'avec ça. En revanche cinq c'était amplement suffisant, si ça lui garantissait d'avoir ce fruit du démon. Ainsi elle se jeta dans la gueule du loup, montant à ses risques et périls sur un navire pirate, mais en connaissance de cause. Sans surprise, elle se fit interpeller par un membre de l'équipage qui ne prit pas longtemps pour la capturer pour l'enfermer dans la cale en attendant le retour du capitaine. Celui-ci respectait tout de même certains codes qui l'empêchaient de massacrer tous ceux qui croisaient son chemin juste parce qu'il en avait le pouvoir. En effet, certaines personnes pouvaient s'avérer utiles pour lui et lui permettre de sortir de situation épineuses avec la marine. C'était pour elle risqué mais la seule solution pour rejoindre un équipage pirate bien peuplé sans pour autant se faire l'ennemi de la justice. En tant que prisonnière c'était bien mieux, surtout si elle pouvait apporter quelque chose de précieux, ce qui pouvait s'avérer intéressant pour leur chef.

Celui-ci ne tarda d'ailleurs pas à rentrer avec le reste de son équipage, ne cachant pas sa surprise d'avoir un membre de plus sur le navire contre toute attente. Bien sûr c'était rare de voir quelqu'un d'assez fou pour s'inviter sur un navire pirate sans même s'y être préparé physiquement, vu qu'Anata ne portait aucune arme. Ce serait sûrement illégal d'en posséder, et elle ne voulait vraiment pas ruiner ses chances d'entrer dans la marine, il devait bien exister un moyen d'avoir rien que les avantages sans les inconvénients. Dans tous les cas elle comptait bien rester en vie et profiter de son équipage pour mettre la main sur un fruit du démon et le manger avant que quelqu'un s'en charge à sa place. Mais avant, il fallait donner quelques explications pour éviter de finir une balle dans la tête pour son inconscience.

-Je te laisse une minute pour me dire ce que tu fais là et ce que tu nous veux, sinon tu finis en nourriture pour poissons.

-J'ai pas d'argent pour voyager, je voudrais venir avec vous, mais j'ai peur de la prison, je veux pas me faire arrêter.

-Tu aurais dû demander à la marine, tu prends des risques en venant sur un navire pirate.

-Je sais, mais les marines ont refusé, je me disais que je pourrais être votre prisonnière pendant le voyage, vous pourriez me forcer à vous rendre service pour m'éviter la prison.

-Et tu penses qu'on a besoin d'aide ici ? Nous sommes très nombreux, comme tu peux le voir, on a déjà tout ce qu'il faut.

-Même pour la cuisine ? Et si jamais on vous tend une embuscade je pourrai toujours les empêcher de tirer en tant qu'otage, et vous pourrez leur échapper.

-C'est vrai qu'on pourrait avoir besoin d'un otage, on n'est pas très raffiné niveau cuisine, on n'a pas spécialement envie de plats cinq étoiles.

Ainsi le capitaine l'embarqua avec l'équipage en tant que prisonnière, ne se souciant que de son état bien vivant. Même si elle n'était pas du tout confortablement installée dans la cale, entravée d'un peu partout, elle devait bien avouer que c'était une étape réussie. En plus de ça, les pirates s'engageaient à la nourrir et lui donner de l'eau au moins une fois par jour afin de la garder en vie. C'était un rôle très dégradant pour un être humain, mais elle n'avait pas à se plaindre si c'était pour obtenir leur prochain fruit du démon. Ce n'était pas très gentil de se servir des gens pour son propre compte, mais c'étaient des pirates, ils finiraient tôt ou tard dans une cage d'une base de la marine, leur sort lui préoccupaient peu. Le plus important était de les empêcher d'être arrêtés tant que son voyage durait, histoire qu'ils puissent parcourir assez d'îles pour obtenir une chose aussi précieuse. Le capitaine ne prenait aucun risque avec elle au moins, elle n'était pas armée et ne pouvait plus bouger, aucune chance de coup tordu donc il gardait seulement la partie otage.

De plus en plus souvent, le navire rencontrait une résistance de la marine, mais ils n'hésitaient pas à la mettre en danger pour prouver leur sérieux, enchaînant souvent la civile à l'ancre en menaçant de la jeter à l'eau avec elle pour la noyer si jamais la marine ne renonçait pas à leurs poursuites. Bien sûr ils ne pouvaient pas faire ça, mais ils pouvaient au minimum s'abstenir de tirer, des fois que la civile serait prise dans une explosion de poudre accidentelle. Cependant ces situations de stress intense la poussaient à augmenter son niveau de force afin de ne jamais vraiment être démunie et impuissante en cas d'emprisonnement. Ainsi elle proposa à l'équipage de lui apprendre à se battre afin qu'elle se défende contre les autres pirates. Même si une prisonnière n'avait besoin que de faire joli devant les marines, ils acceptèrent, ne serait-ce que pour garantir sa sécurité sur cette mer. En plus la plupart des pirates du navire était machiste, personne n'irait imaginer qu'elle puisse battre un d'entre eux en combat singulier avec juste les bases.

Malgré tout, on lui apprit les bases du combat à mains nues, l'esquive par exemple, la contrattaque, les coups dans les zones sensibles comme entre les jambes, dans le ventre, ou autre. C'était bien aimable de leur part, d'autant plus qu'en pleine mer elle ne pouvait pas s'échapper ni mettre au tapis tout le monde, même avec un excellent niveau de combat, car le capitaine restait plusieurs têtes au-dessus de son équipage. Ils lui apprirent même à tirer avec un pistolet ou avec un fusil pour qu'elle puisse mieux se défendre en cas de poursuite. Comme tout le monde était armé, Anata préférait éviter de blaguer en retournant l'arme contre eux pour faire semblant de les viser par erreur, ils pourraient lui faire la même et vraiment la tuer pour le coup.

Ainsi de fil en aiguille elle finissait par acquérir les compétences recherchées pour entrer dans la marine. Bien sûr ça lui faisait un peu de peine de devoir les trahir à la fin, mais c'étaient des criminels qui n'hésitaient pas à tuer leurs ennemis. Ils lui avaient bien fait comprendre leur absence de pitié en lui apprenant la même chose, ne pas hésiter avant de frapper. Après c'était souvent le premier à intervenir qui gagnait l'avantage, donc elle ne devait surtout pas attendre que l'autre commence pour taper en premier. Un combat pouvait être aussi court que long, tout dépendait du temps que les adversaires se laissaient pour le combat. En ce qui les concernaient, c'était le premier à agir qui avait toutes les chances de remporter la victoire dès le début. Jauger l'adversaire, analyser son style de combat, adapter le sien en conséquence, c'était bon pour les tournois à un million de berrys en récompense. En combat à mort entre pirates, la victoire pouvait survenir en une fraction de seconde, surtout poursuivis par la marine, la moindre balle pouvait décider de la vie ou de la mort de chacun d'entre ces pirates. Après tout c'était pareil pour la marine face à des criminels dans leur genre, elle non plus n'avait pas le droit d'hésiter à arrêter les bandits qui mettaient en danger les citoyens. De ce fait, Anata apprenait tout ce qu'il fallait pour assurer autant en force qu'en mental, à commencer par prendre l'avantage, en passant par les attaques surprises, les coups en traître, et la bonne façon de prendre quelqu'un en otage avec un pistolet ou à mains nues. De plus en plus la demoiselle se sentait prête pour affronter l'âge d'or de la piraterie, elle n'avait plus qu'à continuer tant qu'elle pouvait profiter de leurs connaissances.

Chapitre 4 : Un départ houleux

Un mois après l'autre, une année après l'autre, les voyages se faisaient de plus en plus nombreux entre les îles d'East Blue. De son côté, même si Anata se sentait un peu malade à force de subir la houle de la mer, et à force de manger peu chaque jour, elle essayait de se rassurer en se rappelant son objectif. Le fruit du démon, c'était tout ce qui comptait. Ni les cordes ni la malnutrition ni le harcèlement sexuel ne pouvaient la détourner de sa mission à elle seule. Bien sûr ça demandait beaucoup de force mentale de résister à l'envie de tout plaquer, mais en pleine mer elle ne pouvait rien faire, même en sachant nager libre de tous liens elle ne pourrait pas rejoindre la moindre rive vu la distance et le courant qui n'allait pas la laisser nager tranquillement. Ainsi elle ne pouvait que prendre sur elle et continuer jusqu'à atteindre ce qu'elle s'était fixé, même si ça devait prendre plusieurs années.

C'est finalement au bout d'une longue attente et de longs essais que l'équipage revint avec l'objet tant convoité. Ils avaient pris de l'assurance depuis qu'Anata était leur prisonnière, ce qui faisait qu'ils avaient attaqué un navire de la marine par surprise et avaient décimé tout l'équipage. Elle pouvait les entendre depuis la cale se vanter d'avoir mis la marine en déroute au lieu de se contenter de les fuir comme d'habitude ou de les handicaper pour les immobiliser. C'était sans doute la seule chance qu'elle n'aurait jamais, il fallait à tout prix la saisir. Elle demanda alors ce qu'il se passait sur le pont, et on lui ouvrit pour lui répondre qu'ils avaient abattu un équipage de la marine avec succès malgré la bataille rude et les nombreuses pertes dans leur propre groupe. De toute évidence chacun était préparé à la mort, tant que ça pouvait promettre à cet équipage d'aller un jour sur Grandline et de leur assurer une bonne richesse pour la suite des voyages.

Comme personne n'avait mangé de fruit du démon, il était évident que le sujet était difficile à trancher, tout le monde voulait ce pouvoir exceptionnel malgré qu'il soit une épée de Damoclès au-dessus de la tête pour tous les utilisateurs maudits par la mer qu'ils parcouraient. Par chance le capitaine plus mature que le reste décida de le mettre en lieu sûr dans son bureau avant de savoir qui serait le plus apte à supporter la malédiction. Non pas que le pouvoir puisse être assez grand pour déchiqueter le corps d'un trop faible candidat, c'était surtout une force mentale qu'il fallait. Beaucoup voulaient le manger juste pour voir ce que ça faisait, ce qu'il fallait précisément éviter de faire, sinon ils risquaient de le regretter. Anata avait justement appris d'eux qu'il fallait ne jamais rien regretter, c'était un coup à gâcher sa vie avec des remords éternels. À partir du moment où tout le monde assumait ses actes, tout le monde se garantissait la meilleure des vies et personne ne serait déçu de mourir pour les idéaux du groupe entier. C'était quelque chose qu'elle admirait chez eux, ils ne reculaient pas face au danger ni face à l'idée de mourir, ils préféraient tomber au combat que tomber en ayant fui ou en s'étant caché comme un poltron.

La nuit du même jour, Anata sortit de la cale le plus discrètement possible malgré ses liens, roulant pour faire moins de bruit et ne pas alerter les pirates. Elle connaissait peu du reste du navire, mais elle n'avait qu'à regarder par la serrure où se trouvait le capitaine, elle trouverait ainsi le fruit en question. La demoiselle commença par essayer de détacher ses liens en se servant d'un sabre dans l'arsenal pas loin de sa position, en évitant bien de le faire tomber. Une fois cela fait, elle retira son bâillon pour pouvoir mordre dans le fruit par la suite. Elle finit par trouver sans mal la chambre du capitaine, l'ouvrant doucement avant de prendre le fruit du main et de l'emporter avec elle. Une fois de nouveau à l'abri des regards, elle mordit dedans sans hésiter, comme on lui avait appris, allant jusqu'à tout avaler malgré le goût infect. C'était également très éprouvant, mais c'était le prix à payer pour obtenir son pouvoir, elle comptait avaler chaque parcelle si ça pouvait lui garantir un pouvoir extraordinaire. Elle n'avait désormais plus de raison de rester avec ces forbans, mais il restait encore le problème de l'isolation à résoudre. En effet, en pleine mer elle n'avait nulle part où elle, et on pourrait vite la remarquer si elle prenait une barque pour s'enfuir. Il ne restait plus qu'à trouver une excuse pour leurrer les pirates le temps de trouver sa porte de sortie.

Quand le matin arriva et que tout le monde se réveilla au son des vagues frottant contre la coque, le capitaine s'aperçut de l'absence du fruit dans la minute. Il avait prévu que ce serait le principal centre d'intérêt, mais personne d'autre qu'Anata n'aurait le cran de s'infiltrer dans sa chambre pendant qu'il dort pour lui dérober quelque chose d'aussi précieux. Le capitaine pouvait en effet constater que sa prisonnière n'était plus attachée, elle ne savait pas comment faire pour les mains. Fidèle à ses convictions, il lui garantit qu'elle continuerait de servir d'otage comme avant, malgré sa trahison évidente. La différence avec d'habitude était que la prochaine fois ils ne simuleraient plus rien et n'auraient aucun remord à mettre la menace à exécution pour distraire la marine une dernière et ultime fois.

Malgré sa résistance, Anata se retrouva de nouveau ligotée dans la cale, plus solidement qu'avant en plus de ça. Le hasard voulu que seulement un jour plus tard les pirates croisèrent de nouveau la marine, mais avant de la laisser apprêter les canons, ils montrèrent la civile entravée avant de la lester avec un boulet de canon puis la jeter à la mer. Par réflexe, plusieurs soldats plongèrent pour la récupérer, ne tenant pas à ce qu'elle perdre la vie à cause d'une négligence de leur part. Par chance elle fut sauvée mais pas tirée d'affaire pour autant car les pirates commençaient à les bombarder, espérant réussir à les couler eux ainsi que la traîtresse. Si personne ne pouvait obtenir ce pouvoir dans l'équipage, alors elle non plus, après tout, c'était équitable. Bien que le combat semble très serré, un des boulets de la marine touché le mat principal du navire pirate, l'empêchant de naviguer à cause de ça. Finalement la marine l'emporta, non sans avoir subi de lourds dégâts, mais au moins ils avaient sauvé une vie. Le coeur d'Anata battait encore à toute vitesse alors qu'elle avait vu sa vie défiler devant ses yeux sous l'eau, mais heureusement elle était en sécurité avec la marine. Au moins cette expérience lui aura suffi pour avoir confiance en la marine, et en oubliant qu'un de ses navires avait été détruit plus tôt. Elle n'y était pas inconnue non plus, elle les avait empêchés de tirer sur les pirates.

Maintenant de nouveau en sécurité, la demoiselle remercia chaleureusement alors qu'elle donnait le nom de l'île où elle avait été capturée par les pirates. Heureusement il ne fallait pas des années pour y retourner, le navire pirate avait beaucoup exploré, et pas toujours en ligne droite. Ainsi Anata profita du retour pour parler de son projet d'entrer dans la marine avec ceux qui se trouvaient avec elle. Ils ne cachaient pas leur enthousiasme, mais Anata soupçonnait une certaine naïveté de leur part, de toute évidence il fallait bien plus qu'être volontaire pour entrer dans la marine. Malgré tout, on lui conseillait de tenter autant de fois que nécessaire et de s'entraîner, ce que par chance elle avait fait avec les pirates sans vraiment y penser sur le moment. Bien sûr elle n'allait pas leur dire ça, de peur de paraître louche, alors que pourtant elle n'avait jamais pensé à autre chose que la marine durant son voyage, elle n'avait en aucun cas voulu rejoindre la piraterie. C'était justement pour éviter à l'avenir ce genre de situations à d'autres civils qu'elle voulait appliquer la justice, elle ne voulait plus que ça arrive à quelqu'un d'autre.

Le navire de la marine arriva finalement à bon port, remerciant encore les marines pour leurs conseils et leurs encouragement, en plus de lui avoir sauvé la vie. Maintenant qu'elle avait un nouveau pouvoir, il ne restait plus qu'à le découvrir et s'entraîner avec afin de devenir un vrai atout pour la marine. Les examinateurs risquaient d'être très surpris par son nouveau niveau, autant en maniement d'armes qu'en corps à corps. En tout cas elle comptait faire son maximum pour réussir cette fois, l'échec n'était plus tolérable maintenant qu'elle était plus riche en capacités grâce à ce pouvoir. Elle avait risqué sa vie pour croquer dans ce fruit quand même, elle méritait d'entrer chez eux et de consacrer sa vie à la protection des civils contre les vils pirates sans foi ni loi.

Chapitre 5 : Devant les barreaux

De retour sur le plancher des vaches et sur sa terre natale, Anata se dirigea vers la forêt dans le but de commencer sa découverte, histoire de ne faire aucune victime civile dans ses entraînements. Elle commença par les gestes qu'on lui avait appris en combat rapproché, vu qu'elle ne pouvait pas détenir d'arme en tant que civile. Malgré ça, aucune boule de feu ne sortait de ses poings ou pieds, aucune lame d'air projetée, aucun sens surdéveloppé. En revanche elle avait l'impression que les coups portée avec le long d'un bras ou d'une jambe ne faisaient plus mal dès qu'elle activait son pouvoir. En poussant un peu plus loin cette piste, elle s'aperçut que là où son bras devait toucher se déposait une matière noire malléable, alors que son poignet se désolidarisait du reste de son bras afin de guider l'application de la matière en question le long du tronc. Une fois son bras revenu le long de son corps, elle vit que tout était revenu en place, comme si son poignet avait toujours été soudé au bras. En plus de ça, la matière ne semblait plus bouger de l'arbre, dur comme l'acier, comme une boucle qui entourait le tronc.

C'était un fruit compliqué à maîtriser, mais qui pouvait lui être très utile dans sa carrière de justicière pour capturer des pirates sans matériaux externes. Bien sûr ce n'était pas très puissant, impossible de l'utiliser pour détruire les mannequins d'exercice de la marine, mais elle pouvait au moins les impressionner avec ses notions de combat à mains nues. Mais avant de retenter sa chance, elle souhaitait au moins maîtriser pleinement la fusion entre son pouvoir et ses aptitudes de combat rapproché. Il demandait beaucoup de force pour entourer complètement un objet ample d'un seul geste, surtout quand la gravité n'aidait pas le geste à se compléter. C'était pour ça qu'elle souhaitait vraiment s'améliorer rien que pour s'habituer à ce pouvoir, des fois qu'il faudrait l'utiliser tôt dans sa carrière. Bien sûr elle ne s'imaginait pas aller sur le terrain tout de suite, elle ne serait sans doute que soldat ordinaire comme beaucoup au début. En revanche elle était certaine de pouvoir briller si on lui laissait sa chance, elle pouvait largement payer une formation chez la marine si jamais c'était obligatoire.

Avec le temps passé à parfaire les gestes de base de son pouvoir combiné à son style de combat rapproché, elle commençait à voir enfin des résultats. Il ne manquait plus grand chose avant que ses coups de jambes et de bras transmettent les anneaux depuis son corps jusqu'à l'obstacle sans s'interrompre. De plus en plus les arbres semblaient derrière les barreaux à force qu'elle s'y entraîne d'arrache-pied à différentes hauteurs selon les besoins. C'était peut-être ça que les pirates allaient ressentir quand elle allait enfin être acceptée après autant d'efforts. En plus de ça, elle avait enfin appris à tirer, elle n'était plus obligée de balancer des coups de crosse pour toucher les cibles sur les mannequins. Avec tout ça, c'était impossible qu'elle rate, mais avant ça, elle souhaitait se faire les mains, quitte à vouloir se perfectionner avant de retenter sa chance. Elle voulait mettre tous les atouts dans sa poche pour réussir, et ça semblait bien parti, comme si utiliser son pouvoir était aussi simple que respirer. C'était devenu aussi facile d'éliminer les difficultés de cette nouvelle capacité que d'éliminer un hoquet. Il ne restait plus qu'à tester ça en situation réelle avec de vrais pirates, car après tout c'était injuste de prendre tout le temps des objets inanimés comme cibles, ils ne savaient pas se défendre. Même si elle n'était pas officiellement reçue, elle ne comptait pas se priver de se défendre, au cas où elle serait dans une situation dangereuse.